Contrôle du couvert végétal en Europe

 


Contrôle des retombées consécutives au passage du nuage « radioactif » en provenance du Japon

Analyse d’échantillons de lait en France :

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ND : Non Détecté
Les éléments recherchés prioritairement correspondent aux radioéléments prépondérants dans le panache de rejets mesuré à proximité de la centrale de Fukushima : iode-131 (131I), césium-134 (134Cs) et césium-137 (137Cs)

Analyse du couvert végétal en Suisse et au Luxembourg :

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ND : Non Détecté
Les éléments recherchés prioritairement correspondent aux radioéléments prépondérants dans le panache de rejets mesuré à proximité de la centrale de Fukushima : iode-131 (131I), césium-134 (134Cs) et césium-137 (137Cs)

Analyse du couvert végétal (herbe) en France :

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ND : Non Détecté
Les éléments recherchés prioritairement correspondent aux radioéléments prépondérants dans le panache de rejets mesuré à proximité de la centrale de Fukushima : iode-131 (131I), césium-134 (134Cs) et césium-137 (137Cs)

Poursuite de la surveillance : analyses ponctuelles (plantes séchées)

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ND : Non Détecté
Poursuite de la surveillance : analyses ponctuelles (herbe)

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ND : Non Détecté
Contrôle des retombées d’iode 131 en France (herbe)

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ND : Non Détecté


Télécharger le communiqué n°3 ACRO du 22 avril 2011
Télécharger le communiqué n°2 ACRO du 13 avril 2011
Télécharger le communiqué de presse ACRO du 4 avril 2011

Depuis l’arrivée de gaz et de particules radioactifs en provenance du Japon, le laboratoire d’analyses de l’ACRO – en partenariat avec Greenpeace France – a effectué des contrôles en différents endroits du territoire métropolitain. L’objectif final était de savoir si la chaîne alimentaire pourrait être affectée. Pour accéder à cette connaissance, le niveau de contamination du couvert végétal (l’herbe) est régulièrement examiné ; c’est l’axe prioritaire de la surveillance. Au vu des résultats obtenus, des investigations complémentaires ont été réalisées sur du lait.

Le territoire métropolitain a été surveillé une première fois entre le 25 et le 31 mars, soit au plus tard, quelques jours après l’arrivée des masses d’air contaminées en provenance du Japon. Constatant la présence d’iode radioactif (iode-131) dans le couvert végétal de certains lieux mais également une augmentation de la contamination de l’air, entre le 27 et le 31 mars 2011, une seconde évaluation a été organisée une semaine plus tard, le dimanche 3 avril. Celle-ci a confirmé la présence d’iode radioactif (iode-131) sur pratiquement l’ensemble du territoire français avec des niveaux supérieurs à ceux mesurés lors de la première campagne. Du césium 137 a également été détecté dans le couvert végétal à des concentrations qui restent cependant faibles.

Afin de suivre l’évolution de ces niveaux de contamination, une troisième campagne de prélèvements a été réalisée entre le vendredi 8 et le dimanche 10 avril 2011. Les résultats confirment la très large étendue géographique des retombées (tous les prélèvements effectués révèlent la présence d’iode radioactif (iode-131). A la différence des précédentes campagnes, les concentrations en iode-131 commencent à diminuer et du césium-134 est détecté dans deux échantillons contenant également du césium-137.

A la demande de particuliers, des prélèvements d’herbe ont été réalisés en Suisse et au Luxembourg, leur résultats confirment que des retombées ont encore eu lieu entre le 13 et le 27 avril 2011 (voir résultats ci-dessus).

Une quatrième campagne a été organisée au mois de mai 2011 (entre le 03 et le 26), les résultats ne révèlent plus la présence d’iode-131, alors que le césium-137 est encore présent sur certains sites.

Rappelons que cette contamination, aussi faible soit-elle actuellement, n’est pas normale et ne doit pas être banalisée. En effet, avant la catastrophe de Fukushima, on ne trouvait ni iode 131, ni césium 134, ni césium 137 dans l’herbe en France.

Remerciement et poursuite :
L’ACRO tient à remercier toutes les équipes qui ont œuvré à l’échelle du territoire français pour collecter de manière méthodique et codifiée les échantillons indispensables à obtenir une vision synthétique de la situation des dépôts radioactifs sur le territoire Français.

 

Nos actions ont un coût et nous avons besoin de votre soutien pour continuer. Si vous pensez que l’ACRO est utile, adhérez ou envoyez un don !

Bulletin d’adhésion




 Contexte :

Les évaluations faites par les autorités prédisent un impact très faible du panache radioactif en France. Celles-ci sont confirmées par les mesures dans l’air effectuées en France et par différents pays sur le passage du nuage. Cependant, la situation reste critique au Japon, et les rejets continuent à la centrale de Fukushima dai-ichi.

