L'ACROnique de Fukushima :
la catastrophe au jour le jour
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Actualités à partir du 11 mars 2012
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Suivi chronologique de l'an II

Sommaire

Contaminations radioactives
- Sols
- Eau douce
- Alimentation
- Mer
- Impact sur la faune et la flore

Evacuation ou vie dans les territoires contaminés

• Décontamination et déchets radioactifs
- Décontamination et retour des habitants
- Déchets

Impact sanitaire pour la population

Doses et conditions de travail à la centrale

Arrêt du nucléaire et situation énergétique

Coûts de la catastrophe

Accident nucléaire
- Généralités
- Gestion de l'eau contaminée
- Réacteur n°1
- Réacteur n°2
- Réacteur n°3
- Réacteur n°4
- Réacteurs n°5&6

Divers
L’an un de la catastrophe est décrit dans un autre fichier qui commençait à être trop long. Il a été rédigé en direct, au jour le jour. Je le laisse ainsi, avec toutes ses fautes de frappes, son français parfois approximatif et ses liens qui ne sont peut-être plus valables. Car ce travail est entièrement fait bénévolement. Commence ici le suivi de l'an deux, et peut-être plus...
Les archives de l'an III sont ici.

Nous continuons aussi la reconstitution des premières heures de l'accident en fonction des information glanées ça et là. C'est ici en français.

Nous avons aussi rédigé deux rapports qui font un bilan de la première année de la catastophe :
- Rapport sur les initiatives citoyennes au Japon suite à la catastrophe de Fukushima, février 2012 (pdf, 1,4 Mo)

 - Les enseignements de Fukushima : Contribution de l'ACRO au rapport de Greenpeace International, février 2012 (pdf, 4,6 Mo). Une version anglaise, espagnole et allemande sont aussi disponibles.


Ce qui suit, est essentiellement basé sur la presse japonaise, quelques blogs et sites officiels pertinents, ainsi que sur des informations transmises directement par quelques personnes avec qui nous sommes en contact.




[haut de page]
Contaminations radioactives


Avril 2012, une nouvelle publication scientifique vient confirmer que le rejet en césium dans l'atmosphère dû à la catastrophe de Fukushima est de l'ordre de 40% de celui de Tchernobyl. Ils confirment aussi que le rejet en xénon est plus de deux fois celui de Tchernobyl. Probablement le plus fort de l'histoire. Il y a de fortes évidence que ce xénon ait été relâché dans l'atmosphère bien avant les opérations d'éventage des réacteurs, ce qui indiquerait une ou plusieurs fuites. Ces mêmes auteurs avaient déjà fait des estimations similaires en octobre 2011.

Mercredi 23 mai, TEPCo devrait remettre un rapport complet en juin où son estimation des rejets dans l'atmosphère est revue à la hausse :
- 500 000 térabecquerels (500 000 millions de millions de becquerels ou 5x1017 Bq) d'iode 131. Autant de gaz rares.
- 10 000 térabecquerels (10 000 millions de millions de becquerels ou 1x1016 Bq) de césium 137. Autant de césium 134.
Il faudrait rajouter de nombreux autres radioéléments à vie courte comme des tellures etc. Voir les premiers résultats de mesure de l'ACRO à Iitaté-mura.
Pour les rejets marins, TEPCo donne :
- 10 000 térabecquerels (10 000 millions de millions de becquerels ou 1x1016 Bq) d'iode 131.
- 3 600 térabecquerels (3 600 millions de millions de becquerels ou 3,6x1015 Bq) de césium 137. Presque autant de césium 134.
Il n'y a pas de données sur le strontium, pourtant présent dans les rejets marins.
Ces estimations sont basées sur des simulations de l'accident et les retombées dans l'environnement. Elles ont été faites par la commission d'enquête interne à TEPCo.
Les bilans publiés dans la presse ne correspondent pas toujours à ces chiffres tirés du communiqué de TEPCo en anglais.

Mardi 24 juillet, les réacteurs 1 à 3 de la centrale de Fukushima daï-ichi rejettaient toujours 10 millions de becquerels par heure en juin dernier, selon les calculs de l'exploitant. Cela n'a pas changé depuis février 2012. C'est le réacteur n°2 qui rejette le plus avec 8 millions de becquerels par heure à lui tout seul.

Lundi 10 septembre, l'AIEA a lancé une base de donnée sur la contamination due à Fukushima. Rien de neuf par rapport aux données japonaises.

Contamination des sols

Mars - Août 2012 [afficher/cacher]

Septembre - Novembre 2012 [afficher/cacher]

Lundi 3 décembre, la NRA a mis en ligne les débits de dose enregistrés par plusieurs postes de mesure de la zone des 20 km avec leur évolution temporelle.

Lundi 10 décembre, la NRA a mis en ligne une carte des débits de dose dans la zone des 20 km avec l'évolution temporelle.

Vendredi 18 janvier, TEPCo a mis en ligne une carte du site de la centrale de Fukushima daï-ichi, avec des débits de dose. Il y a deux points avec 200 microsieverts par heure. D'autres, avec 100 ou 150.

Mardi 22 janvier, comme cela faisait longtemps, voici de nouveau des cumuls de dose enregistrés au-delà de la zone des 20 km, mais dans des lieux évacués. Au point [32]**, cela monte à 197,770 millisieverts, alors que la limite annuelle en temps normal est de 1 millisievert. Cette limite est largement dépassée dans tous les points présentés.

Lundi 28 janvier, les débits de dose dans la zone des 20 km n'évoluent pas beaucoup, comme prévu.

Mardi 29 janvier, cumuls de dose publiés par le MEXT en quelques points au-delà de la zone des 20 km : toutes les valeurs (en microsieverts) dépassent 1 000 microsieverts, c'est à dire 1 millisievert. La valeur la plus élévée est Namié, avec presque 200 millisieverts, suivie par Iitaté, avec plus de 100 millisieverts. La limite annuelle à ne pas dépasser en temps normal est de 1 millisievert.

Vendredi 1er mars, immédiatement après les rejets massifs, l'on trouvait tout un coktail d'éléments radioactifs dans l'environnement. Ceux qui ont des vies courtes ont rapidement disparu. Ce sont les césium 134 et 137 qui dominent. Au début de la catastrophe, il y avait à peu près autant de césium 134 que de césium 137. Mais comme le césium 134 a un demi-vie de 2 ans, il a décru de moitié. Ce qui signifie que la quantité totale de césium a diminué de 25%. Le césium 137 a, quant à lui, une demi-vie de 30 ans. Il n'est pas près de disparaître.
Le MEXT a mis en ligne de nouvelles cartes de la décontamination faites par hélicoptère en octobre et novembre 2012 dans un rayon de 80 km de la centrale. A cette époque, la diminution du césium aurait dû être de 21%. Mais le MEXT a noté une diminution de 40% en moyenne. Ce qui signifie que le lessivage des sols a entraîné une diminution de la contamination.
Les nouvelles cartes sont ici en japonais.

-> Définition de zones contaminées en Biélorussie (1991)
-> Cartographie des débits de dose ambiants fait par un réseau amateur
-> Cartographie des débits de dose mesurés par le MEXT
-> Carte dessinant les contours des données précédentes (Version n°7)
-> D'autres cartes sont disponibles ici
-> Carte des dépôts de césium 137 faite par l'université de Tsukuba
-> Cartes en anglais sur le site du Ministère des Sciences et Technologies (il y en a plus en japonais)
-> Carte consultable point par point faite par les universités japonaises (version anglaise en pdf)
-> Carte montrant le parcours des masses d'air contaminées
-> Carte interactive de la contamination (cliquer sur le bouton de gauche tout en bas de la page d'accueil)
-> Débits de dose dans les écoles de Fukushima et autres lieux publics en temps réel (la plupart de ces lieux ont été partiellement décontaminés et la valeur affichée n'est pas représentative de la région)
-> Carte regroupant des analyses faites sur la substance noire (matière organique décomposée ?).
Contamination de l'eau douce

Les rivières du Nord-Est du Japon qui s'écoulent du côté Pacifique sont quasi-systématiquement contaminées. Les données du MEXT (Ministère des sciences et technologies), qui commencent à dater, sont maintenant disponibles en anglais.

Mars - Juin 2012 [afficher/cacher]

Août - Octobre 2012 [afficher/cacher]

Dimanche 18 novembre, à l'instar des poissons marins, les poissons d'eau douce continuent à être très contaminés dans la région de Fukushima. Le ministère de l'environnement a annoncé avoir détecté 11 400 Bq de césium par kg dans une truite de la rivière Niida. Il y a aussi 4 400 Bq/kg chez un black-bass à petite bouche (ou achigan à petite bouche ou perche d'Amérique à petite bouche) et 3 000 Bq/kg chez un poisson chat d'un réservoire d'Iitaté (Mano).
D'autres données récentes sont ici sur le site du ministère en japonais.

Jeudi 10 janvier, la NRA a mis en ligne des résultats de mesure sur la contamination des rivières, en japonais, qui mettent en évidence une contamination, parfois forte, des sédiments. Cette contamination est malheureusement durable. Et les pratiques lors de la 'décontamination' ne vont qu'aggraver la situation.

Mercredi 30 janvier, données officielles sur la contamination radioactive de l'eau du robinet au Japon : il y a une contamination très faible en césium dans l'eau potable de nombreuses province du Nord-Est du Japon.

Vendredi 8 février, données du ministère de l'environnement sur la contamination des sédiments de rivières, lacs, réservoirs... pour les césium et le strontium 90.

-> Les limites radiologiques pour les produits alimentaires et l'eau de boisson fixées par le gouvernement japonais sont disponibles ici.
-> La surveillance des rivières est ici en anglais.
-> Des données sur l'eau de puits et de rivières sont ici en japonais.

Contamination de l'alimentation

Le gouvernement a décidé d'abaisser la limite maximale admissible en césium dans la nourriture à partir du 1er avril 2012. Les produits cultivés avant garderont l'ancienne limite jusqu'à épuisement du stock.

Les nouvelles limites seront :
- 100 Bq/kg pour la nourriture en général.
- 50 Bq/kg pour le lait et la nourriture pour enfant
- 10 Bq/kg pour l'eau.
Si l'on mange quotidiennement de la nourriture contaminée à la limite pendant un an, cela conduirait à une dose de presqu'un millisievert. L'hypothèse que 50% de la nourriture générale est contaminée à la limite a été prise pour ce calcul. La ration est supposée contaminée à 100% pour l'eau, les laitages et la nourriture pour enfant.

10 500 hectares de rizières ne devraient pas être cultivés dans la province de Fukushima cette année. La production de 4 000 autres hectares, où la moisson 2011 avait une contamination comprise entre 100 et 500 Bq/kg pour le césium, aura droit à un contrôle renforcé cette année : tous les sacs de riz devront être testés.

Il y a des milliers de résultats de mesure en ligne dispersés sur de nombreux sites Internet. Le ministère de la santé publie ses résultats, celui de l'agriculture et de la pêche aussi. Les autorités régionales ont leur propre site Internet avec des résultats. Les mairies aussi. A cela s'ajoutent une centaine de stations de mesure indépendantes qui contrôlent surtout l'alimentation. Certaines publient aussi tous leurs résultats. Mais, il n'existe pas, à notre connaissance, de travail de synthèse qui pourrait guider les populations et les autorités.

Le Japon importe officiellement environ 60% de sa nourriture et est auto-suffisant pour le riz. Mais ce chiffre est basé sur les calories. Comme le pays importe presque tous ses oléagineux, le blé, le sucre et l'alimentation pour l'élevage, cela a tendance à augmenter la part des importations. Le riz est 97% domestique, les légumes, à 81%, le poisson à 60%, la viande à 56%, les oeufs à 96%, le lait à 67% et les fruits à 71% (Ces chiffres sont en fait l'auto-suffisance. Pour la viande et le lait, c'est plus bas car les animaux mangent des produits importés). Les statistiques officielles sont ici en japonais.

Mars 2012 [afficher/cacher]

Avril 2012 [afficher/cacher]

Mai 2012 [afficher/cacher]

Juin - Juillet 2012 [afficher/cacher]

Août 2012 [afficher/cacher]

Septembre - Octobre 2012 [afficher/cacher]

Jeudi 1er novembre, pour la deuxième fois cette année, du riz de Fukushima a été découvert avec une contamination à plus de 100 Bq/kg. Il y a 110 Bq/kg dans 6 des 140 sacs de riz d'un producteur de la ville de Fukushima. Les 6 sacs vont être détruits. On ne connaît pas le niveau de contamination des autres sacs.

Vendredi 2 novembre, encore du riz contaminé : 120 Bq/kg à Kôriyama et 270-280 Bq/kg à Ôtama. Il s'agit de riz glutineux dans les deux cas (mochigomé, もち米).

Vendredi 9 novembre, le prix du riz importé est maintenant plus cher que certains riz japonais à cause de l'augmentation de la demande suite à la catastrophe de Fukushima. En particulier, ce sont les restaurants qui commandent ce riz. Le riz domestique en provenance des régions éloignées de Fukushima a aussi augmenté, mais pas autant.

Mardi 13 novembre, la forte contamination persistante des poissons démersaux (qui vivent au fond) au large de la centrale de Fukushima, bien que l'eau dans laquelle ils nagent ne soient pas très contaminée, va faire l'objet d'études. Le ministère de l'agriculture, de la pêche et de la forêt va y consacrer 190 millions de yens (1,9 million d'euros). Si le fait que la contamination vient de la chaîne alimentaire constituée de vers et autres animaux de vase très contaminés, les autorités veulent savoir comment cela va évoluer et combien de temps cela va durer. C'est toute l'industrie de la pêche locale qui est menacée en cas de persistence du problème.

Vendredi 16 novembre, Greenpeace a mis en ligne des résultats d'analyse sur des poissons pêchés au large de Chiba. Tout est sous la limite de détection qui est de l'ordre de 3 Bq/kg pour la somme des deux césiums. C'est ici en japonais.

Mercredi 21 novembre, le Japon est en train de découvrir que les champignons concentrent le césium 137 et qu'ils sont contaminés jusqu'à très loin de la centrale à des niveaux qui interdisent leur mise sur le marché. Par exemple, 120 Bq/kg dans des "chichitakés" de Towada dans la province d'Aomori, à 350 km de la centrale. AInsi, le gouvernement a interdit la mise sur le marché de tous les champignons sauvages de la municipalité de Towada, dont les naméko et kuritaké. Au 16 novembre, 93 municipalités dans 10 provinces étaient touchées par des restrictions similaires. Pour les provinces les plus éloignées comme Aomori, Saïtama, Yamanashi, Nagano et Shizuoka, les champignons sont les seules denrées interdites. La tendance est à la hausse. Ainsi, la plus forte valeur enregistrée l'an dernier à Aomori était de 60 Bq/kg. Même tendance ailleurs : 1 320 Bq/kg en 2011 à Nagano, 2 100 cette année. 134 Bq/kg à Tochigi en 2011, 3 000 cette année.
Le gouvernement a demandé à 17 province de contrôler les champignons sauvages. Et ce n'est pas fini : 26 après les rejets massifs de Tchernobyl, des champignons européens ne pourraient pas être vendus au Japon.

Lundi 26 novembre, les municipalités de Hirono et Kawauchi ont décidé de reprendre la culture du riz l'an prochain. La levée de l'interdiction concerne toute la surface à Hirono et seulement les zones réouvertes à Kawauchi. Ce devraient les premières plantation de riz à moins de 20 km de la centrale depuis 2011. Si certains agriculteurs sont contents, ils se font du souci pour la vente de leur récolte. Trouveront-ils des clients ? Personne ne sait combien vont reprendre leur activité.
Des tests ont déjà été effectués cette année à Kawauchi et la contamination en césium était inférieure à 100 Bq/kg, sauf dans deux cas où c'est la décortiqueuse qui est incriminée.

Vendredi 30 novembre, la province de Chiba, dans la banlieue de Tôkyô, a mis en ligne des résultats de mesure sur des fruits et légumes où il apparaît que les agrumes (surtout les yuzu, ゆず) et les kiwis (キウイフルーツ) sont encore contaminés. C'est en japonais.

Samedi 1er décembre, Greenpeace Japon a mis en ligne des résultats de mesure sur des poissons pêchés au large de la province de Chiba et tous sont sous la limite de détection qui est de l'ordre de 3 Bq/kg.

Mardi 4 décembre, TEPCo envisage de mettre un filet en mer de 2 km environ devant sa centrale accidentée pour éviter que les poissons contaminés ne s'échappent. Elle a encore mesuré jusqu'à 15 500 Bq/kg chez un congre pêché dans le port de la centrale. Elle veut aussi draguer les boues du port.
Cette mesure avait déjà été appliquée à Minamata en 1974 suite à la contamination au mercure. Le filet faisait 4,4 km et a été enlevé en 1997 quand la baie a été déclarée "saine". Les pêcheurs poussent TEPCo à faire de même, mais le césium ne se comporte pas comme le mercure, un métal lourd, et se déplace plus facilement.

Vendredi 7 décembre, Greenpeace Japon a mis en ligne des résultats de mesure sur des poissons prélevés en supermarché. Si la plupart des échantillons ont une contamination inférieure à la limite de détection, quelques spécimens sont contaminés. C'est le cas d'une morue du Pacifique (マダラ) pêchée à Hokkaïdô et achetée à Yokohama : 78 Bq/kg. On n'est pas très loin de la limite de 100 Bq/kg. Une autre morue pêchée à Iwaté et achetée à Fukushima avait 7,5 Bq/kg. Un bar (スズキ) pêché à Chiba et acheté à Yokohama avait une contamination de 14,1 Bq/kg.

Lundi 10 décembre, le ministère de la santé a mis en ligne des résultats de mesure sur la contamination des animaux sauvages (gibier). C'est ici en japonais. Une traduction en anglais est disponible sur un autre site. Ce sont les sangliers qui sont toujours les plus contaminés, jusqu'à 1 900 Bq/kg. Mais la viande de faisan, d'ours ou de lièvre dépasse aussi la limite de 100 Bq/kg.

La liste des aliments interdits à la vente au 6 décembre 2012 est ici en anglais.

Samedi 15 décembre, nouveaux résultats de Greenpeace Japon sur des poissons pêchés au large de Chiba. Tout est sous la limite de détection qui est de l'ordre de 3 Bq/kg pour la somme des deux césium.

Mardi 25 décembre, il y encore de nouvelles stations de mesure de la radioactivité qui ouvent au Japon. Ainsi, par exemple, la ville de Higashimurayama, située dans la banlieue de Tôkyô va mesurer gratuitement les aliments apportés par les résidents à partir du 15 janvier prochain. Elle a reçu un compteur gratuit de la part du gouvernement (Consumer Affairs Agency) avec une limite de détection de 10 Bq/kg pour les deux césium. La municipalité s'est associée à une association locale, Geiger Higashimurayama pour offrir ce service. La municipalité de Kunitachi, aussi dans la banlieue de Tôkyô, offre déjà des prestations similaires.

Mercredi 26 décembre, la ville d'Iwaki a mis en place une campagne pour promouvoir ses produits agricoles et de la pêche, afin de rassurer les consommateurs. Il est intitulé "montrer Iwaki". Le site donne des résultats de mesure sur les produits de la commune.

Samedi 5 janvier, des champignons ont été découverts dans la province d'Aomori avec une contamination dépassant la limite de mise sur le marché fixée à 100 Bq/kg. Sont concernés, les chichitaké et sakura shiméji. Mais ils ne contiennent presque que du césium 137, qui a une demi-vie de 30 ans et quasiment pas de césium 134, qui a une demi-vie de 2 ans. L'origine de la contamination est sûrement plus ancienne que l'accident de Fukushima. Ce sont donc les essais nucléaires atmosphériques et Tchernobyl qui sont pointés du doigt. Le prof. Muramatsu, de l'université Gakushuin a déclaré avoir mesuré jusqu'à 1 000 Bq/kg dans ces champignons dans les années 1990 suite à la catastrophe de Tchernobyl. Une fois séchés, cela pouvait monter à 10 000 Bq/kg. C'est surtout le Nord-Est du Japon qui a été touché. A l'époque, les autorités n'avait mis aucune restriction.

Jeudi 10 janvier, du riz avec une contamination au césium de 240 Bq/kg, soit plus que la limite de 100 Bq/kg, a été trouvé à Kurihara, dans la province de Miyagi, située au Nord de celle de celle de Fukushima. Ce riz, destiné à la consommation personnelle, n'a pas été vendu. Le gouvernement a demandé aux fermes voisines de suspendre la vente.
C'est la première fois qu'un riz dépassant la limite est trouvé en dehors de la province de Fukushima.

Samedi 19 janvier, Greenpeace Japon a de nouveau publié des résultats de mesure sur des poissons prélevés en super-marché. Ils sont tous sous la limite de détection qui est assez élevée (de l'ordre de 7 à 8 Bq/kg).

Mardi 22 janvier, liste des aliments et produits agricoles interdits à la vente au 18 janvier 2013. Elle est encore très longue...

Lundi 28 janvier, Hong-Kong a publié des résultats de mesure de la radioactivité sur des aliments importés du Japon en 2012 : du thé dépasse la limite de 100 Bq de césium par kilo.

Mercredi 30 janvier, le ministère de l'agriculture va revoir sa politique de restriction de la culture du riz et compte autoriser cette culture dans les zones où la moisson 2011 avait une contamination supérieure à 500 Bq/kg en césium, qui est la première limite mise en place. La limite actuelle est de 100 Bq/kg. La seule contrainte sera de tester chaque sac avant sa mise sur le marché.
Dans les zones évacuées, la culture du riz devrait reprendre de façon expérimentale.
Et dans les zones où la contamination du riz de la moisson 2012 était inférieure à 100 Bq/kg, les contrôles devraient être relâchés...

Données officielles sur la contamination radioactive de l'eau du robinet au Japon : il y a une contamination très faible en césium dans l'eau potable de nombreuses province du Nord-Est du Japon.

Vendredi 15 février, nouvelle liste des restrictions de commercialisation de produits agricoles et de la pêche à cause de leur contamination radioactive. Le récapitulatif des restrictions depuis le début de la catastrophe est ici en anglais.

Lundi 18 février, un loup de mer a été pêché à une dizaine de kilomètres au large de Chôshi, dans la province de Chiba, avec 130 Bq/kg, ce qui est plus que la limite de 100 Bq/kg pour les adultes. C'est la première fois qu'un poisson dépasse la limite à Chiba. Un autre loup de mer avec 60 Bq/kg avait été pêché en décembre 2012, ce qui avait conduit la coopérative de pêche locale à suspendre la commercialisation de cette espèce. Le port de Chôshi est à 200 km de la centrale de Fukushima daï-ichi.

Mercredi 6 mars, les aliments qui viennent de Fukushima se vendent toujours difficilement, près d'un an après l'introduction de normes plus strictes. Certains agriculteurs disent même que cela s'est aggravé car il y a moins d'achats de soutien et les autres sont toujours aussi méfiants. L'un a raconté au Maïnichi qu'un grossiste a essayé de diviser par deux ses prix en lui suggérant d'obtenir une compensation de TEPCo pour l'autre moitié, alors qu'aucune contamination n'a jamais été trouvée dans sa production. Les prix des produits agricoles de Fukushima sont toujours plus bas qu'avant la catastrophe.
La dernière liste des aliments interdits à la vente est ici en anglais. Le récapitulatif est ici en anglais.

Dimanche 10 mars, le gouvernement a autorisé la culture du riz presque partout à partir de cette année à la condition que tous les sacs de riz soient contrôlés. Mais plusieurs municipalités de Fukushima ont décidé de ne pas semer. Le ministère de l'agriculture a autorisé la culture de 2 000 hectares de rizières cette année, même dans des zones évacuées. 10 municipalités sont concernées. Mais moins de 430 hectares dans 5 municipalités seront semés cette année. Les arguments avancés pour refuser les semis sont la "décontamination" en cours ou d'autres craignent la réaction des consommateurs.
En 2012, toute la moisson a été contrôlée et 71 sacs dépassaient la limite de 100 Bq/kg.
Fukushima, Daté, Nihonmatsu, Sôma et Tamura vont reprendre la culture du riz cette année. Minami-Sôma, Ôkuma , Naraha, Kawauchi et Iitaté ont décidé de ne pas reprendre dans les zones contaminées cette année.

Les premières limites radiologiques pour les produits alimentaires et l'eau de boisson fixées par le gouvernement japonais sont disponibles ici. Ces limites ont été revues à la baisse depuis.
-> Des résultats gouvernementaux de surveillance de l'alimentation sont ici.
-> Résultats de mesures effectuées par la province de Fukushima sur l'alimentation (en japonais)
-> Notice de la FAO sur la contamination des aliments en cas d'accident nucléaire (en anglais)
-> Des nombreuses données sur la contamination de l'alimentation sont disponibles ici en japonais.

Contamination de la mer

Mars 2012 [afficher/cacher]

Avril - Mai 2012 [afficher/cacher]

Juin - Juillet 2012 [afficher/cacher]

Août - Octobre 2012 [afficher/cacher]

Jeudi 1er novembre, le MEXT publie une carte de la contamination de l'eau de mer sur de grandes distances. Les valeurs diminuent, mais les poissons continuent à être contaminés, comme mentionné auparavant.

Jeudi 8 novembre,  nouvelles données officielles sur la contamination des sédiments marins au Nord-Est du Japon.

Mardi 13 novembre, la forte contamination persistante des poissons démersaux (qui vivent au fond) au large de la centrale de Fukushima, bien que l'eau dans laquelle ils nagent ne soient pas très contaminée, va faire l'objet d'études. Le ministère de l'agriculture, de la pêche et de la forêt va y consacrer 190 millions de yens (1,9 million d'euros). Si le fait que la contamination vient de la chaîne alimentaire constituée de vers et autres animaux de vase très contaminés, les autorités veulent savoir comment cela va évoluer et combien de temps cela va durer. C'est toute l'industrie de la pêche locale qui est menacée en cas de persistence du problème.

Vendredi 16 novembre, Greenpeace a mis en ligne des résultats d'analyse sur des poissons pêchés au large de Chiba. Tout est sous la limite de détection qui est de l'ordre de 3 Bq/kg pour la somme des deux césiums. C'est ici en japonais.

Le MEXT a mis en ligne des données sur la contamination des sédiments marins. C'est ici et ici.

Mercredi 21 novembre, le MEXT a mis de nouvelles données en ligne concernant la contamination de la baie de Tôkyô : eau et sédiments. Même si le document ne le montre pas directement, une comparaison avec des données antérieures montre que la contamination gagne du terrain à partir de l'embouchure des rivières.

Samedi 1er décembre, presque 336 heures supplémentaires d'enregistrements des visio-conférences entre le 16 et le 23 mars 2011, puis entre le 30 mars et le 6 avril, ont été montrés à la presse. Une sélection a été mise en ligne sur le site de TEPCo.
La presse revient sur la fuite massive en mer. Le directeur de la centrale a réclamé l'installation de caméra vidéo dans les bâtiments turbine des réacteurs 1 à 4 pour surveiller le niveau d'eau accumulée dans les sous-sols. 100 000 tonnes ou m3 avaient été versés pour refroidir les réacteurs. Le 27 mars, de l'eau très contaminée avait été découverte dans une fosse et il ne manquait qu'une douzaine de cm pour que cela déborde et aille vers la mer. Le 30 mars, on voit le directeur de la centrale supplier le quartier général à Tôkyô pour qu'il réagisse. Et la réponse de Tôkyô fut "on en reparle demain". Les caméras n'ont finalement pas été installées avant la découverte d'une fuite dans la mer, le 2 avril à 11h. Il y avait 1 Sv/h à la surface de l'eau. La fuite sera finalement colmatée le 6 avril et TEPCo a estimé que 520 tonnes ou m3 ont fui en mer.

Lundi 3 décembre, la NRA a mis en ligne des données sur la contamination des sédiments marins dans la zone des 20 km et au-delà. Quand on va vers le sud, il y a des points où les sédiments sont très contaminés. Ce serait dû aux courants côtiers locaux qui vont vers le sud.
Elle a aussi mis en ligne des données sur l'eau de mer dans la zone des 20 km qui montrent une contamination significative le long de la côte. Cela continuerait donc à fuir vers la mer ?

Mardi 4 décembre, TEPCo envisage de mettre un filet en mer de 2 km environ devant sa centrale accidentée pour éviter que les poissons contaminés ne s'échappent. Elle a encore mesuré jusqu'à 15 500 Bq/kg chez un congre pêché dans le port de la centrale. Elle veut aussi draguer les boues du port.
Cette mesure avait déjà été appliquée à Minamata en 1974 suite à la contamination au mercure. Le filet faisait 4,4 km et a été enlevé en 1997 quand la baie a été déclarée "saine". Les pêcheurs poussent TEPCo à faire de même, mais le césium ne se comporte pas comme le mercure, un métal lourd, et se déplace plus facilement.

Mercredi 5 décembre, nouvelles données mises en ligne par la NRA sur la contamination de l'eau de mer dans la zone des 20 km qui montrent toujours une contamination plus élevée près de la côte à proximité de la centrale et qui pourrait être due à des fuites via des infiltrations dans le sol.

Vendredi 7 décembre, Greenpeace Japon a mis en ligne des résultats de mesure sur des poissons prélevés en supermarché. Si la plupart des échantillons ont une contamination inférieure à la limite de détection, quelques spécimens sont contaminés. C'est le cas d'une morue du Pacifique (マダラ) pêchée à Hokkaïdô et achetée à Yokohama : 78 Bq/kg. On n'est pas très loin de la limite de 100 Bq/kg. Une autre morue pêchée à Iwaté et achetée à Fukushima avait 7,5 Bq/kg. Un bar (スズキ) pêché à Chiba et acheté à Yokohama avait une contamination de 14,1 Bq/kg.
Le MEXT vient de publié une nouvelle carte de la contamination de l'eau de mer qui montre que la contamination de l'eau est très faible dans les zones de pêche. Cela n'empêche pas certains poisson de se contaminer via la chaine alimentaire car les sédiments sont très contaminés. A proximité de la centrale de Fukushima, l'eau de mer est toujours beaucoup plus contaminée, comme on peut le voir sur cette nouvelle série de données de la NRA qui ne fait que confirmer les précédentes.

Vendredi 14 décembre, le MEXT a mis en ligne des résultats de mesure sur l'eau de mer à de grandes distances de la centrale de Fukushima qui font apparaître une contamination faible mais toujours présente.

Jeudi 20 décembre, les dernières données mises en ligne par la NRA continuent de mettre en évidence une contamination de l'eau de mer beaucoup plus élevée près de la côte à proximité de la centrale de Fukushima daï-ichi qu'un peu plus loin au large. Ce fuirait donc continuellement.

Vendredi 21 décembre, les dernières données mises en ligne sur le site du MEXT montrent que la contamination de l'eau de mer persiste sur de grandes distances.

Jeudi 27 décembre, nouvelles données sur la contamination des sédiments marins au large de la centrale. C'est toujours très contaminé.

Jeudi 10 janvier, les mesures sur l'eau de mer, mises en ligne sur le site de la NRA, au large de Miyagi, mettent en évidence une contamination qui perdure.

Vendredi 18 janvier, TEPCo a annoncé avoir pêché un poisson (sébaste, ムラソイ) avec une contamination record en césium de 254 000 Bq/kg dans le port de la centralede Fukushima daï-ichi. La compagnie a rappelé sa volonté d'installer des filets pour éviter que les poissons très contaminés n'aillent au large, comme cela avait été fait pendant de longues années à Minamata.
Les données sont ici en japonais. Il y a d'autres poissons très contaminés. Une autre sébaste à 140 000 Bq/kg, etc...

Lundi 21 janvier, encore des mesures sur l'eau de mer qui montrent une contamination près de la côte, à proximité de la centrale, beaucoup plus élevée qu'à quelques kilomètres au large. Les apports en césium continuent.

Vendredi 25 janvier, le problème de l'eau de refroidissement des réacteurs nucléaires, qui se contamine au contact avec les combustibles fondu, est un problème majeur pour TEPCo, car de l'eau souterraine s'infiltre et les stocks s'accumulent. TEPCo ne sait plus où la mettre. Il y a des cuves partout et il n'y a bientôt plus de place sur le site de la centrale.
Il y a actuellement une décontamination très partielle, qui se limite essentiellement au césium. TEPCo avait promis une nouvelle unité de traitement des eaux qui devait retirer 60 éléments différents pour septembre 2012 afin de rejeter l'eau traitée en mer.
Mais la compagnie doit obtenir des autorisations de rejet spécifiques pour cela et les pouvoirs locaux vont s'y opposer. D'autant plus que l'on ne sait rien des performances de la station de traitement envisagée et encore moins pour la station réelle. Le tritium, par exemple, qui est de l'hydrogène radioactif, ne peut pas être retiré. Pour faire face à ce problème, TEPCo envisage de diluer les effluents avant des les rejeter... Mais cela ne changera rien à la quantité totale rejetée !
En attendant, les sédiments marins restent très contaminés sur des centaines de kilomètres. Dans la Baie de Tôkyô, il n'y a qu'un point, ce qui est peu pour conclure, mais la tendance est à la hausse.

Lundi 28 janvier, l'eau de mer à proximité de la centrale est toujours beaucoup plus contaminée qu'au large.

Mercredi 6 février, les dernières données sur la contamination de l'eau de mer continuent à montrer que l'eau est contaminée sur des centaines de kilomètres, jusqu'à Miyagi et que la concentration est plus forte quand on s'approche de la côte et de la centrale.

Mardi 12 février, la NRA a publié des résultats d'analyse du plutonium dans l'eau de mer à proximité de la centrale de Fukushima daï-ichi. C'est TEPCo qui fait les mesures. Il y a bien du plutonium en faible quantité à proximité des réacteurs accidentés. Plus au large, c'est sous la limite de détection. Cela n'empêche par TEPCo de conclure qu'il n'est pas certain que ce soit dû à l'accident.

Lundi 18 février, un loup de mer a été pêché à une dizaine de kilomètres au large de Chôshi, dans la province de Chiba, avec 130 Bq/kg, ce qui est plus que la limite de 100 Bq/kg pour les adultes. C'est la première fois qu'un poisson dépasse la limite à Chiba. Un autre loup de mer avec 60 Bq/kg avait été pêché en décembre 2012, ce qui avait conduit la coopérative de pêche locale à suspendre la commercialisation de cette espèce. Le port de Chôshi est à 200 km de la centrale de Fukushima daï-ichi.

Jeudi 21 février, les sédiments marins prélevés autour de la centrale de Fukushima daï-ichi continuent à être fortement contaminés. Les dernières données publiées sont ici et ici.

Jeudi 28 février, les sédiments marins continuent d'être très contaminés sur des centaines de kilomètres. Il y a aussi du strontium quand il est analysé. Quant à l'eau de mer dans la zone des 20 km, elle est toujours plus contaminée à proximité de la centrale, suggérant des fuites continuent.

Nouveau record battu pour un poisson pêché le 17 février devant le port de la centrale de Fukushima daï-ichi : 510 000 Bq par kilogramme. Il s'agit d'un aïnamé. Ce n'est pas le seul spécimen à être contaminé à plus de 100 000 Bq/kg. Voir la liste en japonais et en anglais. Des statistiques sur toutes les mesures sur des poissons depuis octobre 2012 sont aussi disponibles en anglais. Enfin une analyse des résultats est aussi disponible en anglais.
Pour rappel, la limite est 100 Bq/kg pour la nourriture des adultes. TEPCo a mis un filet autour du port pour empêcher les poissons de partir.

Vendredi 1er mars, TEPCo donne quelques résultats sur la mesure du tritium (hydrogène radioactif) dans l'eau de mer. Elle commence par tout un laius sur l'origine de ce radioélément, de sa faible toxicité etc etc... pour finir avec des concentrations plus faibles que ce que l'ACRO mesure régulièrement dans la Manche du fait des rejets de l'usine Areva La Hague. La compagnie ne serait-elle pas en train de préparer psychologiquement les Japonais aux rejets massifs de l'eau contaminée dont elle ne sait plus que faire ? En effet, son unité de traitement de ces eaux est en cours de test et elle ne retire par le tritium...

Mercredi 6 mars, TEPCo relance l'idée de rejeter en mer l'eau qui s'accumule car elle ne sait plus où mettre les cuves de stockage. Bien entendu, elle prétend purifier l'eau avant, mais elle n'a pas encore mené les tests de sa nouvelle station. Personne ne connaît l'efficacité du processus, ni la contamination résiduelle de l'eau à rejeter. Comme nous l'avons déjà signalé, le tritium ne sera pas retiré : la contamination moyenne actuelle de l'eau est de 1,3 million de becquerels par litre et TEPCo n'est pas autorisée à rejeter une eau contaminée à plus de 60 000 Bq/L.
L'eau contaminée accumulée est un des gros problèmes de la centrale car personne ne sait combien de temps les cuves peuvent tenir alors que l'eau restera radioactive pendant des milliers d'années. On ne sait pas gérer les déchets solides et encore moins les déchets liquides.
Les derniers chiffres officiels sont ici en anglais. Il est question de 76 000 m3 dans les sous-sols des réacteurs 1 à 4. Il y a 40 000 autres mètres cubes ailleurs. A cela s'ajoute l'eau des cuves avec plus de 260 000 m3. Rappelons que le stock augmente de 400 m3 par jour. TEPCo veut atteindre une capacité de stockage de 700 000 m3 d'ici 2015, mais ne sait pas encore où elle va mettre les cuves.
Evidemment, les pêcheurs sont opposés aux rejets alors que la mer reste très contaminée. Les derniers résultats mis en ligne donnent valeur de 13 Bq/L de tritium dans l'eau de mer devant la centrale. C'est la signature que les fuites continuent. La concentration en césium dans l'eau de mer est aussi plus élevée à proximité de la centrale.

Vendredi 8 mars, le MEXT a mis en ligne des résultats d'analyse de la radioactivité de l'eau de mer sur de grandes distances. En certains points, une mesure de la contamination en strontium, très radiotoxique, a aussi faite. Résultats de mai 2012, août 2012 et novembre 2012. On peut noter une baisse de la contamination, qui est cependant très lente.

-> Les mesures disponibles concernent surtout l'eau de mer. Pour les êtres vivant dans la mer, il faut multiplier ces valeurs par un facteur de concentration. Quelques valeurs de facteurs de concentration sont données ici. Ce modèle basé sur la concentration directement via l'eau de mer ne marche pas bien qu'il soit utilisé partout. Une partie des poissons est contaminée via la chaine alimentaire à partir des sédiments marins.
-> Les limites radiologiques pour les produits alimentaires et l'eau de boisson fixées par le gouvernement japonais sont disponibles ici.
-> Les données de mesure officielles du MEXT sont ici et ici en anglais.
-> Simulation de la dispersion de la pollution radioactive dans le Pacifique par JAMSTEC : ici en anglais.

Impact sur la faune et la flore

Vendredi 23 mars 2012, un nid d'hirondelles, avec une contamination en césium de 1,4 million de becquerels par kilo, a été trouvé à Okuma dans la province de Fukushima. Ces nids sont faits avec de la boue et végétaux.

Lundi 14 mai, une contamination élevée a été détectée chez les rats des environs de la centrale de Fukushima : 3 100 Bq/kg en césium à Kawauchi, à 30 km de la centrale, ou 790 Bq/kg à Kita-Ibaraki, à 70 km.

Jeudi 12 juillet, même s'il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives sur l'impact de la pollution radioactive à Fukushima, une première étude montre une baisse du nombre d'oiseaux et de certains insectes (papillons, cigales) dans les zones les plus contaminées. Le nombre de bourdons, libellules et sauterelles ne semble pas affecté pour le moment et le nombre d'araignées est en hausse. Un des auteurs prédit que ces espèces vont aussi diminuer dans l'avenir, comme cela a été le cas autour de Tchernobyl (il n'y a pas de cigales à Tchernobyl).
Les populations animales des petits mammifères, reptiles et amphibiens ont aussi fortement diminué dans les zones très contaminées de Tchernobyl : en certain lieu peu contaminés de la zone interdite, il y a eu une augmentation, mais dans les zones très contaminées, la baisse est flagrante. Il est donc faux, s'insurge un des auteurs, de qualifier la zone interdite de réserve naturelle.

Samedi 11 août, une étude parue dans la revue scientifique Nature montre que les papillons ont subi des dommages physiologiques et génétiques dus aux retombées radioactives. Les spécimens prélevés en mai 2011 montraient des anomalies légères. Ceux prélevés en septembre 2011, des anomalies sévères.
Des papillons témoins en provenance d'une région non contaminée ont été exposés à de faibles doses d'irradiation et de contamination. Les mêmes anomalies sont apparues. Les auteurs en concluent que c'est bien la radioactivité qui en est à l'origine.
Cette étude est très controversée et critiquée sur la blogosphère. D'autres études sur ces mêmes papillons auraient mis en évidence des effets similaires lors du déplacement des papillons vers des régions au climat moins chaud.

Jeudi 4 octobre, les études sur la faune et la flore des zones contaminées de Fukushima sont nombreuses. Il faut dire que l'on ne connait pas grand chose sur l'impact de la radioactivité sur les écosystèmes. Les macaques japonais capturés à Fukushima avaient entre 10 000 et 25 000 Bq/kg de césium dans le corps peu de temps après le déclenchement de la catastrophe. Puis, leur contamination a baissé 500 - 1 500 Bq/kg en juin 2011 pour remonter à plus de 2 000 Bq/kg de l'hiver au printemps. Comme ils sont proches de l'homme, étudier l'impact des radiations est utile. Il faudrait les suivre pendant une vingtaine d'années.
Quelles espèces choisir ? Quel effet regarder ? Comment savoir si c'est dû aux radiations ou non ? Les difficultés sont nombreuses pour ce genre d'études.
La CIPR a désigné 12 espèces prioritaires. Parmi elles, il y a les grenouilles, truites, abeilles, crabes, vers de terre, pins et les herbes sauvages.

Lundi 8 octobre (férié au Japon), l'IRSN a mis en ligne une note relative à la publication relative aux papillons de Fukushima qui ont muté rapidement et qui a fait beaucoup de bruits dans les médias.

