Suivi au jour le jour du 11 mars 2011 au 10 mars 2012
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Sommaire
- Evacuation des habitants
- Défis
- Réactions nucléaires ?
• Réacteur n°1
- Chronologie des évènements
- Etat actuel du réacteur
• Réacteur n°3
- Chronologie des évènements
- Etat actuel du réacteur
• Réacteur n°2
- Chronologie des évènements
- Etat actuel du réacteur
• Réacteur n°4
- Chronologie des évènements
- Etat actuel du réacteur
• Réacteur
n°5 et 6
- Etat actuel des réacteurs
• Radioactivité
au Japon
- Contamination de l'eau
- Contamination de l'alimentation
- Contamination des sols
- Contamination de la mer
- Déchets radioactifs
- Doses reçues par la population
- Doses reçues par les intervenants
- Impact sur la faune et la flore
• Autres
informations
- Gravité de l'accident
- Coût financier
- Pénuries d'électricité
- Divers
• Compléments
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L’accident de
fusion du cœur est le plus craint par l’industrie
nucléaire. Après le tremblement de terre d’une magnitude exceptionnelle
et le tsunami qui ont frappé le Nord Est du Japon, la fusion partielle
du coeur a eu lieu dans
trois des réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima dai-ichi où
la situation est
encore incertaine. Elle aussi peut-être eu lieu dans la piscine de
combustible du réacteur n°4.
Nous
tentons, sur cette page de
suivre les évènements en nous basant
essentiellement sur la presse japonaise, les communiqués officiels de
l'exploitant et des autorités japonaises. Merci aux nombreux
contributeurs qui nous signalent des informations intéressantes. La
crise s'installe dans la
durée et il nous faut tenir : les mises à jours, faites entièrement
bénévolement, ne seront pas aussi
fréquentes que dans les premiers jours...
Notre pensée va d’abord aux nombreuses victimes et leurs proches. Nous
saluons aussi le courage des employés de la centrale qui font le
maximum pour éviter le pire dans une situation de désastre. Outre les
problèmes personnels qui doivent les frapper dans ces circonstances,
les employés de la centrale prennent des risques. En cas d’explosion,
ils seraient les premiers touchés. Il a aussi été relevé aussi des taux
d’irradiation très élevés à proximité du réacteur. De plus,
les
conditions matérielles dans lesquelles ils interviennent sur le site
sont déplorables : deux repas par jour, pas de couchage correct,
stress...
La situation est
très grave. Le système de refroidissement de secours
de
plusieurs réacteurs, tous à l’arrêt, n’a pas démarré suite à
l'inondation liée au tsunami. Le cœur a
commencé à
s’échauffer et la pression a augmenté. Les populations riveraines ont
été évacuées, d’abord dans un rayon de 3 km, puis 10 et maintenant 20
km en
fonction de l’évolution. Et cela dans des conditions extrêmement
difficiles. Entre 20 et 30 km, les habitants ont été confinés, puis
invités à évacuer s'ils le voulaient.
Un
tsunami d'une telle ampleur n'avait pas été prévu par l'industrie
nucléaire et l'autorité de sûreté. Une perte simultanée de
l'alimentation électrique et de l'eau non plus. La centrale était mal
conçue et les procédures d'urgences inadéquates. Par exemple
les
pompes de refroidissement ont été placées du côté de la mer sans être
protégées. Elles étaient mieux protégées à la centrale dai-ni. Il n'y
avait pas de mur de protection comme à la centrale n°2 de Tokai. Des
mauvaises décisions ont aussi été prises au début de la catastrophe.
Cette analyse arrive malheureusement trop tard... Selon le Wall Street
Journal, il n'y avait qu'un seul téléphone satellitaire à la centrale,
et un seul brancard.
C'est sans rire que le PDG de TEPCo a annoncé jeudi 31 mars que
la centrale ne sera plus utilisée et devra être démantelée. Le
gouvernemnt japonais estime maintenant que cela prendra des mois avant
de pouvoir prendre le contrôle de la centrale et limiter, voire
arrêter, les rejets dans l'environnement.
Les répliques sismiques se
succèdent et il n'est pas impossible qu'une autre secousse de
forte magnitude aggrave la situation.
Dimanche 17 avril, TEPCo
a annoncé qu'elle en avait pour 6 à 9 mois pour prendre le contrôle du
refroidissement des réacteurs et des piscines et arrêter les rejets
dans l'environnement. La feuille de route de TEPCo est ici en anglais.
Le plus urgent est de réduire le risque d'explosion
hydrogène. Le
gouvernement a annoncé qu'il prendrait sa décision
à propos des zones
évacuées quand les rejets auront cessé. TEPCO ne
garantit pas pouvoir se tenir à sa feuille de route.
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Mars 2011
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Avril 2011
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Mai 2011
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Juin 2011
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Mercredi 1er juin,
le ministère de l'éducation a annoncé qu'au 1er mai, 9 998 enfants
avaient quitté la préfecture de Fukushima. 5 500 autres ont changé
d'école à l'intérieur de la préfecture.
Samedi 4 juin, les autorités
ont reconnu avoir caché qu'elles avaient détecté de fortes
contaminations en iode 131 dans des herbes prélevées jusqu'à une
cinquantaine de kilomètres de la centrale et ce dès le 15 mars. 123
millions de becquerels par kilo par exemple à 38 km au Nord-Ouest. Ces
données auraient dû entraîner une évacuation plus large plus rapidement.
Lundi 6 juin, le Yomiuri
(version anglaise) a enquêté dans les zones limitrophes à la zone
d'évacuation : nombreuses sont les personnes inquiètes qui souhaitent
partir aussi mais qui ont peur de toute perdre. Le choix est difficile
pour les agriculteurs en particulier. Certaines municipalités proposent
des abris temporaires gratuits à ce personnes.
En
fait, dans certaines communes limitrophes, la dose reçue la première
année dépasse la limite de 20 millisieverts fixée par les autorités
pour l'évacuation. Cette évaluation de la dose suppose que la personne
reste toujours à la même place pendant un an, mais ne prend pas en
compte la contamination par l'alimentation ni la dose prise par
l'exposition directe aux rejets.
Quand les habitants ont demandé des conseils aux autorités pour
diminuer la dose, la seule réponse a été que les autorités allait
surveiller la situation. Le gouvernement n'a pas l'intention d'étendre
la zone d'évacuation.
Vendredi 10 juin, selon un
recensement effectué par le Daily Yomiuri, il resterait encore 1 700
enfants dans la zone comprise entre 20 et 30 km de la centrale, malgré
les recommandations d'évacuer.
Samedi 11 juin, trois mois
après le début de la catastrophe, il reste encore 90 000 personnes dans
les centres d'évacuation à cause des dégâts provoqués par le tsunami et
l'évacuation des zones contaminées.
Mercredi 15 juin, il reste
encore environ 1 500 personnes à Iitate qui avait été classé parmi les
100 plus beaux villages du Japon. L'élevage bovin, qui faisait la
fierté du village avec le label "Iitategyu" est en désarroi. 70% des
éleveurs veulent abandonner. Il y avait environ 220 familles d'éleveurs
et 2 300 têtes de bétail avant la catastrophe. Seulement 7 familles ont
profité des aides gouvernementales pour transférer 150 têtes vers
d'autres localités. Le reste du village s'accroche à son label lancé il
y a 25 ans. Certains éleveurs espèrent garder la race et continuent à
garder quelques jeunes bêtes.
Jeudi 16 juin, environ 150
familles évacuées de Minami-Sôma et Iwaki ont perdu toutes les aides
sociales qu'elles recevaient après avoir touché une compensation de
TEPCo (6 500 euros pour un célibataire et 8 700 euros pour une famille
de plusieurs personnes). Certaines personnes, incrédules, se sont
plaint car elles ne considéraient pas la compensation comme un revenu,
mais comme une consolation. Il y a en tout 620 familles qui touchaient
des aides sociales dans la zone d'évacuation et qui risquent de subir
le même sort. Elles pourront recandidater à l'aide sociale quand elles
auront dépensé la compensation de TEPCo.
Par ailleurs, le gouvernement a annoncé qu'il allait évacuer les
"points chauds" trouvés en dehors de la zone d'évacuation avec toujours
comme critère la limite de 20 millisieverts pour la première année. Les
familles concernées seront contactées individuellement par les
autorités locales. Celles qui voudront partir bénéficieront du soutien
gouvernemental comme les autres évacués et celles qui voudront rester
le pourront. Le gouvernement va encourager les familles avec de jeunes
enfants ou des femmes enceintes à partir.
Il s'agit d'un changement de doctrine, puisque les précédentes
évacuations ont été décidées à l'échelle d'une municipalité.
Maintenant, le gouvernement va décider maison par maison.
De fait, quatre zones "chaudes" ont été détectés à Daté et Minami-Sôma.
Elles sont situées entre 33 et 55 km de la centrale accidentée. Une
soixantaine de points de mesure ont une contamination supérieure à 3,2
microsieverts par heure et donc 20 millisieverts par an. Au point le
plus chaud, le débit de dose est de 6,6 microsieverts par heure dans le
quartier de Kamioguni (Daté). Il y a 5,6 microsieverts par heure dans
le quartier de Takanokura (Minami-Sôma).
Mercredi 22 juin, lors d'une
visite dans la préfecture de Fukushima, le gouverneur a tancé les
dirigents de TEPCo qui s'excusaient : "Vous ne pouvez rien comprendre
en ne venant ici que deux ou trois heures. Venez essayer de vivre ici
100 jours ou plus".
Interrogées par la NHK, 6 des 10 municipalités autour de la centrale de
Fukushima ont répondu n'avoir reçu aucun ordre d'évacuer juste après
l'accident. Okuma a reçu 80 fax de la part de TEPCo et Namié aucun. Ce
manque d'information a retardé l'évacuation qui s'est faite dans la
confusion. Ces problème sont probablement dus au fait que la plupart
des moyens de communication étaient coupés.
Mardi 28 juin, 285 vaches de
Iitate ont été vendues lors de la dernière vente aux enchères ce jour.
1 600 vaches et veaux auront été vendus en tout à des prix de 5 à 10%
plus faible qu'avant la catastrophe.
Jeudi 30 juin, le gouvernement
a recommandé à 113 familles de Daté d'évacuer la zone car elles sont à
proximité d'un "point chaud", c'est à dire une zone où la radioactivité
ambiante dépasse la limite fixée. Mais l'évacuation se fait sur la base
du volontariat. Les familles qui décideraient de partir recevront une
aide financière. Les familles sont désemparées : quelle compensation
vont-elles recevoir si elles partent ? Quelles précautions prendre si
elles restent ? D'autres se demandent pourquoi on leur demande de
partir plus de 3 mois après le début de la catastrophe.
Juillet 2011
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Dimanche 3 juillet, selon une
enquête du Yomiuri, 77 personnes âgées qui ont dû évacuer leur maison
de retraite sont décédées dans les 3 mois qui ont suivi la catastrophe.
C'est 3 fois plus que les 25 décès enregistrés pendant la même période
l'année précédente. Elles avaient entre 68 et 104 ans. Le Journal
a contacté 15 établissements accueillant des personnes dépendantes dans
la zone des 30 km autour de la centrale. 826 personnes ont été évacuées
de 12 établissements.
Lundi 4 juillet, la ville de
Daté, où il a été recommandé à 113 familles d'évacuer, a annoncé
vouloir décontaminer les lieux. La municipalité va prendre en charge
les coûts dans un premier temps, puis va demander à TEPCo de rembourser.
Jeudi 7 juillet, alors que la
saison des pluies se termine et que les fortes chaleurs de l'été
approchent, la ville de Fukushima ressemble à une ville morte : pas
d'enfant dans les parcs ou les fontaines, pas de terrasse. Les gens
vivent terrés chez eux, ne sortent que quand ils n'ont pas le choix,
n'ouvrent pas les fenêtres, sèchent le linge à l'intérieur...
Mardi 12 juillet, sur les 113
familles de Daté à qui il a été recommandé d'évacuer, 60% ont demandé à
partir avant la date limite fixée vendredi 8 juillet. Sur 92 familles
qui ont répondu, 71 ont demandé à partir et 21 ont déclaré préférer
rester. La municipalité va contacter les 21 familles qui n'ont pas
répondu. Le maire a déclaré que le nombre de familles voulant partir
est supérieur à ce qu'il avait prévu.
En parallèle, des volontaires se sont regroupés pour décontaminer les
points chauds de Daté. Ils ont commencé par l'école élémentaire de
Tominari avec l'aide de la Japan Atomic Energy Agency de Tokaï-mura.
L'eau de la piscine, qui contenait de 100 à 600 becquerels de césium
par litre, a été filtrée avec des zéolites et est passée à 20
becquerels par litre, soit moins que la nouvelle norme pour les eaux de
baignade (qui est à 50 Bq/l). La municipalité a voté un budget
supplémentaire de 3,5 millions d'euros pour décontaminer, mais cela ne
suffira pas et a lancé un appel à bénévoles.
Mercredi 13 juillet, la
municipalité de Fukushima a décidé de suivre l'exemple de Daté et de
tenter de décontaminer toute la zone sous sa juridiction. Elle devrait
commencer par les quartiers de Watari et Onami qui sont les plus
contaminés. La municipalité est consciente que cela prendra des années
pour achever ce projet, peut-être une vingtaine d'années. La
municipalité va se concentrer sur les zones publiques et va distribuer
un manuel aux résidents pour qu'ils décontaminent les lieux privés.
Jeudi 14 juillet, le
gouvernement a annoncé qu'il songeait à revoir la zone d'évacuation et
d'autoriser les gens à revenir en certains endroits. L'évacuation avait
deux buts : éloigner les populations des rejets, d'où le rayon de 30 km
et d'éloigner les gens des zones les plus contaminées, d'où les zones
évacuées jusqu'à une quarantaine de kilomètres. Le gouvernement pense
que le risque de rejets gazeux massifs est maintenant réduit et qu'il
peut autoriser le retour des populations dans les zones pas trop
contaminées.
On déplore plusieurs vols dans des maisons abandonnées des zones
évacuées.
Mardi 19 juillet, suite à la
présentation de la nouvelle feuille de route, le gouvernement a précisé
le calendrier du retour éventuel des populations vers les zones
interdites pas trop contaminées : ce devrait être après janvier 2012,
quand l'arrêt à froid des réacteurs sera réalisé, c'est à dire quand la
température sera passée sous les 100°C. Personne ne peut si cette
échéance est réaliste. Par ailleurs, dans la zone des 20 km, les
infrastructures n'ont pas été réparées depuis le séisme du 11 mars, ni
les débris enlevés. Comme tout est contaminé et qu'il n'y a toujours
pas de solution pour stocker les débris et les boues contaminées à plus
de 8 000 Bq/kg, le retour des populations risque d'attendre encore
plus. Dans la zone entre 20 et 30 km, les réseaux d'eau ont été
maintenus, ce qui pourrait rendre le retour plus rapide. Par ailleurs,
le gouvernement n'a toujours pas dit qu'il y a des zones où les
populations ne pourront jamais rentrer. Des discussions vont être
menées entre les autorités locales et le gouvernement à ce propos.
Ce retour signifiant la reprise des services (mairie, écoles,
commerces...), il faut que suffisamment de personnes retournent
ensemble.
A Iitatemura, 97% de la population est partie.
Jeudi 21 juillet, de nouveaux
points chauds ont été découverts le 27 juin à Minami-Sôma, en dehors de
la zone d'évacuation. 59 familles réparties dans 4 zones ont reçu une
recommandation d'évacuer.
Vendredi 22 juillet, les
autorités provinciales de Fukushima ont annoncé que tous les 557 abris
qui accueillent 15 000 personnes environ seront fermés d'ici la fin
octobre car des solutions alternatives de logement seront trouvées. Les
deux autres provinces de Miyagi et Iwate aussi touchées par le tsunami
n'ont pas encore donné de date.
A Fukushima, il y a actuellement 2 199 personnes évacuées dans 42 abris
et 12 329 autres dans des hôtels et auberges transformées en abris.
L'hébergement et la nourriture y sont gratuits. 10 632 hébergements
provisoires sur les 15 000 prévus devarient être disponibles d'ici
août.
Dimanche 24 juillet, la ville
de Fukushima a commencé, de façon expérimentale, à décontaminer les
voies d'accès aux écoles de quartier de Watari avec des jets haute
pression. 3 800 employés
municipaux et des bénévoles, ont aussi fauché les mauvaises herbes et
enlevé la boue des caniveaux et rigoles. Des mesures seront faites dans
quelques jours. Si la baisse du débit de dose est significative, la
méthode sera étendue aux autres quartiers.
Ils ont aussi décontaminé le toit et les murs d'une maison. Les
résultats serviront à la rédaction du guide de décontamination pour les
habitants.
Jeudi 28 juillet, selon un
recensement de l'inspection académique locale, 310 enfants de la ville
de Fukushima ont été scolarisés dans d'autres villes par crainte de la
radioactivité, bien que leur résidence officielle soit encore
Fukushima. C'est à peu près 1,3% de l'effectif total. Souvent, les
enfants seuls ou avec la mère, sont dans de la famille ou chez des
amis, les pères restant pour le travail. Les débits de dose dans les
écoles sont tous inférieurs à 3,8 microsieverts par heure qui
correspond à la limite fixée par les autorités. Pour les crèches, ce
nombre s'élève à 137, soit 3,7% du nombre total d'enfants mis à la
crèche.
Les premiers habitants de Daté qui vivent près de points chauds ont
reçu les clés de leur nouveau logement. Ce seront les premiers à
évacuer les points chauds. 10 familles sont déjà parties d'elles-mêmes.
39 autres devraient être parties d'ici la fin août.
Août 2011
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Mercredi
3 août, le
gouvernement a proposé à 72 familles vivant près de points chauds
d'évacuer. Il s'agit de zones à Kawauchi et Minami-Sôma, au Nord de la
zone d'évacuation.
Jeudi 4 août, le Asahi consacre
un article à la montée des cas de dépression chez les évacués.
L'alcoolisme serait aussi en hausse. Une équipe spécialisée a déjà
traité 262 personnes dans les centres d'évacuation. 51 évacués, soit
près de 20% des personnes traitées, souffraient de dépression. D'autres
racontent être hantés par des cauchemars qui les empêchent de dormir.
La clinique spécialisée d'Aratamé à Iwaki a vu une augmentation de 20%
du nombre de patients. Dans la province de Fukushima, le nombre de
suicides en mai et juin a augmenté de 20% par rapport à la même époque
l'année précédente.
La solitude est pour beaucoup dans la montée de ces problèmes dans un
pays ou le lien social est plus fort qu'en occident.
Par ailleurs, selon une association de crèches de la province de
Fukushima, environ 2 300 enfants ont quitté les crèches de la région
par crainte de la radioactivité, soit plus de 10% des 19 193 enfants
initialement inscrits.800 d'entre eux sont partis car ils vivaient dans
des zones à évacuer.
Les enfants ont été placés dans d'autres crèches, plus loin, ou sont
simplements gardés à la maison. Cela ne se fait pas sans difficultés
pour les enfants et la famille.
Les crèches tentent de s'adapter : nombreuses sont celles qui ont fait
retirer la couche superficielle de sol dans la cour, nettoyé les
édifices, les gouttières. D'autres ont installé des systèmes de
filtration de l'eau, de nouveau climatiseurs pour pouvoir avoir des
activités sportives à l'intérieur... Ces coût additionels et la perte
de revenu ont conduit les crèches à demander des compensations à TEPCo.
Un groupe de travail du parti au pouvoir, le Parti Démocratique du
Japon, a proposé que le gouvernement achète les terres à proximité de
la centrale où la contamination est trop forte pour espérer un retour
des habitants. Cela devrait permettre aux habitants évacués de refaire
leur vie ailleurs. Le gouvernement est encore très réticent à admettre
qu'il y a des zones où les gens ne rentreront pas.
Vendredi 5 août, la Nuclear
Safety Commission of Japan (NSC) a endossé le rapport de la NISA disant
que le risque de nouveaux rejets massifs est faible. Le risque
d'explosion hydrogène est très faible et si le refroidissement des
piscines s'arrêtait, il y a du temps avant que cela deviennent
catastrophique. Et si une explosion hydrogène avait lieu, elle aurait
un impact limité sur la zone proche. C'est une des conditions pour
permettre le retour des populations.
Mais il y a des doutes sur la pertinence de ce rapport. Comment a été
faite l'évaluation ? Est-ce que tous les risques ont bien été pris en
compte ? Que s'est-il pendant les réunion à huis-clos entre les
autorités et l'exploitant ?
Samedi 6 août, le quotidien
Asahi (version anglaise) a découvert une décharge secrète où la
municipalité de Fukushima va mettre "temporairement" les déchets
radioactifs issus de la décontamination de la ville. Les riverains ont
des doutes sur le "temporairement" car il n'y a pas de centre de
stockage national. Tout le monde attend la décision du gouvernement en
la matière. La municipalité n'a rien dit car elle savait qu'il lui
serait impossible d'obtenir l'assentiment des riverains. La décharge a
ouvert le 28 juillet.
La municipalité encourage les résidents à décontaminer. Elle offre 500
000 yens (4 500 euros) de soutien à chaque association de quartier qui
s'engage dans la décontamination. Elle doit donc faire face à de
grandes quantités de matières radioactives dont elle ne sait pas quoi
faire. Les résidents engagés dans les opérations de décontamination ne
savaient pas où allaient les déchets collectés et ne pouvaient pas
demander.
Le gouvernement envisage de laisser les résidents qui habitaient dans
un rayon de 3 km autour de la centrale retourner chez eux pour une
courte visite.
Le gouvernement travaille sur un grand programme de
décontamination pour permettre aux personnes évacuées de retourner chez
elles. Au-delà d'une dose annuelle de 20 mSv/an la charge en incombera
au gouvernement. Dans les zones où la dose annuelle est comprise entre
1 et 20 mSv/an, ce sera aux municipalités d'agir. En dessous, ce sera
laissé aux particuliers, avec un guide. Mais les utorités ne savent
toujours pas quoi faire des déchets liquides et solides générés par ces
opérations.
Dimanche 7 août, la ville de
Minami-Sôma a dévoilé un plan de décontamination de la partie de la
ville est située au-delà des 20 km en collaboration avec le Centre des
radio-isotopes de l'université de Tokyo. Le centre ville sera
décontaminé en priorité, laissant les forêts et autres parties non
prioritaires pour plus tard. La municipalité va commencer par faire une
cartographie précise de la contamination en utilisant un hélicoptère et
d'autres moyens au sol. Les zones les plus contaminées seront laissées
aux spécialistes, comme par exemple un drain dans une école maternelle
où il a été mesuré 33 microsieverts par heure. Ailleurs, la
municipalité va utiliser des jets haute-pression pour laver les
bâtiments et remplacer le sol des écoles. Pour les habitations, la
municipalité va faire appel à des organisations caritatives pour aider
au financement et au bénévolat. Elle a voté un budget supplémentaire de
960 millions de yens (8,7 millions d'euros). Environ 33 600 personnes
ont quitté la municipalité et 37 900 sont restées.
Les travaux vont comencer lundi 8 août.
Lundi 8 août, le sol de l'école
primaire de Kashima a commencé à être raclé. Le sol contaminé sera
enfoui au bout de la cour.
Selon l'inspection académique de Fukushima, plus de 1 000 enfants ont
quitté
l'école et le collège pendant les vacances d'été, les parents en
profitant pour les envoyer ailleurs. Cela s'accompagne souvent d'une
séparation dans la famille.
Mardi 9 août, le gouvernement a
annoncé son intention de dissoudre la zone comprise en les 20 et 30 km
de la centrale où les habitants ont longtemps été confinés puis invités
à partir. Ceux qui sont restés doivent se tenir prêts à évacuer ou se
confiner rapidement. La situation dépend des municipalités. Une partie
de la zone sous le panache, est une zone évacuée car trop contaminée. A
Narahamachi, la plus grande partie de la commune se trouve dans la zone
interdite des 20 km. Les 59 habitants vivant au-delà sont tous partis.
Dans la commune voisine de Hironomachi, entièrement située dans la zone
des 20 à 30 km au sud de la centrale, ce sont 90% des 5 516 habitants
qui sont partis. Au Nord, à Minami-Sôma, 20 000 des 46 000 personnes
concernées sont parties.
La levée des restrictions prévue pour début septembre suscite
interrogations. Personne ne sait combien reviendront. Les municipalités
attendent des plans pour la décontamination. Ce pose aussi le problème
des services publics, commerces... ils ne peuvent pas ouvrir si les
habitants ne rentrent pas et les habitants ne rentreront pas s'ils ne
sont pas rétablis. A Hironomachi, il n'y a plus de station d'épuration
des eaux usées car elle été détruite par le tsunami. Les eaux sont
actuellement traitées par un installation de fortune pour les 300
habitants qui sont restés.