L’ACRO, qui a été créée à la suite de la catastrophe de Tchernobyl afin d’analyser les retombées de son nuage, se doit d’être vigilante. Les prélèvements d’herbe réalisés ont permis d’évaluer les potentielles retombées sur le sol des particules radioactives qui auraient pu être présentes dans l’air en provenance du Japon. Des prélèvements ont été renouvelés pendant les semaines suivantes, en fonction de la situation au Japon.

Les analyses ont été effectuées au laboratoire de l’ACRO. Chaque analyse demande plusieurs heures de comptage (12 à 24h).

Quelques éléments de compréhension :

L’air transporte toutes sortes de substances radioactives sous la forme de gaz, ou associées aux particules les plus fines et dénommées aérosols. Avec la distance, le niveau de contamination de l’air diminue. L’une des raisons tient dans l’existence de dépôts. Par temps sec, les éléments sous forme d’aérosols ou de gaz contenus dans une masse d’air vont se déposer lentement le long du parcours. On parle de « dépôts secs ». Le relief, la nature du couvert végétal et le vent influencent l’intensité de ces dépôts.

Par temps de pluie, les gouttes d’eau en se formant emprisonnent les aérosols puis lors de leur chute précipitent ceux contenus dans la masse d’air située entre le sol et les nuages. On parle alors de lessivage dans et sous le nuage, finalement de « dépôts humides ». Les quantités déposées par temps de pluie sont toujours plus importantes que par temps sec.

Les dépôts vont d’abord être en partie captés par les surfaces végétales comme les feuilles, les brins d’herbe, etc.

Pourquoi s’intéresser à l’herbe

Le couvert végétal, notamment l’herbe, va être concerné (au premier plan) par les dépôts. Son analyse par spectrométrie gamma renseigne bien souvent mieux sur la situation globale que l’analyse directe de la masse d’air (les aérosols) compte tenu des différences dans les méthodes d’analyses.

Contrôler l’herbe qui sera broutée par les vaches, brebis, … c’est également la possibilité de savoir si la chaîne alimentaire, particulièrement la viande et le lait pourront être concernés. Contrôler l’herbe, c’est aussi la possibilité d’en savoir plus sur le niveau de contamination éventuel des légumes feuilles comme les salades par exemple.

En conclusion, organiser un contrôle du couvert végétal (de l’herbe) c’est donc accéder à la connaissance de ce qui va réellement « retomber » et se permettre d’estimer préventivement le risque lié à la consommation de divers produits alimentaires.

Méthodologie


  Sur le terrain :

Il est indispensable de choisir un endroit assez éloigné des arbres, haies, maisons. L’endroit doit être le plus possible dégagé, particulièrement dans un rayon d’une vingtaine de mètres. Généralement, on privilégie le centre d’un champ car les différents obstacles modifient les retombées.

Le couvert végétal ne doit pas s’apparenter à de hautes herbes ; ce peut être un gazon non tondu ; il est souhaitable que la hauteur de l’herbe soit au moins d’une dizaine de centimètres.

 Une surface de 1m2 est délimitée. Pour chaque site, les 2 premiers centimètres (le mât) sont systématiquement écartés et la collecte concerne un nombre d’unité d’1m² suffisant pour couvrir les besoins (au moins 250 g).

Au laboratoire :

Au sein du laboratoire ACRO, les échantillons font l’objet d’une analyse qualitative et quantitative par spectrométrie gamma selon méthode interne. Les brins d’herbe sont coupés en longueur d’environ 5cm dans un bac propre puis homogénéisé manuellement.

Après quoi, une quantité de 250g de matière fraîche est conditionnée dans un conteneur SG500 comme le montrent les photos ci-dessous. En attente d’un créneau d’analyse, les échantillons sont conservés à 4°C ; l’analyse est réalisée le plus rapidement possible.

Cette méthode interne garantit :

Ø  l’absence de pertes des halogènes et autres volatils car il n’y a pas de séchage notamment avec une étuve ventilée ;

Ø  d’avoir des échantillons comparables car tous d’une densité de 0,5 ce qui n’est pas le cas après séchage et broyage ;

Ø  de ne pas trop “diverger” par rapport à la courbe d’efficacité théorique (densité 0,5 contre 1) et de pouvoir en conséquence faire une correction d’atténuation

Ø  une évaluation rapide

 Qualifications du laboratoire ACRO

Le laboratoire de l’ACRO est agréé pour la mesure des radioéléments émetteurs gamma dans différentes matrices et la mesure du tritium dans l’eau, dans le cadre du réseau national de mesure de la radioactivité dans l’environnement (RNM).