Jeudi 15 novembre, une grande partie des forêts japonaises est constituée d'arbres qui restent verts toute l'année, comme des cyprès ou des cèdres. Ils mettent plusieurs années à renouveler leurs aiguilles et une partie du césium est encore stockée dans les arbres. Il ne sert à rien d'essayer de décontaminer les sols forrestiers maintenant, cela va se recontaminer. De plus, si l'on retire le couvert des sols forrestiers, on tue la forêt.
Une équipe de l'université de Tsukuba, au Japon, a montré que 6 mois après les rejets massifs, 60% de la radioactivité est restée piégée dans les arbres. (Article en accès payant, grrr).
Les arbres à proximité des maisons sont encore irradiants, comme on peut le voir dans le reportage de la NHK, déjà mentionné.
A long terme, la contamination va s'enfoncer dans le sol où elle sera partiellement capturée par les racines et va remonter dans les arbres, comme on peut le voir à Tchernobyl. Les arbres seront moins contaminés qu'avec des dépôts directs, mais cela va durer longtemps.
Rappelons que les forêts couvrent 70% de la surface de la province de Fukushima.

Lundi 10 décembre, le ministère de la santé a mis en ligne des résultats de mesure sur la contamination des animaux sauvages. C'est ici en japonais. Une traduction en anglais est disponible sur un autre site. Ce sont les sangliers qui sont toujours les plus contaminés, jusqu'à 1 900 Bq/kg. Mais la viande de faisan, d'ours ou de lièvre dépasse aussi la limite de 100 Bq/kg.

Samedi 26 janvier, une étude sur les vaches abandonnées dans la zone évacuée a consisté à mesurer la concentration en césium dans différents organes. Cela permet de comprendre comment le césium sur distribue dans l'organisme.
Cette étude montre aussi que les foetus et les veaux sont plus contaminés que la mère. Pour les foetus, la concentration en césium est 20% plus élevée que dans les organes correspondants de la mère (facteur de 1,19). Les chercheurs ont aussi trouvé des veaux après avant l'accident et leur mère. Dans ce cas, la concentration en césium est 50% plus élevée chez le veau que dans les organes correspondants de la mère (facteur 1,51).

Jeudi 7 février, le MEXT a mis en ligne des résultats d'analyse de la radioactivité sur des aiguilles de pin qui font apparaître une contamination très élevée par endroit. Comme ses aiguilles ont un cycle de vie de trois ans, elles ne sont pas encore toutes tombées sur le sol. La 'décontamination' des sols forrestiers devra être recommencée... Le problème se pose aussi avec d'autres essences très répandues au Japon comme les cèdres (sugi).

Dimanche 3 mars, selon une étude menée par l'université de Hokkaïdô et l'université de Tôkyô pour l'agriculture et la technologie, plus les animaux vivant autour de Fukushima sont haut placés dans la chaîne alimentaire, plus ils sont contaminés. L'étude mentionne 6 700 Bq de césium 137 dans une grenouille de Nihonmatsu à 40 km de la centrale, ou 2 843 Bq de césium 137 dans un crabe d'eau douce.

-> Lire notre article sur l'impact de la radioactivité expliqué aux enfants.
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Evacuation ou vie dans les territoires contaminés


Le 11 mars 2012, la zone des 20 km autour de la centrale nucléaire de Fukushima daï-ichi est toujours fermée. Il faut un laisser-passer pour y entrer ou passer à pied par des petits chemins. Environ 80 000 personnes y habitaient. Depuis la fin de la phase d'urgence en décembre 2011, les autorités souhaitent pouvoir laisser rentrer les populations dans les zones pas trop contaminées, après avoir réparé ce qui a été endommagé par le séisme et le tsunami.

D'autres zones ont été évacuées à cause de la forte contamination des sols. Il y a ainsi une bande vers le Nord-Ouest jusqu'à une cinquantaine de kilomètres de la centrale. Le critère d'évacuation est basé sur la seule irradiation externe qui ne doit pas dépasser 20 mSv/an, ce qui correspond à la limite des travailleurs du nucléaire en France. A cela s'ajoutent des points chauds évacués jusqu'à 80 km.

De nombreuses personnes sont aussi parties par elles-mêmes. Le nombre total de personnes évacuées est estimé à 150 000 environ.

Pour le retour des populations dans le rayon de 20 km, le nouveau zonage est  :
-    les zones où l’exposition externe peut dépasser 50 mSv sur un an : les autorités ne savent pas quand un retour sera possible ;
-    les zones où l’exposition externe peut entraîner une dose annuelle comprise en 20 et 50 mSv par an : les autorités comptent sur la décontamination pour permettre aux populations de rentrer d’ici quelques années ;
-    les zones où l’exposition externe entraîne une dose inférieure à 20 mSv par an : les autorités s’engagent à y effectuer les travaux nécessaires pour permettre un retour rapide. En effet, les dégâts du séisme et du tsunami n’ont pas pu être réparés dans cette zone.

Il y a en tout 260 000 personnes dans des logements provisoires, dont 110 000 dans des préfabriqués.

Les Amis de la Terre du Japon ont mis en ligne un rapport en anglais présentant les efforts des citoyens japonais pour la reconnaissance d'un droit à l'exil en cas de vie dans les territoires contaminés par la catastrophe de Fukushima.

Mars 2012 [afficher/cacher]

Avril - Mai 2012 [afficher/cacher]

Juin - Août 2012 [afficher/cacher]

Septembre - Octobre 2012 [afficher/cacher]

Mardi 27 novembre, effets colatéraux de la fermeture de la zone des 20 km autour de la centrale nucléaire de Fukushima : la route nationale côtière est fermée entre Tomioka et Namié. Cela a provoqué une augmentation du traffic sur les nationales qui passent plus au centre du pays et les routes secondaires qui sont toutes étroites par endroit à cause des montagnes. Les riverains n'en peuvent plus et sont inquiets pour la sécurité routière. Les autoroutes ont été gratuites pendant un temps dans la région, mais ce n'est plus le cas et de nombreux poids-lourds encombrent ces routes.

Mercredi 26 décembre, le nouveau gouvernement conservateur a été dévoilé. Le ministre en charge de l'environnement et de la catastrophe est Nobuteru Ishihara, le fils aîné de l'ancien gouverneur de Tôkyô, très conservateur et nationaliste. Au début de la catastrophe, il voulait interdire l'utilisation des compteurs Geiger par les citoyens sous prétexte qu'ils n'étaient pas fiables. Il parle d'"hystérie de masse" à propos des manifestations anti-nucléaire... Bref, une très mauvaise nouvelle pour les populations qui continuent au quotidien de souffrir des conséquences de la catastrophe nucléaire.

Vendredi 28 décembre, la NRA a adopté de nouvelles règles pour déclencher une évacuation en cas d'accident :
- au-delà de 5 km, les habitants devront évacuer rapidement si le débit de dose dépasse 500 microsieverts par heure. C'est la moitié de la valeur recommandée par l'AIEA.
- des restrictions sur la nourriture doivent être imposées dès que le débit de dose dépasse 0,5 microsievert par heure. Là encore, c'est la moitié de la valeur recommandée par l'AIEA.
- une évacuation temporaire sera demandée dans les zones où le débit de dose dépasse 20 microsieverts par heure. L'AIEA recommande 100 microsieverts par heure.
- dans le rayon de 5 km, les habitants devront se préparer à évacuer s'il y a une panne de courant de plus de 5 minutes ou si le refroidissement ne peut plus être contrôlé depuis la salle de contrôle.

Lundi 7 janvier, selon un article paru dans Playboy (ce type de magazine est parfois à l'origine de scoops au Japon), les autorités japonaises n'auraient pas utilisé les données de mesure de l'armée américaine au tout début de la catastrophe car elles n'auraient pas reconnu le format dans lequel elles étaient transmises. Il s'agissait du format GIS (Geographic Information System) qui permet de localiser les données et leur évolution temporelle sur une carte. Cela rend la lecture rapide et immédiate quand on a le logiciel ad-hoc. Ces données auraient pourtant aidé à mieux protéger les populations.

Mercredi 9 janvier, le gouvernement devrait allouer 12 milliards de yens (100 millions d'euros) supplémentaires pour renforcer les hôpitaux, hospices et écoles dans un rayon de 5 km autour des centrales nucléaires. Des dosimètres y seront aussi installés. Les portes et les fenêtres devront être étanches, et la ventilation dotée de filtres. Suivant les nouvelles règles de sûreté en préparation, les habitants dans un rayon de 5 km doivent être évacués, mais pour les personnes fragiles qui ne peuvent se déplacer par elles-mêmes, un confinement temporaire dans un bâtiment renforcé est envisagé.
L'évacuation d'urgence de patients alités avaient entraîné de nombreux décès en mars 2011.

Dimanche 13 janvier, la NRA a prévu d'évacuer tous les habitants dans un rayon de 5 km en cas de problème dans une centrale nucléaire. Mais cela n'est pas forcément faisable. Il est donc prévu de renforcer le confinement pour les personnes qui ne peuvent pas déplacer seules (école, hôpitaux, hospices...). Pour certains sites, où la centrale est sur une péninsule étroite, ce n'est pas suffisant. Evacuer peut signifier s'approcher de la centrale avant de fuir pour certaines personnes. C'est le cas, en particulier à Ôï, la seule centrale en fonctionnement (voir la carte). 5 provinces sont concernées (Miyagi, Shizuoka, Fukui, Ehimé et Saga). La NRA va donc aussi reforcer les mesures de confinement de gymnases qui pourraient être transformés en centre d'accueil. 50 lieux d'accueil sont prévus.

Lundi 28 janvier, un habitant de Fukushima a conçu un dosimètre qui parle pour les aveugles. Il en a déjà vendu 350 depuis janvier 2012. Le prix est passé de 50 000 yens (420 euros) à 38 000 yens (310 euros) ce mois-ci.

La population de la province de Fukushima continue de baisser : il y a eu 13 843 départs de plus que d'arrivées en 2012. C'était 17 000 en 2011. En revanche, le nombre d'habitants de la province voisine de Miyagi, fortement touchée par le tsunami, est en hausse : plus 6 069 habitants en 2012 alors que c'était moins 6 402 en 2011. Alors qu'à Iwaté, aussi touchée par le tsunami, la population a aussi baissée de 2 385 personnes en 2012, contre plus de 3 000 en 2011, l'augmentation de Miyagi est expliquée l'arrivée de réfugiés de Fukushima.

Le quotidien Asahi reprend une série "dans le piège de Prométhée" consacrée, cette fois-ci à l'attitude des Etats-Unis durant les premiers jours de la crise. Les autorités américaines n'étaient pas satisfaites de la façon dont le gouvernement japonais laissait TEPCo gérer seule la crise.
Une de leurs inquiétudes concernait la piscine du réacteur n°4, la plus chargée. Le 15 mars 2011, de la radioactivité anormale a été détectée à la base navale américaine de Yokosuka (Kanagawa), située au Sud de Tôkyô et Yokohama, à 300 km de la centrale de Fukushima daï-ichi. Les femmes et les enfants sur la base ont dû évacuer. A suivre...

Mercredi 30 janvier, l'Asahi continue son nouveau feuilleton 'dans le piège de Prométhée' pour montrer la grande différence d'appréciation de la situation à la centrale entre les autorités américaines et japonaises. Le 16 mars, alors que TEPCo voulait abandonner la centrale, s'est tenue une visio-conférence entre le département d'Etat, la défense, l'autorité de sûreté américaine et l'ambassade à Tôkyô à propos de la sécurité des citoyens et soldats américains au Japon. L'inquiétude principale était la piscine du réacteur n°4 qui aurait pu contaminer massivement une vaste zone allant jusqu'à Tôkyô. Il fallait donc se préparer à évacuer un grand nombre de citoyens américains tant que c'était encore possible.

Vendredi 1er février, l'Asahi continue son feuilleton sur la position américaine au début de la catastrophe. Avec les bases militaires, il y a environ 90 000 citoyens américains qui vivent à Tôkyô et ses environs. Les évacuer tous signifierait une situation sans l'armée US au Japon, avec des conséquences géopolitiques fortes. Mais, si la situation s'aggravait soudainement, comme les autorités américaines le craignaient, il ne serait pas possible d'évacuer rapidement tant de monde.
Une simulation numérique effectuée le 16 mars a montré que Tôkyô serait relativement épargnée, même avec des rejets massifs. Il a donc été décidé de demander aux citoyens américains d'évacuer dans un rayon de 80 km autour de la centrale, contre 20 km pour les autorités japonaises et de permettre aux familles des fonctionnaires américains en poste au Japon de quitter le pays.

Vendredi 8 février, 350 personnes, qui ont dû évacuer suite à la catastrophe nucléaire, vont porter plainte contre TEPCo et le gouvernement le 11 mars prochain, jour du deuxième anniversaire du déclenchement.

Jeudi 14 février, un homme de 49 qui s'était réfugié seul à Tôkyô après la catastrophe de Fukushima a été retrouvé mort dans son appartement, un mois après son décès. C'était un évacué volontaire de Kôriyama. Officiellement, il y a 316 353 évacués au 17 janvier 2013. La moitié environ sont partis à cause de la radioactivité.
Les autorités se font du soucis pour le risque d'isolement auquel font face certains d'entre eux.

Dimanche 17 février, le ministère de l'environnement a rendu publiques des statistiques sur la 'décontamination' des habitations et des écoles en dehors de la province de Fukushima. Sept provinces sont concernées : Iwaté, Miyagi, Ibaraki, Tochigi, Gunma, Saïtama et Chiba et 58 municipalités (de la taille d'une communauté d'agglo en France). Fin décembre 2012, 85% des écoles et crèches ont été 'décontaminées', mais seulement 23% des 103 000 habitations. Ce dernier chiffre n'a quasiment pas évolué depuis août 2012 à cause du nombre croissant d'habitations concernées et de l'opposition des propriétaires.

Lundi 4 mars, les autorités taxent les indemnitées reçues par les personnes forcées à évacuer comme si c'était des salaires. Pour les agriculteurs ou d'autres professions, cela change tout : les frais étaient déduits des produits de la vente et les impôts faibles si les bénéfices étaient faibles. Les indemnités, qui compensent les invendus, sont considérées comme des salaires et entièrement taxés, sans prendre en compte les dépenses de ceux qui ont continué à cultiver par exemple. Et les impôts ont augmenté drastiquement, ce qui provoque de la colère. C'est la même chose dans le tourisme, par exemple.

Vendredi 8 mars, selon une étude 41% des 125 policiers engagés dans l'évacuation des habitants vivant à proximité de la centrale accidentée ont envisagé d'abandonner leur travail par crainte des radiations ou pour protéger les leurs. 68% ont eu peur de mourir. Mais aucun n'a abandonné et ils ont tous rempli leur mission. 91% mentionnent la solidarité avec les collègues pour justifier leur choix et 85% parlent de sens des responsabilités ou de fierté.

Samedi 9 mars, l'Asahi consacre un nouveau feuilleton de son excellente série, "dans le piège de Prométhée", à l'exode des habitants de Futaba et au rôle de son maire. Le feuilleton complet est en ligne ici en anglais.
Le village a subit les trois désastres : séisme, tsunami et nucléaire. Quand l'ordre d'évacuer a été annoncé à la télévision, le maire a dû chercher un lieu d'accueil. Il a appelé le maire de Kawamata qui a accepté d'accueillir les 7 000 habitants de Futaba, même si cela représentait la moitié de la population de sa propre commune. Sur place, ils ont bénéficié du dévouement de la population locale. Mais, même située à 45 km de la centrale, la ville de Kawamata a aussi été fortement exposée aux retombées radioactives.
Le 18 mars, il y avait 2 000 réfugiés de Futaba à Kawamata quand le maire a décidé de repartir plus loin, dans la province de Saïtama, à côté de Tôkyô, après avoir envisagé d'aller à Kashiwazaki, dans la province de Niigata où il y a l'autre centrale nucléaire de TEPCo. Tous n'ont pas accepté de partir si loin, dans le Saitama Super Arena qui pouvait accueillir tout le monde en un seul lieu.
40 bus envoyés par les autorités de Saïtama et des véhicules privés ont emmené 1 200 personnes vers le nouveau refuge. Comment prévenir les autres habitants de Futaba qui avaient trouvé refuge ailleurs qu'à Kawamata ?
Futaba est la seule municipalité à avoir déménagé toute son administration et une partie de sa population en dehors de la province de Fukushima. Mais, comme il n'était pas possible de rester dans le stade de Saïtama, un troisième refuge a été trouvé, fin mars, 30 km plus loin, dans un lycée désaffecté de Kazo qui a hébergé jusqu'à 1 300 personnes. Les conditions y étaient plus confortables.
Mais comment gérer les habitants de Futaba qui sont restés à Fukushima depuis Saïtama ? De nombreuses voix se sont levées pour réclamer un retour à Fukushima. Fin juin 2011, le nombre de réfugiés dans le lycée était de 950 personnes. Certains avaient trouvé à se reloger, d'autres étaient rentrés à Fukushima. A cette même époque, ils étaient 2 900 habitants de Futaba à s'être réfugiés en différents lieux de Fukushima.
Il y avait une opposition entre certains conseillers municipaux qui voulaient aller s'établir à Fukushima et le maire qui voulait rester à Kazo en attendant que la situation à la centrale se stabilise. Au contraire, le maire a même appelé ses autres administrés à le rejoindre dans la banlieue de Tôkyô car les niveaux de radiation sont trop élevés à Fukushima. Cette remarque lui a valu de nombreuses critiques. Issu du "village nucléaire", ayant bénéficié, en tant qu'entrepreneur, puis en tant que municipalité du nucléaire, il a changé d'avis et n'a pas accepté la limite d'évacuation fixée par le gouvernement japonais à 20 mSv/an. Mais pour d'autres réfugiés, Futaba a bénéficié d'un traitement de faveur à Saïtama car la ville héberge la centrale de Fukushima daï-ichi et le maire a été un fervent défenseur de l'industrie nucléaire. Il s'est aussi fermement opposé à l'installation dans sa commune d'un centre d'entreposage des déchets radioactifs issus de la "décontamination".
La décision sera finalement prise, en octobre 2012, de déplacer les services municipaux à Iwaki dans la province de Fukushima.
Le maire a démissionné suite à une motion de défiance votée par le conseil municipal. Des élections ont eu lieu le 3 février dernier et le nouveau maire sera désigné le 10 mars 2013. Il y a toujours 140 réfugiés dans le lycée désaffecté de Kazo.

-> Des photos de la zone d'exclusion sont disponibles ici.

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"Décontamination" et déchets radioactifs


Décontamination et retour des habitants

Les autorités japonaises pensent pouvoir décontaminer de larges portions du territoire. Le gouvernement va prendre en charge la décontamination dans la zone d'exclusion en commençant par les zones où l’exposition externe peut conduire à une dose annuelle comprise entre 10 et 20 millisieverts par an avec comme objectif de passer sous la barre des 10 mSv/an. Pour les lieux accueillant des enfants, c’est la valeur de référence de 5 mSv/an qui est visée.

Pour toutes les autres zones où la contamination des sols peut entraîner une dose annuelle supérieure à 1 mSv et qui n’ont pas été évacuées, le ministère de l’environnement a publié une ordonnance  le 14 décembre 2011 pour les décontaminer. Il revient aux municipalités de proposer un plan et le gouvernement financera. Plus de 100 municipalités sont concernées. Le gouvernement s’est aussi engagé à prendre à sa charge tous les déchets radioactifs issus de ces opérations qui présentent une contamination en césium supérieure à 8 000 Bq/kg.

Les premières expériences ne permettent pas d'être optimiste. Ce sont trois grosses compagnies de BTP qui ont emporté les premiers marchés de décontamination alors qu’elles n’ont aucune compétence particulière. Dans les faits, l'essentiel du travail est effectué par des sous-traitants qui embauchent des journaliers. Les habitants d'Iitaté ont commencé à décontaminer par eux-mêmes avec l'aide d'universitaires. Leur conclusion est qu'il faut commencer par décontaminer les forêts et montagnes avoisinantes, autrement il faut tout recommencer régulièrement.

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Mardi 4 décembre, si vous êtes allé au Japon, vous connaissez le rôle joué par les 'combini' ou "convenient stores", ouverts 24h/24 7j/7, que l'on trouve à chaque coin de rue en ville et dans des coins très reculés à la campagne. Un tel magasin va ouvrir à Kawauchi, à 20 km de la centrale. Il va offrir plus de produits frais qu'habituellement pour faire face à la demande.

Le ministère de l'environnement a présenté un bilan de la 'décontamination' conduite par les entreprises qu'il finance dans 58 municipalités de 7 provinces. 69% des écoles et crèches ont été traitées, 51% des routes, 38% des parc et des terrains de jeu et seulement 18% des 100 000 habitations.

Lundi 10 décembre, c'est maintenant officiel, presque toute la commune d'Ôkuma est déclarée en zone de "retour difficile", litote pour dire zone d'exclusion. 11 000 résidents sont concernés. L'accès a été barricadé et les travaux de "décontamination" vont débuter dans les 4% de la commune où le gouvernement espère permettre un retour.

Vendredi 14 décembre, 118 points chauds, qui avaient entraîné l'évacuation de 129 foyers, ont été 'décontaminés'. La dose annuelle pour les habitants y est passée sous la barre des 20 mSv, ce qui autorise un retour selon les autorités. Mais cette limite est trop haute et pas tenable à long terme. Les habitants vont-ils rentrer ?
Sur ces 118 points chauds, 117 étaient à Daté et un à Kawauchi. La dose la plus forte est encore de 12,6 mSv/an à Daté et de 7,8 mSv/an à Kawauchi. Il y a encore 153 foyers désignés comme points chauds à Minami-Sôma.

Mardi 18 décembre, le bureau de poste de Nimaibashi dans la commune d'Iitaté a rouvert. C'est le premier à rouvrir dans les zones évacuées. Il est dans une zone où le retour n'est pas encore possible mais où les habitants sont autorisés à venir durant la journée. La décontamination est terminée dans les environs de la poste, mais la presse ne donne pas les niveaux de dose.
Une usine n'a jamais fermé dans ce village.

Dimanche 30 décembre, dans les zones évacuées reclassifiées en zones de préparation au retour, les habitants sont autorisés à s'y rendre durant la journée, mais pas à dormir sur place. Pour le nouvel an, la restriction a été levée, et les habitants sont autorisés à dormir jusqu'à 5 nuits chez eux, à compter du samedi 29 décembre. Un total de 525 résidents (221 de Minamisôma, 236 d'Iitaté, 16 de Kawauchi et 52 de Tamura) se sont inscrits selon le gouvernement. C'est moins de 7% de ceux qui en avaient la possibilité.
La municipalité de Naraha a refusé le retour des habitants pour le Nouvel an, car les travaux de décontamination et de rétablissement des infrastructures n'y sont pas assez avancés. Il n'y a toujours pas d'égouts et la municipalité n'est pas prête à faire face à une catastrophe naturelle ou à de la criminalité. Il en est de même pour une partie de Minamisôma. Seuls les habitants du quartier de Haramachi sont autorisés à rentrer pour les fêtes. Ailleurs, les égouts ne sont pas rétablis non plus.
Toutes les personnes qui rentrent devront porter un dosimètre durant tout le séjour.

Vendredi 4 janvier, l'Asahi a enquêté sur la 'décontamination' et a découvert de nombreuses malversations. Il y consacre trois articles en anglais (un, deux, trois). Des déchets contaminés (terre, feuilles...) ont été vidés dans des rivières, de l'eau issue des appareils de nettoyage à haute pression, non collectée... Souvent, ce sont les chefs qui ont encouragé les ouvriers à ne pas respecter les règles.
Le gouvernement a déjà consacré 650 milliards de yens (5,7 milliards d'euros) à la 'décontamination' d'une petite partie des zones les plus contaminées. Les zones moins contaminées sont à la charge des pouvoirs locaux. Sur les 11 communes concernées par le programme gouvernemental, les travaux ont commencé dans 4 d'entre elles. Il s'agit d'enlever les substances contaminées jusqu'à 20 m autour des bâtiments, habitations, routes...
Ce sont les majors du BTP qui ont remporté les marchés et qui sous-traitent à des petites compagnies, qui souvent, sous-traitent elles-mêmes. Aucune de ces compagnies n'avait d'expérience dans la décontamination. A Naraha, par exemple, le contrat entre le gouvernement et le consortium qui inclut Maeda Corp. et Dai Nippon Construction est de 18,8 milliards de yens (165 millions d'euros). A Tamura, c'est Kajima Corporation, la plus grande compagnie de BTP, qui a remporté le marché. C'est elle qui a construit les bâtiments réacteur 1 à 6 de Fukushima daï-ichi...
Le cahier des charges stipule clairement que les entreprises doivent collecter les matériaux contaminés et ne pas les disperser dans la nature. Les toits et les murs doivent être nettoyés à la main. L'eau sous pression n'est autorisée que pour les gouttières et doit être collectée.
Du 11 au 18 décembre, 4 journalistes du quotidien Asahi sont allés enquêter sur le terrain. Ils ont passé 130 heures à observer. Sur 11 sites, situés à Naraha, Iitaté et Tamura, les travailleurs rejetaient dans la nature les feuilles, la terre et l'eau. Les journalistes ont pris des photos. Les interviews d'une vingtaine de travailleurs a révélé qu'ils ne faisaient que suivre les instructions de leurs employeurs, sous le prétexte qu'ils ne pourront jamais finir s'ils respectent scrupuleusement les règles. L'Asahi a aussi enregistré le témoignage d'un contre-maître qui a ordonné de rejeter les herbes coupées sur le bas-côté de la route. A Tamura, c'était des feuilles et de la terre dans la rivière.
Il est aussi difficile d'évaluer le bilan de la 'décontamination', les mesures de débit de dose avant et après étant très limitées. Les travaux étant faits en priorité dans la zone où il y a des mesures de faites et négligés ailleurs.
Un des ouvriers, âgé d'un vingtaine d'année, était choqué par ces pratiques. Employé tout au bout d'une chaine de sous-traitance, il n'a jamais été entendu par les personnes au dessus de lui. Il a aussi informé le ministère de l'environnement des pratiques. Il a conduit les reporters du Asahi dans une zone forestière à une vingtaine de mètres d'une route de Naraha, à 15 km de la centrale de Fukushima daï-ichi. C'est là qu'il a rejeté toute la végétation qu'il a collectée au lieu de la mettre dans de grands sacs (big bags). La zone fait 50 m sur 1 m environ il y a une épaisseur qui peut atteindre 1,5 m.
La zone à 'décontaminer', sur 20 m de part et d'autre de la route, était marquée par un ruban coloré. Le chef de chantier a dit à la trentaine de personnes engagées dans les travaux de rejeter au-delà tout ce qui ne rentrait pas dans les sacs. Ses propos ont été enregistrés par l'ouvrier en question.
Un autre, âgé de 43 ans, a amené les reporters du Asahi au bord d'une rivière où 3 m3 de débris végétaux ont été rejetés à Tamura.
Le quotidien a aussi pu filmer une telle pratique à Tamura, à 17 km de la centrale. Tout ce qui a été collecté a été rejeté dans la rivière. A Iitaté, le parking de la poste était nettoyé au jet à haute pression et l'eau s'écoulait dans le caniveau pour finir dans la rivière. Un superviseur de Taisei Corp., la major qui a remporté le marché local, était présent. Le débit de dose près du caniveau était de 0,8 microsievert par heure avant les travaux et est monté entre 1,9 et 2,9 microsieverts par heure au niveau de l'eau de nettoyage.
L'Asahi présente de nombreux autres exemples : à Naraha, un balcon était nettoyé au jet sous pression sans collecte de l'eau contaminée. Interrogée, la personne en charge du chantier a expliqué qu'il n'est pas suffisant d'essuyer et qu'il faut tout passer au jet en laissant l'eau s'écouler. Dans certaines maisons, le débit de dose était plus élevé après la 'décontamination'.
La façon dont le gouvernement s'y est pris en donnant les chantiers au majeurs du BTP est très criticable. Il aurait mieux fait de soutenir les initiatives locales, ce qui aurait favorisé l'économie locale qui est sinistrée et aurait garanti la qualité une meilleure des travaux s'ils sont faits par les personnes qui vont en bénéficier.

Samedi 5 janvier, l'Asahi prétend que le ministère de l'environnement n'a jamais pris au sérieux les nombreuses plaintes qu'il a reçues à propos de la 'décontamination' baclée effectuée à Fukushima et des pratiques illégales de rejet des déchets engendrés dans la nature. Et elles étaient nombreuses. Il n'a même pas fait l'effort de les compiler.
Un fonctionnaire de ce ministère explique sans vergogne : "comme nous avions de nombreux coups de fil, nous ne pouvions pas tout enregistrer". Le bureau local, installé à Fukushima de ce ministère a rappelé les règles aux compagnies, sans vérifier qu'elles étaient bien appliquées. Il n'a jamais transmis l'information à Tôkyô.
Un ouvrier qui a prévenu le bureau local a expliqué que rien n'avait changé pendant un mois. Il a donc envoyé un document écrit, sans plus d'effet.
Une fois encore, c'est quand le scandale éclate dans les médias que le ministère annonce une enquête.
De son côté, le Maïnichi a aussi contacté des travailleurs impliqués dans la 'décontamination' qui confirment que le rejet dans la nature de ce qu'ils ont collecté, à savoir les déchets organiques contaminés, la terre et l'eau, est une pratique ordinaire. Et d'ajouter que c'est dû à une manque de place d'entreposage et qu'il n'y a pas d'autre solution. L'herbe coupée n'est, parfois, même par ramassée et laissée sur place. En conséquence, la 'décontamination' ne sert à rien et ne fait pas baisser les niveaux de débit de dose. Quant à l'eau, elle n'est collectée que dans les chantiers modèles, en présence des représentants du ministère ou la presse. Autrement, elle est systématiquement rejetée dans l'environnement.
Bref, il s'agit d'un véritable gaspillage de l'argent public qui bénéficie à quelques compagnies. Surtout en travaillant ainsi, c'est un chantier sans fin, peu importe la quantité de fonds injectés. Le gouvernement, qui a promis un retour aux habitants, ne peut revenir en arrière, même si les populations ne sont pas dupes.
Mais même en travaillant correctement, il n'y a pas de place pour entreposer puis stocker toute les déchets générés. La pluie, le vent recontaminent de nombreuses zones. Le rayonnement gamma émis par les radioéléments rebondit sur les molécules d'air (effet de ciel) et irradie sur de grandes distances. L'effet est encore plus marqué dans les zones encaissées, les vallées, où la contamination des flancs de la montagne irradie le fond. Décontaminer sur 20 m ne suffit pas.
Telle est la triste réalité des zones contaminées. Il serait temps d'accepter honnêtemnt les faits et d'engager des discussions avec les habitants évacués pour définir démocratiquement l'avenir de ces vastes territoires.

Le maire de Futaba, commune proche de la centrale de Fukushima daï-ichi, a déclaré que les habitants ne devaient pas espérer rentrer avant 30 ans. Pour lui, c'est une durée réaliste. Il est optimiste ! Le césium 134, qui a une demi-vie de 2 ans aura presque disparu. Il représente 50% de la contamination en césium des premiers mois. Quant au césium 137, qui a une demi-vie de 30 ans justement, il aura été divisé par deux. Au final, la contamination en césium aura été divisée par quatre seulement en 30 ans. Une partie partira par le lessivage, mais la contamination ne sera pas divisée par des grands nombres.
Actuellement, 75% de la population de Futaba est originaire de zones où la dose dépasse 50 mSv/an. Et le maire d'annoncer que le retour ne sera possible que si la dose passe sous les 1 mSv/an. Il faudra plus de 30 ans pour cela.

Lundi 7 janvier, l'Asahi continue avec le scandale de la décontamination : selon de nouveaux témoignages, la pratique de rejeter les déchets dans la nature existe depuis le début, même lors des chantiers tests, sauf quand les officiels étaient présents.
Le ministère de l'environnement a lancé une enquête. Les ouvriers qui sont réunis dans une association de défense (Hibakurodo-wo Kangaeru Network, réseau de réflexion sur le travail avec exposition à la radioactivité) veulent en profiter pour faire remonter aussi le problème de la prime de risque qui est pompée par les intermédiaires et n'arrive pas toujours dans la poche de ceux qui font le travail et son réellement exposés.

Mardi 8 janvier, le New-York Times a aussi enquêté sur les malversations lors des opérations de 'décontamination', contrairement à la presse française, étonnamment muette sur ce scandale. Plusieurs compagnies locales ont développé des technologies plus efficaces pour 'décontaminer', mais elles n'ont été retenues. Ce sont les compagnies du BTP, qui utilisent balais, pelles... et huile de coude qui empochent l'argent des ces contrats lucratifs, sous prétexte qu'elles sont moins chères. Mais, avec quel résultat ! Les compagnies étrangères ont toutes été écartées aussi.
Le gouvernement japonais a invité 32 compagnies américaines pour solliciter leur avis et connaître leur savoir-faire. 6 mois plus tard, aucune n'a été retenue pour participer à la 'décontamination'. Pourtant, les Etats-Unis, avec leurs nombreux sites pollués par le nucléaire militaire, ont une longueur d'avance. Les excuses avancées par Hidehiko Nishiyama, un officiel du ministère de l'environnement japonais en charge de la décontamination, sont édifiantes : "Même si une méthode marche à l'étranger, le sol japonais est différent, par exemple. [...] Et si nous avons des étrangers qui rodent dans la région, cela pourrait effrayer les vieilles grands-mères et les vieux grands-pères ici". Plus que les radiations ????
Quant à la presse japonaise, elle continue à lister les malversations. Et le ministère de l'environnement a reconnu que deux compagnies ont laissé s'écouler dans le caniveau l'eau utilisée pour la 'décontamination' à Iitaté et Naraha.
L'Asahi précise que les compagnies respectent les règles en ce moment et que certaines d'entre elles ont demandé aux intervenants de ne pas parler à la presse. Quant aux ouvriers, ils pensent que cela ne finira jamais. D'autres pensent que c'est un travail inutile car la contamination revient : pourquoi respecter des règles contraignantes qui ne font que faire perdre du temps. Il faut 3 jours pour nettoyer une maison à la main, deux heures avec un jet sous pression.
Le manque de sites d'entreposage pour les déchets collectés est aussi un frein sérieux.

Mercredi 9 janvier, suite à son enquête sur les pratiques mises en oeuvre pour 'décontaminer', l'Asahi a reçu plus d'une centaine de mails ou de coups de fil de travailleurs engagés dans ces opérations. Il en ressort un manque de formation, des délais non réalistes, un sentiment d'isolement et que le travail était inutile. Nombre d'entre eux ne pensaient pas faire quelque chose de mal dans de telles circonstances.
D'autres témoignages d'habitants de la région sont venus confirmer les malversations. L'un a expliqué avoir souvent vu des végétaux emportés par les rivières. Et d'ajouter que c'est dû au fait que ce ne sont pas des locaux qui sont engagés pour faire ce travail.
Quelques témoignages de travailleurs :
-"On nous pressait de finir rapidement".
- "Si l'on essayait de résister, on risquait de se retrouver isolé des autres travailleurs, même si cela n'allait pas jusqu'au risque de perdre son emploi. Avec des températures négatives dans les montagnes, être placé dans de telles circonstances aurait entraîné un sentiment de solitude chez beaucoup de personnes".
- "Même si le travail n'était pas correctement terminé, on nous disait de se dépêcher car nous n'avions plus le temps. Dès que le site apparaissait comme décontaminé, nous passions au site suivant".
- "Les niveaux de radiations redevenaient comme avant, même une fois le travail terminé. Nous avions donc le sentiment que ce nous faisions n'avait aucune valeur. Le travail continuera à être de mauvaise qualité, même si la surveillance est renforcée."
- "Les travailleurs avaient perdu toute préoccupation à propos des substances radioactives", ajoutant qu'il craignait de devenir aussi insensible que les autres.
- "Tous les travailleurs n'ont pas été laxistes. Ils faisaient de leur mieux, essayant différentes méthodes, car il n'y avait mode d'emploi". Et d'ajouter qu'ils n'ont reçu aucune formation et que des entreprises ponctionnaient leur salaire pour diverses raisons. "Il est difficile d'accepter les accusation de travail bâclé pour des personnes qui essayaient de faire de leur mieux avec des conditions de travail terribles".

Jeudi 10 janvier, l'Asahi explique toutes les démarches qu'il a entreprises auprès du ministère de l'environnement pour les alerter sur les pratiques sur les chantiers de 'décontamination'. Quand le journal a montré les photos, le 25 décembre, il leur a été répondu que les ouvriers rejetaient le surplus car ils ont collecté plus de déchets que prévu. Un autre a dit qu'ils ne peuvent rien faire sans confirmer les faits. Le lendemain, le journal a rencontré les responsables locaux de Fukushima, sans plus de succès. La personne sur place a reconnu que les faits étaient graves s'ils étaient confirmés et qu'il en référerait à ses supérieurs. Il n'a rien fait avant le 28 décembre. Ce même jour, deux compagnies ont informé cette personne qu'elles n'avaient pas correctement collecté l'eau. Ce sont les seuls faits reconnu par le ministère à ce jour.
Un des fonctionnaires a même dit que son ministère ne réagirait pas si l'affaire n'est pas rendue publique par la presse...
Même après les révélations, le nouveau ministre de l'environnement, Nobuteru Ishihara, a été très lent à réagir. Il a envoyé le vice-ministre inspecter un site : les feuilles rejetées dans la rivières avaient disparue... Le ministre de l'environnement a aussi demandé des rapports aux compagnies et se refuse à aller interviewer directement les personnes sur le terrain. Il les attend pour le 11 janvier et prendra une décision ensuite... Elle est attendue pour le 18 janvier.

Lundi 14 janvier, l'Asahi continue son enquête sur la 'décontamination' et est allé examiner les pratiques mises en place par la ville de Fukushima : l'eau sous pression est largement utilisée et elle part dans le caniveau. Pourtant, la municipalité a soumis un plan de mettre des sacs de sable contenant de la zéolite (qui absorbe le césium) dans les caniveaux pour filtrer l'eau, qui a été accepté et financé en septembre 2012, mais elle ne l'applique quasiment pas. Les tests qu'elle a effectués montraient que les sacs filtraient 90% du césium.
Dans les zones où il n'y a pas eu d'évacuation, mais où le débit de dose est supérieur à 1 mSv/an, le gouvernement a chargé les municipalités de la décontamination avec un soutien financier. Presque toute la ville est concernée. Cela représente 90 000 foyers, mais seulement 4 000 maisons ont été 'décontaminées' jusqu'à présent. Les sacs filtrants n'ont été utilisés que pour 300 d'entre elles, dans une dizaine de quartiers seulement.
Pour plusieurs personnes, le lessivage des sols lors des pluies a tellement contaminé les caniveaux, ruisseaux et rivières, qu'un peu plus ou un peu moins, cela ne se voit pas. Il n'est donc pas utile de filtrer l'eau lors du nettoyage des toits à l'eau sous pression...

Mardi 15 janvier, l'agence Kyodo, reprise par le Japan Times, donne la parole à une personne employée dans la 'décontamination baclée' : il n'y a pas de savoir faire et personne ne sait comment faire. Il travaille de 7h30 à 16h30, 6 jours par semaine. Ils sont une dizaine par équipe, de tous âges, hommes et femmes, avec des origines très différentes. Peu ont une expérience en génie civil. Certains ne connaissent même pas les règles de base, comme le port du casque ou les chaussures de protection. Certains travaillent donc avec des bottes ordinaires. "Les contre-maîtres qui nous encadrent ou les inspecteurs gouvernementaux nous harcèlent pour que nous travaillions en sécurité, mais ils ne nous donnent pas d'instructions spécifiques. Ce sont tous des profanes qui ne savent pas ce cause des risques".
Le coût total de la 'décontamination' à Fukushima et dans les autres provinces s'élève déjà à 570 milliards de yens (4,8 milliards d'euros). Sur cette somme, environ 120 milliards de yens (1 milliard d'euros) concerne les zones les plus contaminées où le gouvernement s'est engagé à mener lui-même les opérations. Ces opérations sont très limitées et il n'y a toujours aucun plan pour les forêts qui couvrent 70% de la province de Fukushima.

Mercredi 16 janvier, suite du feuilleton sur la 'décontamination bâclée' : le ministère de l'environnement se réveille et va mener ses propres investigations car il n'est pas satisfait par les réponses apportées par les compagnies impliquées dans le scandale. Il va interroger les ouvriers.
L'Asahi avait découvert 14 cas de malversations avec rejet des déchets dans la nature. Le ministère a reçu des informations à propos de 30 autres cas et les compagnies n'ont admis que 3 ou 4 cas en tout (en fonction des sources) : de l'eau de décontamination qui a coulé dans la nature dans deux cas et des ouvriers qui ont lavé leurs bottes dans la rivière dans les autres cas. Et c'est tout... Les compagnies ont démenti les autres cas, même si l'Asahi a fourni des photos et vidéos.
Selon l'Asahi, le ministère s'est, pour le moment, contenté d'interroger les compagnies, qui se sont retournées vers les contre-maîtres qui n'ont pas interrogé les ouvriers. Dans un autre cas, les ouvriers étaient tous alignés devant leur contre-maître et il leur a été demandé de lever la main s'ils avaient reçu des ordres de rejeter les déchets dans la nature. Personne n'a osé lever la main devant les supérieurs, même s'ils avaient reçu de tels ordres.

