An un de la catastrophe de Fukushima
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Suivi au jour le jour du 11 mars 2011 au 10 mars 2012

Sommaire
- Evacuation des habitants
- Défis
- Réactions nucléaires ?

Réacteur n°1
- Chronologie des évènements
- Etat actuel du réacteur

Réacteur n°3
- Chronologie des évènements
- Etat actuel du réacteur

Réacteur n°2
- Chronologie des évènements
- Etat actuel du réacteur

Réacteur n°4
- Chronologie des évènements
- Etat actuel du réacteur

Réacteur n°5 et 6
- Etat actuel des réacteurs

Radioactivité au Japon
- Contamination de l'eau
- Contamination de l'alimentation
- Contamination des sols
- Contamination de la mer
- Déchets radioactifs
- Doses reçues par la population
- Doses reçues par les intervenants
- Impact sur la faune et la flore

Autres informations
- Gravité de l'accident
- Coût financier
- Pénuries d'électricité
- Divers

Compléments
L’accident de fusion du cœur est le plus craint par l’industrie nucléaire. Après le tremblement de terre d’une magnitude exceptionnelle et le tsunami qui ont frappé le Nord Est du Japon, la fusion partielle du coeur a eu lieu dans trois des réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima dai-ichi où la situation est encore incertaine. Elle aussi peut-être eu lieu dans la piscine de combustible du réacteur n°4.

Nous tentons, sur cette page de suivre les évènements en nous basant essentiellement sur la presse japonaise, les communiqués officiels de l'exploitant et des autorités japonaises. Merci aux nombreux contributeurs qui nous signalent des informations intéressantes. La crise s'installe dans la durée et il nous faut tenir : les mises à jours, faites entièrement bénévolement, ne seront pas aussi fréquentes que dans les premiers jours...

Notre pensée va d’abord aux nombreuses victimes et leurs proches. Nous saluons aussi le courage des employés de la centrale qui font le maximum pour éviter le pire dans une situation de désastre. Outre les problèmes personnels qui doivent les frapper dans ces circonstances, les employés de la centrale prennent des risques. En cas d’explosion, ils seraient les premiers touchés. Il a aussi été relevé aussi des taux d’irradiation  très élevés à proximité du réacteur. De plus, les conditions matérielles dans lesquelles ils interviennent sur le site sont déplorables : deux repas par jour, pas de couchage correct, stress...

La situation est très grave. Le système de refroidissement de secours de plusieurs réacteurs, tous à l’arrêt, n’a pas démarré suite à l'inondation liée au tsunami. Le cœur a commencé à s’échauffer et la pression a augmenté. Les populations riveraines ont été évacuées, d’abord dans un rayon de 3 km, puis 10 et maintenant 20 km en fonction de l’évolution. Et cela dans des conditions extrêmement difficiles. Entre 20 et 30 km, les habitants ont été confinés, puis invités à évacuer s'ils le voulaient.

Un tsunami d'une telle ampleur n'avait pas été prévu par l'industrie nucléaire et l'autorité de sûreté. Une perte simultanée de l'alimentation électrique et de l'eau non plus. La centrale était mal conçue et les procédures d'urgences  inadéquates. Par exemple les pompes de refroidissement ont été placées du côté de la mer sans être protégées. Elles étaient mieux protégées à la centrale dai-ni. Il n'y avait pas de mur de protection comme à la centrale n°2 de Tokai. Des mauvaises décisions ont aussi été prises au début de la catastrophe. Cette analyse arrive malheureusement trop tard... Selon le Wall Street Journal, il n'y avait qu'un seul téléphone satellitaire à la centrale, et un seul brancard.

C'est sans rire que le PDG de TEPCo a annoncé jeudi 31 mars que la centrale ne sera plus utilisée et devra être démantelée. Le gouvernemnt japonais estime maintenant que cela prendra des mois avant de pouvoir prendre le contrôle de la centrale et limiter, voire arrêter, les rejets dans l'environnement.

Les répliques sismiques se succèdent et il n'est pas impossible qu'une autre secousse de forte magnitude aggrave la situation.

Dimanche 17 avril, TEPCo a annoncé qu'elle en avait pour 6 à 9 mois pour prendre le contrôle du refroidissement des réacteurs et des piscines et arrêter les rejets dans l'environnement. La feuille de route de TEPCo est ici en anglais. Le plus urgent est de réduire le risque d'explosion hydrogène. Le gouvernement a annoncé qu'il prendrait sa décision à propos des zones évacuées quand les rejets auront cessé. TEPCO ne garantit pas pouvoir se tenir à sa feuille de route.

Evacuation des habitants

Mars 2011 [afficher/cacher]

Avril 2011 [afficher/cacher]

Mai 2011 [afficher/cacher]

Juin 2011 [afficher/cacher]

Juillet 2011 [afficher/cacher]

Août 2011 [afficher/cacher]

Septembre 2011 [afficher/cacher]

Octobre 2011 [afficher/cacher]

Novembre 2011 [afficher/cacher]

Décembre 2011 [afficher/cacher]

Janvier 2012 [afficher/cacher]

Mercredi 1er et jeudi 2 février, les interviews parues dans les médias japonais laissent penser que les habitants ne sont pas prêts à retourner à Kawauchi. Les parents de jeunes enfants craignent les radiations. Et la centrale est toujours menaçante pour beaucoup d'entre eux. Leurs enfants vont à l'école du village qui a été délocalisée à Koriyama. Si l'école retourne au village, mais pas eux, il va leur falloir trouver une nouvelle à proximité de leur habitation temporaire. Selon un sondage fait par la mairie, seulement 30 enfants sur 210 veulent rentrer en avril.
Les anciens se demandent si les magasins seront ouverts et s'il pourront se ravitailler. Les agriculteurs, qui n'auront pas le droit de cultiver le riz se demandent à quoi bon rentrer si vite.
Pour ceux qui ont leur habitation d'origine dans la zone des 20 km, c'est plus simple, ils ne pourront pas rentrer tout de suite.
Le maire veut cependant rouvrir sa mairie à la fin mars.

Lundi 6 février, les effectifs d'enfants scolarisés (et dans les crèches) a chuté de 17 308 en un an dans la province de Fukushima. Pour Miyagi, c'est 5 124 et 3 735 à Iwaté.

Vendredi 10 février, le New York Times revient sur la difficile décontamination. Ce sont trois grosses compagnies qui ont emporté les premiers marchés. Ce sont elles qui ont construit 45 des 54 réacteurs nucléaires du pays, dont ceux de Fukushima. Et elles n'ont aucune expérience dans la décontamination. Un sous-traitant embauché à la journée confirme : "nous sommes tous des amateurs. Personne ne sait comment nettoyer la radioactivité".
Taisei Corporation, Obayashi et Kajima ont remporté 12 chantiers pilotes pour un budget total de 93 millions de yens (930 000 euros). Un porte-parole de Taisei explique qu'il est en train de construire son expertise. Au ministère de l'environnement, on explique le choix par le fait que ces majors du BTP sont équipées et ont beaucoup de main d'oeuvre. Mais dans les faits, l'essentiel du travail est effectué par des sous-traitants qui embauchent des journaliers. Cette répartition du travail avec autant d'intermédiaires qui prélèvent leur quote-part, est typique de l'industrie nucléaire et du BTP. Certains critiques pensent qu'il aurait été préférable de créer une compétence locale qui aurait relancé l'économie de la région. Cela aurait coûté moins cher tout en favorisant l'emploi localement.
Les habitants d'Iitaté ont commencé à décontaminer leur maison par eux-mêmes avec l'aide d'universitaires. Leur conclusion est qu'il faut commencer par décontaminer les forêts et montagnes avoisinantes, autrement il faut tout recommencer régulièrement. Ce travail amateur ne reçoit aucun soutien financier. Mais ces personnes sont convaincues de mieux connaître le terrain que les majors du bâtiment et de faire un meilleur travail.

Dimanche 26 février, la télévision suisse romande a diffusé un reportage vidéo de Georges Baumgartner alias Frédéric Charles, dans la zone interdite des 20 km. A voir ici.

Lundi 27 février, 4 écoles ou collèges ont réouvert après décontamination à Minami-Sôma. Ils sont dans la zone comprise entre 20 et 30 km où l'ordre d'évacuation ou de se tenir prêt à partir a été levé fin septembre 2011.
Les cours avaient lieu dans des locaux provisoires ailleurs depuis la rentrée d'avril 2011. A l'école élémentaire Ishigami Daini, située à 25 km de la centrale, il y avait 197 enfants sur 493 avant la catastrophe ce matin.
Le fonctionnement de l'école n'est pas encore normal : les parents doivent emmener et chercher leurs enfants en voiture car le chemin passe par un point chaud. Les activités à l'extérieur sont limitées à 3 heures par jours et les enfants doivent porter des masques. Ils peuvent utiliser la bibliothèque et le gymnase librement.
Les 12 écoles et collèges de la ville ont tous réouvert maintenant.

Le Maïnichi revient sur l'évacuation chaotique des 6 hôpitaux situés dans la zone comprise entre 20 et 30 km. Le confinement de la population y a été ordonné le 15 mars, mais l'évacuation n'a pas commencé avant le 18 mars et l'ordre ne venait pas du cabinet du premier ministre. Le ravitaillement a rapidement manqué pendant ces 3 jours et de nombreux patients sont décédés. Une province voisine a déclaré refuser les patients évacués, sauf s'ils ne sont pas contaminés.

Mardi 28 février, TEPCO a finalement décidé de donner une petite indemnité aux femmes enceintes et enfants de moins de 18 ans qui sont partis sans y être obligées. Ils recevront 200 000 yens (2 000 euros) pour l'année 2011 de plus qui sont restés. Les femmes enceintes et enfants qui sont restés auront droit à 400 000 yens (4 000 euros) pour la même période. Toutes les autres personnes, qu'elles soient parties ou pas recevront 80 000 yens (800 euros). Le communiqué avec la liste des 23 communes éligibles et la procédure sont ici en anglais.

Mercredi 29 février, le journal Gendai mentionne que les données sur la contamination du MEXT (ministère des sciences et technologies) sont fausses et sous-estiment la réalité. Les habitants se plaignaient en prétendant que leur résultats de mesure étaient plus élevés. Le ministère de l'environnement vient de leur donner raison. L'entreprise Taisei, engagée dans la décontamination, aurait décontaminé les environs immédiats du poste de mesure installé sur place. La mesure n'est donc plus représentative. La compagnie nie, mais il y a au moins 10 témoins.

Jeudi 1er mars, la ville de Hirono, située dans la zone évacuée des 20 km est la première à rouvrir sa mairie à partir de ce jour. Le retour des habitants n'est pas pour maintenant puisque les travaux de décontamination n'ont pas commencé. Le maire espère que les écoles rouvrent cet automne.

Les indemnités de décontamination des lieux publics dépendent de la zone : au-delà de 5 mSv/an, la décontamination des toits et sols de jardin est financièrement prise en charge par le gouvernement, mais pas en deça. En revanche, les efforts pour ramasser les feuilles et branches mortes, la décontamination des caniveau, gouttières et le nettoyage des murs est subventionné dans toutes les zones où la dose annuelle peut dépasser un millisievert. Le ministère de l'environnement justifie son choix par l'efficacité de la méthode : dans les zones où la contamination est "faible", il est inutile d'essayer de décontaminer les toits et sols car le gain est faible.
La municipalité de Nagareyama, dans la province de Chiba, est la première a avoir établi un plan de décontamination.

Samedi 10 mars, les municipalités evécuées sont face à un dilemme : maintenir le lien social parmi les réfugiés le temps qu'il faudra avant de revenir ou construire une nouvelle ville ailleurs en faisant son deuil de la zone évacuée. Les maires sont partagés. Sur les 12 municipalités concernées, 4 souhaitent fonder une nouvelle ville (Futaba, Namié, Tomioka et Okuma), alors que 6 sont contre. Le maire de Futaba a déjà exprimé sa volonté de construire une nouvelle ville "temporaire" d'ici 3 ans.
La mairie de Futaba a été installée dans un lycée désaffecté de Kazo, dans la province de Saïtama (banlieue de Tôkyô). Mais les 7 000 habitants sont dispersés dans tout le pays.Il y en a la moitié qui sont restés à Fukushima, et 1 300 sont à Saïtama. La mairie a donc un bureau de liaison à Koriyama (Fukushima) et Tsukuba (Ibaraki).

-> Des photos de la zone d'exclusion sont disponibles ici.

Défis

Mars - Mai 2011 [afficher/cacher]

Juin 2011 [afficher/cacher]

Juillet 2011 [afficher/cacher]

Août 2011 [afficher/cacher]

Septembre - Octobre 2011 [afficher/cacher]

Novembre - Décembre 2011 [afficher/cacher]

Mardi 17 janvier, une baisse de tension momentanée sur le réseau électrique de la région a entraîné un arrêt du refroidissement des piscines de combustibles usés des réacteurs n°1 à 4. Cette baisse est due à un dysfonctionnement d'un transformateur situé à Tamura. Le refroidissement des réacteurs, quant à lui, n'a pas été arrêté. Cet arrêt, qui a duré 3 heures, montre l'absence de système de secours du refroidissement des piscines et rappelle la fragilité de la centrale face aux aléas. Le système d'injection d'azote a aussi été suspendu pendant 50 minutes. Au total, 11 équipements se sont arrêtés.

Samedi 28 janvier, TEPCo publie une série de photos de fuites de ses installations de traitement de l'eau. D'abord au niveau d'une valve d'une unité de déminéralisation, puis une valve au niveau d'une pompe d'injetion et d'une autre valve. TEPCo pense que c'est dû au gel et veut isoler tous ses tuyaus d'ici la fin février.
TEPCo a aussi mis en ligne des photos de l'inspection des installations suite à la demande des autorités de sûreté.

Dimanche 29 janvier, ce sont pas moins de 14 fuites dues au gel (-8°C le matin) découvertes par TEPCo ces derniers jours. Le froid et le gel sont pourtant habituels dans cette région du Japon... Près de 8 tonnes d'eau aurait fui en tout, dont 7 du réacteur n°6.
La liste des 14 fuites est ici et le plan du site avec leur localisation, ici, le tout en anglais.

Lundi 30 janvier, 2 fuites de plus ! Il y avait -8,7°C ce matin.

Pour éviter les fuites radioactives vers la mer comme celle qui a eu lieu le 4 décembre dernier et qui avait contaminé en strontium l'eau de mer, TEPCo veut mieux traiter l'eau. A partir du mois de mars, la compagnie veut retirer aussi le strontium, cobalt, manganèse... grâce à un nouvel équipement à définir qui devra pouvoir traiter 500 tonnes d'eau par jour. Les résines qui doivent absober ces éléments radioactifs seront entreposées sur le site pendant au moins 20 ans et TEPCo espère pouvoir rejeter l'eau mieux décontaminée dans la mer car les cuves seront pleines en mars.

Mercredi 1er février, le feuilleton des fuites dues au gel se poursuit, avec de nouvelles photos mises en ligne : ici en anglais. TEPCo prend donc mesures pour protéger sa tuyauterie contre le gel. C'est ici en anglais. On voit que les pompes montées sur camion ont droit à une couverture. Elle aurait pu y penser avant...

Vendredi 3 février, TEPCo a mis en ligne des photos des travaux de décontamination d'un parking de la centrale. C'est ici en anglais. La baisse n'est pas énorme. A noter qu'il y a une erreur en bas à gauche, le débit de dose moyen est supérieur au débit de dose max, ce qui est très impossible. La version japonaise donne 1240 microsieverts par heure et non 240 microsieverts par heure pour la valeur max.
Il y a aussi des photos d'une nouvelle fuite, ici en anglais.

Mardi 28 février, Toshiba aurait mis au point une nouveau système de purification de l'eau qui enlèverait jusqu'à 45 radioéléments. Le système actuel n'enlève, essentiellement, que le césium et l'eau 'décontaminée' est encore très chargée en strontium par exemple. Selon Toshiba et TEPCo l'eau ainsi obtenue pourrait être rejetée en mer sans dépasser les limites de rejet. TEPCo espère pouvoir rejeter à partir de septembre 2012, le temps de mettre en place l'équipement à grande échelle et obtenir le consentement des autorités. Il y a urgence cependant, car les capacités de stockage de l'eau sont limitées et TEPCo n'aura plus de place à l'automne.
Actuellement 10 000 tonnes d'eau doivent être traitées par mois. Cette eau vient de ce qui est injecté dans les réacteurs pour les refroidir et qui finit par fuire par le bas, et de l'eau souterraine, aussi contaminée, qui s'infiltre dans les sous-sols. L'excédent d'eau contaminée s'accumule.
TEPCo a une capacité de stockage de 165 000 tonnes d'eau et a déjà utilisé 125 000 tonnes. Elle compte augmenter cette capacité à 205 000 tonnes en installant une cuve souterraine de 4 000 m3 surmontée par 40 000 m3 de cuves. Le volume total d'eau contaminée, incluant l'eau déjà traitée, cumule à 200 000 tonnes.
Quand cela gèle (comme en ce moment), ce sont des risques de fuites. Les tuyaux sont donc isolés petit à petit et des radiateurs sont installés dans les points névralgiques. Le gel a causé 28 fuites cet hiver. La plus grave a entraîné 8 tonnes d'eau dans les sous sols du réacteur n°4.
Ce cauchemar va durer puisque TEPCO estime qu'il lui faut au moins 6 ans pour colmater les fuites et 25 ans pour retirer le combustible fondu. Plus la compagnie pompe, plus l'eau souterraine pénètre dans les sous-sols. TEPCo maintient donc les sous-sols inondés d'eau contaminée. Quant aux boues de traitement, il y en avait 581 m3 le 21 février auxquelles s'ajoutent 358 filtres à césium. TEPCO ne sait pas quoi faire de ces déchets très radioactifs. Elle indique qu'ils seront évacués vers un centre de stockage, comme si cela existait au Japon...
Le dernier bilan de TEPCo sur l'eau est ici en anglais.

Mercredi 29 février, avec la levée de l'interdiction de survol, les hélicoptères transportant des caméras se succèdent à Fukushima. Sur cette prise de vue, les images sont impressionnantes. On voit les travaux de démentèlement du réacteur n°4 pour y retirer les combustibles usés. Pour le réacteur n°3, les journalistes n'arrivent pas à voir la piscine de combustible usé avec l'enchevètrement de poutrelles métalliques. On voit aussi les cuves avec l'eau contaminée qui s'accumule et les boues de traitement.
Les commentaires sont en japonais.

Réactions nucléaires ?

Archives [afficher/cacher]


Novembre 2011 [afficher/cacher]

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Réacteur n°1

Chronologie des évènements

Mars 2011 [afficher/cacher]

Avril 2011 [afficher/cacher]

Mai 2011 [afficher/cacher]

Juin 2011 [afficher/cacher]

Juillet-Août 2011 [afficher/cacher]

Septembre - Octobre 2011 [afficher/cacher]

Novembre - Décembre 2011 [afficher/cacher]

Etat actuel du réacteur n°1

Le réacteur a subi une explosion hydrogène le samedi 12 mars à 15h36. Selon le dernier scénario, c'est le tremblement de terre qui l'a endommagé : en effet, le bâtiment réacteur était déjà très radioactif avant la ventilation du coeur qui a conduit à des relargages de gaz très radioactifs, ce qui laisse penser que le réacteur fuyait déjà.

De l'eau de mer y est injectée régulièrement pour le refroidir. Depuis le 25 mars, c'est de l'eau douce qui est utilisée.

TEPCo a initiallement estimé à 70% l'endommagement du coeur. Le 27 avril, elle a revu son estimation à la baisse : 55% du coeur serait endommagé. Mais le 12 mai, TEPCo a découvert que tout le combustible était au fond de la cuve où il a partiellement ou complètement fondu. Il aurait aussi percé la cuve par endroits.

Selon le dernier scénario de l'exploitant, le réacteur a perdu ses capacités de refroidissement juste après le tremblement de terre du 11 mars. Trois heures plus tard, le haut des barres de combustibles étaient dénoyé. Les barres ont commencé à fondre dans l'heure et demie suivante. La température des barres a probablement atteint 2 800°C à ce moment là. Presque toutes les barres avaient fondu ou étaient tombées en fond de cuve dès le lendemain 12 mars à 6h50. La température a commencé à baissé quand TEPCo a commencé à injecter de l'eau à 5h50 ce même jour. Pour la NISA, la fusion du coeur a eu lieu 5 heures après le séisme. Les barres de combustible ont commencé à être exposées deux heures après le séisme.

