Suivi radioécologique autour de la centrale de Gravelines

La CLI de Gravelines a souhaité renouveler le suivi initié avec le laboratoire de l’ACRO en 2010, afin de suivre l’évolution des niveaux de radioactivité dans l’environnement autour de la centrale nucléaire.

Sur la base des précédentes campagnes réalisées en 2010 et 2014, dont le plan d’échantillonnage avait été conçu avec les membres de la CLI, il a été décidé de reconduire l’essentiel des prélèvements dans les mêmes conditions (sites, espèces indicatrices, analyses effectuées) afin de permettre une comparaison des résultats et d’ajouter de nouvelles investigations afin d’élargir le référentiel.

Dans ce contexte, trois axes sont retenus :

  1. Le suivi de trois sites marins répartis de part et d’autre du CNPE, pour l’évaluation du marquage de l’environnement littoral par les effluents radioactifs liquides ;
  2. L’analyse d’échantillons du domaine terrestre (couvert végétal, sol, etc.) de la région de Gravelines, pour l’évaluation du marquage de l’environnement terrestre par les effluents radioactifs atmosphériques ;
  3. L’analyse de produits alimentaires (légumes du jardin, poissons) cultivés ou pêchés localement.

Les prélèvements ont été réalisés en octobre 2023, à l’occasion des grandes marées.

Télécharger le rapport d’étude

Télécharger la présentation de l’étude (réunion CLI Gravelines sept 2024) 

Etude des niveaux de radioactivité dans les environs du centre de stockage de l’Aube (CSFMA)

Cette étude répondait au souhait de la CLI de Soulaines de poursuivre le travail engagé en 2007 qui avait pour but de dresser un bilan environnemental autour du Centre de stockage des déchets de faibles et moyennes activités dans l’Aube (CSA) afin de suivre son évolution. Renouvelé une première fois en 2012, il s’agit dix ans plus tard de poursuivre le suivi et de permettre, à partir de nouvelles investigations, d’en élargir la connaissance.

Dans ce contexte, le travail s’est articulé en deux volets complémentaires visant à :

  • Connaitre la situation radiologique sur le site et dans ses environs et d’évaluer ses évolutions,
  • Mesurer les niveaux d’exposition liés à la présence de déchets radioactifs autour des périmètres du CSA, et des deux sites voisins dédiés à la gestion des déchets de très faibles activités (TFA) : le CIRES et DAHER, durant un jour d’activité et un jour d’inactivité des sites.

Comme par le passé, l’élaboration et le suivi de l’étude ont été réalisés par la CLI au travers de la mise en place d’un comité de pilotage permettant l’implication de ses membres dans chacune de ces étapes.

Les prélèvements ont été réalisés lors de deux campagnes qui ont eu lieues du 19 au 23 juin et du 13 au 16 septembre 2023.

Télécharger le rapport Etude Soulaines sans les annexes (partie 1)

Télécharger les annexes du rapport 

Télécharger la présentation de l’étude (réunion CLI de Soulaines du 05/07/2024)

 

Analyses environnementales au voisinage de la centrale de Nogent-sur-Seine

Analyses environnementales pour un état de référence indépendant au voisinage du CNPE de Nogent-sur-Seine (2022-2023)

Cette étude répondait au souhait de la Commission locale d’information de contribuer à la connaissance de l’état radiologique de l’environnement autour du CNPE de Nogent-sur-Seine et à la pluralité des sources d’information.

Conformément au cahier des charges établi par la CLI, le travail s’est articulé en deux volets complémentaires visant à connaitre la situation radiologique dans le domaine terrestre et aquatique en champ proche et lointain de l’installation nucléaire. L’élaboration et le suivi du projet ont été réalisés conjointement par l’ACRO et la CLI.

Télécharger le rapport d’étude

Nucléaire : un « cycle » du combustible grippé – Note d’information

Fierté française, le « recyclage » des combustibles nucléaires usés, affiche une piètre performance après 56 ans de développements industriels. En effet, seul le plutonium, soit moins de 1% de la masse des combustibles usés, repasse en réacteur sous forme de combustible Mox. Et ces combustibles Mox ne sont pas retraités après irradiation et s’entassent dans les piscines de La Hague proches de la saturation. Comme le plutonium a une forte valeur énergétique, cela permet de réduire d’un peu moins de 10% la consommation de combustibles à l’uranium naturel enrichi.

