Tritium dans l’eau potable : plus de 6 millions de français concernés. Quelle eau potable en cas d’accident nucléaire grave ?

Voir la version complète du communiqué en pdf (avec annexes).

L’ACRO publie, ce jour, une carte exclusive de la contamination radioactive de l’eau potable en France métropolitaine. Ces données, compilées par l’ACRO, ont été fournies par le Ministère de la Santé (ARS – SISE Eaux) et représentent la valeur moyenne sur les années 2016-2017. (Mise à jour : ces données sont désormais disponibles sur le site data.gouv.fr).

Pour accéder à la carte, copiez-collez le lien : https://www.acro.eu.org/carteeaupotable/index.html#7/47.832/1.670 (sans s après http)

Carte interactive des communes où du tritium a été mesuré dans l’eau du robinet entre 2016 et 2017  Source : Ministère de la santé – ARS – SISE Eaux – Traitement : ACRO

L’analyse de ces données a permis de mettre en évidence :

  • que plus de 268 communes sont concernées par la présence de tritium (l’hydrogène radioactif rejeté par les installations nucléaires) dans l’eau potable en France métropolitaine,
  • que 6,4 millions de personnes sont alimentées par une eau contaminée au tritium,
  • qu’aucune valeur ne dépasse le critère de qualité fixé à 100 Bq/L instauré par les autorités sanitaires.

La carte fait apparaître plusieurs zones avec une présence régulière de tritium dans l’eau du robinet :

  • Le long de la Seine, de la centrale nucléaire de Nogent sur Seine à l’Ile de France, à cause des rejets radioactifs ;
  • Le long de la Vienne et de la Loire à cause des rejets radioactifs des installations nucléaires d’EDF (Belleville, Dampierre, St-Laurent, Chinon et Civaux) ;
  • Autour du centre du CEA de Valduc où le tritium est produit pour l’armement nucléaire ;
  • Autour du centre CEA de Saclay où il doit s’agir d’une pollution rémanente.

Le long de la Vienne : Châtellerault présente des niveaux parmi les plus importants relevés. La moyenne sur 2016 et 2017 est de 31 Bq/litre (18 prélèvements).

Le long de la Loire : du tritium est détecté dans l’eau potable de toutes les communes s’alimentant dans la Loire ou dans les nappes sédimentaires du fleuve. De grandes agglomérations sont concernées : Orléans, Blois, Tours, Angers, Nantes. A Nantes, les niveaux sont comparables à ceux observés à Saumur, villes séparées de plus d’une centaine de kilomètres.

Environ 1,9 million d’habitants sont concernés. Dans le Maine-et-Loire, 72 communes (soit 40% des communes du département) présentent des valeurs significatives en tritium dans les données fournies par la Direction Générale de la Santé.

Le Long de la Seine : 122 communes d’Ile de de France sont concernées par la contamination en tritium au robinet. Cela représente une population de 4 millions de personnes.

La seule usine de potabilisation de Choisy-le-Roi alimente en eau potable 56 communes de la banlieue Sud et Ouest de Paris, ce qui représente environ 1,9 million d’habitants. Elle produit environ 128 400 000 m3 par an d’eau potable. Avec une concentration moyenne de 10 Bq/litre, 1,3 TBq de tritium sont donc distribués chaque année par cette seule usine, soit 2,5% des rejets de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine.

Nos revendications :

    • Les rejets radioactifs ne sont pas soumis au principe pollueur-payeur alors qu’ils devraient entrer dans le périmètre des agences de l’eau, comme les autres polluants.
    • Le tritium est un « lanceur d’alerte » : en cas d’accident grave sur une des centrales nucléaires sur la Seine, la Vienne ou la Loire, il n’y aura pas que le tritium rejeté et ce sont des millions de personnes qui risquent d’être privées d’eau potable. Comment les autorités vont-elles faire pour assurer les besoins vitaux de ces personnes ? Aucun plan n’est disponible pour le moment. L’ACRO demande que la pollution radioactive soit prise en compte dans les plans « ORSEC eau potable » qui doivent être établis pour le 31 décembre 2020 au plus tard et qu’ils fassent l’objet d’une consultation du public.
    • La fréquence des contrôles des eaux de consommation par les Agences Régionales de Santé dépend du volume d’eau distribué. Ainsi, pour les petites communes, il n’y a qu’une mesure de tritium tous les cinq ans. L’ACRO demande que les mesures soient plus fréquentes quand des polluants sont détectés, avec au minimum une mesure par an, quel que soit le nombre de personnes desservies.

    En attendant, l’association lance un observatoire citoyen de la radioactivité dans l’eau. Chacun est invité à y participer en faisant un don ou en participant aux prélèvements.