TEPCo évalue à 800 kg la quantité d'hydrogène générée lors de la phase de fusion. La NISA pense plutôt que c'est 1 000 kg.

TEPCo estime qu'il est possible que l'enceinte de confinement soit percée. Le trou pourrait avoir de 7 cm de diamètre. Si c'est confirmé, cela explique que l'eau injectée inonde les sous-sols. TEPCo va avoir du mal à un système de refroidissement en circuit fermé.

Selon des calculs faits par l'université de Kyoto, le dégagement de chaleur du coeur entraîne l'évaporation de 80 à 140 litres par minute. La chaleur dégagée sera moitié moindre dans six mois et sera à un tiers de la valeur actuelle dans un an.

Il y a de fortes chances pour qu'une réaction nucléaire en chaîne périodique non contrôlée ait eu lieu dans ce réacteur.

Selon la NISA (autorité de sûreté japonaise), des gaz radioactifs ont été relâchés une seule fois le 12 mars pour faire baisser la pression. 

Le débit dose maximal enregistré le 14 mars au niveau de l'enceinte de confinement était de 162 sieverts par heure (non, il n'y a pas d'erreur d'unité !). Il est actuellement de 20 à 30 sieverts par heure. Il est donc impossible de s'en approcher : un intervenant atteindrait sa limite de dose en une minute environ. En avril, un robot a détecté des débits de dose allant jusquà 1 000 millisieverts par heure au niveau de certaines pompes. Pour d'autres, cela allait de 10 à 49 millisieverts par heure.

De l'azote est injecté dans le réacteur depuis le 7 avril.

Le condenseur a une capacité de 1 600 tonnes.

L'électricité est arrivée dans ce réacteur. Le système de refoidissement de la piscine est rétabli.

De la vapeur d'eau s'échappe de l'enceinte de confinement.

Des hommes sont entrés dans la bâtiment réacteur pour la première fois le jeudi 5 mai. Ils ont installé un système de ventilation pour filtrer l'air et le décontaminer.

Depuis le 10 août, la piscine de combustibles usés est refroidie en circuit fermé.
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Réacteur n°3


Chronologie des évènements

Ce réacteur est chargé en MOx, combustible contenant plus de plutonium que le combustible classique. La température de fusion du MOX est aussi plus basse que celle du combustible classique. Un nouveau chargement de Mox aurait dû quitter la France pour ce réacteur.

Mars 2011 [afficher/cacher]

Avril 2011 [afficher/cacher]

Mai 2011 [afficher/cacher]

Juin 2011 [afficher/cacher]

Juillet 2011 [afficher/cacher]

Août - Septembre 2011 [afficher/cacher]

Octobre - Décembre 2011 [afficher/cacher]

Jeudi 12 janvier, TEPCo a découvert environ 300 tonnes d'eau très contaminée dans un tunnel situé à proximité du réacteur n°3. L'eau est contaminée entre 49 000 et 69 000 Bq/l en césium. La compagnie ne sait pas comment cette eau est parvenue dans ce tunnel qui sert à faire passer des cables électriques.

Vendredi 20 janvier, 600 tonnes d'eau très contaminée ont été trouvé dans une fosse située à proximité du réacteur n°3. La concentration en césium est de 860 000 becquerels par litre. Plus de détails ici en anglais.

Mardi 7 février, TEPCo a présenté le système de traitement des gaz prévu pour ce réacteur. C'est ici en anglais et c'est très laconique, comme d'habitude.

Etat actuel du réacteur

Ce réacteur est chargé avec du MOx, un combustible plus dangereux que le combustible classique. Le coeur de 548 grappes est partiellement fondu. 25% du combustible du coeur serait endommagé. Le 27 avril, TEPCo a revu à la hausse le taux d'endommagement du combustible dans le coeur du réacteur : il est passé à 30%. Après avoir découvert début mai que le combustible du réacteur n°1 était beaucoup plus endommagé que ce qui était envisagé, il se peut que la combustible ait largement fondu car il s'est passé 6 heures avant que TEPCo n'injecte de l'eau dans le réacteur. Le combustible fondu aurait percé la cuve.

TEPCo évalue à 600 kg la quantité d'hydrogène générée lors de la phase de fusion. La NISA pense que c'est plutôt 1 000 kg.

Selon le Prof. Koide, de l'université de Kyoto, les barres de combustibles dans le coeur dégagent environ 6 000 kilowatts sous forme de chaleur. Cela devrait passer à 3 000 kilowatts dans 6 mois et 2 000 kilowatts dans un an.

Selon la NISA (autorité de sûreté japonaise), des gaz radioactifs ont été relâchés trois fois les 12, 13 et 14 mars pour faire baisser la pression.  De l'eau de mer continue à y être pompée. Depuis le 25 mars, c'est de l'eau douce qui est utilisée.

Malgré les pompages, la jauge indiquant le niveau d'eau n'a pas bougé : elle ne doit peut-être plus fonctionner. L'appareil de mesure de la pression dans la chambre de suppression ne fonctionne plus depuis lundi 14 mars, sans que l'on sache pourquoi.

Le débit dose maximal enregistré le 14 mars au niveau de l'enceinte de confinement était de 167 sieverts par heure (non, il n'y a pas d'erreur d'unité !). Il est actuellement de 20 à 30 sieverts par heure. Il est donc impossible de s'en approcher : un intervenant atteindrait sa limite de dose en une minute environ.

De l'eau douce est injectée depuis le 25 mars et de l'azote depuis le 14 juillet.

L'électricité d'origine extérieure au site est maintenant disponible pour ce réacteur. Le système de refoidissement de la piscine est rétabli.

Le condenseur a une capacité de 3 000 tonnes et est plein.

De la vapeur d'eau s'échappe de l'enceinte de confinement.

La piscine contient 514 assemblages de barres de combustible usé et 52 de combustible neuf. Elle est à moitié pleine. La chaleur émise n'est que de 10% de celle émise dans la piscine du réacteur n°4. Elle a probablement des fuites et c'est pour cela qu'elle a été plus arrosée que les autres. Une vidéo de la piscine prise par TEPCo est disponible ici. On ne voit que les débris qui jonchent la piscine et pas les barres de combustible. La piscine est refroidie par un nouveau système de refroidissement depuis le 30 juin.
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Réacteur n°2


Chronologie des évènements

Mars 2011 [afficher/cacher]

Avril 2011 [afficher/cacher]

Mai 2011 [afficher/cacher]

Juin 2011 [afficher/cacher]

Juillet-Août 2011 [afficher/cacher]

Septembre - Octobre 2011 [afficher/cacher]

Novembre - Décembre 2011 [afficher/cacher]

Jeudi 12 janvier, TEPCo a publié des données sur la contamination des gaz de l'enceinte de confinement. c'est ici en anglais.

Vendredi 13 janvier, un thermomètre situé au pied de la cuve du réacteur n°2 a enregistré une température supérieure à 100°C alors que le réacteur est supposé "arrêté à froid". Les thermomètre voisins donnent une température comprise entre 40 et 50°C. TEPCo pense donc à un malfonctionnement.
La température indiquée par ce capteur, fixé sur le tube qui contient l'équipement qui permet d'actionner les barres de contrôle, était de 48,4°C le 12 janvier à 17h. Elle est passée à 102,3°C vers 23h et était de 116,4°C le 13 janvier à 5h.

Lundi 16 janvier, la température du réacteur n°2 continue à être élevée : jusqu'à 142°C le 14 et 138°C le 15 janvier. Les données complètes sont ici en anglais.
La composition radiologique des gaz contenus dans l'enceinte de confinement est ici en anglais.

Mercredi 18 janvier, comme annoncé le 27 décembre, TEPCo veut faire une endoscopie de l'enceinte de confinement du réacteur n°2. Aujourd'hui, elle a mis en ligne une vidéo du test qu'elle a conduit le 30 novembre sur le réacteur n°5. Les détails sont ici en anglais. La vidéo peut être téléchargée en cliquant ici.

Jeudi 19 janvier, TEPCo a inséré l'endoscope dans l'enceinte de confinement du réacteur n°2, à une hauteur de 7 m par rapport au fond, et a mis en ligne les premières images. Ces images sont très floues à cause de la vapeur et il n'a pas été possible d'évaluer l'état de la tuyauterie ou du combustible fondu. Le thermomètre fixé au bout de l'appareil a mesuré 45°C. La visibilité ne dépassait 2 à 3 mètres.
Contrairement à ce qu'avait prévu la compagnie, l'endoscope n'a pas pu atteindre l'eau : à partir des données sur la pression, TEPCo pensait qu'il y avait environ 4,5 m d'eau. Après une heure d'observation, il s'avère qu'il y en a moins que 4 m.
La compagnie va continuer les opérations et l'on n'en a pas fini avec les surprises !
TEPCo a mis en ligne 4 vidéos prises lors de cette endoscopie : vidéo 1, vidéo 2, vidéo 3 et vidéo 4.

Vendredi 20 janvier, 500 tonnes d'eau très contaminée ont été trouvées dans une fosse située à proximité du réacteur n°2. La concentration en césium est de 16 millions de becquerels par litre. Plus de détails ici en anglais.

Dimanche 5 février, nouvelle poussée de fièvre du réacteur n°2 qui a conduit TEPCo à augmenter l'injection d'eau de refroidissement. Un thermomètre situé sous la cuve affichait 71,7°C ce jour à 16h alors qu'il affichait 52°C le 2 février. Deux autres thermomètres situés à la même hauteur continuent à afficher une température proche de 45°C. L'injection d'eau a été augmentée d'une tonne par heure pour atteindre 9,6 tonne par heure (ou m3 par heure) et la température a baissé à 69,4°C à 17h.
A partir de 80°C, TEPCo doit absolument augmenter l'injection d'eau et reporter l'incident. Après l'accident, la compagnie estime en effet qu'il y a une erreur potentielle de mesure de 20°C. Pour avoir un réacteur sous les 100°C, il faut donc maintenir les thermomètres sous les 80°C !

Lundi 6 février, la température du réacteur n°2 demeure élevée : le thermomètre situé sous la cuve affiche encore 73,3°C à 7h. TEPCo est pourtant passée à 10,6 tonnes d'eau par heure à 1h30. A 17h, la température est encore de 69,2°C. TEPCo va augmenter de 3,5 tonnes/h l'injection d'eau. Elle va aussi injecter 960 kg d'azote. La compagnie n'a pas trouvé d'augmentation du taux de xénon qui aurait pu signer un redémarrage de réaction en chaîne.
Le 26 janvier, TEPCo avait changé de méthode d'injection de l'eau, par crainte du gel. Il y a de l'eau versée pour le fond et de l'eau aspergée pour le combustible qui serait resté accroché. La compagnie a diminué l'aspersion et augmenté l'injection, le temps des travaux. Les travaux terminés, la compagnie est revenue aux débits initiaux, mais la température s'est mise à monter. La compagnie pense que le combustible n'est plus arrosé convenablement suite aux travaux de plomberie.
TEPCo a aussi injecté de l'acide borique pour prévenir une reprise de réactions nucléaires en chaîne suite aux exigences de la NISA.

Mardi 7 février, TEPCo est passée à 13,5 tonnes d'eau par heure à partir de 4h24 mais la température ne baisse pas. Le thermomètre affiche 72,2°C à 5h, 70,1°C à 6h, 71,4°C à 8h et 69°C à 10h (heure locale, bien-sûr).
Les températures sont ici en anglais. L'analyse du gaz contenu dans le réacteur est ici en anglais. TEPCo confirme qu'il n'y a pas de reprise de réactions nucléaires.
En conséquence, le niveau de l'eau dans les sous-sols du réacteur augmente. C'est ici en anglais.

Nouveau relevé de température de TEPCo ici en anglais : 68,5°C à 17h. Cela baisse légèrement, mais nécessite beaucoup d'eau qu'il faudra ensuite décontaminer...

Mercredi 8 février, le thermomètre affichait 66,7°C à 5h et presque 68°C à 10h. TEPCo continue à injecter 13,5 tonnes d'eau par heure, ce qui est le débit le plus fort depuis enregistré, sauf au tout début de la crise en mars 2011 où il était plus élevé.
Le dernier relevé de températures en anglais est ici. Une courbe montre l'évolution récente. Cette courbe commence suffisamment tard pour éviter de montrer l'augmentation soudaine de la température... Le niveau d'eau accumulée dans les sous-sols est ici en anglais : il continue à monter dans le réacteur n°2.

Jeudi 9 février, la température continue à baisser très doucement. Le dernier tableau de températures est ici. Des données plus détaillées, heure par heure, sont ici.
Une photo de la fuite du jour est ici.

Vendredi 10 février, la température remonte : 71,1°C à 21h.

Samedi 11 février, la température continue de monter : 71,3°C à 3h, 70,0°C à 11h,  69,5°C à 17h, puis 71,2°C un peu plus tard. TEPCo a augmenté le débit d'eau injecté d'une tonne par heure à 22h45. Il est maintenant de 14,6 tonnes par heure (c'était 8,5 tonnes/h en novembre). La température était de 74,9°C à 23h. Elle est repassée à 71,1°C à minuit.
Les deux autres thermomètres sont toujours aux environs de 35°C.
Rappelons qu'il y a une incertitude de ±20°C.

Dimanche 12 février, le thermomètre affiche jusqu'à 79,2°C (à 15h) ! Les données sont ici en anglais. Si l'on ajoute les 20°C d'incertitude, cela peut dépasser les 100°C. On ne peut plus parler d'arrêt à froid. Mais TEPCo et la NISA, maintiennent que le réacteur est bien arrêté à froid.
TEPCo devrait augmenter de 3 tonnes/h le débit d'eau injectée pour passer à 17,6 t/h au total dans l'après midi.
Le thermomètre est passé à 82°C à 14h20. TEPCo croit de plus en plus qu'il est défaillant, faute de pouvoir dire autre chose.
L'emplacement des thermomètres et les courbes de température sont ici en japonais (la version anglaise est maintenant disponible). Un nouveau relevé de température heure par heure est ici en anglais.
TEPCo a enfin rédigé un communiqué sur ce problème, ici en anglais. La compagnie est soucieuse de pourvoir continuer à déclarer que le réacteur est arrêté à froid. En effet, elle espère que les gens vont rentrer bientôt pour ne plus avoir à payer d'indemnités.

Lundi 13 février, le thermomètre est monté à 89,6°C à 5h, 93,7°C à 11h, 94,9°C à 12h, 93,3°C à 13h...
Puis à partir de 15h, le thermomètre affiche 285,4°C. Il est monté jusqu'à 342,2°C juste avant 15h... Puis, 260,9°C à 16h et 275,9°C à 17h. TEPCo en conlut qu'il est mort. Elle venait de finir de mesurer la résistance du thermocouple quand ces valeurs ont surgi. A 18h, ce même thermomètre affichait 272,8°C, puis est passé au-dessus des 400°C, le maximum qu'il peut mesurer.
Les deux autres thermomètres situés à la même hauteur affichent une valeur proche de 32°C et celui juste en dessous, proche de 38°C.
Le relevé horaire des températures est ici en anglais. La courbe représentant l'évolution de la température est ici.

Il y a 35 thermomètres tout autour de la cuve. Les 34 autres thermomètres montrent des valeurs stables. Ceux situés vers le bas de la cuve ont tendance à afficher des valeurs décroissantes depuis que TEPCo a augmenté le débit d'eau injectée.

Les autorités régionales ont publié les dernières données sur les retombées radioactives sur la ville de Fukushima : il y a une augmentation ces derniers jours. Est-ce dû à ce qui se passe au niveau du réacteur n°2 ? Données ici en japonais (une version anglaise est maintenant diponible). Mais les niveaux autour de la centrale n'ont pas changé. Cette augmentation dans la ville de Fukushima peut être due à la remise en suspension de poussières.

Mardi 14 février, TEPCo a mis en ligne les résultats de l'analyse Xénon en améliorant la sensibilité. Elle en détecte, mais à des niveaux faibles. C'est ici en anglais.

Mercredi 15 février, le thermomètre est cassé mais TEPCo continue à publier les valeurs qu'il affiche ici en anglais. Comprenne qui pourra !

Jeudi 16 février, TEPCo a rendu son rapport à la NISA à propos du thermomètre défaillant. La compagnie pense que la malfonction est due à un cable sectionné. La compagnie explique qu'il faudrait que 60% du combustible fondu soit à proximité du thermomètre pour expliquer une telle montée en température.
Si la NISA accepte le rapport, TEPCo va réduire le débit d'eau injectée.
Le communiqué laconique de TEPCo est ici en anglais.

Mercredi 22 février, TEPCo a commencé à réduire progressivement le débit d'eau injectée dans le réacteur n°2. Voir le communiqué en anglais. Le but est de revenir à la situation avant la crise du thermomètre défaillant.

Jeudi 23 février, un thermomètre situé en bas de la cuve a un comportement différent des autres. Voir le communiqué du 24 fév. en anglais.

Lundi 27 février, TEPCo a annoncé vouloir refaire un endoscopie bientôt en utilisant un cable plus long qui devrait lui permettre d'atteindre l'eau.

Mardi 28 février, TEPCo a envoyé le robot Quince 2 explorer le 4ième étage (5ième niveau) du réacteur n°2. La compagnie a mis en ligne 6 vidéos et des données de mesure. Les vidéos peuvent être téléchargées ou visionnées à partir d'ici. Il y a des flaques d'eau.
Quince2 a mesuré jusqu'à 220 millisieverts par heure! D'autres données sont ici en anglais. Elles sont toutes supérieures à 40 mSv/h ce qui empêche l'intervention humaine.

Vendredi 2 mars, TEPCO a publié le rapport remis à la NISA à propos de la mesure des températures du réacteur n°2. Le communiqué est en anglais, mais le rapport en japonais. 12 des 59 thermomètres du réacteur fonctionnent mal.
La compagnie va introduire un thermomètre à l'intérieur de la cuve du réacteur en passant par une canalisation. Elle veut aussi faire une endoscopie par la même occasion. Le tuyau fait une vingtaine de mètres avec des angles à 90°. L'endroit le plus étroit a un diamètre de 6,4 mm. La mesure ne devrait pas commencer avant juillet, si TEPCo y arrive. Des tests auront donc d'abord lieu sur le réacteur n°5 et d'autres installations pour étudier la faisabilité.

Samedi 3 mars, le dernier relevé de température est ici. C'est stable. Mais un nouveau thermomètre a un comportement anormal. C'est ici en anglais.

Etat actuel du réacteur n°2

TEPCo pense qu'environ 30 à 33% du combustible du réacteur n°2 est endommagé suite à un début de fusion.  Le 27 avril, la compagnie a revu à la hausse le taux d'endommagement du combustible dans le coeur du réacteur : il est passé à 35%. Après avoir découvert début mai que le combustible du réacteur n°1 était beaucoup plus endommagé que ce qui était envisagé, il se peut que la combustible ait largement fondu car il s'est passé 6 heures avant que TEPCo n'injecte de l'eau dans le réacteur. Le combustible fondu aurait percé la cuve.

TEPCo estime qu'il est possible que l'enceinte de confinement soit percée. Les trous pourraient avoir 10 cm de diamètre. Si c'est confirmé, cela explique que l'eau injectée inonde les sous-sols. TEPCo va avoir du mal à un système de refroidissement en circuit fermé.

La compagnie estime à 400 kg la quantité d'hydrogène générée par la fusion dans ce réacteur. La NISA pense que c'est plutôt 800 kg.

Selon le Prof. Koide, de l'université de Kyoto, les barres de combustibles dans le coeur dégagent environ 6 000 kilowatts sous forme de chaleur. Cela devrait passer à 3 000 kilowatts dans 6 mois et 2 000 kilowatts dans un an. Un système de refroidissement de la piscine est en marche depuis le 31 mai.

Selon la NISA (autorité de sûreté japonaise), des gaz radioactifs ont été relâchés une seule fois le 13 mars pour faire baisser la pression. Une tentative a eu lieu le 15 mars pour faire baisser la pression, mais il n'est pas sûr que cela ait entraîné un relâchage de gaz radioactifs. Il est possible que l'enceinte de confinement soit abimée et que des gaz radioactifs sortent en continu.

De l'eau de mer continue à y être pompée. Depuis samedi 26 mars, c'est de l'eau douce qui est utilisée. L'électricité est arrivée au réacteur n°2 qui n'a pas encore été mis sous tension.

Le niveau de débit de dose maximal a été enregistré le 15 mars à 138 sieverts par heure. Il est actuellement de l'ordre de 20 à 30 sieverts par heure près du coeur. Il est donc impossible de s'en approcher : un intervenant atteindrait sa limite de dose en une minute environ.