Vendredi 12 août, le journal
Asahi (version anglaise) a fait un sondage et a trouvé que sur un total
de 1 160 écoles, collèges, lycées... publics de la province de
Fukushima, 584 ont raclé ou vont racler le sol de leur cour. 97% de ces
584 établissements pensent finir avant la fin des vacances d'été. (299
l'ont déjà fait, 268 espèrent finir avant la fin août et 17 ne
savent pas encore quand). Parmi les 287 établissements qui n'ont pas
prévu de racler le sol, il y a ceux situés dans la région d'Aizu où la
radioactivité est faible et ceux situés dans les zones évacuées. 289
autres établissements n'ont pas pris de décision. Certains
établissements n'ont pas raclé le sol, mais ont décontaminé les
bâtiments au jet haute pression, nettoyé les gouttières et autres
rigoles...
Les établissements où la terre a été raclée, la mesure a été efficace
puisque les débits de dose ambiant sont passés, par exemple, de 3 à
0,2-0,3 microsieverts par heure. Le volume de sol enlevé dans 19
municipalités où les travaux ont déjà été effectués représente 178 000
m3. Dans la plupart des cas, ces déchets radioactifs ont été enfouis
dans un coin de la cour.
Le Asahi a calculé qu'il y en aurait pour au moins pour 6 milliards de
yens (55 millions d'euros) si les établissements privés qui reçoivent
de l'argent public sont inclus.
Par ailleurs, une méthode de décontamination du sol a été testée la
veille dans une école de Kawamata. Le sol est raclé, lavé, pour être
ensuite réutilisé. L'eau de lavage est ensuite décontaminée à l'aide
d'agents absorbants. Là ou un débit de dose de 2,7 microsieverts par
heure était détecté avant lavage, le débit de dose de 80% de ce sol est
passé sous 0,4 microsieverts par heure. Les promoteurs du test
conseillent l'utilisation de cette nouvelle méthode plutôt que
d'enterrer la partie enlevée.
Enfin, TEPCo est en train de former 4 000 de ses employés à la mesure
de la radioactivité pour évaluer la contamination des zones évacuées
afin d'évaluer les possibilités de retour. Comme la compagnie paye
régulièrement des dédommagements aux prsonnes évacuées, on peut
soupçonner TEPCo de ne pas être objective. Si elles laissent faire
cela, les autorités montrent qu'elles n'ont rien compris aux conflits
d'intérêt.
Par ailleurs, un groupe représentant 411 familles vivant en dehors des
zones d'évacuation, mais ayant choisi de partir, on présenter une
requête de dédommagement auprès de TEPCo. La commission gouvernementale
en charge des compensations a décidé d'exclure ces personnes des droits
au dédommagement. TEPCo devrait suivre ces recommandations.
Mercredi 17 août, le Yomiuri
(version anglaise) fait part du désarroi des populations vivant dans
les municipalités où des points chauds ont été détectés. En plus de la
zone d'évacuation, les autorités ont recommandé à 113 familles de Daté,
131 de Minami-Sôma et une de Kawauchi-mura d'évacuer. Mais les règles
dépendent des municipalités. La limite gouvernementale était de 3,2
microsieverts par heure en juin et 3,1 en juillet à 1 m du sol. A
Minami-Sôma, si une maison dépasse cette limite et qu'il y a des femmes
enceintes ou des familles avec des enfants de moins de 12 ans dans la
même communauté, il leur est aussi recommandé de partir, même si leur
maison ne dépasse pas la limite. De plus, si une famille a des enfants
scolarisés jusqu'au niveau collège et que le débit de dose à 50 cm du
sol dépasse les 2 microsieverts par heure, il leur est recommandé
d'évacuer. A Daté, c'est la règle gouvernementale qui est appliquée. Il
y a aussi des cas où la maison voisine, située à moins de 2 m d'une
maison évacuée, n'a pas reçu de recommandation de partir.
Enfin, un fermier de Minami-Sôma explique dans son quartier, les
maisons qui ont été désignées comme à évacuer sont les maisons vides.
Les familles qui sont restées ont arrosé, lavé, coupé les herbes...
pour décontaminer et leur maison n'a pas été désignée. Les familles qui
sont parties d'elles-mêmes dès le début de la catastrophe, n'ont rien
fait et leur maison dépasse la limite. Ils auront droit à des
compensations. Pas ceux qui sont restés et ont nettoyé... Cela créer
des mécontentements.
Dimanche 21 août, la
municipalité d'Okuma, ville située près de la côte à moins de 20 km de
la centrale, a déménagé à Aizuwakamatsu située à 100 km à l'intérieur
des terres. Environ 4 500 habitants y sont hébergés temporairement dans
des hôtels. La municipalité d'Okuma a commencé à installer des
logements préfabriqués temporaires pour loger ses réfugiés. Fin mai, la
municipalité a reçu 1 000 candidatures pour les 610 premiers logements.
Maintenant qu'il y en a 558 de terminés, la municipalité a enregistré
116 défections, soit environ 20%. C'est essentiellement le climat qui
ferait peur aux habitants qui ont renoncé. A Aizuwakamatsu, il fait
chaud en été et il y a jusqu'à 60 cm de neige en hiver alors que le
climat d'Okuma est plus tempéré.
La municipalité a voulu préserver les liens sociaux existants en
relogeant les gens par district. Ces défections qui arrivent alors
qu'il y a beaucoup d'autres personnes qui attendent complique cette
stratégie.
La municipalité prévoit aussi des logements à Iwaki, plus près de la
mer et risque de faire face à de nouvelles difficultés pour départager
les gens.
Pour la première fois depuis le début de la crise, une dépêche d'agence
mentionne que le gouvernement prévoit d'annoncer qu'il y a des zones
dans un rayon de 3 km où les gens ne reviendront pas avant longtemps
("plusieurs décennies").
C'est le cas en particulier pour 35 points de mesure à Okuma et Futaba
où les doses cumulées sur la première année sont énormes. 508,1
millisieverts pour le district de Koirino et 393,7 millisieverts pour
celui de Ottozawa à Okuma. Le Premier Ministre, Naoto Kan, devrait
l'annoncer officiellement le samedi 27 lors d'une visite sur place.
Cela risque d'être le cas bien au-delà des 3 km, mais c'est déjà un
premier pas. C'est important pour les populations déplacées qui doivent
refaire leur vie.
Le gouvernement envisage d'utiliser ces zones comme centre
d'entreposage pour les déchets radioactifs accumulés dans tout le pays
: débris, boues de station d'épuration, sols...
Lundi 22 août, on en sait un
peu plus sur les plans du gouvernement à propos des territoires où le
retour est exclu sur une période qui dépase ls 10 ans. Il voulait
initiallement acheter ces terrains, mais comme les familles y sont
généralement attachées car elles les possèdent depuis des générations,
le gouvernement envisage plutôt de les louer. Ce serait TEPCO qui
payerait le loyer.
Mardi 23 août, 51 576 résidents
de la province de Fukushima vivent en dehors de celle-ci. Cela devrait
augmenter car de nombreuses familles avec enfants ont profité des
vacances d'été pour scolariser leurs enfants ailleurs. 1 081 enfants
devraient changer d'école durant l'été.
Jeudi 25 août, un recensement a
montré que 17 651 enfants, soit environ 8% des enfants de la province
de Fukushima ont quitté les établissements scolaires pour aller
ailleurs. Dans 70% des cas, c'est par crainte des radiations. 8 000
environ sont allés dans d'autres provinces.
Vendredi 26 août, 117 personnes
de 64 familles différentes sont retournées temporairement chez elles, à
Futaba et 28 personnes de 21 familles à Okuma. C'est la première fois
que des pesonnes retournent dans la zone des 3 km depuis l'accident. Il
y a 1 300 personnes et 400 familles qui vivaient dans la zone des 3 km.
Dès que la situation est plus stable à la centrale, les autorités
espèrent permettrent aux personnes dont le lieu d'origine n'est pas
trop contaminé de rentrer chez elles, mais elles sont généralement
réticentes. A Hirono, par exemple, situé entre 20 et 30 km de la
centrale : il ne reste plus que 300 personnes sur 5 500,
essentiellement des personnes âgées et quelques commerces. La
municipalité s'est installée à Iwaki, ainsi que l'école. Le maire est
conscient qu'il lui faudrait effectuer une décontamination complète
pour convaincre les gens de revenir. Certains ont déjà fait leur deuil
de leur ancienne vie et pensent ne jamais revenir.
Samedi 27 août, le
gouvernement, qui n'en a plus que pour quelques jours, a déclaré, lors
d'une rencontre avec le gouverneur de la province de Fukushima, qu'il
faudra attendre au moins 20 ans pour que les gens puissent revenir dans
les zones où la dose annuelle est de plus de 200 millisieverts. Pour
les zones où la dose annuelle est de 150 millisieverts, c'est 15 ans.
Mercredi 31 août, selon un
article du Asahi du jour (version anglaise) qui cite des statistiques
officielles, 470 000 étrangers ont quitté le Japon dans les 3 semaines
qui ont suivi le tsunami, dont 70 000 étudiants.
Le plus grand abri de la province de Fukushima situé à Koriyama a fermé
ses portes. Il a accueilli jusqu'à 2 500 réfugiés.
Septembre 2011
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Jeudi 1er septembre, une
contamination record de 368 microsieverts par heure a été détectée sur
une route de Futaba. En moins de 3 heures sur place, on atteint la
limite de 1 millisievert pour une année.
Selon les autorités régionales, il y a encore un millier de vaches en
liberté à errer dans la zone interdite des 20 km. Presque tous les
porcs et poulets sont apparemment morts de faim. Il y avait environ 33
500 animaux (30 000 porcs, 3500 bovins et environ 440 000 volailles) au
mois d'août l'année dernière. Depuis l'accident nucléaire environ 4000
animaux, dont 170 bovins, ont été abattus avec le consentement des
agriculteurs. 132 des 315 agriculteurs de la zone ont donné leur
consentement pour ce faire.
Mardi 6 septembre, dans une
interview, l'ancien premier ministre Naoto Kan, a expliqué avoir craint
de devoir faire évacuer Tokyo et avoir eu froid dans le dos à la pensée
terrifiante d'une mégapole abandonnée, aux rues désertes, sans âme qui
vive. Si Tepco s'était retirée des centrales Fukushima Daiichi -
accidentée - et Fukushima Daini - stoppée automatiquement -, comme elle
en avait un temps eu l'intention, il n'y aurait peut-être plus personne
à Tokyo aujourd'hui, des rejets radioactifs des dizaines de fois
supérieurs à ceux de Tchernobyl auraient peut-être été dispersés, a
confié M. Kan. Il aurait alors fallu évacuer quelque 30 millions
d'habitants, ce qui aurait signifié la chute du Japon. Fort
heureusement, les équipes techniques sont restées sur place, aidées par
les militaires et pompiers pour contenir l'accident, employant tous les
moyens imaginables d'arrosage des installations afin d'éviter une
réaction en chaîne incontrôlable dans les 10 réacteurs et 11 piscines
de désactivation que totalisent les deux complexes nucléaires.
Vendredi 9 septembre, selon un
décompte fait par le Mainichi, 101 931 residents de la province de
Fukushima ont dû quitter leur municipalité. Pour cela, le journal a
interrogé 12 municipalités sur la situation des évacués au 31 août.
C'est la ville de Minami-Sôma qui est la plus concernée avec 25 184
personnes évacuées, suivie par Namié, avec 20 115. La population de la
province est aussi passée sous la barre des 2 millions d'habitants pour
la première fois en 33 ans.
Dimanche 11 septembre, selon un
sondage du Asahi (version anglaise), environ un tiers des résidents de
Fukushima partiraient s'ils le pouvaient. Sur les 941 personnes de la
province de Fukushima interrogées par téléphone, 34% on répondu oui à
la question : "Si possible, voudriez vous vivre en un lieu à Fukushima
ou ailleurs où le niveau de radiation est moindre pour vous protéger ?"
Si l'on restreint le décompte aux familles avec enfants, ce chiffre
monte à 55%. Parmi ceux qui veulent partir, c'est la perte de l'emploi
et la perte d'un environnement familier qui sont les deux principaux
obstacles. 59% de ceux qui ne veulent pas partir, restent avec leur
communauté et 18% parce qu'il ne pensent pas qu'il y ait de problème
avec la radioactivité chez eux.
48% font des efforts pour minimiser l'impact de la radioactivité. Cela
passe à 71% pour les familles avec enfant.
68% des habitants de Fukushima pensent qu'il faudra plus de 10 ans pour
revenir à la normale.
Mardi 13 septembre, le maire du
village de Kawauchi, situé en grande partie entre les 20 et 30 km et
qui a perdu 90% de ses 2 800 habitants, veut voir la population revenir
pour mars 2012. C'est la première municipalité à présenter un plan pour
le retour des habitants. Outre la décontamination, le contrôle etc, la
municipalité veut construire un hébergement temporaire pour ses 350
personnes dont les habitations sont en-deça des 20 km.
Lundi 19 septembre, des
habitants de la zone des 20 km sont retournés chez eux pour la seconde
fois pour récupérer des habits d'hiver. Ils ont pu conduire leur propre
véhicule cette fois. 227 personnes de 92 familles ont saisi cette
opportunité.
Mardi 20 septembre, le
gouvernement a informé 5 municipalités situées entre 20 et 30 km de la
centrale, qu'il comptait lever leur désignation comme zone de
préparation à l'évacuation. Il était recommandé aux habitants de partir
et à ceux qui sont resté, de se tenir prêts à partir en cas d'urgence.
Il s'agit du Nord au Sud, de Minami-Soma, Tamura, Kawauchimura,
Narahamachi et Hironomachi qui, pour certaines, ont soumis un plan de
retour au gouvernement. Elles regroupaient 58 000 habitants avant la
crise. 30 000 sont partis. Certaines municipalités comme Kawauchimura
espère permettre le retour des habitants au mois de mars prochain.
D'autres, comme Minami-Sôma, n'ont pas fixé de date. La plus grande
partie de Narahamachi étant dans la zone des 20 km, la municipalité n'a
pas de plan de retour pour le moment. Mais certaines compagnies
espèrent y reprendre le travail à partir de mars. La municipalité de
Kawauchi estime à 20 ans le temps nécessaire à la décontamination des
forêts. Les personnes concernées sont dubitatives.
Le ministre de la catastrophe, Goshi Hosono, a déclaré à Vienne, lors
du meeting de l'AIEA, qu'il espérait que TEPCo achève la phase 2 de la
feuille de route avant la fin de l'année civile. Lundi 19 à 11h, la
température en bas de cuve des réacteurs 1 et 3 est passée sous la
barre
des 100°C. Ces températures sont mesurées à l'extérieur de la cuve.
TEPCo doit encore démontrer que cette température est bien inférieure à
100°C dans le coeur et que le risque de reprise de réactions de
criticité est complètement écarté.
Mais la feuille de route diffusée ce jour par TEPCo maintient l'ancien
calendrier avec un arrêt à froid pour la fin janvier.
Vendredi 30 septembre, comme
annoncé, le gouvernement a levé la recommandation de se tenir prêt à
évacuer ou se confiner pour les habitants qui sont restés dans la zone
de 20 à 30 km.
Restent donc les zones évacuées qui sont à une distance inférieure à 20
km et celles où le débit de dose dépasse les 20 millisieverts par an.
Cette décision pourrait laisser croire que tout risque est écarté à la
centrale, ce qui est loin d'être le cas. Les fuites continuent, le
risque d'explosion hydrogène est toujours là, comme l'a montré la
découverte récente d'hydrogène dans un tuyau du réacteur n°1 et le
système de refroidissement est fragile.
La NSC a cependant accepté la levée sous le prétexte que les
populations pourront à nouveau fuir rapidement en cas de tremblement de
terre ou de tsunami.
Mais il faudra décontaminer avant le retour des gens et ce n'est pas si
facile : à l'école primaire d'Omika à Minami-Sôma, le sol de la cour a
été enlevé et le débit de dose est passé de 0,3 à 0,08 microsievert par
heure. Les routes d'accès ont aussi été nettoyées, mais il reste les
arbres contaminés...
Se pose aussi le rétablissement des services publics quand on ne sait
pas combien de personnes vont réellement rentrer. Il n'y a pas d'emploi
non plus.
La station d'épuration de Hironomachi a été emportée par le tsunami.
Elle a été remplacée par une installation temporaire qui ne suffira pas
si les gens reviennent. La nouvelle station ne sera pas prête avant la
fin 2012, voire 2013. La maire conseille au gens de ne pas revenir
avant que la zone soit sûre.
Octobre 2011
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Lundi 3 octobre, des habitants
de Fukushima qui sont partis d'eux mêmes ont réclamé des compensation à
la commission de recours des indemnités. Ils demandent à être traités
comme ceux qui été forcés à partir.
Mardi 4 octobre, selon un bilan
fait par la fédération des cliniques de Fukushima, le personnel médical
a quitté la région en masse. 125 médecins, soit 12% des médecins
travaillant dans de telles structures, ont démissionné. 407 infirmières
sont aussi parties, soit 5% d'entre elles. Il s'agit là d'un bilan
partiel effectué à la fin juillet. C'est à Minami-Sôma que le manque
est plus criant : 46% des médecins des 4 cliniques sont partis. Pour
les infirmières, c'est 16%. Les responsables ne veulent pas blâmer
leurs collègues, mais n'arrivent pas à trouver des remplaçants.
A Koriyama, certaines crèches emmènent les enfants jouer dans des lieux
moins contaminés pour qu'ils puissent sortir. Dans la cour de l'une
d'entre elles, il y a 0,9 millisievert par heure, alors que sur l'aire
de jeu, il y a 0,1 millisievert par heure. Le déplacement se fait en
bus, ce qui a un coût.
La ville de Minami-Sôma a l'intention de rouvrir 5 écoles à partir du
17 octobre, mais va limiter à 2 heures par jour les activités à
l'extérieur. Les enfants devront porter un masque et des manches
longues. Ces écoles ont été décontaminées et le débit de dose à un
mètre du sol est de l'ordre de 0,1 millisievert par heure. Mais les
autorités municipales veulent que la dose annuelle ne dépasse pas 1
millisievert par an. A raison de 2 heures par jour pendant un an, les
activités extérieures vont contribuer à hauteur de 0,3 millisievert en
un an.
Mercredi 5 octobre, les mesures
de débit de dose faites par le prof. Yamauchi de l'université de Kobé à
la demande de citoyens japonais sont inquiétantes : dans un bâtiment
utilisé pour les activités extra-scolaires d'une école primaire de
Watari dans la commune de Fukushima, il a mesuré 0,33 microsievert par
heure près du sol, 0,52 près des poutres et 0,72 près du plafond. Sur
le toit, c'est 1,74 microsievert par heure, bien qu'il ait été
"décontaminé" à l'aide d'eau sous pression. Si pour les cours d'école,
il a été possible d'enlever une grande partie de la radioactivité en
raclant le sol, pour le toit et ses tuiles en ciment, il semble qu'il
n'y ait pas d'autre solution que de changer les tuiles, ce qui va
générer une grande quantité de déchets radioactifs. Il en est de même
pour l'asphalte. Bref, les populations ne sont pas prêtes de rentrer
chez elles.
Jeudi 6 octobre, une semaine
après que les autorités aient levé les restrictions de séjour, personne
n'est rentré à Hirono. Même le maire n'est pas rentré. Il n'y a que les
résidents qui ne sont pas partis et les intervenants sur la centrale.
Personne n'est prêt à rentrer avant longtemps, même si cela signifie
vivre dans des logements de fortune.
Mardi 11 octobre,
l'administration Noda compte se donner comme objectif de tout
décontaminer pour la fin de l'année fiscale 2013 qui se termine en mars
2014. Cela ne s'applique pas aux zones près de la centrale qui sont
très contaminées. Ce n'est qu'après que les évacués pourront rentrer
chez eux. Ce plan paraît bien optimiste. On ne sait pas de combien sera
la contamination après les opérations de décontamination. Ni où ils
vont mettre tous les déchets.
Le ministère de l'environnement a demandé 11 milliards d'euros d'ici la
fin 2013 pour financer ces travaux.
La ville de Daté, quant à elle, vient d'ouvrir un centre de
décontamination où les habitants peuvent trouver conseil et matériel.
Il est géré par deux employés municipaux et deux employés d'une
compagnie spécialisée dans la décontamination radioactive.
De nombreux habitants des zones montagneuses (70% de Fukushima !)
commencent à ne plus se faire d'illusion : A chaque pluie, il faut
recommencer à décontaminer. Pendant combien de temps cela va durer ?
Auront-ils droit aux aides du gouvernement assez longtemps ?
La ville de Fukushima a aussi eu à faire à des expériences similaires :
certains points étaient plus contaminés après le décontamination
qu'avant !
Même en décontaminant la forêt aux alentours des habitations
concernées, dans un rayon de 20 mètres environ, les aiguilles de pin,
qui sont chargées et ne tombent qu'au bout de 3 ou 4 ans environ,
obligent à rester vigilant longtemps.
La ville de Fukushima envisage de décontaminer les forêts, en retirant
toutes les feuilles et branches mortes, sur une distance de 75 mètres,
ce qui est plus que les 20 mètres recommandés par le ministère de
l'agriculture, de la pêche et des forêts.
3 écoles situées dans la zone des 30 km ont rouvert ce jour, exactement
7 mois après le déclenchement de la catastrophe. Il s'agit de celles du
quartier de Hisanohama à Iwaki. Sur les 225 inscrits avant la
catastrophe, environ 190 étaient de retour en ce jour de rentrée.
Mercredi 12 octobre, selon un
sondage publié par l'Asahi (
version anglaise)
seulement 43% des personnes évacuées interrogées ont déclaré vouloir
absolument rentrer chez elles, contre 62% en juin. 17% ne veulent plus
rentrer, contre 12% en juin.
46% des personnes interrogées vivent séparées de leur famille, les
femmes et les enfants ayant été éloignés plus de la centrale. 42% pense
ne pas retrouver l'emploi qu'ils avaient avant la catastrophe. Enfin
78% se sont déclarés opposés à l'énergie nucléaire.
Ce
même journal
a estimé à 13 000 km2, la surface à décontaminer dans 8 provinces en
fonction des nouveaux critères : le ministère de l'environnement a
décidé de prendre en charge cette décontamination si la dose annuelle
dépasse 1 millisievert. Sur les 13 000 km2, 8 000 km2 sont dans la
province de Fukushima où ils représentent 60% du territoire.
Avec une limite annuelle à 5 mSv, c'étaient 1 800 km2 à décontaminer et
seulement dans la province de Fukushima. Avec le nouveau critère, les
provinces de Gunma (2 100 km2), Tochigi (1 700 km2), Miyagi (440 km2),
Ibaraki (440 km2), Chiba (180 km2), Tokyo (20 km2) et Saïtama (20 km2)
sont aussi concernées.
Ces estimations ont été faites à partir des cartes de la contamination
effectuées par hélicoptère. Les provinces d'Iwate, Niigata et Nagano
n'ont pas encore été contrôlées. Ces surfaces à décontaminer peuvent
encore augmenter...
Lundi 17 octobre, 3 écoles et 2
collèges ont rouvert dans le district de Haramachi situé dans la zone
comprise entre 20 et 30 km dans la ville de Minami-Sôma. Le nombre
d'élèves est passé de 2 200 à 900. Le temps passé à l'extérieur est
limité à 2 heures par jour et les enfants devront être entièrement
recouverts pendant les activités sportives et mettre un masque. Le
débit de dose est de 0,11 microsievert par heure à 50 cm du sol dans la
cour d'une des écoles. Nombreux sont les enfants qui ont un dosimètre
autour du cou.
Jeudi 20 octobre, ils environ
36 000 à être partis d'eux-mêmes des territoires contaminés de
Fukushima alors qu'ils vivaient dans une zone où le gouvernement ne
soutient pas financièrement l'évacuation. Ce sont très souvent la mère
et les enfants qui sont partis. Ils demandent une soutien moral et
financier au gouvernement. Certains, plus qu'une compensation, ils
demandent une reconnaissance officielle que leur choix de partir est
censé.
Le 22 avril, les autorités avaient interdit l'accès à la zone des 20 km
et demandé aux personnes qui sont restées entre 20 et 30 km de se tenir
prêtes à évacuer rapidement en cas d'aggravation soudaine. La
commission de compensation a suggéré que les personnes parties de cette
zone avant le 22 avril soient compensées, pas les autres. Une telle
recommandation est incompréhensible pour les personnes concernées.
Vendredi 21 octobre, selon une
étude officielle des autorités régionales, environ 70% des personnes
évacuées qui vivent dans des hébergements de secours et qui
travaillaient avant le 11 mars n'ont pas retrouvé un emploi. Ce sont
surtout les personnes évacuées à cause de la catastrophe nucléaire qui
sont touchés : ceux qui travaillaient dans une usine située dans la
zone des 20 km ne peuvent plus se rendre à leur travail et leur
employeur n'a pas encore redémarré une activité ailleurs. Toutes les
personnes qui travaillaient dans l'agriculture, la pêche ou les
forestiers sont aussi particulièrement touchés. La majorité des ces
personnes veulent retrouver un emploi à plein temps. Pour ceux qui ne
veulent pas reprendre, l'âge ou l'absence d'avenir est souvent évoqué
comme raison.