Jeudi 17 janvier, suite du feuilleton sur la décontamination bâclée alors que le ministère de l'environnement doit donner ses conclusions le 18 janvier en se basant essentiellement sur les rapports des compagnies qui ont remporté les contrats. L'Asahi critique sévèrement les rapports des compagnies avec de nouvelles photos et une vidéo. Lors de ses premières révélations, le 4 janvier dernier, l'Asahi avait publié quelques photos pour prouver ses dires (voir notre résumé ce jour là). Les compagnies n'ont pas pu les ignorer et ont brodé autour. L'Asahi démonte le mensonge en publiant d'autres photos. Quelques exemples :
- une série de 3 photos montraient une personne à Tamura, le 14 décembre 2012, en train de jeter des feuilles dans un ruisseau avec ses pieds. Le ruban rose sur son casque indique qu'il s'agit d'un contre-maître. La personne sur la photo a reconnu que c'était bien elle. Mais elle affirme qu'elle était aller rechercher un râteau qui était tombé dans la rivière. Et pour appuyer ses dires, la compagnie publie une photo du râteau retrouvé !
L'Asahi a donc publié d'autres photos du même évènement (elle en a 27 en tout !) qui montre le contre-maître avant et après. Il n'a jamais de râteau dans les mains. Par ailleurs, la rivière était couverte de feuilles et de branchages : le râteau n'aurait jamais pu tomber dans la rivière. Le reporter du Asahi a passé la journée sur place et n'a jamais vu le contre-maître rechercher un rateau dans la rivière.
- sur une autre photo publiée le 4 janvier, on voyait un homme en blanc utiliser un jet d'eau à haute pression pour 'décontaminer' un balcon, sans que l'eau ne soit collectée. Il est interdit, dans le cahier des charges du ministère de l'environnement, d'utiliser un jet haute pression pour les toits et l'eau doit être collectée. La compagnie a reconnu avoir utilisé ce jet pour nettoyer le balcon et ne pas pas avoir collecté l'eau, mais a nié avoir utilisé ce jet pour le toit. L'Asahi publie donc une nouvelle photo du site et une vidéo qui montre l'utilisation du jet sur le toit voisin du balcon.
- troisième et dernier exemple : la décontamination du parking de la poste d'Iitaté-mura le 18 décembre 2012, toujours au jet d'eau haute pression sans récupération de l'eau. Le débit de dose avait augmenté dans le caniveau où l'eau était partie. Dans leur rapport, les compagnies prétendent que les intervenants ne savaient pas que de l'eau s'écoulaient dans la caniveau. L'Asahi (dernière partie de la vidéo, en japonais) a enregistré la conversation avec le contre-maître où la journaliste lui montre le caniveau où l'eau s'écoule et se dernier s'en va sans rien dire...
Les compagnies ont déjà perdu toute crédibilité dans cette affaire. Le ministère de l'environnement joue aussi sa crédibilité : s'il se contente des rapports des compagnies prises sur les faits, comme il a tendance à le faire actuellement, la défiance envers les autorités, déjà très forte, ne fera que s'accroître. L'argent public en jeu et le nombre de personnes concernées par cette catastrophe font que ce serait un gachi immense.

Vendredi 18 janvier, suite du feuilleton sur la décontamination bâclée : le ministère de l'environnement a finalement reconnu 5 cas de malversation lors des chantiers de 'décontamination'. Dans 2 cas, il n'y a pas eu de malversation. Le ministère aura aussi 'enquêté' (on a vu comment...) sur 14 autres cas et n'aurait pas pu confirmer les accusations. Les compagnies n'ont pas été punies, juste rappelées à l'ordre.
Le ministère va multiplier par 4 le nombre d'inspecteurs qui seront 200 à présent.
Et c'est sans vergogne qu'il appelle la population à lui signaler les malversations alors qu'il n'a rien fait quand des ouvriers ou de simples citoyens ont tenté de tirer la sonnette d'alarme. Le ministère a reconnu qu'il n'avait pas réagi assez vite.

Samedi 19 janvier, le Ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales a inspecté les conditions de travail sur les chantiers de 'décontamination' et a trouvé des violations du droit du travail dans 45% des cas. Ce sont des sous-traitants qui sont le plus souvent mis en cause. 242 sont impliquées dans ce travail. Elles se sont précipitées pour bénéficier des fonds débloqués par le gouvernement, sans avoir aucune compétence.
- Parmi ces violations, il y a 34 cas où le débit de dose n'a pas été contrôlé avant le début des travaux.
- Dans 8 cas, la prime de risque liée aux conditions de travail dans un environnement radioactif n'a pas été payée aux travailleurs. Elle est pourtant payée aux compagnies contractantes sur des fonds publics.
- Dans 11 cas, les conditions de travail, salaire, etc, n'ont pas été précisées aux personnes embauchées.
- Il y a aussi de nombreux cas où les ouvriers n'ont pas été payés ou n'ont pas eu droit à une visite médicale.

Vendredi 25 janvier, il y a eu de fortes chutes de neige dans la région de Fukushima, ce qui conduit à une suspension des travaux de 'décontamination'. Il y a eu jusqu'à 41 cm dans la ville de Fukushima. De nombreux sous-traitants ont donc simplement licencié les personnes engagées pour effectuer ces travaux, ce qui est illégal.
La loi stipule que les entreprises doivent informer les employés de leur licenciement avec un préavis de 30 jours et les payer pendant ces 30 jours. Mais comme, avec le millefeuille de la sous-traitance, il ne reste plus beaucoup d'argent en fin de chaîne. Les sous-traitants licencient donc les ouvriers pendant la période de neige et compte les réembaucher quand les conditions météo seront redevenues favorables.
Le ministère du travail a promis qu'il allait enquêter. Celui de l'environnement est, une fois de plus, silencieux.

Mercredi 30 janvier, il y a pénurie de main d'oeuvre pour 'décontaminer' Fukushima. Selon le ministère du travail, seulement 10% des 1 800 postes sont pourvus. Les principaux obstacles seraient la peur de la radioactivité et les faibles salaires, qui sont de même ordre que dans le bâtiment. En novembre dernier le salaire mensuel le plus bas pour ce travail était de l'ordre de 190 000 yens (1 500 euros). Les salaires les plus élevés étaient de l'ordre de 260 000 yens (2 200 euros).

Jeudi 31 janvier, la police a arrêté un yakuza impliqué dans la sous-traitance des activités de 'décontamination'. Il fournissait des travailleurs journaliers à une compagnie sous-traitante et empochait une partie de leur salaire. Yoshinori Araï, du clan Sumiyoshi-Kai, aurait envoyé 3 personnes travailler à la 'décontamination' à Daté une dizaine de fois. Le salaire qu'elles ont touché fait moins de la moitié de ce qui aurait été versé, ce qui suggère que la clan a empoché la différence. Ce n'est pas la première fois que M. Araï est arrêté. Il a déjà été impliqué dans une affaire similaire sur un chantier de construction de logements temporaires.
Les sommes d'argent énormes dépensées dans la reconstruction du Tôhoku et la réhabilitation des zones contaminées attirent de nombreuses convoitises. La pénurie de personnel favorise l'implication de la pègre.

Samedi 2 février, le Fukushima Directorate General vient d'être créé pour coordonner les différentes instances administratives impliquées pour accélérer la réhabilitation de la province de Fukushima frappée par 3 désastres. Il emploie 60 personnes environ.

Jeudi 7 février, le MEXT a mis en ligne des résultats d'analyse de la radioactivité sur des aiguilles de pin qui font apparaître une contamination très élevée par endroit. Comme ses aiguilles ont un cycle de vie de trois ans, elles ne sont pas encore toutes tombées sur le sol. La 'décontamination' des sols forrestiers devra être recommencée... Le problème se pose aussi avec d'autres essences très répandues au Japon comme les cèdres (sugi).

Samedi 9 février, le ministère de l'environnement a reconnu que la prime de risque à laquelle ont droit les ouvriers qui 'décontaminent' ne leur est pas toujours versée intégralement, voire pas du tout, et disparait dans les nombreuses couches de la sous-traitance. Cette prime est de 10 000 yens (80 euros) par jour et doit venir s'ajouter au salaire. Des centaines d'ouvriers, et peut-être même plus, sont concernés, alors qu'elle est versée par le gouvernement aux entreprises qui ont emporté les juteux marchés.
L'Asahi avait commencé à révéler ces pratiques en nov. 2012. Le ministère a tardé à réagir. Le 22 janvier dernier, il a demandé aux compagnies qui ont empoché les marchés de 'décontamination' du gouvernement, mais aussi des pouvoirs locaux, d'enquêter. Elles ont répondu que pour 7 projets sur 33, il y a bien eu malversation : toute la prime n'a pas été versée. On ne sait pas combien de travailleurs cela concerne car le ministère ne l'a pas demandé... Mais un projet implique des centaines, voire des milliers d'ouvriers.
Le ministère devrait demander aux compagnies de verser les primes de risques non versées.
Mais, il se refuse à donner le nom des compagnies. Il ne compte pas non plus les sanctionner. Pourtant, le non-paiement entraîne normalement le non accès aux marchés publics pendant un certain temps.
Ce manque de réaction officielle, qui n'est pas sans rappeler ce qui se passait pour le nucléaire, fait que les pratiques illégales vont perdurer, comme si le pays n'avait rien retenu de la catastrophe nucléaire en cours.

Lundi 11 février, la municipalité de Namié veut ouvrir une clinique dans la zone des 20 km avant la fin de l'année fiscale 2013. Ce sera la première clinique à rouvrir dans cette zone entièrement évacuée. La ville, qui avait une population de 21 000 habitants avant la catastrophe, espère le retour d'une partie de la population dans les zones où c'est permis. Et comme ce seront surtout les personnes âgées qui rentreront, il est important d'avoir un service médical de proximité.

Mardi 12 février, des ouvriers impliqués dans la 'décontamination' ont fait fondre de la neige au chalumeau pour pouvoir décontaminer et la maison a brûlé. Heureusement, elle n'était pas habitée. Pourquoi 'décontaminer' dans de telles conditions climatiques ?
Cela a eu lieu le 9 février à 10h40 à Hamada-machi dans la ville de Fukushima.

Lundi 25 février, après les 3 catastrophes qui ont frappé le Japon en 2011, environ 300 000 personnes vivent dans les logements provisoires. 110 000 sont dans des "mobil-homes", les autres dans des appartements avec le loyer pris en charge par le gouvernement. Le gouvernement va étendre à 4 ans la permission de vivre dans les mobil-homes car la construction de logements prend du retard. Seulement 55% des habitations prévues à Miyagi, Iwaté et Fukushima seront construites en mars 2015 (fin de l'année fiscale 2014). D'après l'Asahi, la plus grande difficulté est de trouver des terrains disponibles. Les terrains publics sont occupés par les mobil-homes et les négociations les propriétaires de terrains prennent du temps. Un responsable de Ishinomaki (Miyagi) pointe aussi du doigt le manque de personnel pour négocier les terrains. 24 000 constructions sont prévues (5 639 à Iwaté, 15 767 à Miyagi et 2 868 à Fukushima), mais il n'y a du terrain que pour 37% d'entre elles (9 014). Les travaux ont commencé pour 11%.
Par ailleurs la demande augmente car de nombreuses familles ont abandonné l'idée de construire leur propre logement ou de retourner chez elles et comptent donc sur le parc locatif public. Le nombre de constructions nécessaires a augmenté de 2 600 en 7 mois.
A Fukushima, environ 62 000 personnes ont quitté la province. Si elles demandent toutes à rentrer, il faudra 7 000 constructions en tout.
Après le séisme de 1995 à Kôbé, les réfugiés ont pu rester jusqu'à 5 ans dans leur logement provisoire. Le gouvernement avait reporté 3 fois la limite.

Mardi 26 février, la ville de Namié, entièrement évacuée, a édité un annuaire pour que les habitants puissent rester en contact. 4 000 personnes volontaires sont répertoriées.
Pendant ce temps là, l'école municipale, déplacée à Nihonmatsu, peine à recruter. Les 6 écoles de la ville ont été regroupées en une seule. Mais les enfants vont maintenant dans les écoles à proximité de leur nouveau domicile et il n'y a aucun inscrit en CP pour la rentrée prochaine, qui a lieu début avril au Japon.
Sur les 1 000 enfants scolarisés à Namié avant la triple catastrophe, 500 environ ont quitté la province de Fukushima. Ceux qui sont restés à Fukushima sont dispersés sur 33 communes. Il en est de même pour le collège qui n'a que 49 élèves sur 600 avant 2011.

Il y avait 3 000 habitants à Kawauchi, qui a été entièrement évacuée. En septembre 2011, les habitants ont été autorisés à rentrer. En janvier 2012, le maire a appelé les habitants à revenir chez eux. Un an plus tard, seulement 400 habitants sont retournés. Environ 700 autres n'y viennent que durant la journée pour travailler. Les radiations ne sont pas les seules responsables : de nombreux magasins n'ont pas rouvert et il n'y a pas de clinique. 80% des habitants qui sont revenus ont plus de 50 ans. La mairie essaye d'attirer de nouveaux habitants dont des réfugiés des villages voisins qui ne peuvent pas rentrer.
Dans les villages plus contaminés que Kawauchi, le taux de retour risque d'être plus faible. Avis à tous ceux qui clament haut et fort que la radioactivité n'est pas dangereuse : ces villages vous attendent !

Vendredi 1er mars, 3 ouvriers impliqués dans la "décontamination" ont expliqué aux médias qu'ils avaient rejeté des déchets radioactifs dans la rivière sur ordre de leur supérieur. L'un d'entre eux a dit avoir eu peur d'être licencié s'il refusait. Et comme il a vu son supérieur faire de même, il a continué. Un autre a expliqué que son supérieur leur a dit de tout rejeter dans la rivière car la date de fin de chantier approchait. Le troisième a passé une heure avec des officiels du ministère de l'environnement pour leur expliquer les pratiques en cours. Mais il n'a pas été cru. Dans le rapport d'enquête du ministère de l'environnement, il n'y aurait pas eu de malversation dans cette zone...
C'est la première fois que ces malversations sont reconnues publiquement. Tous les autres témoignages étaient anonymes.
Pour les japonophones, la vidéo de la conférence de presse est diponible sur le site du Asahi.

Lundi 4 mars, on avait vu que TEPCo n'avait pas transmis les doses prises par 21 000 travailleurs en 2011 au fichier national de la Radiation Effects Association. Selon le Maïnichi, les doses prises par les ouvriers engagés dans la "décontamination" ne sont pas transmises non plus. Le Ministère de l'environnement a pourtant conclu un accord avec cet organisme public pour que les doses y soient enregistrées, mais les instructions transmises aux entreprises sélectionnées pour les chantiers de "décontamination" n'auraient pas été suffisantes. Les entreprises doivent enregistrer les doses, mais elles ne sont pas rassemblées dans un fichier national. Ainsi, si un ouvrier a plusieurs employeurs successifs, personne ne peut vérifier s'il a dépassé la dose maximale autorisée.
Dans le modèle de contrat de travail rédigé par le ministère de l'environnement, il est clairement écrit que les entreprises doivent fournir un carnet de dose aux employés engagés dans les travaux exposés aux rayonnements ionisants. Il n'est pas dit explicitement que ces données doivent être transmises au fichier national, mais cela va de pair selon la Radiation Effects Association.
18 des 25 chantiers pilote lancés par le gouvernement sont terminés. Sur un de ces chantiers à Ôkuma, un ouvrier a pris 11,6 mSv.

Mardi 5 mars, le maire de Namié a demandé à google d'aller photographier la ville abandonnée pour que les habitants puissent y retourner virtuellement en utilisant 'street view'.

Le Maïnichi a enquêté auprès de personnes qui ont quitté les provinces dévastées d'Iwaté, Miyagi et Fukushima et 80% d'entre elles ont déclaré ne plus vouloir revenir et s'installer dans une autre province. Ce pourcentage est en hausse par rapport aux précédents sondages.
Seulement 12% de ces personnes vivent actuellement dans un appartement privé dont elles payent le loyer. Les autres bénéficient d'aides des communes d'accueil qui ont mis à leur disposition des logements gratuits ou qui les aident à payer le loyer. Cette aide se terminera au bout de 3 ans et ces personnes ne savent pas ce qu'elles vont devenir. Il se pourrait que les autorités étendent d'une année leur aide. 60% de ces personnes ont des difficultés financières. Et 20% disent ressentir de la discrimination dans leur nouveau lieu de vie.
L'Asahi, quant à lui, a enquêté auprès des personnes qui sont restées à Fukushima. 60% d'entre elles pensent qu'il faudra plus de 20 ans pour retrouver une vie normale. 19% disent moins de 20 ans, 14%, a peu près 10 ans et 3% à peu près 5 ans. En revanche, ils sont moins nombreux à déclarer vouloir quitter la province par rapport à des sondages passés : 26% contre 32% la dernière fois.
En ce qui concerne la "décontamination", les avis sont très partagés : 50% des personnes qui ont répondu à l'enquête en attendent quelque chose alors que 49% sont pessimistes. Et même 10% n'en attendent rien.
En ce qui concerne le projet de centre d'entreposage des déchets issus de la décontamination, 59% sont prêts à l'accepter alors qu'ils n'étaient que 39% précédemment. Ils ne sont plus que 29% à s'y opposer contre 41% précédemment.

Samedi 9 mars, le tourisme à Fukushima continue à souffrir. Le château Tsuruga d'Aïzu-Wakamatsu, à 100 km de la centrale de Fukushima, autrefois une des destinations prisées, a vu le nombre de visiteurs chuter de 45% en 2011 et 27% en 2012 par rapport à 2010.
Le nombre de nuits d'hôtel dans tout le Tôhoku a aussi baissé de 20% par rapport aux niveaux de 2010.

Selon un bilan présenté par le ministère de l'environnement, la "décontamination" progresse bien moins vite que prévu. Et d'accuser les fortes chutes de neige cet hiver et le manque de sites de stockage des déchets générés. Mais des personnes proches des chantiers expliquent que le gouvernement était trop optimiste : il y a beaucoup plus de travail que ce qui a été estimé.
Cela n'empêche pas le gouvernement de s'accrocher à son calendrier.

-> Site du ministère de l'environnement dédié à la "décontamination" (en anglais)

Déchets radioactifs

La catastrophe a déjà généré d'énormes volumes de déchets radioactifs. Il y a en particulier, les boues de station d'épuration et les cendres des incinérateurs. La décontamination devrait en générer encore plus.

Le gouvernemnt japonais a décidé qu'en dessous de 8 000 Bq/kg pour le césium, les boues et cendres pouvaient être traité comme des déchets ordinaires. Au dessus de 100 000 Bq/kg, les déchets doivent être gérés comme les autres déchets nucléaires. Entre 8 000 et 100 000 Bq/kg, la décision sera prise au cas par cas.

Il n'y a, pour le moment, aucune solution pour gérer ces déchets. C'est aux municipalités de se débrouiller avec, le temps de trouver une solution meilleure. Le gouvernement veut ouvrir un ou plusieurs centres d'entreposage centralisés et espère trouver une solution définitive d'ici 30 ans.

Il y a aussi d'énormes volumes de débris du tsunami. Le gouvernement veut les répartir dans tout le pays, mais les riverains des installations de traitement (incinérateurs) refusent, de peur qu'ils soient contaminés. La situation est bloquée pour le moment. Il y en a plus de 20 millions de tonnes. La province d'Iwaté en a 4,75 millions de tonnes, soit l'équivalent de 11 années d'ordures ménagères. Elle n'a pu en traiter que 8% pour le moment. A Miyagi, c'est 15,69 millions de tonnes, ou 19 années d'ordures ménagères et seulement 5% ont été traités. A Fukushima, il y en a 2,08 millions de tonnes, dont 350 000 à 474 000 tonnes dans la zone interdite de 20 km.
1,3 millions de tonnes de débris ont été emportés par la mer. Parmi eux, 40 000 tonnes devraient arriver sur les côtes Nord américaines d'ici février 2013. Les premiers débris sont déjà arrivés.
Le gouvernement japonais a autorisé le recyclage des débris recyclables si la contamination en césium est inférieure à 100 Bq/kg. A Fukushima, le gouvernement a autorisé l'utilisation de débris de béton pour la construction des routes si la contamination est inférieure à 3 000 Bq/kg. Ces débris doivent être au moins 30 cm sous la surface du sol.

Mars 2012 [afficher/cacher]

Avril - Juillet 2012 [afficher/cacher]

Août - Octobre 2012 [afficher/cacher]

Mardi 13 novembre, les journalistes ont eu droit à un voyage de presse à Kawauchi, village évacué, pour y voir le projet d'usine de traitement de la matière organique contaminée qui vient de la 'décontamination'. La matière organique est incinérée et les fumées et cendres traitées. Le prototype actuel peut traiter 120 kg par jour et va être testé jusqu'au printemps 2014. Le projet coûte 150 millions de yens (1,5 millions d'euros).

Lundi 19 novembre, il y a 87 800 tonnes de boues de station d'épuration radioactives et de cendres d'incinérateurs de déchets accumulées dans les installations et pour lesquelles les autorités n'ont toujours pas de solution. C'est beaucoup plus que les prédictions gouvernementales qui s'attendaient à 50 000 tonnes. 11 provinces sont concernées, mais c'est à Fukushima qu'il y en a le plus : 70 000 tonnes.
Le gouvernement s'est engagé à prendre en charge ces déchets si la contamination en césium dépasse 8 000 Bq/kg. Mais il doit faire face à une opposition partout où il espère pouvoir implanter un site.

Mercredi 28 novembre, le gouverneur de Fukushima a donné son feu vert à la demande du gouvernement de pouvoir mener des études afin d'implanter des centres d'entreposage provisoire des déchets radioactifs issus de la "décontamination". Il a pris cette décision après avoir discuté avec les maires des municipalités concernées, toutes situées dans la zone des 20 km. A noter que le maire de Futaba a boycotté la réunion car il attend encore des explications sur le projet.
Il s'agit d'un accord pour des études uniquement, pas pour l'intallation d'un centre. 12 sites vont être évalués, 2 à Futaba, 1 à Naraha et 9 à Ôkuma. Ôkuma est la plus contaminée des 3 municipalités et les habitants ne se font plus beaucoup d'illusions quant à un retour éventuel. Ils demandent d'être correctement dédommagés afin de pouvoir refaire leur vie ailleurs.
Il y a entre 15 et 28 millions de m3 de déchets et le gouvernement s'est engagé à trouver un site définitif en dehors de Fukushima d'ici 30 ans, mais personne n'y croit.

Mercredi 5 décembre, les discussions sont tendues entre le gouvernement et les municipalités sollicitées pour accueillir des centres d'entreposage des déchets radioactifs issus de la 'décontamination'. La municipalité d'Ôkuma, où le gouvernement a repéré le plus grand nombre de sites potentiels a demandé au gouvernement de n'ouvrir qu'un nombre limité de centres. Le gouvernement a déjà éliminé 3 sites pour des raisons géologiques et espère en trouver des nouveaux plus au nord.

Jeudi 20 décembre, le gouvernement est à la recherche d'un site d'entreposage (pour 30 ans max, promis) des déchets radioactifs issus de la 'décontamination'. Lors de la réunion de concertation avec les autorités locales, seul le maire de Futaba avait boycotté la réunion, faute de garanties suffisantes. Le gouvernement prévoyait de faire des recherches sur deux sites de sa commune. Le conseil municipal de Futaba vient de voter, à l'unanimité, une motion de censure contre le maire. Il a dix jours pour soit démissionner, soit dissoudre le conseil. Il n'a pas encore pris sa décision. Il avait déjà eu des motions de censures déposées contre lui dans le passé, mais elles avaient échoué. L'administration municipale est toujours dans un lycée désaffecté de Saïtama dans la banlieue de Tôkyô alors qu'une partie des élus demandent son déplacementdans la province de Fukushima.
Ce maire, dont la ville a été entièrement évacuée, a une grande défiance vis à vis des autorités. Il voulait faire contrôler les urines de tous ses administrés car il n'a aucune confiance dans la surveillance sanitaire officielle.

Vendredi 21 décembre, le gouvernement a annoncé que la recherche de sites d'entreposage des déchets issus de la 'décontamination' prend du retard.

Mercredi 26 décembre, le maire de Futaba qui fait face à une motion de censure de son conseil municipal a décidé de dissoudre l'assemblée régionale. Des élections auront lieu d'ici 40 jours. Le maire devra quitter son poste si le nouveau conseil vote à nouveau une motion de censure lors de sa première assemblée.

Lundi 31 décembre, l'Asahi a interrogé les habitants des zones évacuées où le gouvernement envisage d'installer un centre d'entreposage des déchets radioactifs issus de la 'décontamination'. 76% d'entre eux sont prêts à tolérer un tel centre à proximité de leur habitation abandonnée. Cela montre qu'ils se sont résignés et pensent ne plus jamais vouloir rentrer chez eux.
58% des personnes qui ont répondu positivement, espèrent que leur terrain sera rapidement acheté pour qu'il puissent refaire leur vie ailleurs. 52% demandent des efforts de décontamination plus conséquents.
33% de ceux qui refusent ont affirmé être prêts à revoir leur position si les conditions changent. 19% de ceux qui refusent ne changeront jamais d'avis.
Le quotidien a envoyé un questionnaire à 788 d'entre eux et a obtenu une réponse de 305 personnes, soit 39%.

Mercredi 9 janvier, le gouvernement a organisé une réunion de concertation avec les habitants d'Ôkuma réfugiés à Aizuwakamatsu à propos des projets de centres d'entreposage des déchets issus de la 'décontamination'. Les représentants des autorités ne savaient souvent pas quoi répondre aux 150 personnes qui avaient fait le déplacement : "on ne sait pas avant d'avoir les études". Certains ne croient pas que les déchets ne resteront que 30 ans. Personne n'en voudra, comme pour les bases américaines d'Okinawa.
Le maire de Naraha, a, quant à lui, reporté toutes les réunions, suite aux révélations sur la travail de décontamination qui a été bâclé. (Maïnichi).

Mercredi 23 janvier, le maire de Futaba, ville complètement évacuée, qui a fait face à une motion de censure de son conseil municipal, a annoncé qu'il allait démissionner. Il a dit qu'il a du mal à convaincre durant les réunions publiques qu'il a menées. Il a aussi eu des problèmes de santé et a dû être hospitalisé.
Un des enjeux concerne l'implantation d'un centre d'entreposage pour les déchets radioactifs issus de la 'décontamination'.

Mardi 29 janvier, les autorités vont commencer à s'occuper des débris laissés par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 qui sont encore dans la zone évacuée. Il va commencer par deux districts de Minami-Sôma où il y a 22 000 m3. Les déchets vont être séparés en combustibles et non combustibles et certains devraient être recyclés... Même s'ils sont radioactifs ?

Samedi 23 février, environ 46% des débris du tsunami ont été soit incinérés soit enfouis. Cela fait 7,54 millions de tonnes de déchets traités sur un total estimé à 12,3 millions de tonnes. Ce taux est de 51% à Miyagi et 39% à Iwaté. A Fukushima, c'est 31% car le problème de la radioactivité rend le traitement beaucoup plus difficile.
15 autres provinces du Japon ont accepté des débris (sur 47).

Lundi 25 février, le gouvernement veut revoir sa politique de gestion des déchets radioactifs issus de la catastrophe. Il avait initialement prévu un site d'enfouissement des cendres et boues radioactives par province. Il veut maintenant se limiter à 5 centres d'enfouissement. Deux sites ont déjà été sélectionnés - Yaïta à Tochigi et Takahagi à Ibaraki - mais les riverains ne sont pas d'accord. Le gouvernement pense qu'il sera plus simple de limiter le nombre de sites. Pour le vice-ministre de l'environnement, l'opposition des communes riveraines n'est dû qu'à un problème de communication de l'ancien gouvernement qui n'a pas su bien expliquer pourquoi ces sites ont été sélectionnés... Il va tout reprendre à zéro.
Sont concernées : Tochigi, Ibaraki, Miyagi, Chiba et Gunma.

Vendredi 8 mars, le ministère de l'environnement a annoncé avoir commencé les études pour sélectionner les sites d'entreposage des déchets radioactifs issus de la "décontamination". Les compagnies engagées pour faire les études doivent rendre leur rapport à la fin mai. Mais toutes les communes concernées n'ont pas encore donné leur accord. 3 y sont même opposées.

-> Carte avec les régions qui acceptent et qui refusent les débris potentiellement radioactifs du tsunami  

[haut de page]
Impact sanitaire pour la population


Les autorités locales ont lancé une grande étude de suivi médical des habitants de la province de Fukushima. La première étape consiste à reconstituer la dose reçue à l'aide d'un questionnaire où chacun doit renseigner son emploi du temps lors des premiers jours de la catastrophe. Mais seulement 21,5% des personnes concernées ont répondu. Parmi les obstacles, il y a le fait que cette étude soit dirigée par le tristement célèbre Prof. Shunichi Yamashita, qui prétend partout que le risque principal est la radiophobie et que si l'on sourit, les radiations ne nous affectent pas. L'autre est qu'une partie de la population ne fait pas confiance aux autorités et ne veut pas servir de cobaye.

Mars - Avril - Mai 2012 [afficher/cacher]

Juin - Juillet 2012 [afficher/cacher]

Août - Octobre 2012 [afficher/cacher]

Novembre 2012 [afficher/cacher]

Jeudi 6 décembre, une partie des scientifiques qui conseillent les autorités japonaises sur les limites de dose ont eu des voyages payés par l'industrie nucléaire pendant des années. Ôtsura Niwa, très connu au Japon, a reconnu que ses voyages et ses frais de séjour pour participer aux réunions de la CIPR (Commission internationale de protection radiologique) ont été payés par les compagnies d'électricité, tout comme les voyages au Japon des experts étrangers. Mais il se défend d'avoir été influencé et il continue à penser que les inquiétudes vis à vis des conséquences de la catastrophe en cours sont exagérées. "Ceux qui sont partis, veulent croirent au danger des radiations pour justifier leur choix", a-t-il déclaré à l'agence de presse AP ! Et le principe de précaution ?
Certains des 8 membres japonais de la CIPR ne partagent pas le point de vue de cette commission qu'il n'y a pas de limite d'innocuité et pensent qu'il y a un seuil en dessous duquel il n'y a aucun risque ou que les risques sont négligeables. C'est le cas de Kazuo Sakai, par exemple, qui pense que le modèle linéaire sans seuil de la CIPR, n'est qu'un outil et n'a peut-être aucun fondement scientifique. Ses recherches sur les faibles doses étaient financées par l'industrie nucléaire entre 1999 et 2006.
Au Japon, les membres de la CIPR siègent aussi dans des comités nationaux attachés au cabinet du premier ministre ou du ministère des sciences et technologies et influencent donc la politique japonaise en terme de radioprotection.
Le rapport d'enquête parlementaire sur la catastrophe de Fukushima a montré que l'industrie nucléaire a continuellement poussé les membres japonais de la CIPR à adopter des règles clémentes. Au moins à partir de 2007. Des documents internes à la Fédération des compagnies de production d'électricité, obtenus par cette commission d'enquête, montrent les membres se réjouir de la façon dont leur point de vue se reflète dans les prises de position des membres japonais de la CIPR.
Le mot de la fin, avec le sourire, est pour Yoshiharu Yonekura, président du National Institute of Radiological Sciences et membre de la CIPR : "Les faibles doses peuvent même être bonnes pour vous". Vous en reprendrez bien un petit peu ?

Mardi 11 décembre, environ 80% des personnes originaires de Fukushima qui ont été évacuées dans la province de Yamagata souffrent de troubles de stress post-traumatiques, comme de la fatique chronique, des troubles du sommeil. 39% des personnes qui ont répondu au questionnaire ont déclaré être fatiguées et léthargiques. 32% sont irritables et 22% ont des difficultés à dormir. En tout, 80% ont déclaré des maux post-traumatiques. Parmi les causes de soucis, les problèmes financiers sont arrivés en premier, dans 58% des cas, suivis par 49% des personnes qui déclarent se faire du soucis pour leur avenir et 42% s'inquiètent des risques sanitaires liés aux radiations.
Dans 62% des cas, l'évacuation a entraîné une séparation des membres de la famille. Environ les 2/3 des foyers concernés consistent en la mère seule avec les enfants ou les enfants séparés des parents. Environ un quart ont déclaré ne voir les autres membres de leur famille qui vivent ailleurs moins d'une fois par mois.
34% des personnes qui ont répondu ont déclaré ne pas savoir combien de temps ils devront rester dans la province de Yamagata et 17% ont déclaré vouloir s'y installer. C'est deux fois plus qu'ily a un an.
Il y a 11 000 réfugiés de Fukushima à Yamagata. 3 855 foyers ont été contactés pour l'étude et 1 275 ont répondu avec une réponse valide.

Mercredi 19 décembre, le Maïnichi révèle que les autorités régionales de Fukushima avaient été sollicitées en septembre 2011 par une élue régionale pour organiser la collecte des dents de lait et contrôler la contamination au strontium radioactif qui a des propriétés chimiques proches de celles du calcium et qui se fixe donc dans les dents et les os. Les autorités ont envoyé un mail au comité qui surpervise la surveillance saniatire suite à la catastrophe nucléaire en demandant des arguments pour contrer cette demande qualifiée d'initiative des anti-nucléaires ! On peut y lire notamment : "Y a-t-il des conclusions ou des informations qui suggèrent qu'il n'y a pas beaucoup d'intérêt à stocker les dents de bébé?" Ou "Ce n'est pas l'élue régionale qui a posé cette question, mais cela semble être un argument avancé par les anti-nucléaires. Donc, nous ne voulons pas accepter la question."
Interrogé en session plénière de l'assemblée régionale, le responsable du comité de supervision a éludé la question en disant qu'il allait interroger les experts. Il semblerait qu'il ne l'ait jamais fait. La personne qui a envoye le mail et celle qui a répondu lors de l'assemblée ne se rappellent plus de rien quand ils sont interrogés par le quotidien national. L'élue régionale est outrée.

Jeudi 20 décembre, TEPCO est arrivée à un accord avec la famille d'une personne qui est décédée à la suite de l'évacuation. C'est la première fois que la compagnie admet qu'il y a un lien entre le décès d'une personne évacuée et l'accident à la centrale nucléaire. TEPCo va payer 12 millions de yens  (109 000 euros) d'indemnisation pour le décès.
Il y a 183 cas similaires en cours d'étude.

Mardi 25 décembre, selon le ministère de l'éducation, c'est dans la province de Fukushima qu'il y a le plus grand nombre d'enfants obèses, qui ajoute que c'était déjà le cas avant la catastrophe et qu'il n'y a pas de grands changements. Mais pour les enseignants locaux, le manque d'exercice des enfants de la région qui ne jouent plus dehors, est un sujet d'inquiétude. C'est la première fois que Fukushima a le taux le plus élevé pour toutes les classes d'âge (il n'y avait pas eu de statistiques en 2011 dans les régions touchées par les trois catastrophes).
Il y a encore 71 écoles où les activités de plein-air sont limitées. 37 aires de jeu couvertes ont été construites dans 18 communes de la province, pour permettre aux enfants de faire de l'exercice. Celui de Kôriyama, montré en exemple par le Maïnichi, est très fréquenté. Mais cela ne suffit pas, les enfants ont moins d'activité physique. Il n'est pas aussi simple de se rendre à une aire de jeu que de jouer dans la rue ou le jardin.
Un enfant est classé en "sur-poids" s'il pèse au moins 20% de plus que la moyenne.

Mercredi 26 décembre, l'autorité de sûreté envisage de distribuer des comprimés d'iode à tous les foyers vivant dans un rayon de 5 km des centrales nucléaires. Ils sont actuellement dans les mairies. 5 km, c'est peu en cas de catastrophe... Est-ce que cela va être étendu à 30 km ? Décision en mars 2013.

Vendredi 28 décembre, 8 "marines" américains ont porté plainte contre TEPCo qu'ils accusent d'avoir menti sur les dangers liés à la radioactivité au moment où leur porte-avions, l'USS Ronald Reagan, participait à des opérations de secours après le séisme et le tsunami du 11 mars 2011. Une des plaignantes était alors enceinte. La plainte est aussi déposée au nom de sa fille âgée d'un an.

Mardi 1er janvier 2013, la distribution de comprimés d'iode va prendre du retard car ils ne sont pas homologués pour la prévention des retombées radioactives. Le iodure de potassium est utilisé comme médicament pour des maladies thyroïdiennes, des bronchites chroniques ou d'autres maladies, mais aucune compagnie pharmaceutique japonaise n'a jugé utile de demander son homologation pour la prévention en cas de rejets radioactifs, bien que ses bienfaits soient connus depuis Tchernobyl. Avant de distribuer cette pastille dans tous les foyers situés à moins de 5 km d'une centrale nucléaire, il faut d'abord obtenir son homologation. L'autorité de sûreté, la NRA, va s'en charger, mais cela peut prendre plus d'un an.

Mercredi 9 janvier, le gouvernement devrait allouer 12 milliards de yens (100 millions d'euros) supplémentaires pour renforcer les hôpitaux, hospices et écoles dans un rayon de 5 km autour des centrales nucléaires. Des dosimètres y seront aussi installés. Les portes et les fenêtres devront être étanches, et la ventilation dotée de filtres. Suivant les nouvelles règles de sûreté en préparation, les habitants dans un rayon de 5 km doivent être évacués, mais pour les personnes fragiles qui ne peuvent se déplacer par elles-mêmes, un confinement temporaire dans un bâtiment renforcé est envisagé.
L'évacuation d'urgence de patients alités avaient entraîné de nombreux décès en mars 2011.

Vendredi 11 janvier, selon des statistiques compilées par des chercheurs de l'université médicale de Fukushima, il y a eu 2,4 fois plus de décès chez les personnes âgées lors des 8 mois de 2011 qui ont suivi la triple catastrophe que durant la même période en 2010. Le pic de décès était en avril-mai 2011, avec un facteur 3. Ces statistiques ont été obtenues à partir des rapports transmis par 34 institutions d'accueil pour personnes âgées situées dans la zone d'évacuation de 20 km autour de la centrale de Fukushima daï-ichi. Si leurs bâtiments ont été évacués, ces institutions ont continué à exister administrativement.
Sur les 1770 pensionnaires, 295 sont décédés avant la fin octobre 2011. 32 autres ont été tués par le tsunami. A titire de comparaison, il y a eu 109 décès durant la même période en 2010. Il y a, bien-entendu, une grande disparité de situation entre des pensionnaires grabataires qui ont besoin de soins et d'autres, presque autonomes.
40% des décès enregistrés sont dus à une pneumonie, alors que cette maladie est généralement responsable du décès de 10% des personnes âgées de plus de 65 ans. Ce sont donc les conditions d'accueil dans les centres d'hébergement de secours qui sont mises en causes. Par ailleurs, ces intitutions n'étaient pas préparée à faire face à une catatstrophe : pas de générateur électrique de secours, ni d'eau potable, de nourriture ou de couverture pour faire face à une urgence ou accompagner l'évacuation.

Dimanche 13 janvier, la NHK a diffusé un reportage spécial sur l'iode 131 issu de la centrale accidentée de Fukushima. Partie 1 et partie 2. C'est en japonais. Il montre que l'on ne connaît pas la carte des retombées en iode 131, faute de mesure. Et comme cet élément a une demi-vie de 8 jours, il disparaît vite. Cependant, les calculs montrent que la carte des retombées ne correspond pas à celle bien connue des retombées en césium. En particulier, il y a un panache d'iode 131 vers le sud. Il y a cependant quelques données : sur les 23 balises de surveillance de la radioactivité de TEPCo, 5 ont continué à fonctionné quelques jours et ont enregistré de l'iode 131. Ces quelques données servent à caler les codes de calcul.
L'iode est plus volatil que le césium et commence à sortir du réacteur avant le césium. C'est une des raisons de cette différence. La météo a fait le reste.
La ville d'Iwaki, non évacuée, aurait donc été particulièrement touchée. Plus de 5 000 personnes sont venues s'y réfugier. Comme il n'y avait plus d'eau suite au séisme, les gens ont fait la queue dehors pour chercher de l'eau auprès de camions citerne. Quelle a été leur exposition ? Quel sera l'impact sanitaire ?
Se pause aussi le problème des habitants de Namié qui ont été évacués vers une zone plus affectée par les retombées que le lieu d'origine, faute de transmission des prévisions. Les enfants ont joué dehors sans se soucier de rien. Tout le monde pensait être protégé par l'éloignement. Quel sera l'impact pour ces personnes qui ne se sont pas protégées ?
Une équipe de chercheurs de l'université de Hirosaki (Aomori) est allée à Namié au début de la catastrophe pour contrôler la contamination des personnes évacuées. Il ont contrôlé 62 personnes à l'aide une petite spectro gamma portable et ont détecté de l'iode 131 chez 46 d'entre elles. Une évaluation sur une personne d'une quarantaine d'année conduit à une dose à la thyroïde de 33 mSv. Chez les enfants, c'est plus. Il est fort probable que les enfants aient reçu plus de 50 mSv, limite à partir de laquelle il est recommandé (en France) de prendre de l'iode non radioactif pour protéger la thyroïde. Au Japon cette limite était deux fois plus élevée...
En d'autres lieux, comme dans la ville de Fukushima, les habitants ne se sont pas protégés. Ou encore plus au Sud, dans la province d'Ibaraki.
Quelle a été la contamination en iode 131 ? C'est une des inquiétudes majeures des populations sachant que même les plus conservateurs de l'AIEA reconnaissent que l'iode 131 a causé une augmentation des cancers de la thyroïde chez les enfants exposés aux retombées de Tchernobyl.

Vendredi 18 janvier, le magazine scentifique Nature consacre un long article au stress post-traumatique que subissent les réfugiés du nucléaire. Selon un neuropsychiatre de l'université médicale de Fukushima, la santé mentale des réfugiés du tsunami semble s'améliorer plus vite. Ils ont une attitude plus positive envers leur avenir. Alors que les évacués du nucléaire sont de plus en plus déprimés, jours après jours. Les fonds pour faire le suivi de ces populations commencent à manquer.
Malheureusement, l'article a tendance à minimiser l'impact des radiations et tout mettre sur le dos du stress. Si le stress est avéré face à l'avenir sombre qui attend ces populations, et que cela a un impact sur la santé, on ne peut pas pour autant en conclure que c'est la seule cause de risque sanitaire et que les radiations sont inoffensives.