Le condenseur a une capacité de 3 000 tonnes et est plein.

L'enceinte de confinement est endommagée et de l'eau extrêmement radioactive fuit du réacteur. La piscine est refroidie à l'aide d'un circuit fermé à échangeur de chaleur depuis le 31 mai.
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Réacteur n°4


Chronologie des évènements

Mars 2011 [afficher/cacher]

Avril 2011 [afficher/cacher]

Mai - Juin 2011 [afficher/cacher]

Juillet - Septembre 2011 [afficher/cacher]

Septembre - Décembre 2011 [afficher/cacher]

Lundi 2 janvier, suite au fort séisme qui a eu le jour du nouvel an dans la région, le niveau d'eau dans une cuve de stockage a diminué anormalement. Cette cuve reçoit l'eau contaminée de la piscine du réacteur n°4, où elle est ensuite réinjectée après refroidissement et filtrage. Selon TEPCo, le niveau de l'eau dans cette cuve dimunue de 1,6 cm par heure à cause de l'évaporation. Juste après le séisme, le niveau diminuait de 7 à 8 cm/h. La compagnie pense que le séisme a arrêté l'arrivée d'eau de la piscine vers la cuve, mais pas de la cuve vers la piscine.

Jeudi 5 janvier, dès le début de la catastrophe, le chef de la Japan Atomic Energy Commission, Shunsuke Kondo, a, à la demande du premier ministre, élaboré un rapport basé sur le scénario du pire : une deuxième explosion hydrogène du réacteur n°1 entraîne l'évacuation complète du site et l'entrée en fusion des combustibles de la piscine du réacteur n°4. Il aurait fallu évacuer jusqu'à 170 km, voire jusqu'à 250 km par endroit, en fonction des vents. Cela aurait inclu des métropoles très peuplées et une partie de Tôkyô. Ce rapport a été transmis au premier ministre le 25 mars mais n'a pas été rendu public pour ne pas effrayer les gens. C'est une des raisons qui a conduit aux travaux de renforcement de la structure de soutainement de cette piscine. De tels risques seraient écartés actuellement.

Dimanche 8 janvier, TEPCo a trouvé une fuite dans la cuve de stockage de l'eau filtrée issue de la piscine du réacteur n°4. Cela pourrait-il expliquer la baisse de niveau rapportée le 2 janvier ? Des photos sont là en anglais.

Jeudi 12 janvier, TEPCo a publié les résultats de ses inspections de la turbine du réacteur n°4. Des photos avec commentaires en anglais sont ici. Les dégâts dus aux séismes seraient très limités selon la compagnie.

Mercredi 1er février, TEPCo a annoncé avoir trouvé une fuite dans un tuyau situé au rez-de-chaussée du réacteur n°4. La compagnie a d'abord annoncé que 6 litres d'eau contaminée à 35 500 becqurels par litre auraient fui sans sortir du réacteur, puis 8 500 litres un peu plus tard. Elle a réussi à la colmater en fermant une valve 10 minutes plus tard.
Des photos de la fuite avec légendes en anglais sont ici.

Par ailleurs, TEPCo a commencé à démanteler la partie supérieure du bâtiment réacteur. Des photos sont disponibles ici en anglais.

Jeudi 2 février, les informations complémentaires de TEPCo sur la fuite sont ici en anglais. Allez voir, il n'y a rien. C'est assez effarant.

Vendredi 3 février, le réacteur n°4 continue à fuir mais TEPCo ne sait pas où. Une des cuves du système de refroidissement de la piscine de combustibles usés se vide à une vitesse trop élevée. La compagnie pense que l'eau contaminée s'accumule dans les sous-sols et soupçonne le froid.

Jeudi 9 février, TEPCo a annoncé qu'elle allait faire une investigation visuelle de l'état du combustible dans la piscine à l'aide d'une caméra pour préparer son retrait de la piscine.

Vendredi 10 février, TEPCo a annoncé que le combustible usé de la piscine du réacteur n°4 n'était pas endommagé. Des explications sur la prise de vue sont ici en anglais. Une première vidéo de 30 s est ici (on ne voit pas grand chose). Une deuxième vidéo de 2 mn où l'on voit des débris est plus intéressante.

Lundi 20 février, TEPCo a organisé un voyage de presse sur le site de la centrale. Les photos des journalistes permettent de voir l'avancement du démantèlement de la partie supérieure du réacteur n°4 pour aller y retirer les combustibles usés. Photos du Maïnichi commentées en anglais.

Etat actuel du réacteur n°4

Le coeur du réacteur est vide. Seule l'armature métallique du bâtiment est encore en place. On craint la reprise d'une réaction nucléaire en chaîne dans la piscine qui contient 783 grappes de barres de combustible usés plus 584 grappes partiellement utilisées. Ces dernières ont été retirées du coeur pour y remplacer une pièce. Ce sont elles qui sont la principale source de chaleur dans la piscine.

Il y a environ deux millions de kilocalories par heure de chaleur qui est générée dans cette piscine, soit trois fois plus que dans les piscines des réacteurs 1 et 3 réunis. Un simple calcul permet de montrer que l'eau de la piscine augmente de 2°C par heure si elle n'est pas refroidie. Si le système de refroidissement peut être remis en route, la température pourra être maintenue en dessous de 40°C. Sans lui, il faut environ une journée pour que la piscine commence à bouillir et une dizaine de jours pour évaporer complètement l'eau. A la mi-avril, environ 70 tonnes d'eau s'évaporent chaque jour.

La piscine est refroidie par un nouveau circuit fermé et un échangeur de chaleur depuis le 31 juillet.

Le condenseur n'est pas plein.

La piscine de combustibles ne résisterait peut-être pas à une forte secousse car les murs de soutainement sont endommagés. Ils doivent être renforcés.

Jeudi 28 avril, TEPCo a présenté une reconstitution des évènements au niveau du réacteur n°4 :
- après le séisme et le tsunami, le refroidissement s'est arrêté et l'eau de la piscine s'est évaporée, exposant à l'air libre le combustible irradié ;
- le métal de la gaine du combustible a chauffé, a réagi avec l'eau en dégageant de grandes quantités d'hydrogène ;
- l'hydrogène a explosé le 15 mars, détruisant une partie du bâtimet réacteur et une vanne située à proximité de la piscine ;
- les dommages occasionnés à la vanne ont entraîné une inondation salutaire de la piscine : des centaines de tonnes d'eau ont éteint l'incendie et arrêté la surchauffe des barres de combustible.

Sans cela, les barres de combustible auraient pu fondre et entraîner des rejets beaucoup plus massifs.

Dimanche 8 mai, TEPCo a mis en ligne sur son site une vidéo (à télécharger) montrant les barres de combustibles de la piscine du réacteur n°4 : on voit des morceaux d'échelle et des bulles. La température serait de 84°C.
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Réacteurs 5 et 6


Etat actuel des réacteurs

Comme le réacteur n°4, les réacteurs 5 et 6 étaient arrêtés avant le séisme. Mais après les évènements dans les autrs réacteurs, leur surveillance des réacteurs a été renforcée : le refroidissement ne semble pas fonctionner correctement. A la différence du réacteur n°4 où tout le chargement était dans la piscine d'entreposage, il n'y en a qu'un tiers dans les piscines des 2 autres réacteurs arrêtés. La température y est plus élevée que la normale.

Les toits de ces deux réacteurs ont été percés samedi 19 mars pour éviter une accumulation d'hydrogène et une explosion. Un générateur électrique a pu être réparé sur le réacteur 6 et alimente une pompe de refroidissement des deux piscines de combustible. Dimanche 20 mars matin, la température a commencé à baisser. A 7h (heure locale), elle était de 37,1 et 41 °C respectivement. Enfin une bonne nouvelle !

Les combustibles usés de la piscine du réacteur n°5 constituent la deuxième plus forte source de chaleur de la centrale. La piscine est remplie au deux tiers, mais la quantité de chaleur émise représente un quart de celle émise par les combustibles de la piscine du réacteur n°4.

L'électricité extérieure est arrivée lundi 21 mars à 11h30 (heure locale) au réacteur n°5 et a pu prendre le relais du générateur de secours 90 minutes plus tard.

La température des coeurs de ces deux réacteurs semble stabilisée en dessous de 100°C et celle des piscines à des niveaux normaux.

Dimanche 29 mai, TEPCo a découvert la veille à 21h qu'une pompe du système de refroidissement de la piscine de combustibles usés et du coeur du réacteur n°5 a cessé de fonctionner. C'est l'eau de mer qui refroidit le circuit primaire qui ne fonctionne plus. La température a monté de 24°C pour atteindre 92,2°C dans le réacteur et de 4,7°C pour atteindre 45,7°C dans la piscine dimanche 29 mai à 11h. TEPCo a installé une nouvelle pompe qui a commencé à fonctionner à 12h31 et surveille les températures.
Dans le réacteur, elle est redescendue à 76,5°C à 14h. Elle se stabilise aussi dans la piscine.

Jeudi 2 juin, TEPCo a montré des photos des 45 cuves qu'elle a installées près des réacteurs 5 et 6. Comme le niveau des nappes phréatiques monte, les sous-sols des bâtiments turbine de ces deux réacteurs commencent à être inondés, ce qui peut poser des problèmes pour les pompes et l'installation électrique. TEPCO a donc commencé à pomper cette eau dans les nouvelles cuves d'une capacité totale de 12 200 tonnes. Jeudi à 9h, elle avait déjà pompé 4 340 tonnes.

Jeudi 30 juin, TEPCo a commencé à transférer de l'eau faiblement radioactive des sous-sols du réacteur n°6 vers la barge géante installée à quai qui peut contenir 10 000 tonnes d'eau.

Dimanche 3 juillet, des employés de TEPCo qui faisaient une ronde ont découvert une fuite dans le circuit de refroidissement du réacteur n°5. Le refroidissement a été stoppé à 10h pour remplacer le tuyau endommagé. La température du coeur était de 43,1°C à 8h. TEPCo prétend que la température ne devrait pas monter plus de 2,5°C le temps de la réparation. La réparation faite, le refroidissement a repris 3 heures trente plus tard. La température a monté de 5°C.

Jeudi 22 septembre, TEPCo a présenté un plan pour se débarasser de l'eau faiblement radioactive qui inonde les sous-sols du réacteur n°6. Une partie de cette eau (10 000 tonnes) a été pompée dans une cuve et une autre (7 000 tonnes) dans la barge amarrée devant la centrale. La contamination est de l'ordre de 10 becquerels par litre, mais TEPCo veut décontaminer plus avant d'asperger cette eau sur une pile de bois pour prévenir les incendies ou sur les routes pour éviter la remise en suspension des poussières. La compagnie espère obtenir l'assentiment des autorités locales. Elle voulait faire la même chose avec l'eau qui inonde l'autre centrale, Fukushima daï-ni, mais avait essuyé un refusdes municipalités et des pêcheurs.

Dimanche 25 septembre, TEPCo a mis en ligne sur son site Internet de nombreuses photos des réacteurs 5 et 6. Un fichier regroupant tout avec des légendes est disponible ici en anglais. Les photos peuvent aussi être téléchargées individuellement.

Vendredi 7 octobre, TEPCo a commencé à asperger les environs de la centrale avec de l'eau "faiblement" contaminée dont elle ne sait que faire. Elle doit se débarrasser ainsi de 17 000 tonnes d'eau qui provient des réacteurs 5 et 6. La compagnie a commencé par le bois entassé près de la centrale pour prévenir les incendies. Elle va continuer ainsi à un rythme de 100 tonnes par jour sur 1,2 million de mètres carré de la centrale. Des photos sont disponibles sur le site de TEPCo. Une vidéo est aussi disponible.

Samedi 8 octobre, TEPCo a rendu publiques de nombreuses photos des réacteurs et de la centrale. Elles sont rassemblées dans un fichier pdf avec légendes en anglais.
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Radioactivité au Japon


Dans une note publiée le dimanche 13 mars à 19h, l'IRSN "craint que des rejets très importants se soient produits en même temps que l'explosion". La télévision japonaise a diffusé des images de radiamètres saturant dans une mairie proche du réacteur qui a explosé. Le discours officiel est toujours rassurant. On ne voit aucune image de personne en shadok ou se protégeant des radiations dans les médias japonais, contrairement aux médias étrangers.

Suite aux évènements du mardi 15 mars, le gouvernement a ordonné à toutes les préfectures de rendre publiques les données de mesure de la radioactivité. De fait, de nombreuses données sont apparues sur Internet. Nous donnons quelques liens en anglais ci-dessous. Il y en a beaucoup plus en Japonais.

Attention, les chiffres sont donnés en microsieverts par heure. Pour rassurer, les autorités japonaises donnent les doses reçues lors de certains actes médicaux à titre de comparaison. Mais ces doses sont données en microsieverts. Ce n'est donc pas directement comparable.

Les niveaux de radioactivité ambiante (débits de dose) évoluent très vite et fluctuent en fonction de la météo. De nombreux sites japonais recensent des données.

Voici quelques sites en anglais :
- à Wako dans la banlieue de Tokyo, laboratoire RIKEN
- au niveau de la centrale de Monju dans la préfecture de Fukui
- en différents points du pays
- les maxima sont répertoriés sur une carte
- les niveaux ambiants sont rassemblés ici, avec une possibilité de regarder des rétrosceptives
- cartographie des débits de dose ambiants fait par un réseau amateur
- des résultats gouvernementaux de surveillance de l'alimentation sont ici

Il y en a beaucoup plus en japonais. Nous consulter. Pour la journée du 17 mars dans la préfecture de Fukushima, voir par exemple ici.

A titre de comparaison, le bruit de fond naturel est autour de 0,05 microsieverts/h.

Des mesures à Tsukuba de la composition du panache des centrales sont disponibles en ligne en anglais. Seuls les émetteurs gamma sont donnés.

L’IRSN a publié une évaluation de la radioactivité rejetée par la centrale de Fukushima Dai-ichi jusqu’au 22 mars 2011 :
    Gaz rares  : 2 10+18 Bq ;
    Iodes        : 2 10+17 Bq ;
    Césiums    : 3 10+16 Bq ;
    Tellures    : 9 10+16 Bq.
Plus de détails ici. Cela représente grosso modo 10% des rejets de Tchernobyl. Mais, un Institut Autrichien de météorologie (ZAMG) donne un terme source plus élevé et l'estime à 20% des rejets de Tchernobyl pour l'iode et à 50% pour le césium.

La NISA a estimé que la quantité d'iode relâchée par la centrale de Fukushima dai-ici entre le 12 mars 6h00 et le mercredi 23 mars minuit devait être comprise entre 30 000 et 110 000 térabecquerels. (1 térabecquerel correspond à 1012 bequerels, soit un million de millions). A Tchernobyl, ces rejets ont été estimés à 1,8 millions de térabecquerels.

Lundi 21 mars, de fortes activités ont été détectées à Hitachinaka (Ibaraki) à 120 km au Sud Ouest de la centrale : 13 000 becquerels de césium-137 par mètre carré. Mais la NISA (ASN Japonaise) s'est voulue rassurante : c'est un tiers de la limite pour les personnes vivant en zones contaminées qui est de 40 000 Bq/m2. Pour l'iode 131, la valeur était de 93 000 becquerels par mètre carré, soit le double de la limite.

Il n'est toujours pas question d'étendre la zone d'évacuation et la zone de confinement.

Le mardi 22 mars, le journal Asahi indique qu'à l'hôpital d'Iwaki dans la province de Fukushima, il manque un peu près 30% des médecins et infirmières, ce qui pose un problème face à l'afflux de patients. Ils se seraient enfuis par crainte des radiations.

Lundi 4 avril, les média ont découvert que la météo japonaise calculait une à deux fois par jour une prédiction précise de la dispersion des polluants radioactifs, transmettait ces informations à l'AIEA, mais ne la rendait pas publique... Suite au tollé provoqué par cette révélation, le gouvernement japonais a ordonné à la météo de rendre publique ses prédictions.

Mardi 12 avril, la NISA a réévalué l'accident de Fukushima au niveau 7, comme à Tchernobyl. Elle a précisé que les rejets ont dépassé les 10 000 térabecquerels par heure pendant plusieurs heures (1 térabecquerel = 1012 becquerels = 1 million de millions de becquerels). Les rejets seraient actuellement inférieurs au térabecquerel par heure. Elle estime la quantité d'iode 131 rejetée par les réacteurs n°1 à 3 entre 370 000 et 630 000 terabecquerels. Une grande partie semble venir du réacteur n°2 endommagé par une explosion. Les rejets auraient culminé les 15 et 16 mars.

TEPCo a expliqué que les rejets ne sont pas encore maîtrisé et qu'elle craint, qu'in fine, la quantité totale rejetée dépasse celle de Tchernobyl.

Dimanche 24 avril, TEPCo a estimé à 1 térabecquerel par heure (1 million de millions de becquerels par heure) les rejets de la centrale. Ils seraient en baisse. Les rejets étaient estimés à 6,4 térabecquerels par heure le 5 avril.

Lundi 6 juin, la NISA a revu à la hausse la quantité de radioéléments rejetés lors de l'accident : le nouveau chiffre est de 850 000 terabecquerels. La quantité d'iode 131 relâchée durant les 6 premiers jours de la catastrophe serait de 770 000 térabecquerels selon cette estimation, alors que les précédentes évaluations étaient comprises entre 370 000 (TEPCo) et 630 000 terabecquerels (Nuclear Safety Commission).  Voir "12 avril" ci-dessus.

Dimanche 24 juillet, l'autorité de sûreté nucléaire japonaise a rendu publiques sur son site Internet les cartes d'estimation des rejets jours après jours depuis le début de la catastrophe. Il y en a environ 600. C'est en japonais...

Mercredi 17 août, les autorités et TEPCo ont annoncé qu'ils allaient essayer de filtrer directement l'air des cuves des réacteurs pour diminuer les rejets radioactifs estimés à 1 milliard de becquerels par heure.
Par ailleurs, les rejets gazeux ont baissé estime TEPCo : ils seraient passé à 200 millions de becquerels par heure entre le 26 juillet et le 2 août. Ils étaient estimé à un milliard de becquerel par heure auparavant. Ces nouveaux chiffres sont basés uniquement sur la quantité de rdioactivité mesurée à proximité de la porte Ouest de la centrale. Ils sont donc très approximatifs, selon la NISA. Le débit de dose sur le site est d'environ 1,7 millisieverts par an.

Lundi 22 août, une nouvelle estimation faire par la Japan Atomic Energy Agency de la quantité de radioactivité émise dans l'atmosphère entre les 12 et 15 mars est plus basse de 10% de l'évaluation précédente (qui était de 630 000 térabecquerels). Mais pour la NISA, l'écart est dans les marges d'erreur et les deux estimations sont donc compatibles.
Selon cette nouvelle estimation il y a eu rejet de 130 000 térabecquerels d'iode 131 et 11 000 térabecquerels de césium 137 entre 11 mars et le 5 avril. Il y a eu autant de césium 134 que de césium 137.

Mardi 20 septembre, TEPCo estime à 200 millions de becquerels par heure les rejets aériens de la centrale durant la première quinzaine de septembre.

Lundi 17 octobre, TEPCo estime à 100 millions de becquerels par heure les rejets aériens de la centrale : 40 millions pour le réacteur n°1, 10 pour le n°2 et 40 millions pour le 3. Mais pour le 3, il n'y a pas encore eu de mesures et ce n'est qu'une estimation grossière.

Vendredi 21 octobre, une équipe internationale de chercheurs a réévalué les rejets radioactifs de l'accident de Fukushima et sont arrivés à la conclusion que les rejets massifs ont débuté plus tôt qu'initialement annoncé et se sont terminés plus tard. Cela les conduit donc à revoir à la hausse ces rejets.
En ce qui concerne le xénon 133, qui est un gaz rare radioactif, les rejets ont atteint 16,7x1018 becquerels. Ce serait le plus grand relargage de gaz rare radioactif de l'histoire, estimé à 2,5 fois celui de Tchernobyl. Il y a des preuves que ces rejets ont débuté juste après le séisme. Comme tous les gaz rares, le xénon ne se fixe pas et se disperse dans l'atmosphère. Il a une demi-vie de 5,2 jours.
En ce qui concerne le césium 137, qui pose plus de problème environnementaux, les nouvelles estimations donnent 36 petabecquerels (ou 36x1015 Bq), soit 40% des rejets en césium 137 de Tchernobyl. Environ 20% de ce césium est retombé sur le territoire japonais et 80% dans l'océan pacifique ou ailleurs. Seulement 2% sont retombés sur d'autres territoires.
Ces rejets ont été les plus massifs les 14 et 15 mars. Mais ils étaient massifs dès le 12 mars et jusqu'au 19 mars. Après, ils ont baissé brusquement quand de l'eau a été aspergée sur la piscine de combustible du réacteur n°4. Cela laisse présager un endommagement des combustibles de cette piscine.
Si la majorité des rejets est allé vers l'océan, les vents étaient vers la terre les 14 et 15 mars, ainsi que le 19 mars où la pluie a entraîné des dépôts importants.
L'étude, publiée dans le journal of Atmospheric Chemistry and Physics, est en accès libre ici en anglais. Un communiqué est aussi disponible ici en anglais.

