Analyses environnementales au voisinage de la centrale de Nogent-sur-Seine

Analyses environnementales pour un état de référence indépendant au voisinage du CNPE de Nogent-sur-Seine (2022-2023)

Cette étude répondait au souhait de la Commission locale d’information de contribuer à la connaissance de l’état radiologique de l’environnement autour du CNPE de Nogent-sur-Seine et à la pluralité des sources d’information.

Conformément au cahier des charges établi par la CLI, le travail s’est articulé en deux volets complémentaires visant à connaitre la situation radiologique dans le domaine terrestre et aquatique en champ proche et lointain de l’installation nucléaire. L’élaboration et le suivi du projet ont été réalisés conjointement par l’ACRO et la CLI.

Télécharger le rapport d’étude

Accident nucléaire grave : la France n’est pas prête

Article initialement publié en Avril 2016

En cas d’accident nucléaire grave, la France n’est pas prête. Tel est le constat d’une étude de l’ACRO effectuée pour l’ANCCLI (Association Nationale des Comités et Commissions Locales d’Information). En effet, les leçons de la catastrophe de Tchernobyl ont été ignorées, car il s’agissait d’un accident qualifié de « soviétique », donc impossible en France. Celles de la catastrophe de Fukushima tardent à être prise en compte.

L’étendue des Plans Particuliers d’Intervention (PPI) est toujours limitée à 10 km, alors que l’impact des accidents graves va bien au-delà. Le rapport ATHLET des autorités de sûreté nucléaire et compétentes en radioprotection européennes recommande pourtant de se préparer à évacuer jusqu’à 20 km, protéger la thyroïde et se mettre à l’abri jusqu’à 100 km.

En cas d’évacuation, les personnes vulnérables, comme les malades hospitalisés ou les personnes âgées, sont celles qui risquent le plus. Il y a eu de nombreux décès au Japon. Il y a urgence à prévoir des mesures de protection appropriées pour elles.

Les plans d’urgence n’ont pas été évalués scientifiquement, comme c’est le cas en Amérique du Nord où une évaluation des temps d’évacuation est obligatoire.

Depuis l’accident nucléaire de Fukushima, il n’y a pas eu d’évolution : le plan national de janvier 2014 n’a pas étendu les distances de référence. Les nouveaux PPI sont essentiellement du copié-collé des anciens. Comparativement, la Suisse a étendu la pré-distribution d’iode à 50 km autour de ses centrales nucléaires. En Belgique, le Conseil Supérieur de la Santé vient de préconiser d’adopter des recommandations du rapport ATHLET et d’étudier les vulnérabilités, et ce d’ici la fin 2016. En Allemagne, la Commission de radioprotection recommande aussi d’étendre les PPI jusqu’à 100 km.

Qu’attend la France ?

Etude pour l’ANCCLI

Lire le rapport complet au format pdf

Pour lire le résumé : http://fukushima.eu.org/plans-durgence-nucleaire-en-france-forces-et-faiblesses/

ACROnique du nucléaire #113, juin 2016

couv 113

  • Edito
  • Accidents nucléaires graves : la France n’est pas prête (extrait de l’étude réalisée par l’ACRO pour l’ANCCLI)
  • Du ruthénium radioactif détecté dans l’herbe autour de l’usine de retraitement AREVA NC de LA Hague : s’agit-il d’un dysfonctionnement non déclaré (Communiqué ACRO du 06/04/16)
  • Revue de presse

« Tchernobyl, 30 ans après ? » Bilan de la cartographie citoyenne du césium-137 dans l’alimentation et l’environnement.

Voir le communiqué en version Pdf

Voir le bilan de l’opération en version Pdf

 

En 1986, la catastrophe de Tchernobyl a contaminé toute l’Europe à des niveaux très variables selon les endroits. Que reste-t-il de cette pollution trente ans plus tard ? Sur les nombreux radioéléments rejetés, seul le césium-137 est encore détectable en France. Sa demi-vie est de trente années.

Pour étudier la pollution radioactive rémanente, l’ACRO a lancé, en 2014, une vaste cartographie citoyenne, avec pour devise :

vous prélevez, l’ACRO analyse !

Une centaine de « préleveurs volontaires », ainsi que trois autres associations, ont participé à cette campagne qui a couvert 13 pays européens. Les résultats ont été publiés au fur et à mesure sur un site Internet dédié : tchernobyl30.eu.org

Une grande autonomie a été laissée à chaque préleveur volontaire, aussi bien sur le lieu du prélèvement que sur la nature des échantillons à prélever.