Mercredi 30 janvier, la ville de Namié, qui avait partiellement évacué sa population dans des zones plus exposées, veut contrôler la santé de cux qui avaient moins de 18 ans au moment de l'accident. Des chercheurs de l'université médicale de Hirosaki vont faire des tests sanguins pour voir s'il y a des changements dans la forme des chromosomes des lymphocytes. C'est la première municipalité à lancer une telle étude qui vient concurrencer celle menée par les autorités régionales. Environ 850 enfants, soit 23% des personnes éligibles, se sont portés volontaires.
La possibilité de détecter des lésions induites par les radiations ionisantes sur des lymphocytes et d'en déterminer la dose reçue est utilisée de longue date et relève de ce que l'on appelle communément la "dosimétrie biologique".
Cette technique est intéressante pour une double raison. D'abord parce que ces cellules humaines (les lymphocytes) sont très faciles à collecter (à partir d'une simple prise de sang) mais aussi du fait qu'il s'agit d'une population cellulaire particulièrement radiosensible.
Le plus souvent cette technique repose sur un dénombrement de certaines aberrations chromosomiques caractéristiques de l'action des radiations (recherche de chromosomes dicentriques, de structures en anneaux...). Le premier problème est qu'il s'agit d'une technique peu sensible (peu utile pour des doses inférieures à 0,1 Gy) et qu'elle est essentiellement employée à la suite d'accidents d'irradiation pour reconstituer la dose reçue (et non pas pour le suivi des expositions professionnelles...). Le second problème est que ces aberrations chromosomiques sont de type instables (ou encore dite sub-létale) car elles sont difficilement supportables pour une cellule qui sera condamnée à brève échéance si elles ne sont pas réparées ou recombinées de façon stable.
En clair, s'il s'agit bien de ces aberrations chromosomiques que l'équipe japonaise envisage de rechercher - mais l'article de NHK ne le précise pas - il est probable que bien des expositions réellement reçues ne seront pas détectées d'abord parce qu'elles seront en-dessous de la limite de détection de cette technique, ensuite parce que le délai par rapport à l'accident de Fukushima est déjà important.
Cependant, il est aussi possible que les auteurs disposent d'une technique s'appuyant sur les lésions chromosomiques stables... La lecture de leur travail sera attendue avec intérêt.

Samedi 9 février, le Maïnichi a obtenu les minutes de réunions secrètes tenues par le comité d'experts en charge du suivi sanitaire des populations de la province de Fukushima. Il ressort de la quatrième réunion secrète du 17 octobre 2011, que l'examen de la thyroïde des enfants qui ont quitté la province au début de la catastrophe a été sciemment reporté. Shinichi Suzuki, qui coordonne les échographies thyroïdiennes, a déclaré qu'ils avaient déjà bien assez à faire avec les enfants de la province et qu'ils allaient reporter l'autorisation donnée aux centres d'examen situés à l'extérieur de Fukushima. Le tristement célèbre Prof. Yamashita ("souriez, vous ne risquerez rien"), qui préside le comité d'experts, a suggéré durant cette réunion secrète, qu'il était important d'envoyer le message qu'ils se préparaient à aussi examiner les enfants qui sont partis.
Durant la réunion officielle du comité de suivi, qui elle, est ouverte, et qui s'est tenue le même jour, M. Suzuki a déclaré : "Nous sommes prêts à préparer les examens de la thyroïde pour ceux qui ont fui la région". Et d'ajouter : "Nous en avons répertorié 113 [établissements médicaux hors de la province] pour les examens de la thyroïde. Nous avons l'intention de conclure des accords informels avec eux autour de janvier et les examens seront effectués peu de temps après avril."
Lors d'une réunion à l'assemblée régionale, qui s'est tenue le 13 mars 2012, il a été dit : "Nous sommes dans la phase finale de préparation pour les examens de la thyroïde à l'extérieur de la province afin qu'ils puissent commencer à être réalisés en mai.". Le 26 avril 2012, M. Suzuki a déclaré, lors d'une conférence de presse : "Nous espérons annoncer les institutions médicales qui réaliseront des examens thyroïdiens en dehors de la province en mai, après la Golden Week".
Le Maïnichi a vérifié auprès des centres d'examen sélectionnés : ils ont reçu la demande de collaboration entre mars et juin 2012 et l'accord signé n'a pas été renvoyé avant août. Les autorités régionales de Fukushima ont finalement donné la liste des 71 centres retenus le 5 septembre 2012 et les contrôles ont commencé en novembre 2012, soit presque un an après le début des contrôles pour les enfants qui sont restés à Fukushima.
Le Dr Suzuki a refusé de répondre au quotidien.

Mercredi 13 février, les autorités régionales de Fukushima ont détecté 2 nouveaux cas de cancer de la thyroïde chez des enfants, ce qui porte à trois le nombre total de cas. Ils ont tous les trois subi une intervention chirugicale.
7 cas autres cas suspects subissent des examens médicaux plus poussés à l'hôpital universitaire de Fukushima.
Sur ce total de 10 cas pour 38 000 enfants contrôlés, 7 sont des filles. La moyenne d'âge est de 15 ans.
Shin'ichi Suzuki, en charge du programme thyroïde à l'université de Fukushima a changé de ton : lors du premier cas trouvé en septembre dernier, il n'y avait pas de lien avec la catastrophe. Maintenant, "il est trop tôt pour faire le lien avec la catastrophe"...
Les dernières données officielles sur les examens thyroïdaux menés par la province de Fukushima sont ici en japonais. Ces données ne donnent que les statistiques dans chaque catégorie A1, A2, B et C en fonction de la découverte ou non de kystes et nodules et de leur taille. (Les autres sont accessibles depuis cette page).
Ces statistiques ne mentionnent pas les cas de cancer confirmés avec opération chirurgicale et ceux à confirmer, car cela n'entrerait pas dans le but de l'étude !!!! Ces cas ont juste été mentionnés lors de la conférence de presse qui peut être visionnée ici en japonais.

Jeudi 14 février, la révélation des trois cas de cancer de la thyroïde confirmés et des 7 autres cas potentiels a suscité une forte émotion au Japon. Pourtant, les estimations officielles des doses reçues à la thyroïdes se voulaient rassurantes. Elles avaient été très critiquées et le doute gagne du terrain. Le problème est qu'il n'y a quasiment pas eu de dépistage de la contamination de la thyroïde et que les estimations sont essentiellement basées sur calculs approximatifs. Et comme l'iode 131 a une demi-vie de 8 jours, si l'on ne fait de mesures rapidement, on ne voit plus rien.
Selon l'Asahi, le National Institute of Radiological Sciences (NIRS), mandaté par le ministère de l'environnement, a utilisé deux méthodes pour estimer la dose à la thyroïde :
- une première méthode est basée sur les nombreuses mesure de la contamination corporelle en césium, en appliquant un ratio iode sur césium.
- une deuxième méthode est basée sur des simulations des rejets en iode lors des rejets massifs du début de la catastrophe.
Ces deux méthodes ont de fortes incertitudes qui ne sont jamais communiquées.
La première méthode indique que c'est à Iitaté que les doses ont été les plus élevées. Ce village, fortement contaminé, où l'ACRO avait fait ses premières analyses, n'a été évacué que très tardivement. Les habitants, qui pensaient être protégés par l'éloignement, ont continué de vaquer à leurs occupations. Les calculs indiquent que 90% des enfants de 1 an ont reçu une dose à la thyroïde inférieure à 30 millisieverts, ce qui est moins que la limite de 50 millisieverts à partir de laquelle il est recommandé de prendre un comprimé d'iode pour se protéger.
Pour cela, ils ont estimé qu'il y avait 3 fois plus d'iode 131 que de césium 137 dans le corps lors de l'exposition. D'où vient se ratio ? De résultats de mesure sur la thyroïde de 1 080 enfants d'Iitaté et Kawamata qui datent de la fin mars 2011 et de résultats de mesure de la contamination en césium de 300 adultes des mêmes villages mesurée par un autre organisme. Bref, ce ne sont pas les mêmes personnes qui ont été contrôlées : le ratio est donc grossier.
Les estimations dans les rejets donnent plutôt qu'il y avait 10 fois plus d'iode que de césium dans le panache au Nord-Ouest et 50 fois plus dans le panache au Sud. Des chercheurs, qui s'étaient portés volontaires pour aller contrôler la contamination des réfugiés à l'entrée des centres d'hébergement se sont aussi contrôlés plus sérieusement. Certains avaient autant d'iode que de césium, d'autres 50 fois plus. La valeur médiane sur 50 chercheurs est de 11 fois plus.
Bref, l'étude officielle avait-elle pour but de faire une estimation réaliste ou de rassurer les gens ?
Les autorités Russes ont indiqué qu'elles avaient envoyé une équipe de spécialistes contrôler les familles des membres de l'ambassade à Tôkyô et que 3 personnes sur 268 avaient une contamination à l'iode. Mais les mesures ont été effectuées tardivement, en avril. Une grande partie de l'iode avait déjà disparu.
Les Etats-Unis ont aussi fait des contrôles et des estimations pour le personnel de la base militaire de Yokota à Tôkyô. 7 000 personnes ont été contrôlées et ils en ont déduit qu'une personne qui avait passé 24 heures à l'extérieur a reçu une dose à la thyroïde de 5,3 millisieverts.

Un homme de 49 qui s'était réfugié seul à Tôkyô après la catastrophe de Fukushima a été retrouvé mort dans son appartement, un mois après son décès. C'était un évacué volontaire de Kôriyama. Officiellement, il y a 316 353 évacués au 17 janvier 2013. La moitié environ sont partis à cause de la radioactivité.
Les autorités se font du soucis pour le risque d'isolement auquel font face certains d'entre eux.

Vendredi 22 février, l'évacuation de l'hôpital et de l'hospice de Futaba, situés à 5 km de la centrale, avait fait 40 morts. Les familles de 7 d'entre eux ont décidé de porter plainte contre TEPCo.

Mercredi 27 février, selon l'organe des Nations-Unies en charge de la protection contre les radiations ionisantes (UNSCEAR, U.N. Scientific Committee on the Effects of Atomic Radiation), la dose à la thyroïde reçue par les enfants de Fukushima est plus basse que ce qui avait été estimé par l'OMS. L'OMS avait calculé des doses s'élevant de 100 à 200 mSv pour des enfants de 1 an de Namié et de 10 à 100 mSv pour les autres zones évacuées. Les doses calculées par l'UNSCEAR ne dépassent pas 50 mSv, qui est la limite à partir de laquelle il est recommandé de prendre une pastille d'iode pour se protéger.
L'OMS, qui a pour mission de protéger les populations, a reconnu que son calcul pouvait être pénalisant.
Les calculs détaillés de l'UNSCEAR devraient être présentés en septembre 2013.
On ne peut qu'espérer qu'ils ont raison... Le pic de cancers de la thyroïde étant apparu 4 à 5 ans après les rejets massifs, on connaîtra bientôt l'impact sanitaire. Rappelons qu'il y a déjà 3 cas confirmés et 7 autres suspectés.

La catastrophe de Fukushima n'est pas la première catastrophe écologique au Japon. Il y a en particulier le cas de Minamata où du mercure a été déversé dans la mer par un industriel, provoquant de nombreuses victimes. Selon l'Asahi et le Maïnichi, le ministère de l'environnement aurait demandé à un médecin de venir faire un faux témoignage lors d'un procès en appel d'une dame qui demandait une reconnaissance officielle de son statut de victime. C'était en juin 2011, alors que les symptomes montrent clairement qu'elle souffre de la "maladie de Minamata".
Va-t-on observer la même chose avec les victimes de Fukushima ?

Jeudi 28 février, l'OMS a publié un rapport ce jour sur l'impact sanitaire de la catastrophe de Fukushima (communiqué en français, résumé en français, rapport complet en anglais) :
"S'agissant des différents cancers, pour les personnes situées dans la zone la plus contaminée, l'augmentation des risques estimés par rapport à ce qui serait normalement attendu s'établit à :
- 4% environ pour l'ensemble des cancers solides, chez le sujet de sexe féminin exposé au stade de nourrisson;
- 6% environ pour le cancer du sein, chez le sujet de sexe féminin exposé au stade de nourrisson;
- 7% environ pour la leucémie, chez le sujet de sexe masculin exposé au stade de nourrisson;
- 70% au maximum pour le cancer de la thyroïde, chez le sujet de sexe féminin exposé au stade de nourrisson (chez la femme, le risque de cancer de la thyroïde au cours de la vie entière est normalement de 0,75% et le risque additionnel estimé au cours de la vie entière est de 0,50% pour un nourrisson de sexe féminin exposé dans la zone la plus touchée).
Concernant les personnes vivant dans la deuxième zone la plus contaminée de la préfecture de Fukushima, les risques estimés sont inférieurs de moitié environ à ceux de la zone aux doses les plus élevées.
Une section du rapport est également consacrée au cas spécifique des travailleurs d'urgence dans la centrale nucléaire de Fukushima. Selon les estimations, les deux tiers environ des travailleurs d'urgence présenteraient des risques de cancer semblables à ceux de la population générale, et un tiers d'entre eux aurait un risque majoré."
Alors que l'impact de la radioactivité est mal connu et que la dose reçue est mal évaluée, on se demande comment l'OMS peut faire un tel calcul. Par ailleurs, les radiations provoquent aussi des maladies non cancéreuses.
Greenpeace International a déjà critiqué ce rapport.

Vendredi 1er mars, le gouvernement japonais a contesté vendredi les conclusions de l'étude de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Un responsable du ministère de l'environnement a expliqué qu'il était "erroné de croire que les résidents (proches de la centrale) vont développer des cancers dans ces proportions".

Lundi 4 mars, le National Institute of Radiological Sciences et la Japan Atomic Energy Agency ont évalué les doses à la thyroïde des personnes qui ont fui la catastrophe, en fonction des routes et des horaires. La dose varie de 1 à 100 en fonction des scénarii.
La dose la plus forte est pour les habitants réfugiés à Tsushima dans la commune de Namié jusqu'au matin du 23 mars et sont ensuite partis vers le gymnase d'Adachi à Nihonmatsu, 60 kilomètres plus loin : 104 millisieverts à la thyroïde pour un enfant d'un an, 89 millisieverts pour un enfant de 10 ans et 53 millisieverts pour un adulte. C'est moins de 100 millisieverts pour toutes les autres routes. La route d'évacuation ayant entraîné la dose la plus faible est celle de Katsurao au gymnase d'Azuma dans la ville de Fukushima le 14 mars : moins de 1 millisievert pour les adultes et les enfants.
Ce calcul fait l'hypothèse que les personnes sont restées dehors pendant 24 heures, ce qui est pénalisant, mais ne prend en compte qu'une seule journée alors que les rejets massifs ont duré dix jours.

Jeudi 7 mars, l'ACRO a mis en ligne ces derniers résultats d'analyse sur des échantillons en provenance du Japon. Il s'agit surtout d'analyse sur des urines d'enfants pour lesquelles la demande est encore très grande. Ce sont 28% des enfants de Fukushima (7/25) que nous avons contrôlés depuis juillet dernier qui ont du césium radioactif dans les urines, à des niveaux faibles, mais qui perdurent. Il ne faut donc pas sous estimer l’impact sanitaire. A Kurihara, une zone contaminée de la province de Miyagi, située à 150 km de la centrale, il y a aussi 3 enfants contaminés sur 10 analyses effectuées. Nous avons aussi trouvé un enfant contaminé à Itô, dans la province de Shizuoka, à 350 km de la centrale. C’est, bien évidemment, la nourriture qui en est fort probablement la cause.
L'ACRO a aussi refait des analyses sur des poussières d'aspirateur qui mettent en évidence une contamination encore élevée, même si la tendance est à la baisse.
Enfin, les résultats d'une analyse sur de la "poudre noire" (cyanobactéries) ont aussi été mis en ligne.
Voir le communiqué de presse et tous les résultats.

Vendredi 8 mars, on s'en souvient, 40% des enfants de Fukushima qui ont subit des échographies de la thyroïde ont des kystes ou des nodules. Est-ce normal ou pas ? Le ministère de l'environnement a mené une étude similaire dans d'autres provinces du pays pour avoir une référence. Sur les 4 365 enfants âgés de 3 à 18 ans de Hirosaki (province d'Aomori), Kôfu (Yamanashi) et Nagasaki, 2 469, ou 56,6% ont des nodules de moins de 5 mm ou des kystes de moins de 20 mm (groupe A2) et 44, soit 1%, ont un kyste ou un nodule qui demande des examens médicaux complémentaires (groupe B). C'est 0,6% à Fukushima. Aucun kyste ou nodule n'a été trouvé chez les 1 852 autres enfants.
Le communiqué est ici en japonais et ici en anglais.
A noter qu'une étude similaire avait été effectuée à Kôbé par des médecins et avait donné des statistiques similaires.

Samedi 9 mars, selon le Maïnichi, les autorités régionales de Fukushima auraient effacé des données sur le contrôle des populations à l'entrée d'un centre de secours. Il s'agit des données concernant une centaine de personnes dans une école d'Ôkuma à 5 km de la centrale le 12 mars 2011. Les données ont été effacées en septembre 2011 et cela n'a jamais été rapporté, ni au gouvernement, ni aux commissions d'enquête. Les employés de la province ne savaient pas comment copier les données enregistrées dans l'appareil de mesure. Et comme ils avaient besoin de l'appareil, ils ont effacé les données.

Dimanche 10 mars, le ministère de l'environnement a renoncé au projet d'étudier le génome des habitants de Fukushima pour y déceler d'éventuelles mutations. L'étude visait 500 familles avec des nouveaux nés. Le sang des deux parents et de l'enfant auraient dû être comparés pour voir si l'enfant a plus de mutations génétiques que les parents. Officiellement, l'étude qui aurait dû commencer durant l'année fiscale à venir (qui débute le 1er avril 2013) a été repoussée car la technique n'est pas encore au point.

[haut de page]
Doses et conditions de travail à la centrale


Au 31 décembre, ils étaient presque 20 000 travailleurs à être passés sur le site de la centrale. Au début, il n'y avait pas un dosimètre par personne, ce qui a conduit à une évaluation très approximative des doses. Les premières anthropogammamétries n'ont eu lieu que tardivement, ce qui fait que l'estimation de la contamination interne, qui a pu être forte au début, est aussi mal connue. Plusieurs travailleurs n'ont pas pu être retrouvés et n'ont pas été contrôlés a posteriori. Enfin, il n'y a pas ou peu de mesure neutron, alors que le flux a beaucoup augmenté quand les réacteurs se sont vidés de leur eau.

Avril - Juin 2012 [afficher/cacher]

Juillet - Août 2012 [afficher/cacher]

Septembre - Novembre 2012 [afficher/cacher]

Samedi 1er décembre, d'après les données transmises par TEPCo à l'OMS, 178 travailleurs ont subi une contamination interne telle que la dose à la thyroïde dépasse 100 mSv. Parmi eux, 163 ont reçu plus de 200 mSv. La valeur la plus élevée est de 11,8 Sv (11 800 millisieverts, à ne pas confondre avec la dose au corps entier). Le risque de développer un cancer est élevé avec une telle dose. Deux d'entre eux ont dépassé les 10 Sv.
A la demande de l'OMS, TEPCo a transmis les résultats des examens de la thyroïde de 522 travailleurs parmi ses propres employés ou ses sous-traitants. Les données personnelles (comme l'âge...) ne sont pas connues. La presse a eu accès au données via un rapport de l'OMS en cours de rédaction. TEPCo ne les a jamais rendues publiques. Des nombreux sous-traitants n'ont pas reçu les résultats de leur propre examination.
La personne qui a reçu la plus forte dose à la thyroïde est aussi celle qui a reçu la plus forte dose au corps entier suite à une contamination interne : 678,8 mSv. Il serait trentenaire et toujours employé par TEPCo, mais pas affecté à des travaux liés au nucléaire.

Presque 336 heures supplémentaires d'enregistrements des visio-conférences entre le 16 et le 23 mars 2011, puis entre le 30 mars et le 6 avril, ont été montrés à la presse. Une sélection a été mise en ligne sur le site de TEPCo.
Comme les enregistrements précédents, le chaos et l'improvisation sont flagrants. Dans un extrait daté du 18 mars 2011, on voit le directeur de la centrale refuser de renvoyer les personnes sur place intervenir sur les réacteurs et réclamer du personnel supplémentaire. "Tous les travailleurs approchent les 200 mSv ou ont même dépassé les 200. Je ne peux pas les renvoyer pour connecter des cables avec un tel niveau de radiations." Et le quartier général à Tôkyô de promettre de chercher des volontaires.

Lundi 3 décembre, 47,9% des intervenants sur le site de la centrale de Fukushima daï-ichi n'auraient pas de contrats en règle. Il s'agit, bien entendu, des sous-traitants. Leur employeur officiel, celui qui les envoie travailler sur le site de la centrale, n'est pas celui qui les paye et c'est illégal. Ce sont des boîtes d'interim qui les payent.
36% des sous-traitants n'ont pas reçu de document écrit décrivant les conditions de travail, le salaire, etc, comme ils auraient dû. 6,2% n'ont même pas reçu ces informations verbalement.
71,8% des travailleurs recoivent au moins 837 yens/heure (7,8 euros/h), 2,8% reçoivent au moins 658 yens (6,1 euros/h), mais moins de 837 yens/h, 1% reçoivent entre 645 et 657 yens/h (6,0 et 6,1 euro/h) et 1,1% moins de 645 yens/h (6 euros/h).
C'est TEPCo qui a mené cette enquête en septembre et octobre dernier auprès de 4 000 personnes employées par des sous-traitants. 80% des réponses étaient exploitables.

Jeudi 6 décembre, il y a eu 64 travailleurs sur le site de la centrale de Fukushima qui ont moins de vingt ans. La dose moyenne qu'ils ont reçue est de 8,26 millisieverts. Un a reçu 56,89 mSv.
Des données statistiques sur les doses prises après décembre 2011 (step II, deuxième étape du chantier) sont en ligne sur le site de TEPCo.

Vendredi 7 décembre, l'inspection locale du travail vient de porter plainte contre le président de la compagnie sous-traitante dont les employés avaient couvert leur dosimètre avec du plomb pour diminuer la dose enregistrée.

Dimanche 9 décembre, il y a environ 3 000 personnes par jour qui interviennent à la centrale de Fukushima daï-ichi. Témoignage de l'une d'entre elle dans l'Asahi : "Beaucoup de monde intervient sans contrôle médical car ils ont peur qu'on leur dise qu'ils ne peuvent plus y aller le lendemain. C'est une distorsion due aux nombreuses couches de sous-traitance. Je veux que le gouvernement nous protège."
Il ajoute que dans les zones les plus irradiantes, il n'y a que des sous-traitants, les employés de TEPCo venant surveiller que très occasionnellement. Il n'a jamais vu d'inpecteur de l'autorité de sûreté sur le chantier.
"Les travailleurs viennent de tout le pays parce qu'ils veulent travailler, même dans une centrale nucléaire, en raison de la crise économique. De nombreuses entreprises siphonnent une partie de leurs salaires, en profitant de leur position vulnérable."
Celui qui témoigne a perdu son travail dans une centrale nucléaire arrêtée. Il est très inquiet avec les niveaux de dose, mais il n'a pas le choix s'il veut gagner sa vie.
Un autre, qui était employé de TEPCo avant la catastrophe, raconte qu'on lui a demandé de travailler à la centrale comme "un pilote kamikaze" : "je n'ai aucune idée des doses que j'ai prises". Nombre de ses collègues ont quitté la compagnie depuis l'accident. "Je me demande si je pourrai avoir des enfants", explique-t-il. Et d'ajouter, en cette période de campagne électorale, "je veux que le gouvernement contrôle notre santé sous sa propre responsabilité". Il a de sérieux doutes sur la "décontamination" de sa ville.

Lundi 10 décembre, le gouvernement va demander à 8 compagnies qui envoient des sous-traitants à la centrale de Fukushima daï-ichi de respecter la loi ! Par ce geste, le ministère du travail reconnaît que le mille-feuille de sous-traitance est une menace pour les travailleurs. En effet, on ne sait plus qui est en charge de leur sécurité, surtout quand ils sont envoyés par des compagnies d'interim. Quant à leur salaire, il est d'autant plus ponctionné qu'il y a de couches de sous-traitance. TEPCo a toujours démenti les problèmes soulevés par les médias.

Mardi 11 décembre, le journaliste Ryusho Kadota a écrit un livre (死の淵を見た男) sur le directeur de la centrale de Fukushima daï-ichi et les autres personnes présentes sur place au début de la catastrophe. Il a réussi à recueillir les témoignages de 90 personnes qui sont nommées et de leur famille, y compris le directeur de la centrale, Masao Yoshida, peu prolixe avec les médias. Voici un extrait repris par la presse : Masao Yoshida explique que l'ampleur de la catastrophe aurait pu être 10 fois plus grave qu'à Tchernobyl. Si une des enceintes de confinement avait explosé, il n'aurait pu été possible d'approcher les neufs autres réacteurs des centrales de Fukushima daï-ichi et daï-ni. Les combustibles des 10 réacteurs auraient fondu. Et de remercier les personnes qui ont accepté de rester en risquant leur vie et qui ont permis d'éviter le pire.

Jeudi 27 décembre, nouvelles statistiques de TEPCo sur les doses prises par les travailleurs sur le site de la centrale de Fukushima daï-ichi. Ce sont toujours les sous-traitants qui prennent les doses les plus fortes.

Samedi 29 décembre, trois jours après son investiture, le premier ministre japonais s'est rendu à la centrale accidentée de Fukushima daï-ichi. Ses deux prédécesseurs s'y étaient aussi rendus. Il a remercié et encouragé les travailleurs sur place : "Merci à tous. C'est très dur mais c'est grâce à vous que les travaux progressent vers le démantèlement". "En cette période de fêtes de fin d'année, même si c'est très difficile aussi pour vos familles, œuvrez avec courage en veillant bien à votre sécurité".
Et c'est tout ! Pourtant, ils méritent mieux. Aucune annonce de mesure qui garantissent la protection des sous-traitants qui prennent les plus fortes doses. Aucune garantie de suivi médical. Aucune promesse de garantie que les primes de risques parviennent bien aux ouvriers sans être siphonnées par les nombreux intermédiaires. Ou que la loi soit respectée et que des intérimaires n'interviennent plus sur le chantier.

Mardi 1er janvier 2013, TEPCo a transféré, comme annoncé, une partie de son siège à proximité de la centrale accidentée de Fukushima daï-ichi, à J-Village, l'ancienne base de foot reconvertie en base de vie pour les travailleurs qui interviennent à la centrale. Elle veut aussi y installer un centre de recherche sur le démantèlement et elle prévoit d'installer ailleurs à Fukushima une centrale thermique au charbon. Le siège délocalisé aura en charge les indemnités et la 'décontamination'. Il devrait y avoir 4 000 employés d'ici la fin 2013. La compagnie affiche ainsi sa volonté de ne pas fuir la province de Fukushima. Elle veut aussi montrer que l'on peut vivre en territoire contaminé.
Qu'est ce qui justifie ce choix de faire subir une exposition aux radiations inutile à ses employés ? Elle aurait pu déplacer ses employés dans une zone moins contaminée. Par ailleurs, elle n'a pas les moyens de financer la construction de la centrale à charbon, ni de construire un centre de recherche. Est-ce que les partenaires envisagés accepteront ses conditions ?

Vendredi 4 janvier, TEPCo avait déjà été accusée de négligence envers ses employés et sous-traitants en ne fournissant pas un dosimètre par personne au début de la catastrophe. Seul le chef d'équipe était doté, alors qu'il n'était pas le plus exposé. Il a fallu un scandale médiatique pour chaque personne soit pourvue. Le Maïnichi révèle que, durant les premiers mois de la catastrophe, les intervenants n'avaient que des dosimètres sur le torse et pas au bout des membres qui ont pu être beaucoup plus exposés quand il fallait déblayer les débris. Quand les membres risquent d'être plus exposés, il faut mettre un dosimètre passif à leur extrémité. Ce n'était pas le cas.
Il y avait de l'eau contaminée un peu partout et certains ont pataugé dans cette eau, exposant plus leurs pieds. Il en est de même avec les débris qui jonchaient le sol.
La différence de dose entre les pieds, voire les mains, et le corps peut être élevée, surtout avec le rayonnement bêta.

Jeudi 24 janvier, deux anciens directeurs de TEPCo au début de la catastrophe ont été entendus par le procureur qui instruit les plaintes pour négligence professionnelle déposées par un groupe de 1 300 personnes en août 2012.

Jeudi 31 janvier, TEPCo a mis en ligne des statistiques sur les doses prises par les intervenants sur le site. Les doses au début de la catastrophe ne sont pas fiables car il n'y avait pas un dosimètre par personne. Ce sont toujours les sous-traitants qui prennent les plus fortes doses.

Jeudi 28 février, TEPCo n'a pas transmis les doses prises par 21 000 travailleurs en 2011 au fichier national de la Radiation Effects Association comme elle aurait dû. 80% sont des sous-traitants. Cette base de données a pour but de les protéger car ils changent souvent d'employeurs. Sans la base de données centralisée, il est facile de tricher et de cumuler les doses.
Ce comportement de TEPCo montre le peu de cas qu'elle fait de la santé des sous-traitants. Le ministère de la santé, du travail et des affaires sociales, l'a pourtant rappelée à l'ordre plusieurs fois, en vain. TEPCo a promis de remplir son obligation avant la fin mars 2013.
Evidemment, il s'agit des doses enregistrées, qui ne correspondent pas toujours aux doses réelles. Rappelons qu'il n'y avait de dosimètres individuels au début de la catastrophe. Seul le chef d'équipe était équipé. Puis, quand il s'agissait de dégager les débris, il n'y avait pas de dosimètres au bout des membres, plus exposés. Puis, il y a eu de nombreuses tricheries. Enfin, la contamination interne n'a été mesurée que très tardivement et elle est donc très approximative.

Par ailleurs, TEPCo a mis en ligne de nouvelles statistiques sur l'irradiation des travailleurs à la centrale de Fukushima daï-ichi. 439 nouveaux travailleurs sont intervenus en janvier 2013. La plus forte dose reçue en janvier 2013 est de 12,65 mSv. Ce sont toujours les sous-traitants qui prennent les plus fortes doses.

Un ouvrier est décédé sur le site de la centrale de Fukushima daï-ichi. Voir le communiqué laconique de TEPCo.

Samedi 2 mars, TEPCo a publié des données sur la dose collective reçue par tous les intervenants sur le site de la centrale. Cela se compte sieverts hommes et représente la dose reçue par tout le mode.
- Avant la catastrophe, pour l'année fiscale 2009, qui se termine le 31 mars 2010, la dose collective était de 14,9 sieverts.hommes.
- Lors de la première année, de la catastrophe, elle était de 246,9 sieverts.hommes.
- De mars 2012 à janvier 2013, elle est encore de 60,1 sieverts.hommes. En extrapolant à l'année entière, cela fait 65,6 sieverts.hommes, soit plus de 4 fois plus qu'avant la catastrophe.
Et cela va durer ainsi pendant des décennies.

Par ailleurs, suite aux nombreuses tricheries sur la dosimétrie des travailleurs, le ministère de la santé, du travail et des affaires sociales, inspecte les données enregistrées par les deux dosimètres que doivent porter chaque intervenant et les compare. Depuis novembre 2011, le premier dosimètre enregistre la dose quotidienne, alors que l'autre enregistre la dose cumulée.
Le ministère a trouvé 63 cas où l'écart entre les deux données est supérieur à 20% et c'est la valeur la plus faible qui a été enregistrée. Il demande à ce que ce soit la plus forte valeur qui soit retenue pour protéger les travailleurs. L'écart le plus grand est de 4,4 millisieverts comparés à 6,35 millisieverts.
Le ministère n'a pas encore regardé les doses enregistrées au début de la catastrophe, entre mars et novembre 2011. La mesure des doses reçues par les employés de TEPCo et ses 37 sous-traitants était plus approximative, voire inexistante. Le nombre de cas suspects ne peut donc qu'augmenter drastiquement.

Lundi 4 mars, on avait vu que TEPCo n'avait pas transmis les doses prises par 21 000 travailleurs en 2011 au fichier national de la Radiation Effects Association. Selon le Maïnichi, les doses prises par les ouvriers engagés dans la "décontamination" ne sont pas transmises non plus. Le Ministère de l'environnement a pourtant conclu un accord avec cet organisme public pour que les doses y soient enregistrées, mais les instructions transmises aux entreprises sélectionnées pour les chantiers de "décontamination" n'auraient pas été suffisantes. Les entreprises doivent enregistrer les doses, mais elles ne sont pas rassemblées dans un fichier national. Ainsi, si un ouvrier a plusieurs employeurs successifs, personne ne peut vérifier s'il a dépassé la dose maximale autorisée.
Dans le modèle de contrat de travail rédigé par le ministère de l'environnement, il est clairement écrit que les entreprises doivent fournir un carnet de dose aux employés engagés dans les travaux exposés aux rayonnements ionisants. Il n'est pas dit explicitement que ces données doivent être transmises au fichier national, mais cela va de pair selon la Radiation Effects Association.
18 des 25 chantiers pilote lancés par le gouvernement sont terminés. Sur un de ces chantiers à Ôkuma, un ouvrier a pris 11,6 mSv.

[haut de page]
Arrêt du nucléaire et situation énergétique


14 réacteurs nucléaires ont été arrêtés par le séisme du 11 mars 2011. Le premier ministre de l'époque a ordonné la fermeture de la centrale de Hamaoka en mai 2011. Tous les autres réacteurs ont été arrêtés normalement au bout de 13 mois pour changer une partie du combustible et faire des contrôles. Mais aucun n'a redémarré ensuite, car les autorités locales demandent des garanties sur le sûreté. Comme l'autorité de sûreté actuelle est discréditée par la catastrophe, la situation est bloquée.

Au 10 mars 2012, il ne restait que deux réacteurs sur 54 en fonctionnement. Tout le parc nucléaire devrait être arrêté fin avril 2012.

Taux de disponibilité du parc nucléaire japonais :

Mois

Juin 11

Juillet  11

Août 11

Sept. 11

Oct. 11

Nov. 11

Déc. 11

Janv. 12

Fév. 12

Mars 12

Avril 12

Mai 12

Juin 12

Juillet 12

Taux

36,8%

33,9%

26,4%

20,6%

18,5%

20,1%

15,2%

10,3%

6,1%

4,2%

2,1%

0,3%

0%

2,9%


Ce taux a été de 23,7% sur l'année fiscale 2011 (1er avril 2011 - 31 mars 2012), contre 67,3% l'année précédente. La demande globale d'électricité, et donc la production, toutes sources confondues, a baissé de 5,1% pour la même période par rapport à l'année précédente.
Le taux d'utilisation du parc nucléaire a été de 3,9% durant l'année fiscale 2012 (1er avril 2012 - 31 mars 2013).

Une des raisons des problèmes d'approvisionnement électrique actuels vient du fait qu'une partie du Japon (Kansai) utilise du 60 Hz alors qu'une autre partie (Kanto) utilise du 50 Hz. Il n'y a que trois transformateurs entre les deux régions et il est donc difficile de transférer de l'électricité d'une partie à l'autre. Seuls un million de kilowatts peuvent être transférés entre les deux parties du pays, une fraction de la capacité perdue par TEPCO lors du tremblement de terre du 11 mars qui est de 21 millions de kilowatts.

Si le gouvernement dit vouloir se passer de l'énergie nucléaire, il ne donne pas de calendrier. Par ailleurs, il continue à vouloir exporter cette technologie et n'arrive pas à se décider d'arrêter le surgénérateur Monju, en panne depuis 1995, et l'usine de retraitement, qui aurait dû démarrer il y a 5 ans. Mais ces deux installations ont aussi un intérêt militaire... Enfin, il pousse au redémarrage de quelques réacteurs. Combien ? Personne ne sait. Au moins une quinzaine ne redémarreront jamais. Soit parce qu'ils ont été endommagés le 11 mars 2011, soit parce qu'ils sont trop vieux. Les autorités ont exprimé leur volonté de limiter à 40 ans la durée de vie des réacteurs nucléaires, sauf dérogation.

Les stress-tests ne sont que des simulations informatiques et ne permettent pas de garantir la sûreté des réacteurs réels.

Mars 2012 [afficher/cacher]

Avril 2012 [afficher/cacher]

Mai 2012 [afficher/cacher]

Juin 2012 [afficher/cacher]

Juillet 2012 [afficher/cacher]

Août 2012 [afficher/cacher]

Septembre 2012 [afficher/cacher]

Octobre 2012 [afficher/cacher]

Novembre 2012 [afficher/cacher]

Samedi 1er décembre, après la centrale d'Ôï, c'est au tour de celle de Tsuruga qui va voir ses failles inspectées par la commission mise en place par la NRA. L'exploitant, Japan Atomic Power Co., prétend que les deux failles qui passent sous chacun des réacteurs ne sont pas actives. Les experts de la NRA ont de sérieux doutes sur les recherches effectuées par l'exploitant, comme s'il avait relié artificiellement les deux zones où il a creusé pour observer les failles.
L'inspection aura lieu tout le week-end et une réunion est prévue le 10 décembre pour prendre une décision.

154 personnes ont demandé à la justice l'arrêt définitif des deux réacteurs de la centrale d'Ôï car leur sûreté n'est pas garantie. 1 100 autres ont demandé la suspension des opérations.

Dimanche 2 décembre, le groupe d'experts mandaté par la NRA pour osculter les failles sous la centrale de Tsuruga pendant le week-end a tenu une conférence de presse : ils ont constaté une déformation de la strate au-dessus de la zone de fracturation qui passe sous le réacteur n°2. S'il est confirmé que la zone est active, le réacteur ne redémarrera jamais. Lors de la réunion du 10 décembre, l'exploitant sera auditionné.

Lundi 3 décembre, début de la campagne hivernale d'économie d'énergie dans tout le Japon, à l'exception d'Okinawa. A Hokkaïdô, il est demandé de réduire de 7% sa consommation les jours ouvrables jusqu'au 8 mars 2013. Il n'y a pas d'objectif chiffré pour les autres régions où la campagne va durer jusqu'au 29 mars.

Jeudi 6 décembre, la NRA vient de tancer la Japan Atomic Energy Agency car elle n'a pas respecté les procédures de sûreté pour son prototype de surgénérateur Monju. Elle a repoussé l'inspection de 10 000 pièces environ, dont certaines sont importantes pour la sûreté. Pour 1 551 de ces pièces, dont des détecteurs de neutron, l'inspection n'a pas été faite et aucune date n'est fixée.

La NRA a laissé entendre qu'elle pourrait ne pas autoriser le redémarrage des deux réacteurs de la centrale de Tsuruga, même si les failles ne passent pas directement sous les réacteurs.

La NRA a sollicité 3 conseillers internationaux, dont André-Claude Lacoste, l'ancien président de l'ASN française. Les deux autres personnes sont Richard A. Meserve (USA) et Mike Weightman (UK).

Vendredi 7 décembre, les émissions de CO2 du Japon ont de augmenté de 3,9% lors de l'année fiscale 2011 par rapport à l'année précédente.
La NRA, qui la nouvelle autorité de sûreté nucléaire japonaise, a mis en place un comité qui va la contrôler et vérifier que les recommandations des trois commissions d'enquête sont bien prise en compte. Les présidents de ces trois commissions siègeront dans ce comité de 15 personnes mis en place pour 3 ans, ainsi que le gouverneur de Fukushima. Un premier rapport est attendu pour mars 2013.
La centrale de Shika dans la province d'Ishikawa est-elle aussi sur une faille active ? Des documents officiels datant de 1987 mettent en évidence une telle faille. Les travaux de construction de la centrale ont pourtant commencé l'année suivante... A l'époque, la faile ne devait avoir été active pendant les 50 000 dernières années. Les critères ont été revus en 2006 et la faille ne doit pas avoir été active pendant 130 000 ans. La faille est dans une couche géologique qui date de 120 000 à 130 000 ans. C'est seulement maintenant, après l'accident de Fukushima, que le problème est pris en compte... L'exploitant, Hokuriku Electric, qui vient de remettre un rapport d'étape sur cette faille, prétend que le cisaillement observé est dû à l'érosion des marées et qu'il n'y a pas de problème. Le rapport final est prévu pour juin 2013.
La NRA a proposé d'osculter les couches géologiques des 400 000 dernières années si l'on n'a pas assez de données.

Lundi 10 décembre, la campagne de réduction de 7% de la consommation d'électricité à Hokkaïdô a débuté ce jour.
Comme prévu, les experts mandatés par la NRA se sont réunis aujourd'hui pour faire le point sur la faille qui passe sous la centrale de Tsuruga dans la province de Fukui sur la côte de la Mer du Japon. La faille qui passe directement sous le réacteur n°2 est bien considérée comme active et la NRA ne peut donc pas donner son feu pour un redémarrage.
Le réacteur n°1, le plus vieux réacteur commercial du Japon, a 43 ans. Comme le gouvernement actuel veut arrêter les centrales au bout de 40 ans, c'est peut-être la fin pour lui. Quant au n°2, il a été mis en service en 1986.
Ils sont exploités par la Japan Atomic Power Company.

