Etude des niveaux de tritium dans les eaux souterraines du Centre de Stockage de la Manche

ACROnique du nucléaire n°102

Résumé non technique

Le suivi de la qualité radiologique des eaux souterraines au droit du Centre de Stockage de la Manche (CSM) constitue un élément essentiel de la surveillance du site. A cette fin, les eaux prélevées à l’intérieur d’un puits de contrôle (piézomètre) se doivent d’être représentatives de l’aquifère concerné au moment du prélèvement.

Dans le cadre de la surveillance réglementaire du site, les prélèvements sont réalisés par l’ANDRA pour chaque piézomètre à une même profondeur, sans purge préalable de la colonne d’eau. Il existe donc une incertitude sur les données fournies par l’exploitant liée à la méthode de prélèvement retenue.

C’est pourquoi, la CLI du CSM a souhaité lancer une étude afin de déterminer si la contamination en tritium est homogène en fonction de la profondeur ou stratifiée et, par extension, de tester la méthode de prélèvement retenue par l’exploitant.

Cette étude a porté sur une sélection de 8 piézomètres dans lesquels un échantillonnage a été réalisé sur quatre profondeurs définies, dont celle sondée habituellement par l’exploitant.

Afin d’étudier l’influence éventuelle de la hauteur de nappe, dont les variations décrivent un cycle annuel, les prélèvements ont été renouvelés chaque trimestre pendant une année.

L’étude réalisée sur l’année 2012 montre que :

Sept piézomètres étudiés sur huit présentent une stratification notable des niveaux de tritium sur l’ensemble de sa colonne d’eau. Les différences observées peuvent atteindre un facteur 87 entre deux profondeurs successives et un facteur 250 le long d’une même colonne d’eau. Cette stratification varie au cours de la l’année.

Cette constatation montre qu’un prélèvement à une profondeur donnée, comme le fait l’exploitant, ne peut être représentatif de l’aquifère étudié et n’apporte donc qu’une information partielle de la situation radiologique présente.

Toutefois si l’existence avérée d’une non homogénéité des niveaux de tritium le long d’une même colonne d’eau a pu être mis en évidence ici, un tel phénomène reste difficile à interpréter. Une poursuite du travail sur une période plus longue complétée par des investigations complémentaires sur un nombre plus important de strates pourrait permettre d’affiner ces premières conclusions.

Pour voir l’intégralité de l’étude ACRO, réalisée à la demande de la Commission Locale d’Information du Centre de Stockage de la Manche, cliquez ici
Pour voir la présentation faite devant la Commission Locale d’Information du Centre de Stockage de la Manche, cliquez ici
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