Suivi radioécologique autour de la centrale de Gravelines

La CLI de Gravelines a souhaité renouveler le suivi initié avec le laboratoire de l’ACRO en 2010, afin de suivre l’évolution des niveaux de radioactivité dans l’environnement autour de la centrale nucléaire.

Sur la base des précédentes campagnes réalisées en 2010 et 2014, dont le plan d’échantillonnage avait été conçu avec les membres de la CLI, il a été décidé de reconduire l’essentiel des prélèvements dans les mêmes conditions (sites, espèces indicatrices, analyses effectuées) afin de permettre une comparaison des résultats et d’ajouter de nouvelles investigations afin d’élargir le référentiel.

Dans ce contexte, trois axes sont retenus :

  1. Le suivi de trois sites marins répartis de part et d’autre du CNPE, pour l’évaluation du marquage de l’environnement littoral par les effluents radioactifs liquides ;
  2. L’analyse d’échantillons du domaine terrestre (couvert végétal, sol, etc.) de la région de Gravelines, pour l’évaluation du marquage de l’environnement terrestre par les effluents radioactifs atmosphériques ;
  3. L’analyse de produits alimentaires (légumes du jardin, poissons) cultivés ou pêchés localement.

Les prélèvements ont été réalisés en octobre 2023, à l’occasion des grandes marées.

Télécharger le rapport d’étude

Télécharger la présentation de l’étude (réunion CLI Gravelines sept 2024) 

Contamination systématique au tritium de l’eau de la Seine et de l’eau du robinet à Choisy le Roy

A la demande du Réseau sortir du nucléaire, l’ACRO a fait un suivi de la contamination en tritium de l’eau de la Seine et de l’eau destinée à la consommation humaine (EDCH) à Choisy-le-Roy, de mai à juillet 2022. Il ressort que tous les échantillons sont contaminés à des niveaux qui varient de 10,4 à 22,1 Bq/L.

De telles concentrations sont largement supérieures aux niveaux naturels qui sont actuellement de l’ordre de 1,5 Bq/L en moyenne en France. Le tritium détecté à Choisy-le-Roy provient donc des rejets de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine où un seul réacteur était en fonctionnement à cette époque. Il convient de noter qu’aucune concentration ne dépasse la valeur guide de 100 Bq/L prise en référence par la réglementation française pour la qualité des eaux de boisson.

Ce suivi fait écho à la carte de la contamination des eaux destinées à la consommation humaine que nous avions publiée en 2019 à partir de données transmises par le ministère de la santé. Nous alertions sur les risques en cas d’accident grave : comment se ferait l’alimentation en eau potable en cas de dépassement des niveaux maximaux admissibles ? Deux millions de personnes dépendent de l’usine de potabilisation de Choisy-le-Roi.

Des plans “ORSEC eau potable” existent maintenant, mais ils sont secrets.

Voir le rapport d’analyse avec tous les résultats.

Tritium dans la Loire : résultats de l’étude de l’IRSN à Saumur, en aval de Chinon

L’IRSN a publié le rapport de son étude de la dispersion du tritium dans la Loire en aval de la centrale nucléaire de Chinon (lien direct). Voici les commentaires de l’ACRO publiés en annexe du rapport.


La surveillance citoyenne des rejets radioactifs des installations nucléaires mise en place par l’ACRO – avec des associations partenaires dans le cas du bassin de la Loire – a pour but de répondre à des questions ignorées par la surveillance officielle. C’est pourquoi les prélèvements se font souvent dans des lieux jamais investigués par ailleurs et dans des conditions différentes, tout en respectant la rigueur scientifique et les normes, du prélèvement à la mesure.

La concentration en tritium de 310 Bq/L mesurée par l’ACRO dans un échantillon prélevé le 21 janvier 2019 dans la Loire depuis le milieu du pont Cessart à Saumur est particulièrement élevée par rapport à ce qui est mesuré par ailleurs. Un tel résultat demandait des investigations et l’ACRO est très satisfaite de l’ampleur de la réponse officielle. C’est particulièrement le cas de la présente étude qui a coûté l’équivalent de trois années de budget de l’association.

La principale conclusion de l’étude est de confirmer qu’il n’y a pas de bon mélange des rejets en tritium sur plus de 20 km en aval de la centrale nucléaire de Chinon, comme l’ACRO l’avait déjà montré dans sa note publiée le 6 octobre 2020. L’hypothèse de bon mélange était pourtant bien ancrée dans les esprits et est sous-jacente aux autorisations de rejet. Dans sa note datée du 17 octobre 2019, l’IRSN avait, sur cette base, mis en cause notre « méthodologie du prélèvement » qui n’aurait pas été effectué dans la « zone de bon mélange ».

La présente étude clôt le débat et personne ne sait situer la zone de bon mélange sur laquelle repose la réglementation liée aux rejets.