Mais, ces dernières années, un changement de procédé à l’usine Mélox a grippé le « cycle » car les pastilles de combustibles Mox qui y sont produites n’ont pas l’homogénéité requise. Les rebuts sont renvoyés à La Hague, sans solution pour le moment. Et là aussi cela sature.

Une étude des données publiées tous les ans par l’ANDRA dans ses inventaires de déchets et matières radioactifs permet d’avoir une idée de l’ampleur du problème. Plongeons-nous dans les chiffres.

Pour en savoir plus, lire la note d’information de l’ACRO :

Projet de dépotoir radioactif à Chalk River au Canada : mise à jour de l’expertise du projet par l’ACRO

En 2018, l’ACRO avait été sollicitée par ICI Radio-Canada Télé et par la Communauté métropolitaine de Montreal pour apporter son expertise sur le projet de dépotoir radioactif à Chalk River au Canada. Situé à 200 kilomètres en amont de la région Ottawa-Gatineau, le complexe nucléaire de Chalk River sert, depuis les années 1950, de laboratoire pour le développement de l’industrie nucléaire canadienne. Un lieu “d’élimination” de déchets radioactifs est projeté sur le site d’un milieu humide à proximité de la rivière des Outaouais présentant ainsi des risques de contamination en cas de fuite. Cette rivière est une importante source d’eau potable pour une grande partie des habitants du Grand Montréal.

Le processus de consultation des parties prenantes se poursuit et les Laboratoires nucléaires canadiens (le promoteur) ont revu leur copie : ils n’envisagent plus que d’y stocker des déchets de faible activité, excluant ainsi les déchets de moyenne activité initialement inclus.

Dans ce contexte, la Communauté métropolitaine de Montréal a de nouveau sollicité l’ACRO afin de prendre en compte les évolutions du projet. Nous avons mis à jour notre rapport d’expertise qui a été soumis par la Communauté à la Commission Canadienne de Sûreté Nucléaire. Une audience publique aura lieu du 30 mai au 3 juin 2022.

Lire l’avis de la Communauté métropolitaine de Montréal accompagné du rapport d’expertise de l’ACRO mis à jour.

Liens externes :

Une animation du dépotoir nucléaire proposé à Chalk River.

 

Tritium dans la Loire : résultats de l’étude de l’IRSN à Saumur, en aval de Chinon

L’IRSN a publié le rapport de son étude de la dispersion du tritium dans la Loire en aval de la centrale nucléaire de Chinon (lien direct). Voici les commentaires de l’ACRO publiés en annexe du rapport.


La surveillance citoyenne des rejets radioactifs des installations nucléaires mise en place par l’ACRO – avec des associations partenaires dans le cas du bassin de la Loire – a pour but de répondre à des questions ignorées par la surveillance officielle. C’est pourquoi les prélèvements se font souvent dans des lieux jamais investigués par ailleurs et dans des conditions différentes, tout en respectant la rigueur scientifique et les normes, du prélèvement à la mesure.

La concentration en tritium de 310 Bq/L mesurée par l’ACRO dans un échantillon prélevé le 21 janvier 2019 dans la Loire depuis le milieu du pont Cessart à Saumur est particulièrement élevée par rapport à ce qui est mesuré par ailleurs. Un tel résultat demandait des investigations et l’ACRO est très satisfaite de l’ampleur de la réponse officielle. C’est particulièrement le cas de la présente étude qui a coûté l’équivalent de trois années de budget de l’association.

La principale conclusion de l’étude est de confirmer qu’il n’y a pas de bon mélange des rejets en tritium sur plus de 20 km en aval de la centrale nucléaire de Chinon, comme l’ACRO l’avait déjà montré dans sa note publiée le 6 octobre 2020. L’hypothèse de bon mélange était pourtant bien ancrée dans les esprits et est sous-jacente aux autorisations de rejet. Dans sa note datée du 17 octobre 2019, l’IRSN avait, sur cette base, mis en cause notre « méthodologie du prélèvement » qui n’aurait pas été effectué dans la « zone de bon mélange ».