Lundi 24 octobre, si la plupart
des habitants d'Iitate-mura sont partis, il reste les 106 résidents de
hospice. Le
Yomiuri
du jour leur consacre un article. Ils ne peuvent plus sortir, ni ouvrir
les fenêtres. L'air est filtré et les sorties remplacées par du Karaoké
ou du Tamaïré (jeu de lancé de balle). L'âge moyen est de 86,7 ans.
Nombreux sont alités ou ne peuvent plus se déplacer tout seul. Les
déménager aurait représenté un risque trop grand pour eux. Le personnel
qui avait de jeunes enfants est parti. D'autres ont été embauché. Le
nombre total est passé de 88 à 76 personnes. Il porte constamment des
dosimètres. La majorité du personnel vivait à Iitaté. Il est maintenant
réfugié à Fukushima, Koriyama, voire Sendaï. Avec l'approche de l'hiver
et les fortes chutes de neige attendues, le directeur ne sait pas si le
personnel pourra être présent tous les jours.
Le débit de dose à l'intérieur est de 0,2 microsieverts par heure. Il
est 10 fois plus élevé à l'extérieur.
Lundi 31 octobre, The Tohoku Geographical Association
publie un bulletin sur les conséquences des catastrophes. Le dernier
article concerne les réfugiés de la catastrophe nucléaire. 63 000
personnes sont parties des 8 communes évacuées qui ont aussi déménagé
leurs services. La moitié est encore dans la province de Fukushima,
l'autre moitié ailleurs. Si l'on regarde par sexe et âge, il y a plus
d'enfants et de femmes à avoir quitté la région.
L'article donne des statistiques sur les conditions des personnes
originaires d'Okuma (emploi, volonté de rentrer...) et est en
anglais ici.
Novembre 2011
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Mercredi 2 novembre, selon la
fédération des crèches de Fukushima il y a environ 18% d'enfants en
moins par rapport à l'avant catastrophe. Dans la ville de Fukushima,
les inscriptions pour la rentrée prochaine (qui a lieu le 1er avril au
Japon), sont en chute de 24% par rapport à l'année précédente.
Lundi 7 novembre, un éleveur de
Namié, située à 14 km de la centrale, dans la zone interdite donc,
continue à alimenter ses vaches avec l'espoir qu'elles serviront à la
recherche. Les autorités avaient proposer à tous les éleveurs d'abattre
les vaches qui restaient dans la zone interdite. Il a refusé.
Les autorités ont commencé une cartographie plus précise de la
contamination des zones évacuées.
Mardi 8 novembre, selon une
étude effectuée par l'université de Fukushima auprès des personnes
évacuées de 8 communes du district de Futaba, environ 27% ont déclaré
ne pas vouloir rentrer. C'est plus de la moitié chez les moins de 30
ans. Sur les trois communes situées dans la zone interdite de 20 km,
plus de 30% disent ne pas vouloir rentrer. La moitié des foyers sondés,
soit 13 463, ont répondu.
Mercredi 9 novembre, le Japan
Times consacre un dossier à la décontamination. Pour le journal, le
message est clair : le gouvernement n'en fait pas assez et les
populations ne doivent pas attendre. Il propose donc une sorte de guide
avec de nombreux conseils pratiques. Il est conseillé d'enterrer les
déchets produits dans des sacs plastics au fond de son jardin, le temps
qu'il y ait un centre puissant les accueillir.
Certaines municipalités proposent aussi du matériel et des conseils
pour que les gens puissent essayer de décontaminer leur habitation.
Mais le journal est assez pessimiste : la décontamination ne devrait
faire diminuer le débit de dose que de 10 à 20%, ce qui est quasiment
le taux de décroissance si l'on ne fait rien : en effet, avec une
demi-vie de 2 ans, le césium 134 diminue relativement vite. A cela,
s'ajoute ce qui est lessivé par les pluies et qui peut aller
s'accumuler ailleurs. En plus, les moyens disponibles sont dérisoires
par rapport à l'enjeu : comment aller rechercher les radioéléments dans
les fissures et autres anfractuosités ?
Vendredi 11 novembre, le
gouvernement a entériné les plans du ministère de l'environnement la
décontamination sera entreprise dans toutes les zones où la
contamination entraîne une dose supérieure à 1 millisievert par an. Le
gouvernement sera responsable de la décontamination des zones évacuées
et de la zone interdite. Ailleurs, la décontamination doit être prise
en charge par les municipalités, avec le soutien financier du
gouvernement. Dans les zones non-évacuées, le plan est de réduire la
dose de 50% en deux ans. Dans les zones où les enfants passent beaucoup
de temps comme les cours d'école ou les parcs, ce sera 60%. Le
gouvernement aura aussi la responsabilité des déchets à moyen et long
termes.
La nouvelle loi dvrait entrer en vigueur en janvier 2012.
Mardi 15 novembre, la
municipalité de Daté est la première à entreprendre la décontamination
des maisons pour permettre aux habitants de rentrer. Elle a commencé
par le district de Shimo-Oguni à Ryozenmachi, où il est recommandé
d'évacuer. Il est situé à 300 m d'altitude dans une zone montagneuse à
55 km de la centrale de Fukushima daï-ichi. Mais comme de nombreux
habitants sont des agriculteurs, ils ne sont pas tous partis.
Les travaux de décontamination ont commencé le 26 octobre avec un
budget de 150 millions de yens (1,4 millions d'euros) et comme but
affiché de descendre en-dessous de 1 à 1,5 microsieverts par heure dans
les zones fréquentées. Sur 26 maisons décontaminées à ce jour, cet
objectif n'a été atteint que pour 4 d'entre elles. La décontamination
est bien plus complexe que ce que ne le prétendent les autorités. Chez
une famille, après avoir retiré 5 cm de terre, les débits de dose ont
augmenté au lieu de diminuer en un lieu où les eaux de pluie
s'enfoncent dans le sol.
Jeudi 17 novembre, les forces
armées, pudiquement appelées forces d'auto-défense au Japon, vont être
impliquées dans la décontamination de la zone interdite des 20 km.
Deux personnes sont candidates à la mairie d'Okuma, située à 3 km de la
centrale. L'un plaide pour une relocalisation complète de la ville dans
un autre lieu, l'autre pour une décontamination et un retour. Le
verdict des urnes est pour le 20 novembre.
Vendredi 18 novembre, des
expériences de décontamination sont menées à Okuma situé dans la zone
interdite des 20 km. C'est une compagnie privée qui effectue le travail
et qui commence par une série de mesures dans des zones tests. Jusqu'à
43,4 microsieverts par heure ont été mesurés.
Dimanche 20 novembre, c'est le
candidat qui prônait la décontamination et le retour qui a gagné la
mairie d'Okuma.
Jeudi 24 novembre, le
Maïnichi
explique que la décontamination des habitations n'est pas aussi
effective qu'espéré : 6 maisons du district d'Onami, dans la
municipalité de Fukushima, où du riz dépassant la limite a été trouvé,
ont été décontaminées depuis le 18 octobre. En moyenne, la
contamination a baissé de 70% devant l'entrée et au niveau des parkings
en gravier. Mais pour le toit c'est 30% et l'asphalte 25%. Au premier
étage, à l'intérieur, la contamination n'a baissé que de 22%.
Pour les toits, la municipalité accuse les forêts avoisinantes qui ne
sont pas décontaminées. Et elle envisage de retirer la couche
superficielle de l'asphalte.
Il était prévu de décontaminer 367 habitations d'ici la fin de l'année,
mais les délais ne seront pas tenus. 33 compagnies devaient être
impliquées, mais comme les employés craignaient les radiations, il n'en
reste plus que deux à travailler. 19 autres compagnies ont été
contactées, mais cela ne suffira pas. Les coûts varient entre 800 000
yens (7 800 euros) et 1,3 million de yens (12 600 euros) par maison, en
fonction des compagnies.
Vendredi 25 novembre, le
gouvernement a recommandé à 37 nouvelles familles demeurant à
Minami-Sôma (22 familles) et Daté (15 familles) d'évacuer leur quartier
suite à la découverte de nouveaux points chauds : 13 dans 3 districts
de Daté et 20 dans 4 districts de Daté. 9 de ces 37 familles risquent
d'avoir une exposition annuelle supérieure à 20 millisieverts. Cela
fait un total de 282 familles à qui il a été recommandé d'évacuer suite
à la découverte de points chauds près de leur habitation.
Mardi 29 novembre, les
autorités ont commencé un projet pilote de décontamination des zones
fortement contaminées à Minami-Sôma à 25 km de la centrale. La zone
test
fait 4 ha. Un premier parking a été décontaminé par une dizaine de
personnes qui a travaillé avec des pelles. Au vu de la surface à
décontaminer, cela va prendre du temps en travaillant de cette façon.
Et il n'y a toujours pas de solution pour les déchets engendrés.
Par ailleurs, des experts mandatés par le ministère de la santé ont
recommandé que le travail de décontamination engendrant une dose
annuelle supérieure au millisievert soit confié à des sociétés
spécialisées avec contrôle des travailleurs. Le ministère promet des
règles et recommandations avant la fin de l'année dans les zones où le
débit de dose dépasse 0,23 microsievert par heure, ou 1 millisievert
par an. En dessous de 2,5 microsieverts par heure, le gouvernement
devrait autoriser la décontamination "amateure" une dizaine de fois par
an, mais avec des règles strictes.
Décembre 2011
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Dimanche 4 décembre, le
gouvernement a organisé un voyage de presse à Okuma, situé à 5 km de la
centrale pour observer une expérience de décontamination. C'est la
mairie et ses environs qui ont été nettoyés à l'aide de jets à haute
pression. Les feuilles, branches etc ont aussi été collectés. Résultat
: là où il y avait 20 microsieverts par heure avant la décontamination,
il y a 6 après, ce qui est toujours plus que la limite d'évacuation.
Sur le toit du bâtiment, il y avait 16 microsiverts par heure. 10 après
10 minutes de lavage, 9,3 après 15 minutes et 9 après 20 minutes. L'eau
chaude n'a pas été plus efficace.
Le gouvernement veut mener un ou deux chantiers modèle par
municipalité, mais pour le moment seulement deux ont accepté. 8 autres
sont en train de cartographier précisément la contamination. La ville
de Futaba n'a aucun projet de décontamination. Pour un officiel de la
ville, la "décontamination" ne fait que déplacer le problème sans le
résoudre.
Dimanche 11 décembre, le
ministre de l'environnement a expliqué que la décontamination à grande
échelle des zones les plus contaminées ne pourrait pas commencer avant
la fin mars car il lui faut d'abord trouver des lieux d'entreposage des
déchets générés.
Mardi 13 décembre, ce même
ministre de l'industrie a des visées sur le canton de Futaba pour son
centre d'entreposage des déchets de la décontamination. Ce canton
inclut 8 municipalités dont Futaba et Okuma qui hébergent la centrale.
La décision devrait être prise d'ici la fin de l'année fiscale 2012
(qui se termine en mars 2013).
Mercredi 14 décembre, c'est
maintenant officiel, le Ministère de l'environnement a décrété que le
gouvernement centrale prendra à sa charge la décontamination des sols à
partir de 0,23 microsievert par heure, soit 1 millisievert par an. Une
centaine de municipalités sont concernées. Il va aussi prendre en
charge les déchets, débris, boues... à partir de 8 000 becquerels par
kilo.
Par ailleurs, le gouvernement envisage de considérer les zones où la
dose annuelle serait supérieure à 50 millisieverts comme des zones où
le retour ne sera pas possible avant plusieurs décennies. Il sera donc
amené à acheter de nombreux terrains dans ces zones. Il y aurait donc 3
types de zones : celle où la dose annuelle est inférieure à 20 mSv ;
celle où elle est comprise entre 20 et 50 mSv, appelée "zone
résidentielle restreinte" et celle où elle est supérieure à 50 mSv,
appelée "zones avec retour difficile".
Après avoir déclaré officiellement "l'arrêt à froid des réacteurs"
prévu pour le 16 décembre, le gouvernement envisage de permettre aux
gens de rentrer si la dose annuelle est inférieure à 20 mSv. Mais il
faut d'abord réparer les dégâts provoqués par le séisme, le tsunami et
l'abandon et décontaminer les points chauds. Cela pourrait commencer au
printemps.
Dans les zones résidentielles restreintes, il faudra d'abord
décontaminer, ce qui pourrait prendre des années.
Par ailleurs, on a appris que la NISA avait recommandé au gouvernement
d'élargir la zone d'évacuation au-delà des 20 km dès le 23 mars, mais
il n'en aurait pas tenu compte. Cela correspond à la date où les
premières estimations de dispersion de la pollution par le logiciel
SPEEDI sont sorties, soit 12 jours après le déclenchement de la
catastrophe.
Pour un logiciel conçu pour pouvoir gérer une crise, ce n'est pas très
performant... Ces premiers calculs prédisaient une forte contamination
jusqu'à Iitate, mais le gouvernement n'a pas jugé bon d'évacuer si loin
à cette époque. Il le fera bien plus tard, le 11 avril pour un effet
prévu pour avant la fin mai.
Jeudi 15 décembre, le ministre
de l'environnement a confirmé vouloir autoriser le retour des gens dans
la zone des 20 km là où la contamination des sols n'entraîne pas une
dose supérieure à 20 mSv par an. Les autorités semblent s'accrocher à
leur limite de 20 mSv qui est tant décriée.
Un chercheur (Eisaku Katayama, Université de Chiba) et un industriel
(Isamu Kawakami, Shibukawa, Gunma Prefecture) on développé un moyen de
réduire les volumes de biomasse contaminée au césium. Il ont remarqué
que le césium se fixait préférentiellement sur certaines parties des
plantes et ont trouvé un moyen de séparer cette partie du reste,
beaucoup plus volumineux. In fine, le volume de déchets engendré serait
réduit de 90%. Il reste encore à passer de l'échelle de la paillasse à
l'échelle industrielle...
Selon une autre étude (Toshihiko Ohnuki et al., Japan Atomic Energy
Agency), le césium n'aurait pas pénétré dans le sol des forêts, mais
serait resté fixé sur les feuilles, brindilles et branches. Les
chercheurs expliquent cette découverte par le fait que les sols étaient
gelés lors des retombées radioactives. En enlevant, la surface des sols
forestiers, il serait donc possible de les décontaminer de manière
significative.
Vendredi 16 décembre, 900
soldats ont, du 7 au 16 décembre, décontaminé les mairies de 4
municipalités (Namié, Narahara, Iitate et Tomioka). Il s'agit d'une
travail expérimental en prélude à la mise en oeuvre d'une
décontamination de plus grande ampleur. Le ministère de l'environnement
va venir faire des mesures pour contrôler l'efficacité du travail
effectué. 900 personnes pendant neuf jours pour 4 bâtiments... le bout
du tunnel est encore loin.
Samedi 17 décembre, la mairie
d'Iitaté, village situé entre 30 et 50 km de la centrale, a présenté
son plan de retour : l'ambition est de décontaminer à 5 mSv/an et de
permettre aux premiers habitants de rentrer d'ici deux ans, et la
moitié d'entre eux d'ici 5 ans. La contamination est telle,
actuellement, qu'elle conduirait à une dose annuelle de 20 à 50 mSv.
90% des 6 200 habitants sont partis.
La mairie veut aussi son propre laboratoire de mesure pour vérifier la
qualité des produits agricoles produits et développer les énergies
renouvelables.
Dimanche 18 décembre, le
gouvernement a annoncé vouloir réorganiser les zones interdites et
d'évacuation à partir du mois de mars. La zone interdite devrait être
levée le 1er avril.
Jeudi 22 décembre, selon un
rapport à paraître, l'évacuation n'a pas été rationnelle durant les
premières heures de la catastrophe : des personnes vivant dans la zone
des 20 km ont été évacuées vers des zones plus exposées alors que les
autorités (NISA et ministère des sciences et technologies) avaient les
données, mais ne les ont pas transmises au centre de crise (chez le
premier ministre). Par exemple, les habitants des zones côtières, peu
touchées par les retombées, ont été évacuées vers des zones sous les
vents contaminés.
Lundi 26 décembre, la
municipalité de Kawauchi-mura, située à cheval dans la zone des 20 et
la
zones des 20 à 30 km de la centrale accidentée, a enquêté auprès des
ses habitants et il apparaît que la majorité d'entre eux ne compte pas
remettre leurs enfants dans les écoles de la commune. 142 personnes,
parents de 227 enfants scolarisés dans la commune, ont été interrogés
par questionnaire anonyme en novembre. 88 d'entres elles, parents de
147 enfants, ont répondu : seulement 26 enfants (soit 18%) devraient
revenir dans les écoles de la commune. Les parents de 8 d'entre eux ont
répondu positivement à condition que l'école soit correctement
décontaminée. 80 enfants, soit 54% ne reviendront pas. Les parents de
14 enfants n'ont pas encore décidé.
40% de ces enfants sont à Koriyama où sont installées les autorités
municipales. En juin, 80% de la population du village avait déclaré
vouloir revenir.
Il y a 139 personnes à Kawauchi-mura actuellement. Après la levée des
restrictions dans la zone tampon de 20 à 30 km fin septembre, on
s'attendait à voir des habitants revenir, mais c'est l'inverse qui
s'est produit. Une cinquantaine de personnes sont parties depuis. Le
maire a déclaré qu'il avait peur des radiations, mais encore plus peur
du fait que les gens ne veulent pas rentrer.
Par ailleurs, le gouvernement a entériné la nouvelle définition des
zones (cf 14 décembre ci-dessus) et annoncé qu'il ne lèverait pas
l'interdiction d'entrer dans la zone des 20 km avant avril 2012.
Mercredi 28 décembre, le
dernier centre d'accueil de secours de la province de Fukushima a
fermé. Toutes les réfugiés sont hébergés dans des logements
temporaires. Il y a eu jusqu'à 448 000 personnes hébergées d'urgence
dans ces centres à cause du séisme, du tsunami et de la catastrophe
nucléaire. Ils étaient 73 608le 16 mars dans la province de Fukushima,
répartis dans 403 centres.
Il reste encore 631 personnes de Futaba dans un lycée situé à Kazo,
dans la province de Saïtama (banlieue de Tôkyô).
Par ailleurs, le ministre de l'environnement, Goshi Hosono, a demandé
officiellement aux responsables politiques locaux d'accepter un centre
d'entreposage des déchets issus de la décontamination. Il sera fort
probablement installé à Futaba. L'accueil a été contrasté : le
gouverneur n'a pas dit non, mais veut l'assentiments des riverains
évacués. Les riverains qui pensent ne jamais pouvoir rentrer chez eux à
cause des niveaux élevés de contamination, sont plutôt enclins à
accepter. D'autres, veulent revenir et n'y sont donc pas favorable.
Mais, s'il n'y a pas de centre d'entreposage, la décontamination n'est
pas possible et le retour non plus. Face à cette alternative infernale,
certains demandent des garanties que l'entreposage ne durera pas plus
de trente ans. Nombreux sont ceux qui pensent que cet entreposage
"temporaire" deviendra un centre de stockage définitif.
Janvier 2012
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Jeudi 5 janvier, les maires des
8 municipalités du comté de Futaba où le gouvernement veut installer un
centre d'entreposage des déchets issus du démantèlement ont demandé
l'aide des autorités provinciales pour faire face au gouvernement
centrale. Ils leur est difficile de consulter les citoyens dispersés
suite à l'évacuation forcée. Le maire de Futaba est opposé au projet.
D'autres maires ont dit ne pas avoir le choix.
Dimanche 8 janvier, il reste
encore 13 habitants d'Iitaté répartis dans 8 foyers sur les 6 200. Tous
les autres sont partis. Les 13 restants refusent de partir pour
diverses raisons : animaux, refus de changer d'environnement ou d'aller
dans une habitation temporaire. Ils préfèrent finir leur vie chez eux.
Il y a aussi une résidence pour personnes âgées avec une centaine de
résidents.
Lundi 9 janvier, environ 109
000 personnes ont été évacuées à cause de la catastrophe nucléaire,
dont 86 000 des zones d'évacuation. Le gouvernement va bientôt annoncer
les zones où les personnes ne pourront pas retourner avant plus de 5
ans car la contamination y dépasse les 20 millisieverts par an. 25 000
personnes pourraient être concernées selon des sources gouvernementales
et 7 des 11 municipalités évacuées. 90% des habitants de la ville
d'Okuma et 70% de celle de Futaba ne savent pas quand ils pourront
rentrer chez eux. Les villes vont-elles survivrent ? En certains points
de ces deux villes la dose annuelle peut dépasser les 100
millisieverts. Sur les 3 000 points de mesures du gouvernement dans la
zone des 20 km, la dose annuelle est supérieure à 50 millisieverts pour
700 d'entre eux. Le maire de Futaba demande une relocalisation de sa
ville.
Le gouvernement a aussi demandé à certaines municipalités de fusionner.
Samedi 14 janvier, selon un
sondage, un tiers des habitants de Namié se sont résignés à ne jamais
rentrer chez eux. Un questionnaire a été envoyé à 18 448 résidents. 11
001 ont répondu, soit environ 60%. 64% d'entre eux espèrent pouvoir
rentrer un jour. Les conditions pour que le retour soit possible sont:
- une baisse de la contamination,
- une reconstruction des infrastructures,
- un pourcentage suffisant de résidents qui rentrent.
33% ont déclaré qu'ils pensaient ne jamais pouvoir rentrer. Sur
certains questionnaires, la réponse a été changée plusieurs fois...
Dimanche 15 janvier, 11
personnes réparties dans 6 foyers vivent encore dans la zone interdite
des 20 km. Les municipalités tentent, en vain, de les persuader à
partir. Chez un homme, il n'y a ni électricité, ni eau courante à cause
de l'impossibilité de réparer les dégats des séismes.
Jeudi 26 janvier, le ministère
de l'environnement a rendu publique sa feuille de route en ce qui
concerne la décontamination et le retour des populations. Le
gouvernement va directement prendre en charge la décontamination des
zones évacuées là où la dose annuelle est inférieure à 50 mSv/an dans
le but de la baisser à une valeur inférieure à 20 mSv/an d'ici mars
2014. Pour les zones les plus contaminées, rien n'est décidé. Mais avec
le temps, le césium 134, qui a une demi-vie de 2 ans, va disparaitre.
La priorité va être donnée aux zones les moins contaminées. Des
réunions publiques vont être organisées pour les habitants des
zones où la contamination induit une dose annuelle qui est déjà
inférieure à 20 millisieverts. Il va leur être demandé d'approuver que
des décontamineurs entrent sur leur terrain dans le but d'abaisser
cette dose à une valeur inférieure à 10 millisieverts par an. Pour les
écoles, ce sera 5 millisieverts par an. Les travaux devraient commencer
en juillet pour finir en décembre de cette année. Cela donne une idée
du calendrier de retour.
Pour les zones où la contamination induit une dose anuelle déjà
inférieure à 10 millisieverts par an la décontamination commencera dès
juin s'il y a accord des propriétaires. La décontamination devrait être
terminée en mars 2013 dans les zones où la dose annuelle est comprise
entre 5 et 10 millisieverts par an, et en mars 2014 pour les zones où
elle est comprise entre 1 et 5 millisieverts par an.
Le ministère évalue à 27 000 hectares les surfaces à décontaminer dans
la zone des 20 km et à 9 200 hectares la zone où la contamination
entraîne une dose annuelle supérieure à 50 millisieverts.
La feuille de route ne se donne aucun objectif clair à atteindre en
terme de décontamination, ce qui est déconcertant pour les populations.
Vendredi 27 janvier, la
municipalité de Kawauchi devrait appeler bientôt ses résidents à
rentrer
chez eux à partir d'avril. C'est la première municipalité à appeler au
retour. Les écoles et l'hôpital devraient rouvrir début avril. Le
village a 3 000 habitants évacués. Une partie est au-delà des 20 km et
il y est donc possible d'y vivre depuis la fin septembre. Mais
seulement 200 personnes environ sont rentrées. Il n'y a pas de services
publics et ne nombreux magasins sont fermés.
Les travaux de décontamination ont commencé en novermbre dernier en
mettant la priorité sur les lieux recevant du public et les maisons
avec des enfants d'ici la fin mars. Cela représente environ 150 maisons
sur 940. Pour le reste, il faudra attendre décembre.
La municipalité demande au gouvernement de terminer sa part de
décontamination dans la zone des 20 km d'ici la fin de l'année.
Une carte montrant le village est
ici en japonais.
Deux journalistes de France 24 se sont fait attrapés dans la zone
interdite des 20 km avec de faux laisser-passer qu'ils auraient
fabriqués à partir de scan de laisser-passer d'ouvriers travaillante à
la centrale. Ils sont donc accusés d'avoir pénétré dans la zone
interdite et de faux et usage de faux.
Il y a environ une centaine de cas qui concernent des habitants de la
zone qui retournent chez eux sans autorisation. Dans ce cas, la police
ne les punit pas pas mais leur demande des excuses par écrit.