    POUR EN SAVOIR PLUS…

    En cas d’accident nucléaire grave, quelle alimentation en eau potable ?

    En cas d’accident nucléaire grave avec rejet dans un cours d’eau, l’eau potable peut être contaminée. La présence régulière, dans l’eau du robinet, de tritium rejeté par les centrales nucléaires met en évidence un risque de contamination par d’autres polluants radioactifs à des niveaux beaucoup plus élevés.

    Niveaux maximum admissibles

  • L’Union européenne a fixé des niveaux maximum admissibles dans les denrées alimentaires suite à un accident nucléaire. Les niveaux du dernier règlement européen pour les liquides alimentaires sont donnés dans le tableau n°1. La commission précise que « les valeurs sont calculées compte tenu de la consommation d’eau courante, et les mêmes valeurs pourraient être appliquées à l’approvisionnement en eau potable suivant l’appréciation des autorités compétentes des États membres. »

    Tableau n°1 : Extrait du règlement (Euratom) 2016/52 du conseil du 15 janvier 2016 fixant les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux après un accident nucléaire ou dans toute autre situation d’urgence radiologique, et abrogeant le règlement (Euratom) no 3954/87 et les règlements (Euratom) no 944/89 et (Euratom) no 770/90 de la Commission.

    A noter que le tritium n’est pas pris en compte dans le groupe de la dernière colonne. L’Europe semble considérer que la limite de potabilité proposée par l’OMS de 10 000 Bq/L est suffisamment élevée pour qu’il ne soit pas nécessaire de fixer une limite spécifique en cas d’accident nucléaire grave.

    Toutes ces valeurs sont très élevées et risquent de ne pas être acceptées, comme ce fût le cas au Japon pour l’alimentation après la catastrophe de Fukushima.

    L’exemple de Tchernobyl

    La catastrophe de Tchernobyl, le 26 avril 1986, a entraîné une forte contamination des eaux de la rivière Pripyat qui se jette dans le Dniepr à 15 km en aval. Les eaux du Dniepr servent à l’approvisionnement direct de 8 millions d’Ukrainiens et à l’irrigation. A la centrale de Tchernobyl, les eaux de refroidissement n’étaient pas directement rejetées dans la rivière, mais dans un bassin situé à quelques centaines de mètres du cours d’eau qui a fait office de tampon.

    Nous n’avons pas trouvé de données concernant l’eau de consommation. Voici des données relatives aux eaux de surface :

    A l’époque, les autorités ont donc relevé les niveaux maximum admissibles dans les eaux de consommation :

    Ibidem

    On trouve d’autres données dans la littérature scientifique. Dans le livre Chernobyl – What Have We Learned?, Edited by Yasuo Onishi, Oleg V. Voitsekhovich and Mark J. Zheleznyak Springer 2007, les valeurs maximales rapportées sont encore plus grandes :

    A chaque fois, les valeurs relevées pour l’iode-131 dépassent largement les limites fixées par l’UE.

    De nos jours, plus de 30 ans plus tard, les eaux du Dniepr sont toujours contaminées, à des niveaux beaucoup plus faibles, bien entendu. Le césium-137 a été largement stocké dans les sédiments du premier barrage, le réservoir de Kiev, alors que le strontium, particulièrement radiotoxique, s’écoule toujours jusqu’à la Mer Noire. On observe des pics de pollution suite à des inondations qui peuvent avoir lieu dans les zones les plus contaminées.

    Que se passera-t-il en France en cas de dépassement des niveaux maximum dits admissibles ?

    En France, la fiche n°15 du plan national de réponse à un accident nucléaire majeur précise : « En cas de restriction partielle ou totale d’alimentation en eau potable issue du réseau d’adduction public, le Préfet met en œuvre le dispositif ORSEC, en lien avec les responsables de la production et de la distribution d’eau et les Agences Régionales de Santé, afin de fournir une alimentation en eau potable de substitution aux populations concernées (eau embouteillée, citernes d’alimentation en eau potable…)., jusqu’à ce que les niveaux de contamination soient revenus dans les normes de potabilité fixées par la réglementation en vigueur. »