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Débat public – Projet Penly 3

ACROnique du nucléaire n°91, décembre 2010


La Commission Particulière du Débat Public (CPDP) dirigée par M Didier Houi  a été nommée par la CNDP (Commission Nationale du Débat Public) afin d’animer  la confrontation entre, d’une part, EDF, le maître d’ouvrage et les différents acteurs se sentant concernés par le projet de construction d’une troisième unité de production électronucléaire sur le site de Penly de type EPR (Projet Penly 3).

Le débat public s’est déroulé entre le 24 mars 2010 et le 24 juillet de cette même année, lorsque la CNDP a jugé que le dossier fourni par EDF était assez complet pour être soumis au débat public.

Pour avoir le droit de prendre place à la tribune, les associations ou les organismes intéressés devaient rédiger un cahier d’acteur résumant leur position vis-à-vis du projet EDF et disposaient, de ce fait, théoriquement, du temps nécessaire pour expliciter leur argumentation. Le public, lui, lorsqu’il parvenait à avoir le micro n’avait que trois minutes pour poser une question, alors qu’EDF pouvait répondre sans limite de temps et avoir le dernier mot…..

Le but de cet article n’est évidemment pas de résumer tout ce qui a pu être dit au cours des douze séances du débat public. (Le lecteur pourra trouver sur l’internet les verbatim ainsi que les vidéos des séances). Il consiste seulement à expliquer pourquoi il a semblé à l’ACRO utile de participer au débat (en dépit du fait que nous considérions que les jeux étaient faits d’avance),  de rendre compte de certains arguments que nous avons avancés, et des questions que nous avons posées oralement et par écrit ainsi que des réponses qui nous ont été apportées.

Contrairement à certaines associations qui ont refusé de s’associer au débat, nous avons opté d’y participer. En effet, ne pas le faire aurait abouti à laisser le champ libre au maître d’ouvrage qui aurait ainsi pu développer à loisir son argumentation sans la moindre contestation technique et obtenir un certain soutien public. Nous avons eu raison, comme le montre la réaction de ce même public lors des débats, et, surtout comme le démontre la CPDP dans son document final intitulé « Compte rendu du débat public » de septembre 2010, qui reprend un grand nombre de nos observations et de nos mises en cause du projet Penly 3 d’EDF.

 

La position de l’ACRO vis-à-vis du projet Penly 3 (voir ACROnique du nucléaire n° 89 de juin 2010) :

·       Que ce projet, renforçant la part du nucléaire, (déjà de 80% de la production d’électricité), va à l’encontre de la politique énergétique  définie par la loi.

·       Qu’EDF devait justifier de plusieurs années d’exploitation (3 ans minimum) avant de pouvoir disposer d’un produit industriel fiable. Ce n’est, évidemment, pas le cas.

·       Qu’en proposant une énergie surabondante sans résoudre les problèmes de pics de demande, EDF fournit une solution inacceptable au problème. Il est intéressant de remarquer que c’est la conclusion de l’étude commandée par la CPDP à un cabinet indépendant.

·       Que le code de la santé publique stipule le principe de justification, institué par la CIPR (Commission internationale de protection radiologique). EDF n’a pas tenu compte de ce principe dans sa présentation de la radioprotection (p 118 de son dossier).

 Pour toutes ces raisons, l’ACRO a pris position contre le projet Penly3.

 

Examinons maintenant plusieurs questions orales et écrites posées par l’ACRO ainsi que les réponses fournies.

 

·        « Quelle est la fiabilité du système de contrôle commande de l’EPR? »

Celle-ci a été critiquée, au deuxième semestre 2009 par les autorités de sûreté nucléaire française, finlandaise et anglaise. Le premier ministre avait, alors, déclaré que le problème serait résolu avant la fin de l’année…. Sans préciser laquelle….. La réponse, embarrassée d’EDF a consisté à dire qu’un accord de principe avait été obtenu de l’ASN lors de sa présentation. Puis, que tout serait réglé pour juin 2010. Nous en sommes toujours là et, pour le moment, rien n’indique que les choses ont vraiment évolué.

 ·        « Pourquoi EDF a-t-elle fait l’hypothèse d’un retraitement à 100% pour calculer la quantité de déchets générés par l’EPR alors que ce réacteur va consommer du MOX qui n’est pas retraité ? Pourquoi EDF n’a-t-elle pas compté tous les déchets générés, de la mine d’uranium au démantèlement ? N’est-elle pas capable de faire une estimation honnête ? »

Réponse EDF : Nous avons fait l’hypothèse d’un retraitement à 100 % du combustible usé car c’est l’option qui est retenue à terme pour le traitement des combustibles usés, UO2 et MOX (cf. dossier du maître d’ouvrage p 130).