Mardi 31 janvier, le maire de
Kawauchi a bien appelé ses résidents à rentrer pour avril 2012.
Mercredi 1er et jeudi 2 février,
les interviews parues dans les médias japonais laissent penser que les
habitants ne sont pas prêts à retourner à Kawauchi. Les parents de
jeunes enfants craignent les radiations. Et la centrale est toujours
menaçante pour beaucoup d'entre eux. Leurs enfants vont à l'école du
village qui a été délocalisée à Koriyama. Si l'école retourne au
village, mais pas eux, il va leur falloir trouver une nouvelle à
proximité de leur habitation temporaire. Selon un sondage fait par la
mairie, seulement 30 enfants sur 210 veulent rentrer en avril.
Les anciens se demandent si les magasins seront ouverts et s'il
pourront se ravitailler. Les agriculteurs, qui n'auront pas le droit de
cultiver le riz se demandent à quoi bon rentrer si vite.
Pour ceux qui ont leur habitation d'origine dans la zone des 20 km,
c'est plus simple, ils ne pourront pas rentrer tout de suite.
Le maire veut cependant rouvrir sa mairie à la fin mars.
Lundi 6 février, les effectifs
d'enfants scolarisés (et dans les crèches) a chuté de 17 308 en un an
dans la province de Fukushima. Pour Miyagi, c'est 5 124 et 3 735 à
Iwaté.
Vendredi 10 février, le
New York Times revient sur la difficile
décontamination. Ce sont trois grosses compagnies qui ont emporté les
premiers marchés. Ce sont elles qui ont construit 45 des 54 réacteurs
nucléaires du pays, dont ceux de Fukushima. Et elles n'ont aucune
expérience dans la décontamination. Un sous-traitant embauché à la
journée confirme : "nous sommes tous des amateurs. Personne ne sait
comment nettoyer la radioactivité".
Taisei Corporation, Obayashi et Kajima ont remporté 12 chantiers
pilotes pour un budget total de 93 millions de yens (930 000 euros). Un
porte-parole de Taisei explique qu'il est en train de construire son
expertise. Au ministère de l'environnement, on explique le choix par le
fait que ces majors du BTP sont équipées et ont beaucoup de main
d'oeuvre. Mais dans les faits, l'essentiel du travail est effectué par
des sous-traitants qui embauchent des journaliers. Cette répartition du
travail avec autant d'intermédiaires qui prélèvent leur quote-part, est
typique de l'industrie nucléaire et du BTP. Certains critiques pensent
qu'il aurait été préférable de créer une compétence locale qui aurait
relancé l'économie de la région. Cela aurait coûté moins cher tout en
favorisant l'emploi localement.
Les habitants d'Iitaté ont commencé à décontaminer leur maison par
eux-mêmes avec l'aide d'universitaires. Leur conclusion est qu'il faut
commencer par décontaminer les forêts et montagnes avoisinantes,
autrement il faut tout recommencer régulièrement. Ce travail amateur ne
reçoit aucun soutien financier. Mais ces personnes sont convaincues de
mieux connaître le terrain que les majors du bâtiment et de faire un
meilleur travail.
Dimanche 26 février, la
télévision suisse romande a diffusé un reportage vidéo de Georges
Baumgartner alias Frédéric Charles, dans la zone interdite des 20 km. A
voir
ici.
Lundi 27 février, 4 écoles ou
collèges ont réouvert après décontamination à Minami-Sôma. Ils sont
dans la zone comprise entre 20 et 30 km où l'ordre d'évacuation ou de
se tenir prêt à partir a été levé fin septembre 2011.
Les cours avaient lieu dans des locaux provisoires ailleurs depuis la
rentrée d'avril 2011. A l'école élémentaire Ishigami Daini, située à 25
km de la centrale, il y avait 197 enfants sur 493 avant la catastrophe
ce matin.
Le fonctionnement de l'école n'est pas encore normal : les parents
doivent emmener et chercher leurs enfants en voiture car le chemin
passe par un point chaud. Les activités à l'extérieur sont limitées à 3
heures par jours et les enfants doivent porter des masques. Ils peuvent
utiliser la bibliothèque et le gymnase librement.
Les 12 écoles et collèges de la ville ont tous réouvert maintenant.
Le
Maïnichi
revient sur l'évacuation chaotique des 6 hôpitaux situés dans la zone
comprise entre 20 et 30 km. Le confinement de la population y a été
ordonné le 15 mars, mais l'évacuation n'a pas commencé avant le 18 mars
et l'ordre ne venait pas du cabinet du premier ministre. Le
ravitaillement a rapidement manqué pendant ces 3 jours et de nombreux
patients sont décédés. Une province voisine a déclaré refuser les
patients évacués, sauf s'ils ne sont pas contaminés.
Mardi 28 février, TEPCO a
finalement décidé de donner une petite indemnité aux femmes enceintes
et enfants de moins de 18 ans qui sont partis sans y être obligées. Ils
recevront 200 000 yens (2 000 euros) pour l'année 2011 de plus qui sont
restés. Les femmes enceintes et enfants qui sont restés auront droit à
400 000 yens (4 000 euros) pour la même période. Toutes les autres
personnes, qu'elles soient parties ou pas recevront 80 000 yens (800
euros). Le communiqué avec la liste des 23 communes éligibles et la
procédure sont
ici en anglais.
Mercredi 29 février, le journal
Gendai
mentionne que les données sur la contamination du MEXT (ministère des
sciences et technologies) sont fausses et sous-estiment la réalité. Les
habitants se plaignaient en prétendant que leur résultats de mesure
étaient plus élevés. Le ministère de l'environnement vient de leur
donner raison. L'entreprise Taisei, engagée dans la décontamination,
aurait décontaminé les environs immédiats du poste de mesure installé
sur place. La mesure n'est donc plus représentative. La compagnie nie,
mais il y a au moins 10 témoins.
Jeudi 1er mars, la ville de
Hirono, située dans la zone évacuée des 20 km est la première à rouvrir
sa mairie à partir de ce jour. Le retour des habitants n'est pas pour
maintenant puisque les travaux de décontamination n'ont pas commencé.
Le maire espère que les écoles rouvrent cet automne.
Les indemnités de décontamination des lieux publics dépendent de la
zone : au-delà de 5 mSv/an, la décontamination des toits et sols de
jardin est financièrement prise en charge par le gouvernement, mais pas
en deça. En revanche, les efforts pour ramasser les feuilles et
branches mortes, la décontamination des caniveau, gouttières et le
nettoyage des murs est subventionné dans toutes les zones où la dose
annuelle peut dépasser un millisievert. Le ministère de l'environnement
justifie son choix par l'efficacité de la méthode : dans les zones où
la contamination est "faible", il est inutile d'essayer de décontaminer
les toits et sols car le gain est faible.
La municipalité de Nagareyama, dans la province de Chiba, est la
première a avoir établi un plan de décontamination.
Samedi 10 mars, les
municipalités evécuées sont face à un dilemme : maintenir le lien
social parmi les réfugiés le temps qu'il faudra avant de revenir ou
construire une nouvelle ville ailleurs en faisant son deuil de la zone
évacuée. Les maires sont partagés. Sur les 12 municipalités concernées,
4 souhaitent fonder une nouvelle ville (Futaba, Namié, Tomioka et
Okuma), alors que 6 sont contre. Le maire de Futaba a déjà exprimé sa
volonté de construire une nouvelle ville "temporaire" d'ici 3 ans.
La mairie de Futaba a été installée dans un lycée désaffecté de Kazo,
dans la province de Saïtama (banlieue de Tôkyô). Mais les 7 000
habitants sont dispersés dans tout le pays.Il y en a la moitié qui sont
restés à Fukushima, et 1 300 sont à Saïtama. La mairie a donc un bureau
de liaison à Koriyama (Fukushima) et Tsukuba (Ibaraki).
-> Des photos de la zone d'exclusion sont disponibles
ici.
Mars - Mai 2011
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Juin 2011
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Vendredi 3 juin, TEPCo estime à
105 100 tonnes l'eau très radioactive qui l'encombre. Cette quantité
augmente de 500 tonnes par jour. Cela représente
une activité de 720 000 térabecquerels, soit 720x10
15
becquerels. La station d'épuration pourvant traiter 1 200 tonnes
par
jour devrait démarrer le 15 juin. A la mi-août, TEPCo espère avoir fini
de construire le réservoir souterrain de 100 000 tonnes. En attendant,
il lui faut trouver une solution de secours si la station d'épuration
ne fonctionne pas correctement ou tombe en panne.
Vendredi 10 juin, les premiers
tests de la station d'épuration ont été reportés à cause d'un
dysfonctionnement : une dizaine de joints fuyaient. On peut craindre
des retards au démarrage malgré la situation menaçante pour la mer.
Les boues issues de ce
traitement devraient contenir 100 milliards de becquerels par litre
selon une estimation de TEPCo. La compagnie ne sait pas ce qu'elle va
en faire. Elle estime à 2 000 mètres cube de boues le volume généré,
mais elle ne peut en stocker sur place que 1 200 mètres cube. Areva a
reconnu n'avoir jamais eu à traiter de telles boues et n'a pas de
solution à proposer.
Dimanche 12 juin, TEPCo a
déclaré craindre que la tuyauterie de la nouvelle station de traitement
des eaux radioactives soit obstruée. Les fuites détectées vendredi ont
été réparées, mais le nouveau problème risque de retarder le démarrage
de la station alors que les eaux des sous-sols menacent de déborder
dans la mer. La quantité d'eau qui sortait de la station a diminué avec
le temps lors de l'essai, faisant penser à une obstruction. Le débit
était de 0,5 tonne par heure pour 12 tonnes par heure attendues. Dans
la
soirée, TEPCo a finalement trouvé l'origine du problème : une valve qui
ne fonctionnait pas correctement. Des tests plus poussés devraient
avoir lieu lundi.
Lundi 13 juin, les tests de la
station d'épuration ont encore été reporté suite à des problèmes. TEPCo
prévoit un débordement dans la mer à partir du 20 juin si elle n'arrive
pas à traiter l'eau.
Mardi 14 juin, les tests de la
station d'épuration ont repris. Tout semble fonctionner correctement
cette fois-ci. Après 10 heures de fonctionnement, TEPCo a suspendu les
opérations pour analyser l'eau : la concentration en césium 134 a été
réduite par un facteur 2 900 et celle en césium 137 par un facteur 3
300. (Note : il est bizarre d'avoir des facteurs de réduction
différents ! Les propriétés chimiques sont les mêmes. Les incertitudes
de mesure étant très larges, TEPCo ferait mieux d'annoncer 3 000
environ.)
Jeudi 16 juin, TEPCo a testé
une par une les composantes de la station d'épuration : un déshuileur
développé par Toshiba, un absorbeur de césium développé par Kurion, un
décontaminateur développé par Areva et un désanilisateur développé par
Hitachi. Elle doit encore les tester ensemble. Après, la station sera
si contaminée qu'il ne sera plus possible d'approcher pour intervenir.
Elle sera pilotée à distance.
La station est prévue pour traiter 1 200 tonnes d'eau par jour alors
qu'il y a environ 500 à 520 tonnes par jour injectées dans les 3
réacteurs (1 à 3).
Dans la soirée, l'installation de Kurion s'est arrêtée automatiquement
suite à une fuite.
Vendredi 17 juin, TEPCo a
trouvé l'origine : une valve de ventilation d'un des conteneurs était
abimée et l'eau fuyait par là. TEPCo a aussi découvert qu'une autre
valve pour l'eau cette fois-ci était fermée.
La nouvelle station d'épuration a finalement été mise en route vers 20
h.
TEPCo a aussi rendu publique sa nouvelle feuille de route : elle compte
refroidir les piscines et les réacteurs d'ici un mois. Pour les
réacteurs, cela se fera en utilisant l'eau partiellement décontaminée
de la station d'épuration. Pour la première fois, les mesures pour
contrôler et limiter les doses des travailleurs sur le site ont été
incluses dans cette feuille de route.
Samedi 18 juin, TEPCo a
suspendu le traitement de l'eau à 0h54 après 5 heures de
fonctionnement. Le niveau de dose au niveau de l'absorbeur de césium de
Kurion avait déjà atteint la limite à ne pas dépasser. Cette limite
n'aurait dû être atteinte qu'au bout d'un mois.
Le filtre de Kurion est constitué de cylindres de 90 cm de diamètre et
de 2,3 mètres de haut remplis de zéolite qui absorbe le césium. TEPCo
avait prévu de remplacer les cartouches quand elles dépassent 4
millisieverts par heure pour limiter l'exposition de ses travailleurs.
Or, elle a mesuré 4,7 millisieverts par heure à l'entrée d'une série de
cylindres et 3,9 millisieverts par heure à l'entrée d'une autre. TEPCo
ne sait pas pourquoi de tels niveaux ont été atteints si vite.
Mardi 21 juin, TEPCo a continué
ses expériences et tests sur la station d'épuration. Ils ont débuté à
l'aube et une pompe d'injection dans la partie "Areva" s'est arrêtée
automatiquement à 7h20. La compagnie a dû ajuster le débit avant de
reprendre les opérations. Comme les sous-sols menacent de déborder
d'ici une semaine, TEPCo a réduit la quantité d'eau injectée dans les
réacteurs à 1,5 tonnes par heure et surveille attentivement les
températures. Si elle n'arrive
à faire fonctionner la station d'épuration, elle pourrait entreposer
l'eau contaminée dans les cuves prévues pour l'eau traitée.
La saison des pluies a démarré ce jour dans la région, augmentant ainsi
les risques de débordement. La compagnie a empilé des sacs de sable
pour retenir le ruissellement des eaux de pluie, mais comme la plupart
des réacteurs n'ont plus de toit, cela ne suffit pas.
Mercredi 22 juin, les données
publiées par TEPCo montrent que la station d'épuration ne fonctionne
pas comme prévu : la concentration en césiums 134 et 137 n'est que
de 1% par rapport à l'entrée, ce qui est beaucoup moins que prévu.
A 10h, la compagnie a annoncé avoir réussi à traiter 1 825 tonnes d'eau
contaminée depuis le 17 juin. Cela a permis de pomper de l'eau des
sous-sols du réacteur n°3 et le niveau est resté à 12 cm sous la
surface alors qu'auparavant, il augmentait de 2 cm par jour environ.
Même si la station d'épuration finit par fonctionner normalement, TEPCo
n'est pas à l'abri d'un débordement en cas de fortes pluies.
Jeudi 23 juin, TEPCo a trouvé
pourquoi la concentration en césiums n'est que de 1% par rapport à
l'entrée : l'eau ne passait que dans une cuve avec absorbant au lieu de
3 parce que les indications "ouvert" et "fermé" sur une valve étaient
incorrects. Le problème était là depuis le début. La compagnie a
inspecté toutes les valves et repris les tests.
Vendredi 24 juin, le système
d'épuration semble enfin fonctionner...
Lundi 27 juin, TEPCo a commencé
à injecter de l'eau de la station d'épuration dans les réacteurs. Sur
les 16 tonnes d'eau par heure injectées dans les réacteurs 1 à 3, 13
viennent du recyclage. Jusqu'à maintenant, 1 850 tonnes d'eau traitée
ont été produites. Mais l'injection d'eau traitée dans les réacteurs
n'a finalement fonctionné que 90 minutes. L'injection a commencé à
16h20 pour finalement être arrêtée à 18h suite à la découverte d'une
fuite. Envion une tonne d'eau a fui à cause d'un joint défaillant. La
station d'épuration, quant à elle, a continué à fonctionner.
Mardi 28 juin, TEPCo a repris
l'injection d'eau recyclée après avoir colmaté les fuites, mais
d'autres fuites sont immédiatement apparues. TEPCo a de nouveau cessé
les opérations.
Mercredi 29 juin, TEPCo a
repris l'injection d'eau recyclée.
Elle a aussi trouvé une fuite au
niveau d'une cuve de stockage qui a été colmatée au bout de 2 heures.
Vers 19h, elle a dû arrêter la station d'épuration suite à un
débordement. Après investigation, la compagnie a trouvé que c'était dû
à une valve défaillante. L'épuration a repris 2 heures plus tard.
C'était le deuxième arrêt dans la journée.
Par ailleurs, la compagnie a annoncé qu'il y avait désormais 121 000
tonnes d'eau très radioactive
dans les sous-sols des réacteurs 1 à 4, soit 16 000 tonnes de plus qu'à
la fin mai. La compagnie prévoit d'épurer partiellement 3 000 tonnes
par semaine.
Le Asahi du jour consacre un article au cauchemar des combustibles usés
qui s'accumulent dans les centrales japonaises. Ces combustibles usés
qui dégagent de la chaleur et de la radioactivité pendant des années
doivent être entreposés dans des piscines en attendant de trouver
mieux. Au Japon, ces combustibles sont entreposés sur le site des
centrales, mais les piscines sont bientôt pleines. Une fois encore,
c'est TEPCo qui est en tête avec 93% de remplissage. L'usine de
retraitement de Rokkasho ne fonctionne toujours pas
et personne ne peut dire quand elle va démarrer. Sa piscine
d'entreposage est pleine à 90%. TEPCo a bien un projet d'entreposage
intermédiaire à Mutsu, dans la province d'Aomori, qui doit accepeter 5
000 tonnes de combustibles usés, mais les travaux de construction ont
été suspendus après le séisme et les règles de sûreté seront
vraisemblablement révisées. Il est donc difficile de savoir quand il
sera terminé. En attendant, les compagnies resserrent les combustibles
dans les piscines.
Une façon simple
et efficace de sécuriser les piscines des 4 réacteurs endommagés de la
centrale de Fukushima, serait de retirer les combustibles usés pour les
mettre en un lieu plus sûr. Surtout pour le réacteur n°4 qui a la
piscine la plus chargée et dont la structure de soutainement a été
endommagée par l'explosion. Mais TEPCo n'a nulle part d'autre où les
mettre.
Jeudi 30 juin, TEPCo a fini de
construire le mur de protection contre les tsunamis. Des photos sont
disponibles sur son
site Internet. La compagnie a aussi commencé à
transférer de l'eau faiblement radioactive des sous-sols du réacteur
n°6 vers la barge géante.
Juillet 2011
[afficher/cacher]
Dimanche 3 juillet, TEPCo a
annoncé que le système d'épuration est maintenant complètement
opérationnel : la compagnie n'injecte plus d'eau fraîche dans les
réacteurs, mais de l'eau recyclée. Elle a aussi commencé à utiliser la
barge pour entreposer de l'eau faiblement contaminée.
Mercredi 6 juillet, TEPCo a
annoncé qu'elle espère que la station d'épuration atteigne 80% de ses
capacités et
que la compagnie allait en rester là. La compagnie préfère stabiliser
les opérations qui se sont arrêtées 3 fois la semaine dernière, plutôt
que de chercher à augmenter les performances. Entre le 29 juin et le 5
juillet, elle était à 76%, c'est mieux que les 55% atteints entre le 17
et 28 juin.
Presque 15 000 tonnes d'eau ont été traitées depuis le début des
opérations et 5 450 désalinisées.
Le système de traitement, monté dans la précipitation reste fragile.
Avec ses 4 km de tuyaux, teindra-t-il en cas de typhon ou de forte
secousse ?
Dimanche 10 juillet, TEPCo a de
nouveau suspendu la station d'épuration après la découverte d'une
nouvelle fuite au niveau du tuyau d'injection des produits chimiques de
la partie Areva. Une cinquantaine de litres auraient fui.
Lundi 11 juillet, la commission
pour l'énergie nucléaire du gouvernement a présenté un plan à moyen et
long terme : les combustibles des piscines devraient être retirés à
partir de 2014 et avant 2016. Il y a 3 108 assemblages en tout dans les
piscines 1 à 4. TEPCo veut les mettre dans une autre piscine commune
sur le site en
attendant de trouver mieux. Les palans de chargement et déchargement
des piscines ne fonctionnent plus et il faut fabriquer de conteneurs
pour pouvoir transporter ce combustible usé.
Pour le combustible fondu dans les
réacteurs, il faudra attendre au moins jusqu'à 2021. Il y avait 1 496
assemblages avant la fusion. Le combustible fondu doit rester noyé
pendant toutes ces années, mais les cuves et enceintes de confinement
sont percées. TEPCo doit donc repérer les fuites et trouver un moyen de
les colmater. Personne ne sait où mettre le combustible fondu une fois
qu'il est retiré pour le moment.
L'eau qui inonde les sous-sols reste toujours un défi. Elle contient
environ 800 000 térabecquerels (1 térabecquerel étant un million de
millions de becquerels). La moindre fuite est donc une menace pour
l'environnement.
Par ailleurs, le ministre de la catastrophe nucléaire a poussé à la
construction d'une barrière souterraine pour bloquer les fuites par
infiltration. Il y en a pour 870 millions d'euros environ et TEPCo ne
peut tout prendre à sa charge. Le ministre suggère donc que le
gouvernement en paye une partie.
Mardi 12 juillet, TEPCo a
suspendu l'épuration de l'eau pendant 8 heures pour remplacer un joint
fuyant. Le joint a été corrodé par les produits chimiques qui sont
injectés dans la partie "Areva". Il a été remplacé par un joint avec
une protection en acier inoxydable.
Mercredi 13 juillet, nouvelle
panne : encore un joint en résine qui lâche au niveau de l'injection
des produits chimiques de la partie "Areva". 5 litres ont fui. Il faut
changer le joint, ce qui nécessite une intervention humaine à un
endroit où le débit de dose est de 100 à 250 millisieverts par heure.
Il y a deux joints similaires dans l'unité. L'autre a été changé suite
à une fuite. Celui là n'avait pas été remplacé.
Le refroidissement avec de l'eau traitée continue car le stock est
suffisant.
Vendredi 15 juillet, malgré la
réparation du joint défaillant qui a eu lieu la veille, TEPCo a dû à
nouveau arrêter la station de décontamination tôt dans la matinée. La
compagnie a découvert que le système ne pouvait traiter que 37 tonnes
par heure, soit 20% de sa capacité. La compagnie s'était donné jusqu'au
17 juillet pour atteindre son premier objectif, qui inclut un
traitement stable de l'eau. Elle n'y arrivera pas.
TEPCo a purgé un tuyau qui contenait de l'air et a repris les
opérations de décontamination après 9 heures d'arrêt. Les performances
de la station sont encore inférieures à ce qui était prévu.
Les résultats de mesure de la pollution de l'eau en amont et en aval de
la station d'épuration peuvent être téléchargés sur le site de
TEPCo en anglais.
Si les performances ne s'améliorent pas et si les pannes continuent,
TEPCo ne pourra peut-être pas décontaminer toute l'eau qui s'accumule
dans les sous-sols avant la fin de l'année.
Dimanche 17 juillet, tout le
monde se félicite que TEPCo a tenu les délais pour l'étape n°1 de sa
feuille de route : injection d'azote dans les 3 réacteurs,
refroidissement en circuit fermé. S'il est évident que le travail
accompli est impressionant, il est difficile de parler de refroissement
en circuit fermé. Cela est le cas pour les piscines des réacteurs 1 à
3, mais pas encore pour la piscine du réacteur n°4. Quant aux
réacteurs, ils fuient. Certes, l'eau injectée vient de la station
d'épuration, mais elle continue à fuir dans les sous-sols d'où elle est
pompée. Parler de "circuit fermé" nous semble abusif.
Lundi 18 juillet, la station
d'épuration est redescendue à un débit de 37 tonnes par heure dans la
matinée sans que TEPCo ne sache pourquoi.
Mardi 19 juillet, TEPCo a fait
le point sur l'avancement des travaux par rapport à sa feuille de
route. Tout est
ici en anglais. Le dernier document contient de
nombreuses photos.
TEPCo et le gouvernement se sont félicités d'avoir presque atteint les
buts qu'ils se sont fixés pour la première étape de la feuille de
route. En particulier les conditions de vie et de travail des
intervenants se sont fortement améliorées, même s'il y a encore des
progrès à faire.
Le but est d'atteindre l'arrêt à froid d'ici janvier 2012, c'est à dire
une température inférieure à 100°C. Pour cela, il faudra injecter plus
d'eau et donc il faudra sécuriser ou remplacer la station d'épuration
de l'eau qui ne fonctionne pas comme voulu. De plus, sa tuyauterie ne
satisfait
aux normes sismiques et est donc très fragile.
Pour le moment, la
compagnie ne parle plus de pouvoir colmater les fuites des réacteurs.
Elle
envisage donc la construction d'une barrière souterraine pour empêcher
l'eau contaminée de s'infiltrer et de se mélanger avec les nappes
phréatiques puis de s'écouler vers la mer. En effet, il lui faudra
tenir des années avec ce système de refroidissement qui inonde les
sous-sols. La construction de ces barrières devrait commencer en
janvier prochain et durer 3 ans.
TEPCo prévoit aussi de retirer les combustibles usés des piscines d'ici
3 ans.