Jeudi 17 novembre, TEPCo estime à 60 millions de becquerels par heure les rejets actuels de la centrale accidentée.

Décembre 2011, le Meteorological Research Institute du Japon a publié une synthèse des estimations des rejets des radioéléments artificiels dans l'environnement. C'est ici en anglais et surtout japonais.

Mardi 24 janvier, selon TEPCo les rejets radioactifs de la centrale de Fukushima daï-ichi sont en augmentation par rapports aux mois précédents. En novembre et décembre, ces rejets étaient de l'ordre de 60 millions de becquerels par heure. En janvier, ils sont supérieurs à 70 millions de becquerels par heure. C'est autour des réacteurs n°2 et 3 qu'il y a eu augmentation (environ 10 millions de becquerels par heure chacun). La compagnie prétend que c'est dû au regain d'activité sur le réacteur n°2 suite à l'endoscopie qui a été faite et au nettoyage des débris du réacteur n°3.

Lundi 27 janvier, TEPCo a annoncé que les rejets aériens sont passés à 10 millions de becquerels par heure. C'était 7 fois plus en janvier.

Mardi 28 février, une nouvelle estimation des rejets aériens effectuée par Michio Aoyama, du Meteorological Research Institute tend à montrer que les rejets en césium représentent environ 20% des rejets de Tchernobyl, ce qui deux fois plus que l'estimation de TEPCo et des autorités, et que 30% sont retombés sur le sol japonais, contre 20% habituellement admis.
Cette nouvelle estimation est basée sur 79 mesures d'eau de mer prélevée dans le Pacifique Nord en avril et mai 2011.

-> Pour en savoir plus, voir la radioactivité expliquée aux enfants.

Contamination de l'eau

Mars - Avril 2011 [afficher/cacher]

Mai - Juin 2011 [afficher/cacher]

Juillet - Août - Septembre 2011 [afficher/cacher]

Octobre - Novembre 2011 [afficher/cacher]

Samedi 17 décembre, le ministère de l'environnement a publié des données sur la contamination des rivières pour les provinces de Miyagi et Tochigi. C'est en japonais.

Mardi 28 février, la province de Gunma a rendus publics des résultats sur des poissons de rivière : entre 459 et 480 Bq/kg pour le césium dans des Wakasagi pêchés dans le lac situé au somment du mont Akagi. C'est moins que la limite actuelle, mais plus que la future limite. La pêche est autorisée, mais pas la consommation. Les pêcheurs laissent les poissons sur place après la pêche.
Il y avait de 110 à 360 Bq/kg dans des poissons pêchés dans les rivières Yamamé et Iwana au Nord de la province.

-> Les limites radiologiques pour les produits alimentaires et l'eau de boisson fixées par le gouvernement japonais sont disponibles ici.
-> La surveillance des rivières est ici en anglais.
-> Des données sur l'eau de puits et de rivières sont ici en japonais.

Contamination de l'alimentation

Mars 2011 [afficher/cacher]

Avril 2011 [afficher/cacher]

Mai 2011 [afficher/cacher]

Juin 2011 [afficher/cacher]

Juillet 2011 [afficher/cacher]

Août 2011 [afficher/cacher]

Septembre 2011 [afficher/cacher]

Octobre 2011 [afficher/cacher]

Novembre 2011 [afficher/cacher]

Décembre 2011 [afficher/cacher]

Janvier 2012 [afficher/cacher]

Vendredi 4 février, lors de la moisson 2011, le riz dépassait la future limite de 100 Bq/kg pour le césium dans 2,3% des fermes de la province de Fukushima. C'est ce qu'il ressort de l'enquête menée par les autorités régionales. Il faut bien-sûr ajouter toutes les fermes où il n'y a pas eu de culture en 2011 à cause de la contamination trop forte des sols. Dans 84,3% des fermes, la contamination du riz est sous la limite de détection.
Les autorités ont contrôlé le riz produit par 23 240 familles dans 29 villes ou villages. La contamination dépassait la nouvelle limite chez 545 d'entre elles, surtout dans le Nord de la province, mais était inféieure à la limite actuelle de 500 Bq/kg, qui était dépassée chez 38 familles réparties sur 3 communes.
Le gouvernement n'a pas encore décidé s'il allait autoriser la culture du riz dans les fermes où le riz était contaminé à une valeur comprise entre 100 et 500 Bq/kg. Les municipalités veulent planter. La ville de Fukushima appelle à l'autorisation à planter du riz à usage non alimentaire dans ces zones. Celle de Kawauchi, où le maire a appelé à un retour rapide, ne va pas autoriser la culture du riz cette année.
Les coopératives agricoles attendent beaucoup de la décontamination, qui s'apparente plus à un labour qui sert à enfouir le césium resté près de la surface (cf contamination des sols, ci-dessous, 2 février). Mais un labour profond peut faire remonter des pierres à la surface et abimer les machines agricoles par la suite.
Certains agriculteurs qui vivent dans des zones où le riz n'est pas contaminé appellent à des restrictions de façon à ne pas ternir l'image de leur propre production.

Samedi 5 février, des shiitakés (champignon cultivé sur du bois) en provenance de la province de Yaita dans la Tochigi ont été retrouvés dans un supermarché de Tôkyô avec 600 Bq de césium par kilo, ce qui est plus que la limite. Des champignons secs de Tochigi avaient déjà dépassé la limite de 500 Bq/kg. C'est la première fois pour des champignons frais.
Les champignons de la province de Miyagi, quant à eux, continuent à être bien contaminés. Voir ici en japonais.
Du wasabi à 640 Bq/kg a aussi été trouvé à Daté. L'interdiction de mise sur le marché de ce produit avait été levée en juillet dernier. Des données sur la contamination du wasabi sont ici en japonais.

Mardi 7 février, les soba (nouilles) d'Okinawa se préparent avec des cendres. Voir une recette en anglais ici pour vous mettre en appétit. Mais les cendres, qui venaient de bois de Fukushima via Gifu étaient contaminées et les soba aussi à 258 Bq/kg. C'est dans le dernier tableau de résultats du ministère de la santé ici en japonais (dernière ligne du tableau. La valeur la plus élevée du tableau correspond à de la viande de sanglier avec 1271 Bq/kg). Dans le bois, on a trouvé 119,6 et 149,6 Bq/kg.

Jeudi 9 février, le gouvernement a demandé aux autorités locales de ne pas planter de riz là où en 2011 la contamination de la moisson dépassait la nouvelle limite de 100 Bq/kg. Cela concerne au moins 583 familles où le riz a déjà été contrôlé, réparties dans 65 districts de 12 municipalités. Environ 59 000 familles ont planté du riz en 2011, dans 371 districts de 48 municipalités. Des contrôles ont été effectués chez 23 247 d'entre elles.
Dans la ville de Daté, cette nouvelle restriction pourrait concerner 850 hectares ou 60% des surfaces cultivées. Le maire est contre cette mesure et pousse les agriculteurs à planter le riz cette année sous peine de classer leur terre agricole comme "abandonnées". Des agriculteurs ne veulent pas retourner la terre car ils sont contre cette technique de diluer la pollution pour la rendre acceptable.

Par ailleurs, la ville de Yokohama a détecté 2 077 becquerels de césium par kg dans des champignons secs vendus en supermarché (Kohoku-ku). 7 paquets ont déjà été vendus. La ville a demandé au supermarché de rappeler les produits et a prévenu le distributeur situé à Shizuoka. Les champignons viennent en majorité d'Iwaté.
C'est un consommateur, qui avait fait faire une mesure, qui a alerté les services municipaux.

Vendredi 10 février, le Maïnichi a interrogé les 12 municipalités touchées par les nouvelles restrictions de culture du riz. Mis à part Nihonmatsu, qui n'a pas répondu, les 11 autres sont opposées aux nouvelles règles et veulent planter là où le riz était contaminé entre 100 et 500 Bq/kg. 4 d'entre elles ont aussi demandé à planter là où le riz dépassait les 500 Bq/kg. Les discussions entre le gouvernement centrale et les pouvoirs locaux s'annoncent difficiles. Pour les élus locaux, si les agriculteurs ne peuvent pas planter pendant plusieurs années de suite, ils abandonneront.
Dans le village de Nishigo, seulement 3 familles dur 483 sont concernées et la contamination maximale relevée était de 155 Bq/kg. Les élus locaux espèrent donc que la décontamination pourra faire passer tout le monde sous la barre des 100 Bq/kg. Ils ont bien l'intention de mener des contrôles stricts pour éviter la mise sur le marché de riz au-delà de la limite maximale.

Mardi 14 février, l'ACRO a mis en ligne de nouveaux résultats de mesure sur des aliments japonais : les champignons concentrent la césium et dépassent la limite de mise sur le marché en des lieux aussi éloignés que la province d'Iwaté. Le laboratoire aussi fait tremper les champignons dans de l'eau et seulement 11% du césium s'est désorbé. Après une cuisson dans de l'eau salée ou dans de l'eau acidifiée au vinaigre, 31 à 32% du césium est passé dans l'eau. Les résultats sont en ligne.

Jeudi 16 février, un groupe d'experts attaché au ministère des sciences et technologies a avalisé la proposition de baisser la limite maximale admissible pour le césium dans la nourriture. Les nouvelles limites seront :
- 100 Bq/kg pour la nourriture
- 50 Bq/kg pour le lait et la nourriture pour enfant
- 10 Bq/kg pour l'eau.
Si l'on mange quotidiennement de la nourriture contaminée à la limite pendant un an, cela conduirait à une dose de 1 millisievert.
Le ministère de la santé a tenu bon et a gagné : il y aura donc une nouvelle limite plus stricte pour la nourriture des enfants. De nombreux experts du ministère des sciences y étaient opposés en estimant que la limite de 100 Bq/kg pouvait convenir pour tout le monde. Il leur aura fallu 6 réunions pour finalement accepter la proposition du ministère de la santé et des affaires sociales. La ministre, Yoko Komiyama, s'est investie pour que ces nouveaux standards soient adoptés.
Une explication des nouveaux standards est disponible ici en anglais.

Samedi 18 février, les dernières données sur le contrôle des aliments par le ministère de la santé soont accessibles à partir d'ici en anglais. Aucune contamination élevée n'est notée.

Vendredi 24 février, le ministère de la santé a adopté les nouvelles limites pour la nourriture (cf 16 février).

Mardi 28 février, après d'âpres débats et de nombreux atermoiements le gouvernement va finalement autorisé la culture du riz dans les zones où la moisson 2011 a conduit à une contamination des grains comprise entre 100 (nouvelle limite) et 500 Bq/kg (ancienne limite) à la condition que tous les sacs soient contrôlés. La culture reste interdite dans les zones évacuées et les zones où la moisson 2011 a conduit à une contamination des grains supérieure à 500 Bq/kg. Le gouvernement achètera la production qui dépassera la future limite de 100 Bq/kg pour le césium.
12 municipalités de Fukushima et une partie de Shiroishi dans la province de Miyagi sont concernées par cette décision. En 2011, ces 12 communes avaient produit 31 000 tonnes de riz, soit 10% de la production de la province. Elle devront donc choisir entre planter et contrôler chaque sac ou ne pas planter. C'est aux municipalités de décider, mais personne ne sait comment tester chaque sac de riz. Il n'y a pas assez de détecteurs.

Mercredi 29 février, l'association des producteurs de lait a affirmé que les tests menés dans 117 échantillons provenant de 110 fermes ont montré qu'il n'y avait aucun dépassement de la nouvelle limite de 50 Bq/kg pour le césium.

Selon une étude menée par le National Institute of Radiological Sciences de Chiba, la contamination en césium du riz peut être réduite de plus de 70% par polissage et lavage. Le riz blanc est donc beaucoup moins contaminé que le riz complet. De même le riz cultivé avec des engrais au potassium est moins contaminé que le riz bio. Conclusion : pour éviter le césium, il vaut mieux manger peu nutritif...

Les consommateurs japonais commencent à s'inquiéter pour les grillades très populaires (yakitori ou brochettes de volaille, kabayaki ou anguille grillée) à cause du bois radioactif.

Greenpeace Japon a rendu publiques des résultats de mesure sur des poissons achetés en super-marché et sur de la nourriture pour enfant. Certains poissons ont une contamination allant jusqu'à 15 Bq/kg pour le césium. En ce qui concerne la nourriture pour bébé, une contamination a été trouvée dans du thé seulement. Le communiqué, les résultats pour les poissons et la nourriture pour bébé sont en ligne en japonais.

Jeudi 1er mars, de nombreux consommateurs sont inquiets après que le gouvernement ait autorisé la culture du riz dans les zones où la moisson 2011 a entraîné une contamination comprise en 100 et 500 Bq/kg sous condition que tous les sacs soient testés. Mais les consommateurs n'ont pas confiance et sont convaincus que du riz non contrôlé ou dépassant la limite va se retrouver sur les étals.
Mais la coopérative agricole parle de 5,8 milliards de yens (58 millions d'euros) de pertes potentielles avec la nouvelle limite. Un haut fonctionnaire du ministère de l'agriculture reconnait avoir cédé au lobby agricole.
Personne ne sait comment sera testé le riz produit. La ville de Daté, par exemple, n'a qu'un seul détecteur pour le contrôle des sols et 20 pour la nourriture. Elle est incapable de tester la production de riz de la commune.
Une association de consommateurs attend des proposition concrètes des autorités sur la gestion de ce riz. Est-ce que les sols vont être contrôlés ? Elle insiste aussi pour expliquer qu'en cas de nouveau scandale, ce sont les producteurs de riz qui souffriront le plus.

Vendredi 2 mars, la ville de Daté a décidé de planter du riz aussi dans les zones où la contamination de la moisson 2011 dépassait la limite de 500 Bq/kg à des fins de recherche selon le maire. 6 zones de la ville étaient concernées. Le maire a garanti que ce riz ne serait pas vendu mais entreposé à la mairie. Il veut tester plusieurs méthodes de décontamination.

Jeudi 8 mars, la Corée du Sud a annoncé détecter de plus en plus souvent une contamination au césium dans les produits à base de poisson importés du Japon. Aucun n'a dépassé la limite de 370 Bq/kg fixée par les autorités coréennes. La valeur la plus forte est de 98 Bq/kg. En 2012, elle est de 6,2 Bq/kg.

Vendredi 9 mars, le ministère de l'agriculture vient d'interdire la culture du riz sur 7 280 hectares dans la province de Fukushima. Si l'on ajoute les interdictions locales, cela fait 10 500 hectares qui ne seront pas cultivés cette année. Il y aura, de plus, une surveillance renforcée de la production de 4 000 autres hectares répartis dans 6 municipalités, là où la moisson 2011 était contaminée entre 100 et 500 Bq/kg.
Les 7 300 hectares où la culture a été interdite incluent la zone interdite de 20 km, ainsi que la zone évacuée jusqu'à 50 km, plus quelques districts des villes de Fukushima, Daté, Nihonmatsu et Sôma.
Les municipalité de Minami-Sôma et celles qui étaient confinées, entre 20 et 30 km n'ont pas planté de riz l'an dernier. Si cette restriction est maintenue, il y aura 400 hectares de culture du riz en moins par rapport à 2011.
La surveillance renforcée, qui concerne 30 districts des municipalités de Fukushima, Daté, Nihonmatsu et Motomiya, ainsi que 4 districts de Kori et Kunimi, signifie une traçabilité et un contrôle exhaustif de tous les sacs de riz produits.

-> Les limites radiologiques pour les produits alimentaires et l'eau de boisson fixées par le gouvernement japonais sont disponibles ici.
-> Des résultats gouvernementaux de surveillance de l'alimentation sont ici.
-> Résultats de mesures effectuées par la province de Fukushima sur l'alimentation (en japonais)
-> Notice de la FAO sur la contamination des aliments en cas d'accident nucléaire (en anglais)

Contamination des sols

Mars 2011 [afficher/cacher]

Avril 2011 [afficher/cacher]

Mai 2011 [afficher/cacher]

Juin 2011 [afficher/cacher]

Juillet-Août 2011 [afficher/cacher]

Septembre 2011 [afficher/cacher]

Octobre 2011 [afficher/cacher]

Novembre 2011 [afficher/cacher]

Décembre 2011 [afficher/cacher]

Dimanche 8 janvier, la municipalité de Chichibu dans la province de Saïtama a décidé de ne pas demander l'aide du gouvernement à laquelle elle a droit pour décontaminer car elle craint que cela donne une mauvaise image. La contamination est forte dans la forêt des zones montagneuses, mais pas en ville et cela n'affecte pas les habitants, selon le maire, qui craint que les gens pensent que tout est contaminé si sa ville est classée. C'est la même chose à Daïgo, dans la province d'Ibaraki où il y a une des 3 cascades les plus célèbres du pays (Fukuroda no Taki). Déclarer la zone "à décontaminer" pourrait faire fuire les touristes.
Il y a 102 municipalités en tout qui sont éligibles à l'aide gouvernementale, situées dans les provinces de Fukushima, Miyagi, Iwate, Ibaraki, Tochigi, Gunma, Saitama et Chiba. Si le débit de dose à 1 m du sol dépasse 0,23 microsivert par heure, les municipalités doivent préparer un plan de décontamination et le gouvernementva prendre les coûts à sa charge.

Vendredi 27 janvier, le ministère des sciences et technologie a annoncé qu'il allait continuer la cartographie des retombées de la catatstrophe de Fukushima par hélicoptère. Il va couvrir Hokkaido quand il n'y aura plus de neige et l'ouest du Japon à partir de février. Le calendrier est ici en japonais.

Jeudi 2 février, le Maïnichi rapporte la colère des agriculteurs et des municipalités face au plan de décontamination du ministère de l'environnement. Ce ministère ne financera la décontamination, qui s'apparente plus à un labour, que si de grosses machines sont utilisées. Le plan prévoit de retourner la terre de façon à ce que la couche supérieure de 30 à 45 cm soit remplacée par la couche la plus profonde, puis labourée sur 30 cm à l'aide de grosses machines agricoles. Mais, les terres agricoles étant très morcelées, de nombreux champs de riz ne peuvent pas être travaillés ainsi.
La municipalité de Fukushima veut "décontaminer" toutes ses fermes ainsi d'ici mars 2013. Mais comme la plupart des parcelles sont trop petites, elle va donc labourer sur 12 cm avec le matériel possédé par les agriculteurs. L'épandage de zéolites qui absorbe le césium n'est aussi subventionné que si les municipalités respectent les règles du ministère de l'environnement.
Le problème vient du fait que le plan du ministère de l'environnement a pour but unique de faire baisser le débit de dose ambiant pour protéger les personnes, mais pas de rétablir l'agriculture, qui est du ressort du ministère de l'agriculture... Ce dernier en est encore à tester plusieurs méthodes avant de publier des recommandations.
Certains agriculteurs sont furieux que tout cela soit décidé par des bureaucrates sans aucune concertation. L'un d'entre eux a voulu louer une machine qui répond aux normes du ministère de l'environnement : la compagnie lui a proposé un contrat de 6 ans minimum !
Une démonstration de labour profond a eu lieu à Iwaki : le débit de dose variait entre 0,3 to 0,42 microsievert par heure avant et 0,23 to 0,3 après.

Mardi 7 février, de nouvelles données sur la contamination des sols sont disponibles en anglais sur le site du MEXT. D'autres données incluant aussi des herbes et de l'eau sont ici en anglais sur le site du même ministère.

Lundi 13 février, les autorités régionales ont publié les dernières données sur les retombées radioactives sur la ville de Fukushima : il y a une augmentation ces derniers jours. Est-ce dû à ce qui se passe au niveau du réacteur n°2 ? Données ici en japonais (une version anglaise est maintenant diponible). Mais les niveaux autour de la centrale n'ont pas changé. Cette augmentation dans la ville de Fukushima peut être due à la remise en suspension de poussières.