Votre seconde question est relative à l’exhaustivité de l’inventaire des déchets générés par Penly 3. Dans le dossier du maître d’ouvrage, nous avons présenté les déchets d’exploitation et de retraitement des combustibles usés (page 54 du dossier du maître d’ouvrage). Nous avons également présenté les déchets de démantèlement pour une unité du parc actuel (page 120 du dossier du maître d’ouvrage). Les calculs n’ont pas encore été effectués pour les unités de type EPR, les résultats devraient être du même ordre de grandeur. Enfin, nous avons précisé lors de la réunion du Havre, le 10 juin, que le volume de déchets conventionnels produits par le démantèlement d’une unité était de 100 000 m3 environ.

Les déchets restent définitivement propriété de celui qui les génère. Dans le dossier du maître d’ouvrage, nous avons décrit les déchets que Penly 3 sera susceptible de produire directement ou indirectement. Les déchets miniers et ceux générés par la fabrication des éléments combustibles ne sont pas propriété d’EDF, seuls leurs producteurs en connaissent le détail ; de la même manière que quand nous achetons un litre d’essence, nous n’avons pas d’indication précise sur les types et les quantités de déchets qui ont été générés pour le produire.

Les éléments fournis ci-dessus nous semblent de nature à dissiper les inquiétudes formulées dans votre troisième question.

Commentaire : Eh bien, pas tellement….. EDF botte en touche et ne répond pas vraiment à la question. Le recyclage du MOX ne devrait être possible qu’avec la très hypothétique génération 4 de réacteurs nucléaires (voir le dossier sur le sujet). Il endommage plus les cuves de réacteurs….. EDF, pourtant, dans ses documents internes ne cache pas sa réticence à utiliser ce combustible qui intéresse seulement AREVA.

 ·         « Pourquoi EDF a-t-elle fait une présentation incomplète de la radioprotection et a omis le principe de justification ? »

Réponse EDF : Votre question porte sur le premier principe sur lequel repose la radioprotection, à savoir la justification, en réponse aux impositions de l’article L1333.1 du Code de la santé publique.

La radioprotection désigne l’ensemble des mesures mises en œuvre pour protéger l’homme de la radioactivité : le public, les travailleurs de l’industrie (et en particulier de l’industrie nucléaire), le personnel médical, les chercheurs…

La Commission internationale de protection contre les rayonnements ionisants (CIPR) a défini les trois principes de la radioprotection : justification, optimisation, limitation des doses de rayonnements.

La définition du principe de justification est inscrite dans l’ordonnance 2001-270 du 28 mars 2001 relative à la transposition de directives communautaires dans le domaine de la protection contre les rayonnements ionisants : « Une activité nucléaire ou une intervention ne peut être entreprise ou exercée que si elle est justifiée par les avantages qu’elle procure, notamment en matière sanitaire, sociale, économique ou scientifique, rapportés aux risques inhérents à l’exposition aux rayonnements ionisants auxquels elle est susceptible de soumettre les personnes.»

Conformément à la communication de la Commission européenne  au sujet de la mise en œuvre de la Directive EURATOM 96/29 (Journal officiel n° C 133 du 30/04/1998 p. 0003), la détermination de la justification de toute nouvelle pratique incombe aux Etats membres.
L’entité responsable de la justification doit en effet être indépendante des propriétaires et des exploitants de la pratique. A ce titre, EDF fournit des éléments nécessaires pour vérifier que la pratique est justifiée au sens de la radioprotection, comme c’est le cas pour des travaux importants soumis à autorisation.Conformément à l’ordonnance 2001-270 du 28 mars 2001, les autorisations délivrées aux installations nucléaires de base (INB) tiennent lieu d’autorisation des activités.

Concernant la création d’une nouvelle unité de production électronucléaire en France, la détermination de la justification est formalisée par la délivrance d’un Décret d’autorisation de création par le Premier ministre contresigné par les ministres chargés de la sûreté nucléaire (Ministres chargés de l’Environnement, de l’Industrie et de la Santé), après instruction du dossier de Demande d’autorisation de création par l’Autorité de sûreté nucléaire.
Le dossier déposé par l’exploitant comprend (cf article 8 du décret du 2 novembre 2007) notamment  le rapport préliminaire de sûreté, l’étude de maîtrise des risques, l’étude d’impact sur l’environnement et la santé, le bilan et le compte-rendu du débat public.

Commentaire : En fait, le galimatias développé ci-dessus montre qu’EDF se contente de « fournir des éléments » aux autorités françaises (puisque chaque état membre est responsable…) L’absence de remarques vaut approbation… EDF ne répond pas à la question : pourquoi le principe de justification n’est pas écrit en toutes lettres dans son dossier?