    Mais les plans ORSEC sont en cours de rédaction… L’instruction interministérielle n° DGS/VSS2/DGCS/DGSCGC/2017/138 du 19 juin 2017 relative à l’élaboration du dispositif de gestion des perturbations importantes de l’approvisionnement en eau potable (ORSEC-Eau potable) demande que « chaque préfet de département [mette] en place ou actualise son volet ORSEC Eau potable dans le cadre de l’ORSEC RETAP RESEAUX, en fonction des nécessités de la planification territoriale, et au plus tard pour le 31/12/2020 ». Elle rappelle que « ce plan ORSEC Eau potable devrait utilement être complété par des plans d’alerte aux pollutions accidentelles des ressources en eau, et des plans de secours en cas de rupture de la fourniture par les réseaux publics, élaborés à l’échelle des collectivités en charge de l’alimentation en eau. »

    Le Guide associé pour l’élaboration de ces plans ORSEC eau potable propose, en premier lieu, d’utiliser l’interconnexion des réseaux d’eau potable. Cette option risque de ne pas être applicable partout en cas de contamination étendue, suite à un accident nucléaire.

    Les alternatives sont la mise en place de restrictions afin de réduire la demande en eau potable et la mise en place de solutions de substitution :
    – distribution d’eau embouteillée ou ensachée ;
    – production d’eau à partir d’unités mobiles de traitement ;
    – approvisionnement par camions citernes autorisés pour le transport de produits alimentaires.
    Cela va être compliqué à mettre en œuvre pour des milliers, voire millions de personnes potentiellement affectées par une pénurie d’eau potable.

    Selon le Guide : « Face à une pénurie prolongée d’eau destinée à la consommation humaine, et en l’absence de possibilités de mise en œuvre durable de mesure alternative (qu’elles relèvent de la sécurisation du réseau ou qu’il s’agisse de mesures de substitution en alimentation), il peut être envisagé de procéder à un déplacement de population vers une zone d’accueil. Cette solution ne doit être utilisée que si les circonstances l’exigent absolument et si la mise en œuvre de dispositifs d’alimentation de secours ne permet pas d’assurer la sécurité sanitaire des populations ou des autres usagers.
    La décision d’évacuer relève du préfet de département ou du préfet de zone le cas échéant, qui mettra en œuvre les dispositions de l’Orsec correspondantes. » Ce sera impossible en Ile de France ou dans les villes sur la Loire.

En France métropolitaine, moins de 5% de la population bénéficiera de comprimés d’iode à la maison pour protéger sa thyroïde en cas d’accident nucléaire

Mis en avant

Plus de 8 ans après la catastrophe nucléaire de Fukushima, la France s’apprête à étendre la distribution d’iode dans un rayon de 20 km autour de ses 19 centrales nucléaires (site de la campagne). 3 millions de personnes bénéficieront d’une protection de leur thyroïde en cas d’accident nucléaire grave (chiffres officiels par centrale). Cela ne représente que 4,6% des 65 millions d’habitants en France métropolitaine.

A titre de comparaison, la Belgique propose de l’iode à toute sa population, ce qui représente un rayon de 100 km autour de ses centrales. Le Luxembourg aussi. La Norvège, qui ne possède pas de centrale nucléaire, recommande, depuis janvier dernier, à toute sa population d’avoir de l’iode à la maison (page, document). En Suisse, 60% de la population a reçu de l’iode à la maison, suite à l’extension de 20 à 50 km de la distribution.

Pourquoi les Français ne sont-ils pas bien protégés en cas d’accident grave ? L’ACRO a interrogé le ministère de l’intérieur, pour lui demander de justifier sa politique. La réponse reçue rappelle la politique française, mais ne répond pas aux questions posées. Nous sommes heureux d’apprendre que les “méthodes retenues répondent d’une part aux objectifs de traçabilité, de qualité de stockage et de manœuvrabilité et d’autre part de réactivité au plus près des installations”. (La réponse complète est ci-dessous). Mais, au vu du contenu des PPI quant à l’organisation de cette « réactivité » au delà des 20 km, nous ne sommes pas rassurés.

L’ACRO réclame que la zone de distribution soit étendue à 100 km et invite la population et en particulier les familles avec enfants, les femmes enceintes ou allaitantes à demander des comprimés d’iode en utilisant le N° Vert mis à disposition par les autorités : 0 800 96 00 20 (appels possibles de 10h à 18h en semaine).

L’ACRO milite depuis des années pour l’extension de la distribution d’iode en France. Suite à notre dernière campagne, des centaines de mails ont été envoyés dans les préfectures pour demander à bénéficier d’iode à la maison quand on n’est pas dans un rayon de 20 km d’une centrale nucléaire. A notre connaissance, personne n’a reçu de réponse.

Nous avons écrit au ministère de l’intérieur pour lui demander de justifier pourquoi les Français ne bénéficient pas de la même protection que leurs voisins européens en cas d’accident nucléaire. Nous demandions aussi que les enfants et les femmes enceintes ou allaitantes puissent être protégés en priorité et bénéficier de la prophylaxie à l’iode dès que la dose à la thyroïde dépasse les 10 mSv, conformément aux recommandations de l’OMS. La Belgique a adopté cette valeur.

