Mise en service de l’EPR de Flamanville : l’inquiétude gagne !

Communiqué de presse commun
ACRO – CRIIRADGLOBAL CHANCEGSIEN

La mise en service de l’EPR est attendue au premier trimestre 2024, selon les dernières annonces. On peut en douter car, dix-sept ans après le début des travaux, la situation s’avère très confuse. Après les vicissitudes qui ont émaillé le chantier de construction, les événements des derniers jours interrogent sur les conditions de la mise en service et sur le fonctionnement futur du réacteur.

Juin 2022 : EDF est confiante, l’EPR de Flamanville va démarrer en 2023.
Décembre 2022 : EDF annonce une mise en service “au premier trimestre 2024 au plus tard” (Par mise en service il faut entendre “chargement du premier assemblage combustible dans le cœur”).
30 janvier 2024 : Bernard Doroszczuk, Président de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), annonce avoir relevé quarante-trois cas de falsifications, fraudes ou irrégularités dans l’industrie du nucléaire (Par falsification, fraude ou irrégularité il faut entendre des cas de personnes ayant déclaré une action déclarée sans l’avoir réellement réalisée ou des irrégularités chez les fournisseurs, falsifications de certificats notamment). Trois de ces affaires font l’objet d’une saisine de la Justice au titre de l’article 40 du Code Pénal. Un de ces cas semble concerner l’EPR. On évoque des vannes et soupapes, composants très sensibles pour la sûreté du réacteur.
23 février 2024. Lors de la Commission Locale d’Information (CLI) de Flamanville, les falsifications ont été abordées dès le début de la réunion mais aucune réponse n’a été apportée. Les présents, notamment les élus, repartent sans savoir si oui ou non des falsifications ont affecté des composants majeurs de l’EPR.

Puis l’ASN a présenté les résultats de l’ « inspection renforcée » (qui a eu lieu les jeudi 1er et vendredi 2 février 2024 sur le chantier du réacteur n°3 de Flamanville”). La conclusion est sans appel, il reste encore beaucoup de travail à réaliser d’ici la mise en service : documents opératoires en cours de mise à jour, une centaine d’alarmes qui clignotent, une centaine d’essais périodiques à réaliser…

Et encore n’est-il pas fait mention des multiples problèmes techniques qui ont émaillé la construction du réacteur, “sujets désormais clos” comme l’a souligné le Président de l’ASN, mais loin d’être réglés.

Qu’à cela ne tienne, EDF continue de répéter « chargement du combustible en mars 2024 ».

Le public, les élus, les associations s’interrogent sur les risques que ferait courir une mise en service hâtive de l’EPR et attendent des réponses concernant les falsifications qui ont possiblement affecté la construction : quels sont les composants concernés et la nature de la fraude incriminée ?

Ce réacteur n’est manifestement pas prêt à être mis en service en toute sûreté

L’Article 3 du décret n°2007-534 du 10 avril 2007 autorisant la création de l’EPR de Flamanville, fixait à dix ans le délai pour réaliser le premier chargement en combustible nucléaire du réacteur. Cette échéance a été portée à 13 ans le 25 mars 2017, puis à 17 ans le 28 mars 2020. La dernière date d’échéance étant proche (10 avril 2024), EDF veut éviter à tout prix un troisième report. Il ne faudrait pas sacrifier la sûreté pour cela.

Il est impératif que les autorités de sûreté fournissent des précisions, en particulier :
• Quand aura lieu la prochaine et dernière consultation du public relative à l’autorisation de mise en service ?
• L’autorisation de mise en service sera-t-elle publiée avant le 10 avril 2024, date limite du délai défini par le décret d’autorisation de création du 10 avril 2007.
• Si cette date n’est pas respectée, quelle procédure sera mise en œuvre ?
• Une autorisation de divergence sera-t-elle délivrée ? Après la divergence toute opération est beaucoup plus complexe et entraine des risques accrus pour les travailleurs notamment pour changer le couvercle de la cuve, mais aussi pour corriger les problèmes liés au plenum inférieur de la cuve.