Jeudi 21 juillet, TEPCo a
annoncé qu'entre le 13 et le 19 juillet, la station d'épuration n'a
traité, en moyenne que 37 tonnes par heures contre 50 tonnes par heure
attendues, soit une efficacité de 53,7%, le plus bas depuis le
démarrage. TEPCo prévoit toujours une efficacité de 70% à la fin
juillet et 90% à la fin août.
Dimanche 24 juillet, nouvelle
panne de l'usine de traitement des eaux contaminées. Le traitement a
été suspendu vers midi après qu'une alarme ait sonné dans l'unité de
désalinisation. Dans la soirée, les opérations ont repris avec une
autre unité qui ne peut traiter que la moitié du volume de la partie
arrêtée. TEPCo n'a plus assez d'eau de traitement pour refroidir les
réacteurs et utilise de l'eau externe qui vient d'une retenue d'eau
proche de la centrale. Ainsi, le volume d'eau contaminée accumulé dans
les sous-sols augmente à nouveau. Ce système de refroidissement dit à
"circuit fermé" est la clé de la politique de stabilisation des
réacteurs et il n'est malheureusement pas fiable.
Mardi 26 juillet, des éléments
d'une nouvelle installation de décontamination sont en train d'arriver
à la centrale. Le nouvel équipement, appelé Sarry et fourni par
Toshiba, est constitué de 14 cuves cylindriques qui doivent réduire la
teneur en césium et autres radioéléments à un millionième de la teneur
d'entrée. TEPCo pense utiliser le nouveau système à partir de début
août.
La
station d'épuration actuelle n'a marché qu'à 58% de ses capacités
pendant la semaine écoulée, et 63% depuis le début, soient 29 000
tonnes. TEPCo ne pourra sûrement pas traiter l'équivalent du volume
d'eau des sous-sols avant la fin de l'année comme elle l'avait prévu.
Selon le dernier bilan, il y a 120 650 tonnes d'eau radioactive dans
les sous-sols, soit 3 000 tonnes de plus qu'avant le début des
opérations de traitement.
Vendredi 29 juillet, TEPCo
estime à environ 1 milliard de becquerels par heure les rejets aériens
actuels des 3 réacteurs accidentés. Ce chiffre est estimé à partir des
mesures faites à l'extérieur à partir de balises. TEPCo veut mesurer la
contamination de l'air contenu dans les enceintes de confinement des
réacteurs 1 et 2 afin d'affiner son estimation et essayer de juguler
ces rejets. Pour le réacteur n°3, ce n'est pas possible car il est trop
radioactif.
Par ailleurs, TEPCo a arrêté de pomper l'eau contaminée des sous-sols
des réacteurs 2 et 3 car la cuve est pleine, la station d'épuration ne
pouvant pas traiter les volumes prévus. Selon la compagnie, il n'y a
pas de risque de débordement. Elle espère reprendre le pompage d'ici 2
jours.
Samedi 30 juillet, TEPCO a
découvert 700 tonnes d'eau fortement contaminée dans les sous-sols d'un
bâtiment annexe par lequel passe un tuyau installer pour pomper l'eau
vers une cuve de stockage. Il y a 19 millions de becquerels de césium
134 par litre et 22 millions de becquerels de césium 137 par litre.
TEPCo recherche la fuite.
Août 2011
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Lundi 1er août, TEPCo a commecé
à installer le nouveau système de traitement de l'eau contaminée Sarry.
Il doit être testé avant d'être utilisé.
Mardi 2 août, la station de
décontamination a fonctionné à 74% de ses capacités au cours de la
semaine écoulée. Sur un mois, cela fait un taux de 65% environ. Il y a
120 770 tonnes d'eau accumulées dans les sous-sols des réacteurs 1 à 4,
soit 120 tonnes de plus que la semaine précédente.
Jeudi 4 août, à la demande de
l'autorité de sûreté nucléaire (NISA), TEPCo a soumis un rapport sur le
refroidissement des réacteurs en cas de panne électrique ou mécanique.
En cas de coupure de courant ou de panne sur une pompe, TEPCo prétend
pouvoir rétablir la situation en 30 minutes. Si les problèmes ont lieu
simultanément, TEPCo peut reprendre l'injection d'eau à l'aide des
camions de pompier en moins de 3 heures. Le rapport reconnait que si
l'injection d'eau est suspendue pendant plusieurs heures, la
température va monter rapidement et pourrait entraîner d'autres rejets
radioactifs ou une nouvelle explosion hydrogène.
Par ailleurs, TEPCo pense que les tuyaux de sa station d'épuration sont
entartrés par endroits et va donc les doubler. Cela va entrâiner une
suspension des opérations pendant 12 heures environ. Le nouveau système
de décontamination devrait être testé durant le week-end à venir et mis
en service dès la semaine suivante.
Enfin, le gouverement a mis en place un groupe de travail qui doit
faire une proposition de feuille de route pour le démantèlment des
réacteurs accidentés de Fukushima dai-ichi. Le rapport devra être rendu
en janvier, mais il est déjà évident que cela prendra au moins une
vingtaine d'années avant de pouvoir retirer le combustible fondu
(corium).
Dimanche 7 août, peu après 7h,
les pompes de la station d'épuration sont tombées en panne et n'ont pas
pu être redémarrées au niveau de l'installation de Kurion. Une heure
plus tard, une pompe au niveau de la partie Areva a suivi. La pompe de
secours n'a pas démarré et c'est toute l'installation qui a dû être
stoppée. Jeudi, une pompe était déjà tombée en panne et vendredi une
alarme aussi. La panne de ce jour a duré 7 heures et demie environ.
C'est encore l'injection des produits chimiques qui est en cause.
Par ailleurs, TEPCo a commencé les tests d'une nouvelle unité de
désalinisation par évaporation qui devrait réduire de 30% la quantité
d'eau salée.
Mardi 9 août, la station
d'épuration a battu un record en atteignant une performance de 77%
entre le 3 et 9 août. 6 500 tonnes d'eau contaminée ont été traitées
durent cette semaine. Il y a encore 121 140 tonnes d'eau à traiter...
soit 2 740 tonnes de moins que le 12 juillet.
Vendredi 12 août, l'unité de
désalinisation de la station d'épuration des eaux fortement contaminées
s'est arrêtée suite au séisme qui a eu lieu à 3h22. Elle a redémarré 20
minutes plus tard.
Mardi 16 août, la station
d'épuration a battu un nouveau record d'efficacité avec 88,3% pour la
semaine écoulée, mais seulement 69% depuis le début des opérations.
Jeudi 18 août, TEPCo a démarré
sa nouvelle installation de décontamination de l'eau après deux jours
de test. Le nouveau système, SARRY, développé par Toshiba en
collaboration avec d'autres compagnies, devrait absorber le césium de
50 tonnes d'eau par jour avant de réduire la concentration à un
millionième de la concentration initiale. Au début, cette nouvelle
installation devrait fonctionner en parallèle avec l'installation
Kurion-Areva afin d'atteindre 100 tonnes par jour, mais dans l'avenir,
TEPCo pourrait ne garder que SARRY.
Areva et Kurion sont les deux seules compagnies à avoir accepté
d'installer une station de décontamination en moins de 2 mois. SARRY a
été développé en 4 mois.
Lundi 22 août, un bout de tuyau
du nouveau système de décontamination de l'eau (SARRY) avait un débit
de dose de 3 sieverts par heure quand des ouvriers de TEPCo sont
intervenus pour changer un filtre à 7h. Cela a entraîné une suspension
des opérations. Après avoir nettoyé les environs, le début de dose a
baissé et les opérations de décontamination ont repris à 20h15. Le
changement de la pièce n'a pas pu être effectué. TEPCo ne comprend pas
d'où vient la fuite.
Mardi 23 août, la chambre basse
a adopté une loi rendant le gouvernement responsable de la gestion des
déchets radioactifs radioactifs produits par l'accident de Fukushima
(débris du tsunami et séisme, boues, sols...).
Par ailleurs, TEPCo a annoncé que les ouvriers qui ont découvert, la
veille, le débit de dose très élévé sur l'installation SARRY ont reçu
une dose inférieure à la limite. L'ouvrier le plus exposé a reçu 3,47
millisieverts.
Septembre - Octobre 2011
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Vendredi 9 septembre, TEPCo
fait le point sur l'eau contaminée accumulée dans les sous-sols des
réacteurs, ses capacités de traitement et de stockage. Tout est
ici en anglais.
Samedi 10 septembre, TEPCo
publie une vidéo sur le système de refroidissement des
réacteurs. C'est en japonais, mais les images parlent d'elles-même. A
voir sur le site de
TEPCo ou
Youtube.
Une version anglaise est maintenant disponible sur le site de TEPCo :
à regarder en ligne ou
télécharger.
Mercredi 14 septembre, TEPCo a
annoncé qu'elle avait retenu le nouveau système SARRY développé par
Toshiba pour décontaminer l'eau et garder le système Kurion-Areva en
secours. Actuellement, TEPCo traite 30 tonnes par heure avec l'ancien
système et 25 avec le nouveau. Le niveau de l'eau dans les sous-sols
est maintenant à 1 m sous la limite de débordement.
Mardi 20 septembre, TEPCo pense
qu'entre 200 à 500 tonnes d'eau souterraine par jour pénètre dans les
sous-sols des réacteurs 1 à 4. La compagnie a refait les compte et cela
ne colle pas : malgré les efforts pour pomper l'eau des sous-sols et la
décontaminer, le niveau ne baisse pas comme prévu. Il y avait 121 000
tonnes d'eau en juin, avant le démarrage de l'épuration. TEPCo espérait
qu'il n'y en ait plus de 60 000 tonnes et il y en a 98 000 tonnes.
Ce que ne dit pas la
compagnie, c'est que les échanges avec la nappe phréatique doivent
avoir lieu dans les deux sens et que la pollution se répand. TEPCo
pompe et décontamine 1 000 tonnes par jour actuellement. Elle en
injecte 550 tonnes pour refroidir les réacteurs. S'il en pénètre 500
tonnes supplémentaires des nappes phréatiques, le niveau ne peut pas
baisser.
Jeudi 22 septembre, suite au
passage du 15ième typhon de l'année, le typhon Roke, le niveau de l'eau
est monté de 8 à 44 cm en 24 heures dans les sous-sols de la centrale.
Mardi 27 septembre, TEPCo a
accumulé 4 700 fûts d'eau très contaminée après 3 mois de
décontamination de l'eau qui inonde les sous-sols. Il y a 307 m3 de
déchets très radioactifs issus du système Kurion et 581 m3 de boues
très contaminées issues du système Areva. Personne ne sait qu'en faire.
Jeudi 29 septembre, le
directeur de la NISA, dans une interview au Asahi (publiée le 1er oct.
en version anglaise), rappelle des évidences : le système de
refroidissement actuel repose sur des "équipements de fortune". Comme
il n'y a pas d'autres possibilités avant longtemps, ce système doit
être renforcé, doublé car il est très vulnérable en cas de fort séisme
ou de tsunami.
Samedi 1er octobre, TEPCo a
estimé qu'en cas de rupture du refroidissement des réacteurs (suite à
un séisme ou un tsunami), elle a 38 heures le temps
disponible avant une nouvelle fusion. La température devrait monter de
50° toutes les heures et atteindre la température de fusion de 2 200 en
38 heures. Les 1 200°C à partir desquels l'hydrogène est généré
seraient atteints en 18 à 19 heures.
La compagnie estime pouvoir remplacer n'importe quel
composant du système de refroidissement en 30 minutes en cas de panne.
Dans une situation similaire à celle du 11 mars, TEPCo estime être en
mesure de rétablir le refroidissement de fortune en moins de 3 heures
car elle a de nombreuses pompes de secours et l'eau peut être pompée à
partir de plusieurs sources.
Espérons qu'il n'y aura pas besoin de vérifier...
TEPCo a cessé d'utiliser le système de décontamination d'Areva et
Kurion et n'utilise que SARRY de Toshiba. Le système Areva-Kurion est
là en secours désormais.
Lundi 17 octobre, TEPCo a
rendue publique une nouvelle version de sa feuille de route. C'est
ici en anglais.
TEPCo estime que le point faible de la centrale de Fukushima daï-ichi
est son système de refroidissement. L'arrêt d'injection d'eau dans les
réacteurs pendant 18 heures entraînerait une nouvelle fusion. Ce que
craint le plus la compagnie, c'est un nouveau tsunami qui balayerait
tout. En cas d'agression extérieure, les pompes actuelles sont dix fois
plus vulnérables que les pompes d'origine. Le communiqué de TEPCo à ce
propos est
ici en anglais.
Mercredi 26 octobre, le
Maïnichi
a pu obtenir un document de travail de la Nuclear Safety Commission qui
pense qu'il faudra plus de 30 ans pour venir à bout de la centrale de
Fukushima daï-ichi. Il faudra attendre 2015 pour commencer à enlever
les combustibles usés des piscines et 2022 pour le combustible fondu
des réacteurs. Le combustible des piscines est apparemment peu
endommagé, mais il n'y a plus de grue pour le soulever. Quant au
combustible fondu, c'est plus que les 20 ans qui ont été nécessaires à
Three Mile Island pour le retirer, mais la commission estime qu'il en
faudra une trentaine à Fukushima avec 3 réacteurs.
Vendredi 28 octobre, le
document mentionné ci-dessus est maintenant public en japonais. Le coût
de ces opérations devrait dépasser les 10 milliards d'euros.
Novembre - Décembre 2011
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Mercredi 9 novembre, le
gouvernement a demandé à TEPCo de revoir sa feuille de route et de
retirer les combustibles usés des piscines des réacteurs un an avant la
date prévue. La compagnie a donc deux ans, et non trois devant-elle
pour ce faire. Elle doit aussi proposer une feuille de route pour
le démentèlement.
L'eau des sous-sols continue à poser des problèmes : il y en a encore
77 000 tonnes. En plus de l'eau versée pour refroidir les réacteurs,
qui est très contaminée, de l'eau souterraine s'infiltre, à raison de
200 à 500 tonnes par jour. Pour colmater les fissures, il faut vider
les sous-sols et pour vider les sous-sols, il faut colmater les
fissures... En attendant, TEPCo a commencé la construction de la
barrière souterraine pour retenir les écoulements vers la mer, mais ne
prévoit pas de construire une barrière de l'autre côté pour empêcher
l'eau de pénétrer dans la centrale. A tout cela, s'ajoutent les boues
de décontamination : il y en 581 m
3.
Jeudi 17 novembre, TEPCo a
publié une nouvelle version de sa feuille de route. C'est
ici en anglais.
Mercredi 7 décembre, TEPCo a
publié son plan à moyen terme concernant
la sûreté de ses 4 réacteurs accidenté. Le communiqué de presse
laconique est en
anglais ici, toutes les pièces jointes avec les
détails étant en japonais.
Vendredi 16 décembre, comme
annoncé par la presse depuis plusieurs jours, le gouvernement a déclaré
que l'arrêt à froid des réacteurs était réalisé. Les températures au
pied des cuves de réacteur 1 à 3 sont comprises entre 38 et 68°C. Cela
ne signifie pas pour autant que les problèmes sont derrière : il y en a
encore pour 30 à 40 ans, selon les estimations officielles, avant de
pouvoir tout démanteler. Les combustibles usés des piscines endommagées
devraient être retirés entre avril 2012 et mars 2015 : de 2012 à 2014,
la piscine centrale de la centrale, non endommagée, va être vidée, puis
les combustibles contenus dans les piscines de ces réacteurs seront
transférés dans cette piscine centrale, en commençant par le n°4. Il
faut aussi
déterminer l'origine des fuites des enceintes de confinement qui
inondent les sous-sols des réacteurs pour pouvoir espérer les colmater
entre 2015-2021. Puis, ces enceintes devraient être remplies d'eau pour
diminuer le flux de rayonnement. Et c'est seulement à ce moment là que
TEPCo envisage d'envoyer une caméra filmer l'intérieur des cuves afin
de trouver où est passé le corium (combustible fondu). Enfin, TEPCo
espère pouvoir aller rechercher ce corium à partir de 2022. Le
démantèlement complet, bâtiments compris, n'aura pas lieu avant 2041.
La nouvelle feuille de route est
ici en anglais.
Dimanche 18 décembre, un
ouvrier a trouvé une flaque d'eau très contaminée dans un tunnel sous
une cuve. Il y a environ 230 tonnes, sur une profondeur de 0,5 à 3 m et
une longueur de 54 m. Le débit de dose à la surface est de 3 mSv/h.
L'eau de la fuite est moins chargée que l'eau de la cuve. TEPCo pense
que l'eau qui a fui a été diluée par de l'eau souterraine. Ce tunnel
n'est pas relié à la mer.
Lundi 19 décembre, Haruki
Madarame, président de la Nuclear Safety Commission, a déclaré que
l'arrêt à froid ne signifie pas que les réacteurs soient sûres : le
système de refroidissement, installé à la hâte, est très fragile. Et
comme on ne sait pas où est le corium, il peut y avoir des surprises.
Mercredi 21 décembre, TEPCo a
mis en ligne des photos et schéma d'une nouvelle installation
d'entreposage des déchets issus de la décontamination en césium des
eaux qui baignent les sous-sols des réacteurs.
Elle a aussi mis en ligne la feuille de route concernant le
démantèlement (
résumé en anglais).
Lundi 26 décembre, TEPCo a eu
bien du mal à installer un système de refroidissement de fortune de ses
réacteurs accidentés. Or, ses tuyaux en PVC ne supportent pas le gel et
il peut faire très froid à Fukushima ! La compagnie va donc tenter de
protéger ses tuyaux du froid. Il y en a 4 km en tout. Il y a donc un
risque de fuite ou d'arrêt temporaire du refroidissement des réacteurs.
Jeudi 29 décembre, nouvelle
fuite sur un tuyau transportant de l'eau filtrée provenant d'une cuve.
Des photos sont disponibles
ici avec des commentaires en anglais.
Mardi 17 janvier, une baisse de
tension momentanée sur le réseau électrique de la région a entraîné un
arrêt du refroidissement des piscines de combustibles usés des
réacteurs n°1 à 4. Cette baisse est due à un dysfonctionnement d'un
transformateur situé à Tamura. Le refroidissement des réacteurs, quant
à lui, n'a pas été arrêté. Cet arrêt, qui a duré 3 heures, montre
l'absence de système de secours du refroidissement des piscines et
rappelle la fragilité de la centrale face aux aléas. Le système
d'injection d'azote a aussi été suspendu pendant 50 minutes. Au total,
11 équipements se sont arrêtés.
Samedi 28 janvier, TEPCo publie
une série de photos de fuites de ses installations de traitement de
l'eau. D'abord au niveau d'une valve d'une
unité de déminéralisation, puis une valve au
niveau d'une
pompe d'injetion et d'une autre
valve. TEPCo pense que c'est dû au gel et veut
isoler tous ses tuyaus d'ici la fin février.
TEPCo a aussi mis en ligne des
photos de l'inspection des installations suite à
la demande des autorités de sûreté.
Dimanche 29 janvier, ce sont
pas moins de 14 fuites dues au gel (-8°C le matin) découvertes par
TEPCo ces derniers jours. Le froid et le gel sont pourtant habituels
dans cette région du Japon... Près de 8 tonnes d'eau aurait fui en
tout, dont 7 du réacteur n°6.
La l
iste des 14 fuites est ici et le
plan du site avec leur localisation, ici, le tout
en anglais.
Lundi 30 janvier, 2 fuites de
plus ! Il y avait -8,7°C ce matin.
Pour éviter les fuites radioactives vers la mer comme celle qui a eu
lieu le 4 décembre dernier et qui avait contaminé en strontium l'eau de
mer, TEPCo veut mieux traiter l'eau. A partir du mois de mars, la
compagnie veut retirer aussi le strontium, cobalt, manganèse... grâce à
un nouvel équipement à définir qui devra pouvoir traiter 500 tonnes
d'eau par jour. Les résines qui doivent absober ces éléments
radioactifs seront entreposées sur le site pendant au moins 20 ans et
TEPCo espère pouvoir rejeter l'eau mieux décontaminée dans la mer car
les cuves seront pleines en mars.
Mercredi 1er février, le
feuilleton des fuites dues au gel se poursuit, avec de nouvelles photos
mises en ligne :
ici en anglais. TEPCo prend donc mesures pour
protéger sa tuyauterie contre le gel. C'est
ici
en anglais. On voit que les pompes montées sur camion ont droit à
une couverture. Elle aurait pu y penser avant...
Vendredi 3 février, TEPCo a mis
en ligne des photos des travaux de décontamination d'un parking de la
centrale. C'est
ici en anglais.
La baisse n'est pas énorme. A noter qu'il y a une erreur en bas à
gauche, le débit de dose moyen est supérieur au
débit de dose max, ce qui est très impossible. La version japonaise
donne 1240 microsieverts par heure et non 240 microsieverts par heure
pour la valeur max.
Il y a aussi des photos d'une nouvelle fuite,
ici en anglais.
Mardi 28 février, Toshiba
aurait mis au point une nouveau système de purification de l'eau qui
enlèverait jusqu'à 45 radioéléments. Le système actuel n'enlève,
essentiellement, que le césium et l'eau 'décontaminée' est encore très
chargée en strontium par exemple. Selon Toshiba et TEPCo l'eau ainsi
obtenue pourrait être rejetée en mer sans dépasser les limites de
rejet. TEPCo espère pouvoir rejeter à partir de septembre 2012, le
temps de mettre en place l'équipement à grande échelle et obtenir le
consentement des autorités. Il y a urgence cependant, car les capacités
de stockage de l'eau sont limitées et TEPCo n'aura plus de place à
l'automne.
Actuellement 10 000 tonnes d'eau doivent être traitées par mois. Cette
eau vient de ce qui est injecté dans les réacteurs pour les refroidir
et qui finit par fuire par le bas, et de l'eau souterraine, aussi
contaminée, qui s'infiltre dans les sous-sols. L'excédent d'eau
contaminée s'accumule.
TEPCo a une capacité de stockage de 165 000 tonnes d'eau et a déjà
utilisé 125 000 tonnes. Elle compte augmenter cette capacité à 205 000
tonnes en installant une cuve souterraine de 4 000 m3 surmontée par 40
000 m3 de cuves. Le volume total d'eau contaminée, incluant l'eau déjà
traitée, cumule à 200 000 tonnes.
Quand cela gèle (comme en ce moment), ce sont des risques de fuites.
Les tuyaux sont donc isolés petit à petit et des radiateurs sont
installés dans les points névralgiques. Le gel a causé 28 fuites cet
hiver. La plus grave a entraîné 8 tonnes d'eau dans les sous sols du
réacteur n°4.
Ce cauchemar va durer puisque TEPCO estime qu'il lui faut au moins 6
ans pour colmater les fuites et 25 ans pour retirer le combustible
fondu. Plus la compagnie pompe, plus l'eau souterraine pénètre dans les
sous-sols. TEPCo maintient donc les sous-sols inondés d'eau contaminée.
Quant aux boues de traitement, il y en avait 581 m3 le 21 février
auxquelles s'ajoutent 358 filtres à césium. TEPCO ne sait pas quoi
faire de ces déchets très radioactifs. Elle indique qu'ils seront
évacués vers un centre de stockage, comme si cela existait au Japon...
Le dernier bilan de TEPCo sur l'eau est
ici en anglais.
Mercredi 29 février, avec la
levée de l'interdiction de survol, les hélicoptères transportant des
caméras se succèdent à Fukushima. Sur
cette prise de vue,
les images sont impressionnantes. On voit les travaux de démentèlement
du réacteur n°4 pour y retirer les combustibles usés. Pour le réacteur
n°3, les journalistes n'arrivent pas à voir la piscine de combustible
usé avec l'enchevètrement de poutrelles métalliques. On voit aussi les
cuves avec l'eau contaminée qui s'accumule et les boues de traitement.
Les commentaires sont en japonais.
Réactions
nucléaires ?
Archives
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La journée la
plus inquiétante a été
mardi
15 mars. Un
tableau de données de mesures sur le site de la centrale de
Fukushima dai-ichi, mis en ligne sur le site
Internet de TEPCO (en japonais),
montre une élévation d'un facteur 10 du
rayonnement neutron à partir de ce jour, ce qui est un très
mauvais signe. En effet, c'est
un signe de démarrage de réactions nucléaires. Pourtant, les
intervenants ne semblent pas bénéficier d'une dosimétrie neutron.
Mercredi 16 mars dans la journée, TEPCo a reconnu que la
possibilité du
redémarrage d'une réaction en chaîne n'était pas à exclure. Le
rayonnement
neutron n'a pas augmenté depuis.
La Corée du Sud a annoncé
mercredi qu'elle envoyait 52,6 tonnes d'acide borique au Japon sur son
stock de 309 tonnes. Le bore sert à empêcher ou arrêter les réactions
en chaîne. La France a suivi avec 100 tonnes.
Mercredi 23 mars,
TEPCo a dit
qu'ils avaient observé 13 flash neutron à 1,5 km au Sud des réacteurs
n°1 et 2 pendant 3 jours à partir du 13 mars. Ce serait une preuve que
de l'uranium et/ou du plutonium aient eu des réactions de fission.