  • Tous les compartiments de l’environnement sont-ils contaminés par le césium-137 ?
  • Quels sont les niveaux d’activité que l’on peut trouver dans notre environnement quotidien (jardin, forêt…) aujourd’hui ?
  • Quelles denrées alimentaires sont encore contaminées ?

Bilan de la participation

L’opération « Tchernobyl, 30 ans après ? » a rencontré un grand succès, puisqu’une centaine de préleveurs volontaires ont participé à l’opération et trois associations ont souhaité collaborer à cette campagne : Les Enfants de Tchernobyl, l’Observatoire Mycologique et Greenpeace Allemagne.

La participation de ce large public a permis l’analyse d’un nombre très important d’échantillons (364) répartis dans toute l’Europe (13 pays). La liberté laissée aux préleveurs dans le choix des échantillons et des lieux de prélèvements a permis de cerner des indicateurs auxquels nous n’aurions pas pensé, et de révéler des zones qu’on pouvait imaginer relativement épargnées par les retombées.

Résultats

Les sols :

Notons d’abord que l’ensemble des échantillons de sol analysés en France comme en Europe présente une contamination par le césium-137.

Les zones de dépôts préférentiels ont été les massifs montagneux, car c’est là que les précipitations sont généralement les plus importantes. En montagne, on observe la formation de « points chauds » créés par le ruissellement lors de la fonte des neiges et des congères. Les éléments radioactifs (contenus dans la neige) se sont alors accumulées sur un espace réduit, entraînant des concentrations très importantes de radioactivité dans le sol. On mesure jusqu’à 68 000 Bq/kg sec dans les sols des Alpes.

En France, les prélèvements réalisés dans l’Est du pays présentent encore des contaminations importantes. En plaine, on mesure jusqu’à 70 Bq/kg sec en Isère et 174 Bq/kg sec dans le Haut-Rhin. Des contaminations importantes ont par ailleurs été mesurées ponctuellement dans des zones globalement moins impactées par les retombées radioactives : on mesure, par exemple, 91 Bq/kg sec de césium-137 dans un sol forestier de Seine-Maritime.

Les champignons :

80% des échantillons de champignons analysés sont contaminés par le césium-137, ce qui confirme la propriété déjà connue d’accumulation du césium du sol par les champignons :

Des contaminations parfois très importantes ont été observées : jusqu’à 4 410 Bq/kg sec dans des pieds de mouton prélevés au Luxembourg et 860 Bq/kg sec dans des chanterelles prélevées dans la Drôme. Même dans des zones moins impactées par les retombés radioactives, on trouve du césium-137 dans certains champignons. On mesure par exemple 97 Bq/kg sec dans des bolets prélevés dans le calvados.

Les denrées alimentaires :

Les fruits et les légumes que nous avons analysés sont épargnés par la contamination par le césium-137. Seules des châtaignes prélevées dans le Gard présentaient un marquage par ce radioélément. Les produits de la ruche, les produits laitiers (fromage de vache et de chèvre) et les plantes aromatiques analysées ne révèlent pas la présence de césium-137.

Ce n’est pas le cas du gibier qui se contamine par son alimentation. Le sanglier corse analysé au cours de cette campagne présentait une légère contamination par le césium-137.

En Norvège, en Suède et en Finlande, la contamination de la viande de renne est devenue un  problème sanitaire qui perdure encore actuellement. Nous avons mesuré 690 Bq/kg de césium-137 dans la viande de renne et 25,3 Bq/kg dans la viande d’élan. Ces viandes ont été achetées dans un supermarché en Norvège.

Tous les résultats sont disponibles sur le site de l’opération : tchernobyl30.eu.org

 

Surveillance radioécologique autour de la centrale nucléaire de Gravelines – 2014

Surveillance radioécologique réalisée autour de la centrale nucléaire de Gravelines – Bilan des résultats 2014

Rapport d’étude réalisé pour la Commission Locale d’Information de Gravelines, résultats, commentaires et mises en perspectives.

Mesures radiologiques au Fort de Vaujours

A la demande de la division de Paris de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, l’ACRO a effectué des mesures radiologiques dans le fort de Vaujours (77). Celui-ci a servi, pendant des années, à l’expérimentation des explosifs nucléaires par le CEA. La société Placoplatre, qui exploite une mine de gypse à proximité, souhaite y étendre ses activités.

L’ACRO a été sollicitée suite à une divergence de vue entre le collectif Sauvons la Dhuis et différents protagonistes, au sujet de l’existence ou non d’une anomalie radiologique autour d’un point (point CEA-1) situé dans le couloir d’accès à une casemate de tir (TC1).