La présente étude clôt le débat et personne ne sait situer la zone de bon mélange sur laquelle repose la réglementation liée aux rejets.

La principale conséquence est que, la plupart du temps, la station multi-paramètres d’EDF, qui sert aussi à l’IRSN, ne détecte pas les rejets radioactifs de la centrale de Chinon qu’elle est supposée surveiller ! Et, comme le souligne l’IRSN, elle ne peut donc pas détecter d’éventuels rejets non maîtrisés. Une telle situation est d’autant plus inquiétante que le tritium se retrouve dans l’eau de distribution en aval des installations nucléaires le long de la Loire et la Vienne.

Enfin, la principale valeur ajoutée de cette étude est la modélisation de la dispersion des rejets radioactifs dans le fleuve. Dès les premiers échanges sur ce projet d’étude, en février 2020, l’ACRO avait suggéré de ne pas se limiter au pont Cessart et d’utiliser aussi d’autres ponts en amont pour étudier les transects. L’association soulignait aussi l’intérêt d’effectuer également des prélèvements à différentes profondeurs, afin de mieux appréhender la dispersion verticale et de faire des simulations numériques préalables afin de mieux déterminer les points de prélèvement pertinents pour contraindre les modèles.

Les résultats présentés dans cette étude sont indispensables pour comprendre le comportement des rejets, mais la modélisation ne peut, en aucun cas, remplacer un système de surveillance performant.

Enfin, l’ACRO a apprécié la mise en place et le fonctionnement du comité de suivi de l’étude. Elle espère que les parties prenantes seront associées à la suite des investigations et mesures correctives, car les questions ouvertes restent nombreuses. Il est important que le contrôle des rejets par l’exploitant et l’IRSN soit effectif. Il y a aussi un besoin de beaucoup plus de transparence sur les rejets. Enfin, des actions sont nécessaires pour réduire l’impact sur l’eau de distribution.

Sans la surveillance mise en place par les associations locales et l’ACRO, toutes ces questions n’auraient pas été soulevées. Ces organisations vont donc poursuivre leur surveillance citoyenne des rejets des installations nucléaires dans le bassin de la Loire.


Publications ACRO sur le tritium dans le bassin de la Loire :

  • Contamination anormalement élevée à Saumur en janvier 2019 : du tritium à 310 Bq/L dans la Loire, 18 juin 2019
  • Du tritium dans l’eau potable ! Plus de 6 millions de français sont concernés.
    Quelle eau potable en cas d’accident nucléaire grave ?, 17 juillet 2019
  • Surveillance citoyenne de la radioactivité dans l’environnement autour des installations nucléaires de la Loire et de la Vienne, 6 octobre 2020
  • Tritium dans la Loire : la surveillance officielle défaillante, 1er juillet 2021

La convention OSPAR pour la protection de l’Atlantique du Nord-Est reporte discrètement de 2020 à 2050 son engagement de réduire les rejets radioactifs en mer

Suite à la réunion de Cascais de la convention OSPAR pour la protection de l’Atlantique du Nord-Est, qui s’est tenue le 1er octobre dernier, les ministres participants ont discrètement repoussé à 2050 l’engagement pris en 1998, à Sintra, de réduire les rejets radioactifs en mer à des niveaux dans l’environnement proches de zéro à l’horizon 2020. Une fois de plus, les engagements internationaux en faveur de l’environnement sont bafoués. C’est de mauvais augure pour la COP26 qui doit se tenir bientôt à Glasgow.

La France est la première bénéficiaire de ce report de 30 années, car, avec son usine de retraitement à La Hague, elle a les plus forts rejets radioactifs en mer d’Europe. Et ces rejets ne baissent pas, comme le montrent les résultats de la surveillance citoyenne de la radioactivité dans l’environnement effectuée par l’ACRO depuis plus de 25 ans.

Les engagements pris en 1998, à Sintra au Portugal, par les Etats membres de la convention OSPAR avaient pourtant été confirmés lors des réunions suivantes de 2003 à Brême et de 2010 à Bergen : ramener, pour les substances radioactives, les niveaux dans l’environnement à des niveaux proches du bruit de fond pour les substances naturelles et proches de zéro pour celles d’origine artificielle.