Lundi 20 février, le MEXT (ministère des sciences et technologies) a mis en place un système de balises qui mesurent le débit de dose en continu. Pour la plupart, elles sont placées dans des écoles, crèches... qui ont été décontaminées dans les zones non évacuées. Les résultats, à 50 cm du sol, peuvent être consultés en temps réel ici en japonais. Les chiffres sur la carte correspondent au nombre de balises. En cliquant sur les chiffres, apparaît à droite de la carte, un tableau avec les données en temps réel. En cliquant sur le tableau, on a l'emplacement précis de la balise avec un graphe qui trace les valeurs enregistrées sur une journée, une semaine ou un mois, au choix.
A Tsushima par exemple, le débit de dose dépasse les 8 microsieverts par heure.

Par ailleurs, les doses cumulées en différents points de la province de Fukushima peuvent être consultées ici.

Mardi 21 février, des membres du Parti Communiste Japonais ont déclaré avoir mesuré entre 7 770 et 23 300 becquerels de césium par kilo de sol et entre 1 180 et 8 290 becquerels par kilo de feuilles mortes dans un parc de Tôkyô. Il s'agit du parc Mizumoto dans l'arrondissement Katsushika. Ils ont réclamé la décontamination des lieux, ce qui a été refusé par la municipalité sous le prétexte que le débit de dose en un point est inférieur au seuil de décontamination fixé par le ministère. Données ici en japonais.

Jeudi 23 février, une boue noire très radioactive a été trouvée sur des trottoirs de Minamisôma. Cette boue a été envoyée à l'université maritime de Kôbé où T. Yamauchi a mesuré 1 million de becquerels de césium par kilo. L'origine de cette boue noire est inconnue. Certaines personnes pensent que des mousses ou des micro-organismes ont pu y concentrer le césium. Une émission de télé sur le sujet est visible ici en japonais.

Jeudi 8 mars, la revue scientifique Nature a publié un article sur la contamination des sols en plutonium à Namié et Iitaté. L'article est en accès libre. La composition isotopique met en évidence un marquage par l'accident de Fukushima. Selon les auteurs, le plutonium 241 qui décroit en américium 241 avec une demi-vie de 14,4 ans. L'américium 241 est un émetteur gamma et est donc irradiant. Il devra faire l'objet d'une surveillance à long terme. La concentration en plutonium de ces zones reste très faible par rapport à celle au césium qui reste le contaminant le plus préoccupant.

-> Définition de zones contaminées en Biélorussie (1991)
-> Cartographie des débits de dose ambiants fait par un réseau amateur
-> Cartographie des débits de dose mesurés par le MEXT
-> Carte dessinant les contours des données précédentes
-> D'autres cartes sont disponibles ici
-> Carte des dépôts de césium 137 faite par l'université de Tsukuba
-> Cartes en anglais sur le site du Ministère des Sciences et Technologies (il y en a plus en japonais)
-> Carte consultable point par point faite par les universités japonaises (version anglaise en pdf)
-> Carte montrant le parcours des masses d'air contaminées
-> Carte interactive de la contamination (cliquer sur le bouton de gauche tout en bas de la page d'accueil)
-> Débits de dose dans les écoles de Fukushima et autres lieux publics en temps réel

Contamination de la mer

Mars - Avril 2011 [afficher/cacher]

Mai 2011 [afficher/cacher]

Juin 2011 [afficher/cacher]

Juillet - Août 2011 [afficher/cacher]

Septembre - Octobre 2011 [afficher/cacher]

Novembre - Décembre 2011 [afficher/cacher]

Janvier 2012 [afficher/cacher]

Jeudi 2 février, la municipalité de Tôkyô a montré à la presse comment elle se débarasse des centres radioactives issues de l'incinération des boues de station d'épuration : elle les utilise pour gagner du terrain dans la Baie de Tôkyô ! La contamination était prétenduement comprise entre 1 000 et 2 000 Bq/kg.

Vendredi 3 février, le ministère des sciences et technologies a mis en ligne une nouvelle carte de la contamination en strontium de l'eau de mer à proximité de la centrale. Elle est ici en anglais et japonais. Les césiums apparaissent comme non-détectés, mais la limite de détection choisie est assez élevée.

Quant aux poissons, ils continuent à être parfois constaminés largement au-dessus des limites. Les derniers résultats du ministère de la pêche sont ici en anglais.

Lundi 6 février, de l'eau de mer à proximité de la centrale continue à être contaminée en césium. C'est ici en anglais et japonais.

Mercredi 8 février, selon une étude menée par le prof. Yamazaki de l'université du Kinki, le césium s'enfonce plus vite dans la boue des fonds marins de la baie de Tôkyô que sur terre. Les mesures faites à l'embouchure de la rivière Arakara ont montré que le césium avait atteint une profondeur de 24 à 26 cm en un point et 12-14 cm en un autre. Il explique ce phénomène par la contribution des benthos (organismes vivant dans les sédiments marins). La plus forte contamination mesurée dans la baie de Tôkyô est de 18 242 Bq/m2, ce qui est 25 fois plus que la plus forte contamination du lac Biwa suite aux essais nucléaires atmosphériques. Par kilo de sédiment, les teneurs sont de l'ordre de quelques centaines de becquerels. Cette pollution entraîne cependant un débit de dose inférieur à 0,23 microsievert par heure et ne nécessite donc pas de décontamination.
C'est la rivière qui a apporté ce césium pour l'essentiel et la contamination devrait continuer à augmenter pendant encore un ou deux ans.

Le MEXT n'a pas trouvé de plutonium dans l'eau de mer à proximité de la centrale. Ici en anglais.
La contamination de l'eau de mer au large de la centrale est ici en anglais et japonais, avec des limites de détection très basses. Comme les sédiments, l'eau est contaminée sur des centaines de km. La tendance est cependant à la baisse.

Jeudi 16 février, pour faire face à la montée de l'inquiétude concernant la contamination de la baie de Tôkyô, le ministère des sciences et technologie et celui de l'environnement ont annoncé qu'ils allaient faire des mesures. La contamination est due aux apports des deux rivières, la Sumida et l'Arakawa et reste dans la baie où elle s'accumule. De nombreuses personnes se demandent si elles peuvent encore manger les poissons de la baie. Le ministère de l'environnement va surveiller les rivières et le MEXT la mer avec les municipalités riveraines. C'est la première fois que des investigations officielles vont être menées sur ces deux rivières.

Vendredi 17 février, le MEXT a mis en ligne des données sur la contamination des sédiments marins à proximité de la centrale de Fukushima pour le césium et pour le plutonium.

Mardi 21 février, TEPCo veut bétonner le fond marin dans le port près de la centrale de Fukushima daï-ichi car les sédiments marins y sont très contaminés. Des tests auront lieu samedi 25. Les travaux pourraient durer 3 à 4 mois. La contamination des sédiments en ce lieu peuvent atteindre 1,6 millions de becquerels par kilo pour le césium. La compagnie craint que des bateaux ou la tempête remue ces sédiments.
Des explications avec photos sont ici en anglais. TEPCo a aussi mis en ligne une vidéo du fond marin où il n'y a rien d'intéressant à voir.

Vendredi 24 février, les denières données du ministère de l'agriculture et de la pêche sur les poissons sont ici : il y a toujours des poissons qui dépassent largement la limite.

Dimanche 26 février, nouvelle fuite sur une intallation de TEPCo, ici en anglais.

Lundi 27 février, le gouvernement a publié des données qui montrent une forte contamination des sédiments marins en strontium jusqu'à une grande distance de la centrale. C'est ici en anglais et japonais.

Mardi 28 février, Toshiba aurait mis au point une nouveau système de purification de l'eau qui enlèverait jusqu'à 45 radioéléments. Le système actuel n'enlève, essentiellement, que le césium et l'eau 'décontaminée' est encore très chargée en strontium par exemple. Selon Toshiba et TEPCo l'eau ainsi obtenue pourrait être rejetée en mer sans dépasser les limites de rejet. TEPCo espère pouvoir rejeter à partir de septembre 2012, le temps de mettre en place l'équipement à grande échelle et obtenir le consentement des autorités.

Les travaux de bétonnage du fond marin ont commencé.

Jeudi 1er mars, les derniers résultats de mesures précises de l'eau de mer au large de Fukushima sont disponibles ici en anglais et japonais.

Vendredi 2 mars, la contamination en césium des sédiments marins situés à l'embouchure de la rivière Arakawa dans la Baie de Tôkyô augmente. Les mesures de Hideo Yamazaki de l'université du Kinki donnent : 308 Bq/kg en Août, 476 en Octobre et 511 en Décembre. La faune est contaminée jusqu'à quelques dizaines de becquerels par kilo.

Mercredi 7 mars, selon un groupe de chercheurs du Meteorological Research Institute, la centrale de Fukushima daï-ichi doit continuer à fuir dans la mer. Selon leurs calculs, la contamination en césium à proximité de la centrale diminue moins vite que prévu. Pour l'exploitant, la centrale ne fuit pas.


-> Les seules mesures disponibles actuellement concernent l'eau de mer. Pour les êtres vivant dans la mer, il faut multiplier ces valeurs par un facteur de concentration. Quelques valeurs de facteurs de concentration sont données ici.
-> Les limites radiologiques pour les produits alimentaires et l'eau de boisson fixées par le gouvernement japonais sont disponibles ici.
-> Les données de mesure officielles du MEXT sont ici et ici en anglais.
-> Simulation de la dispersion de la pollution radioactive dans le Pacifique par JAMSTEC : ici en anglais.


Déchets radioactifs

2011 [afficher/cacher]

Jeudi 5 janvier, les maires des 8 municipalités du comté de Futaba où le gouvernement veut installer un centre d'entreposage des déchets issus du démantèlement ont demandé l'aide des autorités provinciales pour faire face au gouvernement centrale. Ils leur est difficile de consulter les citoyens dispersés suite à l'évacuation forcée. Le maire de Futaba est opposé au projet. D'autres maires ont dit ne pas avoir le choix.

La ville de Kashiwa a dû arrêter son incinérateur de déchets Sud à cause des cendres radiactives qui s'accumulent. Cet incinérateur, avait déjà été arrêté deux mois à partir de septembre dernier pour les mêmes raisons : il n'y a plus de place pour entreposer les cendres dont la contamination en césium dépasse 8 000 Bq/kg. Il y en a environ 200 tonnes, soit 1 049 bidons. Il y a en plus 30 tonnes de cendres dans l'incinérateur. La ville a un autre incinérateur ce qui devrait lui permettre de continuer à traiter les déchets ménagers. Les autorités régionales essayent de trouver une solution, mais personne ne veut de ces déchets.

Jeudi 2 février, la municipalité de Tôkyô a montré à la presse comment elle se débarasse des centres radioactives issues de l'incinération des boues de station d'épuration : elle les utilise pour gagner du terrain dans la Baie de Tôkyô ! La contamination était prétenduement comprise entre 1 000 et 2 000 Bq/kg.

Vendredi 10 février, le premier ministre Noda conjure les autres provinces et municipalités d'accepter des déchets du tsunami, à l'instar des provinces de Tôkyô, Yamagata et Shizuoka. Les autres craignent que ces débris soient radioactifs. Tôkyô a limité à 11 000 tonnes la quantité de déchets qu'elle peut accepter.
La seule province d'Iwaté, une des plus touchées par le tsunami, a 4,35 millions de tonnes sur les bras. C'est 11 fois que le volume annuel de déchets traités habituellement. A Miyagi, c'est 19 fois.

Les cendres de bois de chauffage peuvent aussi être très contaminées : à Miyagi, la concentration en césium varie entre 1 180 becquerels par kilogramme à Kakuda et 59 000 becquerels par kilo à Marumori. Le 19 janvier, le gouvenement avait mesuré jusqu'à 43 780 Bq/kg à Nihonmatsu. Il appelé les citoyens à ne pas disperser ces cendres mais à les stocker dans des sacs hermétiques avant d'être collectées par les municipalités.

Vendredi 17 février, le Japon fait face à des montagnes de débris du tsunami et demande à chaque province d'en prendre un peu pour partager le fardeau. Les populations sont souvent opposées par peur de la contamination radioactive. Le Maïnichi a enquêté et il s'avère que seulement 10 provinces sur 42 sollicitées font les démarches pour accepter ces déchets.
La limite fixée par les autorités pour permettre l'incinération de ces déchets a été fixée à 8 000 Bq/kg. Mais la limite était de 100 Bq/kg dans la loi. De nombreuses municipalités ne comprennent pas cette élévation de la limite. Mais pour le gouvernement, la limite de 100 Bq/kg correspond au seuil de libération qui permet de recycler un produit contaminé, alors que la limite de 8 000 Bq/kg est pour les cendres d'incinérateur qui sont destinées à être enfouies. Le ministère a mentionné une limite de 240-480 Bq/kg pour les déchets avant incinération.
Ce que craignent le plus les populations, ce sont les fumées des incinérateurs.

Lundi 20 février, la ville de Shimada dans la province de Shizuoka a montré au public les cendres issues de l'incinération de 10 tonnes de débris en provenance de Yamada la province d'Iwaté. Ces cendres auraient 64 Bq de césium par kilo selon les résultats préliminaires. A titre des comparaison les cendres issues de l'incinération des déchets ménagers ont 48 Bq/kg.

Vendredi 24 février, des poussières issues de boues de station d'épuration de Koriyama sont excessivement contaminées : entre 47 430 et 2,47 millions de becquerels par kilo pour le césium. A partir de 100 000 Bq/kg, ces poussières doievnt être traitées comme des déchets radioactifs.
Ces poussières sont issues d'un processus de sèchage des boues à 1 200°C pour réduire leur volume. Il y en a 58 tonnes et il n'y aurait pas de fuite.

Samedi 25 février, le ministère de l'environnement a annoncé vouloir acheter le terrain du futur centre d'entreposage des déchets radioactifs issus de la décontamination au prix du marché juste avant la catastrophe. Il devrait lui en coûter entre 50 et 100 milliards de yens (0,5 et 1 milliard d'euros). Les propriétaires qui vendront leur terrain bénéficieront des mêmes avantages fiscaux que lors d'une expropriation.

Dimanche 26 février, le maire de Futaba a refusé de se rendre à une réunion avec le ministre de l'environnement à propos du centre d'entreposage de déchets radioactifs issus de la décontamination. Il est furieux d'avoir découvert les intentions du gouvernement dans la presse. Il a déclaré n'avoir aucune confiance dans le gouvernement. Il a été suivi par ses homologues de Hirono et Namié. Comme il préside l'association des 8 maires du comté de Futaba, la réunion a été annulée. Certains de ses collègues regrettent cette attitude car il n'est pas possible d'échapper à la problématique des déchets. Le maire de Futaba est opposé à ce que ce centre soit dans sa commune.

Lundi 27 février, la province d'Ibaraki a publié des données sur la contamination des boues de station d'épuration. Tous les résultats sont sous la limite des 8 000 Bq/kg pour le césium. C'est ici en anglais.

Vendredi 2 mars, la ville de Tôkyô a commencé à incinérer à grande échelle des débris du tsunami en provenance d'Onagawa dans la province de Miyagi malgré les craintes des riverains.

Samedi 3 mars, le Maïnichi fait le point sur les déchets radioactifs.
- Vous souvenez-vous de la paille de riz consommée par les bovins qui avait provoqué la crise du boeuf durant l'été 2011 ? Il y a 6 800 tonnes de paille radioactive réparties dans 8 provinces et personne ne sait qu'en faire. Myagi en a 4 800 tonnes, suivie par Fukushima avec 1 100 tonnes, Iwaté 600 tonnes et Tochigi 320 tonnes.
- En ce qui concerne les boues de station d'épuration et des cendres d'incinérateurs, il y en a 97 000 tonnes réparties dans 12 provinces, et c'est 3,7 fois plus qu'en juillet 2011. Même s'il est possible d'enfouir les déchets ayant moins de 8 000 Bq de césium par kilo avec les autres déchets, dans les faits il y a peu de progrès à cause de l'opposition des riverains. C'est Fukushima qui en a le plus avec 30 000 tonnes. C'est 25 200 tonnes de plus qu'en juillet dernier. Elle est suivie par Miyagi avec 22 000 tonnes, soit 19 000 tonnes de plus qu'en juillet. Kanagawa en a 19 000 tonnes (14 690 tonnes de plus qu'en juillet). Saïtama 9 500 tonnes, soit 6 790 de plus.

Les fermiers sont bien embêtés avec la paille et ne savent pas quoi en faire. Ils n'ont plus de place dans leur grange. Certains ont installé une sorte de chapiteau pour l'abriter, en collaboration avec des voisins. La municipalité d'Ichinoseki, un point chaud d'Iwaté, a voulu regrouper toute la paille mais a dû faire face à l'opposition des riverains. La province de Miyagi a aussi des difficultés à trouver un site : elle cherche dans le district de Tsukidaté pour ouvrir un centre d'entreposage avant la fin de mois. Ce centre ne pourra cependant pas accepter les 4 800 tonnes de la province.

Dimanche 4 mars, le premier ministre a proposé une aide financière aux autorités qui accepteraient les débris du tsunami afin de contrôler par elles-mêmes la radioactivité et rassurer les riverains.
C'est que 86% des municipalités rechignent à accepter ces débris selon un sondage auprès de 1 789 mairies et autorités régionales. Sur les 1 422 réponses, 33% affirment qu'il sera difficile d'accepter les débris et 53% qu'elles n'en ont pas l'intention. Le gouvernement aura donc du mal à tenir son engagement à finir de gérer les débris d'ici mars 2014.
27 municipalités ont déjà accepté les débris et 127 autres envisagent d'en accepter. Le ministère de l'environnement estime à 20,45 millions de tonnes les debris des provinces d'Iwaté et Miyagi. Seulement 1,17 millions de tonnes, soient 6%, ont été traités. Les 2,08 millions de tonnes de débris de Fukushima resteront dans la province. Seulement 5% ont été stockés.

En ce qui concerne les boues et cendres radioactives, ainsi que les terres issues de la décontamination, Tôkyô et sa région (Kantô) en ont 140 000 tonnes sur les bras.

Vendredi 9 mars, le gouvernement semble avoir renoncé à ouvrir un seul centre d'entreposage des déchets issus de la décontamination, mais plutôt plusieurs à proximité de la centrale pour partager le fardeau entre plusieurs municipalités. Le ministre de l'environnement propose les villes d'Okuma et Futaba, qui hébergent la centrale, ainsi que Naraha. Le gouvernement va acheter les terrains.
Il veut aussi enterrer des cendres contaminées à Tamioka, toujours dans la zone des 20 km.
Il veut aussi utiliser l'incinérateur de Naraha et en construire un autre dans le comté de Futaba pour brûler les débris de al zone et des déchets organiques issus de la décontamination. Il y en a environ 226 000 tonnes sur deux ans.
Les lieux exacts devraient être choisis avant mars 2013.

Doses reçues par la population

Mars - Avril 2011 [afficher/cacher]

Mai 2011 [afficher/cacher]

Juin 2011 [afficher/cacher]

Juillet - Août 2011 [afficher/cacher]

Septembre 2011 [afficher/cacher]

Octobre 2011 [afficher/cacher]

Novembre - Décembre 2011 [afficher/cacher]

Janvier 2012 [afficher/cacher]

Jeudi 2 février, le Asahi revient sur ces enfants qui ne peuvent plus jouer dehors depuis le 11 mars 2011. La ville de Koiyama a donc ouvert une aire de jeu couverte pour que les enfants bougent : on peut y faire du sport, jouer dans un bac à sable de 70 m2 ou faire des agrès. Certains enfants qui fréquentent ce lieu n'ont pratiquement  pas joué dehors depuis 10 mois ! La crainte des radiations limitent les activités de plein air bien au-delà de la province de Fukushima. A Sakura, dans la province de Chiba, le parc Tatsunokomura a vu sa fréquentation chuter. Il y avait 167 familles abonnées avant le 11 mars. Il n'y en a plus que 10.
De nombreux médecins s'inquiètent pour la santé de ces enfants qui n'ont plus d'activité physique et qui restent enfermés toute la journée.