 ·       « Pourquoi EDF a-t-elle refusé de répondre aux questions posées par la CLI de Brennilis lors de l’enquête publique ? N’avait-elle pas les réponses aux questions posées ? » 

Réponse EDF : Votre question porte sur l’instruction des recommandations émises par la CLI (Commission locale d’information auprès de l’installation nucléaire du site des monts d’Arrée à Brennilis)  à l’issue de l’enquête publique portant sur la demande de décret de démantèlement complet de la centrale de Brennilis.

La demande d’autorisation de mise à l’arrêt définitif et de démantèlement d’une centrale nucléaire est soumise à enquête publique telle que prévue par l’article 13 du décret du 2 novembre 2007.
Ce dernier énonce notamment que le préfet de département consulte pour avis un certain nombre d’instances dont la commission locale d’information.
La CLI a organisé en 2009, pour préparer son avis, sept réunions consacrées au dossier de démantèlement de la centrale de Brennilis.

La CLI a rendu, le 1er décembre 2009, un avis favorable sur le dossier de démantèlement de la centrale de Brennilis.

Cet avis, accompagné d’un certain nombre d’observations et de recommandations structurées autour de 15 thèmes, a été transmis au Préfet du Finistère le 2 décembre 2009 en insistant  pour que les quinze points soient pris en compte dans le décret autorisant le démantèlement de l’installation.
Dans son courrier adressé au préfet du Finistère, le Président de la CLI n’exprime pas la volonté qu’EDF réponde à ces recommandations mais leur prise en compte dans le décret.

Au cours des diverses réunions organisées par la CLI, EDF a toutefois répondu à toutes les questions des membres de la CLI et du public et a apporté oralement des éléments de réponse à la plupart des recommandations de la CLI.

Afin d’éclairer les auteurs du futur décret d’autorisation, les divers avis recueillis par le Préfet, à savoir celui de la CLI, de la CLE (Commission locale de l’eau), du Conseil général, des conseils municipaux sont adressés aux ministres chargés de la sûreté nucléaire au même titre que le rapport et les conclusions du commissaire enquêteur et l’avis du préfet.

Les recommandations émises par la CLI seront traitées, par les services de l’État et par  l’Autorité de sûreté nucléaire, dans le cadre de l’instruction du futur décret.

Commentaire : Dans son courrier le président de la CLI ne mentionne pas explicitement qu’il attend une réponse d’EDF. EDF n’a donc pas fait de réponse formelle! Incroyable! Quel mépris pour la CLI et le public.

 ·       « Pourquoi EDF avait-elle fait espionner des associations opposées à l’EPR de Flamanville ? EDF peut-elle s’engager à ne pas faire espionner les associations impliquées dans le débat cette fois-ci ? »[1]

Réponse EDF : Votre question fait référence à la question n°19 qui portait sur l’instruction judiciaire en cours relative à des faits d’intrusion frauduleuse dans des systèmes d’information, visant en particulier des représentants de l’association Greenpeace.

Dès qu’elle a eu connaissance de la situation, EDF s’est attachée à recueillir les informations nécessaires notamment pour apporter tout son concours au bon déroulement de l’enquête judiciaire devant déterminer les éventuelles responsabilités.

EDF a découvert, dans le cadre des investigations conduites au sein de l’entreprise qu’un contrat de veille avec la société Securewyse avait été signé en dérogation aux règles du Groupe. Ce contrat a été résilié depuis.

L’entreprise s’attache au quotidien à assurer la sécurité de ses installations et des personnes, avec les services de l’État, afin de prévenir toute action violente sur ses sites notamment nucléaires, dont la protection relève de la défense nationale. Dans ce cadre, EDF, comme toutes les entreprises industrielles, réalise une veille constante des informations susceptibles d’affecter son activité dans le strict respect des dispositions légales.

EDF condamne fermement toute méthode visant à obtenir des informations de manière illicite. C’est une des raisons pour lesquelles EDF a demandé à se porter partie civile.

EDF souhaite que toute la lumière soit faite dans cette affaire avec équité et dans la sérénité, au seul regard de l’examen objectif des faits.

Commentaire : Pris la main dans le sac, EDF a osé se porter partie civile contre la société qui a accompli pour son compte le méfait relaté ! La justice ne s’y est pas trompée puisque

la cour d’appel de Versailles a débouté le groupe EDF. Dans un arrêt rendu le 3 septembre 2010, la chambre d’instruction de la cour d’appel a débouté le groupe d’électricité de sa demande, estimant qu’il n’était “pas nécessaire qu’EDF obtienne par la voie judiciaire” des fichiers “qu’il lui est reproché de s’être procurés illégalement”.