Les résultats de la surveillance citoyenne de la radioactivité dans l’environnement effectuée par l’ACRO depuis plus de 25 ans, montrent que le compte n’y est pas : les rejets de l’usine de retraitement Orano de La Hague sont visibles tout le long du littoral de la Manche et, lors de l’été 2021, ils pouvaient encore être détectés jusqu’à la frontière danoise. L’association condamne cette prolongation de 30 ans des permis à polluer et demande instamment à la France de réduire significativement ses rejets radioactifs en mer en mettant en œuvre les technologies disponibles. Elle va, de son côté, maintenir sa vigilance.

Les radioéléments prédominants

Le « Bilan de santé » effectué en 2010 par la convention OSPAR précise que les usines liées à la fabrication et au retraitement du combustible sont responsables de 98% des rejets de radioéléments provenant du secteur nucléaire. L’usine de retraitement britannique de Sellafield ayant cessé son activité en 2020, les rejets français sont désormais ultra dominants.

Dans sa dernière contribution à la convention OSPAR, datée de 2019, La France reconnaît que les radioéléments qui ont le plus fort impact sont l’iode-129 et le carbone-14 : la dose du groupe de référence, à savoir les pêcheurs locaux, serait réduite de 30% si ces deux radioéléments étaient filtrés. La réduction des rejets en cobalt-60 entraînerait, quant à elle, une réduction de 4% de la dose du même groupe de référence. Mais, malheureusement, Orano n’a pas mis en œuvre les technologies disponibles dans d’autres pays pour réduire les rejets de ces trois éléments. L’iode et le cobalt font partie des 62 radioéléments filtrés par la station ALPS à Fukushima.

Dans le cadre de son Observatoire citoyen de la radioactivité dans l’environnement, l’ACRO détecte systématiquement l’iode-129 dans les algues tout le long du littoral de la Manche à des teneurs qui ne diminuent pas avec le temps. Elle en a détecté jusqu’à la frontière danoise.

Le cobalt-60 est régulièrement détecté dans les algues prélevées dans le Nord-Cotentin et plus épisodiquement à St-Valéry-en-Caux, près des centrales nucléaires de Penly et Paluel en Seine maritime.

L’ACRO n’a pas la capacité technique de mesurer le carbone-14, qui est aussi présent naturellement dans l’environnement, mais le constat radiologique publié par l’IRSN montre qu’il y a une contribution systématique des rejets des installations nucléaires et que l’on retrouve donc des niveaux qui dépassent significativement les niveaux naturels dans la Manche et la Mer du Nord, jusqu’aux Pays-Bas. Les plus fortes teneurs sont plus de deux fois plus élevées que les niveaux naturels.

Il est important de noter que les rejets en tritium (hydrogène radioactif) ont, quant à eux, fortement augmenté depuis la déclaration de Sintra. L’usine Orano de La Hague a les rejets les plus élevés au monde, selon le bilan fait par le gouvernement japonais : l’usine rejette tous les 30 jours ce que s’apprête à rejeter le Japon à Fukushima en 30 ans !

L’ACRO surveille aussi le tritium dans l’eau de mer. Dans le Nord-Cotentin, les teneurs sont plus de 100 fois plus élevées que le bruit de fond naturel.

Tous les résultats sont détaillés dans les annexes jointes.

Les teneurs ambiantes dans l’environnement marin ne sont ni proches de zéro pour les substances radioactives artificielles (iode-129 et cobalt-60) et ni proches des niveaux naturels pour le tritium et carbone-14. L’excuse des besoins de plus de recherches et développement pour réduire les rejets radioactifs en mer, avancée dans la contribution française à OSPAR, n’est pas recevable. A l’exclusion du tritium, des technologies sont disponibles et utilisées dans d’autres pays. Elles doivent être utilisées en France.

-> Télécharger ce communiqué et ses annexes en un seul fichier.

Pour consulter les résultats de l’Observatoire citoyen de la radioactivité dans l’Environnement, c’est par ici.