La réponse que nous avons reçue rappelle la politique française, mais ne répond pas aux questions posées. Nous sommes heureux d’apprendre que les “méthodes retenues répondent d’une part aux objectifs de traçabilité, de qualité de stockage et de manœuvrabilité et d’autre part de réactivité au plus près des installations”. Rassurés ?

Des réunions d’informations devraient être organisées prochainement pour organiser la distribution d’iode entre 10 et 20 km autour des centrales nucléaires françaises. Il faut continuer à faire pression sur les autorités pour obtenir une meilleure protection.

Lettre envoyée par l’ACRO le 8 mars 2019 à Monsieur Christophe Castaner, ministre de l’intérieur :

La France devrait bientôt étendre la distribution de comprimés d’iode stable à un rayon de 20 km autour des centrales nucléaires alors que la Suisse l’a étendue de 20 à 50 km et la Belgique de 20 à 100 km. En effet, toutes les études s’accordent pour dire qu’en cas d’accident grave sur une centrale nucléaire, il pourrait être nécessaire de protéger la thyroïde de la population sur des distances pouvant dépasser la centaine de kilomètres. D’ailleurs, la France a validé le rapport européen ATHLET2014 recommandant « d’être en mesure d’étendre […] la mise à l’abri des personnes et la distribution d’iode sur un rayon allant jusqu’à 100 km ».

Comment pouvez-vous justifier que les Français ne bénéficieront pas de la même protection que leurs voisins européens ?

Nous vous demandons de revoir votre position et d’étendre la distribution de comprimés d’iode à une distance de 100 km voire à tout le pays. Les enfants et les femmes enceintes ou allaitantes doivent être protégés en priorité et bénéficier de la prophylaxie à l’iode dès que la dose à la thyroïde dépasse les 10 mSv, conformément aux recommandations de l’OMS. La Belgique a adopté cette valeur. Pourquoi la France maintient-elle une limite à 50 mSv pour tout le monde ?

Voici la réponse que nous avons reçue.

Projet de dépotoir radioactif à Chalk River au Canada : expertise du projet par l’ACRO

Situé à 200 kilomètres en amont de la région Ottawa-Gatineau, le complexe nucléaire de Chalk River sert, depuis les années 1950, de laboratoire pour le développement de l’industrie nucléaire canadienne. Un lieu “d’élimination” de déchets radioactifs est projeté sur le site d’un milieu humide à proximité de la rivière des Outaouais présentant ainsi des risques de contamination en cas de fuite. Cette rivière est une importante source d’eau potable pour une grande partie des habitants du Grand Montréal. Les méthodes de stockage proposées suscitent d’importantes questions qui ont été soulevées lors du processus d’étude du projet par la Commission canadienne de sûreté nucléaire et les autres structures de contrôles.

Dans ce contexte la Communauté métropolitaine de Montreal a donc souhaité mandater un expert afin qu’il puisse étudier le projet de dépotoir nucléaire proposé par les Laboratoires nucléaires canadiens (le promoteur) afin d’émettre des recommandations sur les mesures susceptibles de bonifier le projet tout en assurant les instances de la Communauté que les meilleures pratiques seront mises en œuvre dans le but premier de protéger l’approvisionnement en eau potable du territoire métropolitain. L’Association pour le Contrôle de la Radioactivité dans l’Ouest (ACRO), organisation non gouvernementale française, forte d’une expérience de 30 ans dans le domaine, a été retenue pour effectuer ce travail.

Une animation du dépotoir nucléaire proposé à Chalk River.

 

L’héritage radioactif de Chalk River

La construction d’un dépotoir pouvant stocker un million de mètres cubes de déchets faiblement radioactifs à Chalk River, en Ontario, suscite des craintes environnementales car l’emplacement choisi est à moins d’un kilomètre de la rivière des Outaouais, la source d’eau potable de millions d’habitants du Canada.

L’équipe de Radio-Canada est donc venue enquêter sur le Centre de Stockage de la Manche qui est devenu une référence internationale pour les mauvaises pratiques en matière de gestion des déchets radioactifs. L’ACRO, qui effectue une surveillance citoyenne de site, a contribué au documentaire.

Le reportage a été diffusé à Découverte, dimanche 25 mars à 18h30 (HAE) à ICI Radio-Canada Télé :

L’ACRO a effectué quelques analyses de la radioactivité dans les environs du site de Chalk River qui font apparaître une faible contamination au cobalt-60 et au césium-137 des sédiments de la rivière des Outaouais. Du tritium a aussi été détecté dans l’eau. Voir le rapport d’analyse.