La principale conséquence est que, la plupart du temps, la station multi-paramètres d’EDF, qui sert aussi à l’IRSN, ne détecte pas les rejets radioactifs de la centrale de Chinon qu’elle est supposée surveiller ! Et, comme le souligne l’IRSN, elle ne peut donc pas détecter d’éventuels rejets non maîtrisés. Une telle situation est d’autant plus inquiétante que le tritium se retrouve dans l’eau de distribution en aval des installations nucléaires le long de la Loire et la Vienne.

Enfin, la principale valeur ajoutée de cette étude est la modélisation de la dispersion des rejets radioactifs dans le fleuve. Dès les premiers échanges sur ce projet d’étude, en février 2020, l’ACRO avait suggéré de ne pas se limiter au pont Cessart et d’utiliser aussi d’autres ponts en amont pour étudier les transects. L’association soulignait aussi l’intérêt d’effectuer également des prélèvements à différentes profondeurs, afin de mieux appréhender la dispersion verticale et de faire des simulations numériques préalables afin de mieux déterminer les points de prélèvement pertinents pour contraindre les modèles.

Les résultats présentés dans cette étude sont indispensables pour comprendre le comportement des rejets, mais la modélisation ne peut, en aucun cas, remplacer un système de surveillance performant.

Enfin, l’ACRO a apprécié la mise en place et le fonctionnement du comité de suivi de l’étude. Elle espère que les parties prenantes seront associées à la suite des investigations et mesures correctives, car les questions ouvertes restent nombreuses. Il est important que le contrôle des rejets par l’exploitant et l’IRSN soit effectif. Il y a aussi un besoin de beaucoup plus de transparence sur les rejets. Enfin, des actions sont nécessaires pour réduire l’impact sur l’eau de distribution.

Sans la surveillance mise en place par les associations locales et l’ACRO, toutes ces questions n’auraient pas été soulevées. Ces organisations vont donc poursuivre leur surveillance citoyenne des rejets des installations nucléaires dans le bassin de la Loire.


Publications ACRO sur le tritium dans le bassin de la Loire :

  • Contamination anormalement élevée à Saumur en janvier 2019 : du tritium à 310 Bq/L dans la Loire, 18 juin 2019
  • Du tritium dans l’eau potable ! Plus de 6 millions de français sont concernés.
    Quelle eau potable en cas d’accident nucléaire grave ?, 17 juillet 2019
  • Surveillance citoyenne de la radioactivité dans l’environnement autour des installations nucléaires de la Loire et de la Vienne, 6 octobre 2020
  • Tritium dans la Loire : la surveillance officielle défaillante, 1er juillet 2021

Consultation ASN relative aux rejets des usines de La Hague : l’ACRO demande une réduction significative

Consultation ASN relative aux projets de décisions modifiant certaines modalités de prélèvement et consommation d’eau, de rejet et de surveillance de l’environnement, et certaines limites de rejets dans l’environnement des effluents liquides et gazeux de l’établissement de La Hague

Avis de l’ACRO

L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a mis à la consultation du public, pour une période de 2 semaines seulement, ses projets de décisions modifiant certaines modalités de prélèvement et consommation d’eau, de rejet et de surveillance de l’environnement, et certaines limites de rejets dans l’environnement des effluents liquides et gazeux de l’établissement de La Hague.

Il ne nous est matériellement pas possible d’évaluer dans le détail les textes soumis à la consultation du public en un temps aussi court. L’avis de l’ACRO, qui suit, n’inclut donc que des remarques générales. L’association salue l’extension de certains contrôles demandés par l’ASN.

Rappelons que ces usines ont les plus forts rejets radioactifs en mer au monde et que l’ACRO, dans le cadre de sa surveillance citoyenne, les détecte jusqu’au Danemark. Rappelons aussi que la France s’est engagée, dans le cadre de la convention OSPAR pour la protection de l’Atlantique du Nord-Est, à réduire ses rejets en mer de façon à ramener, pour les substances radioactives, les niveaux dans l’environnement à des niveaux proches du bruit de fond pour les substances naturelles et proches de zéro pour celles d’origine artificielle à l’horizon 2020. Cet engagement pris en 1998, à Sintra au Portugal, par les États membres de la convention OSPAR a été confirmé lors des réunions suivantes de 2003 à Brême et de 2010 à Bergen. Comme aucune politique de réduction de ces rejets n’a été mise en place, l’échéance de 2020 a été discrètement repoussée à 2050 le 1er octobre 2021. Par ailleurs, l’engagement de 2021 inclut aussi une réduction des rejets chimiques de façon à obtenir des teneurs proches de zéro en 2050.

  • La formulation actuelle du paragraphe [Areva-LH-83] (« Dans le but d’atteindre à terme des concentrations de substances radioactives en mer proches de zéro pour les radioéléments artificiels et proches des teneurs ambiantes pour les radioéléments naturels ») ne donne aucune contrainte temporelle. L’ACRO demande donc que les décisions de l’ASN incluent un échéancier précis de réduction des rejets radioactifs et chimiques en mer des installations situées à La Hague.