Dans une
note parue aux Etats-Unis le
28 mars, il est fait
mention d'une
mesure du 25 mars
avec un taux de Chlore 38 dans le réacteur n°1 qui est trop élevé pour
pouvoir être expliquée par le flux neutronique dû aux fissions
spontanées. Est-ce dû à des petits évènements de criticité ? Une erreur
de mesure ?
Une
vidéo en anglais diffusée depuis
le
3 avril
explique pourquoi la thèse de l'existence d'une réaction en chaîne
périodique dans le réacteur n°1 est plausible.
Vendredi 15 avril,
l'Atomic Energy Society of Japan a déclaré que seule une petite partie
des coeurs des réacteurs aurait fondu, excluant ainsi toute possibilité
de reprise des réactions nucléaires. Elle se base pour cela sur les
mesures de température.
Mais le
mardi 19 avril,
l'autorité de sûreté nucléaire japonaise a admis qu'une partie des
pastilles contenues dans les barres de combustible avait fondu. Il y a
3 niveaux d'endommagement des pastilles :
- la gaine métallique est endommagée et plus étanche, mais la pastille
est intègre ;
- la pastille a commencé à fondre
- le coeur a largement fondu et s'est accumulé au fond de la cuve.
Les niveaux de radioation indiquent que des pastilles ont fondu, mais
la NISA ne peut pas dire dans quelle proportion. L'explosion hydrogène
du réacteur n°1 est aussi probablement due à la fusion partielle du
coeur.
Novembre 2011
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Mercredi 2 novembre, TEPCo a
annoncé avoir trouvé des "traces" de xénon-133 et de xénon-135 dans
l'enceinte de confinement du réacteur n°2. Ce sont des produits de
fission gazeux (gaz rares) d'une durée de vie de 5 jours et 9 heures
respectivement, ce qui laisse penser que des réactions de fission ont
eu lieu récemment. La concentration serait de l'ordre de la dizaine de
becquerels par mètre cube. Les données précises sont
ici en japonais.
En revanche, il n'y aurait pas d'iode 131. Ni anomalie dans la
température et la pression. Il y avait 76°C à 5h. Comme les enceintes
sont endommagées, la
pression ne veut plus dire grand chose. Si la réaction en chaîne, qui
aurait repris par intermittence, est localisée, il se peut qu'elle ne
change pas de manière significative la température.
La compagnie a immédiatement injecté de l'eau borée pendant une heure
environ (à partir de 2h50 heure locale), le bore étant un "poison"
captant les neutrons pour empêcher ou ralentir les réactions en chaîne.
La compagnie n'a pas encore vérifié pour les deux autres réacteurs.
Le ministre de l'industrie a réprimandé la NISA pour sa lenteur à
transmettre les information relatives à la fission : bien qu'informée
par TEPCo dans la soirée du 1er novembre, elle n'a transmis
l'information que le lendemain à 7h.
Jeudi 3 novembre, TEPCo est
revenue sur ces dires et pense maintenant que les xénons détectés dans
l'enceinte de confinement du réacteur n°2 sont dus à la fission
spontanée du curium. Une reprise d'une réaction en chaîne, même
localisée, aurait créé 10 000 fois plus de xénon, selon la compagnie.
TEPCo ne fait que suivre le point de vue de la NISA qui argumente ses
conclusions sur le fait que l'injection de bore n'a pas fait baisser le
taux de xénon. Or le bore est supposer arrêter une réaction en chaîne.
Mais rien ne permet d'affirmer que l'eau borée est bien parvenue à
l'endroit où la réaction en chaîne aurait pu avoir lieu. Les détecteurs
de neutron qui pourraient permettre de conclure sont hors service
depuis le 11 mars.
Et donc rien ne change dans sa feuille de route : l'arrêt à froid pour
la fin de l'année et le retour des populations, sauf dans les zones
trop contaminées.
Pour les réacteurs 1 et 3, il faudra attendre pour savoir s'il y a du
xénon dans l'enceinte de confinement car ils sont trop radioactifs pour
pouvoir aller vérifier.
Lundi 7 novembre, la NISA a
confirmé que le xénon était dû à la fission spontanée et non à une
reprise de réaction en chaîne.
Mardi 22 novembre, TEPCo a
révélé que des employés on fermé manuellement un valve qui dirigeait la
vapeur vers un condenseur, où l'eau obtenue est réinjectée vers le
réacteur sans pompe. La valve d'un des deux condenseurs a d'abord été
ouverte à 18h18 le 11 mars. Mais ils n'ont pas pu confirmer l'arrivée
de la vapeur dans le condenseur. Ils ont donc refermé la valve à 18h25.
Pour eux, il était possible que le condenseur ne contienne pas d'eau et
que l'opération puisse endommager les tuyaux et conduire à des fuites
radioactives. En octobre, TEPCo a découvert que le condenseur en
question était plein à 65%...
La valve a été réouverte à 21h30, mais on ne sait pas si cela a servi à
quelque chose. Pour TEPCo, a posteriori, la fusion était inévitable,
condenseur ou pas. La fusion aurait eu lieu en 4 heures sans les
condenseurs et en 7 heures (c'est à dire avant 22h) si les condenseurs
étaient entré en fonction à 18h. A ce demander à quoi ils servent...
Seul le réacteur n°1 est équipé de tels condenseurs.
Chronologie
des évènements
Mars 2011
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Suite
à une réplique sismique, une explosion d’hydrogène a
soufflé le toit du bâtiment réacteur n°1 le
samedi 12 mars, mais
l’enceinte de
confinement
serait intègre. En libérant des gaz radioactifs, l’explosion aurait
entraîné une baisse de l’irradiation ambiante au niveau de la centrale.
Lors d'une conférence de presse du dimanche 13 mars à 19h30 (heure
japonaise), le
CNIC
a
expliqué que la pression à l'intérieur de
l'enceinte de confinement a atteint 1,5 fois la pression maximale
autorisée.
Dans la soirée du
samedi
12 mars, les autorités ont autorisé le noyage
du bâtiment réacteur avec de l’eau de mer borée afin de refroidir le
cœur. Dimanche, la situation se serait
stabilisée. Le bore absorbe les
neutrons et est injecté pour éviter
un accident de criticité (réaction nucléaire en chaîne explosive).
Pour le moment, il est fait mention de 4 employés de la centrale
blessés lors de l’explosion et d'un mort. Au moins 21 personnes
auraient été contaminées par les
dégazages pendant qu’elles attendaient les secours dans la zone
d'évacuations des 20 km. On a appris plus tard, que le nombre total de
personnes contaminées pourrait atteindre les 160.
Mardi 14 mars,
le niveau de
dose a atteint un record de 162 sieverts par heure près du réacteur.
C'est un niveau phénoménal, car d'habitude, on parle de micro ou
millisieverts !
Mercredi 16
mars, TEPCo a annoncé qu'elle pense que 70% du combustible
de ce
réacteur est
endommagé suite à un début de fusion. La situation semble stabilisée.
TEPCo espère rétablir l'électricité dans ce réacteur, d'abord vendredi
18 ou
samedi 19
mars. La date est repoussée sans cesse. La compagnie a aussi envisagé
d'asperger préventivement de l'eau dans la
piscine pour éviter les problèmes survenus dans les autres réacteurs.
L'électricité étant arrivée jusqu'au réacteur, TEPCo espère remettre
sous tension certains équipements à partir de
mercredi 23 mars.
Mercredi 23 mars
à 10h, heure
locale, la température du réacteur n°1, maintenant connue grâce au
retour de l'électricitée, est montée jusqu'à 400°C. Elle est descendue
à 390° C, ce qui est toujours au-dessus de la température maximale
fixée par le constructeur qui est de 302°C, après que TEPCo ait
multiplié par 9 la quantité d'eau injectée dans le réacteur, même s'il
n'y a pas de risque de fusion du coeur à cette température. Le flux est
passé 18 tonnes d'eau de mer par heure. Ce réacteur est considéré comme
inquiétant.
Jeudi 24 mars à
11h30,
l'électricité a été rétablie dans le salle des commandes. La
vérification de chaque composant avant mise sous tension continue. De
la vapeur d'eau a été vue au dessus de la piscine de combustibles.
Ce réacteur montre des signes d'instabilité : la température et la
pression fluctuent. Jeudi après midi, alors que la température n'était
que de 218°C, la pression a commencé à monter. TEPCo essaye d'éviter à
avoir à rejeter des gaz radioactifs pour faire baisser la pression.
Vendredi 25 mars,
TEPCo a annoncé avoir commencé à injecter de l'eau douce dans le coeur
de ce réacteur. En effet, l'eau salée risquait de gripper les pompes à
terme.
La
pression semble s'être stabilisée. Le coeur avait 204,5 °C à 6h10
(heure locale).
De
l'eau très radioactive a été trouvée dans le bâtiment abritant la
turbine. Le niveau de contamination est proche de celui du réacteur n°3
: 3,8 milliards de becquerels par litre. Des informations plus
complètes sont sur le site de la
NISA. (Il faut multiplier par 1000
pour avoir des becquerels par litre).
Le défi est maintenant de pomper cette eau très contaminée du sous-sol
sans
trop exposer les intervenants. Cela a commencé
dimanche 27 mars et
l'eau sera mise dans une cuve.
Lundi 28 mars,
on a appris que
la veille, une galerie souterraine ("trench" en anglais et en
japonais... qui se traduit par tranchée, mais le
schéma
du quotidien
Asahi montre une galerie)
contenant de l'eau extrêmement radioactive a
été découverte à proximité du réacteur n°1. Une galerie similaire
a été trouvée près du réacteur n°2, mais avec un débit de dose beaucoup
plus élevé. Ici, il est de 0,4 millisieverts par heure à la surface de
l'eau.
Cette galerie étant pleine, elle risque de déborder dans la mer. Il
faut d'abord pomper toute cette eau et TEPCo n'a plus de cuve
disponible. Le pompage risque de prendre beaucoup plus de temps que
prévu. Et pendant ce temps, il n'est pas possible de remettre en route
le système de refroidissement. TEPCo s'est empressée d'empiler des sacs
de sable pour empêcher l'eau de couler vers la mer. En effet, le niveau
de l'eau n'était que de 10 cm sous la surface du sol.
Le condenseur a une capacité de 1 600 tonnes et n'est pas encore plein.
TEPCo
a reconnu pour la première fois que l'enceinte de confinement n'était
peut être pas étanche. En effet, malgré l'injection d'eau, le niveau ne
monte pas comme prévu. Selon des calculs faits par l'université de
Kyoto, le dégagement de chaleur du coeur entraîne l'évaporation de 80 à
140 litres par minute.
Dans une
note parue aux Etats-Unis le
28 mars, il est fait
mention d'une
mesure du 25 mars
avec un taux de Chlore 38 dans le réacteur n°1 qui est trop élevé pour
pouvoir être expliqué par le flux neutronique dû aux fissions
spontanées. Est-ce dû à des petits évènements de criticité ? Une erreur
de mesure ?
Mardi 29 mars à 2h,
la
température et la pression à l'intérieur de l'enceinte n'étaient pas
stables. TEPCo a donc augmenté la quantité d'eau injectée dans la nuit
de lundi à mardi pour réduire l'augmenation de température qui avait
débuté samedi 26 mars. A 6h mardi, la température s'est stabilisée à
323,3°C, un peu plus bas que quelques heures auparavant.
Mercredi 30 mars,
TEPCo a publié en
anglais
l'analyse de l'eau présente dans les galeries souterraines (il faut
multiplier par 1000 pour avoir des becquerels par litre). La compagnie
n'a pas pu mener à bien le pompage car la cuve destinée à recueillir
l'eau s'est vite trouvée pleine. Le niveau de l'eau dans le bâtiment
turbine aurait cependantdiminué de moitié, à 20 cm.
Jeudi 31 mars,
de l'eau
souterraine se révèle être très contaminée. Un échantillon d'eau
prélevé mercredi à 15 mètres sous le réacteur 1 de la centrale
a révélé un taux de 430 000 becquerels par litre en iode 131, soit "10
000 fois la limite". Il contient de nombreux autres radioéléments. Voir
ici pour plus de détails.
Avril 2011
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Mai 2011
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Juin 2011
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Jeudi 2 juin, le niveau de
l'eau dans les sous-sols du bâtiment réacteur n°1 est en baisse ! Il
était monté de 37,6 cm entre lundi et mardi, puis a baissé de 1 mm les
24 heures suivantes. Il a plongé de 7,9 cm entre mercredi 1 juin 7h et
jeudi 2 juin à la même heure. TEPCo ne sait pas où est allée l'eau.
Vers le réacteur n°2 ?
Vendredi 3 juin, TEPCo estime à
16 200 tonnes l'eau qui encombre les sous-sols du réacteur n°1.
Un robot a détecté jusqu'à 4 sieverts (4 000 millisieverts !) par heure
dans le bâtiment réacteur. TEPCo a détecté une fuite de vapeur très
radioactive qui pourrait expliquer ce niveau de radiations. La vapeur
sort d'une petite crevasse dans le sol et pourrait venir de l'eau
accumulée dans les sous-sols qui est à 50°C.
Par ailleurs, 9 ouvriers ont pénétré dans ce bâtiment pour installer un
appareil qui mesure la pression dans la cuve du réacteur. Ils ont pris
jusqu'à 4 millisieverts.
Samedi 4 juin, la NISA a
reconnu avoir détecté dans la matinée du 12 mars du tellure 132 à 7 km
de la centrale. Cela signifie que le combustible avait commencé à
fondre, mais lors d'une conférence de presse qui a eu lieu quelques
heures
après que cette donnée ait été collectée, la NISA et le gouvernement
ont affirmé que le combustible était intact.
A 11h, la nouvelle sonde de pression indique 1,26 atmosphères (contre
70 atmosphères en fonctionnement normal), ce qui confirme que la cuve
et l'enceinte sont percées.
Lundi 6 juin, la NISA a
réévalué les données de TEPCo et estime que les barres de combustible
du réacteur n°1 ont été exposées deux heures après le séisme et que la
fusion du coeur a eu lieu 5 heures après le séisme, soit une dizaine
d'heures plus tôt que l'estimation de TEPCo.
Mardi 7 juin, la NISA a revu à
la hausse la quantité d'hydrogène produite lors de la fusion du coeur
du réacteur n°1. Elle estime à 1 000 kg cette quantité.
Mercredi 8 juin, une coupure de
courant a eu lieu pendant 3 heures dans les salles de contrôle des
réacteurs 1 et 2. La transmission des données a été suspendue.
L'injection d'azote aussi.
Mardi 14 juin, TEPCo a présenté
la maquette de la structure temporaire qu'elle prévoit pour couvrir le
réacteur n°1 afin de retenir la vapeur radioactive qui s'échappe
continument. Les travaux devraient débuter le 27 juin et se terminer
avant la fin septembre. L'armature est en acier et la couverture en
polyester. La structure devrait être bâtie avec une grue contrôlée à
distance pour éviter d'exposer les ouvriers. Aucune intervention
humaine sur place n'est a priori nécessaire. Le toit sera amovible pour
permettre d'intervenir dans le réacteur avec une grue si nécessaire.
L'assemblage de la grue a débuté le 12 juin.
Vendredi 24 juin, le quotidien
Mainichi Daily News remet en cause la version des faits de TEPCo
concernant la ventilation du réacteur n°1 le 12 mars en s'appuyant sur
des sources internes. La compagnie ne peut pas confirmer que les valves
aient bien été ouvertes. La pression dans l'enceinte de confiment est
passée de 755 kilopascals à 530 kilopascal vers 14h30 le 12 mars, mais
c'est toujours au dessus de la pression limite de 427 kilopascal. Elle
est remontée à partir de 15h et aucune augmentation de la radioactivité
ambiante n'a été notée. Le journal accuse aussi les autorités de ne pas
avoir vérifié la version de l'exploitant avant d'écrire dans le rapport
soumis à l'AIEA que la ventilation a été un succès.
Juillet-Août 2011
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Lundi 4 juillet, la quantité
d'eau injectée dans le réacteur n°1 pour le refroidir a baissé. Cela
aurait commencé la veille vers 21h. A 8h13, seulement 3 tonnes d'eau
par heure étaient injectées au lieu des 3,7 prévues. Les ouvriers ont
immédiatement augmenté la quantité d'eau injectée et à 9h le débit
normal était de retour. Il n'y a pas eu d'augmentation de la
température et TEPCo recherche la cause de l'incident.
Dimanche 17 juillet, le débit
d'injection d'eau traitée est à nouveau passé sous les 3 tonnes d'eau
par heure déclenchant une alarme. Normalement, il est 3,8 tonnes par
heure. C'est la troisième fois ce mois-ci. La même pompe est utilisée
pour le réacteur n°2 et il n'y a pas de problème. TEPCo soupçonne de la
tuyauterie entartrée.
Le 17 juillet est l'échéance de la première étape de la feuille de
route que s'est fixée TEPCo. La piscine est refroidie en circuit fermé.
L'eau injectée dans le réacteur à environ 4 tonnes par heure est de
l'eau provenant de la station d'épuration. De l'azote est injecté pour
prévenir un risque d'explosion hydrogène. Mais, le réacteur continue à
fuir vers les sous-sols. On ne peut pas parler de circuit fermé.
Mardi 19 juillet, la
température en bas de cuve est de 100°C.
Mercredi 20 juillet, à 7h00 le
niveau de l'eau dans les sous-sols du bâtiment réacteur a monté de 13
cm par rapport à la veille à cause des fortes pluies liées à l'arrivée
du typhon.
Jeudi 21 juillet, 7h00 le
niveau de l'eau est monté de 44 cm par rapport à la veille pour les
mêmes raisons. Il n'y a pas de risque de débordement.
Dimanche 24 juillet, un
thermomètre fixé en bas de réacteur indique une température inférieure
à 100°C depuis 6 jour. Il indique entre 96 et 97°C. Cette baisse est
due à une augmentation de la quantité d'eau injectée dans le réacteur.
Mais le système de refroidissement est toujours instable : le débit est
passé de 3,8 tonnes par heure qui est le fonctionnement nominal à 3,3
tonnes par heure dans la matinée sans que TEPCo ne puisse fournir
d'explication.
Vendredi 29 juillet, TEPCo
estime à environ 1 milliard de becquerels par heure les rejets aériens
actuels des 3 réacteurs accidentés. Ce chiffre est estimé à partir des
mesures faites à l'extérieur à partir de balises. TEPCo veut mesurer la
contamination de l'air contenu dans les enceintes de confinement des
réacteurs 1 et 2 afin d'affiner son estimation et essayer de juguler
ces rejets. Pour le réacteur n°3, ce n'est pas possible car il est trop
radioactif.
Lundi 1er août, un niveau de
débit de dose de 10 sieverts (10 000 millisieverts) par heure a été
découvert à proximité de débris situés entre les réacteurs 1 et 2. Ce
sont des tuyaux ayant servi à dépressuriser le réacteur n°1 qui en
serient à l'origine. Les ouvriers qui ont fait cette découverte ont
pris 4 millisieverts.
L'appareil de mesure sature à 10 sieverts par heure, ce qui signifie
que le débit de dose réel est plus élevé. Cela vient d'un tuyau
d'évacuation des gaz qui relie le réacteur à la cheminée située à côté.
Des photos du tuyau sont disponibles
ici et
ici.
La température en bas de la cuve du réacteur est de 93°C.
Mardi 2 août, TEPCo a confirmé
avoir détecté un débit de dose de 5 sieverts par heure à l'intérieur du
réacteur n°1, dans la salle de climatisation au 1er étage (2ième
niveau). Des tuyaux
qui traversent la pièce ont été utilisés pour dépressuriser le
réacteur. L'accès a été interdit. 5 sieverts correspond à la valeur de
saturation du détecteur. Le débit de dose réel est donc supérieur.
Des images et un plan des lieux sont disponibles
ici en anglais. Une vidéo prise par un robot sur
les lieux peut être
téléchargée ici.
TEPCo a trouvé un
autre point avec un débit de dose qui dépasse les 10 sieverts par
heure. Il est situé à proximité du précédent, au niveau d'un tuyau
d'évacuation des gaz à 10 m du sol environ.
Mercredi 10 août, TEPCo a
commencé les travaux pour couvrir le réacteur n°1. L'idée est de
retenir la radioactivité à l'intérieur et d'empêcher la pluie de
pénétrer. Les travaux sont visibles avec la
webcam.
Les niveaux de débit de dose à proximité du réacteur varient entre 1 et
20 millisieverts par heure. 6 ventillateurs avec filtre seront
installés pour tenter de purifier l'air. Ils doivent filtrer 40 000 m3
d'air par heure. La structure a été conçue pour supporter des vents de
90 km/h. Un système de climatisation doit aussi abaisser la température
pour permettre l'intervention humaine.
A 17h, il y avait 46°C dans la piscine de combustibles usés. Depuis ce
jour, cette piscine est refroidie en circuit fermé. C'est la dernière
piscine du site à être refroidie par un tel circuit.
Jeudi 11 août, 17h, la
température de la piscine est de 40,5°C.
Samedi 20 août, la température
au niveau des 19 thermomètres placés dans le réacteur n°1 est passée
sous les 100°C à 23h. 12 heures plus tard, la situation était stable.
Les deux autres réacteurs restent au dessus de 100°C.
Mardi 30 août, TEPCO a annoncé
avoir fait des prélèvements d'air au-dessus du bâtiment abritant les
réacteurs 1 et 2 et n'avoir détecté que des "traces" : entre 1 et 100
becquerels de césium par m3 au dessus du 1 et 1 000 Bq/m3 au dessus du
réacteur n°2. Elle n'a pas détecté d'iode.
Septembre - Octobre 2011
[afficher/cacher]
Vendredi 9 septembre, TEPCo a
fini de construire l'armature métallique du chapiteau qui va couvrir le
réacteur n°1 pour diminuer les fuites de gaz radioactifs et arrêter
l'eau de pluie. Une
photo est disponible sur le site de TEPCo.
Samedi 10 septembre, TEPCo
publie une vidéo sur le système de refroidissement des
réacteurs. C'est en japonais, mais les images parlent d'elles-même. A
voir sur le site de
TEPCo ou
Youtube.
Une version anglaise est maintenant disponible sur le site de TEPCo :
à regarder en ligne ou
télécharger.
Vendredi 16 septembre, TEPCo a
reconnu que presque tous les détecteurs situés sous la cuve du réacteur
n°1 étaient morts. Après la fusion du coeur, ce n'est pas trop une
surprise.
Mardi 20 septembre, la
température du réacteur (à l'extérieur de la cuve) est de 82°C.
Jeudi 22 septembre, suite au
passage du 15ième typhon de l'année, le typhon Roke, le niveau de l'eau
est monté de 44 cm en 24 heures dans les sous-sols du réacteur n°1.
Vendredi 23 septembre, TEPCo a
annoncé avoir mesuré un taux d'hydrogène
d'au moins 1% dans un tuyau relié à la cuve. A partir de 4%, cela peut
exploser
! Un schéma avec l'emplacement des détecteurs d'hydrogène est
ici en
anglais.
TEPCo ne sait pas combien il y a d'hydrogène dans la cuve du réacteur.
Peut-être plus que prévu.
Samedi 24 septembre, TEPCo a
revu à la hausse la concentration en hydroène dans le tuyau : elle
dépasse les 4% et pourrait même être proche de 100%. Pour exploser, il
faut aussi de l'oxygène. TEPCo se veut rassurante, mais en cas de
fuite, le mélange hydrogène oxygène aurait devenir explosif. Et comme
ils comptaient couper le tuyau qui contenait d'hydrogène, on aurait pu
craindre le pire.
Le premier instrument de mesure apporté par TEPCo, ne pouvait pas
détecter des concentrations supérieures à 1%. Le deuxième ne pouvait
pas dépasser 4%. Maintenant, TEPCo penche vers 100% avec un détecteur
plus sophistiqué.
La compagnie ne sait pas si cet hydrogène est là depuis le début ou
s'il est arrivé par la suite. Elle ne sait pas non plus combien il y a
d'hydrogène dans l'enceinte de confinement.
Lundi 26 septembre, la NISA a
ordonné à TEPCo de vérifier les deux autres réacteurs pour voir s'il
n'y a pas d'hydrogène qui s'y accumule.
Mercredi 28 septembre, TEPCo a
finalement annoncé avoir mesuré 63% d'hydrogène (un pourcentage
explosif s'il y a de l'oxygène) dans le tuyau, mais pas d'oxygène. Elle
va injecter de l'azote dans le tuyau.
Samedi 8 octobre, TEPCo a rendu
publiques de nombreuses photos des réacteurs et de la centrale. Elles
sont rassemblées dans un
fichier pdf avec légendes en anglais.
Elle diffuse aussi une
vidéo à télécharger du sommet du bâtiment réacteur
prise depuis une grue. Les explications sont
ici en anglais. (Les images datent du 3 octobre).
Dans la salle de contrôle commune aux réacteurs 1 et 2, le débit de
dose maximal enregistré est de 10 microsieverts par heure.