Vendredi 3 février, la municipalité de Minami-Sôma a mis en ligne des statistiques sur la contamination interne de 5 324 enfants mesurée entre le 26 septembre et le 27 janvier à l'aide d'une anthropogammamétrie (WBC). Tous les tests ont été effectués à l'hôpital municipal de la ville avec le matériel en photo ici. La page de présentation en japonais est ici.
Pour les 579 collègiens, les résultats sont ici en japonais : 62,35% sont sous la limite de détection, 0,69% ont plus de 20 becquerels de césium 137 par kilo et aucun n'a plus de 40 Bq/kg.
Pour les 4 745 lycéens, les résultats sont ici en japonais : 59,05% sont sous la limite de détection, 3,56% ont plus de 20 becquerels de césium 137 par kilo et il y en a 0,34% qui ont plus de 50 Bq/kg. La plus forte valeur était de 110,7 Bq/kg.
L'évolution temporelle est montrée ici en japonais : en orange des statistiques pour septembre-octobre (527 cas) et en bleu pour janvier (386). On voit clairement une baisse de la contamination.
Les résultats des mêmes tests effectués en Russie, Ukraine et Bélarus entre 5 et 10 ans après la catastrophe sont rappelés ici en japonais. La contamination des enfants y était beaucoup plus forte.

Dimanche 5 février, le Yomiuri a recensé 573 décès officiellement reliés à la crise nucléaire dans 13 municipalités des zones évacuées. 29 dossiers supplémentaires sont en cours d'évaluation. Le certificat en question est délivré quand le décès n'est pas directement dû à la catastrophe, mais à la fatigue ou une aggravation de l'état de santé liées à l'accident nucléaire.
748 demandes de reconnaissance ont été déposées. 634 ont été déclarées recevables. 573 décès ont été officiellement reliés à l'accident nucléaire. 28 demandes ont été rejetées et 29 sont encore en cours d'évaluation.
Cette reconnaissance officielle ouvre droit à des indemnités qui peuvent aller jusqu'à 5 millions de yens (50 000 euros) si la personne était le soutien financier de la famille.

Mercredi 15 février, les autorités régionales de Fukushima ont enfin publié les données sur la contamination des graviers de la carrière utilisés pour la construction d'un immeuble : jusqu'à 214 200 Bq/kg en césium ! Mais elles pensent qu'il n'y a pas de gravier qui est sorti de la province, ou très peu. Les données sur le gravier de cette carrière de la zone des 20 km varient entre 60 000 et 210 000 Bq/kg. Pour les 25 autres carrières de la zone, la plus forte valeur est de 122 400 Bq/kg, mais les travaux ont cessé immédiatement après le 11 mars. 5 170 Bq/kg ont été mesurés dans une des 14 carrières de la zone qui sont en activité.
Les autorités régionales ont contrôlé 150 lieux sur 1 100 où du gravier de la première carrière est supposé avoir été utilisé. Des débits de dose supérieurs à ceux de l'environnement immédiat ont été détectés en 27 points, dont 22 résidences. Les inspections devraient être terminées à la fin mars.
Le ministère de l'industrie prépare une limite à la commercialisation du gravier contaminé.

Lundi 20 février, les autorités régionales de Fukushima ont rendu publiques des données sur la dose reçue lors des 4 premiers mois de la catastrophe par une partie des habitants d'Iitate, Kawatama et Namie : 9 474 sur 29 000 environ plus environ 720 qui ont travaillé à la centrale accidentée. Ces personnes ont rempli un questionnaire sur leur activité durant les 4 premiers mois et la dose a été calculée à partir des codes de simulation des retombées radioactive (SPEEDI). Le questionnaire peut-être consulté ici en anglais.
Seulement 52,1% des questionaires envoyés aux résidents de ces 3 municipalités ont été retournés à la fin janvier. Le taux de retour sur la province de Fukushima est de 21% à la même date.
9 474 personnes, soit 57,8% ont reçu une dose inférieure à 1 millisievert pendant ces 4 mois. 4 040 personnes, ou 41,4%, ont reçu une dose comprise entre 1 et 10 millisieverts. 71 personnes ont reçu plus de 10 millisierverts, dont 2 plus de 20 millisieverts. L'exposition maximale est de 23 millisieverts.
Sur les 720 personnes environ de ces trois villages qui ont travaillé à la centrale, 95 ont reçu une dose supérieure à 10 millisieverts. La dose maximale est de 47,2 millisieverts.

Le MEXT (ministère des sciences et technologies) a mis en place un système de balises qui mesurent le débit de dose en continu. Pour la plupart, elles sont placées dans des écoles, crèches... qui ont été décontaminées dans les zones non évacuées. Les résultats, à 50 cm du sol, peuvent être consultés en temps réel ici en japonais. Les chiffres sur la carte correspondent au nombre de balises. En cliquant sur les chiffres, apparaît à droite de la carte, un tableau avec les données en temps réel. En cliquant sur le tableau, on a l'emplacement précis de la balise avec un graphe qui trace les valeurs enregistrées sur une journée, une semaine ou un mois, au choix.
A Tsushima par exemple, le débit de dose dépasse les 8 microsieverts par heure.

Par ailleurs, les doses cumulées en différents points de la province de Fukushima peuvent être consultées ici. A Tsushima toujours, elle a dépassé les 50 millisieverts depuis le 23 mars. Presque 62 mSv à Iitaté. En tous les points du tableau, la dose cumulée dépasse le millisievert, qui est la limite maximale à ne pas atteindre en temps normal.

Jeudi 23 février, la ville de Sôma, située entre 30 et 50 km de la centrale, a analysé les résultats des dosimètres passifs portés par les 4 010 femmes enceintes et les enfants. La mesure a été faite sur 3 mois à partir d'octobre et extrapolée sur un an. La valeur maximale sur un an est de 4,3 millisieverts, ce qui plus que la limite maximale à ne pas atteindre de 1 millisievert en temps normal. 522 personnes, ou 13%, dépassent cette limite. Parmi elles, 33, ou 0,8% dépassent 2 millisieverts. C'est dans les écoles situées en zones montagneuses que la dose est la plus forte : 50% des élèves de l'école primaire et 70% de ceux du collège ont reçu une dose supérieure à 2 millisieverts. Mais même dans la plaine, qui est moins contaminée, des élèves ont reçu une dose supérieure à 2 millisieverts.
La municipalité a donc décidé de décontaminer en priorité les zones où la dose peut être supérieure à 2 millisieverts sur un an.

Vendredi 24 février, l'Asahi consacre un article à une découverte de la commission d'investigation sur les causes de l'accident de Fukushima : le 12 mars, un hélicoptère de l'armée japonaise décolle de Sendaï à 11h10 pour aller chercher des spécialistes de la mesure de la radioactivité du Ministère des sciences et technologies à Rokkashô. Il arrive sur place à 13h. Pour le Ministère de la Défense, deux spécialistes du Nuclear Safety Technology Center et leurs équippement devaient les attendre sur place. N'ayant trouvé personne, l'hélicoptère repart à 13h10. Les deux spécialistes seront avertis à 13h30. A 14h40, ils se rendent sur place pour attendre l'hélicoptère pendant une heure environ. Ne voyant rien venir, ils partent en voiture le lendemain vers 9h, pensant que l'hélicoptère est utilisé pour les secours. Ils retrouveront l'hélicoptère le 15 mars à Ôno, dans la province de Fukushima. L'hélicoptère décolle à 11h20, mais doit rapidement abandonner sa mission suite à l'explosion du réacteur n°4. A partir du 16 mars, l'armée était occupée à larguer de l'eau par hélicoptère sur les réacteurs nucléaires. Finalement, la première mission de mesure aura lieu le 25 mars. L'armée américaine, quant à elle, aura fait 40 heures de vols pour le même exercice entre le 17 et le 19 février avec un hélicoptère envoyé des Etats-Unis.

Mercredi 29 février, le journal Gendai mentionne que les données sur la contamination du MEXT (ministère des sciences et technologies) sont fausses et sous-estiment la réalité. Les habitants se plaignaient en prétendant que leur résultats de mesure étaient plus élevés. Le ministère de l'environnement vient de leur donner raison. L'entreprise Taisei, engagée dans la décontamination, aurait décontaminé les environs immédiats du poste de mesure installé sur place. La mesure n'est donc plus représentative. La compagnie nie, mais il y a au moins 10 témoins.

Mercredi 7 mars, l'ACRO a mis en ligne de nouveaux résultats sur la contamination d'urines d'enfants et de poussières d'aspirateur. Sur Tôkyô, les urines ne sont pas contaminées, ce qui est une bonne nouvelle. En revanche, dans les territoires contaminés, on continue à déplorer une contamination des urines jusqu'à 220 km de la centrale dans la province d'Iwaté. Ces résultats confirment aussi que toutes les poussières d'aspirateur sont contaminées, parfois à des taux élevés dépassant la limite de 8 000 Bq/kg qui entraîne un classement comme déchet radioactif au Japon. Cette contamination des habitations n'est pas prise en compte dans la gestion de la crise par les autorités. Il conviendrait donc d'effectuer un contrôle systématique des habitations.
Les données sont sur notre page de résultats en trois langues.

Vendredi 9 mars, selon un sondage du Maïnichi, environ 54% des habitants de la province de Fukushima s'inquiètent beaucoup pour leur santé, soit deux fois plus que la maoyenne nationale (27%). Si l'on ajoute ceux qui s'inquiètent un peu, on arrice à 83% pour Fukushima, contre 73% au niveau national.

Des chercheurs du Hirosaki University’s Institute of Radiation Emergency Medicine ont contrôlé la contamination de la thyroïde de 65 personnes de la province de Fukushima du 11 au 16 avril 2011, soit un mois après les rejets massifs. 48 d'entre elles sont des évacués et les 17 autres sont restées dans le district de Tsushima de la ville de Namié, suité à environ 30 km au nord-ouest de la centrale. Les chercheurs ont ensuite évalué la dose reçue en supposant que tout l'iode a été inhalé le 12 mars.
De l'iode 131 y a été détecté chez 50 d'entre elles, soit 80%. Pour 5 personnes, la dose à la thyroïde dépasse 50 mSv, qui est le seuil fixé par l'AIEA pour l'administration de pillules d'iodure de potassium (KI). Le Japon a un seuil de 100 mSv. La valeur maximale est de 87 mSv. Chez les enfants, la valeur la plus forte est de 47 mSv.
Les mesures de cette université sont plus précises que celles des autorités car ils ont laissé compter pendant plus de 5 minutes.
Les chercheurs en déduisent que des enfants plus exposés que ceux qu'ils ont examinés auraient pu recevoir plus de 100 mSv, toujours à la thyroïde.

-> Les cartes de doses reçues par la population issues de calcul du logiciel SPEEDI sont disponibles ici en anglais.
-> Débits de dose dans les écoles de Fukushima et autres lieux publics en temps réel

Doses reçues par les intervenants sur le site de la centrale

Mars 2011 [afficher/cacher]

Avril 2011 [afficher/cacher]

Mai 2011 [afficher/cacher]

Juin 2011 [afficher/cacher]

Juillet - Août 2011 [afficher/cacher]

Septembre - Octobre 2011 [afficher/cacher]

Novembre - Décembre 2011 [afficher/cacher]

Lundi 9 janvier, un homme d'une soixantaine d'année est dans le coma après un malaise sur le site de la centrale. Il s'agit d'un sous-traitant qui a reçu une dose de 52 microsieverts ce jour.

Samedi 21 janvier, on vient d'apprendre de sources ministérielles et syndicales que le ministère de la santé n'a pas pris en compte les doses reçues en dehors du travail par les intervenants sur le site de la centrale. Nombre d'entre eux ont été exposés aux retombées radioactives ou vivent en territoire contaminé. D'autres sont engagés pour des opérations de décontamination (ce sont les sous-traitants du nucléaire qui ont remporté ces marchés...).

Jeudi 2 février, le Asahi consacre un long article au syndicat du crime (yakuza) qui gère un sous-prolétariat envoyé dans les centrales faire les travaux les plus irradiants. Lorsqu'une compagnie ayant pignon sur rue remporte un marché dans une centrale, elle envoie souvent des intérimaires faire le sale travail. Cette pratique illégale est gérée par des yakuzas qui embauchent à la journée ces intérimaires et prélève sa part au passage. Certains intérimaires vont ainsi de centrales en centrales. C'est à Fukui, avec 13 réacteurs commerciaux plus le surgénérateur Monju, que la demande est la plus forte. La centrale de Fukushima, quand elle fonctionnait, n'a pas échappé à ces pratiques.

Lundi 20 février, TEPCo a organisé un voyage de presse sur le site de la centrale. Le journaliste du Asahi a pris 71 microsieverts en 4 heures.

Samedi 25 février, la famille du plombier de 60 ans qui était décédé en mai 2011 sur le site de la centrale de Fukushima a obtenu gain de cause : le décès est officiellement reconnu comme étant dû aux conditions de travail pénibles sur le site. Il a dû travailler la nuit avec une combinaison de protection et un masque. Il était employé d'un sous-traitant de Toshiba.

Mardi 28 février, le Spiegel a interviewé Jun Shigemura, le psychologue qui suit les employés qui interviennent à la centrale de Fukushima. Il refuse d'être payé par TEPCo, c'est une question de principe. Par défiance envers la compagnie, mais aussi parce que les salaires des employés de TEPCo ont été coupés de 20%.
Après une catastrophe naturelle, 1 à 5% de la population souffre de maux à long terme. C'est 10 à 20% parmi les pompiers et autres secouristes. Mais chez les travailleurs de TEPCo, c'est encore plus.
Il mentionne le cas d'un employé de TEPCo qui a perdu sa maison et son fils dans le tsunami. Quand il a trouvé un premier appartement, le propriétaire a refusé de louer à un employé de TEPCo. Il a fini par trouver à se loger et un jour un voisin a collé sur sa porte un papier qui demandait aux employés de TEPCo de déguerpir. Comme il a pris une forte dose, il ne peut plus aller sur le site et travaille dans un bureau maintenant, ce qui ne lui convient pas du tout. A tout cela s'ajoutent des problèmes financiers et familiaux.

Vendredi 9 mars, au lendemain de la journée de la femme, TEPCo devrait autoriser les femmes à revenir travailler sur le site de la centrale. La dose limite pour les femmes est plus stricte car elles peuvent être enceinte sans le savoir pendant quelque temps. Or, en avril dernier, une femme avait dépassé les 5 mSv sur 3 mois. La compagnie avait alors banni les femmes sur le site de sa centrale accidentée.

Impact sur la faune et la flore

Vendredi 3 février 2012, selon une étude à paraître dans Environmental Pollution, le nombre d'oiseaux autour de la centrale de Fukushima serait en forte diminution. Une équipe de chercheurs du Japon, des Etats-Unis et du Danemark a étudié 14 espèces d'oiseaux communs au Japon et à l'Ukraine et la chute de l'abondance est supérieure au Japon qu'en Ukraine. Les chercheurs mettent en avant les conséquences immédiates des rayonnements pour les oiseaux pendant la saison de reproduction principale de Mars à Juillet.
Timothy Mousseau et Anders Moller Pape, deux des auteurs de l'étude, expliquent que leurs recherches autour de Tchernobyl ont mis en évidence des effets négatifs importants au sein de la population d'oiseaux, comme la réduction de la longévité et de la fertilité masculine, et que les oiseaux ont des cerveaux plus petits.
L'article scientifique est ici en anglais (accès payant).

Lundi 6 février, des chercheurs du Japan's Forestry and Forest Products Research Institute ont mesuré jusqu'à 20 000 becquerels par kilo de césium dans des vers de terre prélevés à Kawauchi, situé à une vingtaine de kilomètres de la centrale. A Otama, situé à 60 km, il y avait 1 000 Bq/kg et à Tadami, situé à 150 km, 290 Bq/kg. A titre de comparaison, le débit de dose à Kawauchi était de 3,11 microsieverts par heure et la contamination des sols de 1,38 millions de becquerels par m2. A Otama, ces chiffres sont 0,33 microsieverts par heure et entre 80 000 et 120 000 Bq/m2, et à Tadami, 0,12 microsieverts par heure et 20 000 Bq/m2.
Les vers servent de nourriture à de nombreuses espèces sauvages. Cette contamination va donc se propager dans toute la chaîne alimentaire.

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Autres informations


Le premier séisme qui a declenché la catastrophe avait une magnitude 9,0, ce qui représente une force exceptionnelle. Il a été suivi un peu plus tard par un tsunami d'une hauteur de 14 mètres au niveau de la centrale de Fukushima dai-ichi. Des sismologues, comme Shimamura Hideki, remettent en cause la magnitude du séisme. TEPCo a ré-estimé la hauteur de la vague à 15 mètres début avril. L'alerte au tsunami a été levée lundi 14 mars.

Jeudi 19 mai, TEPCo a rendu publiques des photos du tsunami et de la centrale inondée. Elle sont disponibles sur son site Internet. Ces photos ont conduit de nombreux experts universitaires japonais à remettre en cause la hauteur de la vague estimée par TEPCo.
Le tsunami le plus haut envisagé lors de la construction de la centrale était de 5,7 mètres. La hauteur de 14 à 15 mètres estimée par TEPCo est considérée par l'exploitant comme inimaginable. La compagnie utilise cet argument pour se dédouaner de sa responsabilité et ne pas payer de compensations. A la vue de ces photos et d'autres estimations, nombreux sont ceux qui évaluent à une dizaine de mètres uniquement la hauteur de la vague. Cela n'empèche pas l'eau de monter un peu plus haut par endroit si la pente est raide.

Selon une estimation publiée le vendredi 1er avril, les accélérations subies par les sous-sols des réacteurs 2, 3 et 5 étaient respectivement de 550, 507 et 548 gals dans la direction est-ouest, soit beaucoup plus que ce qui avait été envisagé. Ces chiffres peuvent évoluer car toutes les données n'ont pas encore été analysées. (1 gal = 1 cm/s2) Les données sont disponibles en anglais sur le site de TEPCo.

Suite aux évènements du mardi 15 mars, le gouvernement japonais a installé une cellule de crise dans les locaux mêmes de TEPCo afin de pouvoir être bien informé. Elle est présidée par le premier ministre en personne !

Vendredi 8 juillet, TEPCo a présenté les résultats d'un simulation de l'impact du tsunami sur la côte pacifique. Selon le résultat de ces calculs, la vague la plus haute avait une hauteur de 13,1 mètres au niveau de daï-ichi (centrale n°1, celle qui est accidentée) et de 9,1 mètres au niveau de daï-ni (n°2). TEPCo n'avait prévu qu'un tsunami de 5,7 mètres.

Lundi 22 août, une équipe de chercheurs de l'université de Hokkaido a trouvé qu'il y a eu 6 tsunami importants le long de la côte lors des 6 000 dernières années. Il n'est pas impossible que ces tsunamis aient été provoqués par des séismes d'une magnitude de l'ordre de 9.

Vendredi 9 décembre, alors que TEPCo prétendait que la roche sous sa centrale de Fukushima daï-ichi ne dépasserait la limite qu'elle s'est fixée comme critère qu'une fois tous les 10 000 ans, la NISA est venue la contredire dans un rapport publié ce jour. L'accélération à 196 m de profondeur a été de 675 gal (cm/s2) alors que TEPCo s'était fixé 600 gal comme référence. Et la NISA d'ajouter, qu'une telle secousse aurait pu être prévue, sans expliquer pourquoi elle ne l'a pas dit avant...
La compagnie continue à prétendre que le séisme n'est pas responsable de la catastrophe. La forte radioactivité sur le site empêche d'aller vérifier.
Pour la centrale d'Onagawa, exploitée par la compagnie d'électricité du Tohoku, l'accélération à -8,6 m a été de 636 gal, ce qui est beaucoup plus que la référence de 580 gal.

Gravité de l'accident

2011 [afficher/cacher]

Mercredi 8 février, TEPCo et les inspecteurs de la NISA ont inspecté pour la première fois depuis le 11 mars la deuxième centrale nucléaire de Fukushima (Fukushima daï-ni), située à 12 km plus au Sud. L'inspection de visu a durée 3h30.Selon un membre de l'équipe, le séisme aurait pu endommagé les réacteurs.
La centrale a aussi été ouverte à la presse. Le directeur de la centrale a avoué que cette centrale a failli avoir le même sort que sa voisine, la n°1 (daï-ichi) : 3 réacteurs sur 4 menaçaient suite à l'arrêt du refroidissement. Fort heureusement l'alimentation électrique externe n'a pas été coupée, ce qui a permis d'éviter le pire. Le 15 mars, les 4 réacteurs étaient arrêtés à froid.
Cela a pris du temps pour statbiliser les réacteurs. Les 2 000 personnes présentes sur le site ont dû tirer de nouveaux cables sur 9 km. "Heureusement que cela a eu lieu un vendredi" et pas un week-end. La nuit et le week-end, il n'y a qu'une quarantaine d'employés présents. Il aurait été très difficile de faire face.