La version actuelle (Décision n° 2015-DC-0535 de l’Autorité de sûreté nucléaire du 22 décembre 2015) exige que « l’exploitant adresse à l’Autorité de sûreté nucléaire, au plus tard le 31 décembre 2017, et ensuite tous les quatre ans :

  • une étude technico-économique visant à réduire ses rejets tant chimiques que radiologiques. Cette étude sera notamment basée sur une comparaison des techniques utilisées avec les meilleures technologies disponibles à un coût raisonnable et sera accompagnée d’un bilan des modifications et de leurs conséquences sur les rejets,
  • un document présentant les conséquences sur l’environnement des modifications techniques envisageables. Ce document est soumis à l’appréciation du Groupe Radioécologie Nord Cotentin (GRNC) ou d’un groupe d’expertise pluraliste qui aurait repris ses missions. L’avis est rendu public et est présenté à la Commission Locale d’Information (CLI). »

Dans ce nouveau projet, l’ASN reporte à 2023 l’échéance et étend à 6 ans l’écart entre deux rapports.

Où sont les rapports de 2017 et 2021 ? L’ACRO qui a été un membre très actif du GRNC n’a pas été consultée.

  • L’ACRO demande que les études technico-économiques de 2017 et 2021 soient rendues publiques et fassent l’objet d’un débat après une expertise pluraliste. Pourquoi attendre 2023 ?

Il n’est fait aucun retour d’expérience de Fukushima, où une station de traitement des eaux contaminées, qui filtre 62 radioéléments, a été mise en place en quelques années, alors que Cogéma-Areva-Orano n’a fait aucun effort significatif pour réduire ses rejets en mer en une vingtaine d’années et ne met pas en œuvre les meilleures technologies disponibles.

Dans la contribution française de 2019 à la convention OSPAR, il est précisé que radioéléments rejetés en mer qui ont le plus fort impact sont l’iode-129 et le carbone-14 : la dose du groupe de référence, à savoir les pêcheurs locaux, serait réduite de 30% si ces deux radioéléments étaient filtrés. L’ASN n’impose aucune réduction des autorisations de rejets de ces deux radioéléments. Le cobalt-60, quant à lui, représente 4% de la dose du même groupe de référence. L’ASN prévoit de réduire d’un facteur 1,8 l’autorisation de rejet en cobalt-60.

Mis à part le cobalt 60, les réductions de rejets radioactifs dans le projet de décision ASN ne concernent que les radioéléments secondaires.

Il est important de souligner que le cobalt-60 et l’iode-129 font partie des radioéléments filtrés par la station ALPS à Fukushima.

Autre exemple qui montre la différence avec Fukushima : à La Hague, « l’activité volumique moyenne quotidienne ajoutée calculée des effluents rejetés en mer, après dilution à un kilomètre du point de rejet, doit être inférieure à 4 000 Bq/L pour le tritium et 200 Bq/L pour les radioéléments autres que le tritium. » A Fukushima, bien que l’autorisation de rejet permette une concentration en tritium à l’émissaire pouvant aller jusqu’à 60 000 Bq/l, TEPCo va diluer les effluents avant rejet afin d’obtenir une concentration en tritium rejeté inférieure à 1 500 Bq/L.

  • L’ACRO demande qu’une véritable politique de réduction des rejets radioactifs soit mise en place en profitant du retour d’expérience de Fukushima.

Comme l’Autorité environnementale l’a souligné récemment (Avis 2021-18), les rejets en nitrates et nitrites de l’usine de retraitement représentent « le rejet, en équivalent azote du lisier de 100 000 porcs directement dans la mer, non épuré, non épandu ». Le projet de décision réduit de 100 000 à 70 000 kg par an les rejets en ion nitrite, mais ne modifie pas l’autorisation de rejet de l’ion nitrate qui reste à 2 900 000 kg par an !

  • L’ACRO demande que les rejets en nitrates soient réduits significativement étant donné leur impact sur les écosystèmes.

Rappelons enfin que l’ACRO avait mis en évidence, en 2016, une pollution radioactive conséquente au Ru des Landes et Areva, devenue Orano, s’était engagé à « reprendre et conditionner les terres marquées en américium 241 dans la zone située au nord-ouest du site. » A ce jour, aucun travail n’a été entrepris.

  • L’ACRO demande donc à l’ASN de prescrire une surveillance renforcée de la zone contaminée qui est accessible à tous.

La convention OSPAR pour la protection de l’Atlantique du Nord-Est reporte discrètement de 2020 à 2050 son engagement de réduire les rejets radioactifs en mer

Suite à la réunion de Cascais de la convention OSPAR pour la protection de l’Atlantique du Nord-Est, qui s’est tenue le 1er octobre dernier, les ministres participants ont discrètement repoussé à 2050 l’engagement pris en 1998, à Sintra, de réduire les rejets radioactifs en mer à des niveaux dans l’environnement proches de zéro à l’horizon 2020. Une fois de plus, les engagements internationaux en faveur de l’environnement sont bafoués. C’est de mauvais augure pour la COP26 qui doit se tenir bientôt à Glasgow.

