Projet SAGE

ACROnique du nucléaire n°69, juin 2005


L’objectif du projet SAGE est de contribuer au développement de stratégies et  de conseils afin de les mettre en place en Europe de l’Ouest en cas d’incident ou d’accident nucléaire ayant des conséquences radiologiques à long terme. Le but principal de ce projet est la création d’un guide sur la protection et le contrôle des radiations.
Le projet SAGE est essentiellement développé pour tirer les leçons et les retours d’expérience de la gestion quotidienne de la situation radiologique dans les territoires contaminés en Biélorussie. Ce projet a commencé en octobre 2002 et s’est achevé en mars 2005 par la réunion d’un groupe de travail européen qui est chargé d’en présenter au public les conclusions, de discuter des différentes possibilités d’appliquer concrètement ces stratégies et ces conseils et de préparer les recommandations pour les possibilités de développement au niveau européen.
Ce projet était animé par 5 équipes de recherche provenant de différentes institutions :
BB-RIR, l’institut Belrad, le CEPN, le GSF et le NRPB. Ce groupe bénéficiait également de la coopération active de l’IRSN et du Comité Biélorussie-Tchernobyl. La compétence de ce groupe de travail recouvre de nombreux domaines comme la protection contre les radiations, l’évaluation des risques et des doses, la radioécologie, le contrôle de l’environnement, l’économie, la gestion sociale des risques, la « contre-mesure » après l’accident, la politique du risque.


la position de l’ACRO

L’ACRO a accepté d’être consultée dans le cadre du projet ouest-européen SAGE. Elle a participé dans ce groupe de travail qui réunissait des représentants des structures institutionnelles et associatives, à une réflexion collective sur la gestion à long terme des conséquences d’une contamination durable de l’environnement. Ce travail est basé sur les retours de l’expérience vécue à l’heure actuelle par les habitants des territoires contaminés de Biélorussie, proches de la zone d’exclusion délimitée autour de la centrale de Tchernobyl.

Notre implication dans l’élaboration du guide SAGE, se résume à une simple consultation. Le fond même du guide qui sera remis aux commanditaires et les sujets qui ont été débattus au sein du groupe dépassent largement les missions que notre association s’était données. En aucun cas, l’ACRO ne peut être considérée comme coauteur de ce guide. L’objet de ce document, les incertitudes sur sa destination et son exploitation futures, l’absence de données suffisantes et, plus largement, de connaissance pour examiner avec lucidité le problème posé, la non-exhaustivité des radioéléments considérés dans le cadre de ce travail, sont autant d’éléments qui peuvent rendre ce fascicule parfaitement inadapté en cas de crise post-accidentelle.

Nous reconnaissons, cependant que ce travail a le mérite de souligner les carences notables en matière d’informations et d’études sur l’impact réel d’un accident nucléaire majeur. Il permettra aussi de sensibiliser en Europe Occidentale, non pas la population toute entière mais les instances de décision des états membres de l’Union Européenne représentées dans le cadre de ce travail, à la problématique que représente la contamination à long terme d’un territoire et à l’importance de prendre en compte ce risque potentiel en amont. Ce travail a aussi permis de souligner la nécessité d’associer la société civile et de mettre le citoyen au centre de la réflexion.

Favoriser une telle prise de conscience (collective et individuelle) ne pourra se faire qu’à partir d’une meilleure information sur le sujet, relayée par des formations adaptées des professionnels qui seront amenés à intervenir sur les plans de la prévention, de la surveillance et de la protection sanitaire. Cet exercice a également renforcé les avis sur l’importance de la pluralité des sources d’information et la nécessité de développer les moyens d’information et d’investigation.

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