Lundi 27 février, la fondation Rebuild Japan Initiative Foundation a mis en place une commission indépendante d'investigation de l'accident de Fukushima qui a remis ses premières conclusions. La catastrophe de Fukushima est d'origine humaine : ils accusent le manque de culture de sûreté de l'exploitant, son impréparation et la faiblesse des autorités de contrôle. Ils parlent de négligences systématiques de la part de TEPCo et qualifient la culture de la compagnie d'irresponsable. Ils sont tout aussi sévères contre les autorités de sûreté qui n'étaient pas au niveau des standards internationaux. Ils qualifient les inspections des installations nucléaires de simples formalités : les inspecteurs se contentaient seulement de recopier les rapports des exploitants.
Le rapport mentionne que quand les camions avec des générateurs de secours sont finalement arrivés sur le site de la centrale, il n'y avait pas de câble pour les brancher. Personne n'avait penser les prendre et personne sur le site n'avait préparé l'arrivée des camions.
Dans l'ensemble, l'analyse rejoint celle de l'officiel Investigation Committee on the Accident at the Fukushima Nuclear Power Stations. Il diverge cependant sur l'histoire du retrait complet ou partiel de TEPCo le 15 mars. Selon le premier ministre, TEPCo aurait annoncé se retirer de la centrale le 15 mars. Le premier ministre l'a compris comme un abandon et a intimé l'ordre de rester. Le PDG de TEPCo dit qu'il a mal été compris et qu'il était évident qu'il allait laisser un nombre minimal de personnes sur place. Comme il n'existe aucun CR, la vérité ne sera probablement jamais connue. Le nouveau rapport est plus proche de la version du premier ministre de l'époque (TEPCo n'a donné aucune chiffre), alors que le premier est plus proche de celle du PDG de TEPCo.
Ce nouveau rapport publie aussi intégralement le scénario du pire imaginé pour le premier ministre, basé sur une rupture de la piscine du réacteur n°4, fusion des combustibles usés et évacuation jusqu'à Tôkyô.
Le rapport est aussi très critique sur l'attitude autoritaire du premier ministre qui ne faisait confiance à personne et qui voulait régler lui-même certains détails. En revanche, il lui est reconnaissant d'avoir refusé énergiquement l'abandon du site par TEPCo.
L'origine et les liens politiques de cette fondation, présidée par l'ancien rédacteur en chef du Asahi, et de sa commission d'enquête sont encore mystérieux pour nous. Le rapport n'est pas encore disponible en ligne. Les politiques ont accepté d'être auditionnés, pas TEPCo.

La BBC a diffusé un documentaire intéressant sur la catastrophe de Fukushima avec de nombreuses images inédites. Il est ici en anglais, of course.

Mardi 28 février, Greenpeace International vient de publier un rapport sur la catastrophe de Fukushima avec une contribution importante de l'ACRO. Ce rapport met en lumière les échecs de la gestion de la crise dans un pays qui est particulièrement bien préparé pour faire face aux catastrophes naturelles, la difficulté d'obtenir des compensations et de l'état du "village nucléaire" mettant en avant la collusion entre les exploitants et les autorités.
Une version française de ce rapport est disponible. La partie rédigée par l'ACRO est aussi disponible en allemand.

-> Le ministère des affaires étrangères a publié sur son site le rapport du juin 2011 destiné à l'AIEA. Il est ici en anglais.
-> Le ministère des affaires étrangères a publié sur son site un nouveau rapport destiné à l'AIEA (septembre 2011). Il est en ligne ici en anglais.
-> Le rapport de TEPCo du 2 décembre sur l'accident est ici en anglais. Un supplément en anglais est ici.

Coût financier de l'accident

Mars - Avril - Mai 2011 [afficher/cacher]

Juin 2011 [afficher/cacher]

Juillet - Août 2011 [afficher/cacher]

Septembre 2011 [afficher/cacher]

Octobre 2011 [afficher/cacher]

Novembre - Décembre 2011 [afficher/cacher]

Lundi 9 janvier, 150 000 personnes réparties dans 70 000 foyers peuvent demander des indemnisations à TEPCo. A l'issue des congés du nouvel an, qui durent jusqu'au 3 janvier au Japon, TEPCo n'avait reçu que 34 000 demandes d'indemnisation, soit environ la moitié des foyers concernés.
Mais le gouvernement a annoncé que 1,5 millions de personnes sont aussi éligibles aux indemnisations car elles vivent dans des zones contaminées. Il doit aussi redéfinir les zones d'évacuation d'ici la fin mars. L'année 2012 est donc cruciale pour TEPCo en termes financiers.

Mercredi 11 janvier 2011, plus aucun assureur ne veut assurer la centrale accidentée de Fukushima daï-ichi. TEPCo c'est aussi adressée à des assureurs étrangers, en vain. C'est la seule centrale du pays dans ce cas. Comme le contrat d'assurance actuel expire le 15 janvier, TEPCo va donc provisionner 120 milliards de yens (1,2 milliards d'euros) pour faire faire à un éventuel accident sur cette centrale. C'est la somme qui est usuellement assurée pour chaque centrale. L'argent va être déposé dans un fond gouvernemental dédié aux indemnisations. Si TEPCo peut démanteler sans dommage, elle récupérera sa mise. L'argent provient de la vente des parts de la compagnie dans la compagnie de téléphone KDDi à l'automne dernier.

Jeudi 13 janvier, TEPCo semble prête à être nationalisée pour faire face à l'explosion des coûts. L'idée avait été avancée à la fin 2011 par le ministre de l'industrie. TEPCo commence à l'envisager sérieusement.

Mardi 17 janvier, TEPCo veut augmenter ses tarifs de 17% pour les gros consommateurs et de 10% pour les ménages, mais ce n'est pas encore gagné.

Lundi 23 janvier, environ 10 000 personnes originaires du district d'Odaka de Minami-Sôma, complètement évacué, préparent une class-action contre TEPCo pour obtenir plus d'indemnisations.

Jeudi 26 janvier, TEPCo estime à 1 000 milliards de yens (10 milliards d'euros) le coût des dix premières années de démantèlement de ses réacteurs accidentés. Le démantèlement devrait prendre 40 ans.

Vendredi 27 janvier, TEPCo a l'intention d'augmenter son capital de 1 000 milliards de yens (10 milliards d'euros). Le Nuclear Damage Liability Facilitation Fund devrait ainsi obtenir les 2/3 des droits de vote et donc décider des décisions stratégiques. Mais TEPCo aimerait que la part des autorités via le Nuclear Damage Liability Facilitation Fund reste sous la barre des 50%. Le gouvernement tient à prendre le contrôle de la compagnie dans laquelle il va investir massivement.

Dimanche 5 février, le gouvernement a créé un fond de soutien auxquels les douze compagnies exploitant des installations nucléaires doivent contribuer. En 2011, elles ont donné 70 milliards de yens (700 millions d'euros) à ce fond établi le 12 septembre. Pour 2012, le gouvernement devrait leur réclamer 150 milliards de yens (1,5 milliard d'euros), ce qui est 1,5 fois ce qui avait été initialement prévu car les demandes d'indemnisation ne cessent d'augmenter. TEPCo devrait fournir la plus grosse part, avec 50 milliards de yens (500 millions d'euros) , suivie par KEPCo avec 25,8 milliards de yens ( 258 millions d'euros) car elle exploite plus de réacteurs que les autres. Il devrait aussi y avoir 13,8 milliards de yens (138 millions d'euros) de Kyushu Electric Power Co., 13 milliards de yens (130 millions d'euros) de Chubu Electric Power Co. et 8,7 milliards de yens (87 millions d'euros) de Tohoku Electric Power Co.

Jeudi 9 février, TEPCo a reçu 86 500 demandes d'indemnisation. Elle a payé des compensations à 45 900 candidats, 30 000 individus et 15 900 compagnies. Cela fait un total de 229,2 milliards de yens (2,2 milliards d'euros). Si l'on ajoute les paiements provisoires, cela s'élève à 370,5 milliards de yens (3,7 milliards d'euros).

Lundi 13 février, le gouvernement a accordé un supplément d'aide de 690 milliards de yens (6,9 milliards d'euros) à TEPCo pour les indemnisations. Le Nuclear Damage Liability Facilitation Fund a, au total, accordé 1 500 milliards de yens (15 milliards d'euros) à TEPCo.

Jeudi 16 février, le Yomiuri a annoncé que TEPCo voulait augmenter ses tarifs dès juillet au lieu d'octobre. TEPCo a tenu à préciser qu'elle souhaitait les augmenter au plus vite. Communiqué ici en anglais.
De nombreuses collectivités territoriales veulent quitter TEPCo et se fournir chez un petit producteur.

Vendredi 24 février, TEPCo doit se serrer la ceinture. Tous les personnes et organisations qui touchaient des subsides de l'industrie nucléaire sont touchées. Certaines s'inquiètent sérieusement pour leur avenir. TEPCo a affecté environ 2 milliards de yens par an (20 millions d'euros) pour des donations aux administrations locales d'Aomori, Fukushima et Niigata où elle exploite des centrales nucléaires et d'autres installations. TEPCo achète aussi pour plus de 1 000 milliards de yens (10 milliards d'euros) de biens et services par an. Certaines compagnies sont dépendantes de TEPCo. Les temps vont être durs pour elles aussi.
C'est le cas du maire de Higashidôri dont la ville a reçu 15,7 milliards de yens (157 millions d'euros) de l'industrie nucléaire en 30 ans. TEPCo et Tohoku Electric ont chacune un projet de réacteur nucléaire dans leur centrale qui est suspendu, voire abandonné, suite à la catastrophe de Fukushima. TEPCo avait même débuté les travaux en janvier 2011. Le maire est donc allé à Tôkyô plaider sa cause.
Les autres compagnies d'électricité devront aussi couper dans leurs dépenses avec leurs réacteurs nucléaires qui nécessitent de la maintenance sans rien produire. Mais elles ne veulent pas augmenter leur tarifs pour l'instant, de peur de voir le gouvernement mettre son nez dans leurs comptes...

Samedi 25 février, le ministère de l'environnement a annoncé vouloir acheter le terrain du futur centre d'entreposage des déchets radioactifs issus de la décontamination au prix du marché juste avant la catastrophe. Il devrait lui en coûter entre 50 et 100 milliards de yens (0,5 et 1 milliard d'euros). Les propriétaires qui vendront leur terrain bénéficieront des mêmes avantages fiscaux que lors d'une expropriation.

Mardi 28 février, TEPCO a finalement décidé de donner une petite indemnité aux femmes enceintes et enfants de moins de 18 ans qui sont partis sans y être obligées. Ils recevront 200 000 yens (2 000 euros) pour l'année 2011 de plus qui sont restés. Les femmes enceintes et enfants qui sont restés auront droit à 400 000 yens (4 000 euros) pour la même période. Toutes les autres personnes, qu'elles soient parties ou pas recevront 80 000 yens (800 euros). Le communiqué avec la liste des 23 communes éligibles et la procédure sont ici en anglais.

Vendredi 2 mars, le parti au pouvoir et le gouvernement ont surmonté les réticences de TEPCO et du ministère des finances et ont décidé que l'Etat prendrait des parts sociales de façon à obtenir 51% des droits de vote de la compagnie. Il va ainsi injecter 1 000 milliards de yens (100 milliards d'euros) dans la compagnie via le Nuclear Damage Liability Facilitation Fund. Une fois qu'il aura pris possession de la compagnie, l'Etat devra probablement injecter d'autres fonds.

TEPCo veut augmenter ses tarifs de 10% dès juillet pour une période de 6 ans (jusqu'en 2018) puis les réduire de 5%. Pour les compagnies clientes, la hausse devrait être de 17%. Elle espère redémarrer sa centrale de Kashiwazaki-Kariwa en 2013.

Lundi 5 mars, trois grandes banques japonaises, Sumitomo Mitsui, Mizuho et Tokyo-Mitsubishi UFJ, ont accepté de prêter plus d'argent à TEPCo pour la sauver de la faillite. Les créditeurs de TEPCo doivent prêter 1 070 milliards de yens (10 milliards d'euros).

Jeudi 8 mars, le maire de Futaba a envoyé une facture de 19 milliards de yens (190 millions d'euros) à TEPCO au titre des compensations.

Par ailleurs, TEPCo envisage d'arrêter certaines indemnisations à partir d'août 2012. Il s'agit des 100 000 yens (1 000 euros) par mois que recevaient les habitants de la zone comprise entre 20 et 30 km. L'ordre d'évacuer ou de se tenir prêt à évacuer a été levé le 30 septembre et les travaux de remise en état, suite au séisme et tsunami, ont bien progressé.

Pénuries d'électricité et arrêt du nucléaire

Mars - Avril - Mai 2011 [afficher/cacher]

Juin 2011 [afficher/cacher]

Juillet 2011 [afficher/cacher]

Août 2011 [afficher/cacher]

Septembre 2011 [afficher/cacher]

Octobre 2011 [afficher/cacher]

Novembre 2011 [afficher/cacher]

Décembre 2011 [afficher/cacher]

Janvier 2012 [afficher/cacher]

Mercredi 1er février, les 14 réacteurs nucléaires (13 réacteurs commerciaux + le surgénérateur Monju) de la province de Fukui situés sur la côte de la mer du Japon, qui forment le "Ginza" (ou les Champs Elysée) du nucléaire, sont devenus un des enjeux des campagnes électorales des métropoles comme Kyôto ou Ôsaka qui sont sous les vents dominants en cas d'accident. Le lac Biwa, le plus grand du Japon, qui alimente en eau potable Kyoto a une de ses extrémités qui n'est qu'à 30 km de la centrale la plus proche.
La province de Shiga est aussi très inquiète et a étendu la zone d'évacuation à 42 km en cas d'accident, ce qui est plus que les 30 km qui devraient être prévus par le gouvernement suite à Fukushima. Cette décision est basée sur un calcul de la dispersion de l'iode en cas d'accident à la centrale de Mihama ou à celle d'Ôi. Cela signifierait 40 000 personnes de cette province à évacuer contre 13 000 en gardant la limite à 30 km. C'est la première fois qu'une province étend la zone de préparation à l'évacuation. Le gouvernement devrait passer de 10 à 30 km en avril prochain.
Une commission, chargée par les autorités régionales de la province de Shizuoka d'évaluer le coût de la production électrique, est arrivé à la conclusion que l'électricité fournie par la centrale de Hamaoka est plus chère que celle fournie par les centrales thermiques, qui est elle-même plus chère que l'électricité hydroélectrique. Cette estimation arrive à un coût supérieur à celui calculé par le gouvernement pour le nucléaire, sans tenir compte des coûts d'un éventuel accident !
Par ailleurs, 1 704 personnes ont déposé plainte pour demander l'arrêt de la centrale de Genkai dans la province de Saga sur l'île de Kyûshû. Ils se plaignent que les 4 réacteurs sont dangereux et les menacent.

Jeudi 2 février, les températures hivernales et le vent ont conduit à la plus forte demande en électricité de cet hiver vers 18-19h pour toutes les compagnies, sauf à Okinawa. Sur les îles de Shikoku et Kyûshû, la demande a atteint 93 et 97% des capacités de production.

Vendredi 3 février, deux membres du groupe d'experts sur les stress-tests auprès de la NISA regrettent que ces exercices ne tiennent pas compte des leçons de Fukushima. Rappelons que ces stress-tests ne sont qu'un exercice de simulation numérique basé sur un état virtuel du réacteur tel qu'il est paramétrisé dans les codes.
Ainsi, pour Masashi Goto, ancien ingénieur du nucléaire, et Hiromitsu Ino, Prof. émérite à l'université de Tôkyô, les tests ne prennent pas en compte l'âge des réacteurs, ni les premières leçons de Fukushima. Ainsi, l'erreur humaine ou la défaillance simultanée de plusieurs équipements sont ignorés. Rappelons qu'à Fukushima, il y a eu rupture simultanée de l'alimentation électrique et en eau, ce qui n'avait jamais été envisagé dans aucun pays. Et l'on n'a pas encore tiré toutes les leçons de l'accident ! Le comité en charge d'étudier les failles qui ont conduit à l'accident ne rendra son rapport qu'en juillet, mais les compagnies d'électricité ont déjà bouclé leurs tests et la NISA a déjà donné son feu vert pour les deux réacteurs de la centrale de Ôi exploitée par KEPCo....
Et les deu experts de suggérer de faire subir les stress-test à la centrale de Fukushima pour voir la conclusion obtenue : si ces tests montrent que tout va bien il faut les revoir. La NISA n'a pas l'intention de changer la procédure d'évaluation.
Enfin, les stress-tests ont été sous-traités à Mitsubishi Heavy Industries Ltd (MHI) et évalués par la Japan Nuclear Energy Safety Organization qui employe des anciens de chez MHI. Nos deux experts y voient un conflit d'intérêt. Ils signalent aussi que certains de leurs collègues du groupe d'expert ont reçu des financements de MHI ou d'autres sous-traitants du nucléaire.
Heureusement que les élus locaux, en première ligne en cas de catastrophe, ont leur mot à dire et sont très réticents à donner leur feu vert au redémarrage des réacteurs.

Par ailleurs, le taux de disponibilité du parc nucléaire japonais était de 10,3% en janvier, contre 15,2 le mois précédent.

Samedi 4 février, la situation sur le marché de l'électricité commence à être tendue avec le froid. Kyushu Electric Power Co a dû arrêter sa centrale thermique de Oita (2 300 MWhe) et a dû acheter d'urgence de l'électricité à 6 autres compagnies. Des valves étaient défaillantes à cause du froid... La demande a atteint 97% des moyens de production jeudi 2 février. Vendredi la température est descendue à des niveaux historiques sur l'île. La compagnie a pu redémarrer le centrale vers 16h30 vendredi après avoir réchauffé les tuyaux et valves gelés. En attendant, la compagnie a dû demander aux gros consommateurs de réduire leur consommation de 370 MWhe. Malgré cela, le demande a atteint 95% des capacités de production, ce qui laisse peu de marge.
Kansaï électric, qui a vendu 500 MWhe d'électricité à son homologue de Kyûshû s'est aussi trouvée dans une situation tendue pour la première fois cet hiver : la demande a dépassé les 95% des capacités de production.
Il est recommandé que la demande reste en deça de 90 à 92%. A 97% une panne sur une centrale peut entraîner des coupures.

Par ailleurs, le gouvernement est en train de changer la législation pour favoriser le développement des énergies renouvelables comme le solaire ou la micro-hydroélectricité.

Lundi 6 février, le ministère de l'industrie devrait garder une grande influence sur la nouvelle autorité de sûreté nucléaire japonaise, supposée indépendante. La nouvelle entité devrait avoir 485 membres. 354 fonctionnaires du ministère de l'économie et industrie (METI), actuellement détachés auprès de la NISA, devraient rejoindre la nouvelle autorité où ils représenteront 70% du personnel. Après quelques années, s'ils veulent retourner dans leur ministère d'origine, ils seront remplacés par d'autres fonctionnaires du METI. Une clause de non-retour, défendue par le ministre de l'environnement et quelques parlementaires, ne devrait être appliquée qu'à 7 postes clés.
Le gouvernement semble avoir cédé devant les fonctionnaires qui auraient refusé de rejoindre la nouvelle autorité s'ils ne peuvent pas retourner dans leur ministère d'origine.
La nouvelle autorité ne devrait embaucher que 12 nouveaux employés la première année.

Par ailleurs, 3 professeurs d'université, membres de la commission chargée de repenser la politique énergétique du pays ont reçu des fonds de recherche conséquents de la part de l'industrie nucléaire. L'Asahi, qui a enquêté auprès des université en demandant à avoir accès à tous les soutiens financiers, a découvert le pot aux roses. Ces fonds étaient donnés à l'université, mais seul le prof. destinataire pouvait décider de leur utilisation. Il se trouve que ces trois personnes ne font que défendre l'industrie nucléaire dans la commission, comme s'il n'y avait pas eu de catastrophe à Fukushima.

Le groupe qui collecte des signatures à Tôkyô pour obtenir un référendum sur le nucléaire a collecté assez de signatures. A ce jour, il a 216 063 signatures, alors qu'il en faut 214 236. Mais il continue à en collecter pour atteindre 300 000 d'ici le 9 février au cas où certaines d'entre elles seraient invalidées.
Osaka avait déjà obtenu assez de signatures pour un référendum local :  55 428 signatures valides pour 42 673 exigées. Il faut recueillir les signatures d'un électeur sur 50 pour obtenir un référendum.
Des collectes de signatures sont aussi en cours dans les villes de Fuchu et Hachioji.

Pendant ce temps là, les compagnies d'électricité continuent leur lobbying pour convaincre les élus locaux d'autoriser le redémarrage. Mais le gouvernement de Niigata continue à exiger que les causes de la catastrophe de Fukushima soient bien connues avant de décider.