La France est la première bénéficiaire de ce report de 30 années, car, avec son usine de retraitement à La Hague, elle a les plus forts rejets radioactifs en mer d’Europe. Et ces rejets ne baissent pas, comme le montrent les résultats de la surveillance citoyenne de la radioactivité dans l’environnement effectuée par l’ACRO depuis plus de 25 ans.

Les engagements pris en 1998, à Sintra au Portugal, par les Etats membres de la convention OSPAR avaient pourtant été confirmés lors des réunions suivantes de 2003 à Brême et de 2010 à Bergen : ramener, pour les substances radioactives, les niveaux dans l’environnement à des niveaux proches du bruit de fond pour les substances naturelles et proches de zéro pour celles d’origine artificielle.

Les résultats de la surveillance citoyenne de la radioactivité dans l’environnement effectuée par l’ACRO depuis plus de 25 ans, montrent que le compte n’y est pas : les rejets de l’usine de retraitement Orano de La Hague sont visibles tout le long du littoral de la Manche et, lors de l’été 2021, ils pouvaient encore être détectés jusqu’à la frontière danoise. L’association condamne cette prolongation de 30 ans des permis à polluer et demande instamment à la France de réduire significativement ses rejets radioactifs en mer en mettant en œuvre les technologies disponibles. Elle va, de son côté, maintenir sa vigilance.

Les radioéléments prédominants

Le « Bilan de santé » effectué en 2010 par la convention OSPAR précise que les usines liées à la fabrication et au retraitement du combustible sont responsables de 98% des rejets de radioéléments provenant du secteur nucléaire. L’usine de retraitement britannique de Sellafield ayant cessé son activité en 2020, les rejets français sont désormais ultra dominants.

Dans sa dernière contribution à la convention OSPAR, datée de 2019, La France reconnaît que les radioéléments qui ont le plus fort impact sont l’iode-129 et le carbone-14 : la dose du groupe de référence, à savoir les pêcheurs locaux, serait réduite de 30% si ces deux radioéléments étaient filtrés. La réduction des rejets en cobalt-60 entraînerait, quant à elle, une réduction de 4% de la dose du même groupe de référence. Mais, malheureusement, Orano n’a pas mis en œuvre les technologies disponibles dans d’autres pays pour réduire les rejets de ces trois éléments. L’iode et le cobalt font partie des 62 radioéléments filtrés par la station ALPS à Fukushima.

Dans le cadre de son Observatoire citoyen de la radioactivité dans l’environnement, l’ACRO détecte systématiquement l’iode-129 dans les algues tout le long du littoral de la Manche à des teneurs qui ne diminuent pas avec le temps. Elle en a détecté jusqu’à la frontière danoise.

Le cobalt-60 est régulièrement détecté dans les algues prélevées dans le Nord-Cotentin et plus épisodiquement à St-Valéry-en-Caux, près des centrales nucléaires de Penly et Paluel en Seine maritime.

L’ACRO n’a pas la capacité technique de mesurer le carbone-14, qui est aussi présent naturellement dans l’environnement, mais le constat radiologique publié par l’IRSN montre qu’il y a une contribution systématique des rejets des installations nucléaires et que l’on retrouve donc des niveaux qui dépassent significativement les niveaux naturels dans la Manche et la Mer du Nord, jusqu’aux Pays-Bas. Les plus fortes teneurs sont plus de deux fois plus élevées que les niveaux naturels.

Il est important de noter que les rejets en tritium (hydrogène radioactif) ont, quant à eux, fortement augmenté depuis la déclaration de Sintra. L’usine Orano de La Hague a les rejets les plus élevés au monde, selon le bilan fait par le gouvernement japonais : l’usine rejette tous les 30 jours ce que s’apprête à rejeter le Japon à Fukushima en 30 ans !

L’ACRO surveille aussi le tritium dans l’eau de mer. Dans le Nord-Cotentin, les teneurs sont plus de 100 fois plus élevées que le bruit de fond naturel.

Tous les résultats sont détaillés dans les annexes jointes.

Les teneurs ambiantes dans l’environnement marin ne sont ni proches de zéro pour les substances radioactives artificielles (iode-129 et cobalt-60) et ni proches des niveaux naturels pour le tritium et carbone-14. L’excuse des besoins de plus de recherches et développement pour réduire les rejets radioactifs en mer, avancée dans la contribution française à OSPAR, n’est pas recevable. A l’exclusion du tritium, des technologies sont disponibles et utilisées dans d’autres pays. Elles doivent être utilisées en France.

-> Télécharger ce communiqué et ses annexes en un seul fichier.

Pour consulter les résultats de l’Observatoire citoyen de la radioactivité dans l’Environnement, c’est par ici.