The OSPAR Convention for the Protection of the North-East Atlantic discreetly postpones its commitment to reduce radioactive discharges at sea from 2020 to 2050

Following the Cascais meeting of the OSPAR Convention for the Protection of the North-East Atlantic, which took place on October 1, the participating ministers discreetly postponed until 2050 the commitment made in 1998 in Sintra to reduce radioactive discharges into the sea to levels close to zero by 2020. Once again, international commitments to the environment are being disregarded. This does not bode well for the upcoming COP26 in Glasgow.

France is the first beneficiary of this 30-year postponement because, with its reprocessing plant at La Hague, it has the highest radioactive discharges to the sea in Europe. And these discharges are not decreasing, as shown by the results of the citizen monitoring of radioactivity in the environment carried out by ACRO for over 25 years.

The commitments made in 1998 in Sintra, Portugal, by the member states of the OSPAR Convention were confirmed at the following meetings in 2003 in Bremen and 2010 in Bergen: to reduce the levels of radioactive substances in the environment to levels close to background noise for natural substances and close to zero for those of human origin.

The results of the citizen monitoring of radioactivity in the environment carried out by ACRO for more than 25 years show that the situation is not satisfactory: discharges from the Orano reprocessing plant at La Hague are visible all along the Channel coastline and, in the summer of 2021, could still be detected as far as the Danish border. The association condemns this 30-year extension of the pollution permits and urges France to significantly reduce its radioactive discharges at sea by implementing available technologies. It will, for its part, maintain its vigilance.

Major radioelements

The OSPAR Convention’s 2010 “Quality Status” states that fuel fabrication and reprocessing plants are responsible for 98% of radioelement discharges from the nuclear sector. With the UK’s Sellafield reprocessing plant closing in 2020, French discharges are now ultra-dominant.

In its latest contribution to the OSPAR Convention, dated 2019, France acknowledges that the radioelements with the greatest impact are iodine-129 and carbon-14: the dose to the reference group, i.e. local fishermen, would be reduced by 30% if these two radioelements were filtered. The reduction of cobalt-60 discharges would lead to a 4% reduction in the dose of the same reference group. Unfortunately, Orano has not implemented the technologies available in other countries to reduce discharges of these three elements. Iodine and cobalt are among the 62 radioelements filtered by the ALPS station at Fukushima.

As part of its Citizen’s Observatory of Radioactivity in the Environment, ACRO systematically detects iodine-129 in algae all along the Channel coastline at levels that do not decrease with time. It has detected it as far as the Danish border.

Cobalt-60 is regularly detected in algae collected in the Nord-Cotentin region and more episodically in St-Valéry-en-Caux, near the Penly and Paluel nuclear power plants in the Seine Maritime.

ACRO does not have the technical capacity to measure carbon-14, which is also naturally present in the environment, but the radiological report published by IRSN shows that there is a systematic contribution from discharges from nuclear facilities and that levels significantly exceed natural levels in the Channel and the North Sea, as far as the Netherlands. The highest levels are more than twice as high as natural levels.

It is important to note that tritium (radioactive hydrogen) discharges have risen sharply since the Sintra declaration. Orano’s La Hague plant has the highest discharges in the world, according to the Japanese government’s assessment: the plant discharges every 30 days what Japan is about to discharge in 30 years in Fukushima!

ACRO also monitors tritium in seawater. In the Nord-Cotentin region, the levels are more than 100 times higher than the natural background.

All results are detailed in the appendice to the OSPAR Press Release

Ambient levels in the marine environment are not close to zero for artificial radioactive substances (iodine-129 and cobalt-60), nor close to background levels for tritium and carbon-14. The excuse of the need for more research and development to reduce radioactive discharges at sea, put forward in the French contribution to OSPAR, cannot be accepted. With the exception of tritium, technologies are available and used in other countries. They must be used in France.