Mardi 11 décembre, retour sur la faille de Tsuruga pour laquelle un schéma très explicite a été publié dans l'Asahi : la faille Urasoko, qui passe à 200 m des réacteurs est active. La question est de savoir si les lignes de faille qui passent sous les réacteurs peuvent bouger si la faille Urasoko bouge. La ligne de faille D1, qui passe directement sous le réacteur n°2, aurait été active en même temps qu'Urasoko par le passé selon l'expertise menée par le groupe mandaté par la nouvelle autorité de sûreté, la NRA. Ils sont unanimes pour Tsuruga, contrairement à Ôï. On peut donc considérer qu'elle est active, selon le président de ce groupe. La faille Urasoko pourrait déclencher un séisme plus puissant que celui qui a ravagé Kôbé en 1995.
Les documents de la NRA sont ici en japonais. Des vues sont ici.
Lors de la conférence de presse, un journaliste a demandé aux experts comment ils avaient pu conclure aussi vite alors que l'exploitant n'a rien vu pendant tant d'années. Le président du groupe a répondu : "Après tout, l'exploitant de l'installation se trouve dans une position très délicate, en particulier ceux qui font les études peuvent être placés dans une position très délicate, je suppose. Fondamentalement, [l'exploitant] poursuit les études afin de prouver que ce n'est pas une faille active, et tant qu'il ne peut pas le prouver, il continue, pour ainsi dire. C'est une position tout à fait différente de la nôtre."
En 1966, quand l'autorisation de construire le premier réacteur a été demandée, la faille n'était pas connue. Elle a été reconnue active en 1991 dans un article scientifique, quelques années après le démarrage du deuxième réacteur en 1987. Mais l'exploitant a continué à nier le danger et a même demandé, en 2004, l'autorisation de construire les réacteurs 3 et 4. Ce n'est qu'en 2008 que l'exploitant, Japan Atomic Power Co. (JAPC), a admis qu'Urasoko était active. Mais pas les lignes de faille qui passent sous le réacteur n°2.
JAPC a envoyé une lettre ouverte à la NRA, dénonçant le caractère peu scientifique de l'expertise menée et demande des explications. L'enjeu financier est grand pour elle qui n'a que 3 réacteurs, 2 à Tsuruga qui sont probablement condamnés et un à Tôkaï dans la province d'Ibaraki. JAPC vend l'électricité qu'elle fournit aux compagnies d'électricité proches de ses réacteurs qui la revendent aux clients. Temps que la production d'électricité est suspendue, les grandes compagnies d'électricité doivent, par contrat, payer la maintenance des réacteurs. Mais si les réacteurs sont définitivement arrêtés, elles ne payeront plus et JAPC sera dans situation financière difficile. Le maire de Tsuruga, les yeux rivées sur ses rentrées financières, est aussi très inquiet et n'exclut pas que des études ultérieures confirment la sûreté de la centrale.
Bien que la NRA n'a pas le pouvoir de demander l'arrêt définitif de cette centrale, il a le pouvoir de ne pas l'autoriser à redémarrer. L'exploitant va conduire d'autres études pour tenter de prouver que sa centrale est sûre.
D'autres centrales pourraient se trouver dans une situation similaire dans l'avenir, celle de Shika dans la provice d'Ishikawa et celles de Mihama, Ôï et le surgénérateur Monju dans la province de Fukui. Il y a aussi Higashidôri dans le Nord-Est. A chaque fois les exploitants prétendent aussi que les failles ne sont pas actives. Et les autorités ont toujours pris leurs affirmations pour argent comptant dans le passé. Qu'en sera-t-il maintenant que leur crédibilité est remise en cause ?
Cette révélation sur les failles à Tsuruga constituent un choc pour le Japon.

Jeudi 13 décembre, alors qu'une conférence internationale organisée par l'AIEA est prévue ce week-end à Kôriyama, dans la province de Fukushima. Une contre conférence est organisée à Tôkyô par des associations qui demandent l'arrêt définitif de l'industrie nucléaire. Une autre est aussi organisée à Kôriyama par les maires opposés au nucléaire. Une manifestion est aussi prévue à Tôkyô dans le parc Hibiya et le lendemain à Kôriyama. Le dimanche 16, les Japonais sont aussi appelés aux urnes.

Le ministère des sciences et technologies espère toujours pouvoir sauver le surgénérateur Monju alors qu'il ne marche pas, qu'il est proliférant, qu'il est probablement sur une faille active, que la culture de sûreté y est absente... Bref, il est très dangereux, mais il peut produire du plutonium de qualité militaire... Le ministère a tenté d'établir un programme de recherche pour pouvoir justifier la poursuite du programme.
La NRA vient d'intimer aux exploitants de Monju d'améliorer la sûreté et de résoudre les graves problèmes de maintenance qui ont été constatés.

Après Ôï et Tsuruga, c'est au tour des failles sous la centrale de Higashidôri dans la province d'Aomori d'être oscultées par le groupe d'experts mis en place par la NRA. Le long de la faille s-19, il y a eu un déplacement de 90 cm. L'exploitant, Tohoku Electric Power Company, prétend que ce n'est pas dû à l'activité sismique mais à un gonflement des couches suite à l'absorption d'eau. Les experts ont de sérieux doutes sur cette explication. Après l'inspection, ils pensent plutôt que le mouvement est dû à une faille active proche. L'inspection continue vendredi et le verdict est attendu dans une semaine.

Après s'être trompée à plusieurs reprises et dans ses corrections, la NRA vient de publier de nouvelles cartes de prédiction de l'impact des retombées radioactives en cas d'accident majeur dans chacune des 17 centrales nucléaires du pays. Les plus grands changements sont pour les centrales de Genkaï (province de Saga) et de Sendaï (Kagoshima), toutes deux sur l'île de Kyûshû et pour la centrale de Tomari à Hokkaïdô. A Kyûshû c'est la rose des vents qui était fausse et à Hokkaïdô, les précipitations.
Les nouvelles cartes, qui ont toutes dues être corrigées sont ici en japonais.
Ces cartes sont basées sur le critère d'évacuation de l'AIEA qui est de 100 mSv la première semaine. Mais la NRA veut fixer un seuil deux fois plus faible comme critère, ce qui correspond à un débit de dose de 500 microsieverts par heure à partir duquel l'évacuation serait ordonnée. Ce débit de dose a été mesuré jusqu'à 6 km de Fukushima daï-ichi dès le 12 mars 2012.
Le groupe d'experts qui a fait des recommandations propose aussi de restreindre la consommation de nourriture et d'eau locales dès 0,5 microsievert par heure. Des recommandations plus complètes sont prévues pour la fin du mois.

Vendredi 14 décembre, après le deuxième jour d'inspection à la centrale de Higashidôri dans la province d'Aomori, les experts mandatés par la NRA ne peuvent pas exclure que les deux failles soient actives. Ils sont unanimes et il n'est pas nécessaire de faire des études complémentaires. L'exploitant précise que ces failles ne passent pas directement sous les réacteurs ou des équipements importants pour la sûreté. Encore une centrale à l'avenir difficile...

Samedi 15 décembre, début de la conférence internationale organisée par l'AIEA et le gouvernement japonais. Que des bonnes intentions et de la langue de bois. Voir par exemple l'intervention de la France : nous sommes parfaits et nous invitons les autres à nous imiter...
La NRA a échangé ses vues sur la sûreté des réacteurs nucléaires avec les 3 experts internationaux qu'elle a nommés pour la conseiller. Parmi eux, il y a A-C Lacoste qui présidait l'ASN française jusqu'à la mi-novembre 2012. Pour le président de la NRA, la culture de sûreté de l'industrie japonaise n'est pas suffisante et il n'y aura pas de redémarrage sans progrès significatifs. La politique de l'industrie nucléaire japonaise est d'appliquer les règles, sans plus, et ce n'est pas acceptable. Ce qu'il ne dit pas c'est qu'elle faisait aussi du lobbying intense pour que ces règles soient le moins contraignantes possible.

Dimanche 16 décembre, la droite conservative a repris le pouvoir au Japon suite aux élections : avec 43% des voix, elle raffle 79% des sièges. La participation n'était que de 59,32%.
Le parti libéral démocrate (PLD), qui vient de remporter les élections, a toujours soutenu l'énergie nucléaire lors de la campagne électorale. Mais un sondage du Asahi montre que la question nucléaire n'a pas été primordiale dans le choix des électeurs : 16% de ceux qui veulent l'arrêt immédiat du nucléaire ont voté pour le PLD. Il a aussi recueilli 43% des voix de ceux qui veulent une sortie graduelle de la production d'électricité nucléaire.

Mardi 18 décembre, le conseil municipal de Hakodaté (Hokkaïdô) a voté une enveloppe financière de 23 millions de yens pour aller en justice afin d'arrêter la construction de la centrale d'Ôma dans la province d'Aomori.

Mercredi 19 décembre, l'industrie nucléaire, qui n'en finit jamais de "renaître", reprend le sourire suite au retour de la droite conservatrice au Japon. Les compagnies minières australiennes extrayant de l'uranium applaudissent. Les actions des compagnies d'électricité repartent à la hausse. Le directeur du surgénérateur expérimental Monju redevient arrogant : après avoir été tancé par la nouvelle autorité de sûreté, la NRA, pour des failles sérieuses dans la maintenance, il explique que cela se réduit à des "problèmes de formalités qui peuvent arriver". Le Président de la NRA a trouvé la remarque très "inappropriée" et va alerter le ministère des sciences et technologie qui a la tutelle de la Japan Atomic Energy Agency qui aimerait bien réussir à exploiter le réacteur.
La NRA, très critiquée lors de sa mise en place, a fait montre d'une fermeté inhabituelle face à l'industrie nucléaire japonaise. Il se peut que de nombreux réacteurs ne soient pas autorisés à redémarrer. Que va faire le nouveau pouvoir ? Tenter de la museler ? Il en a les moyens car la nomination des 5 sages de la NRA n'a pas été approuvée par le parlement. Il faudra qu'elle repasse par le parlement.

Jeudi 20 décembre, la NRA doit redéfinir entièrement le référentiel de sûreté avant d'aller inspecter les réacteurs pour vérifier s'ils sont conformes ou non. La procédure prend plus de temps que prévu et l'inspection ne commencera pas avant juillet 2013. Le président de la NRA veut que la redéfinition des standards de sûreté soit transparente et ouverte au public. Cela va aussi laisser du temps au compagnies à engager les travaux nécessaires. Et de toutes façons, même si les compagnies demandent un redémarrage rapide, les inspections ne peuvent pas commencer avant que les standards soient adoptés par la loi. Les débats peuvent être houleux.
Bref, le redémarrage n'est pas pour tout de suite, n'en déplaise au "village nucléaire" et aux marchés financiers.

Les experts mandatés par la NRA pour inspecter les failles sous la centrale de Higashidôri dans la province d'Aomori se sont réunis pour prendre position et ont conclu qu'elles pourraient être actives ! Une rencontre est prévue avec l'exploitant mercredi 26 décembre et une décision finale sera prise. Les réacteurs ou des pièces importantes pour la sûreté ne sont pas directement au dessus de ces failles, mais les travaux de renforcement de la résistance aux séismes pourraient prendre des années.
La faille F-3, en cause, passe à seulement 400 m à l'Ouest du bâtiment réacteur. La faille F-9 lui est parallèle. D'autres failles, pas encore inspectées, pourraient aussi être actives... Il y en a 10 en tout !
Un des membres du comité d'experts explique que l'exploitant doit se préparer à un séisme de magnitude 7 avec un épicentre sous la centrale.
Les deux autres réacteurs de l'explotant, Tôhoku Electric, sont à la centrale d'Onagawa, qui a été endommagée par le séisme du 11 mars 11. Pas question de les redémarrer pour le moment.
Les travaux de construction de la centrale de Higashidôri ont commencé en 1998 et elle a été couplée au réseau en 2005. Au moment de la demande de permis de construire, l'exploitant avait reconnu que des strates avaient glissé, mais avait affirmé que c'était dû à un glonflement de l'argile lié à l'infiltration d'eau. En 2006, l'autorité de sûreté de l'époque, la défunte NISA, avait demandé de réévaluer le risque sismique et l'exploitant avait répondu en 2008 qu'il n'y a pas de faille active dans un rayon de 5 km autour de la centrale. La NISA avait accepté alors qu'il est maintenant clair que c'est faux. Kunihiko Shimazaki, qui préside le groupe d'experts, a déclaré "c'est notre diagostique commun que l'argument qu'il n'y a pas de faille active est complètement inacceptable".
A qui le tour ? La faille F-3 passe sous le réacteur en construction de TEPCo à Higashidôri. L'avancement des travaux n'y est que de 10% et TEPCo n'a plus les moyens financiers de continuer le chantier.
Un peu plus loin, vers l'Ouest, il y a la centrale en construction d'Ôma où les travaux de construction ont repris. L'avancement y est de 40% environ. La faille qui passe sous la centrale pourrait être aussi active.
Par ailleurs, des géologues indépendants affirment que l'usine de retraitement de Rokkashô-mura, sur la même péninsule de Shimokita, est située à proximité d'une faille active. Là, l'enjeu est moins grand car l'usine ne fonctionne toujours pas, plus de 5 ans après la fin des travaux... Il y a aussi un centre d'entreposage provisoire du combustible usé en construction.
Plus inquiétant encore, c'est la faille Nord-Sud du plateau continental qui fait 80 km de long au large de la péninsule où sont ces installations nucléaires. Elle pourrait déclencher un séisme de magnitude 8,0 ou plus. Bref, c'est toute la sûreté de la péninsule qui est à revoir.

Vendredi 21 décembre, la NRA, qui n'en fini plus de trouver des failles actives se trouve démunie face au problème. Quel critère accepter ? A Tsuruga, la faille incriminée passe directement sous la centrale, ce qui est interdit par la loi. Il est facile de conclure. En revanche à Higashidôri, elles passent à proximité. Comment décider ? Quelles exigences demander aux exploitants ? Quel est l'effet d'une faille qui passe à 200 m ? La méthode d'évaluation des failles situées à moins de 1 à 2 km reste à établir.
Il est d'autant plus important d'y voir plus clair que ce n'est pas fini, d'autres failles actives vont être trouvées ? Cela va prendre du temps et les réacteurs ne redémarreront pas de si tôt !
Quant aux compagnies d'électricité, elles commencent à dire que les experts sont anti-nucléaires... Faute d'argument, on dénigre ses critiques.

Chubu Electric, exploitant de la centrale de Hamaoka arrêtée en mai 2001 sur ordre du premier ministre, a décidé de rehausser la nouvelle digue en construction : elle va passer de 18 à 22 m. Cela lui coûterait environ 150 milliards de yens (1,4 milliards d'euros). Ce sont les études de l'exploitant qui ont montré que la vague pourrait atteindre 21,4 m. La marge est donc extrêmement faible ! Il a aussi estimé qu'une brèche d'un kilomètre de long était possible, ce qui entraînerait de 1 à 3 m d'eau dans les réacteurs 3 et 4, et jusqu'à 6 m dans le 5.
Le problème de cette centrale en cas d'accident, c'est que les principaux axes de communication entre l'Est et l'Ouest du pays (autoroute, shinkansen...) seraient coupés. De l'eau de mer a pénétré dans le coeur du réacteur n°5, érodant une partie.

Samedi 22 décembre, la carte sismique mise à jour par les autorités japonaises met en évidence une augmentation du risque sismique dans l'Est du Japon par rapport à la version précédente qui date de 2010. C'est à Shizuoka, que la probabilité de survenue d'un tremblement de terre majeur est la plus forte, avec 89,7% dans les 30 ans à venir. Suivie par Tsu (Mié) et Chiba. A Mito, capitale d'Ibaraki elle est passée de 31,0 à 62,3% à cause du risque de répliques après le séisme du 11 mars 11. Pour la centrale voisine de Tôkaï, c'est passé de 34,1 à 67,5%.

Avec l'arrivée prochaine du nouveau gouvernement, prévue le 26 décembre, la presse japonaise en anglais s'intéresse à nouveau aux manifestations du vendredi devant la résidence du premier ministre (site des organisateurs). La veille, c'était la 36ième. Ils étaient un millier selon la police reprise par l'Asahi. Des manifestations similaires ont lieu à Ôsaka ou Fukuoka devant le siège des compagnies d'électricité. Le slogan est toujours "saïkadô hantaï" (再稼働「反対」), "non au redémarrage".

Mardi 25 décembre, un groupe de citoyens a déposé une pétition auprès des autorités locales de Niigata pour réclamer une référendum sur le nucléaire. C'est la centrale de Kashiwazaki-Kariwa exploitée par TEPCo et ses 7 réacteurs qui est visée.

Deux centrales nucléaires sont déjà sur la sellette car situées sur ou à proximité de failles actives. D'autres pourraient suivre. Pour ces deux premières centrales, de Tsuruga (Fukui) et Higashidôri (Aomori), il y a aussi 815 tonnes de combustible usé entreposées. Est-ce que le système de refroidissement tiendra en cas de séisme ? Les exploitants, qui nient que les failles soient actives, affirment qu'il n'y a aucun problème.
La prochaine centrale à être inspectée à partir de vendredi 28 décembre est celle d'Ôï où deux réacteurs sont en fonctionnement. Il y a là 262 tonnes de combustible usé.

Mercredi 26 décembre, les experts qui ont inspecté les failles de la centrale de Higashidôri se sont réunis avec l'exploitant et ont rejeté, à l'unanimité, les arguments de la compagnie Tohoku Electric que les failles ne sont pas actives. L'exploitant maintient sa position, mais la centrale ne sera pas autorisée à redémarrer avant longtemps.

Vendredi 28 décembre, les experts de la NRA étaient divisés sur les failles qui passent sous des parties importantes pour la sûreté de la centrale d'Ôï, la seule en fonctionnement. Lors de la dernière inspection en novembre, il y avait consensus pour dire qu'il y a eu un mouvement, mais il n'y avait ps concensus sur la cause. Ils ont donc commandé des études complémentaires qui consistent à creuser plus pour pouvoir osculter la géologie. Même si les travaux ne sont pas terminés, de nouvelles inspections ont débuté.
Si la faille est jugée active, les deux réacteurs en fonctionnement seront arrêtés car la prise d'eau en mer passe au-dessus de la faille.
A l'issue de la première journée, les experts pensent qu'il est toujours difficile de juger et que le creusement d'une autre fosse est nécessaire. Il y en a pour des mois.

Samedi 29 décembre, le parlement japonais a décidé de mettre en place une commission permanente sur le nucléaire qui aura, notamment, comme mission de surveiller l'autorité de sûreté et la politique gouvernementale.

Après deux jours d'inspection supplémentaire des failles de la centrale d'Ôï, la seule en fonctionnement, les doutes ne sont pas levés et les cinq experts mandatés par la NRA ont besoin de mener des expertises complémentaires pour se faire une opinion sur l'origine du mouvement observé. Pour quatre d'entre eux, on ne peut pas exclure que la faille soit active. Et l'un d'entre eux pense que ce qui a été observé pourrait être dû à un glissement de terrain.
Une réunion de synthèse est prévue bientôt, dans les premiers jours de l'année 2013.
L'exploitant maintient la thèse du glissement de terrain, bien entendu.

Le 24 mai dernier, le quotidien Maïnichi avait révélé que la Japan Atomic Energy Commission (JAEC), qui avait été chargée de repenser entièrement la politique nucléaire du pays, avait soumis le projet de rapport à tous les exploitants nucléaires lors d'une réunion secrète qui s'est tenue le 24 avril, et ceci, avant même que le rapport soit soumis au comité pleinier de la commission. L'exploitant de l'usine de retraitement, qui aurait dû démarrer il y a 5 ans sans ses nombreux problèmes, était présent pour défendre son industrie. Il n'y avait aucun contradicteur. (Voir l'entrée "24 mai" dans la rubrique "Arrêt du nucléaire et situation énergétique").
Ce même quotidien révèle maintenant que le rendu de la réunion secrète a été falsifié avant une conférence de presse du gouvernement. Le Maïnichi a obtenu des emails grâce à la loi sur l'accès aux documents administratifs. A 7h56, le 24 mai, le chef de Cabinet de l'époque, Osamu Fujimura, a demandé à son administration, pour 10h00, des éléments de réponse aux questions auxquelles il devrait faire face suite aux révélation du Maïnichi. A 9h59, il reçoit un mail de son administration qui nie que le document ait été modifié à la demande des exploitants. A 10h33, il reçoit un autre mail avec les documents avec des garanties que le document n'a pas été discuté lors de la réunion secrète. A 11h08, lors d'une conférence de presse, Osamu Fujimura déclare que le rapport n'a pas été modifié durant la réunion secrète. Il a seulement été distribué sans être discuté.
Pourtant, des sources proches du groupe de travail affirment au Maïnichi que la Japan Nuclear Fuel Ltd., qui espère pouvoir exploiter l'usine de retraitement de Rokkashô, a appelé à un soutien à la politique de retraitement. Et le Maïnichi a eu accès à des mails plus anciens qui viennent conforter sa thèse : le 4 mai 2012, un mail de l'administration mentionne que "de nouveaux commentaires de la Fédération des Compagnies d'Electricité du Japon sont arrivés, et qu'ils sont déjà reflétés dans le projet de rapport." La Maïnichi a donc demandé les commentaires envoyés et les changements effectués dans le rapport, en vain pour le moment.
Le mandat des 5 membres de la JAEC expire le 5 janvier prochain. Le précédent gouvernement avait dit vouloir la réformer, mais n'a rien fait. L'actuel gouvernement n'a rien dit et il se peut donc que les 5 membres soient reconduits automatiquement...

Lundi 31 décembre, dans une interview télévisée sur la chaine TBS, le premier ministre a exprimé sa volonté d'autoriser la construction de nouveaux réacteurs nucléaires plus sûrs que ceux de Fukushima. Il ne s'agit que d'une déclaration d'intention pour le moment car personne n'est prêt, au Japon, à accepter un tel projet. Le partenaire gouvernemental, le nouveau Komeito, y est opposé.

Mardi 1er janvier 2013, selon le Maïnichi, plus de 10 centrales nucléaires japonaises ne sont pas aux normes en ce qui concerne la protection contre les incendies. Il y a, par exemple, des cables électriques inflammables ou des équipements importants pour la sûreté trop proches l'un de l'autre. Il s'agit de réacteurs dont l'autorisation de construction date d'avant 1975. Tous les exploitants concernés n'ont pas jugé utile d'appliquer les nouvelles règles aux anciennes unités et les autorités ne les ont pas obligés.
Il n'y a pas de statistiques officielles, mais le quotidien a interrogé les exploitants. Il ressort que des cables électriques utilisant des matériaux inflammables comme le vinyl ou le polyéthylène sont utilisés dans 13 réacteurs (sur 50). Les exploitants se veulent rassurants, comme d'habitude, et expliquent que ces cables sont recouverts d'agents inifuges, mais le ministère de l'industrie et l'autorité de sûreté, la NRA, ne valident pas ces arguments. L'intérieur peut être endommagé en cas d'incendie et l'on ne connaît pas leur tenue au vieillissement.
Pour certains réacteurs, ce sont des équipements indispensables à la sûreté qui ne sont pas aux normes anti-incendie ! Alors que ces équipements doivent être redondants, les cables qui les cables électriques qui les alimentent sont trop proches. Les pompes de refroidissement sont aussi trop proches l'une de l'autre et peuvent prendre feu simultanément. Là encore, plus de 10 réacteurs sont concernés.
La NRA veut inclure la séparation des systèmes dans ses nouvelles règles de sûreté et imposer des cables électriques résistant au risque incendie. Les coûts de remise aux normes pourraient être trop élevés pour certains réacteurs et le ministère de l'industrie anticipe l'arrêt définitif de quelques uns. Il y a, en effet, dans un réacteur nucléaire, de 1 000 à 2 000 km de cables, dont quelques centaines très importants pour la sûreté.
Le problème de vieillissement des cables électriques est majeur pour tous les réacteurs de la planète. En France EdF refuse de donner des bouts de cable issus du démantèlement à l'IRSN pour que l'institut puisse étudier leur vieillissement...

Jeudi 3 janvier, la presse japonaise revient sur une pratique des compagnies d'électricité pour faire accepter le nucléaire : la distribution d'argent ! Selon l'Asahi, en 2011, 14 provinces ont distribué 7,6 milliards de yens (67 millions d'euros) à 1,03 million de foyers, sans compter la province de Fukui qui concentre le plus grand nombre de réacteurs, mais qui ne compile pas de statistiques. Les sommes ne sont pas élevée, de 2 172 à 36 000 yens (19 à 316 euros), mais ce sont les consommateurs qui payent. Le nombre de personnes qui refusent est faible, mais a doublé depuis le mars 2011. Certaines municipalités ont aussi arrêté de distribuer cet argent.
En 2002, les compagnies d'électricité ont établi une liste de ceux qui refusent et les ont classé comme opposants au nucléaire. Cette liste a été transmise aux autorités locales. Refuser necessite des démarches et une mise à l'index. La majorité accepte donc l'argent, mais n'en pense pas moins. Ce système date de 1981.
Les universités ne sont pas en reste : 8 universités d'Etat (il y a de nombreuses universités privées au Japon) qui ont un département d'ingéniérie nucléaire, ont reçu 1,74 milliards de yens (15 millions d'euros) de l'industrie nucléaire en 2011. L'argent est en majorité destiné à des programmes de recherche, mais les bénéficiaires sont parfois ceux qui participent aux groupe de travail de l'autorité de sûreté (la NRA) pour établir le nouveau référentiel de sûreté. TEPCo a arrêté de soutenir la recherche après mars 2011.

Lundi 7 janvier, avec le froid qui règne actuellement au Japon, Hokkaido Electric Power Company a étendu sa campagne d'économie d'énergie. Elle demandait aux consommateurs de baisser leur consommation de 7% entre 16 et 21h. C'est entre 8 et 21h à partir de ce jour. La situation pourrait être tendue en cas de panne sur une unité de production.

Mercredi 9 janvier, la nouvelle autorité de sûreté nucléaire, la NRA, devrait débattre, ce vendredi 11 janvier, du nouveau référentiel de sûreté, qui devrait être rendu public avant la fin du mois. Les investissements de mise aux nouvelles normes pourraient être colossaux. Un redémarrage contre promesse de travaux pourrait être autorisé. Le premier ministre espère que ce processus ne prendra pas plus de 3 ans pour tous les réacteurs. Le président de la NRA est moins optimiste et pense que cela prendra plus longtemps.
Et d'ajouter, que toutes les installations nucléaires sont concernées, comme les usines de retraitement.
De toutes façons, de nombreux réacteurs ne pourront probablement jamais redémarrer, comme nous l'avons déjà vu. Ne serait-ce qu'à cause des failles et des câbles électriques inflammables.

Le gouvernement devrait allouer 12 milliards de yens (100 millions d'euros) supplémentaires pour renforcer les hôpitaux, hospices et écoles dans un rayon de 5 km autour des centrales nucléaires. Des dosimètres y seront aussi installés. Les portes et les fenêtres devront être étanches, et la ventilation dotée de filtres. Suivant les nouvelles règles de sûreté en préparation, les habitants dans un rayon de 5 km doivent être évacués, mais pour les personnes fragiles qui ne peuvent se déplacer par elles-mêmes, un confinement temporaire dans un bâtiment renforcé est envisagé.
L'évacuation d'urgence de patients alités avaient entraîné de nombreux décès en mars 2011.

Jeudi 10 janvier, le groupe qui avait organisé des manifestations anti-nucléaire de masse annonce une nouvelle manifestion le 9 mars à Tôkyô, à l'occasion du deuxième anniversaire du déclenchement de la catastrophe. Le prix Nobel de littérature, K. Ôé fait partie des organisateurs.

Le gouverneur de Fukushima a réitéré sa demande et celle de ses administrés de voir tous les réacteurs nucléaires de Fukushima daï-ichi et daï-ni démantelés, pas seulement les réacteurs 1 à 4 de Fukushima daï-ichi. Le président de TEPCo est resté évasif et ne s'est pas engagé. TEPCo décidera de manière globale, en cohérence avec la politique nationale en matière nucléaire...
Il est déjà incroyable que TEPCo soit toujours autorisée à exploiter des centrales nucléaires et puisse un jour redémarrer sa centrale de Kasiwazaki-Kariwa. On retire le permis de conduire à un chauffard. Mais alors, pour les réacteurs de Fukushima, qui ont été inondés par le tsunami, cela devient de la folie.

Vendredi 11 janvier, première manifestation anti-nucléaire du vendredi de l'année devant le cabinet du premier ministre. Une telle tenacité est impressionante.

Samedi 12 janvier, comme annoncé, la NRA a discuté du nouveau référentiel de sûreté. Selon la presse elle compte imposer :
- la construction d'une deuxième salle de contrôle à distance pour remplacer celle à proximité des réacteurs en cas d'accident, ainsi que de gérérateurs électriques et de pompes ;
- des filtres doivent être installés pour limiter les rejets radioactifs en cas rejets gazeux pour dépressuriser les réacteurs ;
- des camions pompier, pompe et générateur devront être stationnés ;
 Ces nouveaux équipements devront être construits en conformité avec les règles anti-sismiques. Le nouveau référentiel de sûreté devrait être terminé à la fin du mois. Les compagnies d'électricité ne devront pas les avoir installés, mais seuelement s'engager à les installer, pour obtenir l'autorisation de redémarrage.

Dimanche 13 janvier, la NRA a prévu d'évacuer tous les habitants dans un rayon de 5 km en cas de problème dans une centrale nucléaire. Mais cela n'est pas forcément faisable. Il est donc prévu de renforcer le confinement pour les personnes qui ne peuvent pas déplacer seules (école, hôpitaux, hospices...). Pour certains sites, où la centrale est sur une péninsule étroite, ce n'est pas suffisant. Evacuer peut signifier s'approcher de la centrale avant de fuir pour certaines personnes. C'est le cas, en particulier à Ôï, la seule centrale en fonctionnement (voir la carte). 5 provinces sont concernées (Miyagi, Shizuoka, Fukui, Ehimé et Saga). La NRA va donc aussi reforcer les mesures de confinement de gymnases qui pourraient être transformés en centre d'accueil. 50 lieux d'accueil sont prévus.

Lundi 14 janvier, TEPCo veut lancer un appel d'offre pour la construction de centrales au charbon dont elle achèterait la production d'électricité pour la revendre. Selon une dépêche de l'agence Kyodo reprise par le Japan Times, ce choix est très critiqué. Le charbon contribue beaucoup plus à l'effet de serre que le gaz, par exemple. Et puis, la consommation d'électricité a fortement baissé et la population de la région de Tôkyô devrait baisser. Pourquoi faire investir ? TEPCo table sur une augmentation de la consommation car elle en a besoin pour gagner de l'argent. In fine, ce sont les consommateurs qui payeront les investissement inutiles.

Mercredi 16 janvier, la NRA, dans son nouveau référetiel de sûreté, va fixer les hauteurs minimales pour se protéger des tsunamis. Les compagnies devront donc engager des travaux. Elle va aussi étendre la définition de faille sismique active de "avoir bougé lors des 120 000 à 130 000 dernières années" à "avoir bougé lors des 400 000 dernières années". Les nouvelles règles vont aussi imposer une étude détaillée du sous-sol qui influence l'amplitude des vibrations en cas de séisme.
Les tractations vont bon train à ce propos : selon le Maïnichi, dans une version de travail des nouvelles règles de sûreté datée de décembre 2012, il était écrit : "Les bâtiments réacteur peuventt être construits au-dessus de failles actives tant qu'elles ne constituent pas une menace grave pour la sécurité des installations". Cette phrase a disparu du document discuté le 15 janvier 2013. La personne en charge du risque sismique parmi la NRA s'y est opposé sous le prétexte qu'il n'a pas été établi comment garantir que les failles ne constituent pas une menace grave.

Jeudi 17 janvier, les cinq experts de la NRA se sont à nouveau réunis à propos des failles sous la centrale d'Ôï et n'ont toujours pas réussi à se mettre d'accord, après plus de 4 heures de discussion. En cas d'unanimité sur l'activité des failles, il faudra arrêter l'unique centrale en fonctionnement. Outre, Kunihiko Shimazaki, de la NRA, qui préside le groupe, les 4 autres experts sont extérieurs à l'institution. Deux d'entr eeux pensent que la faille n'est pas active et que les mouvements observés sont dus à des glissements de terrain, alors que les deux autres pensent que la faille est active. Un des membres a demandé que d'autres experts soient consultés.

Vendredi 18 janvier, dans sa lettre au Président Obama, The Bulletin of Atomic Scientists lui demande de décourager les Japonais à autoriser le démarrage de l'usine dite de retraitement de Rokkashô-mura à cause des risques de prolifération qu'elle représente.
Jusqu'à maintenant, l'administration américaine a plutôt fait pression sur le Japon pour qu'il s'entête dans cette voie, même si l'usine de fonctionne pas à cause de problèmes techniques insolubles depuis 5 ans.
Le ministre de l'industrie japonais vient de rassurer le gouverneur de la province d'Aomori où il y a l'usine de Rokkashô : il veut poursuivre la voie du 'retraitement'. Le gouverneur avait menacé de ne plus accepter l'entreposage de combustibles usés si le gouvernement abandonnait ce qu'il voyait comme une source de revenus. De nombreuses centrales ont leur piscine de combustible usé pleines ou quasi-pleines. L'abandon du site d'entreposage centralisé impliquerait que plusieurs d'entre elles devraient s'arrêter.

Samedi 19 janvier, selon le Maïnichi, la NRA veut imposer des filtres sur les réacteurs nucléaires pour retenir une partie de la radioactivité en cas d'évent des réacteurs. Pour les 26 réacteurs à eau bouillante, ces filtres devraient être installés avant le redémarrage, ce qui va prendre plusieurs années.
En ce qui concerne les réacteurs à eau sous pression, qui ont une enceinte de confinement beaucoup plus volumineuse, la NRA pourrait autoriser le redémarrage sans les filtres, mais imposer leur installation dans un délai qui reste à définir. Les deux seuls réacteurs en fonctionnement, à Ôï, sont de ce type.
Les réacteurs de Fukushima daï-ichi étaient à eau bouillante.

Lundi 21 janvier, la nouvelle autorité de sûreté japonaise s'est mise d'accord sur un nouveau référentiel de sûreté lors de la réunion de ce jour. C'est ici en japonais. Ces propositions de standards plus sévères vont être soumises aux commentaires publics avant de faire l'objet d'une loi, en principe avant l'été.
Les mesures phare ont déjà été présentées dans cette chronique (filtres, câbles électriques, sources électriques...).

Mercredi 23 janvier, l'assemblée régionale de Niigata a refusé d'organiser un référendum sur le redémarrage de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa exploitée par TEPCo. Le gouverneur regrette cette décision.

Jeudi 24 janvier, les deux seuls réacteurs nucléaires en fonctionnement, redémarrés en juillet 2012, seront à nouveau arrêtés pour maintenance après 13 mois, en septembre 2013. Les autres réacteurs n'auront probablement pas redémarrés et ceux d'Ôï devront être remis aux normes si la faille est déclarée non active. Dans la cas contraire, ils seront arrêtés définitivement.
Si le nouveau référentiel de sûreté est adopté rapidement et si ces deux réacteurs ne satisfont pas les nouvelles normes, ils seront arrêtés avant, a expliqué le président de la NRA.
Dans tous les cas, le Japon devrait connaître un nouvel arrêt complet de son parc nucléaire.

Il se pourrait bien que des failles qui passent sous la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, avec 7 réacteurs, soient considérées comme actives selon les nouveaux critères. Par exemple, la faille appelée bêta par l'exploitant, TEPCo, qui passe sous les réacteurs 1 et 2 a déplacé une couche de cendres volcaniques âgées de 240 000 ans. C'est plus vieux que l'ancienne limite fixée à 130 000 ans, mais plus jeune que la nouvelle, fixée à 400 000 ans. Cette faille doit donc être considérée comme active.
La NRA a décidé d'inspecter plus attentivement 6 centrales nucléaires où il y a des doutes sérieux sur l'activité des failles. Kashiwazaki-Kariwa n'en fait pas partie...

Samedi 26 janvier, il fait très froid dans le Nord du Japon et il y a de fortes chutes de neige. Mais l'alimentation électrique a pu faire face.

Lundi 28 janvier, les experts de la NRA se sont réunis ce jour à propos de la faille sous la centrale de Tsuruga et ils confirment qu'elle est très probablement active. Ils se sont refusés de conclure définitivement, mais comme la faille passe directement sous le réacteur n°2, ce dernier devra être arrêté définitivement. Ils n'ont pas conclu pour la faille qui passe sous le n°1, mais comme il a plus de 40 ans, il ne devrait pas redémarrer non plus. "Si de nouvelles connaissances sont obtenues, la décision pourra être examinée. Cependant, au moins à ce stade, la faille sous la centrale est très probablement une faille active qui doit être prise en compte en termes de risques sismiques". Le rapport doit encore être examiné par des experts extérieurs avant d'être définitif.
L'exploitant, Japan Atomic Power Company, a invité la presse la semaine dernière pour expliquer qu'il allait prouver le contraire. Il a déjà la conclusion avant d'avoir conduit les études ! Et comme nous l'avons déjà dit, il a intérêt à jouer la montre car l'argent continue de rentrer, même avec les réacteurs à l'arrêt. La compagnie avait reconnu, en 2008, que la faille Urazoko, qui passe à 250 m des réacteurs, est active. La question est de savoir si cette faille peut entraîner celles qui passent sous les réacteurs.
Le gouverneur veut inverser la charge de la preuve : ce n'est plus à l'exploitant de prouver que la faille n'est pas active, mais à la NRA de prouver qu'elle l'est...
Une partie de bras de fer est en train de se jouer entre les exploitants du nucléaire qui sont prêts à minimiser les risques pour le profit, comme si aucune leçon n'avait été tirée et l'autorité de sûreté. Cette dernière tiendra-t-elle ? Combien de réacteurs sont condamnés ?

Mardi 29 janvier, le gouvernement va soutenir 7 projets de production d'électricité à partir de sources thermales (onsen). Ce n'est pas beaucoup, mais c'est déjà un début.

La NRA a validé les nouvelles mesures de protection contre les séismes et les tsunamis. Pour les séismes, la proposition de considérer une faille active si elle a bougé ces 400 000 dernières années (contre 130 000 avant) est entérinée. Sont directement touchées par cette mesure, les centrales de Kashiwazaki-Kariwa (Niigata) et Tomari (Hokkaïdô). Le fait que des failles proches puissent bouger ensemble va aussi être pris en compte. Cela touche la centrale de Tsuruga (Fukui) avec une faille proche reconnue active qui pourrait entraîner avec elle une autre faille qui passe sous le réacteur n°2.
Lors d'un séisme, l'amplitude du mouvement dépend aussi de la nature des sols. Cela devra aussi être étudié de près.
En ce qui concerne les tsunamis, une hauteur de vague de référence, considérée comme la plus haute possible, va être fixée pour chaque centrale. Les exploitants devront prévoir des protections par rapport à cette référence. Cela signifie élever des murs, mais aussi reforcer l'étanchéïté les bâtiments qui abritent des équipements importants pour la sûreté. Le tsunami de référence sera déterminé à partir de l'activité sismique, bien-sûr, mais aussi en prenant en compte le risque de glissement de terrain ou d'éruption volcanique. Actuellement, il n'y a quasiment aucune référence au risque de tsunami dans les standards de sûreté actuels, car ils étaient considérés comme des effets collatéraux des séismes.

Le grouvernement va prendre la responsabilité de redémarrer ou pas les réacteurs nucléaires en fonction de l'avis de la NRA. Il va aussi tenter de convaincre les citoyens du bien fondé de sa décision.
Et c'est sans vergogne que le premier ministre a aussi déclaré que son pays allait devenir le leader mondial dans le recyclage des déchets radioactifs. Hahaha. Même s'il n'y a presque plus que la France à s'entêter dans cette technologie, le Japon n'a pas encore gagné car cela fait plus de 5 ans qu'il essaye, en vain, de démarrer son usine de retraitement...

Jeudi 31 janvier, retour à la centrale de Hamaoka arrêtée en mai 2011 sur ordre du premier ministre car située sur une faille : 400 m3 d'eau de mer avaient pénétré dans le bâtiment du réacteur n°5 lors de cet arrêt. A l'aide d'une caméra, l'exploitant, Chubu Electric Co, a répéré des traces de corrosion à l'intérieur du réacteur. La rouille aurait attaqué l'acier sur plusieurs millimètres. C'est trop profond pour pouvoir être ponsé. L'exploitant espère toujours pouvoir redémarrer ce réacteur, mais les dommages pourraient être trop importants. D'autres contrôles vont être menés.

Vendredi 1er février, les compagnies d'électricité japonaises sont toutes dans le rouge à l'exception de celle d'Okinawa qui n'exploite pas de nucléaire et celle Hokuriku (Rikuden) qui a une faible part de nucléaire. Pourtant, elles pointent du doigt le coût élevé des hydrocarbures pour expliquer leur déficit et la presse transmet l'information sans critique. Ce qui coûte, ce sont les centrales nucléaires inutilisées. Et cela devrait durer encore longtemps car il va falloir les mettre aux nouvelles normes de sûreté, au prix d'un investissement énorme.
Dans le passé, il était facultatif de se préparer à un accident grave, cela va devenir obligatoire. Aucun réacteur japonais ne satisfait aux nouveaux critères. Ces nouveaux critères correspondent grosso-modo au référentiel de l'AIEA de 1996 qui n'avaient pas été appliqués au Japon. Certains ont été appliqués dès les années 80 en Europe. Au-delà des règles, c'est aussi la culture de sûreté qui est défaillante au sein des entreprises qui n'appliquent que ce qu'on leur impose, comme si elles n'étaient pas responsable de la sûreté de leurs installations.
La situation est plus critique pour les réacteurs à eau bouillante qui ont une petite enceinte de confinement qui est donc plus sensible à une élévation rapide de la température et de la pression. Il y a 26 réacteurs à eau bouillante au Japon sur les 50 réacteurs de production d'électricité.
Les compagnies d'électricité font donc un lobbying intense pour assouplir les critères. Il y a maintenant obligation d'installer des filtres à particules radioactives sur les systèmes de relargage des gaz en cas d'accident. L'autorité de sûreté en veut deux et les compagnies ont essayé d'éviter la redondance. Finalement, un seul système sera obligatoire pour redémarrer, le second devra être installé par la suite. Pour les réacteurs à eau bouilante, ce système ne pourra pas être installé avant 2015.
Une partie de l'enjeu du bras de fer qui va s'engager entre les compagnies et les autorités concerne les mesures transitoires : quelles mesures minimales pour un redémarrage et quel calendrier pour les autres mesures ?
Kansaï Electric (KEPCo) a estimé à 285 milliards de yens (2,3 milliards d'euros) le coûts des investissements pour ses 11 réacteurs. A Hamaoka, rien que les protections contre les tsunami coûtent 150 milliards de yens (1,2 milliards d'euros).
Et c'est encore pour TEPCo que la situation est la plus critique d'un point de vue financier : elle compte sur le redémarrage rapide de sa centrale de Kashiwazaki-Kariwa mais ses 7 réacteurs sont à eau bouillante et 2 sur une faille sismique active... TEPCo n'a commencé à installer des filtres qu'à un réacteur seulement.
Tôhoku Electric est aussi dans une situation critique. Elle veut augmenter ses tarifs de 10%, mais comme elle couvre la zone sinistrée, c'est délicat.
Enfin, redémarrer un réacteur après un long arrêt de plusieurs années n'est pas une opération simple.
Certains membres du parti au pouvoir veulent donc faire pression sur l'autorité de sûreté.