The OSPAR Convention for the Protection of the North-East Atlantic discreetly postpones its commitment to reduce radioactive discharges at sea from 2020 to 2050

Following the Cascais meeting of the OSPAR Convention for the Protection of the North-East Atlantic, which took place on October 1, the participating ministers discreetly postponed until 2050 the commitment made in 1998 in Sintra to reduce radioactive discharges into the sea to levels close to zero by 2020. Once again, international commitments to the environment are being disregarded. This does not bode well for the upcoming COP26 in Glasgow.

France is the first beneficiary of this 30-year postponement because, with its reprocessing plant at La Hague, it has the highest radioactive discharges to the sea in Europe. And these discharges are not decreasing, as shown by the results of the citizen monitoring of radioactivity in the environment carried out by ACRO for over 25 years.

The commitments made in 1998 in Sintra, Portugal, by the member states of the OSPAR Convention were confirmed at the following meetings in 2003 in Bremen and 2010 in Bergen: to reduce the levels of radioactive substances in the environment to levels close to background noise for natural substances and close to zero for those of human origin.

The results of the citizen monitoring of radioactivity in the environment carried out by ACRO for more than 25 years show that the situation is not satisfactory: discharges from the Orano reprocessing plant at La Hague are visible all along the Channel coastline and, in the summer of 2021, could still be detected as far as the Danish border. The association condemns this 30-year extension of the pollution permits and urges France to significantly reduce its radioactive discharges at sea by implementing available technologies. It will, for its part, maintain its vigilance.

Major radioelements

The OSPAR Convention’s 2010 “Quality Status” states that fuel fabrication and reprocessing plants are responsible for 98% of radioelement discharges from the nuclear sector. With the UK’s Sellafield reprocessing plant closing in 2020, French discharges are now ultra-dominant.

In its latest contribution to the OSPAR Convention, dated 2019, France acknowledges that the radioelements with the greatest impact are iodine-129 and carbon-14: the dose to the reference group, i.e. local fishermen, would be reduced by 30% if these two radioelements were filtered. The reduction of cobalt-60 discharges would lead to a 4% reduction in the dose of the same reference group. Unfortunately, Orano has not implemented the technologies available in other countries to reduce discharges of these three elements. Iodine and cobalt are among the 62 radioelements filtered by the ALPS station at Fukushima.

As part of its Citizen’s Observatory of Radioactivity in the Environment, ACRO systematically detects iodine-129 in algae all along the Channel coastline at levels that do not decrease with time. It has detected it as far as the Danish border.

Cobalt-60 is regularly detected in algae collected in the Nord-Cotentin region and more episodically in St-Valéry-en-Caux, near the Penly and Paluel nuclear power plants in the Seine Maritime.

ACRO does not have the technical capacity to measure carbon-14, which is also naturally present in the environment, but the radiological report published by IRSN shows that there is a systematic contribution from discharges from nuclear facilities and that levels significantly exceed natural levels in the Channel and the North Sea, as far as the Netherlands. The highest levels are more than twice as high as natural levels.

It is important to note that tritium (radioactive hydrogen) discharges have risen sharply since the Sintra declaration. Orano’s La Hague plant has the highest discharges in the world, according to the Japanese government’s assessment: the plant discharges every 30 days what Japan is about to discharge in 30 years in Fukushima!

ACRO also monitors tritium in seawater. In the Nord-Cotentin region, the levels are more than 100 times higher than the natural background.

All results are detailed in the appendice to the OSPAR Press Release

Ambient levels in the marine environment are not close to zero for artificial radioactive substances (iodine-129 and cobalt-60), nor close to background levels for tritium and carbon-14. The excuse of the need for more research and development to reduce radioactive discharges at sea, put forward in the French contribution to OSPAR, cannot be accepted. With the exception of tritium, technologies are available and used in other countries. They must be used in France.

Malgré les engagements internationaux de la France, les rejets radioactifs en mer ne baissent pas

Communiqué de presse du 29 septembre 2021

Avec son usine de retraitement à La Hague, la France a les plus forts rejets radioactifs en mer d’Europe. Et ces rejets ne baissent pas, malgré les engagements pris en 1998, à Sintra au Portugal, par les Etats membres de la convention OSPAR pour la protection de l’Atlantique du Nord-Est :
« NOUS CONVENONS […] d’empêcher que la zone maritime ne soit polluée par des radiations ionisantes, ceci par des réductions progressives et substantielles des rejets, émissions et pertes de substances radioactives, le but étant en dernier ressort de parvenir à des teneurs, dans l’environnement, proches des teneurs ambiantes dans le cas des substances radioactives présentes à l’état naturel, et proches de zéro dans le cas des substances radioactives artificielles […].
NOUS FERONS EN SORTE que les rejets, émissions et pertes de substances radioactives soient, d’ici l’an 2020, ramenés à des niveaux tels que, par rapport aux niveaux historiques, les concentrations additionnelles résultant desdits rejets, émissions et pertes soient proches de zéro. »
Ces engagements ont été confirmés lors des réunions suivantes de 2003 à Brême et de 2010 à Bergen.