Malgré les engagements internationaux de la France, les rejets radioactifs en mer ne baissent pas

Communiqué de presse du 29 septembre 2021

Avec son usine de retraitement à La Hague, la France a les plus forts rejets radioactifs en mer d’Europe. Et ces rejets ne baissent pas, malgré les engagements pris en 1998, à Sintra au Portugal, par les Etats membres de la convention OSPAR pour la protection de l’Atlantique du Nord-Est :
« NOUS CONVENONS […] d’empêcher que la zone maritime ne soit polluée par des radiations ionisantes, ceci par des réductions progressives et substantielles des rejets, émissions et pertes de substances radioactives, le but étant en dernier ressort de parvenir à des teneurs, dans l’environnement, proches des teneurs ambiantes dans le cas des substances radioactives présentes à l’état naturel, et proches de zéro dans le cas des substances radioactives artificielles […].
NOUS FERONS EN SORTE que les rejets, émissions et pertes de substances radioactives soient, d’ici l’an 2020, ramenés à des niveaux tels que, par rapport aux niveaux historiques, les concentrations additionnelles résultant desdits rejets, émissions et pertes soient proches de zéro. »
Ces engagements ont été confirmés lors des réunions suivantes de 2003 à Brême et de 2010 à Bergen.

Mais, les résultats de la surveillance citoyenne de la radioactivité dans l’environnement effectuée par l’ACRO depuis plus de 25 ans, montrent que le compte n’y est pas : les rejets de l’usine de retraitement Orano de La Hague sont visibles tout le long du littoral de la Manche et, lors de l’été 2021, ils pouvaient encore être détectés jusqu’à la frontière danoise. L’association demande donc instamment à la France de respecter ses engagements internationaux en réduisant significativement ses rejets radioactifs en mer. Elle va, de son côté, maintenir sa vigilance.

Les radioéléments prédominants

Le « Bilan de santé » effectué en 2010 par la convention OSPAR précise que les usines liées à la fabrication et au retraitement du combustible sont responsables de 98% des rejets de radioéléments provenant du secteur nucléaire. L’usine de retraitement britannique de Sellafield ayant cessé son activité en 2020, les rejets français sont désormais ultra dominants.

Dans sa dernière contribution à la convention OSPAR, datée de 2019, La France reconnaît que les radioéléments qui ont le plus fort impact sont l’iode-129 et le carbone-14 : la dose du groupe de référence, à savoir les pêcheurs locaux, serait réduite de 30% si ces deux radioéléments étaient filtrés. La réduction des rejets en cobalt-60 entraînerait, quant à elle, une réduction de 4% de la dose du même groupe de référence. Mais, malheureusement, Orano n’a pas mis en œuvre les technologies disponibles dans d’autres pays pour réduire les rejets de ces trois éléments. L’iode et le cobalt font partie des 62 radioéléments filtrés par la station ALPS à Fukushima.

Dans le cadre de son Observatoire citoyen de la radioactivité dans l’environnement, l’ACRO détecte systématiquement l’iode-129 dans les algues tout le long du littoral de la Manche à des teneurs qui ne diminuent pas avec le temps. Elle en a détecté jusqu’à la frontière danoise.

Le cobalt-60 est régulièrement détecté dans les algues prélevées dans le Nord-Cotentin et plus épisodiquement à St-Valéry-en-Caux, près des centrales nucléaires de Penly et Paluel en Seine maritime.

L’ACRO n’a pas la capacité technique de mesurer le carbone-14, qui est aussi présent naturellement dans l’environnement, mais le constat radiologique publié par l’IRSN montre qu’il y a une contribution systématique des rejets des installations nucléaires et que l’on retrouve donc des niveaux qui dépassent significativement les niveaux naturels dans la Manche et la Mer du Nord, jusqu’aux Pays-Bas. Les plus fortes teneurs sont plus de deux fois plus élevées que les niveaux naturels.

Il est important de noter que les rejets en tritium (hydrogène radioactif) ont, quant à eux, fortement augmenté depuis la déclaration de Sintra. L’usine Orano de La Hague a les rejets les plus élevés au monde, selon le bilan fait par le gouvernement japonais : l’usine rejette tous les 30 jours ce que s’apprête à rejeter le Japon à Fukushima en 30 ans !

L’ACRO surveille aussi le tritium dans l’eau de mer. Dans le Nord-Cotentin, les teneurs sont plus de 100 fois plus élevées que le bruit de fond naturel.