Une animation du dépotoir nucléaire proposé à Chalk River.

Ontario is not ready to face a large-scale nuclear accident

Les autorités de l’Ontario ont soumis à la consultation du public la révision de leur plan d’urgence nucléaire (lien en français, lien en anglais). L’ACRO a envoyé l’analyse ci-dessous qui montre que la province n’est pas prête à faire face à un accident grave.

Cette étude fait suite à celles similaires déjà menées en

Etude des sédiments et de l’eau autour de la centrale de Belleville-sur-Loire

Etude de la qualité radiologique et chimique des sédiments et de l’eau autour de la centrale de Belleville-sur-Loire (version PDF)

L’ACRO alerte sur une pollution à l’américium autour du ruisseau des Landes à la Hague et demande la transparence sur les origines et sur l’impact de cette pollution.

En octobre dernier, l’ACRO avait dénoncé la présence d’une pollution radioactive liée entre autre à la présence d’américium-241, élément réputé hautement radiotoxique, dans la zone publique située au Nord-Ouest du site AREVA la Hague, non loin de la source du ruisseau des Landes.

Les résultats de nos analyses avaient été présentés lors de la réunion de la Commission locale d’Information en octobre dernier, au cours de laquelle l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) avait jugé prendre « très au sérieux nos mesures ».

Suite à ces premières constatations, l’ACRO a décidé de continuer les investigations sur ses fonds propres afin de mieux cerner l’étendue des pollutions observées ainsi que leurs origines. Deux campagnes de prélèvement ont été réalisées les 17 octobre et 16 novembre dernier au cours desquelles ont été collectés une quarantaine d’échantillons.

Les nouveaux résultats obtenus sont sans appel : ils confirment nos premières analyses et de surcroît, montrent des niveaux de contamination encore plus importants en certains endroits. Outre l’américium-241, d’autres éléments radioactifs sont mesurés comme le césium-137, le cobalt-60, l’iode-129. Des mesures des isotopes du plutonium et de strontium-90 sont également en cours.

Nos résultats ont été présentés lors de la réunion de la Commission locale d’information qui se tenait ce 26 janvier à Beaumont-Hague. Sans attendre cette réunion, dans un communiqué publié le 24 janvier, AREVA reconnaissait la pollution et s’engageait à nettoyer la zone. Nous prenons note avec satisfaction de cette annonce qui montre une fois de plus l’importance de la surveillance citoyenne effectuée par l’ACRO.

Toutefois, l’expertise réalisée par l’exploitant, telle que présentée par AREVA lors de la réunion de la CLI, nous semble incomplète et les niveaux maxima relevés par ses mesures sont en dessous des nôtres.

C’est pourquoi, nous souhaitons que toute la lumière soit faite sur l’origine et sur l’impact de cette pollution. Nous avons  donc demandé qu’un groupe d’expertise soit créé sur ce sujet avec, notamment, l’accès à toutes les données environnementales de la zone Nord-Ouest, depuis la création de cette zone ouest de stockage des déchets. La CLI a validé cette demande.

D’autre part, nous restons vigilants et demandons qu’une expertise indépendante (à laquelle nous souhaiterions participer) soit menée à l’occasion des travaux de dépollution.

Communiqué ACRO du 26 janvier 2017. Voir la version PDF

Cliquez ici pour voir la synthèse des résultats

Voir la présentation ACRO lors de la CLI AREVA du 26/01/2017

AVIS de l’ACRO en réponse à la consultation sur les projets de décret et d’arrêté relatifs au plan national de gestion des matières et déchets radioactifs

Le Plan National de Gestion des Matières et Déchets Radioactifs (PNGMDR), officialisé par la loi de 2006, a pour but de trouver une solution de gestion pour chaque catégorie de déchets radioactifs existants et à venir. Il inclut aussi les matières radioactives qui pourraient devenir des déchets.

Ce Plan est placé sous la responsabilité de l’Autorité de sûreté nucléaire et du Ministère en charge de l’environnement qui organisent régulièrement des auditions des producteurs de déchets et d’experts. Ces auditions sont ouvertes et l’ACRO y participe.

Le rapport 2016-2018 va être publié prochainement. Il a fait l’objet, pour la première fois, d’une évaluation environnementale qui a été soumise à l’évaluation de l’Autorité environnementale. Suite à ces travaux, un décret et un arrêté vont être prochainement publiés. Ils sont soumis à une procédure de consultation sur le site Internet du Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer.

Vous pouvez encore y participer.