Nouvelle prolongation de l’autorisation de création de l’EPR de Flamanville

Mise en service de l’EPR (Flamanville 3) : Projet de décret soumis par l’ASN à la CLI de Flamanville

Contexte

L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a été saisie en juillet 2019 par le ministre en charge de la sûreté nucléaire pour qu’elle porte un avis sur la demande d’EDF de proroger de 4 ans la durée avant la mise en service de l’EPR de Flamanville.

A la suite de la réunion de la CLI de Flamanville le 30 janvier 2020, l’ASN adresse un courrier sollicitant l’avis de la CLI, le 3 février 2020, sur le projet de décret d’autorisation de création de l’installation nucléaire de base dénommée Flamanville 3. L’objectif de cette modification est de porter à 17 ans, contre 13 en 2017 et 10 en 2007, le délai fixé pour la mise en service de l’installation.

Cette modification ne fait pas l’objet d’une consultation du public.

Avis de l’ACRO

La date de la mise en service de l’EPR de Flamanville est à nouveau reportée, cette fois-ci en 2024. En 2016, il avait été révélé que les calottes supérieure et inférieure de la cuve n’étaient pas conformes à cause d’une concentration carbone anormalement élevée affectant les propriétés mécaniques. Cette anomalie est inacceptable car l’hypothèse d’une défaillance de la cuve étant exclue, aucune solution pour y remédier n’est prévue. L’ASN avait ensuite donné son accord pour une mise en service en 2020 sous réserve du changement du couvercle de la cuve en 2024.

Entre temps, d’autres anomalies ont été révélées, en particulier dans les soudures des circuits secondaires principaux. La réparation des 8 soudures de traversées, exigée par l’ASN, amène EDF à demander ce nouveau report de la mise en service. Ainsi, il va falloir découper les tuyaux, pour introduire un robot, ce qui va générer 8 soudures supplémentaires sur le circuit secondaire et le rendre plus vulnérable. Contrairement aux affirmations d’EDF et de l’ASN, rien n’assure que ce nouveau délai de 4 ans soit suffisant.

Depuis 2007, la catastrophe de Fukushima a entraîné un renforcement des exigences de sûreté, le chantier et les équipements ont connu de très nombreux défauts et anomalies. Le coût initial de l’EPR a été multiplié par quatre alors que celui des énergies éolienne et solaire baisse et les rend plus économiques.

L’ACRO estime donc qu’un nouveau débat public sur la mise en service du réacteur doit être organisé. Pour cela, elle demande qu’EDF explique publiquement toutes les raisons ayant généré les reports de mise en service, et que l’ASN et l’IRSN contribuent à la totale et nécessaire transparence sur la sûreté de cet EPR.

L’ACRO demande qu’au cas où une mise en service serait envisagée en 2024, celle-ci soit effectuée avec le nouveau couvercle de cuve, comme exigé par l’ASN en 2017.

L’ACRO émet donc un avis défavorable au décret visant à prolonger de 4 ans le délai de mise en service de l’EPR de Flamanville, faute de garanties sur la sûreté et sur l’organisation d’un nouveau débat public.

avis précédents :

Avis de l’ACRO sur le projet de décret de prolongation à 13 ans du délai fixé pour la mise en service de l’EPR de Flamanville, février 2017
Réacteur EPR Flamanville 3 : position de l’ACRO relative au projet d’avis de l’ASN concernant l’anomalie de la composition de l’acier du fond et du couvercle de la cuve, septembre 2017

Commission d’enquête parlementaire sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires

Commission d’enquête parlementaire sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires :

Accès direct à la vidéo de l’audition du président de l’ACRO, le 31/5/2018

L’ACRO se réjouit que les principales recommandations de son étude sur les plans d’urgence en cas de catastrophe nucléaire soient reprises par le rapport de la commission d’enquête parlementaire (p. 66).

Le site de la commission d’enquête avec le rapport est ici.