Samedi 2 février, un membre de la NRA vient d'être limogé pour avoir transmis une version non validée du rapport sur les failles sismiques de la centrale de Tsuruga à l'exploitant, Japan Atomic Power Co., une semaine avant sa publication. Le rapport n'avait rien de confidentiel car il résumait les points de vue discutés lors de réunions ouvertes au public, mais cette pratique est jugée comme inacceptable par la NRA. Les nouvelles règles interdisent aux membres de la NRA de rencontrer les exploitants seuls, en dehors des urgences. Tetsuo Nayuki, un des directeurs de la NRA, a rencontré seul des représentants de Japan Atomic Power Co. et leur a transmis le rapport. Il a lui-même prévenu sa hiérarchie après s'est rendu compte de sa faute. C'était la 5ième fois qu'il rencontrait seul des représentants de la Japan Atomic Power Co. lors de visites de 'courtoisie'.
Il va retourner au MEXT, son ministère d'origine.
Les nouvelles règles pour les rencontres des exploitants avec des membres de la NRA imposent que le rendez-vous soit pris à l'avance, qu'il y ait au moins deux membres de la NRA présents et qu'il y ait un compte-rendu écrit de la rencontre.

Un violent séisme de magnitude 6,9 a secoué l'île de Hokkaïdô ainsi que le Nord de l'île principale. Les nombreuses installations nucléaires, toutes arrêtées, n'auraient pas été endommagées.

Lundi 4 février, l'expert de la NRA qui vient d'être renvoyé pour avoir eu transmis un rapport interne à l'exploitant de la centrale de Tsuruga avait déjà eu 7 réunions illégales avec cette compagnie (contre 5 annoncés précédemment).

Mercredi 6 février, le bras de fer continue entre les autorités et les exploitants du nucléaire à propos du nouveau référentiel de sûreté et de la période transitoire. Dans un éditorial, le Japan Times appelle la NRA à ne pas céder sur les critères à mettre en place et à n'accorder aucune période de grâce qui pourrait s'éterniser et laisser penser qu'il est possible d'exploiter des centrales nucléaires avec des normes au rabais.
Quant à la NRA, elle prétend que le Japon aura les critères les plus stricts du monde, ce qui reste à démontrer. Le pays est aussi un des plus sismiques de la planète.

Jeudi 7 février, un membre de la commission d'enquête parlementaire, Mitsuhiko Tanaka, accuse TEPCo d'avoir menti à la commission. La commission voulait inspecter le réacteur n°1, mais TEPCo a rétorqué que ce n'était pas possible car il faisait trop noir après que le réacteur ait été recouvert et que c'était trop dangereux. TEPCo a transmis une photo à la commission d'enquête qui datait prétenduement d'avant la mise en place de la couverture. Or cette photo date d'après la mise en place de la couverture et montre qu'il ne faisait pas si noir ! M. Tanaka demande donc au parlement de se saisir de cette affaire. TEPCo répond qu'elle a juste fait une erreur en datant la vidéo.
La commission voulait voir si le séisme seul avait endommagé des éléments clés en terme de sûreté. TEPCo dément, bien-sûr, et prétend que tout est dû au tsunami imprévisible. La réponse à la question est importante pour la sûreté des autres réacteurs. M. Tanaka, un ancien ingénieur du nucléaire, voulait vérifier par lui-même, avec d'autres membres de la commission, si un système de refroidissement de secours avait fuit à cause du séisme. Il avait donc prévu une visite les 5 et 6 mars 2012 suite à un témoignage de sous-traitants qui disaient avoir vu de l'eau au 4ième niveau du bâtiment réacteur. Mais il a dû renoncer suite aux déclarations de TEPCo. Il y a un enregistrement de la conversation du 28 février entre M. Tanaka et M. Tamaï de TEPCo, en présence d'autres membres de la commission. M. Tamaï a expliqué qu'il n'y avait pas assez de lumière et que si les membres de la commission se perdaient, ils pourraient se rendre dans des lieux avec de forts débits de dose et paniquer. Et de montrer une photo prétenduement datée d'avant la mise en place du chapiteau pour appuyer ses dires. Dans les faits, TEPCo n'a pas interdit l'accès à la commission, elle a juste été très persuasive pour convaincre M. Tanaka qu'il valait mieux renoncer à l'inspection. Avec des arguments fallacieux.
L'Asahi a découvert, de plus, qu'en fait, la couverture laisse passer environ 10 à 16% de la lumière du jour et il y a cinq lampes puissantes au mercure au sommet du chapiteau. C'est l'équivalent de l'éclairage des phares de plus de 40 véhicules... ET il y a 5 autres lampes de secours qui auraient pu être allumées.
La photo en question, prise 4 jours après la mise en place du chapiteau, est en ligne sur le site de TEPCo avec la date correcte. Elle est aussi sur le site du quotidien Asahi.
TEPCo a mis en ligne la vidéo montrée à la commission d'enquête le 18 octobre 2011 et précise que le caméraman a pris 9,44 mSv. Il est resté 55 min sur le site, dont 30 dans le bâtiment réacteur.

Incident inquiétant dans le réacteur n°3 de la centrale d'Ôï, un des deux seuls réacteurs en fonctionnement au Japon : le courant a été complètement coupé à 14h30 "par mégarde" par un stagiaire dans le bâtiment réacteur. Cela a duré une minute. Comment est-ce possible ? Il n'y a pas de sécurité ? Et si cela avait été une personne mal intentionnée ?

Les autorités régionales de Fukui, province qui est très dépendante du nucléaire, avec 14 réacteurs, vont étudier la possibilité de remplacer ces centrales par des installations gazières de production de gaz liquéfié ou d'électricité.

TEPCo a mis en ligne des informations sur les progrès réalisés dans la centrale de Fukushima daï-ni avec des photos. C'est incroyable qu'elle continue à tenter de remettre en état des réacteurs noyés par de l'eau de mer très corrosive dans une province qui ne veut plus de nucléaire. L'arrogance et la politique du fait accompli continuent.

Vendredi 8 février, les membres de la NRA devraient être prochainement avalisés par le parlement.
L'exploitant du surgénérateur Monju a reconnu que des contrôles importants pour la sûreté n'avaient pas été menés contrairement à ce qui est écrit dans le rapport remis aux autorités le 31 janvier. L'an dernier, l'exploitant s'était déjà fait prendre alors qu'il n'avait pas contrôlé 9 847 pièces comme il aurait dû, conformément au règles de sûreté. Dans son rapport du 31 janvier 2013, il affirme que tout a été contrôlé, ce qui n'est toujours pas vrai ! En particulier, un générateur diesel de secours et un instrument de contrôle du débit de sodium n'ont pas encore été inspectés. L'exploitant vient d'annoncer qu'il a découvert les faits.

Samedi 9 février, Tetsuo Nayuki, un des directeurs de la NRA, qui a été renvoyé dans son ministère d'origine pour avoir transmis des documents internes à un exploitant nucléaire, aurait eu plus d'une trentaine de réunions privés avec des exploitants du nucléaire, en violation des nouvelles règles de l'autorité de sûreté. Certaines compagnies refusent d'en dire plus sur les discussions qui ont eu lieu lors de ces réunions secrètes.

KEPCo a conclu son inspection sismique de la centrale de Mihama (Fukui) que les 9 zones de fractures sous la centrale ne sont pas reliées à la faille active qui passe à proximité. L'inverse aurait été surprenant de la part de l'exploitant...
Il ne s'agit, pour le moment, que d'un rapport provisoire. Le rapport définitif est attendu pour la fin mars. La NRA ira ensuite inspecter le site.

Jeudi 14 février, la chambre basse du parlement a entériné la nomination des 5 sages de la nouvelle autorité de sûreté. La chambre haute devrait suivre.
La NRA a inspecté le surgénérateur Monju suite aux nombreux problèmes liés au rapport de sûreté de l'exploitant : plus de 9 800 irrégularités ont été détectées dans les procédures de contrôle.

Vendredi 15 février, la chambre haute a aussi approuvé la nomination des 5 sages de la NRA.

Samedi 16 février, actuellement, les compagnies d'électricité ont un monopole régional, mais le gouvernement veut libéraliser le marché, comme en Europe, en séparant la distribution et la production. Les compagnies d'électricité font un lobbying intense pour garder leurs privilèges. Entre l'arrêt prolongé des réacteurs et les financements énormes à mettre en oeuvre pour les mettre aux normes, ces compagnies ne sont plus aussi profitables. Elles ne veulent donc pas entendre parler de concurrence et reporter tous les coûts sur les consommateurs.

Lundi 18 février, le groupe d'experts de la NRA qui a osculté les failles sous la centrale de Higashi-dôri, dans la province Aomori, ont conclu qu'elles étaient probablement actives à la suite de la réunion de synthèse. Les cendres de volcan observées tendent à montrer que ces failles ont été actives à plusieurs occasions dans le passé, il y a moins de 110 000 ans. L'explication de l'exploitant, Tôhoku Electric, que les mouvements sont dus à un gonflement par absorption d'eau n'a pas été retenue par les experts. L'étude de l'exploitant est qualifiée d'insuffisante. Le comité va consulter d'autres experts et rendre son rapport final à la NRA.
La faille la plus proche passe à 200 m environ des réacteurs. 8 autres failles qui passent sous le site de la centrale sont liées. Légalement, la compagnie n'est donc pas obligée d'arrêter définitivement sa centrale, mais elle devra renforcer ses résistances sismiques. Dans son argumentaire pour obtenir l'autorisation d'augmenter ses tarifs, elle prévoyait de redémarrer cette centrale en juillet 2015. De tels délais sont intenables maintenant.
Mais la faille f1, qui passe directement sous la prise d'eau, a pu être active. Il faut donc mener des études complémentaires car il y a des signes de mouvements. Si c'est le cas, la centrale ne pourra pas redémarrer.
L'exploitant maintient donc, sans plus d'argument, que les failles ne sont pas actives. Et d'annoncer des études pour démontrer ses dires. Etonnants ces exploitants qui connaissent les conclusions des études avant de les avoir menées...
Sale temps pour l'industrie nucléaire japonaise qui voit, une fois de plus, sa parole et son expertise complétement discréditées.
A la centrale d'Ôï, la seule en fonctionnement, KEPCo va creuser une nouvelle tranchée pour continuer d'osculter les failles car il n'y a pas concensus. Le rapport de la compagnie est prévu pour juillet 2013.

Selon un sondage du quotidien Asahi, il y a toujours 70% des Japonais qui souhaitent un abandon du nucléaire :
- 13% tout de suite
- 24% avant 2030
- 22% dans les années 2030
- 12% après les années 2030.
18% veulent garder le nucléaire. Les 11% restant ne se prononcent pas.

155 autres personnes ont porté plainte contre Chubu Electric et l'Etat pour obtenir l'arrêt définitif de la centrale de Hamaoka. Il y a 336 plaignants maintenant.

Mardi 19 février, Japan Atomic Power Co (JAPC), qui exploite la centrale de Tsuruga, située sur une faille considérée comme active par les experts de la NRA et qui ne peut donc plus redémarrer, continue d'arroser les pouvoirs locaux pour gagner leurs soutiens. Elle vient de faire un don de 700 millions de yens (5,6 millions d'euros) à la municipalité de Tsuruga pour construire une route entre le centre ville et la centrale arrêtée. JAPC s'était engagée à payer cette route en 2002, en prévision de la construction de deux tranches supplémentaires. Mais il est quasiment impossible que ces deux réacteurs, n°3 et 4, voient le jour. Le réacteur n°1 a dépassé l'âge de 40 ans et le n°2 est sur une faille active.
Mais la compagnie, qui reçoit de l'argent des compagnies d'électricité clientes, continue à faire des bénéfices et peut se permettre de faire des dons. Pendant ce temps là, les compagnies d'électricité clientes, dont KEPCo, demandent à augmenter leurs tarifs. Une partie va donc servir à la construction de routes inutiles... à moins qu'elle ne serve au démantèlement.

Mercredi 20 février, avant le 11 mars 2011, le Japon comptait 54 réacteurs nucléaires de production d'électricité répartis dans 18 centrales. 34 sont des réacteurs à eau bouillante et 20 des réacteurs à eau sous pression. Voir la page wikipedia pour plus de détails.
4 de ces réacteurs (à eau bouillante) ont été déclassés après la catastrophe et le pays ne compte plus, officiellement, que 50 réacteurs. Aucune centrale ne satisfait aux nouvelles normes de sûreté et de nombreux réacteurs ne redémarreront probablement jamais.

Petit tour en suivant le tableau wikipédia qui commence par les réacteurs à eau bouillante (REB) :
- A Fukushima, il y a encore 6 réacteurs qui ont été noyés par le tsunami. Ils ne redémarreront jamais, même si TEPCo refuse de l'admettre.
- A Hamaoka, arrêtée en mai 2011 sur ordre du 1er ministre, de l'eau de mer est remontée dans la cuve du réacteur n°5 et a corrodé des éléments de cuve et des tuyaux. Ce réacteur ne pourra probablement jamais redémarrer. La centrale est située à fort risque sismique et en cas d'accident, ce sont les liaisons stratégiques entre l'Est et l'Ouest du pays (autoroutes, trains, shikansen...) qui seraient coupées. Il y a des chances pour que les deux autres réacteurs aient dû mal à redémarrer.
- A Higashidôri, la NRA vient de déclarer que les failles qui passent à proximité de l'unique réacteur sont très probablement actives. Les renforcements sismiques devraient prendre des années si l'exploitant obtient une autorisation de redémarrage...
- A Kashiwazaki-Kariwa, les réacteurs 1 et 2 sont sur une faille qui a été reclassée en "active". Il ne peuvent pas redémarrer. Pourtant TEPCo n'y a pas renoncé : elle installe un système de filtrage des gaz sur le réacteur n°1.
- A Onagawa, la digue a sauvé les réacteurs du tsunami, mais ils ont été fortement secoués par le séisme. Personne ne sait s'ils pourront repartir.
- A Tôkaï, l'opposition locale est tellement forte, que pour le moment, il n'y a pas d'espoir de redémarrage.
- A Tsuruga, le réacteur n°1 a plus de 40 ans. C'est donc fini pour lui.
Les réacteurs à eau bouillante nécessitent des travaux de remise aux normes plus lourds que les réacteurs à eau sous pression. Aucun ne peut redémarrer avant quelques années. Parmi ces 30 réacteurs, il y en a donc 18 dont le redémarrage est très difficile, voire impossible pour 8 d'entre eux.

Passons aux réacteurs à eau sous pression (REP) :
- A Mihama, les réacteurs n°1 et 2 ont plus de 40 ans. C'est fini pour eux.
- A Ôï, la faille est peut-être active. Les experts n'arrivent pas à s'entendre. Cela fait 4 réacteurs au sort indéterminé.
- A Takahama, le réacteur n°1 a 39 ans. La limite d'âge est trop proche pour qu'il ait une chance. Le n°2, 38 ans. Idem.
- A Tsuruga, le réacteur n°2 est sur une faille active. C'est donc très probablement fini pour lui.
- A Shimané, le réacteur n°1 a 39 ans. C'est donc probablement fini pour lui.
Ainsi, sur les 20 réacteurs à eau sous pression, il y en a donc 10 dont le redémarrage est très difficile, voire impossible pour 6 d'entre eux.

On arrive à un total de 27 réacteurs (plus de la moitié du parc) avec un espoir de redémarrage réduit, dont 14 réacteurs sans aucun espoir. Il y a aussi le problème des câbles inflammables utilisés dans 13 réacteurs (cf 1er janvier 2013), mais je n'ai pas trouvé la liste. Cela n'a donc pas été pris en compte.
Trois compagnies risquent de perdre tous leur réacteurs : celles du Tôhoku et de Chubu et Japan Atomic Power Co.
Voici un signe qui montre que Japan Atomic Power Co est pessimiste sur le redémarrage de ses 3 réacteurs nucléaires : la compagnie a vendu une part de son stock d'uranium... La compagnie ne dit pas à qui elle a vendu, mais il s'agit probablement du fournisseur qui aurait repris sa marchandise à un prix plus bas que celui auquel il l'avait vendue. TEPCo envisage de faire de même car sa situation financière est catastrophique.

La centrale qui est la mieux placée pour redémarrer est celle de Ikata (province d'Ehimé, sur l'île de Shikoku). Elle a l'avantage d'être en hauteur et n'a donc pas besoin de digue pour se protéger des tsunamis. Mais le redémarrage ne semble pas possible cette année.

Rappelons, pour finir, qu'il n'y que deux réacteurs en fonctionnement depuis juillet 2012, mais qu'ils devront s'arrêter au bout de 13 mois de fonctionnement et que le Japon sera donc à nouveau sans nucléaire à partir de l'été 2013.

A cela s'ajoute le problème que 60% du parc thermique de production d'électricité est situé dans des zones à fort risque sismique selon un recensement du quotidien Asahi. L'approvisionnement électrique du pays est donc très fragile.

Jeudi 21 février, un projet de petites unités décentralisées de générateurs d'électricité à partir de l'eau chaude des sources thermales, présentes sur tout le territoire, a débuté à Beppu, sur l'île de Kyûshû. Cette énergie abondante au Japon n'était pas utilisée pour des raisonsessentiellement culturelles. Cela semble possible maintenant.

Lundi 25 février, le Japon a le troisième potentiel géothermique au monde (après les Etats-Unis et l'Indonésie), avec une réserve de 23 gigawatts électriques (environ 20 réacteurs nucléaires), mais n'est qu'à la 8ième place en terme d'exploitation avec 520 mégawatts. 80% des sources potentiellement exploitables sont situées dans des parcs nationaux. Mais le Japon a assoupli la réglementation et l'exploitation de cette énergie va progresser. Mais cela devrait prendre entre 8 à 10 ans.

Mardi 26 février, dans la zone couverte par KEPCo (le Kansaï), la consommation d'électricité a baissé de 6% par rapport à l'hiver 2010.

Selon Greenpeace, Areva prévoit de renvoyer du combustible MOx au Japon en avril 2013. Pour quoi faire puisque que le parc nucléaire japonais est quasiment à l'arrêt ?  On ne sait même pas combien de réacteurs redémarreront. Aucun ne devrait être autorisé à utiliser du MOx avant longtemps. Rappelons que le MOx contient du plutonium et qu'il est plus dangereux que le combustible classique.
L'industrie nucléaire s'est fourvoyée dans une drôle d'impasse : le taux de recyclage en France est de quelques pourcents. Il est quasiment nul au Japon. Qu'a-t-il gagné en envoyant ses combustibles usés en France ? Le blanchiment des déchets, pudiquement appelé "retraitement", permet d'en reclasser une grande partie en "matières" valorisables", mais non valorisées, qui resteront en France, comme la loi le permet. Seuls les déchets ultimes doivent repartir.

Mercredi 27 février, la NRA a validé les nouvelles règles en cas d'accident nucléaire. Parmi les mesures phares :
- distribution de pastilles d'iode dans un rayon de 5 km autour des centrales.
- les habitants vivant dans un rayon de 5 km devront évacuer si un débit de dose de 500 microsieverts par heure est détecté. C'est la moitié de la limite proposée par l'AIEA.
- les autorités locales doivent prévoir un plan d'évacuation en cas d'accident dans un rayon de 30 km. Ce point là est long à mettre en oeuvre et de nombreuses communes ne sont pas prêtes.
La NRA avait sollicité l'avis du public sur ces règles proposées en octobre dernier. Elle a reçu 3 155 contributions en deux semaines. C'est beaucoup plus qu'attendu. De nombreuses personnes demandent un abaissement des seuils d'évacuation ou la distribution de pastilles d'iode au-delà des 5 km. Certaines personnes demandent une protection renforcée pour les jeunes enfants et les femmes enceintes.
Mais il n'y a pas eu de changement majeur. A quoi sert la consultation ? Plusieurs personnes ont manifesté leur mécontentement lors de la présentation des nouvelles règles par la NRA.

Selon l'Asahi, la mise aux normes des centrales nucléaires japonaises coûtera environ 1 000 milliards de yens (10 milliards d'euros) aux exploitants du nucléaire. Cette évaluation ne prend pas en compte tous les protections supplémentaires qui vont devenir nécessaires car elles n'ont pas toutes été chiffrées. Fukushima daï-ichi et daï-ni n'ont pas été prises en compte. Sans surprise, c'est pour KEPCo que la facture est la plus élevée. Mais c'est aussi la compagnie qui dépend le plus du nucléaire avec 11 réacteurs.
Le Maïnichi est arrivé à la même somme.

Un bateau transportant des déchets nucléaires à haute activité et à vie longue en provenance de Grande-Bretagne vient d'arriver au Japon, dans la province d'Aomori. Ces 28 conteneurs iront à Rokkashô.

Vendredi 1er mars, le ministère de l'industrie a revu la composition de la commission chargée de réfléchir sur l'avenir de l'énergie en excluant quasiment toutes les personnes opposées au nucléaire. Le nombre total de membres est passé de 24 à 15 (-37,5%). Le nombre de personnes opposées au nucléaire est passé de 7 à 2 (-71%). Parmi les nouveaux venus, le gouverneur de la province de Fukui, une région très nucléarisée avec 14 réacteurs nucléaires. Le message est donc clair...

Lundi 4 mars, l'agence Kyodo a enquêté auprès des exploitants du nucléaire : aucun ne croit à un redémarrage de réacteur nucléaire en 2013. Cela n'a pas empêché Luc Oursel, PDG d'Areva, de déclarer à la presse : "On pense qu'il pourrait y avoir une demi-douzaine de reacteurs qui redémarrent d'ici la fin de l'année 2013". Cela doit être la même boule de cristal qui lui dit que 96% du combustible nucléaire usé est recyclable...

Mardi 5 mars, il y a toujours des rassemblements tous les vendredis soir devant la résidence du premier ministre pour demander l'arrêt définitif du nucléaire, mais plus petits. Il y a environ 3 000 participants.

Areva a confirmé l'information de Greenpeace qu'elle prépare un envoi de combustible MOx au Japon, mais elle se refuse à donner un calendrier. Côté japonais, aucune compagnie d'électricité ne semble vouloir accepter le combustible.

Mercredi 6 mars, de nombreuses manifestations anti-nucléaire sont prévues ce week-end à Tôkyô. Vendredi soir, c'est devant la résidence du 1er ministre, comme toutes les semaines. Samedi 9, un grand rassemblement est prévu au Parc de Yoyogi à 11h. Dimanche 10 mars, c'est au parc Hibiya à 13h. Il y en a d'autres dans d'autres villes du Japon. 300 évènements sont prévus en tout.

Dimanche 10 mars, de 10 000 à 40 000 personnes selon les sources ont manifesté contre le nucléaire à Tôkyô. Il y a eu 300 autres manifestations dans le pays.

-> Lire notre article faisant le point sur le redémarrage (9 juillet 2012, remis à jour le 18 juillet).
-> Site Internet du gouvernement pour débattre de la politique énergétique à l'horizon 2030 : ici en japonais.

[haut de page]
Coût de la catastrophe nucléaire



Mars 2012 [afficher/cacher]

Avril - Mai 2012 [afficher/cacher]

Juin - Juillet 2012 [afficher/cacher]

Août - Octobre 2012 [afficher/cacher]

Vendredi 2 novembre, de nombreux patients atteints de maladies rénales qui doivent bénéficier régulièrement de dialyses ont demandé des compensations à TEPCo. Ils ont dû aller se faire soigner dans d'autres provinces même s'ils ne vivaient pas dans des zones à évacuer. A Iwaki, des hôpitaux ont dû fermer après le départ du personnel soignant et 600 patients ont dû aller vers d'autres régions en urgence pour pouvoir continuer à bénéficier de soins. Comme Iwaki n'est pas une zone d'évacuation, ces patients sont considérés comme des évacués volontaires et ne bénéficient que de 80 000 yens (800 euros de compensation). Ceux qui ne sont pas partis ont vu leur traitement réduit.

Samedi 3 novembre, TEPCo veut ouvrir des bureaux à Fukushima avec plus de 4 000 personnes à partir de janvier prochain. Elle veut y installer les sections en charge des indemnisations et de la "décontamination". Cela représente plus de 10% des employés de la compagnie. Les 38 000 employés de la compagnie devront y passer un certain temps. Il y a 3 500 personnes affectées à ces tâches actuellement. La compagnie espère ainsi se rapprocher des personnes directement touchées par la catastrophe nucléaire.

Mercredi 7 novembre, TEPCo demande plus de sous au gouvernement pour faire face aux coûts de la décontamination et des indemnisations qui pourraient s'élever à 10 000 milliards de yens (100 milliards d'euros). C'est le double de l'estimation d'il y a quelques mois et cela ne prends en compte le coût du démantèlement. Rien n'a été décidé non plus sur le sort des réacteurs 5 et 6 de Fukushima daï-ichi et sur les 4 de Fukushima daï-ni. Le vrai coût de la catastrophe est encore impossible à chiffrer et le retour d'expérience de Tchernobyl montre qu'il se chiffrera en plusieurs centaines de milliards d'euros.
TEPCo a déjà reçu 10% de la somme réclamée. Elle utilise aussi ce levier pour faire pression sur le gouvernement afin d'obtenir l'autorisation de redémarrer sa centrale de Kashiwazaki-Kariwa. C'est incroyable que, contrairement aux chauffards à qui on retire le permis, elle puisse continuer à exploiter des centrales nucléaires.

Lundi 26 novembre, KEPCo demande l'autorisation d'augmenter ses tarifs de 11,88% en moyenne à partir d'avril prochain. C'est plus que ce qu'avait obtenu TEPCo.

Selon une étude de l'IRSN (résumé, présentation), une catastrophe comme celle de Fukushima en France aurait un impact économique beaucoup plus grand en Europe. Rien que pour la France, le coût pourrait excéder 430 milliards d'euros, ce qui aurait des conséquences économiques, sociales et politiques difficiles à prévoir. C'est à comparer à une guerre régionale...
L'étude explique le coût plus élevé en France par la plus forte densité de population à proximité des centrales et l'impact sur l'industrie agro-alimentaire et le tourisme. L'image de la France serait affectée durablement et pourrait nous coûter 276 milliards d'euros. Le déplacement des 100 000 personnes aurait aussi un coût élevé, mais les conséquences sanitaires auraient un impact financier réduit par rapport au reste. Tous ces coûts, auxquels il faudrait ajouter l'arrêt d'une partie au moins du parc nucléaire comme au Japon, ne sont pas pris en compte par les exploitants et les autorités. Il y a eu la fusion de 3 réacteurs au Japon. EDF ne considère la fusion que d'un seul réacteur. Et d'ajouter que les Japonais ont eu de la chance car 80% de la radioactivité est allée vers l'Océan pacifique. ce ne serait pas le cas en France.
Un simple accident "sévère" pourrait coûter 120 milliards d'euros. Le double avec des conditions météo défavorables. Les pertes dues à l'image et au remplacement de la production d'électricité couvriraient environ 77% de cette somme. La situation serait différente en cas d'accident "majeur" mentionnée ci-dessus.
Vous pouvez en savoir plus ici, mais c'est payant...
Pour avoir des statistiques récentes sur la population vivant autour des centrales nucléaires françaises, vous pouvez consulter gratuitement cet article en français.

Mardi 27 novembre, après KEPCo, dans le Kansaï, c'est au tour de Kyûshû Electric de demander une hausse moyenne de ses tarifs d'électricité de 8,51% à partir d'avril prochain. Les compagnies du Tôhoku et de Shikoku pourraient suivre. Des conférences de presse sont annoncées pour les 29 et 30 novembre.

Mercredi 5 décembre, TEPCo a présenté les indemnisations qu'elle allait verser aux personnes qui sont parties volontairement de certaines zones contaminées : c'est 40 000 yens (400 euros) par adulte et 80 000 (800 euros) par enfant. Le communiqué en anglais est ici et les tableaux avec les sommes ici et ici. Cela ne fait pas beaucoup quand il faut refaire sa vie.

Vendredi 7 décembre, KEPCo, qui a demandé à augmenter ses tarifs d'électricité à partir d'avril prochain, envisage de réduire de 5% les salaires et de ne pas verser de prime (bonus) lors de l'été 2013. Les discussions sont en cours avec le syndicat.

Jeudi 13 décembre, lors de son audition par le ministère de l'industrie à propos de sa volonté d'augmenter ses tarifs, Kyûshû Electric a prétendu qu'il lui faudra vendre son électricité 35,64% plus cher en moyenne (admirez la précision !) si aucun réacteur nucléaire ne redémarre. Actuellement, la compagnie demande une augmentation moyenne de 8,51% pour les ménages et 14,22% pour les compagnies en tablant sur le fait que 4 de ses 6 réacteurs seront remis en route.
Kansaï Electric (KEPCo) n'est pas en reste et table aussi sur 4 réacteurs nucléaires remis en route pour estimer sa demande d'augmentation moyenne de 11,88% pour les ménages.

Mardi 18 décembre, TEPCo a reçu 29,2 milliards de yens (260 millions d'euros) des autorités.

Jeudi 20 décembre, le président de TEPCo va essayer de renégocier l'aide publique avec le nouveau gouvernement. La compagnie a besoin de 10 000 milliards de yens (90 milliards d'euros) pour couvrir les indemnisations, la décontamination et le démantèlement et ne devrait recevoir que la moitié. Il espère avoir plus de chance qu'avec les précédent gouvernement. Il en profite aussi pour pousser le redémarrage rapide de sa centrale de Kashiwazaki-Kariwa qui compte 7 réacteurs. Il affirme n'avoir toujours rien décidé quant au devenir de la centrale de Fukushima daï-ni, même si elle a été inondée par le tsunami et que les autorités régionales de Fukushima refuseront toujours son redémarrage.

Jeudi 27 décembre, TEPCo a demandé une rallonge de 698,6 milliards de yens (plus de 6 milliards d'euros) d'aide auprès du gouvernement. C'est la quatrième demande de fonds. Avec la nouvelle requête, le montant total des fonds demandés pour l'indemnisation des victimes du désastre de Fukushima s'élève à 3 243 milliards de yens (28,5 milliards d'euros au cours actuel), sans compter l'argent injecté directement dans son capital par l'Etat.
Elle a, par ailleurs, reçu 250,3 milliards de yens (2,2 milliards d'euros) du gouvernement.

Vendredi 28 décembre, Toshiba veut céder 36% des parts de sa filiale nucléaire Westinghouse.

Samedi 29 décembre, le nouveau ministre de l'industrie, Toshimitsu Motegi, a annoncé vouloir consacrer une part du budget au démantèlement des réacteurs nucléaires. Le précédent gouvernement avait déjà alloué 2 milliards de yens (18 millions d'euros) aux recherches sur le démantèlement. Avec ce nouveau budget, le gouvernement soutiendra aussi sa mise en oeuvre.
TEPCo a dédié 900 milliards de yens (8 milliards d'euros) au démantèlement des réacteurs 1 à 4. La compagnie sera soutenue financièrement par le gouvernement. On est, une fois de plus, dans un processus de nationalisation des pertes après la privatisation des profits. Il s'agit, de plus, d'une aide financière indirecte payée par les impôts, à toute l'industrie nucléaire qui ne serait pas compétitive sans cela.

Jeudi 10 janvier, TEPCo a annoncé qu'elle accepterait des demandes d'indemnisation au-delà des trois ans légaux.

Vendredi 11 janvier, la compagnie Japan Atomic Power Co, qui exploite trois réacteurs nucléaires et vend l'électricité à 5 compagnies d'électricité, continue à faire du profit, même si tous ses réacteurs sont à l'arrêt et qu'elle ne produit pas d'électricité. Ses 20,9 milliards de yens de profit (177 millions d'euros) sont dus aux contrats qui la lient aux compagnies d'électricité qui doivent la payer, même si elle ne produit rien... Il s'agit d'un profit record car elle a moins de frais. In fine, se sont les consommateurs qui payent, car les compagnies d'électricité reportent ces coûts.
Cette situation est confortable : ses deux réacteurs de Tsuruga risquent de ne jamais redémarrer car situés sur une faille. Le n°1 a plus de 40 ans. Cependant, elle a tout intérêt à ne pas les arrêter officiellement car l'argent continue de rentrer sans rien faire. Les procédures vont donc durer indéfinitivement. L'avenir du réacteur n°2 de Tôkaï n'est pas plus brillant à cause de l'opposition locale.

Mardi 22 janvier, TEPCo a reçu 271,7 milliards de yens (2,3 milliards d'euros) des autorités. C'est la treizième aide financière.

Lundi 28 janvier, 512 habitants de la province de Fukushima, essentiellement d'Iwaki, préparent une "class action" contre TEPCo et le gouvernement. Il s'agit surtout d'évacués volontaires qui demandent des indemnisations plus conséquentes que ce qui est pévu pour eux.

TEPCo avait annoncé qu'elle ne mettrait pas de limite de temps aux demandes d'indemnisation, comme la loi l'y autorise, trois ans après le drame (cf 10 janvier). Mais elle a précisé sa stratégie : il y aura bien une limite, trois ans après avoir reçu les papiers à remplir pour être indemnisé. Beaucoup de gens n'ont encore rien reçu et le dossier est si compliqué, avec de nombreux justificatifs demandés, que certaines personnes abandonnent.

Mercredi 30 janvier, le gouvernement japonais augmente de 12,4% son soutien financier à l'industrie nucléaire nationale pour atteindre 156,4 milliards de yens (1,3 milliard d'euros). Il veut, en particulier, soutenir :
- la robotique de démantèlement : 4,2 milliards de yens ;
- le renforcement de la sûreté nucléaire : 2,2 milliards de yens ;
- les études géologiques pour les projets de réacteurs nucléaires à l'étranger : 1 milliard de yens ;
- les autorités locales qui hébergent des centrales nucléaires : 96,8 milliards de yens ;
- la NRA, la nouvelle autorité de sûreté japonaise : 72,5 milliards de yens ;
- les centres de secours en cas d'accident nucléaire : 13,8 milliards de yens.

Lundi 4 février, le gouvernement va accorder une aide supplémentaire de 696,8 milliards de yens (5,6 milliards d'euros) à TEPCO. Au total, cela va porter l'aide à 3 243 milliards de yens (26 milliards d'euros). La compagnie devra rembourser quand elle fera des profits... Cela s'ajoute à la recapitalisation de la compagnie qui en fait, de facto, une entreprise nationalisée.
TEPCo prévoit une perte de 120 milliards de yens (1 milliard d'euros) pour cette année fiscale qui se termine le 31 mars. C'est beaucoup plus que les 45 milliards de yens initialement annoncés.
TEPCo prévoyait, de façon complètement irréaliste, de redémarrer des réacteurs de sa centrale de Kashiwazaki-Kariwa en avril 2013. Il est maintenant clair pour tous que ce n'est pas possible. Deux réacteurs sont sur une faille considérée maintenant comme active. Il devront sûrement être arrêtés définitivement. Et ce sont tous des réacteurs à eau bouillante, comme à Fukushima, qui demandent le plus de travaux de remise aux normes de sûreté. Il y en a pour des années et cela coûte très cher. TEPCo aura-t-elle les moyens d'investir ?
TEPCo se refuse actuellement à revoir ses prévisions financières...

Samedi 9 février, une commission du ministère de l'économie et de l'industrie va proposer au gouvernement d'ouvrir le marché de l'électricité. A partir de 2016, les foyers devraient pouvoir choisir leur fournisseur. La séparation entre le transport de l'électricité et la production devarit être effective entre 2018 et 2020. Ce sera la fin du monopole régional pour les compagnies qui en ont bien profité en fournissant une des électricités les plus chères de la planète. Elles font un lobbying intense pour retarder au plus les échéances.
Espérons que cela entraînera la création de producteurs alternatifs comme Enercoop en France qui fournit l'ACRO et le domicile de l'auteur des ces lignes.

La compagnie d'électricité du Tôhoku veut augmenter ses tarifs de 11% en moyenne à partir de juillet prochain. C'est plus que l'augmentation obtenue par TEPCo. Elle envisage aussi de baisser de 20% en moyenne le salaire de ses employés.

Mercredi 13 février, TEPCo va indemniser les évacuations volontaires du Sud de la province de Fukushima et de la ville de Marumori à Miyagi. La somme proposée est de 40 000 yens (moins de 400 euros) pour le stress. A cela on peut espérer obtenir 40 000 yens supplémentaires pour les frais occasionnés par la contamination. Cela fait un total de 80 000 yens (640 euros)...

Jeudi 14 février, la compagnie Tôhoku Electric a sollicité l'autorisation du gouvernement d'augmenter ses tarifs d'électricité de 11,41% en moyenne pour les particuliers à partir du 1er juilet prochain. C'est plus que ce qu'avait obtenu TEPCo (8,46%). Pour les entreprises, la hausse sera de 17,74% en moyenne. Cette hausse ne nécessite pas d'accord du gouvernement.
L'estimation des coûts repose sur l'hypothèse que la compagnie pourra redémarrer sa centrale de Higashi-dôri à partir de juillet 2015. Pour celle d'Onagawa, endommagée lors du séisme et tsunami de 2011, il n'y a pas de calendrier.
C'est la quatrième compagnie à demander de pouvoir augmenter ses tarifs.

Vendredi 15 février, le 10 décembre dernier, l'ACRO avait attiré l'attention du public sur une étude IRSN qui tentait d'évaluer le coût financier d'une catastrophe nucléaire majeure en France. L'association réclamait que l'IRSN publie en français cette étude sur son site. A l'époque, seul le Canard Enchaîné s'y était intéressé. Puis, toute la presse a repris l'information ce mois-ci, suite à une présentation en France. Sur le site Internet de l'IRSN, toujours rien ! Mais des citoyens ont traduit le résumé de l'étude en français, uniquement disponible en anglais, sur un site spécialisé. Merci à eux !

Mardi 19 février, Greenpeace a publié un rapport à l'occasion des deux ans de la catatrophe (rapport complet en anglais, résumé en français) qui se focalise sur le coût de la catastrophe, en montrant que ce sont toujours les populations qui trinquent. L'industrie nucléaire n'a rien déboursé alors qu'elle porte une responsabilité dans l'accident.
Selon ce rapport, les réfugiés de la catastrophe de Fukushima devront rembourser une partie des indemnités reçues : au début de la catastrophe, TEPCo a distribué la même somme à tout le monde. Maintenant, les indemnités sont calculées sur des critères précis et certaines personnes se voient déduire le trop perçu des compensations actuelles ou doivent rembourser une partie. Pour ces gens qui ont tout perdu et qui sont partis sans rien de chez eux, pensant pouvoir revenir rapidement, c'est un choc.

De son côté, l'IRSN, a fini par mettre en ligne le résumé de son étude sur le coût potentiel d'une catastrophe en France, en français et en anglais. Comme quoi, la transparence se conquiert. Encore un effort, et l'on aura peut-être l'étude complète avec toutes les hypothèses retenues pour faire les évaluations...

Japan Atomic Power Co (JAPC), qui exploite la centrale de Tsuruga, située sur une faille considérée comme active par les experts de la NRA et qui ne peut donc plus redémarrer, continue d'arroser les pouvoirs locaux pour gagner leurs soutiens. Elle vient de faire un don de 700 millions de yens (5,6 millions d'euros) à la municipalité de Tsuruga pour construire une route entre le centre ville et la centrale arrêtée. JAPC s'était engagée à payer cette route en 2002, en prévision de la construction de deux tranches supplémentaires. Mais il est quasiment impossible que ces deux réacteurs, n°3 et 4, voient le jour. Le réacteur n°1 a dépassé l'âge de 40 ans et le n°2 est sur une faille active.
Mais la compagnie, qui reçoit de l'argent des compagnies d'électricité clientes, continue à faire des bénéfices et peut se permettre de faire des dons. Pendant ce temps là, les compagnies d'électricité clientes, dont KEPCo, demandent à augmenter leurs tarifs. Une partie va donc servir à la construction de routes inutiles... à moins qu'elle ne serve au démantèlement.

Mercredi 20 février, Kansaï Electric (KEPCo) et Kyûshû Electric avaient demandé l'autorisation de relever de 11,88% et 8,51% en moyenne leurs tarifs pour les particuliers. La commission du ministère de l'industrie leur demande de faire plus d'économies en coupant plus les salaires et en prenant en compte la baisse des coûts des hydrocarbures.

Vendredi 22 février, TEPCo a reçu 210,6 milliards de yens (1,7 milliard d'euros) des autorités.

Vendredi 1er mars, TEPCo obtenu l'autorisation du gouvernement pour augmenter ses tarifs d'électricité auprès des particuliers. Elle les a aussi augmentés pour les compagnies depuis avril 2012, au moment du renouvellement du contrat. Mais 1 100 compagnies ont refusé le nouveau contrat, qui entraîne une augmentation moyenne de 14,9%. TEPCo a continué à leur fournir de l'électricité, mais elle pourrait leur couper la ligne car le manque à gagner est de 7 milliards de yens (70 millions d'euros).Ce serait une première au Japon.
TEPCo prétend que c'est injuste vis à vis des particuliers qui ont accepté la hausse. Mais ils n'ont pas accepté la hausse, on la leur a imposé !

Lundi 4 mars, les autorités taxent les indemnitées reçues par les personnes forcées à évacuer comme si c'était des salaires. Pour les agriculteurs ou d'autres professions, cela change tout : les frais étaient déduits des produits de la vente et les impôts faibles si les bénéfices étaient faibles. Les indemnités, qui compensent les invendus, sont considérées comme des salaires et entièrement taxés, sans prendre en compte les dépenses de ceux qui ont continué à cultiver par exemple. Et les impôts ont augmenté drastiquement, ce qui provoque de la colère. C'est la même chose dans le tourisme, par exemple.