Tous les résultats sont détaillés dans l’Annexe au Communiqué Presse OSPAR

Les teneurs ambiantes dans l’environnement marin ne sont pas proches de zéro pour les substances radioactives artificielles (iode-129 et cobalt-60), ni proches des niveaux naturels pour le tritium et le carbone-14. L’excuse des besoins de plus de recherches et développement pour réduire les rejets radioactifs en mer, avancée dans la contribution française à OSPAR, n’est pas recevable. A l’exclusion du tritium, des technologies sont disponibles et utilisées dans d’autres pays. Elles doivent être utilisées en France.

Pour consulter les résultats de l’Observatoire citoyen de la radioactivité dans l’Environnement, c’est par ici.

Despite France’s international commitments, radioactive discharges at sea are not decreasing

Press release of 29 September 2021

With its reprocessing plant at La Hague, France has the highest radioactive discharges into the sea in Europe. And these discharges are not decreasing, despite the commitments made in 1998 in Sintra, Portugal, by the member states of the OSPAR Convention for the Protection of the North-East Atlantic:
“WE AGREE […] to prevent pollution of the maritime area from ionising radiation through progressive and substantial reductions of discharges, emissions and losses of radioactive substances, with the ultimate aim of concentrations in the environment near background values for naturally occurring radioactive substances and close to zero for artificial radioactive substances. […] WE SHALL ENSURE that discharges, emissions and losses of radioactive substances are reduced by the year 2020 to levels where the additional concentrations in the marine environment above historic levels, resulting from such discharges, emissions and losses, are close to zero.”
These commitments were confirmed at subsequent meetings in 2003 in Bremen and 2010 in Bergen.

However, the results of ACRO’s 25 years of citizen monitoring of radioactivity in the environment show that this is not the case: discharges from the Orano reprocessing plant in La Hague can be seen all along the Channel coastline and, in the summer of 2021, could still be detected as far as the Danish border. The association therefore urges France to respect its international commitments by significantly reducing its radioactive discharges at sea. It will, for its part, maintain its vigilance.

Major radioelements

The OSPAR Convention’s 2010 “Quality Status” states that fuel fabrication and reprocessing plants are responsible for 98% of radioelement discharges from the nuclear sector. With the UK’s Sellafield reprocessing plant closing in 2020, French discharges are now ultra-dominant.

In its latest contribution to the OSPAR Convention, dated 2019, France acknowledges that the radioelements with the greatest impact are iodine-129 and carbon-14: the dose to the reference group, i.e. local fishermen, would be reduced by 30% if these two radioelements were filtered. The reduction of cobalt-60 discharges would lead to a 4% reduction in the dose of the same reference group. Unfortunately, Orano has not implemented the technologies available in other countries to reduce discharges of these three elements. Iodine and cobalt are among the 62 radioelements filtered by the ALPS station at Fukushima.

As part of its Citizen’s Observatory of Radioactivity in the Environment, ACRO systematically detects iodine-129 in algae all along the Channel coastline at levels that do not decrease with time. It has detected it as far as the Danish border.

Cobalt-60 is regularly detected in algae collected in the Nord-Cotentin region and more episodically in St-Valéry-en-Caux, near the Penly and Paluel nuclear power plants in the Seine Maritime.

ACRO does not have the technical capacity to measure carbon-14, which is also naturally present in the environment, but the radiological report published by IRSN shows that there is a systematic contribution from discharges from nuclear facilities and that levels significantly exceed natural levels in the Channel and the North Sea, as far as the Netherlands. The highest levels are more than twice as high as natural levels.

It is important to note that tritium (radioactive hydrogen) discharges have risen sharply since the Sintra declaration. Orano’s La Hague plant has the highest discharges in the world, according to the Japanese government’s assessment: the plant discharges every 30 days what Japan is about to discharge in 30 years in Fukushima!

ACRO also monitors tritium in seawater. In the Nord-Cotentin region, the levels are more than 100 times higher than the natural background.

All results are detailed in the appendice to the OSPAR Press Release

Ambient levels in the marine environment are not close to zero for artificial radioactive substances (iodine-129 and cobalt-60), nor close to background levels for tritium and carbon-14. The excuse of the need for more research and development to reduce radioactive discharges at sea, put forward in the French contribution to OSPAR, is not acceptable. With the exception of tritium, technologies are available and used in other countries. They must be used in France.