Réacteur EPR Flamanville 3 : position de l’ACRO relative au projet d’avis de l’ASN concernant l’anomalie de la composition de l’acier du fond et du couvercle de la cuve

L’ASN a soumis à la consultation du public son projet d’avis relatif à l’anomalie de la composition de l’acier du fond et du couvercle de la cuve du réacteur EPR de la centrale nucléaire de Flamanville. L’ACRO note que cette consultation a déjà fait l’objet de plusieurs milliers de contributions. L’Association s’était opposée à l’extension de 10 à 13 ans du délai fixé par le décret pour la mise en service de l’installation et avait estimé qu’un débat public était nécessaire avant sa mise en service, arguant que l’EPR n’a pas tenu ses promesses et que le contexte a beaucoup changé en 10 ans. Cette demande de débat, aussi avancée par d’autres associations, n’a pas été retenue par l’ASN dans son avis, ni par le gouvernement. L’engouement pour la consultation actuelle et l’étendue des remarques montrent qu’il y a une réelle demande de débat plus large sur l’EPR.
⇒ L’ACRO déplore qu’EDF ait obtenu une prolongation de trois ans pour démarrer son réacteur sans la moindre garantie et sans débat. Elle réclame donc un débat public qui aborderait toutes les questions et objections soulevées par la présente consultation qui resteront sans réponse.

En ce qui concerne l’objet même de la consultation, à savoir la cuve de l’EPR de Flamanville qui présente des anomalies de la composition chimique de l’acier conduisant à en diminuer la ténacité, c’est-à-dire sa résistance à la propagation d’une fissure, et remettant en cause sa résistance à la rupture brutale. Ces anomalies réduisent les marges de sûreté de ce réacteur. Et pour compenser cette réduction, l’ASN envisage de prescrire deux mesures :
– des contrôles en service capables de détecter des défauts sur le fond de la cuve à chaque requalification complète du circuit primaire principal.
– le remplacement du couvercle avant 2024 car des contrôles similaires ne sont pas possibles ;
L’ASN ajoute que les « engagements d’Areva NP et d’EDF, formulés par les courriers des 6 et 9 juin susvisés, notamment en ce qui concerne le programme d’essais de suivi du vieillissement thermique et les contrôles lors du fonctionnement du réacteur, devront être intégrés dans la demande d’autorisation prévue à l’article 9 de l’arrêté du 30 décembre 2015. »

L’ACRO note que ces engagements d’Areva et EDF ne sont pas publics et que l’on ne sait pas ce qu’ils contiennent. Il est très surprenant de lancer une consultation du public sur des dispositions secrètes. Quelle valeur peut donc avoir cette consultation ?
⇒ L’ACRO demande la publication de tous les documents relatifs à cette consultation et un délai supplémentaire pour pouvoir les étudier.

L’ACRO note que l’ASN ne donne aucune explication relative au calendrier des requalifications complètes du circuit primaire principal. Si l’on en croit l’arrêté du 10 novembre 1999 relatif à la surveillance de l’exploitation du circuit primaire principal et des circuits secondaires principaux des réacteurs nucléaires à eau sous pression,
– la première requalification complète du circuit primaire est effectuée au plus tard trente mois après le premier chargement en combustible ;
– l’intervalle maximum entre deux requalifications complètes est fixé à dix ans.

⇒ L’ACRO note que l’intervalle de 10 ans entre deux requalifications a été fixé pour des réacteurs ne présentant pas d’anomalie. Un tel intervalle devrait être réduit pour un réacteur dont les marges de sûreté sont réduites.

Lors de ces contrôles, la découverte de défauts en fond de cuve pourrait entraîner l’arrêt définitif du réacteur. Etant donné l’enjeu pour EDF, la compagnie ne peut pas effectuer elle-même les contrôles.
⇒ L’ACRO demande qu’un organisme indépendant effectue les contrôles réguliers du fond de la cuve.

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Cuve de l’EPR de Flamanville : l’ACRO demande la publication de toutes les pièces du dossier

Les anomalies de l’acier de la cuve de l’EPR et de nombreux générateurs de vapeur ont entraîné une des crises les plus graves auxquelles a dû faire face l’industrie nucléaire française. Le rapport du Haut Comité à Transparence et l’Information sur la Sécurité Nucléaire (HCTISN) met en évidence la quasi-absence d’information précise d’Areva et d’EdF sur les graves problèmes qui affectent la cuve de l’EPR de Flamanville. Le constat serait le même pour les générateurs de vapeur. L’ACRO réclame donc plus de transparence.

