De la radioprotection à la radio-coercition

L’ACRO publie le témoignage exclusif d’un salarié sous-traitant du nucléaire qui lance « un cri d’alerte » : en sortie de zone nucléaire (appelée « zone contrôlée »), les travailleurs doivent passer devant des portiques de contrôle dont l’objet est de détecter une éventuelle contamination radioactive corporelle ou interne à l’organisme. Il s’agit d’instruments de protection qui sont devenus source de sanctions : « Cet appareil de contrôle est devenu la hantise des salariés, la guillotine de fin de journée ou d’une pause bien méritée… En effet, le déclenchement de ce portique plus de 2 fois dans le mois lors d’un arrêt de tranche, par le même salarié, provoque la convocation à un entretien préalable, suivi d’un avertissement. C’est inadmissible ! »

Et d’ajouter : « D’un appareil qui nous « tranquillisait » auparavant, nous tremblons quand nous arrivons devant. Pire qu’un radar ! Et que font maintenant les salariés sous-traitants ? Et bien, ils vont tricher et c’est là que l’environnement ne sera plus vert… »

L’ACRO dénonce ce dévoiement de la radioprotection qui n’est, de sources syndicales, pas isolé. Il ne faut pas que l’on arrive à inverser la charge de la responsabilité d’une contamination. Celle-ci résulte avant tout d’une faute de l’entreprise. Ici, le coupable est « le sous-traitant smicard ! »

L’association a déjà porté l’affaire dans les groupes de travail officiels liés à la radioprotection des travailleurs et attend une réponse ferme des autorités face à cette dérive inacceptable.