Le parquet de Nanterre vient, par ailleurs, de requérir le renvoi en correctionnelle d’EDF et de ses deux anciens dirigeants, notamment pour “complicité d’accès et maintien à un système automatisé de données aggravés par l’utilisation d’un moyen de cryptologie”. Il revient désormais au juge d’instruction en charge du dossier, de décider ou non de leur renvoi devant le tribunal. C’est particulièrement instructif…..

·        A Envermeu (Seine Maritime), le sujet de la dangerosité du tritium a été évoqué par un membre de l’ACRO : qui a souligné l’obstination des représentants d’EDF à présenter le tritium comme un radionucléide presque inoffensif, qui peut être rejeté dans l’environnement sans précaution particulière, sous prétexte que le rayonnement bêta est faible et qu’il ne délivre sa charge radioactive qu’à un micromètre de distance environ. De ce fait, les dégâts qu’il peut occasionner dans l’ADN des cellules qu’il bombarde de l’intérieur lorsqu’il les pénètre sous sa forme tritium organiquement lié et qui ont été étudiés en Allemagne et en Angleterre mettent en évidence que les modèles actuels ne permettent pas d’expliquer ces faits et rendent nécessaire l’application du principe de précaution, qui fait partie de notre constitution depuis 2004, jusqu’à la conclusion d’études complémentaires indispensables.

La bioaccumulation, observée par des analyses effectuées sur les poissons et les crustacés de la baie de Cardiff est toujours niée par EDF confortée par l’obstination de l’IRSN. L’ASN pour sa part commence a admettre la nécessité d’études complémentaires et a confié une mission d’évaluation a deux groupes de travail qui ont remis leurs conclusions en juillet 2010.

La directive européenne 96-29, en son article 6,  stipule qu’il n’est pas envisageable, sans analyse sérieuse, de permettre une augmentation des rejets tritiés des différents sites de production  l’ASN, cependant,  a permis pratiquement un doublement des émissions de Paluel et 25 % d’augmentation sur Penly.

La convention OSPAR, signée par la France en 1999 visant à réduire vers zéro les rejets chimiques et radioactifs dans l’Atlantique Nord, dans la Manche, d’ici à 2019 ? EDF n’en tient aucun compte, pas plus d’ailleurs que de ce qu’a  écrit le député Christian Bataille, qui n’est pas particulièrement un antinucléaire : « Les autorités responsables des installations nucléaires doivent être conscientes que les rejets de tritium dans l’environnement risquent de devenir, dans les années à venir, un problème majeur et certainement un des principaux axes de la contestation antinucléaire ».

·        La question des rejets en tritium des installations nucléaires en général et de l’EPR en particulier a été évoquée par un membre de l’ACRO à Envermeu. C’est le sujet chaud du moment. Cet adhérent a rappelé que le tritium était présenté comme étant presque inoffensif et qu’il était rejeté sans restriction dans l’environnement. Or, de nombreuses études au niveau européén remettent en cause les connaissances sur son impact sanitaire et son comportement dans l’environnement. L’augmentation des autorisations de rejets des centrales nucléaires existantes va à l’encontre du principe de précaution inscrit dans la Constitution française et de la convention d’OSPAR sur la protection de l’Atlantique du Nord-Est.

 

CONCLUSION :

Ce débat est en recul par rapport à celui de Flamanville. Il a vu, cependant, l’apparition des intérimaires du nucléaire comme groupe organisé prenant part au débat. Mais, le compte-rendu final les ignore. Le seul point positif est la commande d’une expertise indépendante sur le contexte énergétique qui aboutit à la conclusion que l’EPR Penly 3 n’est pas nécessaire.

Tout au long du débat public, EDF a insisté sur son sens des responsabilités, son respect des procédures et des règlements et sur la notion clé de transparence. Les exemples ci-dessus montrent qu’EDF ne répond pas vraiment aux questions posées. Les réponses sont arrivées très tard, empêchant ainsi toute possibilité de réaction et de demande d’approfondissement. Dans son compte rendu du débat public, la CPDP remarque que « la majorité du public n’y croit pas ou plus… » Un membre de la mission permanente de la France auprès de l’AIEA rappelle que « la transparence est un élément déterminant de l’utilisation responsable de l’énergie nucléaire ».Or le nombre d’incidents évoqués lors du débat et n’ayant pas fait l’objet d’un traitement à la hauteur des engagements pris le montre à l’évidence, EDF parle beaucoup mais agit peu. Cette société reconnaît, d’ailleurs, que la transparence est un sujet compliqué et qu’il est difficile de communiquer sur le nucléaire…. (p 62 du compte rendu de la CPDP).

Le compte rendu conclut, enfin, sur ce sujet en mentionnant « que la suspicion sur le souci de transparence d’EDF s’installe de façon plus définitive quand le classement « secret défense » du rapport Roussely est confirmé deux mois après la date de sortie annoncée alors qu’il concerne l’avenir de la politique énergétique nationale et du nucléaire en particulier ».