Il est important de noter qu’il s’agissait d’un exercice de mesures pluraliste et non d’une expertise des lieux.

Cet exercice s’est déroulé le mardi 25 février 2014, entre 14h30 et 19h30, en présence de nombreuses personnes, parmi lesquelles un Huissier de Justice et des représentants de l’ASN Paris, du collectif Sauvons la Dhuis, de l’ACRO, de la CRIIRAD, de l’IRSN-SIAR et de la société PLACOPLATRE propriétaire des lieux.

Sur site, l’ACRO disposait de 5 instruments de mesure portables, permettant la détection des rayonnements alpha, bêta et X-gamma ainsi que d’un spectromètre gamma portatif (seul instrument permettant l’identification de radionucléides).

Des constats dressés au cours de cet exercice, il ressort qu’il existait bien une anomalie radiologique au point singulier en question. Les mesures faites par l’ACRO à l’aide d’un contaminamètre ont en effet mis en évidence une augmentation du niveau de rayonnement à l’endroit visé. Mais la découverte par l’ACRO d’un fragment radioactif est l’élément déterminant de cette démonstration.

En effet, constatant, au cours de l’exercice que la source de rayonnement s’était déplacée, une recherche a alors été entreprise par l’ACRO qui nous a permis de découvrir un fragment métallique de quelques millimètres de section.

Les premières investigations menées sur site, à l’aide de la spectrométrie gamma de terrain, ont permis à l’ACRO de montrer que ce fragment radioactif contient de l’uranium extrait de son minerai, et donc de nature anthropique.

Les mesures réalisées sur place ont été confirmées par des analyses complémentaires réalisées ces derniers jours au laboratoire de l’ACRO.

Ainsi les analyses par spectrométrie gamma à haute résolution montrent que le fragment collecté contient de l’uranium manufacturé (identification des isotopes de l’U-235, U-238 et U-234) de nature non appauvri (rapport isotopique naturel entre l’U-238 et l’U-235). L’activité totale du fragment est estimée à environ 1630 Bq. Cette activité ramenée à la faible masse du fragment (0,09 g) est très largement au dessus de l’activité massique de matériaux naturels.

Pour finir, rappelons que l’approche était limitée ici à un exercice de mesures comparatives sur trois points litigieux. En ce sens, il ne constitue pas et ne peut constituer une caractérisation radiologique fine du bâtiment sur laquelle on pourrait s’appuyer pour affirmer l’absence de risque d’exposition (notamment de contamination interne) pour des travailleurs qui auraient à procéder au démantèlement du fort.

L’ensemble des résultats des mesures réalisées par l’ACRO est présenté dans les deux rapports consultables ci-dessous :

Etude des niveaux de radioactivité dans les environs du centre de stockage CSFMA de l’Aube (2012-2013)

Réalisée à la demande de la CLI de Soulaines, cette étude poursuit le travail engagé en 2007 qui avait pour but de dresser un premier bilan environnemental après quinze années d’exploitation du centre de stockage des déchets radioactifs de l’Aube (CSA). Cinq ans plus tard, l’objectif est ici de suivre l’évolution des niveaux de radioactivité rencontrés et de permettre, à partir de nouvelles investigations, d’en élargir la connaissance.

A cette fin, le travail s’est articulé en 4 volets complémentaires visant à connaitre la situation radiologique actuelle et d’en évaluer les évolutions :

  • Volet 1 : Mesures dans l’environnement aquatique et terrestre du CSA et dans ses environs,
  • Volet 2 : Evaluation des niveaux d’irradiations autour du périmètre de l’installation nucléaire,
  • Volet 3 : Implantation de végétaux aquatiques afin d’évaluer la qualité radiologique des eaux de surface,
  • Volet 4 : Bio-surveillance réalisée par les abeilles au travers de l’analyse des produits de la ruche.

Accès au rapport de cette étude :

Rapport de l’étude 2012-2013 (volets 1,2 et 3)

Volet 4 (2012-2017) :

Rapport du volet 4 Biosurveillance par les abeilles (2017)

 

Surveillance radioécologique réalisée autour de la centrale nucléaire de Gravelines : bilan des résultats 2010

Surveillance radioécologique réalisée autour de la centrale nucléaire de Gravelines : bilan des résultats 2010

Rapport sur l’analyse des niveaux de radioactivité dans les environs du centre de stockage FMA-VC de l’Aube (2007)

Rapport sur l’analyse des niveaux de radioactivité dans les environs du centre de stockage FMA-VC de l’Aube (2007)