Par ailleurs, TEPCo a commencé à purger les tuyaux contenant de
l'hydrogène en y injectant de l'azote qui est inerte. Les opérations
ont duré une heure environ. 30 minutes plus tard, le taux d'hydrogène
est descendu près de 0%, mais après deux heures, le taux d'hydrogène
est remonté à 3,9%. A 4%, en présence d'oxygène, cela peut exploser...
Elle devrait reprendre les opération le lendemain.
La compagnie a commencé à installer le toit de la structure qui abrite
le réacteur n°1. Une
photo supplémentaire est disponible ici.
Lundi 10 octobre, TEPCo a fini
de purger l'hydrogène la veille. Le niveau d'hydrogène serait "bas".
TEPCo a ensuite coupé le tuyau en deux points pour pouvoir installer un
filtre qui doit diminuer la radioactivité dans l'enceinte de
confinement. Des photos des travailleurs en train de couper les tuyaux
sont disponibles
ici. Des photos des tuyaux coupés sont
ici.
Mercredi 12 octobre, TEPCo a
effectué un exercice de crise en ce jour au niveau du réacteur n°1 !
L'exercice supposait qu'un séisme de magnitude 8,0 arrêtait le système
de refroidissement du coeur.
Vendredi 14 octobre, TEPCo a
fini de couvrir le réacteur n°1. Les réacteurs n°3 et 4 vont suivre
l'été prochain. Deux photos sont disponibles
ici et
ici.
Mardi 18 octobre, vidéo de
TEPCo montrant des hommes tentant de pénétrer à travers les gravats du
réacteur n°1. La vidéo peut être
téléchargée ici. Ils explorent le condenseur.
Novembre - Décembre 2011
[afficher/cacher]
Samedi 12 novembre, 8 mois
après le déclenchement de la catastrophe, la température en bas de la
cuve du réacteur n°1 est de 38,7°C, de l'azote est injecté
régulièrement, il y a 15 050 tonnes d'eau contaminée dans les sous-sols
et le réacteur est couvert. L'air à l'intérieur est filtré.
Jeudi 24 novembre, TEPCo a
annoncé vouloir réduire la quantité d'eau injectée pour augmenter la
température des réacteurs 1 à 3, c'est à dire l'inverse de ce qu'elle a
chercher à faire jusqu'à maintenant. Par crainte d'une explosion
hydrogène, la compagnie espère ainsi augmenter la part de vapeur d'eau
dans la cuve du réacteur. Elle est aussi en cours de préparatifs pour
injecter de l'azote dans la cuve. La température est actuellement
inférieure à 70°C et TEPCo veut repasser au-dessus de 80°C. En bas de
la cuve, la température est actuellement de 40,4°C.
La quantité d'eau injectée va être réduite de 0,5 m3/h pour passer à 5
m3/h dans le réacteur n°1.
Mercredi 30 novembre, TEPCo
assure que le combustible fondu (corium) est resté dans l'enceinte de
confinement et ne l'a pas traversée. Il est donc refroidi par
l'injection d'eau. Pour le réacteur n°1, presque tout le combustible a
fondu, soit 68 tonnes, car il est resté sans refroidissement pendant
longtemps, suite
aux dysfonctionnements des systèmes de secours. Une grande partie
aurait percé la cuve mais se serait arrêtée dans l'enceinte de
confinement. Si tout le corium s'était retrouvé sur le socle en béton
et acier de cette enceinte, qui fait 100 cm d'épaisseur au point le
plus fin, TEPCo a calculé qu'il l'aurait érodé le béton sur une
épaisseur de 65 cm. L'acier n'aurait pas été érodé. Mais le corium
avait érodé le béton sur 37 cm de plus, l'acier aurait été entamé.
Les diapos de la présentation sont
ici en japonais. Le texte explicatif est
ici en japonais. D'autres séries de diapos sur le
même sujet sont disponibles en japonais
ici,
ici,
ici et
ici.
Les calculs ont été faits à l'aide d'un code intitulé Modular Accident
Analysis Program et développé par Fauske & Associates LLC, une
filiale de Westinghouse Electric.
Le combustible est enfermé comme dans les poupées russes : la gaine,
puis la cuve et enfin, l'enceinte de confinement. Le combustible ayant
fondu, la gaine ne retient plus rien. La cuve étant percée par le
corium, ne reste que le dernier rempart, l'enceinte de confinement,
qui, selon ces calculs, n'était pas loin d'être aussi traversée par le
corium. Si cela avait été le cas, le refroidissement du corium aurait
été plus difficile, voire impossible. Lors de l'accident de Three Mile
Island en 1979, le corium n'avait pas percé la cuve.
Toujours est-il que cette enceinte de confinement fuit et que l'eau de
refroidissement, fortement contaminée, s'écoule dans les sous-sols et
que cela va durer encore des années car il n'est pas possible
d'approcher pour colmater les fuites.
TEPCo estime à 30 cm la hauteur d'eau dans l'enceinte de confinement,
mais cela suffirait à refroidir le corium.
Mais ce qu'elle ne dit pas, c'est que le corium n'est refroidi qu'en
surface et qu'il doit continuer à ronger le béton en dessous.
Vendredi 2 décembre, TEPCo a
commencé à injecter de l'azote à l'intérieur de la cuve des réacteurs
1, 2 et 3. En octobre, quand la compagnie a commencé à extraire les gaz
radioactifs de la cuve du n°2, elle a mesuré 2,9% d'hydrogène. A partir
de 4%, cela peut exploser. Elle injecte donc de l'azote pour réduire la
concentration en hydrogène.
Mercredi 28 décembre, suite à
une inspection sur le réacteur n°3 (cf "réacteur n°3" ci-dessous), il
n'est pas impossible que l'explosion hydrogène du réacteur n°1 soit due
à un défaut de conception du système d'échappement des gaz relargués en
situation d'urgence.
Etat
actuel du réacteur n°1
Le réacteur a subi une explosion hydrogène le samedi 12 mars à
15h36. Selon le dernier scénario, c'est le tremblement de terre qui l'a
endommagé : en effet, le bâtiment réacteur était déjà très radioactif
avant la ventilation du coeur qui a conduit à des relargages de gaz
très radioactifs, ce qui laisse penser que le réacteur fuyait déjà.
De l'eau de mer y est injectée régulièrement pour le refroidir.
Depuis le 25 mars, c'est de l'eau douce qui est utilisée.
TEPCo
a initiallement estimé à 70% l'endommagement du coeur. Le
27 avril, elle a revu son estimation à la baisse : 55% du coeur
serait endommagé. Mais le 12 mai, TEPCo a découvert que tout le
combustible était au fond de la cuve où il a partiellement ou
complètement fondu. Il aurait aussi percé la cuve par endroits.
Selon le dernier scénario de l'exploitant, le réacteur a perdu ses
capacités de refroidissement juste après le tremblement de terre du 11
mars. Trois heures plus tard, le haut des barres de combustibles
étaient dénoyé. Les barres ont commencé à fondre dans l'heure et demie
suivante. La température des barres a probablement atteint 2 800°C à ce
moment là. Presque toutes les barres avaient fondu ou étaient tombées
en fond de cuve dès le lendemain 12 mars à 6h50. La température a
commencé à baissé quand TEPCo a commencé à injecter de l'eau à 5h50 ce
même jour. Pour la NISA, la fusion du coeur a eu lieu 5 heures après le
séisme. Les barres de combustible ont commencé à être exposées deux
heures après le séisme.
TEPCo évalue à 800 kg la quantité d'hydrogène générée lors de la phase
de fusion. La NISA pense plutôt que c'est 1 000 kg.
TEPCo estime qu'il est possible que l'enceinte
de confinement soit percée. Le trou pourrait avoir de 7 cm de diamètre.
Si c'est confirmé, cela explique que l'eau injectée inonde les
sous-sols. TEPCo va avoir du mal à un système de refroidissement en
circuit fermé.
Selon des calculs faits par
l'université de Kyoto, le dégagement de
chaleur du coeur entraîne l'évaporation de 80 à 140 litres par minute.
La chaleur dégagée sera moitié moindre dans six mois et sera à un tiers
de la valeur actuelle dans un an.
Il y a de fortes chances pour qu'une réaction nucléaire en chaîne
périodique non contrôlée ait eu lieu dans ce réacteur.
Selon
la NISA (autorité de sûreté japonaise), des gaz radioactifs ont été
relâchés une seule fois le 12 mars pour faire baisser la
pression.
Le débit dose maximal enregistré le 14 mars au niveau de l'enceinte
de confinement était de
162 sieverts par heure (non, il n'y a pas d'erreur d'unité !). Il est
actuellement de 20 à 30 sieverts par heure. Il est donc impossible de
s'en approcher : un intervenant atteindrait sa limite de dose en une
minute environ. En avril, un robot a détecté des débits de dose allant
jusquà 1 000 millisieverts par heure au niveau de certaines pompes.
Pour d'autres, cela allait de 10 à 49 millisieverts par heure.
De l'azote est injecté dans le réacteur depuis le 7 avril.
Le condenseur a une capacité de 1 600 tonnes.
L'électricité est arrivée dans ce réacteur. Le système de
refoidissement de la piscine est rétabli.
De la vapeur d'eau s'échappe de l'enceinte de confinement.
Des hommes sont entrés dans la bâtiment réacteur pour la première fois
le jeudi 5 mai. Ils ont installé un système de ventilation pour
filtrer l'air et le décontaminer.
Depuis le 10 août, la piscine de combustibles usés est refroidie en
circuit fermé.
Chronologie
des évènements
Ce
réacteur est
chargé en
MOx, combustible contenant plus de plutonium que le combustible
classique. La
température de fusion du MOX est aussi plus basse que celle du
combustible classique. Un nouveau chargement de Mox aurait dû
quitter la France pour ce réacteur.
Mars 2011
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Avril 2011
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Mai 2011
[afficher/cacher]
Juin 2011
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Mercredi 1er juin, le niveau de
l'eau a encore monté de plus de 2 cm depuis la veille.
Jeudi 2 juin, l'eau des
sous-sols du réacteur n°3 n'est plus qu'à 24 cm du niveau du
sol.
Vendredi 3 juin, TEPCo commencé
à vider le condenseur d'une capacité de 3 000 tonnes vers une autre
cuve temporaire afin de pouvoir pomper l'eau des sous-sols dans le
condenseur à partir de la semaine suivante.
TEPCo
estime à 28 100 tonnes l'eau qui encombre les sous-sols du réacteur
n°3. A 7h, le niveau de l'eau n'est plus qu'à une vingtaine de cm du
niveau du sol.
Lundi 6 juin, la NISA a estimé,
à partir des données de TEPCo, que la fusion du coeur a eu lieu 79
heures après le séisme, soit 13 heures plus tard que ce qu'avait estimé
TEPCo.
Mardi 7 juin,
la NISA a revu à la hausse la quantité d'hydrogène produite lors de la
fusion du coeur du réacteur n°3. Elle estime à 1 000 kg cette quantité.
Vendredi 10 juin,
TEPCo a envoyé 9 travailleurs dans le bâtiment réacteur pendant 20
minutes. Ils ont détecté un débit de dose de 100 millisieverts par
heure près de l'enceinte de confinement et sont donc ressortis. TEPCo
essaye de limiter à 5 millisierverts par heure l'exposition des
travailleurs.
Mercredi 15 juin, TEPCo a mis
en ligne une nouvelle vidéo du réacteur n°3. Elle peut être
téléchargée ici.
Par ailleurs, la compagnie devrait commencer samedi à installer un
système de refroidissement de la piscine en circuit fermé.
Actuellement, TEPCO injecte de l'eau tous les 4 jours et la température
est de 60°C environ. Elle drevrait passer sous les 40°C quand les
travaux seront terminés début juillet.
Mercredi 22 juin, la
température du réacteur monte car TEPCo a réduit le volume d'eau
injectée pour ralentir la survenue des débordements des sous-sols
inondés. La température en haut et en bas du réacteur a augmenté de 4
et 7°C respectivement. La température des deux autres réacteurs est
restée stable. La compagnie ne va pas augmenter la quantité d'eau
injectée dans le réacteur n°3, mais va continuer à surveiller
attentivement la température. Dans les deux autres réacteurs, elle va
diminuer le volume d'eau injectée.
Le niveau de l'eau dans une galerie souterraine du réacteur n°3 a
atteint son plus haut niveau depuis le début de la crise et n'est plus
qu'à 12 cm du niveau du sol (à 7h, heure locale). Si l'eau n'est pas
pompée, cela pourrait déborder le mercredi suivant, voire avant s'il y
a de fortes pluies. Fin mai, le niveau était monté de 6,5 cm en un jour
suite au passage d'un cyclone à proximité.
A 10h, la compagnie a annoncé avoir réussi à traiter 1 825 tonnes d'eau
contaminée depuis le 17 juin. Cela a permis de pomper de l'eau des
sous-sols du réacteur n°3 et le niveau est resté à 12 cm sous la
surface alors qu'auparavant, il augmentait de 2 cm par jour environ.
Même si la station d'épuration finit par fonctionner normalement, TEPCo
n'est pas à l'abri d'un débordement en cas de fortes pluies.
Jeudi 30 juin, TEPCo a mis en
service un système de refroidissement de la piscine de combustibles
usés en circuit fermé.
Juillet 2011
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Vendredi 1er juillet, TEPCo a
envoyé un robot pour nettoyer l'intérieur du bâtiment réacteur. Il
enlève les débris et poussières radioactifs. Le but est de faire
baisser le niveau de radioactivité ambiante pour permettre aux
travailleurs d'entrer et installer un système d'injection d'azote afin
de prévenir une nouvelle explosion hydrogène. Une vidéo du nettoyage
peut être téléchargée
ici sur le site de TEPCo.
Samedi 2 juillet, la
température de la piscine de combustibles usés était de 39,9°C à 5h
contre 62°C la veille. La compagnie espère descendre à 30°C dans les
jours qui suivent. Un autre robot a été envoyé dans le bâtiment
réacteur pour mesurer le niveau de radioactivité ambiant. Il a baissé
grâce au nettoyage de la veille mais est encore trop élevé pour
permettre une intervention humaine.
Jeudi 7 juillet, il est fort
possible que l'injection d'azote soit retardée dans le réacteur n°3 car
les niveaux de dose sont trop élevés. Jusqu'à 50 millisieverts par
heure ont été détectés par un robot.
Vendredi 8 juillet, TEPCo a
cependant décider d'envoyer des hommes pour voir s'il est possible de
brancher des tuyaux pour injecter de l'azote car les robots ne peuvent
pas approcher à cause des débris qui jonchent le sol.
Mardi 12 juillet, TEPCo a fini
d'installer la tuyauterie pour injecter de l'azote et attend le feu
vert des autorités.
Jeudi 14 juillet, TEPCo a reçu
le feu vert pour injecter de l'azote dans le réacteur n°3 et elle a
commencé rapidement après.
Vendredi 15 juillet, TEPCo a
annoncé avoir injecté 200 m3 d'azote dans la cuve du réacteur, mais la
pression n'a pas augmenté. La compagnie soupçonne donc une fuite.
Dimanche 17 juillet est
l'échéance de la première étape de la feuille de
route que s'est fixée TEPCo. La piscine est refroidie en circuit fermé.
L'eau injectée dans le réacteur à environ 9 tonnes par heure est de
l'eau provenant de la station d'épuration. De l'azote est injecté pour
prévenir un risque d'explosion hydrogène. Mais, le réacteur contniue à
fuir vers les sous-sols. On ne peut pas parler de circuit fermé.
Lundi 18 juillet, TEPCo se
dépèche de mettre un bout de toit sur le bâtiment turbine du réacteur
n°3 avant l'arrivée du typhon Ma-on qui a des trous suite à l'explosion
hydrogène. Mais rien n'est fait pour les
bâtiments réacteur n°1, 3 et 4 qui n'ont plus de toit non plus. Il
pleut déjà fortement sur l'Ouest du pays.
Un premier trou a ainsi été couvert ce jour. Un autre devrait l'être le
lendemain.
Mardi 19 juillet, la
température en bas de cuve est de 111°C.
Vendredi 22 juillet, à 7h10,
une sur-consommation soudaine a déclenché un disjoncteur et coupé
l'alimentation électrique des réacteur n°3 et 4. TEPCo a dû suspendre
le traitement de l'eau contaminée et le refroidissement de la piscine
du réacteur n°3 pendant 5 heures. Le refroidissement a repris grâce à
une autre source d'alimentation électrique. Quant au traitement de
l'eau, il n'a repris qu'à 15h30. L'injection d'eau et d'azote dans le
réacteur n'ont pas été affectés.
Les alimentations électriques de secours ne se sont pas équipées de
système d'enclenchement automatique.
Samedi 23 juillet, TEPCo a
déclaré que le disjoncteur était mal réglé, c'est pourquoi il s'est
déclenché intempestivement. Mais il a tout de même fallu 8 heures pour
rétablir le courant partout.
Mardi 26 juillet, TEPCo a
envoyer un robot inspecter les tuyaux et valves du réacteur n°3 afin de
réduire la quantité d'eau injectée. Elle injecte actuellement environ
390 tonnes d'eau par jour dans les 3 réacteurs, qui fuit ensuite dans
les sous-sols après avoir été fortement contaminée. Ce réacteur
nécessite plus d'eau que les deux autres : 9 tonnes par heure. Des
images prises par le
robot sont
disponibles ici.
Mercredi 27 juillet, TEPCo a
finalement décidé d'envoyer 6 personnes inspecter le réacteur n°3 car
le robot n'a pas découvert de fuite particulière. Ils doivent pénétrer
dans les 1er et 2ièmes étages pour voir si la tuyauterie peut être
utilisée pour le refroidissement. Le débit de dose maximal mesuré par
le robot est de 75 millisieverts par heure.
Jeudi 28 juillet, TEPCo a
répété qu'il était pour elle inconcevable que les séisme ait endommagé
le circuit de refroidissement de secours. Et d'ajouter qu'un ouvrier
est entré dans la salle où il y a les pompes de ce circuit et qu'il n'y
avait pas de vapeur. Mais il faudra attendre de pouvoir accéder au
réacteur pour pouvoir conclure de façon définitive.
Vendredi 29 juillet, TEPCo a
arrêté de pomper l'eau contaminée des sous-sols
des réacteurs 2 et 3 car la cuve est pleine, la station d'épuration ne
pouvant pas traiter les volumes prévus. Selon la compagnie, il n'y a
pas de risque de débordement. Elle espère reprendre le pompage d'ici 2
jours.
Août - Septembre 2011
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Lundi 1er août, la température
en bas de la cuve du réacteur est de 106°C. Pour passer sous les 100°C
pour réduire la quantité de vapeur, il faut injecter plus d'eau. Mais
comme le système de décontamination de l'eau ne marche pas bien, ce
n'est pas possible.
Vendredi 5 août, TEPCo envisage
de changer le mode de refroidissement pour le réacteur n°3 car il
consomme trop d'eau, environ 3 fois plus que le réacteur n°2 qui est
similaire : 216 tonnes par jour contre 84. TEPCo pense que c'est dû au
fait que le combustible fondu n'est pas descendu en fond de cuve, mais
une partie est restée accorchée au support. L'eau injectée actuellement
n'atteint pas se niveau, entraînant un refroidissement inadéquat et une
forte consommation d'eau qu'il faut décontaminer ensuite. TEPCo
envisage donc d'utiliser un autre circuit de refroidissement qui, comme
une douche, asperge les combustibles par le haut. Le 3 août, des
employés de TEPCo ont pu inspecter les tuyaux et valves de ce système.
Lundi 8 août, Selon Fumiya
Tanabe, un scientifique qui a été chercheur au Japan Atomic Energy
Research Institute, estime qu'il y a eu deux fusions dans le réacteur
n°3. Le réacteur a été à sec pendant six heures environ avant
l'injection d'eau à 9h25 le 13 mars. Le lendemain à 11h, il y a eu une
explosion hydrogène due à la fusion du coeur. 300 tonnes d'eau par jour
ont été injectées dans le réacteur jusqu'au 20 mars selon les données
de TEPCo. Mais entre le 21 et 23 mars, seulement 24 tonnes d'eau ont
été injectées. 69 tonnes le 24 mars. Ce serait dû à une augmentation de
la pression qui a empêché l'eau de pénétrer. M. Tanabe, qui travaillé
sur l'accident de Three Mile Island quand il était chercheur, cette
quantité d'eau ne représente que 11 à 32% de la quantité nécessaire
pour refroidir le coeur. Dans de telles conditions, le coeur peut
entrer en fusion en une journée, entraînant de nouveaux rejets
radioactifs. Selon M. Tanabe, le combustible en fusion aurait percé la
cuve pour atteindre l'enceinte de confinement. Il appuye ses dires sur
les niveaux élevés de radioactivité mesurés sous les vents à cette
époque au niveau de Kita-Ibaraki, Takahagi et Mito. Entre 1h et 3h le
21 mars, la pression est soudainement montée à 110 atmosphères, ce qui
serait un autre signe d'une seconde fusion. Des fumées noires ont été
vues au dessus du réacteur les 21 et 23 mars qui pourraient être dues à
la réaction entre le corium (coeur fondu) et le béton.
Afin de proclamer l'arrêt à froid, il faut encore mesurer la
température au bon endroit, c'est à dire là où il y a le combustible.
Début août, la température de
la piscine varie entre 35 et 40°C.
Jeudi 1er septembre, après
midi, TEPCo a commencé à asperger l'eau de refroidissement comme avec
une douche car elle pense qu'une partie du combustible est resté
accroché et n'est pas descendu en fond de cuve.
Samedi 3 septembre, la méthode
semble efficace puisque la température a baissé. A 5h, la température
en haut de cuve était de 115,7°C, soit environ 3° de moins que jeudi
matin. En bas de cuve, elle était de 107,7°C, soit environ 2° de moins
que l'avant-veille.
Lundi 5 septembre, la
température de la cuve du réacteur est passée sous la barre symbolique
des 100°C, ce qui redonne espoir à TEPCo qui envisage d'asperger de la
même façon le coeur du réacteur N°2.
Vendredi 9 septembre, juste un
mois et un jour après que Fumiya Tanabe ait avancé l'hypothèse d'une
deuxième fusion dans le réacteur n°3, TEPCo a démenti, étude à l'appui.
Alors que les autorités n'avaient rien demandé, TEPCo a rédigé pas
moins de 565 pages (
disponibles ici en japonais)
pour réfuter la deuxième fusion du réacteur n°3. Etonnant pour une
compagnie plutôt avare de détails sur ce qui s'est passé. Une version
anglaise a été promise. En attendant, il y a des
graphes en anglais pour prouver ses dires.
Samedi 10 septembre, TEPCo
publie une vidéo sur le système de refroidissement des
réacteurs. C'est en japonais, mais les images parlent d'elles-même. A
voir sur le site de
TEPCo ou
Youtube. Une version anglaise est maintenant
disponible sur le site de TEPCo :
à regarder en ligne ou
télécharger.
Vendredi 16 septembre, TEPCo a
aussi indiqué qu'elle allait augmenter le débit d'injection d'eau de 7
à 12 tonnes par heure dans le réacteur afin de réduire la température
du
coeur. Cela aura pour conséquence d'augmenter le volume d'eau à
décontaminer.
Mardi 20 septembre, la
température du réacteur (à l'extérieur de la cuve) est de 88°C.
Dimanche 25 septembre, TEPCo a
mis en ligne sur son site une vidéo muette avec des images prises par
une caméra suspendue à une grue. Elle peut être
téléchargée ici. On voit bien l'ampleur des dégats
provoqués par l'explosion hydrogène. On aperçoit aussi de la vapeur
d'eau.
Octobre - Décembre 2011
[afficher/cacher]
Samedi 8 octobre, TEPCo a rendu
publiques de nombreuses photos des réacteurs et de la centrale. Elles
sont rassemblées dans un
fichier pdf avec légendes en anglais.
La compagnie diffuse aussi une
vidéo à télécharger du sommet du
bâtiment réacteur prise à partir d'une caméra suspendue à une grue. Les
explications sont
ici en anglais.
Les images, qui sont datées du 6 octobre, n'apportent rien... Comme on
ne voit pas de vapeur d'eau, TEPCo pense que la température du coeur a
bien baissé.
Mercredi 12 octobre, vidéo de
l'intérieur du bâtiment réacteur prise depuis une caméra suspendue.
Vidéo à
télécharger ici. Explications
ici en anglais.
Samedi 5 novembre, TEPCo a mis
en ligne des photos prises après des travaux de déblaiement au rez de
chaussée du réacteur n°3 par un robot. Il y a aussi des relevés de
débit de dose : le débit maximal relevé est de 620 millisievert par
heure. L'intervention humaine est impossible : en 10 minute, la dose de
100 millisievert est atteinte ! Le document
en anglais est ici.
Des vidéos des travaux du robot peuvent être téléchargées
ici et
ici.
Elle au aussi publié une vidéo prise par une caméra pendue à une grue
au dessus du réacteur qui permet de visualiser les dégâts. Elle peut
être téléchargée
ici. La localisation de la prise de vue est
ici.