Est-il nécessaire d’ajouter quelque chose à cela ? 


[1] Début avril, une question était posée à EDF sur les affaires d’espionnage qui avaient eu lieu lors du débat EPR à Flamanville. La personne demandait des garanties de la part d’EDF qu’il n’y aurait pas de nouvel espionnage des associations opposées au projet. Non seulement, EDF n’a jamais répondu bien que 2 mois se soient écoulés, mais la question a discrètement disparue du site Internet du débat. Est-ce sous la pression d’EDF, ou bien est-ce un choix délibéré de la part de la CPDP ?

Ancien lien

Mesures à proximité du train de déchets à destination de l’Allemagne

Communiqué ACRO du 6 novembre 2010

A la demande de Greenpeace et des élus Verts-Europe-Ecologie du Conseil régional, l’ACRO est intervenue pour procéder à des mesures des radiations émises lors du passage du train transportant les déchets vitrifiés à destination de l’Allemagne.

Cette action s’est déroulée le vendredi 5 novembre au départ du train à la sortie du terminal ferroviaire de Valognes.

L’exploitant a modifié à la dernière minute le lieu de raccordement du train (là où l’ACRO et Greenpeace devaient opérer les mesures) de sorte que nous ne puissions pas faire des mesures statiques (le train à l’arrêt).

Malgré tout, alors que le train était déjà lancé à une certaine vitesse, nos appareils ont très bien détecté ces radiations gamma et neutroniques même si, dans ces conditions de mesures nous ne pouvons donner des chiffres précis.

Pour autant, ce que nous avons détecté nous interpelle et nous incite à douter du respect des limites imposées par la réglementation sur les transports de matières radioactives.

cp061110

Surveillance radioécologique réalisée autour de la centrale nucléaire de Gravelines : bilan des résultats 2010

Surveillance radioécologique réalisée autour de la centrale nucléaire de Gravelines : bilan des résultats 2010

Mesures des niveaux de pollution sur les terrains Agriva – Fertiladour

Télécharger le rapport d’étude

Résumé non technique de l’étude réalisée à la demande du Conseil Régional d’Aquitaine (septembre 2010)

Cette étude a été menée dans le cadre du projet d’achat par le Conseil Régional d’Aquitaine des terrains de la société AGRIVA, s’inscrivant dans le développement du port de Bayonne.

Le site est exploité industriellement depuis plus d’un siècle. La pollution radioactive du site, révélée en 1997, est principalement due au broyage de la monazite effectué par la société Fertiladour de 1973 à 1991. Ce minerai a en effet la propriété de contenir du thorium et de l’uranium, éléments connus pour leurs fortes toxicités chimiques et radioactives.

Suite à l’appel d’offre publié le 22 avril 2010 par le Conseil Régional d’Aquitaine, le laboratoire de l’ACRO (Association pour le Contrôle de la Radioactivité dans l’Ouest) a été retenu pour réaliser une investigation du site. L’étude, menée sur le terrain du 29 juin au 8 juillet 2010 a permis d’élaborer une cartographie radiologique précise du site et de mesurer les niveaux de pollution dans les nappes phréatiques.

Compte tenu de la problématique, il nous est apparu important de compléter le cahier des charges initialement prévu, par des mesures et des investigations supplémentaires (prélèvements de terres, carottage, investigations à l’intérieur des bâtiments, ajout de paramètres aux analyses des eaux). Ceci afin de pouvoir apporter un maximum d’information au Conseil Régional d’Aquitaine demandeur de l’étude.

Les résultats de l’étude amènent les principaux constats et avis suivants :

Ø Les mesures des terrains montrent la présence de larges taches de contamination radioactives, essentiellement sur la partie nord des terrains. Les valeurs mesurées en certains points dépassent la valeur de 0,5 µSv/h, retenue comme seuil dans le cadre du dossier de cessation d’activité. Il est à noter que cette limite est de surcroit supérieure à la valeur de seuil de 300 µSv/an recommandée internationalement pour une seule source anthropique d’atteinte à l’homme.

Ø La caractérisation radiologique réalisée sur un carottage de sol, montre une contamination radioactive importante liée à la présence en excès de thorium 232 et uranium 238, et de leurs descendants, que l’on peut attribuer aux anciennes activités monazite du site. La somme des activités Th232 et U238, têtes de chaîne, dépasse largement (facteur 6) les seuils imposés par les arrêtés Préfectoraux de 1998 et 2000 fixant les objectifs d’assainissement du site (5 Bq/g).

Ø La présence d’un confinement sur une large partie de la zone nord du site, ne nous permet pas d’apprécier les niveaux de contamination des sols sous-jacents. Il serait nécessaire d’effectuer des sondages sous le confinement afin de caractériser les niveaux de pollutions des sols en fonction de la profondeur.