Vendredi 8 mars, lundi 11 mars, jour anniversaire du déclenchement de la catastrophe, 1 600 nouvelles personnes devraient porter plainte contre TEPCo.

Japan Atomic Power Co (JAPC) qui a très peu d'espoir d'être autorisée à redémarrer un de ces trois réacteurs nucléaires vient de recevoir 140 milliards de yens (1,2 milliards d'euros) d'aide de la part d'autres compagnies du nucléaire. Cette somme comprend 40 milliards de yens de Japan Nuclear Fuel Ltd. Il s'agit en fait d'un remboursement d'une somme qu'elle avait reçu pour promouvoir le "recyclage". JAPC est assez particulière dans le paysage japonais : elle produisait de l'électricité nucléaire qu'elle revendait à d'autres compagnies d'électricité qui la distribuait et revendait. KEPCo et trois autres compagnies qui sont actionnaires vont fournir 100 milliards de yens.
Ce n'est qu'un début, il faudra ensuite payer le démantèlement des réacteurs.

Samedi 9 mars, la NRA a demandé à un groupe d'experts d'évaluer les conclusions de son propre groupe d'experts à propos de la faille qui passe sous le réacteur n°2 de Tsuruga et ils ont confirmé que la faille est très probablement active. L'exploitant, Japan Atomic Power Co, dans une situation critique car aucun de ses réacteurs ne devraient redémarrer, a critiqué cette décision "unilatérale".

Dimanche 10 mars, nous avions, le 10 décembre dernier, attiré l'attention sur une étude IRSN restée confidentielle qui évaluait le coût d'un accident nucléaire en France uniquement (alors que les répercussions dépasseront les frontières). L'IRSN avait fini, le 19 février dernier, par publier cette étude sur son site Internet avec une traduction en français. Elle avait été devancée par des citoyens pour la traduction française.
Le JDD vient de révéler que l'IRSN avait dans ses cartons, depuis 2007, une étude beaucoup plus pessimiste avec des coûts, pour un accident majeur, qui peuvent monter jusqu'à 5 800 milliards d'euros, l'équivalent de 3 ans de PIB. Pourquoi ces chiffres n'ont-ils jamais été rendus publics ?

-> Rapport de Greenpeace de 2012 avec une partie sur les indemnisations (en français)
-> Rapport de Greenpeace de 2013 avec une partie sur les indemnisations et la responsabilité (en anglais)
-> Rapport de l'OCDE de 2012 : Japan's compensation system for nuclear damage

[haut de page]
L'accident nucléaire



Généralités
L'accident a été classé au niveau 7 de l'échelle INES.

Le premier rapport écrit par l'autorité de sûreté nucléaire japonaise sur l'accident pour l'AIEA est disponible ici en anglais (juin 2011).

Le site de la commission d'enquête mise en place par le gouvernement, avec le rapport d'étape en anglais, est ici : Investigation Committee on the Accident at the Fukushima Nuclear Power Stations. Le rapport définitif est aussi disponible en anglais.

Le site de la commission d'enquête indépendante d'initiative privée est ici : The Rebuild Japan Initiative Foundation Le rapport est en cours de traduction en anglais. Le résumé et les conclusions sont déjà disponibles.

La commission d'enquête parlementaire sur l'accident de Fukushima a présenté son rapport début juillet 2012. Il est disponible en ligne en japonais ici et ici en anglais. Le résumé est aussi disponible en français grâce à une équipe de traducteurs bénévoles.

TEPCo a mis en place sa propre commission d'enquête interne : le résumé en anglais est ici. Le rapport d'enquête interne complet, en date du 20 juin 2012, est maintenant disponible en anglais. Les autres données de la compagnie sont regroupées ici en anglais.

L'Institute of Nuclear Power Operations (INPO) aux Etats-Unis a mis à jour son rapport sur l'accident nucléaire. Il est disponible en ligne.

TEPCo a mis en ligne 2 145 photos qui datent des premiers jours de la catastrophe. Elles ont été prises, pour la plupart, par des employés. TEPCo a censuré 849 photos sous le prétexte de la protection de données sensibles relatives à la technologie nucléaire.

La CIPR a tiré les leçons de la catastrophe de Fukushima. Le résumé est disponible en ligne.

Jusqu'au 15 mai pour le réacteur n°1 et au 24 mai 2011 pour le n°2 et 3, TEPCo prétendait que le combustble était partiellement endommagé, avant d'admettre soudainement qu'il y avait fusion complète du coeur dans ces 3 réacteurs.

Outre les réacteurs, les piscines de combustibles ont fait très peur et sont toujours menaçantes. Leur inventaire officiel est sur le site du ministère de l'industrie. La première colonne correspond au n° du réacteur. La deuxième, à la capacité de stockage, la troisième au nombre d'assemblages de combustible usé et la dernière au nombre d'assemblages de combustible neuf. Un assemblage contient 72 barres de combustible. A cela s'ajoute la piscine d'entreposage commune du site avec 6 375assemblages.

La BBC a diffusé un reportage remarquable sur l'accident qui peut être visualisé ici en anglais.

La Commission canadienne de sûreté nucléaire utilise le mot 'incident' pour décrire ce qui s'est passé à Fukushima. Pour Areva aussi, il n'y a eu qu'un incident à Fukushima... Un ACROnaute nous a envoyé par mail un scan du programme 25ième congrès de radioprotection organisé par l'ATSR les 10-11-12 octobre à Orléans : l'IRSN y a fait une présentation intitulée "Conséquence incident FUKUSHIMA"... Sans s à conséquence.
Ce serait bien que tous ces gens expliquent ce qu'est un accident nucléaire si Fukushima n'est qu'un incident.

3 des 4 réacteurs de la centrale de Fukushima daï-ni (n°2) ont failli suivre ceux de daï-ichi sans une source de courant encore disponible pas trop loin. Heureusement qu'il y avait 2 000 personnes sur le site de la centrale. Cela a permis de tirer un câble sur 9 km. La nuit ou le week-end, avec seulement 400 personnes présentes, cela n'aurait peut-être pas été possible.

Si la centrale d'Onagawa a pu être sauvée, c'est grâce à l'obstination d'un homme, Yanosuke Hirai, qui a obtenu que la digue de protection contre les tsunami fasse 14,8 m. Sa conviction était basée sur l'étude du passé et du tsunami de 869, alors que la plupart de ses collègues se seraient contentés d'une digue de 12 m. Le tsunami du 11 mars 2011 a atteint une hauteur de 13 m... Comme un tsunami provoque d'abord un retrait de la mer, il s'était aussi assuré que la prise d'eau ne serait pas asséchée.

Mars - Juin 2012 [afficher/cacher]

Juillet - Août 2012 [afficher/cacher]

Septembre - Octobre 2012 [afficher/cacher]

Samedi 17 novembre, reconstitution de quelques épisodes des premiers jours de la catastrophe à partir des quelques enregistrements que TEPCo a bien voulu rendre publics. C'est ici avec des sous-titres en français et c'est extrait d'un programme de la télévision Asahi.

Mercredi 28 novembre, selon l'Asahi, les rapports d'enquêtes des commissions sont des succès de librairie. 100 000 exemplaires vendus pour celui de la commission d'enquête indépendante et 35 000 pour celui de la commission mise en place par le parlement. C'est beaucoup pour des ouvrages techniques.

Jeudi 29 novembre, selon le Maïnichi, la Japan Nuclear Energy Safety Organization (JNES) a dépensé environ 23 millions de yens (230 000 euros) pour obtenir des résumés des rapports d'enquêtes sur la catastrophe de Fukushima. Et, trois des quatres compagnies retenues, sont impliquées dans l'industrie nucléaire. Il s'agit de Mitsubishi Heavy Industries Ltd et d'une filiale, Energis Co..
Les résumés ont coûté 2,9 millions de yens (29 000 euros) chacun. Le reste de la somme était consacré à une étude sur le comportement des évacués au début de la catastrophe à partir des rapports d'enquête. Coût 14,17 millions de yens (141 000 euros). La JNES est financée par de l'argent public.

Vendredi 30 novembre, TEPCo a mis en ligne de nouveaux enregistrements des visio-conférences des premiers jours de la catastrophe.

Vendredi 7 décembre, à 17h18, un puissant séisme, d'une magnitude de 7,3 sur l'échelle de Richter s'est produit au large de la côte Nord-Est de l'île principale du Japon. Il a été suivi, peu après 18 heures, d'un tsunami de 1 m de hauteur au niveau d'Ishinomaki, dans la préfecture de Miyagi, située au coeur de la catastrophe de 2011. Il y aurait eu 11 blessés. 20 000 personnes ont été évacuées.
TEPCo a annoncé n'avoir rien constaté d'anormal sur ses réacteurs. De même pour les autres exploitants nucléaires.
Une réplique d'une magnitude allant jusqu'à 6 pourrait avoir lieu dans la semaine.

Samedi 8 décembre, le séisme de la veille est considéré comme une réplique du séisme du 11 mars 2011.

Vendredi 14 décembre, TEPCo a préparé un "vidéo tour" en anglais pour l'AIEA qui est disponible en ligne. A voir pour faire le tour du site.
Une version française est aussi disponible (traduction non officielle).
Elle a aussi mis en ligne plusieurs présentations en anglais sur l'accident et ses suites. La première présentation par la commission d'experts qu'elle a mis en place en interne pour l'aider à se réformer à garantir la sûreté de ses autres centrales, liste une série d'échecs qui auraient conduit à la catastrophe. S'en suivent les mesures mises en place pour protéger ce qui reste de la centrale afin d'éviter de nouveaux rejets massifs.

Dimanche 16 décembre, il y a un an, le gouvernement déclarait l'arrêt à froid des réacteurs nucléaires accidentés de la centrale de Fukushima daï-ichi. Le système de refroidissement demeure fragile : on ne compte plus les fuites sur les 4 km de tuyaux. Et l'eau contaminée continue à s'accumuler sans autre solution qu'un stockage temporaire dans de nouvelles cuves. TEPCo a une capacité de stockage de 257 000 m3 et elle a déjà accumulé 237 000 m3. Elle continue donc à installer des cuves et des cuves. Elle ne sait plus où les mettre. Alors elle creuse pour pouvoir en mettre sous une ligne à haute tension.
Toshiba travaille sur une station de traitement de cette eau, mais le peu de nouvelles à son propos laisse penser que les tests ne permettent pas d'être optimiste.
Les réacteurs 1 à 3 rejettent toujours de l'ordre de 10 millions de becquerels par heure.
Quant au corium (combustible fondu), personne ne peut dire où il est.

Vendredi 28 décembre, nouvelles révélations suite au visionnage des visio-conférences des premiers jours montrées à la presse par TEPCo : le 16 mars, la ligne de communication entre le siège a Tôkyô et la centrale de Fukushima daï-ichi a été coupée par inadvertance. Mais l'équipe restée à la centrale est incapable de faire face au problème car tout le personnel en charge de la communication a été évacué.

Mercredi 9 janvier, il y a eu 3 139 séismes en 2012 au Japon. 1 868 d'entre eux étaient des répliques du séismes du 11 mars 2011. C'est environ 60%. Une réplique d'une magnitude 8 est encore possible. On en est à 9 357 répliques depuis le 11 mars 2011.
L'activité sismique est cependant à la baisse. Il y a eu 10 487 séismes en 2011. Le record est de 52 957 en 1966.
Le séisme du 11 mars 2011 s'est produit sur une faille considérée jusqu'alors comme à faible risque...

Jeudi 10 janvier, selon des journalistes qui ont visionné les visioconférences que TEPCo a bien accepté de leur montrer, la compagnie a hésité à envoyer ses propres camions de pompier en place à son usine thermique de Hirono, située à une vingtaine de km de la centrale de Fukushima daï-ichi. La loi impose que des camions pompiers y soient toujours stationnés et personne n'a pris le risque de violer la loi. Ils sont donc restés stationnés à Hirono pendant que d'autres camions pompier étaient envoyés de Tôkyô.

Jeudi 24 janvier, TEPCo montre aux journalistes de nouveaux enregistrements des visio-conférences correspondant à la période du 23 au 30 mars, puis du 6 au 12 avril 2011. Il y a 312 heures d'enregistrement en tout. Cela s'ajoute aux 486 heures déjà montrées à la presse. La bande son a été couverte par un biiiip à 1 133 occasions et des images floutées 347 fois.
Le public n'a pas accès à ces enregistrements.
Ces enregistrements font apparaître des évènements pas connus du public :
- le 23 mars la pression dans l'enceinte de confirnement du réacteur n°1 montaient à nouveau au niveau maximal autorisé. A 11h20, le directeur de la centrale a demandé au siège de confirmer les procédure pour relarguer des gaz, forcément radioactifs, afin de faire baisser la pression. La pression ne baisse pas avant la nuit du 24 mars.
Les rejets radioactifs massifs ont duré une dizaine de jours. Le 23 mars, il aurait pu y avoir d'autres rejets massifs.
- le 23 mars, toujours, la température dans le réacteur n°5, a une panne sur le système de refroidissement à 20h58, quand l'alimentation électrique est passé du générateur diesel à une source externe. La température, qui était passée sous la barre des 100°C 3 jours auparavant, risque de remonter. Le directeur de la centrale est furieux car il n'a pas été prévenu rapidement. Le 24 au matin, le problème devait être réparé pour midi, mais ce ne sera pas avat 16h le même jour. La pompe s'est remise en route à 16h14 et la température de l'eau est montée à 99°C.
- le 25 mars, le siège à Tôkyô est prévenu que de l'eau contaminée fuyait du bâtiment réacteur n°2 par une trappe pour de gros équipements. Le débit de dose est de 40 millisieverts par heure, 4 fois plus que dans les environs. Il ne se passera pas grand chose.

Un câble électrique a commencé à fondre, ce qui a entraîné des dégagements de fumée au niveau de la piscine d'entreposage centralisée du site. Rien de grave, selon TEPCo, qui publie aussi des photos, car le câble a immédiatement été débranché.

Mardi 29 janvier, TEPCo a organisé un voyage de presse sur le site de la centrale de Fukushima daï-ichi. Les journalistes ont pris 38 microsieverts pendant leur tour en bus et le débit de dose le plus élevé était de 1,3 millisievert par heure près du bâtiment turbine n°3.

Vendredi 1er février, TEPCo a mis en ligne 2 145 photos qui datent des premiers jours de la catastrophe. Elles ont été prises, pour la plupart, par des employés. TEPCo a censuré 849 photos sous le prétexte de la protection de données sensibles relatives à la technologie nucléaire.

Lundi 11 février, la NRA veut scanner 900 000 pages de documents relatifs à la catastrophe de Fukushima et les mettre en ligne. Cela devrait prendre deux ans. Ne seront mis à la disposition que les documents publics, pas ceux de l'exploitant. La NRA, à elle seule, a déjà 300 000 pages. Le reste proviendra des ministères.
La plupart de ces documents ne sont pas classés et ont été entassés dans des boîtes lors de la crise. Le tri va prendre du temps.

Mercredi 6 mars, TEPCo a mis en ligne des enregistrements des visio-conférences des premiers jours de la catastrophe. C'est en japonais. Page en anglais.

Vendredi 8 mars, l'Asahi publie une analyse très intéressante de la catastrophe et de la différence de perception entre les autorités américaines et japonaises durant les premiers jours. Il s'agit d'une interview de Yoïchi Funabashi qui a présidé la commission d'enquête créée par une fondation privée et qui a écrit plusieurs livres sur le sujet.


Gestion de l'eau contaminée

TEPCo injecte continuellement de l'eau dans les cuves des trois réacteurs accidentés. Au contact du combustible fondu, elle se contamine fortement, s'inflitre dans les sous-sols par les fissures, où elle s'accumule et menace de déborder dans la mer. Une partie de cette eau est pompée et partiellement décontaminée (le strontium reste), avant d'être réinjectée. Il est officiellement question de "circuit fermé". Mais, entre 300 et 500 m3 d'eau souterraine s'ajoutent quotidiennement et TEPCo ne sait pas comment faire face aux volumes d'eau qui ne cessent d'augmenter. Elle espère mettre au point un meilleur système de décontamination pour pouvoir la rejeter en mer.

Lundi 19 mars, suite à une inspection, la NISA a noté que TEPCo n'a pas de plan de maintenance de son système de traitement des eaux contaminées. Elle demande donc à la compagnie d'améliorer ses pratiques.

Lundi 26 mars, TEPCo a découvert une fuite à l'unité de désalinisation et l'a arrêtée. 120 tonnes auraient fui et 80 litres auraient rejoint l'océan. (Communiqué en anglais). La localisation de la fuite dans le système de traitement des eaux est ici en anglais.
La contamination de l'eau trouvée au dehors serait de 10 000 becquerels par litre pour les césiums et 81 000 Bq/l pour l'antimoine 125 (Sb125). Ici en anglais. Quant au strontium, la concentration de l'eau qui a fui serait de l'ordre de 140 millions de becquerels par litre.
Des photos de la fuite sont ici en anglais.

Jeudi 5 avril, TEPCo a trouvé une nouvelle fuite ayant pu entraîner un rejet en mer d'eau fortement contaminée en strontium (jusqu'à 100 millions de becquerels par litre). La fuite a été découverte à 1h05. L'installation a été arrêtée 5 min plus tard et une valve fermée après 35 min. Mais la fuite a continué jusqu'à 2h20. Elle est due à un tuyau déconnecté.
Le communiqué de TEPCo est ici en anglais. Une photo du tuyau fautif ici.

Vendredi 6 avril, TEPCo, a, sans rire, estimé à 150 ml le volume d'eau qui a fui dans la mer lors de la fuite de la veille. La compagnie pense que les 12 tonnes d'eau, qui ne sont plus dans la tranchée, ont dû être absorbées par le sol.

Lundi 9 avril, TEPCo a trouvé la parade pour éviter de nouvelles fuites : des sacs de sable ! Voir ses photos en anglais. KEPCo a-t-elle aussi fait des stocks de sacs de sable pour sa centrale d'Ôi ?

Lundi 23 avril, TEPCo a annoncé vouloir pomper l'eau souterraine afin de réduire de moitié les infiltrations dans les sous-sols des réacteurs. La compagnie veut creuser 12 puits et rejeter 1 000 tonnes (ou m3) d'eau par jour dans la mer. Après avoir contrôlé sa contamination, bien-sûr, explique TEPCo. Mais si TEPCo ne pompe pas bien en amont des réacteurs, cette eau sera contaminée. Cela pourrait commencer en septembre octobre 2012.

Vendredi 27 avril, nouvelle fuite sur la station de traitement des eaux contaminées, au niveau de l'unité de désalinisation. 36 litres se seraient échappés et la cause n'est pas connue. Explications de TEPCo en anglais.

Mercredi 9 mai, nouvelle fuite sur l'installation de traitement des eaux usées, avec photos ici.

Jeudi 14 juin, encore une fuite sur l'installation de traitement des eaux fortement contaminées.

Lundi 18 juin, TEPCO a annoncé une nouvelle fuite sur l'installation de décontamination qui a été découverte le 14 juin.

L'eau souterraine s'infiltre dans les sous-sols des réacteurs nucléaires où elle se mélange à l'eau très contaminée qui percole dans les coeurs fondus des réacteurs. TEPCo la pompe pour éviter qu'elle déborde en mer, la décontamine partiellement (il reste notamment beaucoup de strontium) et en réinjecte une partie dans les réacteurs pour les refroidir. Le surplus s'accumule dans des cuves qui s'emplissent vite. Une telle solution ne peut pas durer longtemps.
TEPCO veut donc détourner les écoulements souterrains pour qu'ils ne viennent plus s'infiltrer dans les sous-sols. Pour le moment, elle pompe partiellement cette eau. Elle veut aussi construire une barrière souterraine pour la dévier. Le projet est présenté ici en anglais.
Mais l'eau des sous-sols, fortement contaminée, doit aussi s'exfiltrer et finir par rejoindre la mer.

Mardi 24 juillet, en été, la température des réacteurs augmente à cause de la chaleur. Depuis juillet 2012, TEPCo refroidit l'eau qu'elle injecte dans les réacteurs. Cette eau, qui se contamine fortement au contact du combustible nucléaire, continue à fuir dans les sous-sols des 3 réacteurs. Il y en aurait 100 000 tonnes (ou m3) actuellement, si l'on compte aussi celle qui a fuit dans les sous-sols des bâtiments voisins. TEPCo espérait avoir fini de tout pomper et décontaminer à la fin 2011 mais comme des centaines de tonnes (ou m3) d'eau souterraine s'infiltre quotidiennement, le niveau ne baisse pas. TEPCo a déjà pompé et partiellement décontaminé 160 000 tonnes, le double de ce qu'elle avait prévu initialement, mais ce n'est pas fini. Quant à l'eau partiellement décontaminée, elle continue à s'accumuler dans des citernes : il y en aurait actuellement 228 000 tonnes.

Mercredi 25 juillet, une nouvelle station de décontamination de l'eau a été présentée : elle permettrait de baisser la concentration à des niveaux "acceptables" de 62 éléments, dont le strontium et le cobalt qui ne sont pas filtrés actuellement. "Acceptables" signifie que l'eau devrait pouvoir être rejetée dans la mer...
Le système développé par Toshiba et d'autres organsations est basé sur de résines échangeuses d'ions et sera testé à la centrale de Fukushima en septembre prochain. Il devrait pouvoir traiter 500 tonnes par jour.

Mardi 14 août, nouvelle fuite découverte dans le bâtiment turbine n°4 : il y a un cm d'eau dans une pièce de 350 m2. L'eau vient d'un tuyau du circuit de refroidissement du réacteur n°3 voisin. La contamination de l'eau en césium est de 77 millions de Bq par litre. TEPCo n'aurait pas trouvé de fuite vers l'environnement.
La fuite a été découverte à 11h15. La circulation de l'eau a été stoppée dans le tuyau à 12:20 et vers 13h il a été confirmé qu'il n'y avait plus de fuite. Photos ici.
Une pompe d'un site de stockage, dans une pièce qui sert au filtrage de l'eau, a pris feu et a été éteinte à l'aide d'un extincteur. Photos ici.

Vendredi 17 août, encore une fuite dans la station de traitement des eaux radioactives, au niveau d'une membrane servant à la désalinisation. Des photos sont ici.

Lundi 27 août, les cuves de TEPCo sont presque pleines d'eau contaminée et la compagnie va en installer de nouvelles. Environ 400 tonnes (ou m3) d'eau souterraine prénètrent chaque jour dans les sous-sols de la centrale où elle se mélange à l'eau très contaminée qui fuit des réacteurs. La compagnie en décontamine partiellement une partie qui est réinjectée dans les réacteurs. Le reste s'accumule. Il y a actuellement une capacité de stockage de 220 000 tonnes utilisée à 85%. Ces cuves seront pleines d'ici 3 mois environ. TEPCo va ajouter 170 000 tonnes de stockage ce qui lui devrait de tenir jusqu'à novembre 2013. Mais, il lui faudra tenir ainsi pendant 30 ans ! Pour étendre plus le stockage, TEPCo devra aplanir des terrains.

Jeudi 30 août, TEPCo a découvert vers 15h que les volumes d'eau injectée pour le refroidissement des réacteurs 1 à 3 est passé sous les valeurs minimales adminissibles. Dans son communiqué, la compagnie ne donne pas d'explication, mais prétend ne pas avoir noté de différence dans les paramètres (température, pression, ...) des réacteurs en question.
L'incident a de nouveau eu lieu vers 20h et les débits d'eau nécessaires ont été rétablis vers 22h30. La compagnie suspecte quelque chose au niveau des pompes et utilise celles de secours en remplacement.
Les débits sont de 5 tonnes par heure pour le réacteur n°1 et de 7 tonnes par heure pour les réacteurs 2 et 3.

Samedi 1er septembre, les débits d'eau injectée dans les réacteurs pour les refroidir continuent à avoir des baisses inexpliquées.

Mardi 4 septembre, TEPCO a annoncé que l'injection d'eau de refroidissement dans les réacteurs était stabilisée. Elle suspecte que les tuyaux ont été partiellement bouché par quelque chose, mais elle n'en sait pas plus.

Dimanche 9 septembre, à presque un an et demi du déclenchement de la catastrophe nucléaire, le refroidissement reste le talon d'Achille des trois réacteurs. Il y a déjà eu 56 fuites et 12 pannes. Les cuves sont pleines à 90% et TEPCo doit raser des forêts pour installer d'autres cuves. TEPCo va ajouter une capacité de 470 000 m3 pour tenir 3 ans. Mais il lui faut tenir 40 ans... Un sous-traitant développe donc une station de traitement des eaux fortement contaminées pour les rejeter en mer. Il est peu probable que les populations acceptent.
Par ailleurs, seulement 16 thermomètres sur 41 semblent fonctionner au niveau du réacteur n°2.

Jeudi 13 septembre, TEPCo injecte actuellement 4,8 m3 d'eau par heure dans le réacteur n°1 pour le refroidir, 6,7 m3/h dans le deuxième et 6,8 m3/h dans le troisième. C'est plus que le minimum requis.

Mardi 18 septembre, et une fuite de plus !

Vendredi 5 octobre,  TEPCo annonce encore une fuite sur le système de traitement des eaux.

Vendredi 12 octobre, TEPCo a organisé son 4ième voyage de presse sur le site de la centrale accidentée afin de montrer les progrès accomplis et la nouvelle station de traitement des eaux contaminées en cours de test. Comme la compagnie ne sait plus comment faire face à l'accumulation des eaux fortement contaminées, elle compte les décontaminer mieux que ce qu'elle fait maintenant pour pouvoir les rejeter en mer. Mais ce n'est pas gagné car l'opinion publique y sera opposée. En attendant, cela s'accumule dans des citernes et des citernes.

Lundi 15 octobre, nouvelle fuite d'eau très radioactive au niveau du réacteur n°3 : 90 litres ont aspergé le rez de chaussée du bâtiment turbine. L'eau ne serait pas sortie du bâtiment, selon TEPCo. La fuite a été découverte par un sous-traitant vers 10h et la pompe a été immédiatement arrêtée. C'est la deuxième fuite à ce niveau : en août dernier, 4 m3 avait fui.
Une photo est disponible sur le site de TEPCo.

Jeudi 25 octobre, TEPCo a accumulé 200 000 tonnes ou m3 d'eau contaminée (l'équivalement de plus d'une cinquantaine de piscines olympiques). A cela s'ajoutent les boues issues de la décontamination partielle de l'eau. Et la situation ne fait qu'empirer puisque 300 à 500 m3 d'eau souterraine pénètrent quotidiennement dans les sous-sols des réacteurs où elle se mélange à l'eau contaminée.
Les dernières données de TEPCo sont ici en anglais.

Encore une fuite : sur l'installation de désalinisation de la piscine du réacteur n°3 cette fois-ci. Ce sont 75 litres d'acide chlorhydrique qui ont fuit.

Mercredi 21 novembre, nouvelle fuite de la station de traitement des eaux contaminées (Sarry). Environ 176 litres auraient fui et l'eau aurait une contamination de 370 000 Bq/l pour le césium 134, 650 000 Bq/l pour le césium 137, 3 500 Bq/l pour le cobalt 60 et 1 900 Bq/l pour la manganèse 54. La fuite a été colmatée et l'eau essuyée.

Lundi 10 décembre, encore une fuite sur le système de désalinisation. C'est ici en anglais ou en japonais. 96 litres auraient fui. Il s'agit d'eau contaminée, mais on ne sait pas de combien.

Mercredi 12 décembre, TEPCo a mis en ligne des vidéos suite à l'investigation menée dans le bâtiment réacteur n°2 avec le robot quadrupède. Elle n'a trouvé aucune fuite. Pourtant, le réacteur n°2 fuit et TEPCo ne sait toujours pas par où.

Toujours des fuites dans le bâtiment turbine n°3. La contamination de l'eau qui a fui est de 11 600 Bq/L pour les deux césium.

Vendredi 14 décembre, encore une fuite d'eau contaminée en césium à 11 400 Bq/l.

Mardi 25 décembre, encore une fuite à la centrale de Fukushima daï-ichi. 10 litres auraient fui, mais la contamination est "faible", que quelques centaines de becquerels par litre.

Mercredi 26 décembre, encore une fuite !

TEPCo a annoncé des retards supplémentaires sur son projet de station de décontamination de l'eau qui s'accumule dans les sous-sols de ses réacteurs et qu'elle pompe dans cuves qu'elle ne sait plus où mettre. Le nouveau système d'épuration était prévu pour septembre 2012... Les cuves de la nouvelle installation n'ont pas passé les crash-tests : elles devaient supporter une chute de 6 m et les tests ont montré que les cuves fuyaient après une chute de 3 m. Aucune date n'a été avancée pour la mise en route de la station. Ce problème n'est-il pas qu'un simple voile pour cacher les réelles difficultés ? La technologie pour des cuves résistantes aux chutes existe, mais pas celle pour traiter l'eau contaminée.
La compagnie espère décontaminer suffisamment pour rejeter l'eau dans la mer, mais il n'est pas sûr que la population et les autorités locales acceptent.

Jeudi 31 janvier, encore une fuite sur la station de traitement des eaux contaminées, au niveau de l'installation de désalinisation. 30 litres auraient fui, avec une "faible" contamination : 1 300 Bq/L pour le césium 137 et 700 Bq/L pour le césium 134. C'est donc la contamination de l'eau après la 'décontamination'. Il y a d'autres radioéléments comme le strontium qui ne sont pas mesurés, ni retirés pour le moment.
Le dernier point sur l'eau contaminée accumulée est ici en anglais.

Mercredi 13 février, l'eau contaminée continue à s'accumuler. Le dernier bilan de TEPCo est ici en anglais.

Lundi 18 février, encore une fuite, au niveau de l'unité de désalinisation de l'eau des réacteurs 5 et 6, mais avec de l'eau "faiblement" radioactive : 198 Bq/l de césium. 19,8 m3 auraient fui.

Jeudi 21 février, la NRA a donné sont feu vert aux tests sur la nouvelle installation de décontamination de l'eau qui répond au doux nom de Alps. TEPCo espère décontaminer suffisemment pour pouvoir rejeter l'eau en mer. Ce n'est pas gagné. En attendant, les stocks d'eau continuent d'augmenter de 400 m3 par jour pour atteindre 230 000 tonnes ou m3. Il ya aussi environ 100 000 tonnes ou m3 dans les sous-sols des bâtiments. Les places pour le stockage se font de plus en plus rares. TEPCo prétend pouvoir encore tenir 2 ans ainsi pour atteindre une capacité de stockage de 700 000 tonnes ou m3. Après, elle ne sait pas. Pourtant les tests vont prendre plusieurs mois.

Jeudi 28 février, encore une fuite, dans la bâtiment turbine du réacteur n°2 cette fois-ci : il y a une flaque d'eau avec 380 000 Bq/L de césium. En revanche, l'eau qui goutte du toit n'a "que" 3 000 Bq/L : TEPCo pense que c'est de l'eau de pluie !

Dimanche 3 mars, un petit point sur l'eau : il y a 930 cuves sur le site de la centrale avec 260 000 m3 d'eau contaminée. La  capacité de stockage est de 320 000 m3, mais cela ne suffira pas pas. TEPCo va encore ajouter des cuves.

Mercredi 6 mars, TEPCo relance l'idée de rejeter en mer l'eau qui s'accumule car elle ne sait plus où mettre les cuves de stockage. Bien entendu, elle prétend purifier l'eau avant, mais elle n'a pas encore mené les tests de sa nouvelle station. Personne ne connaît l'efficacité du processus, ni la contamination résiduelle de l'eau à rejeter. Comme nous l'avons déjà signalé, le tritium ne sera pas retiré : la contamination moyenne actuelle de l'eau est de 1,3 million de becquerels par litre et TEPCo n'est pas autorisée à rejeter une eau contaminée à plus de 60 000 Bq/L.
L'eau contaminée accumulée est un des gros problèmes de la centrale car personne ne sait combien de temps les cuves peuvent tenir alors que l'eau restera radioactive pendant des milliers d'années. On ne sait pas gérer les déchets solides et encore moins les déchets liquides.
Les derniers chiffres officiels sont ici en anglais. Il est question de 76 000 m3 dans les sous-sols des réacteurs 1 à 4. Il y a 40 000 autres mètres cubes ailleurs. A cela s'ajoute l'eau des cuves avec plus de 260 000 m3. Rappelons que le stock augmente de 400 m3 par jour. TEPCo veut atteindre une capacité de stockage de 700 000 m3 d'ici 2015, mais ne sait pas encore où elle va mettre les cuves.
Evidemment, les pêcheurs sont opposés aux rejets alors que la mer reste très contaminée. Les derniers résultats mis en ligne donnent valeur de 13 Bq/L de tritium dans l'eau de mer devant la centrale. C'est la signature que les fuites continuent. La concentration en césium dans l'eau de mer est aussi plus élevée à proximité de la centrale.


Réacteur n°1

Le réacteur était en marche avant le séisme. Le combustible dans le coeur a entièrement fondu en quelques heures et a subi une explosion hydrogène le samedi 12 mars à 15h36. Il est recouvert d'un chapiteau pour empêcher l'eau d'y pénétrer et pour retenir une partie des gaz radioactifs.

Mardi 1er mai, l'Asahi a eu accès au manuel d'urgence pour le réacteur n°1 et il s'avère qu'il y est noté que le refroidissement de secours ne doit pas être utilisé en priorité ! Ce réacteur, de conception ancienne, a un circuit de refroidissement de secours qui peut fonctionner sans électricité. La vapeur d'eau produite dans le réacteur en surchauffe est conduite dans une chambre de condensation où l'eau ainsi obtenue est automatiquement réinjectée. Mais le manuel pour l'opérateur en chef dit que ce système ne doit pas être utilisé en priorité en cas de crise, mais qu'il faut dépressuriser la cuve en ouvrant des vannes qui conduisent la vapeur vers l'anneau torique qui entoure le pied de la cuve. Mais une telle opération peut aggraver la situation : en faisant baisser rapidement la pression, l'eau se met à bouillir et s'évapore plus vite. Et quand il n'y a plus d'eau, la température grimpe vite.
La commission d'enquête gouvernementale (Investigation Committee on the Accident at the Fukushima Nuclear Power Stations) est en train de travailler sur ce sujet. Car, de fait, le système de refroidissement de secours s'est mis en marche automatiquement, mais les personnes présentes sur le site l'ont stoppé manuellement 10 minutes plus tard, de peur qu'une chute trop rapide de la température endommage le réacteur. Ils ont, par la suite, activé et arrêté manuellement ce système pour refroidir le réacteur, jusqu'à ce qu'une vanne se bloque. Le refroidissement s'est arrêté.
La centrale de Tsuruga a un système similaire et le manuel d'urgence du réacteur n°1 précise qu'il doit être utilisé en priorité. Il semblerait que c'était aussi le cas au tout début pour Fukushima, mais que TEPCo a changé le manuel par la suite.. Par ailleurs, il semblerait que le manuel pour les opérateurs et le manuel pour leur chef ne disent pas la même chose !
Il est important de noter que ce système de refroidissement seul n'aurait pas pu empêcher la fusion du coeur, seulement la retarder.

Mercredi 23 mai, selon les calculs effectués par la Japan Nuclear Energy Safety Organization, qui est sous la tutelle du ministère de l'industrie, le niveau d'eau dans la cuve du réacteur n°1 pourrait n'être que de 40 cm, alors que TEPCo annonce 1,9 m. L'organisation pense qu'un trou de 2 cm au niveau du cicuit primaire est responsable de la fuite. 40 cm, c'est très peu, rendant le réacteur très fagile. La moindre suspension de l'injection d'eau et le combustible fondu est découvert et se remet à fondre et rejeter de la radioactivité. TEPCO espère pouvoir faire une endoscopie d'ici la fin de l'année pour mesurer ce niveau.

Mercredi 27 juin, jusqu'à 10 sievert par heure, c'est à dire une dose léthale en quelques minutes, ont été mesurés par un robot dans le réacteur n°1.Tepco a introduit une caméra et des instruments de mesures via un trou de canalisation depuis le plafond du sous-sol. Des images et des données sont ici en anglais. Une vidéo ici.

Jeudi 5 juillet, TEPCo a mis en ligne des informations sur les débits de dose relevés dans les réacteurs n°2 et 3. Il y aussi des informations pour le réacteur n°1 accompagnées d'une vidéo. Il est impossible d'y envoyer des humains pour y travailler.

Jeudi 27 septembre, TEPCo a inséré une caméra dans l'enceinte de confinement du réacteur n°1 pour la première fois, après avoir creusé un trou. Elle a mis en ligne 40 min de vidéo. La compagnie compte procéder à des mesures (température, niveau d'eau, radioactivité...) par ce trou, à partir du mois d'octobre.

Mardi 9 octobre, TEPCO a introduit une caméra dans l'enceinte de confinement du réacteur n°1 : il semblerait qu'il y a de l'eau au fond, mais la compagnie ne peut pas donner le niveau.

Jeudi 11 octobre, TEPCo continue son endoscopie de l'enceinte de confinement du réacteur n°1 : le niveau d'eau serait de 2,8 m, ce qui est plus que les 2 m attendus. La compagnie a aussi détecté un débit de dose de 11,1 Sv par heure (pas d'erreur d'unité, c'est bien sievert), à 8,6 m de hauteur. La dose léthale est atteinte en 40 minutes. Il y a 4,7 Sv/h à la surface de l'eau. TEPCo avait détecté jusqu'à 73 Sv/h dans le réacteur n°2. Si le combustible est bien au fond de la cuve et de l'enceinte de confinement, les débits de doses pourraient être plus élevés vers le bas.
Les images mettent aussi en évidence de la rouille sur les structures métalliques. Il y a aussi un boulon qui laisse présager des dommages.
Une première série de vidéos et photos est ici en anglais. Une autre série est ici.
Les travailleurs impliqués dans ces opérations ont pris jusqu'à 2,13 millisieverts.

Vendredi 12 octobre, TEPCo présente de nouvelles vidéos prises lors de l'endoscopie de l'enceinte de confinement. La compagnie a aussi réussi à faire des prélèvements d'eau : 35 millions de Bq de Cs137 par litre et 19 millions de Bq/L pour le césium 134. L'eau prélevée dans le bâtiment réacteur le 20 septembre dernier était environ deux fois plus contaminée. La dose maximale prise pour cette opération est de 1,72 mSv. On ne sait pas combien de personnes étaient impliquées.

Jeudi 25 octobre, TEPCo a utilisé un ballon pour inspecter le réacteur n°1. Des photos et vidéos sont en ligne. Le débit de dose le plus fort mesuré est de 150 mSv/h au 1er étage. Les opérateurs ont pris jusqu'à 3,81 mSv. 29 personnes étaient impliquées en tout : 4 employés de TEPCo et 25 sous-traitants.

Jeudi 7 février, un membre de la commission d'enquête parlementaire, Mitsuhiko Tanaka, accuse TEPCo d'avoir menti à la commission. La commission voulait inspecter le réacteur n°1, mais TEPCo a rétorqué que ce n'était pas possible car il faisait trop noir après que le réacteur ait été recouvert et que c'était trop dangereux. TEPCo a transmis une photo à la commission d'enquête qui datait prétenduement d'avant la mise en place de la couverture. Or cette photo date d'après la mise en place de la couverture et montre qu'il ne faisait pas si noir ! M. Tanaka demande donc au parlement de se saisir de cette affaire. TEPCo répond qu'elle a juste fait une erreur en datant la vidéo.
La commission voulait voir si le séisme seul avait endommagé des éléments clés en terme de sûreté. TEPCo dément, bien-sûr, et prétend que tout est dû au tsunami imprévisible. La réponse à la question est importante pour la sûreté des autres réacteurs. M. Tanaka, un ancien ingénieur du nucléaire, voulait vérifier par lui-même, avec d'autres membres de la commission, si un système de refroidissement de secours avait fuit à cause du séisme. Il avait donc prévu une visite les 5 et 6 mars 2012 suite à un témoignage de sous-traitants qui disaient avoir vu de l'eau au 4ième niveau du bâtiment réacteur. Mais il a dû renoncer suite aux déclarations de TEPCo. Il y a un enregistrement de la conversation du 28 février entre M. Tanaka et M. Tamaï de TEPCo, en présence d'autres membres de la commission. M. Tamaï a expliqué qu'il n'y avait pas assez de lumière et que si les membres de la commission se perdaient, ils pourraient se rendre dans des lieux avec de forts débits de dose et paniquer. Et de montrer une photo prétenduement datée d'avant la mise en place du chapiteau pour appuyer ses dires. Dans les faits, TEPCo n'a pas interdit l'accès à la commission, elle a juste été très persuasive pour convaincre M. Tanaka qu'il valait mieux renoncer à l'inspection. Avec des arguments fallacieux.
L'Asahi a découvert, de plus, qu'en fait, la couverture laisse passer environ 10 à 16% de la lumière du jour et il y a cinq lampes puissantes au mercure au sommet du chapiteau. C'est l'équivalent de l'éclairage des phares de plus de 40 véhicules... ET il y a 5 autres lampes de secours qui auraient pu être allumées.
La photo en question, prise 4 jours après la mise en place du chapiteau, est en ligne sur le site de TEPCo avec la date correcte. Elle est aussi sur le site du quotidien Asahi.
TEPCo a mis en ligne la vidéo montrée à la commission d'enquête le 18 octobre 2011 et précise que le caméraman a pris 9,44 mSv. Il est resté 55 min sur le site, dont 30 dans le bâtiment réacteur.

Dimanche 10 février, accusée d'avoir barré l'accès au réacteur n°1 à la commission d'enquête parlementaire, TEPCo a immédiatement réagi : "We admit that we mistakenly thought and stated that the picture of the reactor building cover was taken BEFORE it was installed when we were asked by the panel about the brightness of the inside of the building. (Nous reconnaissons que nous avons pensé et affirmé par erreur que la photo du bâtiment réacteur était prise AVANT la mise en place de la couverture quand la commission nous a interrogé sur la luminosité à l'intérieur du bâtiment)". L'Asahi revient sur ces excuses et prétend qu'il s'agit là d'un mensonge supplémentaire : la commission n'a jamais interrogé TEPCo sur la luminosité. Cet argument a été utilisé par le représentant de TEPCo pour dissuader la commission d'enquête de venir inspecter le réacteur n°1.