Jeudi 9 février, la NISA a donné son feu vert pour redémarrer deux des réacteurs de la centrale de Ôi exploitée par KEPCo. C'est dans le Kansaï que la situation risque d'être la plus tendue cet été. Le gouvernement est favorable à leur redémarrage. La décision finale est entre les mains des pouvoirs locaux. Les autorités de Fukui ne se contentent pas des stress-tests et veulent une révision complète du référentiel de sûreté.
Le ministre de l'Economie et de l'Industrie se refuse à donner un calendrier et promet qu'il n'autorisera pas le redémarrage sans l'assentiment des autorités locales. Dans le passé le gouverneur avait bien marchandé le feu vert pour le redémarrage de Monju (le surgénérateur) : ligne de train express, subventions...

A Tôkyô, les citoyens ont recueilli 260 094 signatures, ce qui leur permet de réclamer un référendum. C'est plus que les 214 000 signatures requises en 2 mois de collecte. Le groupe espère arriver à 300 000 quand il aura tout compté. Ôsaka a déjà réuni un nombre suffisant de signatures. Les autorités de Tôkyô ont besoin de temps pour vérifier et le verdict n'est pas attendu avant la fin avril. Les élus locaux sont très réservés. Le gouverneur, le très conservateur Shintaro Ishihara, a déjà déclaré son opposition à ce référendum.

Le dernier réacteur de TEPCo en fonctionnement, le n°6 de Kashiwazaki-Kariwa, s'arrêtera le 26 mars. Il ne restera alors plus qu'un réacteur sur tout le pays.

Vendredi 10 février, des citoyens de Mito ont remis 51 000 signatures au gouverneur d'Ibaraki pour demander l'arrêt de la centrale de Tôkaï. Elles s'ajoutent aux 50 000 signatures remises en novembre dernier.

Samedi 11 février, 12 000 personnes ont manifesté ce jour à Tôkyô pour l'arrêt du nucléaire.

Lundi 13 février, la NISA a, comme prévu, donné son feu vert au redémarrage des deux réacteurs de la centrale d'Ôi suite aux stress-tests effectués par KEPCo.

Mercredi 15 février, Haruki Madarame, le directeur de la Nuclear Safety Commission, vient enfin d'admettre l'évidence : les règles de sûreté n'étaient pas assez stricts ! Le risque de coupure prolongée d'électricité n'a jamais été pris au sérieux, les diesels de secours étaient suffisants, sans penser qu'ils auraient pu être noyés pas un tsunami. Qu'en est-il pour les autres réacteurs japonais ? Peut-on vraiment les redémarrer sans des travaux conséquents ?

Jeudi 16 février, l'Asahi a enquêté auprès de l'industrie du Kansaï à propos de l'alimentation électrique de la région suite à l'arrêt complet du parc nucléaire pendant l'été 2012. KEPCo ne devrait pouvoir fournir que 80% de la demande mais pourra acheter de l'électricité aux autres compagnies du Japon. 9 industries sur les 50 interrogées ont dit que des restrictions poseront un sérieux problème pour eux. 20, un petit problème et 11 pas de problème. 10 n'ont pas répondu. Seulement 30% des compagnies demandent le redémarrage des deux réacteurs de la centrale de Ôi qui viennent de voir leur stress-tests validés. Aucune d'entre elles soutiennent le redémarrage du parc non accidenté ou la construction de nouveaux réacteurs. Mais 14 d'entre elles pensent qu'un redémarrage partiel du parc est nécessaire pour assurer la stabilité de l'approvisionnement électrique et 9 pensent qu'il faut arrêter tout le parc nucléaire.

Lundi 20 février, KEPCo a arrêté le réacteur n°3 de sa centrale de Takahama à partir de minuit. Tous les réacteurs nucléaires de la compagnie, qui fournissaient environ 50% de l'électricité du Kansaï, sont à l'arrêt. Il ne reste plus que 2 réacteurs en fonctionnement dans tout le pays. L'arrêt suivant et le 26 mars. Le dernier sera le réacteur n°3 de Tomari sur l'île de Hokkaïdo dont l'arrêt est programmé à la fin avril.
Le maire d'Ôi et le gouverneur de la province de Fukui ne se satisfont pas des stress-tests avalisés par la NISA et demandent au gouvernement de revoir d'abord le référentiel de sûreté.
Par ailleurs, la Nuclear Safety Commission a reconnu que les stress-tests n'étaient pas suffisants pour garantir la sûreté des réacteurs et que d'autres tests plus poussés seront nécessaires.
Le gouvernement a reçu les résultats des premiers stress-tests pour 16 réacteurs en tout.

Le bras de fer continue donc entre les exploitants et les autorités locales. Les exploitants annoncent des coupures d'électricité cet été sans réacteur nucléaire, mais peine à convaincre. KEPCo a annoncé que ses capacités de production sont de 12% inférieures à la demande cet hiver et a appelé les consommateurs à baisser de 10% leur consommation. Dans les faits, la demande est restée entre 70 et 80% de ses capacités de production. La demande n'a dépassé les 90% que durant 5 jours sur deux mois. Cela est dû au fait que la compagnie a pris comme référence la plus forte demande durant ces 5 dernières années sans tenir compte des mesures d'économie d'énergie mises en place. La demande était de 5% inférieure à celle de l'année précédente.
Mais KEPCo a annoncé 100 milliards de yens (1 milliard d'euros) de pertes d'avril à décembre 2011. Les autorités locales lui demande de couper dans ses coûts, comme le salaire des dirigeants ou les fonds remis aux partis politiques...

Mercredi 22 février, l'Asahi fait le point sur les améliorations de sûreté des 17 centrales nucléaires du pays suite à la catastrophe de Fukushima. Fukushima daï-ichi n'est pas comptée, bien évidemment, Monju oui.
En ce qui concerne l'élévation de la digue pour protéger la centrale des tsunamis :
- 12 envisagent de le faire ;
- 3 d'entre elles n'ont pas commencé les travaux : Higashidori, Tokai No. 2 et Tsuruga.
- 3 devraient avoir fini avant la fin de l'année. Onagawa devrait avoir fini en avril prochain et Mihama en 2015.
En ce qui concerne les mesures de prévention des explosions hydrogène (installation de recombineurs d'hydrogène et de tuyaux d'évacuation pour éviter l'accumulation):
- Monju n'est pas concerné.
- 15 centrales envisagent de le faire. Aucune centrale n'a fini les travaux.
- 10 centrales n'ont même pas commencé.
En ce qui concerne l'installation de générateurs de secours supplémentaires :
- 7 ont fini les travaux : Higashidori, Onagawa, Kashiwazaki-Kariwa, Mihama, Takahama, Ôi et Shimané.
- 5 autres devraient avoir fini avant la fin de l'année fiscale 2012 (31 mars 2013).

11 des 13 provinces qui hébergent une centrale nucléaire n'ont pas prévu de taxe nucléaire dans leur budget 2012 qui débute le 1er avril.

Vendredi 24 février, le maire d'Ôsaka s'est dit défavorable à la tenue d'un référendum sur le nucléaire dans sa ville comme le réclame la pétition qui a recueilli suffisamment de signatures. Il prétend avoir été récemment élu avec un mandat de diminuer la part du nucléaire et qu'il n'est pas nécessaire de revenir sur la question : ce serait un gaspillage de fonds publics... Pour lui, la question de l'initiative est trop radicale et ne permet pas de compromis. S'il y a un référendum, il faut aussi questionner les gens sur les énergies de substitution. Les défenseurs du référendum prétendent que la question du nucléaire n'était qu'une toute petite partie du programme du nouveau maire et que la question n'a pas été suffisamment débattue.

Samedi 25 février, Hokkaido Electric Power Co envisage de reculer l'arrêt du dernier réacteur nucléaire japonais de la fin avril au début mai.

Dimanche 26 février, 700 personnes environ ont formé une chaîne humaine autour de la centrale de Tôkaï pour s'opposer à son redémarrage. La chaîne faisait 1 km environ.

Lundi 27 février, les municipalités de Kôto, Kôbé et Ôsaka, toutes trois actionnaires de KEPCo, ont demandé à la compagnie d'électricité de réduire sa dépendance à l'énergie nucléaire. La compagnie doit présenter un plan dans ce sens d'ici le 15 mars. Les trois villes ont aussi demandé à la compagnie de répondre favorablement à la séparation du transport de l'électricité et de sa production afin de permettre à d'autres opérateurs d'entrer sur le marché. Enfin, elles ont demandé de réduire les coûts.
Ces trois villes ont 12% des actions de la compagnie (Ôsaka : 9%, Kôbé : 3% et Kyôto : 0,45%).

Jeudi 1er mars, Yukio Edano, le ministre de l'économie, industrie, énergie... a dit clairement devant le parlement qu'une situation tendue sur le marché de l'électricité ne doit pas influencer le jugement sur la sûreté des réacteurs et qu'il était bien possible qu'il n'y ait aucun réacteur nucléaire en fonctionnement cet été.

Mercredi 7 mars, selon la Natural Resources and Energy Agency, il en coûterait plus de 10 000 milliards de yens (100 milliards d'euros) d'unifier le système électrique japonais. Rappelons qu'une moitié du pays utilise du 60 Hz et une autre moitié du 50 Hz, avec seulement 3 transformateurs entre les deux zones. Ce n'est donc pas une option acceptable.

Vendredi 9 mars, le ministre de l'industrie et économie a déclaré, dans une interview au Yomiuri, que la décision de redémarrer ou non certains réacteurs nucléaires, sera prise par le gouvernement central avant d'aller consulter les autorités locales. La décision finale dépendra de l'issue de ces consultations.

Par ailleurs, la NISA devrait approuver un nouveau stress-test. Il s'agit du réacteur n°3 de la centrale d'Itaka sur l'île de Shikoku.

La nouvelle autorité de sûreté indépendante ne devrait pas être créée le 1er avril comme espéré, car l'opposition bloque le texte. Elle veut attendre le rapport de la commission d'enquête parlementaire sur l'accident. Cela devrait retarder le redémarrage des réacteurs.

Enfin, la commission pluraliste mise en place pour redéfinir la politique énergétique du pays peine à se mettre d'accord. Une partie souhaite que le pays ne redémarre pas ses réacteurs alors qu'une autre souhaite leur redémarrage rapide. Un consensus semble impossible.

Samedi 10 mars, le taux de disponibilité du parc nucléaire japonais a été de 6,1% en février 2012.

TEPCO n'a toujours pas décidé si elle allait démanteler les réacteurs 5 et 6 de la centrale de Fukushima daïichi et les 4 réacteurs de celle de Fukushima daïni ou si elle allait essayer de les redémarrer ! La réponse est pour la fin du mois de mars.

Divers

Une élévation de la radioactivité ambiante a été détectée dimanche 13 mars matin à la centrale d'Onagawa, située à une centaine de kilomètres au Nord de celles de Fukushima. La compagnie d'électricité du Tohoku, l'exploitant, mentionne des niveaux ayant atteint une vingtaine de microsieverts par heure dans une balise de surveillance. Il est fort probable que la radioactivité viennent de Fukushima. La situation est redevenue "normale" dans la soirée.

Dans la soirée de dimanche 13 mars, on a appris qu'un réacteur de Tokaï-mura avait aussi perdu son système de refroidissement. Le système de secours serait actif.

Le 30 juillet, le bilan officiel est de 15 648 morts et 4 970 disparus. Cela fait un total de 20 627 victimes.

Plus de 88 000 maisons et bâtiments ont été complètement ou partiellement détruits. Environ 92,5% des victimes sont mortes noyées (d'après les autopsies faites sur 13 135 cadavres).

120 000 personnes ont été engagées dans les opérations de secours.

Les bilans effectués par l'OMS sont disponibles ici.

Les opérations de recherche dans la zone des 20 km autour de la centrale sont rendues très difficiles par la radioactivité ambiante. Au 31 mars, un millier de cadavres radioactifs ne peuvent pas être évacués de la zone car ils sont trop radioactifs. Ni la crémation, ni l'enterrement ne sont possibles.

Une épidémie de rhumes a eu lieu dans les centres d'hébergements temporaires bondés et parfois non chauffés.

Une semaine après le début des catastrophes, vendredi 18 mars, à 14h46, le pays a respecté une minute de silence. De même le lundi 11 avril, un mois après.

Un jeune Tokyoïte de 25 ans qui n'avait rien à faire là a essayé de pénétrer dans la centrale vendredi 1er avril.

Lundi 27 juin, le premier ministre a nommé Goshi Hosono, son conseiller, ministre d'Etat en charge de la catastrophe nucléaire.

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~~~~~~~~ Compléments ~~~~~~~~~


Réacteurs nucléaires

Il y a deux centrales de Fukushima : Fukushima dai-ichi (n°1) avec 6 réacteurs à eau bouillante et Fukushima dai-ni (n°2) avec 4 réacteurs. Les réacteurs n°4 à 6 de Fukushima dai-ichi étaient déjà arrêtés avant le tremblement de terre. Les deux centrales sont séparées de 12 km et appartiennent toutes les deux à la compagnie d'électricité de Tokyo (TEPCo en anglais).

La centrale d'Onagawa regroupe 3 réacteurs à eau bouillante et est exploitée par la compagnie d'électricité du Tohoku. Cette centrale a subi une secousse supérieure à ce qui était prévu lors d'une forte réplique qui a eu lieu de 7 avril 2011 : une accélération verticale de 476,3 gals a été enregistrée alors que la centrale a été conçue pour une accélération de 451 gals maximum (1 gal = 1cm/s2). Le 11 mars, ce même détecteur avait enregistré 439 gals.

Le New York Times propose une animation très claire montrant la structure du réacteur de Fukushima dai-ichi.
La NRC américaine propose une description de réacteurs à eau bouillante.

Une vidéo de la fusion du coeur sur un réacteur du même type que ceux de Fukushima peut être visualisée ici en japonais. Les images sont explicites.

Selon TEPCo, il y aurait 4 546 grappes de barres de combustibles usés à refroidir dans les 6 réacteurs de la centrale.

Comme prévu, ces centrales se sont arrêtées automatiquement lors du séisme. Mais, même arrêté, le combustible de la centrale dégage de la chaleur. Il faut de l'eau, des pompes et donc de l'électricité pour refroidir le coeur. Les générateurs de secours n'ayant pas fonctionné, la température et donc la pression ont augmenté avec un risque d'endommager l'enceinte de confinement.

Une trop forte augmentation de la température peut faire fondre la gaine des pastilles de combustible qui retient les produits de fission radioactifs. La présence de césium 137 relevée dans les rejets gazeux laisse penser que le coeur du ou des réacteurs a commencé à fondre. Si le combustible fondu se reconcentre, on peut craindre le redémarrage d'une réaction nucléaire en chaîne et une explosion nucléaire.

Contrairement aux coeurs des réacteurs, les piscines d'entreposage des combustibles usés ne sont pas confinées. Si ces combustibles ne sont plus refroidis et que la gaine fond, les radioéléments sont en contact direct avec l'air et peuvent être dispersés. C'est pourquoi les piscines posent plus de soucis actuellement. En cas d'incendie ou de relargage de gande ampleur, les employés ne pourraient plus accéder au site et tenter de contrôler les réacteurs.

En France, ces piscines ne sont pas mieux protégées.

Accident nucléaire et ses conséquences

De nombreux autres sites Internet suivent l'évolution en continu de la catastrophe nucléaire :
- au Japon, mais en anglais, par Greenaction à Kyoto, association avec laquelle nous avons des liens très serrés ;
- au Japon, et toujours en anglais, EX-SKF, qui épluche et traduit la presse japonaise ;
- en France, Enerwebwatch, qui recense tout ce qui apparaît sur internet ;
- en France encore, le blog de Fukushima et génération 4 qui font un suivi régulier avec un oeil critique ;
- en France toujours, Information Fukushima qui ratisse la toile ;
- en Suisse, un suivi est fait par 2000watts.org ;
- au Etats-Unis, le New York Times ;
- en France, l'ASN et l'IRSN ;
- au niveau international, l'AIEA.

Le premier rapport écrit par l'autorité de sûreté nucléaire japonaise sur l'accident pour l'AIEA est disponible ici en anglais (juin 2011)

La centrale accidentée est déjà visible sur google-earth.
Une webcam permet de voir le site de la centrale.
Les photos fournies à la presse par TEPCo sont ici.
Des images satellites de la centrale avant et pendant la catastrophe sont disponibles ici.
Des photos aériennes de grande qualité sont disponibles ici.
Les photos du quotidien Asahi sont visibles ici et les archives des jours précédents ici.
Une vidéo prise par un drone peut être visualisée en trois parties ici
Des photos prises par une personne sur place sont disponibles ici.

Les niveaux de radiation mesurés par plusieurs balises autour des centrales de Fukushima sont visibles ici. Cependant, les données semblent s'arrêter au 12 mars. La courbe bleue continue indique le niveau de radiation en nGy/h. Le graphe du haut est sur 24h, celui du milieu sur une semaine et celui du bas sur 1 mois. La courbe en pointillés correspond au maximum enregistré par le passé.
Pour changer de balise, il faut cliquer sur la carte, mais nombreuses semblent inopérantes.

Les débits de dose sur le site de la centrale sont disponibles ici.

Les conditions météo sur place peuvent être consultées en français ici.

Lors d'une catastrophe nucléaire, la contamination des populations passe par trois phases qui peuvent se chevaucher :
- d'abord, l'exposition directe aux gaz du panache radioactif via la respiration. Quand les rejets s'arrêtent, ce mode d'exposition diminue rapidement.
- puis l'exposition aux dépôts sur les plantes : les polluants radioactifs passent directement dans la plante via les feuilles. C'est ce que l'on observe en France avec la contamination de l'herbe ou au Japon avec les légumes feuilles. Cette phase dure le temps d'une récolte si les rejets s'arrêtent.
- Enfin, il y a la contamination durable des sols et le transfert aux végétaux par les racines, puis à toute la chaîne alimentaire. Cette phase peut durer très très longtemps.
A cela s'ajoute la pollution marine qui est conséquente et durable pour cette catastrophe.

Les critères de l'AIEA en cas d'accident nucléaire sont disponibles ici en anglais.

En 2007, le sismologue Katsuhiko ISHIBASHI avait forgé le mot "genpatsushinsai" ou "désastre sismo-nucléaire" qu'il craignait.

A Three Miles Island, il a fallu 6 ans pour pouvoir inspecter le coeur et comprendre ce qui s'est passé.

Informations diverses

Tous les tremblements de terre qui ont eu lieu au Japon depuis le 11 mars sont répertoriés ici. Il y en a eu plus de 1 700.
Une vidéo recense tous les séismes de l'année 2011 en anglais et japonais.

De nombreuses données sismiques sont disponibles ici.

Des images satellites et une cartographie de l'impact du tsunami sont disponibles ici.

Une des raisons des problèmes d'approvisionnement électrique actuels vient du fait qu'une partie du Japon (Kansai) utilise du 60 Hz alors qu'une autre partie (Kanto) utilise du 50 Hz. Il n'y a que trois transformateurs entre les deux régions et il est donc difficile de transférer de l'électricité d'une partie à l'autre. Seuls un million de kilowatts peuvent être transférés vers l'Est, une fraction de la capacité perdue par TEPCO lors du tremblement de terre du 11 mars qui est de 21 millions de kilowatts.
De plus, seuls 3 réacteurs sur 7 de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa aussi exploitée par TEPCo et endommagée par le tremblement de terre de 2007 fonctionnent.

L'industrie agro-alimentaire japonaise a été frappées par de nombreux scandales : du riz non consommable mis sur le marché, de la vande importée labellisée japonaise... La population n'a pas confiance dans le système de surveillance.

TEPCo avait falsifié des données importantes pour la sûreté dans la passé. Voir l'article de l'ACRO à ce sujet et un reportage de la télévision japonaise sur Youtube, sous-titré en anglais si l'on clique sur cc.

Articles de l'ACRO en ligne

pour comprendre la radioactivité :
- La radioactivité expliquée aux enfants, suivie de la mesure de la radioactivité expliquée aux enfants (2011)
- Notions de base de radioactivité, fiche technique
- La contamination et l'irradiation, fiche technique
- Exposé sur la radioactivité et ses effets (pdf, 2011)
- Définition des zones contaminées en Biélorussie (1991) Plus de détails ici

et sur des évènements passés au Japon :
- A propos des falsifications de TEPCo dans le passé
- A propos de l'accident de Tokai-mura le 30 septembre 1999
- A propos du tremblement de terre de 2007 et de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa (juin 2008)

 
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