 

Les activités industrielles menées sur le site du Boucau ont entraîné une pollution radioactive importante des terrains. Les travaux d’assainissement menés n’ont pas été suffisants.

Le confinement réalisé par AGRIVA (en 2009-2010) n’est, à notre avis, en aucune manière une solution pour le moyen et long terme car si elle masque momentanément la pollution résiduelle, elle ne l’élimine par pour autant.

Il est impossible d’évaluer pleinement les risques sans connaitre la réalité de la contamination des sols en profondeur, sous le confinement et de vérifier la conformité du site aux seuils imposés par les arrêtés Préfectoraux.

La stratégie de confinement, au détriment de l’excavation poussée, entrainera des servitudes qui vraisemblablement interdiront toute fondation, affouillement sur une large partie de la zone Nord des terrains (environ 25 000 m2, soit un tiers de la surface totale des terrains).

Enfin, une dégradation radiologique en surface est possible, du fait de l’émanation de radon (Rn222), dont les descendants pourraient se trouver piégés si un revêtement peu perméable était apposé en surface (bitume, béton).

 Ø Un seul des cinq puits de contrôle (piézomètres) imposés par l’arrêté préfectoral de 2000 pour la surveillance semestrielle des eaux souterraines, était opérationnel à l’arrivée de l’équipe du laboratoire de l’ACRO sur le site ; des solutions ont dû être trouvées avec le maitre d’œuvre afin de pouvoir procéder aux prélèvements d’eaux prévus (forage d’un nouveau puits, utilisation d’un « regard », élagage, etc.).

Ø Les résultats des analyses des eaux souterraines confirment la présence de pollutions chimiques au-delà des limites réglementaires (arsenic, nitrates, hydrocarbures, etc.). Cependant, aucune pollution radioactive n’a été mise en évidence dans les eaux souterraines.

 

Les niveaux de pollutions chimiques et l’évolution des concentrations en arsenic, montrent l’importance d’une surveillance régulière des eaux souterraines. Il est regrettable que la surveillance semestrielle des nappes phréatiques imposée, n’ait été effectuée que très partiellement par l’industriel.

 Ø Les investigations partielles menées dans les bâtiments ont montré la présence de niveaux radiologiques anormalement élevés : présence de béton « radioactif » sur un encadrement de porte, de restes de terres contaminées, de matières premières potentiellement chargées en radioactivité naturelle renforcée.

 

Il est nécessaire de réaliser des investigations radiologiques plus poussées à l’intérieur des bâtiments. Ces données sont indispensables pour envisager (poursuivre) tous travaux de démantèlement afin d’assurer la sécurité des opérateurs et de gérer correctement les déchets.

Ø Une contamination étendue de l’environnement, hors limite cadastrale, est envisageable (habitations voisines, estuaire de l’Adour) compte tenu des possibles dispersions de poussières, essentiellement à l’époque des activités de broyage de la monazite. Des exemples de pollution de l’environnement autour des sites, liée à l’exploitation de la monazite sont hélas là pour en témoigner (usines Rhodia à La Rochelle, société Orflam à Pargny-sur-Saulx).

Ø L’exemple de l’utilisation « par erreur » de monazite par des ouvriers, sans connaissance de ses caractéristiques radiologiques, montre qu’une dissémination du sable de monazite hors du site a pu exister. Cela montre également un manque apparent d’information auprès du personnel ainsi qu’un niveau de radioprotection certainement insuffisant comme le soulignent aussi des témoignages publics d’anciens salariés.

 

Il serait important que des investigations puissent être menées au voisinage du site et qu’une enquête soit conduite afin de s’assurer que de la monazite n’a pas été cédée ou récupérée dans le voisinage comme simple matière première (sable).

Une étude impliquant un suivi de la santé des anciens salariés nous semble également importante.

Pour conclure, le devenir du site AGRIVA implique une recherche de la stratégie de « réhabilitation » appropriée. Le principe de « pollueur-payeur » doit être ici appliqué. Il convient également que la stratégie soit choisie dans le cadre d’une concertation approfondie. Celle-ci doit nécessairement impliquer l’ensemble des parties prenantes concernées. A cet égard, la population par l’intermédiaire des élus et des représentants associatifs locaux doit être impliquée dans cette concertation.

A cette fin, outre la réalisation des investigations complémentaires que nous préconisons, nécessaires pour une bonne compréhension par tous de la situation et de ses risques, la constitution d’une commission regroupant l’ensemble des parties prenantes nous semblerait ici nécessaire. Cette structure, lieu de concertation, permettrait en outre un suivi des travaux de dépollution, des enquêtes et investigations préconisées et les besoins de surveillance du site à long terme.

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