Mais, les résultats de la surveillance citoyenne de la radioactivité dans l’environnement effectuée par l’ACRO depuis plus de 25 ans, montrent que le compte n’y est pas : les rejets de l’usine de retraitement Orano de La Hague sont visibles tout le long du littoral de la Manche et, lors de l’été 2021, ils pouvaient encore être détectés jusqu’à la frontière danoise. L’association demande donc instamment à la France de respecter ses engagements internationaux en réduisant significativement ses rejets radioactifs en mer. Elle va, de son côté, maintenir sa vigilance.

Les radioéléments prédominants

Le « Bilan de santé » effectué en 2010 par la convention OSPAR précise que les usines liées à la fabrication et au retraitement du combustible sont responsables de 98% des rejets de radioéléments provenant du secteur nucléaire. L’usine de retraitement britannique de Sellafield ayant cessé son activité en 2020, les rejets français sont désormais ultra dominants.

Dans sa dernière contribution à la convention OSPAR, datée de 2019, La France reconnaît que les radioéléments qui ont le plus fort impact sont l’iode-129 et le carbone-14 : la dose du groupe de référence, à savoir les pêcheurs locaux, serait réduite de 30% si ces deux radioéléments étaient filtrés. La réduction des rejets en cobalt-60 entraînerait, quant à elle, une réduction de 4% de la dose du même groupe de référence. Mais, malheureusement, Orano n’a pas mis en œuvre les technologies disponibles dans d’autres pays pour réduire les rejets de ces trois éléments. L’iode et le cobalt font partie des 62 radioéléments filtrés par la station ALPS à Fukushima.

Dans le cadre de son Observatoire citoyen de la radioactivité dans l’environnement, l’ACRO détecte systématiquement l’iode-129 dans les algues tout le long du littoral de la Manche à des teneurs qui ne diminuent pas avec le temps. Elle en a détecté jusqu’à la frontière danoise.

Le cobalt-60 est régulièrement détecté dans les algues prélevées dans le Nord-Cotentin et plus épisodiquement à St-Valéry-en-Caux, près des centrales nucléaires de Penly et Paluel en Seine maritime.

L’ACRO n’a pas la capacité technique de mesurer le carbone-14, qui est aussi présent naturellement dans l’environnement, mais le constat radiologique publié par l’IRSN montre qu’il y a une contribution systématique des rejets des installations nucléaires et que l’on retrouve donc des niveaux qui dépassent significativement les niveaux naturels dans la Manche et la Mer du Nord, jusqu’aux Pays-Bas. Les plus fortes teneurs sont plus de deux fois plus élevées que les niveaux naturels.

Il est important de noter que les rejets en tritium (hydrogène radioactif) ont, quant à eux, fortement augmenté depuis la déclaration de Sintra. L’usine Orano de La Hague a les rejets les plus élevés au monde, selon le bilan fait par le gouvernement japonais : l’usine rejette tous les 30 jours ce que s’apprête à rejeter le Japon à Fukushima en 30 ans !

L’ACRO surveille aussi le tritium dans l’eau de mer. Dans le Nord-Cotentin, les teneurs sont plus de 100 fois plus élevées que le bruit de fond naturel.

Tous les résultats sont détaillés dans l’Annexe au Communiqué Presse OSPAR

Les teneurs ambiantes dans l’environnement marin ne sont pas proches de zéro pour les substances radioactives artificielles (iode-129 et cobalt-60), ni proches des niveaux naturels pour le tritium et le carbone-14. L’excuse des besoins de plus de recherches et développement pour réduire les rejets radioactifs en mer, avancée dans la contribution française à OSPAR, n’est pas recevable. A l’exclusion du tritium, des technologies sont disponibles et utilisées dans d’autres pays. Elles doivent être utilisées en France.

Pour consulter les résultats de l’Observatoire citoyen de la radioactivité dans l’Environnement, c’est par ici.

Despite France’s international commitments, radioactive discharges at sea are not decreasing

Press release of 29 September 2021

With its reprocessing plant at La Hague, France has the highest radioactive discharges into the sea in Europe. And these discharges are not decreasing, despite the commitments made in 1998 in Sintra, Portugal, by the member states of the OSPAR Convention for the Protection of the North-East Atlantic:
“WE AGREE […] to prevent pollution of the maritime area from ionising radiation through progressive and substantial reductions of discharges, emissions and losses of radioactive substances, with the ultimate aim of concentrations in the environment near background values for naturally occurring radioactive substances and close to zero for artificial radioactive substances. […] WE SHALL ENSURE that discharges, emissions and losses of radioactive substances are reduced by the year 2020 to levels where the additional concentrations in the marine environment above historic levels, resulting from such discharges, emissions and losses, are close to zero.”
These commitments were confirmed at subsequent meetings in 2003 in Bremen and 2010 in Bergen.

