A l’occasion du nouvel épisode de vents transportant des poussières de sable du Sahara, l’ACRO a réalisé une analyse de la radioactivité. La mesure a porté sur un échantillon d’environ 30 g de sable récolté en Touraine le 16 mars 2022 par l’un de nos préleveurs volontaires.
L’analyse par spectrométrie gamma, met clairement en évidence la présence de césium-137 – un élément radioactif artificiel – dans l’échantillon de sable, avec un niveau très similaire à ce qui avait été constaté l’année dernière. En supposant d’un dépôt homogène sur une large zone, on estime que, durant ce nouvel épisode, il est retombé environ 75 000 Bq de césium-137 au km2 dans la région Touraine (ou 75 mBq/m2).
Comme nous l’avions souligné l’an dernier (communiqué du 24 février 2021), ce nouveau dépôt constitue une pollution très faible, sans risque sanitaire, mais qui s’ajoute aux dépôts précédents (essais nucléaires des années 60-70 et Tchernobyl).
Le césium-137 dans le sable du Sahara est un résidu des pollutions radioactives dispersées lors des essais atmosphériques de la bombe atomique, tels que pratiqués par la France au début des années 60 dans le désert algérien. En effet, la concentration en césium-137 mesurée ici (22 Bq/kg de sable) est bien plus élevée que les niveaux généralement relevés dans les sables sur le territoire métropolitain français[1] et met en évidence une pollution rémanente locale.
Cette pollution radioactive – encore observable 60 ans après les tirs nucléaires – nous rappelle la contamination radioactive pérenne dans le Sahara dont la France porte la responsabilité et suggère que ces retombées ont dû être particulièrement élevées durant les années 60.
[1] Les niveaux en France métropolitaine sont généralement inférieurs au becquerel par kilogramme dans les sables récoltés dans des lieux hors de toute influence des rejets d’une installation nucléaire.