L’association a fait un état des lieux de la documentation disponible et reconstruit une chronologie des évènements sur un site Internet dédié : http://transparence-nucleaire.eu.org.

Ainsi :

  • en ce qui concerne la compréhension du processus qui a conduit à la mise en place d’une cuve comportant des anomalies graves de la composition de son acier, l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a mis en ligne tous ses courriers à Areva et EdF. Les réponses ne sont pas publiques. L’ACRO demande leur publication.
  • en ce qui concerne les essais effectués par Areva sur des calottes de cuve sacrifiées, seule la note de synthèse est publique. Il est impossible de savoir ce qu’il y a dans les 21 autres rapports remis à l’ASN. En particulier, il n’y a aucune information sur les scénarios alternatifs si la cuve n’était pas bonne pour le service. L’ACRO demande la publication du dossier complet remis par Areva à l’ASN.

Ces demandes ont été formulées par l’ACRO au sein du HCTISN et la réponse des exploitants a toujours été négative. Ils ne publieront que ce qui est obligatoire. Le 6 décembre dernier, dans un avis concernant les générateurs de vapeur, le HCTISN avait demandé « que les documents échangés entre l’ASN et l’exploitant soient communiqués, sous réserve des secrets protégés par la loi. » L’ASN l’a fait, pas EDF.

L’ACRO demande donc une modification de la réglementation pour obliger les exploitants du nucléaire à être plus transparents.

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Avis de l’ACRO sur le projet de décret de prolongation à 13 ans du délai fixé pour la mise en service de l’EPR de Flamanville

Contexte

Dans un courrier daté du 30 janvier 2017, l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a saisi la Présidente de la CLI de Flamanville à propos du projet de modification du décret d’autorisation de création de l’installation nucléaire de base dénommée « Flamanville 3 ». Selon l’ASN, « l’objectif de cette modification est de porter à 13 ans, contre 10 aujourd’hui, le délai fixé par le décret pour la mise en service de l’installation. » Cette modification ne fait pas l’objet d’une consultation sur Internet.

La notice du projet de décret précise que « la construction du réacteur nucléaire de type EPR de Flamanville a pris du retard en raison d’aléas de construction. Le nouveau calendrier annoncé par Electricité de France prévoit une mise en service de ce réacteur pour le dernier trimestre 2018. L’article 3 du décret du 10 avril 2007 autorisant la création de l’installation nucléaire de base dénommée Flamanville 3, comportant un réacteur nucléaire de type EPR, sur le site de Flamanville (Manche) prévoyait un délai de mise en service de dix ans à compter de la publication de ce décret. Le présent décret modifie ce délai à treize ans. »

Avis de l’ACRO

La date de mise en service de l’EPR de Flamanville a déjà été reportée plusieurs fois. Contrairement aux affirmations d’EDF, rien ne garantit que sa mise en service sera possible d’ici 2020. En particulier, les calottes supérieure et inférieure de la cuve ne sont pas conformes car une concentration carbone anormalement élevée affecte leurs propriétés mécaniques. Cette anomalie est grave car l’hypothèse d’une défaillance de la cuve est exclue : elle doit être suffisamment robuste en toutes circonstances car il n’y a pas de cuve de secours. Par ailleurs, plusieurs irrégularités ont été relevées dans les rapports de qualité de plusieurs pièces forgées de ce réacteur.

  • L’ACRO estime qu’il est donc préférable d’attendre les résultats des essais effectués par Areva sur les calottes de la cuve, de l’analyse effectuée par l’IRSN et de l’instruction des dossiers par l’ASN pour organiser un nouveau débat sur la mise en service de ce réacteur.