Mardi 12 février, TEPCo a corrigé sa déclaration à propos de la demande retoquée de la commission d'enquête. Ce n'est plus à la demande de la commission d'enquête, mais spontanément, qu'elle a affirmé que c'était trop sombre et dangereux...
Interrogé par le parlement, le PDG de la compagnie rejette la faute à propos de la photo sur la personne contact avec la commission d'enquête parlementaire. Il veut faire une enquête interne ouverte à des membres extérieurs.

Jeudi 14 février, suite au scandale provoqué par les révélations sur les mensonges d'un employé de TEPCo vis à vis de la commission d'enquête parlementaire qui voulait inspecter le réacteur n°1 pour verifier si un système de refroidissement de secours a été endommagé par le seul séisme, la NRA a décidé d'aller inspecter ce réacteur prochainement. Elle étudie actuellement comment mener l'inspection au mieux car les débits de dose peuvent être élevés par endroit.

Vendredi 15 février, suite à la polémique à propos de la commission d'enquête parlementaire qui n'a pas eu accès au bâtiment réacteur n°1 alors qu'elle voulait aller voir si le séisme seul avait endommagé un système de refroidissement de secours, comme elle le soupçonne, TEPCo a pris une vidéo du 4ième niveau qu'elle a mise en ligne pour montrer que le séisme n'était pas responsable des fuites.
La vidéo, de 28 minutes, a été prise le 30 novembre 2012. TEPCo prétend que les flaques d'eau qui ont été vues ne viennent pas du circuit de refroidissement, mais de la piscine de combustibles usés.

Lundi 18 février, suite de l'affaire des fuites au 3ième étage (4ième niveau) du réacteur n°1 que la commission d'enquête parlementaire n'a pas pu aller inspecter. Après une vidéo datant de novembre 2012, TEPCo a mis en ligne des explications pour prouver que la fuite ne venait pas du circuit de refroidissement de secours et que le séisme n'est pas la cause de la catastrophe.
Par ailleurs, TEPCo a mis en place une commission d'enquête interne à propos de cette affaire composée de juriste. Les deux questions posées sont :
- est-ce que les information erronées ont été données intentionnellement ?
- quel rôle ont joué les supérieurs hiérarchiques dans le processus de décision à propos des informations transmises à la commission d'enquête ?

Jeudi 21 février, TEPCo a fini par réussir à faire un trou dans le plancher du bâtiment réacteur n°1 et à percer le tore qui entoure la cuve pour y glisser, caméra, thermomètre et dosimètre. Des photos et une vidéo sont disponibles ici.
Le débit de dose à proximité du trou dans le plancher du réacteur n°1 est de 10 millisieverts par heure. Il est de 2 millisieverts par heure à 1,20 m.
A l'intérieur du tore, au dessus de l'eau, le débit de dose le plus élevé est de 920 millisieverts par heure ! Les données sont ici en japonais, mais les dessins sont assez explicites.
Il a fallu 20 personnes pendant 2 heures et 25 minutes pour faire le travail. La plus forte dose prise par ces personnes est de 1,78 millisieverts.

Vendredi 22 février,  TEPCo a mis en anglais des informations sur son inspection du tore du réacteur n°1. Il y a de la boue très radioactive au fond. TEPCo a fait un prélèvement : il y a un débit de dose de 4 mSv/h au contact d'une fiole de 10 ml.
La version japonaise contenait des débits de dose qui ne sont pas dans la version anglaise...

-> Photos de TEPCo du réacteur n°1   

Réacteur n°2

Le réacteur était en marche avant le séisme. Le combustible dans le coeur a entièrement fondu. Après avoir annoncé une explosion hydrogène dans la bas du réacteur, TEPCo est revenue sur ses affirmations et prétend qu'il n'y a pas eu d'explosion.

Mardi 13 mars 2012, TEPCo a envoyé 6 personnes inspecter les sous-sols des réacteurs n°2 et 3. Les débits de dose sur place sont encore très élevés, ce qui empêche toute intervention. Les détails avec photos sont ici en anglais. Il y a aussi des vidéos à télécharger sur le site de TEPCo.

L'inspection de la chambre de décompression, ou condenseur en forme de tore qui est en bas du réacteur, n'a pas mis en évidence de fissure, ni de déformation. La compagnie a inspecté l'intérieur pour trouver par où pouvait fuir l'eau, mais n'a pas trouvé. Le débit de dose maximal était de 160 millisierverts par heure. Il y avait environ 60 cm d'eau très contaminée dans les sous-sols. Les employés ont pris au maximum 2,87 mSv.

Jeudi 22 mars, TEPCo a envoyé un robot explorer le rez de chaussée du bâtiment réacteur n°2. Les débits de doses enregistrés sont ici en anglais, avec le chemin suivi. Une vidéo peut être téléchargée ici ou visualisée en ligne ici. On voit un homme intervenir pour ouvrir une porte au robot.

Par ailleurs, un nouveau thermomètre de ce réacteur se met à indiquer une température qui monte jusqu'à 80°C. Pas d'explication de TEPCo pour le moment. Les données sont ici.

Vendredi 23 mars, TEPCo va insérer un nouvel appareil pour inspecter l'intérieur de l'enceinte de confinement et évaluer la température et la hauteur d'eau. Cela devrait commencer lundi 26 mars. Par ailleurs, un débit de dose de l'ordre de 1 640 mSv/h a été mesuré dans le bâtiment réacteur. Un tel niveau empêche tout travail. Les détails sont ici.

Lundi 26 mars, TEPCo débute aujourd'hui une nouvelle endoscopie de l'enceinte de confinement, la précédente n'ayant pas permis d'atteindre l'eau. Selon les premiers résultats, il y a 60 cm d'eau à 50°C. C'est beaucoup que ce qui était imaginé, mais cela semble suffisant pour maintenir une température très inférieure à 100°C. L'eau est transparente.
Plus de détails ici en anglais.
Cette affaire montre une fois de plus que la réalité est très éloignée de ce que TEPCo a en tête et que l'on n'est pas au bout des surprises. Avant la précédente endoscopie, TEPCo s'attendait à trouver de l'eau sur une hauteur de 4,5 m et n'en avait pas trouvé. Elle avait donc estimé le niveau juste en dessous de ce qu'elle avait vu : 3 à 4 m. Le verdict vient de tomber : 60 cm ! Quand on pense que TEPCo voulait remplir d'eau l'enceinte de confinement...
Si 60 cm suffisent pour refroidir le corium au fond de l'enceinte de confinement, c'est qu'il y en a moins qu'imaginé. Où est-il donc ?

Mardi 27 mars, TEPCo a diffusé les débits de dose dans l'enceinte de confinement : cela va de 31 à 73 sieverts par heure (c'est bien sievert). La dose léthale est atteinte en moins d'une heure. Les données sont ici en anglais. Le plus fort débit de dose est à 4 m au-dessus du fond de la cuve. Un tel niveau peut aussi endommager l'électronique des robots exposés.
TEPCo a aussi mis en ligne des vidéos prises lors de l'endoscopie. C'est ici.

Dimanche 15 mars, le réacteur a encore perdu un thermomètre ! Il n'y en a plus qu'un en fonctionnement au bas du réacteur et 18 sur 36 en tout. Le seul thermomètre du bas indiquait 46,7°C à 11h. La surveillance de ce réacteur est de plus en plus fragile.

Mercredi 18 avril, TEPCo a envoyé un robot inspecter le tore au pied du réacteur n°2. La photo du robot et le chemin qu'il doit parcourir sont ici en anglais. La compagnie a affirmé n'avoir pas trouvé de fuite et que le tore ne semble pas endommagé. Les premières photos sont ici. Il lui faut donc encore chercher les fuites qui inondent les sous-sols. TEPCO injecte 200 tonnes d'eau par jour pour refroidir ce réacteur, eau qui s'enfuit dans les sous-sols par on ne sait où.

Jeudi 19 avril, TEPCo a mis en ligne des photos et vidéos de l'inspection faire par le robot du tore du réacteur n°2. C'est ici.

Vendredi 1er juin, TEPCO a mis en ligne une vidéo montrant des travaux de décontamination dans l'entrée de la tranche n°2. Il paraît que le nucléaire est de la haute technologie, mais pour réparer ses dégâts, il n'y a que l'huile de coude. Selon TEPCo plus de la moitié des thermomètres du réacteur n°2 sont hors service (23 sur 41). La compagnie va donc essayer d'en installer des nouveaux, c'est pourquoi elle a commencé à décontaminer l'accès au bâtiment réacteur.

Jeudi 7 juin, TEPCO fait un nouveau bilan de l'eau fortement contaminée qui inonde les sous-sols du réacteur n°2. Il y en aurait 830 m3 ou tonnes, sur une hauteur de 5,3 m par endroit. La compagnie montre aussi ici comment elle a mesuré le niveau d'eau.

Mardi 12 juin, TEPCo a mis en ligne des images de sa tentative de déterminer le niveau de l'eau dans la pièce abritant le tore qui est au pied de la cuve du réacteur n°2. La caméra infrarouge n'a pas permis de déterminer le niveau de l'eau. En revanche, elle donne des indications sur la température.

Mercredi 13 juin, TEPCo a annoncé qu'un robot a mesuré 880 millisieverts par heure (!) au 4ième étage (5ième niveau) du bâtiment réacteur n°2. En 7 minutes, un travailleur atteint sa limite de dose maximale pour 5 ans. La mesure a été faite à 3,5 m environ du haut de l'enceinte de confinement, en un lieu où il y a deux mètres de béton.

Jeudi 14 juin, un relevé des débits de dose a été mis en ligne en anglais, ainsi que des vidéos prises par le robot Quince.

Lundi 2 juillet, TEPCo annonce avoir fini de dessaler l'eau de la piscine du réacteur n°2.

Mardi 3 juillet, TEPCO estime qu'il y a environ 3,5 m d'eau contaminée à 120 000 Bq/kg (seulement les gamma) dans les sous-sols d'un bâtiment annexe du réacteur n°2. Il y en aura environ 500 m3 dans tout le bâtiment.

Jeudi 5 juillet, TEPCo a mis en ligne des informations sur les débits de dose relevés dans les réacteurs n°2 et 3. Il y aussi des informations pour le réacteur n°1 accompagnées d'une vidéo. Il est impossible d'y envoyer des humains pour y travailler.

Mardi 24 juillet, il devient de plus en plus difficile de savoir ce qui se passe dans les réacteurs. Les cables qui relient les thermomètres se corrodent et ne devraient plus durer longtemps. Seulement la moitié des 36 thermomètres du réacteur n°2 donnent des résultats raisonnables.

Mercredi 3 octobre, TEPCo a installé un nouveau thermomètre dans le réacteur n°2, une grande partie de ceux en place ne fonctionnant plus. Explications en anglais. Il indiquait 42,6°C à 11h. L'autre thermomètre en place qui a survécu indique 46,1°C, une valeur proche. 6 des 7 thermomètres situés en bas de cuve ne fonctionnent plus. Les réacteurs 1 et 3 en ont au moins 5.

Mercredi 12 décembre, TEPCo a mis en ligne des vidéos suite à l'investigation menée dans le bâtiment réacteur n°2 avec le robot quadrupède. Elle n'a trouvé aucune fuite. Pourtant, le réacteur n°2 fuit et TEPCo ne sait toujours pas par où.

Lundi 7 janvier, TEPCo a mis en ligne un document sur la fiabilité des thermomètres des réacteurs accidentés, comme demandé par la précédente autorité de sûreté. Le réacteur n°2 a toujours des thermomètres peu fiables qui affichent de fortes fluctuations, à moins que cela soit dû à une autre problème. Voir par exemple, les pages 21 et 23 du document.

Vendredi 22 février, TEPCo a utilisé une gamma caméra dans le réacteur n°2.

Jeudi 28 février, encore une fuite, dans la bâtiment turbine du réacteur n°2 cette fois-ci : il y a une flaque d'eau avec 380 000 Bq/L de césium. En revanche, l'eau qui goutte du toit n'a "que" 3 000 Bq/L : TEPCo pense que c'est de l'eau de pluie !

Mercredi 6 mars, TEPCo a inspecté la partie basse du réacteur n°2 à l'aide d'un robot. Elle a osculté au niveau du tuyau d'évacuation des gaz radioactifs en cas de problème et n'a pas trouvé de fuite d'eau. Des vidéos sont aussi disponibles.
TEPCo ne sait donc toujours pas par où le réacteur fuit.

-> Photos de TEPCo du réacteur n°2   

Réacteur n°3

Ce réacteur est chargé en MOx, combustible contenant plus de plutonium que le combustible classique. La température de fusion du MOX est aussi plus basse que celle du combustible classique.  Le combustible dans le coeur a entièrement fondu en quelques heures et a subi une explosion hydrogène. La piscine de combustibles usés a 566 assemblages.

Mardi 13 mars 2012, TEPCo a envoyé 6 personnes inspecter les sous-sols des réacteurs n°2 et 3. Les débits de dose sur place sont encore très élevés, ce qui empêche toute intervention. Les détails avec photos sont ici en anglais.

Les employés sont descendus dans les sous-sols pour inspecter la chambre de décompression en forme de tore, mais les portes n'ont pas pu être ouvertes à cause de la déformation provoquée par l'explosion. Il y avait environ 75 millisieverts par heure devant la porte du tore. Il y avait aussi de l'eau très contaminée dans les sous-sols et le débit de dose à la surface était de 140 millisieverts par heure. Les employés ont pris au maximum 2,87 mSv.

Vendredi 13 avril, TEPCo a annoncé avoir découvert qu'une pièce de 35 tonnes, qui sert à la manutention des barres, est tombée dans la piscine de combustible du réacteur n°3. Mais il semblerait que le combustible n'ait pas été endommagé. Cette pièce, sous 7 mètres d'eau, a été découverte quand la compagnie a plongé une caméra. Des photos de cette piscine sont aussi en ligne sur le site de la compagnie qui devra trouver un moyen de retirer cette pièce pour pouvoir récupérer les combustibles usés et neufs qui sont en dessous. La piscine contient aussi du combustible MOx, beaucoup plus dangereux car plus chargé en plutonium.

Lundi 16 avril, TEPCo a mis en ligne 5 vidéos prises dans la piscine de combustible usé du réacteur n°3. Elles peuvent être visionnées en ligne ou téléchargées ici.

Jeudi 19 avril, TEPCO a mis en ligne des photos d'une inspection par un robot d'une fuite dans l'enceinte de confirment du réacteur n°3. Ce n'est ici. C'est que la première fuite découverte car ce n'est pas par là que sortent les gros volumes d'eau. TEPCo n'est qu'au début de ses surprises...

Vendredi 20 avril, TEPCo a mis en ligne une vidéo de l'inspection de la fuite de l'enceinte de confinement du réacteur n°3.

Jeudi 24 mai, TEPCO a envoyé un robot dans le bâtiment réacteur n°3. Son parcours a été entravé par des débris. Il a mesuré des débits de dose élevés. Une vidéo et des explications sont en ligne ici.

Jeudi 5 juillet, TEPCo a mis en ligne des informations sur les débits de dose relevés dans les réacteurs n°2 et 3. Il y aussi des informations pour le réacteur n°1 accompagnées d'une vidéo. Il est impossible d'y envoyer des humains pour y travailler.

Jeudi 12 juillet, TEPCo a envoyé un robot inspecter les sous-sols du bâtiment réacteur n°3. Il a mesuré jusqu'à 360 mSv/h, ce qui rend le travail des humains impossible. Des images et une vidéo sont disponibles ici.
La veille, elle a mis en ligne des photos et des vidéos de la partie supérieure du bâtiment.

Mercredi 8 août, TEPCo est allée inspecter le haut du bâtiment réacteur n°3 à l'aide d'un ballon et a mis en ligne quelques photos. La compagnie reconnait que l'opération est un échec : le ballon est resté coincé au 4ième niveau et n'a pas pu inspecter le 5ième niveau comme prévu. TEPCo voulait regarder ce qu'il y avait au-dessus de la piscine de combustibles usés.

Jeudi 13 septembre, TEPCo a inspecté la piscine du réacteur n°3 et a mis des vidéos en ligne.

Samedi  22 septembre, une poutrelle d'acier de 470 kilo et de 7 m de long est tombée dans la piscine du réacteur n°3. C'est une grue télécommandée qui sert au démantèlement qui a heurté la poutrelle.
TEPCo donne aussi la concentration en césium dans l'eau de la piscine qui n'a pas beaucoup varié :
- césium 137 : 3,6 à 4 millions de Bq/l
- césium 134 : 2,2 à 2,4 millions de Bq/l
- total des deux césium : 5,8 à 6,4 millions de Bq/l.

Lundi 24 septembre, TEPCo a plongé une caméra vidéo dans la piscine du réacteur n°3 à la recherche de la poutrelle qui est tombée samedi 22 septembre. Elle en a trouvé au fond de la piscine, sous 11,5 m d'eau. Comme elle n'est pas sûre qu'il s'agit bien de la bonne poutrelle, elle va continuer ses recherches. La compagne a aussi affirmé qu'elle n'avait pas vu de dommages visibles sur les barres de combustible. La piscine contient 514 assemblages de combustible usé et 52 de combustible neuf (dont du Mox). Chaque assemblage comporte 72 barres.
Des photos et vidéos sont en ligne sur le site de TEPCO en japonais... et aussi en anglais maintenant.

Mercredi 26 septembre, nouvelles vidéos de TEPCo prises dans la piscine du réacteur n°3. La compagnie aurait trouvé la poutrelle tombée.

Mercredi 3 octobre, TEPCO a rendu son rapport à propos de la chute d'une poutrelle dans la piscine du réacteur n°3, accompagné de photos. Les barres de combustible n'auraient pas été endommagées.

Lundi 15 octobre, TEPCo a mis en ligne des vidéos et photos de la piscine de combustibles usés du réacteur n°3, qui contient du MOx : elle est pleine de débris qui va rendre difficile le retrait des combustibles. On voit même un moteur électrique qui vient de l'appareil de levage des barres de combustible, décrit ici.
Le réacteur n°3 est beaucoup plus irradiant que le 4 : son démantèlement ne peut se faire qu'avec des appareils télécommandés. TEPCo espère avoir retiré les débris pour 2014.
Nouvelle fuite d'eau très radioactive au niveau du réacteur n°3 : 90 litres ont aspergé le rez de chaussée du bâtiment turbine. L'eau ne serait pas sortie du bâtiment, selon TEPCo. La fuite a été découverte par un sous-traitant vers 10h et la pompe a été immédiatement arrêtée. C'est la deuxième fuite à ce niveau : en août dernier, 4 m3 avait fui.
Une photo est disponible sur le site de TEPCo.

Jeudi 15 novembre, TEPCo a présenté son projet de couverture pour le réacteur n°3 (ici en anglais), avec 'photo'. Le but est de limiter les rejets gazeux et le lessivage par la pluie. Il devrait permettre l'installation d'une structure pour retirer les combustibles usés de la piscine. L'intérieur sera ventilé pour la contamination ambiante n'augmente pas trop, et l'air extrait, filtré.

Mardi 27 novembre, TEPCo a envoyé 3 robots pour inspecter le réacteur n°3.

Jeudi 29 novembre, TEPCo a mis en ligne des vidéos et quelques données suite à l'inspection faite par un robot dans le bâtiment réacteur n°3. C'est japonais et en anglais. Il apparaît que le débit de dose augmente dans la partie Nord-Est : au point le plus chaud c'est passé à 4,780 Sv/h (oui, c'est bien 4 780 mSv/h).

Mercredi 12 décembre, toujours des fuites dans le bâtiment turbine n°3. La contamination de l'eau qui a fui est de 11 600 Bq/L pour les deux césium.

Jeudi 20 décembre, TEPCo a mis en ligne une présentation de la récupération de la poutrelle qui avait chuté dans la piscine de combustibles usés de la piscine du réacteur n°3.

Lundi 4 février, TEPCo a annoncé avoir retiré une poutre en acier au-dessus de la piscine de combustibles usés du réacteur n°3. Cela va lui permettre de commencer à retirer le maillage en acier qui servait de charpente au bâtiment réacteur. Elle recouvrira ensuite le réacteur avec une autre structure.

Jeudi 7 février, TEPCo avait annoncé, le 4 février, avoir retiré une poutre de la piscine de combustible usé du réacteur n°3. Elle annonce maintenant avoir aussi retiré le maillage en acier qui provient de la charpente du bâtiment réacteur.

Vendredi 8 février, quand elle a retiré le maillage en acier de la piscine de combustibles usés du réacteur n°3, TEPCo aurait fait tomber une morceau de mât en acier au fond de la piscine. Il fait environ 1,5 tonnes. Elle va le rechercher à l'aide d'une caméra vidéo. Voir les photos avec explications en anglais et vidéos mises en ligne.
Rappelons que, contrairement au réacteur n°4, les hommes ne peuvent pas démanteler le haut du réacteur à cause des forts débits de dose. Le travail est donc télécommandé.

Mercredi 13 février, TEPCo a trouvé le mât en acier tombé dans la piscine de combustibles usés du réacteur n°3 à l'aide d'une caméra vidéo. Le mât ne toucherait pas directement la structure métallique dans laquelle sont rangés les combustibles. La compagnie ne dit pas comment elle compte aller rechercher ce mât.

Jeudi 21 février, TEPCo a remis en ligne des vidéos et des images de la piscine de combustibles usés du réacteur n°3 qui contient du MOx. Le problème est toujours de récupérer le mât métallique qui est tombée dedans lors du démantèlement du maillage de poutrelles de la charpente métallique du bâtiment réacteur. Explications en anglais.

-> Photos de TEPCo du réacteur n°3     

Réacteur n°4

Le coeur du réacteur est vide. La piscine de combustibles usés a fait craindre le pire. La bâtiment réacteur a subi une explosion hydrogène. L'hydrogène provenait du réacteur n°3 via leur cheminée commune. La piscine est refroidie en circuit fermé.
La structure soutenant la piscine a été endommagée par l'explosion hydrogène et le séisme. TEPCo l'a renforcée et prétend que cela suffit. Les conséquences d'une fuite dans la piscine entraînant une perte du refroidissement et une fuite sont évaluées ici par holophi en Suisse.
La piscine contient 1 331 assemblages de combustible usé et 202 de combustible neuf. Deux assemblages neufs ont été retirés.

Lundi 12 mars 2012, TEPCo va envoyer un robot inspecter la piscine de combustible et la cuve du réacteur n°4. Il s'agit de faire le point sur les débris qui pourraient géner les opération de reprise des combustibles et de démantèlement. C'est ici en anglais.

Jeudi 15 mars, TEPCo a annoncé, après y avoir plongé une caméra, que l'eau de la piscine est moins limpide qu'avant. La visibilité n'y dépasse pas le mètre alors qu'il faudrait une visibilité de 7 m environ pour pouvoir retirer le combustible usé. Il y a un mois, la visiblité était de 5 m environ. TEPCo soupçonne des algues ou un problème avec la caméra.

Vendredi 16 mars, TEPCo a mis en ligne des vidéos prise au fond de la piscine avec une visibilité réduite. Il y en a 5 en tout :
vidéo 1 - vidéo 2 - vidéo 3 - vidéo 4 - vidéo 5   En commençant par la vidéo n°1, les autres suivent automatiquement.

Vendredi 23 mars, TEPCo affirme, suite à une nouvelle inspection vidéo de la piscine du réacteur n°4, qu'il n'y a pas d'obstacle majeur à la récupération des combustibles. Les petits débris qui jonchent le sommet des barres de combustible peuvent être facilement retirés. Des photos et vidéos sont dispnibles ici.

Jeudi 12 avril, une pompe du système de refroidissement de la piscine du réacteur n°4 s'est arrêtée automatiquement à 14h45. 20 litres d'eau radioactive a fui. La température de la piscine était de 28°C dans la matinée. Elle monte de 0,5°C toutes les heures en l'absence de refroidissement, selon TEPCo.

Vendredi 13 avril, le système de refoidissement de la piscine de combustible du réacteur n°4 a repris à 16h04. La température à la surface de l'eau était de 37,6°C une heure plus tard. Elle serait montée à 49,9°C à 3h ce même jour.

Mardi 17 avril, TEPCo commence les travaux pour couvrir le réacteur n°4, comme elle l'a fait pour le 1. Après elle s'attaquera au retrait du combustible usé de la piscine. La structure devrait éviter la dispersion de poussières et que la pluie mouille tout.
Le communiqué de TEPCo, avec présentation de la structure, est ici en anglais.

Lundi 23 avril, la visite d'un ministre est l'occasion d'avoir des photos du réacteur n°4. C'est ici en anglais. Il y a aussi une vidéo en japonais pour le moment.

Mercredi 2 mai, 72 associations japonaises ont lancé un appel au gouvernement japonais et à l'ONU pour qu'il y a une prise en compte internationale du danger que représente la piscine du réacteur n°4. Si un nouveau séisme endommageait cette piscine, la plus chargée du site, et que l'eau s'échappe, le refroidissement ne serait plus assuré. S'en suivrait une fusion d'une quantité phénoménale de matières radioactives non protégées par une enceinte de confinement et donc une pollution encore plus massive que Tchernobyl et Fukushima.
L'appel est ici en anglais.

Mercredi 16 mai, pour faire taire ce qu'elle considère comme des rumeurs, TEPCO a conduit des inspections complémentaires de la structure soutenant la piscine du réacteur n°4. Ces inspections complémentaires seront répétées 4 fois par an jusqu'au retrait de tout le combustible usé dans la piscine.
La compagnie se veut rassurante et explique que le réacteur peut endurer un séisme de la même magnitude que celui du 11 mars 2011.
La présentation des contrôles effectués est ici en anglais. Le rapport de l'inspection devrait être publié le 25 mai.

Vendredi 25 mai, TEPCo a présenté, comme prévu, le résultat de son inspection du bâtiment réacteur n°4. C'est ici en anglais. La compagnie confirme que ce bâtiment peut supporter un séisme aussi fort que celui du 11 mars 2011.

Samedi 26 mai, Goshi Hosono, le ministre de l'environnement et de la catastrophe, a fait une visite du réacteur n°4 pour répondre aux inquiétudes. Il était accompagné de nombreux journalistes, ce qui permet d'avoir des images du réacteur. Voir, par exemple, le reportage de FNN en japonais. Les images prises par TEPCo pour la presse peuvent être visualisées ici. Le ministre a un casque orange avec son nom écrit dans le dos : ホソノ ゴウシ.
TEPCO a aussi mis en ligne deux pages de photos pour cet évènement ! Ici et ici.
Le débit de dose au quatrième étage (5ième niveau) est de 330 microsieverts par heure, selon TEPCo. Le ministre est resté 30 minutes dans le bâtiment.

Lundi 28 mai, TEPCo envisage de retirer deux barres de combustible neuf de la piscine du réacteur n°4 dès le mois de juillet. Sur les 1 535 barres, 204 sont neuves et donc peu radioactives. Elles dégagent aussi peu de chaleur. Les opérations ne sont donc pas très risquées. TEPCo espère ainsi se faire la main avant de retirer les barres de combustible usé.

Mardi 5 juin, une pompe du circuit de refroidissement de la piscine du réacteur n°4 a pris feu dans la nuit précédente, stoppant tout. Des photos sont ici.

Mercredi 6 juin, TEPCo a changé la pompe et le refroidissement de la piscine du réacteur n°4 a repris vers 18h. La température de l'eau est montée à 40°C à 11h, ce qui fait 6° de plus que la veille à la même heure. A 17h, la température est passée à 42°C.
TEPCo espère une chute de 10° de la température en 12 à 24 heures.

Vendredi 8 juin, TEPCo a mis en ligne une présentation succinte de son projet de couverture de la piscine du réacteur n°4.

Vendredi 15 juin, comme annoncé, TEPCo a installé un couvercle en acier au dessus de la piscine du réacteur n°4 pour éviter la chute de débris dans l'eau lors du démantèlement. Des photos sont disponibles.

Jeudi 21 juin, le ministre de l'environnement, en charge de la catastrophe nucléaire, a annoncé que le retrait des barres de combustible de la piscine du réacteur n°4 commencerait un an plus tôt que ce qui avait été prévu initialement. Cela devrait donc commencer cette année 2012. Il s'agit là qu'une réponse à la pression internationale face à la menace des piscines en cas de nouveau séisme de forte magnitude. Mais des piscines des autres réacteurs, dont celle du 3 qui contient du MOx, et donc plus de plutonium, rien n'est dit pour le moment.

Vendredi 29 juin, TEPCo réaffirme la solidité de la structure de soutainement de la piscine du réacteur n°4. Les conséquences d'une fuite dans la piscine entraînant une perte du refroidissement et une fuite sont évaluées ici par holophi en Suisse.

Samedi 30 juin, le système de refroidissement de la piscine du réacteur n°4 s'est encore arrêtée après qu'une alarme ait sonné à 6h25. La température de l'eau était alors de 31°C. Le système de secours n'a pas pu être mis en marche. La température augmente donc de 0,26°C par heure selon TEPCo et pourrait atteindre 65°C mardi si rien n'est fait.

Dimanche 1er juillet, Le refroidissement de la piscine du réacteur n°4 a repris après 15h. La température de l'eau avait atteint 42,9°C. Les explications, toujours aussi peu limpides de TEPCo, sont ici en anglais.

Mercredi 11 juillet, TEPCo a fini de démanteler le sommet du bâtiment réacteur n°4 et a mis des photos en ligne.
TEPCo va ensuite commencer par retirer deux barres de combustible en commençant par le combustible neuf, qui est peu radioactif. Une grue va retirer une barre de la piscine, puis la mettre dans un container spécial situé au 4ième étage (5ième niveau). Une grue au sol va prendre ce container pour le mettre dans un camion qui l'emportera vers une autre pisicine de combustible située sur le site. La date des opérations est secrète.
Le retrait des autres barres est prévu pour l'an prochain.

Mercredi 18 juillet, TEPCO a retiré une barre de combustible non usé de la piscine du réacteur n°4. Une deuxième barre devrait être retirée le 19 juillet. Toutes les télévisions japonaises ont diffusé des images prises par hélicoptère. C'est plus facile avec le combustible non usé car il est peu radioactif. Il y en a encore 202 barres dans la piscines. La méthode utilisée actuellement ne permet pas d'avancer vite et TEPCo devra en trouver une autre.
Le reste (1 331 barres), c'est du combustible usé. Les travaux de retrait à grande échelle ne devraient pas commencer avant décembre 2013. Puis, il y a encore les combustibles des autres piscines et le combustible fondu...

Jeudi 19 juillet, TEPCo a retiré une deuxième barre de combustible de la piscine du réacteur n°4. Les télévisions ont montré des images qui ne peuvent venir de l'exploitant cette fois-ci. On voit les travailleurs laver la barre de combustible et la tenir à la main. Ce ne sera pas possible avec le combustible irradié. TEPCo va devoir trouver d'autres solutions.
Des photos et vidéos sont en ligne sur le site de TEPCo. Pour les vidéos, il faut commencer par la dernière. Les autres s'enchaînent automatiquement.

Vendredi 10 août, TEPCo a retiré le couvercle jaune de l'enceinte de confinement du réacteur n°4. Les images capturées par la webcam de l'exploitant peuvent être visualisées ici en accéléré. La vidéo officielle de TEPCo, quant à elle, peut être visionnée ici. Hitachi semble fière de son oeuvre et a donc accroché une bannière !

Lundi 27 août, TEPCO a examiné les deux barres de combustible non irradié qu'elle a retirées de la piscine du réacteur n°4 et n'a pas trouvé de problème. Elle va aussi regarder les pastilles à l'intérieur des barres. Des photos sont ici et ici.

Vendredi 31 août, TEPCo a conclu ses études sur la résistance du réacteur n°4 en prétendant qu'il peut supporter un séisme de magnitude 6 sur l'échelle japonaise qui compte 7 niveaux. La compagnie n'a trouvé aucun dommage important dans les murs de soutainement de la piscine et prétend que le démantèlement de la partie supérieure a allégé significativement le bâtiment.

Lundi 10 septembre, TEPCo continue à ouvrir le réacteur n°4 et a mis en ligne des photos et une vidéo.

Jeudi 13 septembre, TEPCo a retiré un couvercle de 65 tonnes du réacteur n°4. Des photos son disponibles.

Lundi 8 octobre, selon les calculs de TEPCo, la chaleur dégagée par le combustible usé de la piscine du réacteur n°4 est passée de 2,35 mégawatts à 1 mégawatt et devrait passer à 0,61 en octobre 2013 et 0,41 en octobre 2014.

Vendredi 30 novembre, TEPCo a mis en ligne des photos du réacteur n°4 pour prouver qu'il est toujours stable et qu'il n'y a pas à s'inquiéter pour la piscine de combustibles usés.

Samedi 1er décembre, presque 336 heures supplémentaires d'enregistrements des visio-conférences entre le 16 et le 23 mars 2011, puis entre le 30 mars et le 6 avril, ont été montrés à la presse. Une sélection a été mise en ligne sur le site de TEPCo.
La presse revient sur la piscine de combustibles usés du réacteur n°4. Le 16 mars, le directeur de la centrale, se plaint auprès du quartier général à Tôkyô de ne pas avoir d'ordres clairs pour arroser la piscine. "Nous allons tous mourir si ça explose". Le directeur de la centrale veut asperger la piscine depuis le sol à l'aide de camions pompier et attend un feu vert. M. Hosono, du gouvernement, refuse et propose d'envoyer l'armée à la place, pour larguer de l'eau depuis un hélicoptère. Le 17 mars à 9h48, une première tentative est faite pour la piscine du réacteur n°3. Ce sera un échec.

Dimanche 2 décembre, nouvel épisode lié au visionnage des enregistrements des visio-conférences que TEPCo a bien voulu montrer à la presse : le 15 mars, un incendie s'est déclaré dans le réacteur n°4 (date surprenante, des flammes ont été vues le 16 mars et les nouvelles vidéos commencent le 16. Merci à l'internaute qui nous l'a signalé). Le directeur de la centrale appelle à l'aide car il n'a aucun moyen pour éteindre les flammes. Les lignes téléphones sont coupées. Il contacte donc la centrale daï-ni pour leur demander d'appeler les pompiers locaux, mais personne ne répond. Au quartier général on s'inquiète plutôt de la communication : il faudra bientôt annoncer l'évènement car les télévisions qui ont des webcams pointées sur la centrale verront bientôt la fumée et ce sera la panique. TEPCo communique donc en disant qu'un incendie a été repéré dans le réacteur n°4 mais que le personnel essaye de le maîtriser. "Appeler les pompiers est bien une tentative pour maîtriser l'incendie, n'est pas ?" dit une personne à Tôkyô.
Le personnel local est tout aussi évasif quand il contacte finalement les pompiers et ne mentionne pas la radioactivité. Ce sera contre-productif : à l'entrée de la centrale, les pompiers découvrent le niveau de radiation et commencent par refuser de pénétrer dans le périmètre de l'installation.
Le New-York Times ironise sur d'autres propos de TEPCo : "des niveaux de radioactivité plus élevés qu'à l'ordinaire" veut dire 100 fois plus. "Du bruit et de la fumée blanche" au niveau du réacteur n°4 signifie une possible explosion hydrogène.

Lundi 3 décembre, TEPCo a annoncé qu'elle allait accélérer le retrait du combustible usé de la piscine du réacteur n°4 : les travaux devraient commencer en novembre 2013 (un mois plus tôt que prévu) et finir en décembre 2014 (un an plus tôt que prévu).

Mardi 8 janvier, TEPCo a commencé à construire la structure métallique qui va entourer le réacteur n°4 pour en retirer le combustible usé et le démanteler. Elle a mis en ligne des photos de la pose des deux premiers piliers.

Mardi 15 janvier, TEPCo continue à mettre en ligne des photos sur la structure qu'elle construit autour du réacteur n°4. Après le premier pilier, le premier niveau de la charpente en acier. On va avoir droit à chaque pièce... ça, c'est de la transparence !

Mercredi 13 février, TEPCo a mené une inspection visuelle du bâtiment réacteur n°4 et elle en a conclu qu'il peut supporter un séisme. Seules les photos sont en ligne. Un observateur extérieur a participé à l'inspection, mais TEPCo refuse de donner son identité.

Jeudi 21 février, l'Asahi a filmé la centrale accidentée de Fukushima daï-ichi depuis le réacteur n°4 alors que des journalistes accompagnaient la NRA. A voir en japonais et avec des explications en anglais. Le site propose aussi une vision panoramique de 360°.
Il y a 0,2 millisievert par heure tout en haut et 1 mSv/h au Nord, quand on s'approche du réacteur n°3. La température de l'eau est de 20°C environ.
Le journaliste a pris 0,111 millisiervert en 4 heures.

-> Photos de TEPCo du réacteur n°4   

Réacteurs 5 et 6

Comme le réacteur n°4, les réacteurs 5 et 6 étaient arrêtés avant le séisme. A la différence du réacteur n°4 où tout le chargement était dans la piscine d'entreposage, il n'y en a qu'un tiers dans les piscines des 2 autres réacteurs arrêtés. Un générateur diesel a pu rapidement être redémarré, ce qui a permi d'éviter la fusion du coeur partiel resté dans la cuve de chacun de ses réacteurs. Ils sont en "arrêt à froid".

Mercredi 21 mars 2012, un incendie s'est déclaré à proximité des réacteurs 5 et 6 alors que des ouvriers soudaient des canalisations. Ils ont couvert l'incendie avec une couverture anti-feu qui s'est envolée par le vent. 3 m2 d'herbes ont brûlé, mmais le feu a pu être éteint 5 minutes plus tard. Le communiqué de TEPCo en anglais est ici. La photo du lieu ici.

-> Photos de TEPCo du réacteur n°5 
-> Photos de TEPCo du réacteur n°6 
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Divers




Dimanche 10 février, Reporters sans frontières a fait passer le Japon de la 22ième à la 53ième place dans son classement mondial de la liberté de la presse, avec l'explication suivante :
"Rétrogradé de la 22ème à la 53ème position, le Japon enregistre la plus forte baisse parmi les pays asiatiques. Les autorités interdisent toute couverture indépendante de sujets liés de manière directe ou indirecte à l'accident nucléaire de la centrale de Fukushima. Des journalistes indépendants dénonçant l'étouffement du débat public ont été victimes de censure, d'intimidation policière et de harcèlement judiciaire. La survivance du système discriminatoire des "kisha clubs", associations de journalistes qui restreignent l'accès à l'information à leurs membres, constitue un élément structurel très négatif."
Pour le Japan Times, dans un éditorial, c'est justifié.

Lundi 11 mars, jour anniversaire des trois catastrophes, il y aurait eu 9 577 répliques du séisme du 11 mars 2011 en deux ans, selon l'Agence météorologique japonaise.

Autres sources d'information :

De nombreux autres sites Internet suivent l'évolution en continu de la catastrophe nucléaire :
- au Japon, mais en anglais, par Greenaction à Kyoto, association avec laquelle nous avons des liens très serrés ;
- au Japon, et toujours en anglais, EX-SKF, qui épluche et traduit la presse japonaise ;
- en France, Enerwebwatch, qui recense tout ce qui apparaît sur internet ;
- en France encore, le blog de Fukushima et génération 4 qui font un suivi régulier avec un oeil critique ;
- en France toujours, Information Fukushima qui ratisse la toile ; fukushima-is-still-news qui collecte les articles de la presse japonaise en anglais
- en France, Dissensus Japan met en ligne des vidéos sous-titrées en français et/ou anglais.
- en Suisse, un suivi est fait par 2000watts.org ;
- au Etats-Unis, le New York Times ;
- en France, l'ASN et l'IRSN ;
- au niveau international, l'AIEA.


La centrale accidentée est déjà visible sur google-earth.
Une webcam permet de voir le site de la centrale.
Les photos fournies à la presse par TEPCo sont ici.
Des images satellites de la centrale avant et pendant la catastrophe sont disponibles ici.
Des photos aériennes de grande qualité sont disponibles ici.
Les photos du quotidien Asahi sont visibles ici et les archives des jours précédents ici.
Une vidéo prise par un drone peut être visualisée en trois parties ici
Des photos prises par une personne sur place sont disponibles ici.
Photos en ligne de Kazuma Obara sur les environs de la centrale de Fukushima daï-ichi et les manifestations contre le redémarrage des centrales nucléaires.

Les débits de dose sur le site de la centrale sont disponibles ici. Les autres données sont regroupées ici.

Les conditions météo sur place peuvent être consultées en français ici.

Tous les tremblements de terre qui ont eu lieu au Japon depuis le 11 mars sont répertoriés ici. Il y en a eu plus de 1 700.
Une vidéo recense tous les séismes de l'année 2011 en anglais et japonais.
Le site officiel de prévision des risques sismiques est ici en anglais.

De nombreuses données sismiques sont disponibles ici.

Des images satellites et une cartographie de l'impact du tsunami sont disponibles ici.

TEPCo avait falsifié des données importantes pour la sûreté dans la passé. Voir l'article de l'ACRO à ce sujet et un reportage de la télévision japonaise sur Youtube, sous-titré en anglais si l'on clique sur cc.

Articles de l'ACRO en ligne

pour comprendre la radioactivité :
- La radioactivité expliquée aux enfants, suivie de la mesure de la radioactivité expliquée aux enfants (2011)
- Notions de base de radioactivité, fiche technique
- La contamination et l'irradiation, fiche technique
- Exposé sur la radioactivité et ses effets (pdf, 2011)
- Définition des zones contaminées en Biélorussie (1991) Plus de détails ici

et sur des évènements passés au Japon :
- A propos des falsifications de TEPCo dans le passé
- A propos de l'accident de Tokai-mura le 30 septembre 1999
- A propos du tremblement de terre de 2007 et de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa (juin 2008)

 
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