However, the results of ACRO’s 25 years of citizen monitoring of radioactivity in the environment show that this is not the case: discharges from the Orano reprocessing plant in La Hague can be seen all along the Channel coastline and, in the summer of 2021, could still be detected as far as the Danish border. The association therefore urges France to respect its international commitments by significantly reducing its radioactive discharges at sea. It will, for its part, maintain its vigilance.

Major radioelements

The OSPAR Convention’s 2010 “Quality Status” states that fuel fabrication and reprocessing plants are responsible for 98% of radioelement discharges from the nuclear sector. With the UK’s Sellafield reprocessing plant closing in 2020, French discharges are now ultra-dominant.

In its latest contribution to the OSPAR Convention, dated 2019, France acknowledges that the radioelements with the greatest impact are iodine-129 and carbon-14: the dose to the reference group, i.e. local fishermen, would be reduced by 30% if these two radioelements were filtered. The reduction of cobalt-60 discharges would lead to a 4% reduction in the dose of the same reference group. Unfortunately, Orano has not implemented the technologies available in other countries to reduce discharges of these three elements. Iodine and cobalt are among the 62 radioelements filtered by the ALPS station at Fukushima.

As part of its Citizen’s Observatory of Radioactivity in the Environment, ACRO systematically detects iodine-129 in algae all along the Channel coastline at levels that do not decrease with time. It has detected it as far as the Danish border.

Cobalt-60 is regularly detected in algae collected in the Nord-Cotentin region and more episodically in St-Valéry-en-Caux, near the Penly and Paluel nuclear power plants in the Seine Maritime.

ACRO does not have the technical capacity to measure carbon-14, which is also naturally present in the environment, but the radiological report published by IRSN shows that there is a systematic contribution from discharges from nuclear facilities and that levels significantly exceed natural levels in the Channel and the North Sea, as far as the Netherlands. The highest levels are more than twice as high as natural levels.

It is important to note that tritium (radioactive hydrogen) discharges have risen sharply since the Sintra declaration. Orano’s La Hague plant has the highest discharges in the world, according to the Japanese government’s assessment: the plant discharges every 30 days what Japan is about to discharge in 30 years in Fukushima!

ACRO also monitors tritium in seawater. In the Nord-Cotentin region, the levels are more than 100 times higher than the natural background.

All results are detailed in the appendice to the OSPAR Press Release

Ambient levels in the marine environment are not close to zero for artificial radioactive substances (iodine-129 and cobalt-60), nor close to background levels for tritium and carbon-14. The excuse of the need for more research and development to reduce radioactive discharges at sea, put forward in the French contribution to OSPAR, is not acceptable. With the exception of tritium, technologies are available and used in other countries. They must be used in France.

L’Observatoire citoyen de la radioactivité dans l’environnement : un outil unique qui est menacé

Dès 1988, l’ACRO a mis en place un programme de surveillance citoyenne de la radioactivité sur le plateau de La Hague où l’usine de retraitement a les rejets dans l’environnement les plus élevés du pays. Cette surveillance a été étendue à l’échelle de tout le bassin Seine-Normandie en 1997 et est devenue l’« Observatoire citoyen de la radioactivité dans l’environnement » en 2007. Si la surveillance des rejets de la centrale nucléaire de Chinon est effectuée depuis le début de l’ACRO, l’observatoire citoyen couvre aussi tout le bassin Vienne-Loire depuis 2017.

En associant un réseau de préleveurs volontaires et un laboratoire performant, l’ACRO a mis en place, au fil des ans, un outil unique au monde qui effectue une surveillance régulière de la radioactivité dans l’environnement en des lieux où nul autre organisme n’effectue de mesure. Tous les résultats sont en ligne sur notre site Internet. Cette démarche vise à permettre à tout un chacun de devenir un acteur majeur de la protection de l’environnement et s’est révélée particulièrement pertinente en cas d’évènements particuliers, comme un accident nucléaire au Japon, par exemple. Le laboratoire Chikurin-sha, que nous avons aidé et soutenu, a repris le flambeau sur place.

Cet observatoire citoyen de la radioactivité dans l’environnement est menacé par une baisse significative des subventions et nous avons besoin de vous pour maintenir notre vigilance face aux rejets des installations nucléaires.

Nous lançons donc un appel aux dons
– en ligne via la plateforme sécurisée helloasso, ou
– par chèque à l’ordre de “Association ACRO”, en l’envoyant à l’adresse suivante :
138 Rue de l’Eglise 14200 Hérouville-Saint-Clair.

Les donateurs bénéficieront d’une déduction fiscale de 66% (60% pour les entreprises).

Tritium dans la Loire : la surveillance officielle défaillante

Depuis que l’ACRO a étendu son observatoire citoyen de la radioactivité dans l’environnement au bassin de la Loire et de la Vienne, les choses bougent. La mesure, en janvier 2019, de 310 Bq de tritium par litre d’eau de la Loire à Saumur, à une vingtaine de kilomètres en aval de la centrale de Chinon a déclenché une vaste étude menée par l’IRSN qui conduit les autorités à admettre que les rejets radioactifs ne se diluent pas comme prévu dans le fleuve.