Depuis 2007, beaucoup de choses ont changé : la catastrophe de Fukushima a entraîné un renforcement des exigences de sûreté et le coût du réacteur a été multiplié par trois par rapport à ce qui avait été annoncé par EDF. Cela remet en cause l’opportunité de cette filière qui ne s’est pas exportée comme annoncé. A l’issue du débat national sur le projet d’EPR, la Commission Particulière de Débat Public (CPDP) avait estimé que « d’une façon générale les raisons, invoquées par le maître d’ouvrage, de réaliser l’EPR, impérieuses selon lui ont été faiblement éclaircies et justifiées ». Elles le sont encore moins maintenant.

  • L’ACRO estime que le contexte a beaucoup changé depuis 2007 et que l’EPR devrait être justifié. Le nouveau dossier devrait présenter une analyse fine des raisons de l’explosion des coûts et des délais de construction.

Rappelons qu’à l’issue du débat public, EDF s’était engagée à investir autant dans les énergies renouvelables que dans l’EPR. Cet engagement ne semble pas avoir été tenu non plus.

  • L’ACRO estime qu’il serait utile qu’EDF explique publiquement pourquoi elle n’a pas tenu ses engagements à l’issue du débat public.

Parce que l’EPR n’a pas tenu ses promesses et que le contexte a beaucoup changé en 10 ans, l’ACRO s’oppose à la prolongation sans garantie accordée à EDF pour l’autorisation de création de l’EPR de Flamanville et estime qu’un nouveau débat public est nécessaire avant sa mise en service.

voir l’avis de l’ ACRO en version PDF

L’ACRO lance un nouveau site Internet pour plus de transparence dans le nucléaire, avec un premier focus sur les anomalies et irrégularités de certaines pièces sensibles du parc nucléaire

Des anomalies de ségrégation carbone ont été découvertes dans l’acier des calottes de cuve et de certains générateurs de vapeur, des irrégularités voire des falsifications ont été repérées à l’usine Creusot-Forge. Cette situation est grave car ces équipements sont très importants pour la sûreté. La plus grande transparence est donc nécessaire dans cette crise.

L’ACRO a créé un site Internet dédié afin de faire le point :

Si des efforts ont été constatés du côté de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), ce n’est pas suffisant. En particulier, EDF et Areva ne publient aucune information technique.

Il est impossible à tout un chacun de se faire une opinion à partir des seules informations disponibles en ligne.

En Belgique, suite à la découverte de défauts dans l’acier des cuves des réacteurs nucléaires, l’Agence fédérale de contrôle nucléaire, a mis en ligne une page spéciale avec :

  • ses propres avis et les rapports qui sous-tendent sa décision ;
  • les dossiers de justification d’Electrabel, l’exploitant ;
  • les analyses indépendantes du Service de Contrôle Physique d’Electrabel.

L’ACRO demande donc une plus grande transparence avec la publication de tous les documents relatifs à cette affaire. L’association exercera une grande vigilance et mettra toutes les informations collectées sur son nouveau site dédié.

Cuve de l’EPR, l’ACRO dénonce la politique du fait accompli

Le couvercle de l’EPR, attendu dans la journée à Flamanville, tout comme le fond de cuve, déjà en place, ont été déclarés non conformes aux règles de sûreté. Areva procède actuellement à des essais complémentaires pour tenter de qualifier l’acier qui a servi à leur fabrication. Sans attendre les résultats, le couvercle de l’EPR est apporté à Flamanville afin de préparer son installation. De nombreux instruments vont y être fixés. Areva et EdF tentent-elles de forcer la main des autorités avec cette politique du fait accompli ?

Alors que la Ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie a saisi le Haut Comité à la Transparence et à l’Information sur la Sécurité Nucléaire (HCTISN), avec notamment, comme mission, d’émettre un avis sur les “mesures prises par AREVA et EDF pour assurer l’information du public” sur ce dossier, il est cocasse de constater que c’est Greenpeace qui annonce l’arrivée de ce couvercle. L’ACRO siège dans le groupe de travail du HCTISN.

Etant donné l’importance de l’enjeu pour la sûreté de la cuve, dont la défaillance doit être exclue, il est inquiétant de voir avec quelle légèreté est traitée ce dossier par le fabricant et le client.

Cliquez ici pour voir la version PDF (CP du 12.02.16)