Repartons du début : les quatre réacteurs de la centrale de Chinon sont autorisés à rejeter 80 TBq de tritium par an dans la Loire, soit environ 4 fois plus que ce qui devrait être rejeté chaque année à Fukushima. Lors de ces rejets, EDF doit veiller à ce que la concentration moyenne sur 24h, en supposant un bon mélange dans l’eau du fleuve, ne dépasse pas 80 Bq/L. Ce bon mélange est très théorique et personne ne peut dire à quelle distance de la centrale il a lieu. Localement, au niveau de la station de mesure multiparamètres, située à 6,5 km en aval du point de rejet, l’activité volumique mesurée dans l’environnement ne doit pas dépasser, en moyenne sur une heure, 280 Bq/L à mi-rejet et 140 Bq/L en moyenne journalière (décision n°2015-DC-0528 de l’ASN).

Ainsi, quand l’ACRO a mesuré 310 Bq/L à Saumur, à environ 20 km en aval de la centrale de Chinon, ces valeurs étaient largement dépassées. Pourtant rien d’anormal n’avait été relevé au niveau de la station multiparamètres aval… L’ASN et l’IRSN ont donc cherché à comprendre en lançant une étude au niveau du pont Cessart de Saumur, exactement là où l’échantillon particulièrement contaminé a été prélevé. Le coût global pour l’IRSN de cette étude est supérieur à 650 000€ !

L’IRSN a installé des préleveurs automatiques de part et d’autre du pont. Elle a aussi fait faire des prélèvements manuels depuis le pont afin d’étudier la dispersion latérale de la pollution au tritium. Les premiers résultats ont été présentés à un comité de suivi auquel l’ACRO participe. Il en ressort que le mélange est, la plupart du temps, imparfait au niveau du pont Cessart à Saumur, comme l’ACRO l’avait déjà montré en octobre 2020. La contamination en rive gauche est généralement caractéristique de l’eau de la Vienne et celle en rive droite de l’eau de la Loire dans laquelle les rejets de Chinon ne sont pas encore bien mélangés.

L’IRSN a aussi accès aux informations détaillées concernant les rejets de toutes les installations nucléaires sur la Loire et la Vienne ce qui lui permet de confronter les mesures à la modélisation de l’impact des rejets radioactifs. A l’aide du code utilisé habituellement, basé sur un modèle à une dimension, il arrive à expliquer les concentrations observées en changeant les hypothèses de mélange en fonction des circonstances. Cela signifie que l’institut ne peut pas prédire le comportement de la pollution, juste interpréter ce qui est mesuré.

L’IRSN a aussi confronté les résultats des mesures d’EDF au niveau de sa station multiparamètres avec ses modèles. Il en ressort que, très souvent, cette station ne détecte pas les rejets de Chinon, qui passent, en majorité, de l’autre côté de l’île située en face de la station (voir les images satellite ci-dessous) ! Il lui arrive aussi de ne même pas détecter le tritium rejeté par les centrales en amont. L’IRSN l’explique par les eaux du Cher et de l’Indre qui se jettent dans la Loire en amont de Chinon et qui ne se seraient pas encore bien mélangées.

La station multiparamètres d’EDF ne surveille donc pas bien les rejets de Chinon. Contraindre les rejets par une concentration maximale à ce niveau n’est donc pas très contraignant !

EDF est consciente du problème et elle mène des études qui « [contribuent] à alimenter la réflexion sur l’amélioration de la représentativité du point de prélèvement de la surveillance aval »… Elle a aussi reconnu, lors de la réunion du 22 mars 2021 du comité de suivi, que ce problème concerne aussi St Laurent des Eaux et parfois Belleville.

L’IRSN a aussi développé, pour l’occasion, un modèle à deux dimensions de la dispersion du tritium afin de mieux appréhender les variations transversales de concentration dans l’eau du fleuve. Il arrive à reproduire les concentrations mesurées à une distance suffisante du point de rejet, sauf pour le fameux prélèvement de janvier 2019. Le modèle montre bien que la concentration était la plus forte au centre du fleuve, exactement là où les préleveurs ont collecté l’échantillon, mais avec une valeur de 80 Bq/L environ, alors que l’on a mesuré 4 fois plus (310 Bq/L). Un tel écart pourrait être expliqué par une erreur dans la détermination de la quantité de tritium rejeté, comme cela a eu lieu le 22 septembre 2020, sans que la station multiparamètres ne le voit.

En conclusion, sans la surveillance citoyenne mise en place par les associations locales et l’ACRO, tous ces problèmes seraient restés méconnus. Les autorités doivent mieux contraindre les rejets d’EDF et imposer une surveillance plus stricte.

Pour pouvoir continuer cette surveillance indépendante des rejets des installations nucléaires,
adhérez à l’ACRO ou faites un don.