Samedi 12 novembre, 8 mois
après le déclenchement de la catastrophe, la température en bas de la
cuve du réacteur n°3 est de 69°C, de l'azote est injecté
régulièrement, il y a 22 900 tonnes d'eau contaminée dans les
sous-sols. Des débris très irradiants gènent toute intervention dans le
réacteur. Ils vont être retirés à l'aide d'une grue.
Mercredi 16 novembre, un robot
a mesuré jusqu'à 1 300 millisieverts par heure (1,3 Sv/h !) dans un
coin du rez de chaussée du réacteur n°3. C'est la plus forte valeur
mesurée dans le bâtiment de ce réacteur pour le moment. Le lieu est
indiqué
ici en anglais avec d'autres mesures de débit de
dose. Une vidéo de la mesure peut être téléchargée
ici (avancez à 2 min).
Mardi 22 novembre, après
nettoyage des rails par un robot, le débit de dose a augmenté pour
atteindre 1 600 millisieverts par heure (1,6 Sv/h). Les détails sont
ici en anglais. Une vidéo du nettoyage peut être
téléchargée
ici. Une vidéo des rails nettoyés peut être
téléchargée
ici.
Jeudi 24 novembre, TEPCo a
annoncé vouloir réduire la quantité d'eau injectée pour augmenter la
température des réacteurs 1 à 3, c'est à dire l'inverse de ce qu'elle a
chercher à faire jusqu'à maintenant. Par crainte d'une explosion
hydrogène, la compagnie espère ainsi augmenter la part de vapeur d'eau
dans la cuve du réacteur. Elle est aussi en cours de préparatifs pour
injecter de l'azote dans la cuve. La température est actuellement
inférieure à 70°C et TEPCo veut repasser au-dessus de 80°C. En bas de
la cuve, la température est actuellement de 66,6°C.
La quantité d'eau injectée va être réduite de 1,5 m3/h pour passer à
8,5 m3/h dans le réacteur n°3.
Mercredi 30 novembre, TEPCo
assure que le combustible fondu (corium) est resté dans l'enceinte de
confinement et ne l'a pas traversée. Il est donc refroidi par
l'injection d'eau. Pour le réacteur n°3, TEPCo estime que 63% du
combustible a fondu. Si tout ce corium s'était retrouvé sur le socle en
béton et acier
de cette enceinte,
TEPCo a calculé qu'il aurait érodé le béton sur une épaisseur de 20 cm.
Mais TEPCo pense que la plus grande partie est restée dans la cuve du
réacteur. Un expert officiel de la Japan Nuclear Energy Safety
Organization contredit cette analyse et pense que la majorité du corium
a traversé la cuve.
Les diapos de la présentation sont
ici en japonais. Le texte explicatif est
ici en japonais. D'autres séries de diapos sur le
même sujet sont disponibles en japonais
ici,
ici,
ici et
ici. Les calculs ont été faits à l'aide d'un code
intitulé Modular Accident
Analysis Program et développé par Fauske & Associates LLC, une
filiale de Westinghouse Electric.
Toujours est-il que cette enceinte de confinement fuit et que l'eau de
refroidissement, fortement contaminée, s'écoule dans les sous-sols et
que cela va durer encore des années car il n'est pas possible
d'approcher pour colmater les fuites.
Ce que TEPCo ne dit pas, c'est que le corium n'est refroidi qu'en
surface et doit continuer à ronger le béton. Une estimation de ce
processus serait utile.
Mercredi 28 décembre, suite à
une inspection de l'installation de traitement des gaz évacués en
situation d'urgence qui a eu lieu le 22 décembre, TEPCo pense que les
explosions hydrogène pourraient être dues à un défaut de conception des
réacteurs. Jusqu'à maintenant, TEPCo prétendait que l'hydrogène
accumulé dans le bâtiment réacteur provenait de fuites de l'enceinte de
confinement ou de tuyaux de connexion. Mais l'inspection du 22 décembre
a montré que de l'hydrogène a bien pu être refoulé vers le bâtiment
réacteur lors de la dépressurisation des enceintes de confinement pour
éviter qu'elles ne soient endommagées.
Dans le réacteur n°3, les gaz contenus dans l'enceinte de confiment ont
été ventilés vers l'extérieur à plusieurs reprises à partir du 13 mars.
L'hydrogène doit alors passer à travers un système de traitement de ces
gaz. Les tuyaux sont équipés de valves anti-retour qui n'étaient pas
entièrement étanches. De l'hydrogène a donc pu s'accumuler à partir de
là dans le bâtiment réacteur. Les valves anti-retour se
positionneraient en position ouverte en l'absence d'alimentation
électrique...
On savait déjà que ces tuyaux d'évacuation des gaz sont connectés au
réacteur n°4 où de l'hydrogène a pu y être refoulé, provoquant une
explosion. Le réacteur n°4 n'est pas équipé de valves empèchant
l'arrivée de gaz en provenance du réacteur n°3.
C'est la même chose pour le réacteur n°1 où il y a aussi eu une
explosion hydrogène. Et c'est la même chose pour tous les réacteurs à
eau bouillante du Japon exploités par TEPCo, mais aussi par Tohoku
Electric Power Co., Chubu Electric Power Co., Hokuriku Electric Power
Co., Chugoku Electric Power Co., et Japan Atomic Power Co.
La NISA a dit ce jour, qu'elle ne peut pas nier que l'hydrogène ait pu
s'accumuler de cette façon. Elle étudie sérieusement le problème. Mais,
elle pense que de grandes quantités d'hydrogène ont pu fuir directement
des enceintes de confinement.
Jeudi 12 janvier, TEPCo a
découvert environ 300 tonnes d'eau très contaminée dans un tunnel situé
à proximité du réacteur n°3. L'eau est contaminée entre 49 000 et 69
000 Bq/l en césium. La compagnie ne sait pas comment cette eau est
parvenue dans ce tunnel qui sert à faire passer des cables électriques.
Vendredi 20 janvier, 600 tonnes
d'eau très contaminée ont été trouvé dans une fosse située à proximité
du réacteur n°3. La concentration en césium est de 860 000 becquerels
par litre. Plus de détails
ici en anglais.
Mardi 7 février, TEPCo a
présenté le système de traitement des gaz prévu pour ce réacteur. C'est
ici en anglais et c'est très laconique, comme
d'habitude.
Etat
actuel du réacteur
Ce réacteur est chargé avec du MOx, un combustible plus dangereux que
le combustible classique. Le
coeur de 548 grappes est partiellement fondu. 25% du combustible du
coeur serait
endommagé. Le 27 avril, TEPCo a revu à la hausse le taux
d'endommagement du combustible dans le coeur du réacteur : il est
passé à 30%. Après avoir découvert début mai que le combustible du
réacteur n°1
était beaucoup plus endommagé que ce qui était envisagé, il se peut que
la combustible ait largement fondu car il s'est passé 6 heures avant
que TEPCo n'injecte de l'eau dans le réacteur. Le combustible fondu
aurait percé la cuve.
TEPCo évalue à 600 kg la quantité d'hydrogène générée lors de la phase
de fusion. La NISA pense que c'est plutôt 1 000 kg.
Selon le Prof. Koide, de l'université de Kyoto, les barres de
combustibles dans le coeur dégagent environ 6 000 kilowatts sous forme
de chaleur. Cela devrait passer à 3 000 kilowatts dans 6 mois et 2 000
kilowatts dans un an.
Selon la NISA (autorité de sûreté japonaise), des gaz radioactifs ont
été relâchés trois fois les 12, 13 et 14 mars pour faire baisser la
pression.
De
l'eau de mer continue à y être pompée. Depuis le 25 mars, c'est de
l'eau douce qui est utilisée.
Malgré les pompages, la jauge indiquant le niveau d'eau
n'a pas bougé : elle ne doit peut-être plus fonctionner. L'appareil de
mesure de
la pression dans la chambre de suppression ne fonctionne plus depuis
lundi 14 mars, sans que l'on sache pourquoi.
Le débit dose maximal enregistré le 14 mars au niveau de l'enceinte de
confinement était de
167 sieverts par heure (non, il n'y a pas d'erreur d'unité !). Il est
actuellement de 20 à 30 sieverts par heure. Il est donc impossible de
s'en approcher : un intervenant atteindrait sa limite de dose en une
minute environ.
De l'eau douce est injectée depuis le 25 mars et de l'azote depuis le
14 juillet.
L'électricité d'origine extérieure au site est maintenant disponible
pour ce réacteur. Le système de refoidissement de la piscine est
rétabli.
Le condenseur a une capacité de 3 000 tonnes et est plein.
De la vapeur d'eau s'échappe de l'enceinte de confinement.
La piscine contient 514 assemblages de barres de combustible usé et
52 de combustible neuf. Elle est à moitié pleine. La chaleur émise
n'est que de 10% de celle émise dans la piscine du
réacteur
n°4. Elle a probablement des fuites et c'est pour cela
qu'elle a été plus arrosée que les autres. Une vidéo de la piscine
prise par TEPCo est
disponible
ici. On ne voit que les débris qui jonchent la piscine et pas les
barres de combustible. La piscine est refroidie par un nouveau système
de refroidissement depuis le 30 juin.
Chronologie
des évènements
Mars 2011
[afficher/cacher]
Avril 2011
[afficher/cacher]
Mai 2011
[afficher/cacher]
Juin 2011
[afficher/cacher]
Mercredi 1er juin, le niveau de
l'eau a encore monté de 6 à 6,2 cm depuis la veille.
Jeudi 2 juin, l'eau des
sous-sols du réacteur n° 2 n'est plus qu'à 28 cm du niveau du
sol.
La température de la piscine est descendue à 42°C suite à
l'installation d'un système de refroidissement.
Vendredi 3 juin, TEPCo estime à
24 600 tonnes l'eau qui encombre les sous-sols du réacteur n°2. A 7h,
le niveau de l'eau n'est plus qu'à une vingtaine de cm du niveau du sol.
Lundi 6 juin,
l'humidité n'a pas baissé dans le réacteur n°2, malgré le
refroidissement de la piscine. TEPCo cherche d'autres solutions pour
rendre le réacteur accessible. La compagnie envisage de simplement
ouvrir les portes pour aérer le réacteur, mais cela va entraîner des
rejets supplémentaires. Elle va donc faire une évaluation avant. Cela
retarde d'autant tous les plans d'intervention sur ce réacteur.
La NISA a estimé, à partir des données de TEPCo, que la fusion
du coeur a eu lieu 80 heures après le séisme, soit 29 heures plus tôt
que ce qu'avait estimé TEPCo.
Mardi 7 juin,
la NISA a revu à la hausse la quantité d'hydrogène produite lors de la
fusion du coeur du réacteur n°1. Elle estime à 800 kg cette quantité.
Mercredi 8 juin, TEPCo va
finalement ouvrir les portes du réacteur n°2 pour chasser la vapeur
d'eau radioactive. Mais auparavant, elle va tenter de filtrer l'air
pendant 3 jours. Ensuite, la compagnie espère pouvoir injecter de
l'azote dans le réacteur pour prévenir une explosion hydrogène.
Une
coupure de courant a eu lieu pendant 3 heures dans les salles de
contrôle des réacteurs 1 et 2. La transmission des données a été
suspendue.
Samedi 11 juin, TEPCo a
commencé à filtrer l'air du bâtiment réacteur avec deux pompes équipées
de filtre. L'air est ensuite réinjecté.
Jeudi 16 juin, TEPCo a annoncé
que la filtration de l'air a entraîné une baisse d'un facteur 10 de la
concentration en iode dans l'air du réacteur et d'un facteur 4 du
césium. Elle a calculé que l'ouverture des portes aura un impact
faible. Elle attend le feu vert de la NISA.
Dimanche 19 juin, TEPCo a
ouvert à moitié les portes du réacteur n°2 à 20h51. Elle compte les
ouvrir graduellement jusqu'à les ouvrir complètement lundi à 4h s'il
n'y a pas de problème. La compagnie veut éviter des courants d'air
qui entraîneraient des poussières radioactives. Ensuite, la compagnie
va injecter de l'azote dans le réacteur pour éviter une nouvelle
explosion hydrogène.
Lundi 20 juin, le taux
d'humidité est déscendu à 60% près de la porte ouverte. Mais près de
la porte de service pour les matériels, il est toujours de 90%. TEPCo a
aussi ouvert cette
porte dans l'après midi. Le débit de dose mesuré à l'intérieur est
compris entre 5 et 27 millisieverts par heure.
Mercredi 22 juin, un débit de
dose de 430 millisieverts par heure a été détecté sur une mezzanine
située entre le rez de chaussée et le premier sous-sol. Ce débit énorme
est dû à l'eau radioactive qui inonde les sous-sols sur une hauteur de
6,1 mètres.
C'est la
première fois que des hommes pénètrent dans un sous-sol du réacteur n°2
depuis le 11 mars.
Au premier étage, le débit de dose atteint 97,2 millisieverts par heure
par endroit. Il varie entre 15 et 60 millisieverts par heure au rez de
chaussée. Les travaux prévu à l'étage qui devaient commencer jeudi sont
reportés à cause du niveau de radiations.
L'humidité dans le bâtiment varie entre 45 et 65%. Des ouvriers ont
commencé à installer un capteur du niveau d'eau et une caméra.
Mardi 28 juin, TEPCo a commencé
à injecter de l'azote dans le réacteur n°2 pour prévenir une nouvelle
explosion hydrogène.
Juillet-Août 2011
[afficher/cacher]
Lundi 11 juillet, TEPCo a rendu
publiques des photos des étages
supérieurs du bâtiment réacteur qui montrent qu'ils se sont pas trop
endommagés par l'explosion. En revanche, les niveaux de débit de dose
sont élevés : jusqu'à 50 millisieverts par heure.
Samedi 16 juillet, TEPCo a mis
en ligne des images du bâtiment réacteur n°2 prise par un robot. Le
fichier vidéo peut être
téléchargé ici.
Dimanche 17 juillet est
l'échéance de la première étape de la feuille de
route que s'est fixée TEPCo. La piscine est refroidie en circuit fermé.
L'eau injectée dans le réacteur à environ 4 tonnes par heure est de
l'eau provenant de la station d'épuration. De l'azote est injecté pour
prévenir un risque d'explosion hydrogène. Mais, le réacteur contniue à
fuir vers les sous-sols. On ne peut pas parler de circuit fermé.
Mardi 19 juillet, la
température en bas de cuve est de 125°C.
Vendredi 22 juillet, alors que
TEPCo a réglé l'injection sur 3,8 tonnes par heure, le système a
soudainement décru à 3,4 tonnes par heure dans la journée sans que
l'exploitant ne puisse donner d'explication.
Samedi 24 juillet, le volume
d'eau injectée est encore descendu à 3,2 tonnes par heure.
Vendredi 29 juillet, TEPCo
estime à environ 1 milliard de becquerels par heure les rejets aériens
actuels des 3 réacteurs accidentés. Ce chiffre est estimé à partir des
mesures faites à l'extérieur à partir de balises. TEPCo veut mesurer la
contamination de l'air contenu dans les enceintes de confinement des
réacteurs 1 et 2 afin d'affiner son estimation et essayer de juguler
ces rejets. Pour le réacteur n°3, ce n'est pas possible car il est trop
radioactif.
Par ailleurs, TEPCo a arrêté de pomper l'eau contaminée des sous-sols
des réacteurs 2 et 3 car la cuve est pleine, la station d'épuration ne
pouvant pas traiter les volumes prévus. Selon la compagnie, il n'y a
pas de risque de débordement. Elle espère reprendre le pompage d'ici 2
jours.
Lundi 1er août, un niveau de
débit de dose de 10 sieverts (10 000 millisieverts) par heure a été
découvert à proximité de débris situés entre les réacteurs 1 et 2.
TEPCo n'en connait pas l'origine pour le moment.
L'appareil de mesure sature à 10 sieverts par heure, ce qui signifie
que le débit de dose réel est plus élevé. Cela vient d'un tuyau
d'évacuation des gaz qui relie le réacteur à la cheminée située à côté.
Des photos du tuyau sont disponibles
ici et
ici.
La température
en bas de la cuve du réacteur est de 121°C. Pour passer sous les 100°C
pour réduire la quantité de vapeur, il faut injecter plus d'eau. Mais
comme le système de décontamination de l'eau ne marche pas bien, ce
n'est pas possible.
Mardi 2 août, TEPCo a trouvé un
autre point avec un débit de dose qui dépasse les 10 sieverts par
heure. Il est situé à proximité du précédent, au niveau d'un tuyau
d'évacuation des gaz à 10 m du sol environ.
Début août, la température de
la piscine varie entre 30 et 40°C.
Mardi 30 août, TEPCO a annoncé
avoir fait des prélèvements d'air au-dessus du bâtiment abritant les
réacteurs 1 et 2 et n'avoir détecté que des "traces" : entre 1 et 100
becquerels de césium par m3 au dessus du 1 et 1 000 Bq/m3 au dessus du
réacteur n°2. Elle n'a pas détecté d'iode.
Septembre - Octobre 2011
[afficher/cacher]
Samedi 10 septembre, TEPCo
publie une vidéo sur le système de refroidissement des
réacteurs. C'est en japonais, mais les images parlent d'elles-même. A
voir sur le site de
TEPCo ou
Youtube.
Une version anglaise est maintenant disponible sur le site de TEPCo :
à regarder en ligne ou
télécharger.
Jeudi 15 septembre à 11h, la
température en bas de la cuve du réacteur n°2 est de 114,4°C, contre
85°C pour le réacteur n°1 et 101,3 pour le 3. La veille, TEPCo a
augmenté le débit d'injection de l'eau qui est passé de 3 à 4 m3/h,
mais cela ne suffit pas. La compagnie va donc asperger de
l'eau à partir de plusieurs entrées, comme pour le réacteur n°1 car
elle
ne sait pas où est le combustible.
Vendredi 16 septembre, TEPCo a
aussi indiqué qu'elle allait augmenter le débit d'injection d'eau de 6
à 7 tonnes par heure dans le réacteur afin de réduire la température du
coeur. Cela aura pour conséquence d'augmenter le volume d'eau à
décontaminer.
Mardi 20 septembre, la
température du réacteur (à l'extérieur de la cuve) est de 112°C.
Jeudi 22 septembre, selon des
calculs faits par Yasuteru Shibamoto, chercheur à la Japan Atomic
Energy Agency, l'enceinte de confinement du réacteur n°2 aurait pu être
percée juste après le séisme du 11 mars. Le trou ferait une diamètre de
7,6 cm s'il est circulaire.
Dimanche 25 septembre, TEPCo a
mis en ligne sur son site une vidéo muette avec des images prises par
une caméra suspendue à une grue. Elle peut être
téléchargée ici. On voit de la vapeur d'eau sortir
du réacteur.
Lundi 26 septembre, TEPCo, qui
a déjà augmenté le débit d'eau injectée le 14 septembre, asperge en
plus de l'eau par d'autres entrées. Résultat, ce sont 10 tonnes d'eau
qui sont injectées toutes les heures.
Mercredi 28 septembre, à 17h,
la température en bas de la cuve du réacteur n°2 est passée à 99,4°C.
TEPCo est très fière d'annoncer que les trois réacteurs sont passés
sous la barre des 100°C. Mais la température à l'intérieur de la cuve
est inconnue et elle est sûrement supérieure à 100°C.
Jeudi 29 septembre, la
température est repassée au dessus des 100°C...
Lundi 3 octobre, selon le
Yomiuri (version anglaise), la commission d'enquête interne à TEPCo qui
travaille sur les causes de l'accident pense qu'il n'y a pas eu
d'explosion hydrogène dans le réacteur n°2. C'est ce qui ressort d'une
version de travail du rapport d'étape. Ce même rapport défend TEPCo :
la compagnie ne pouvait anticiper un tel tsunami ; la réponse de la
compagnie n'aurait pas pu être plus rapide...
Ce rapport confirme qu'un son a été entendu au niveau du réacteur n°2
le 15 au matin et des dégâts au niveau du réacteur n°4. Il confirme
aussi la chute de la pression immédiatement après le "bruit", mais le
rapport évoque la possibilité d'une autre cause, sans la donner.
Samedi 8 octobre, TEPCo a rendu
publiques de nombreuses photos des réacteurs et de la centrale. Elles
sont rassemblées dans un
fichier pdf avec légendes en anglais.
La compagnie diffuse aussi une
vidéo à télécharger de l'intérieur du bâtiment
réacteur prise à partir d'une caméra suspendue à une grue. Les
explications sont
ici en anglais.
Les images, prises à travers une brèche, sont datées du 5 octobre. On
ne voit pas grand chose... Comme on ne voit pas de vapeur d'eau, TEPCo
pense que la température du coeur a bien baissé.
Dans la salle de contrôle commune aux réacteurs 1 et 2, le débit de
dose maximal enregistré est de 10 microsieverts par heure.
Jeudi 20 octobre, le robot
Quince, qui prend des images et des mesures dans les réacteurs depuis
le début de la crise, est coincé au deuxième étage du réacteur n°2. La
communication est coupée. Il se peut qu'il faille envoyer du personnel
le chercher s'il n'est pas possible de le redémarrer. Il pèse 26 kg.
Ces derniers relevés de température et débit de dose sont
ici en anglais. Quant à ses dernières images
vidéo, elles peuvent être
téléchargée ici.
Vendredi 21 octobre, TEPCo
confirme que l'explosion entendue le 15 mars matin n'était pas dans le
réacteur n°2, mais dans le 4. Pour cela, elle se base sur les
enregistrements de sismographes placés sur le site de la centrale.
L'explosion qui a provoqué les vibrations enregistrées à 6h12 a eu lieu
dans le réacteur n°4 et a été provoquée par de l'hydrogène venu du
réacteur n°3. Cette révision des faits n'explique toujours pas pourquoi
la pression dans la chambre de suppression du réacteur n°2 a baissé
soudainement au même moment.
Dimanche 30 octobre, TEPCo a
annoncé que le gaz pompé de l'intérieur de l'enceinte de confinement du
réacteur n°2 a eu une teneur en hydrogène de 2,7%, bien que de l'azote
y soit injecté régulièrement. A partir de 4%, cela explose ! Le pompage
de ce gaz a commencé le 28 octobre. La concentration en hydrogène était
de l'ordre de 1%. Dimanche à 17 h, c'est passé à 2,7%. TEPCo a augmenté
la quantité d'azote injecté.
Novembre - Décembre 2011
[afficher/cacher]
Mercredi 2 novembre, TEPCo a
annoncé avoir trouvé des "traces" de xénon-133 et de xénon-135 dans
l'enceinte de confinement du réacteur n°2. Ce sont des produits de
fission gazeux (gaz rares) d'une durée de vie de 5 jours et 9 heures
respectivement, ce qui laisse penser que des réactions de fission ont
eu lieu récemment. La concentration serait de l'ordre de la dizaine de
becquerels par mètre cube. Les données précises sont
ici en japonais.
En revanche, il n'y aurait pas d'iode 131. Ni anomalie dans la
température et la pression. Il y avait 76°C à 5h. Comme les enceintes
sont endommagées, la
pression ne veut plus dire grand chose. Si la réaction en chaîne, qui
aurait repris par intermittence, est localisée, il se peut qu'elle ne
change pas de manière significative la température.
La compagnie a immédiatement injecté de l'eau borée pendant une heure
environ (à partir de 2h50 heure locale), le bore étant un "poison"
captant les neutrons pour empêcher ou ralentir les réactions en chaîne.
La compagnie n'a pas encore vérifié pour les deux autres réacteurs.
Jeudi 3 novembre, TEPCo est
revenue sur ces dires et pense maintenant que les xénons détectés dans
l'enceinte de confinement du réacteur n°2 sont dus à la fission
spontanée du curium. Une reprise d'une réaction en chaîne, même
localisée, aurait créé 10 000 fois plus de xénon, selon la compagnie.
TEPCo ne fait que suivre le point de vue de la NISA qui argumente ses
conclusions sur le fait que l'injection de bore n'a pas fait baisser le
taux de xénon. Or le bore est supposer arrêter une réaction en chaîne.
Mais rien ne permet d'affirmer que l'eau borée est bien parvenue à
l'endroit où la réaction en chaîne aurait pu avoir lieu. Les détecteurs
de neutron qui pourraient permettre de conclure sont hors service
depuis le 11 mars.
Et donc rien ne change dans sa feuille de route : l'arrêt à froid pour
la fin de l'année et le retour des populations, sauf dans les zones
trop contaminées.
Lundi 7 novembre, TEPCo a
commencé à décontaminer et désaler les 1 500 tonnes d'eau de la piscine
de combustibles usés du réacteur n°2. Il s'agit avant tout d'éviter la
corrosion qui pourrait endommager tout le système de refroidissement.
La contamination actuelle est de 200 millions de becquerels par litre.
TEPCo veut la réduire d'un facteur à 100 à 1000 en un mois.
Samedi 12 novembre, 8 mois
après le déclenchement de la catastrophe, la température en bas de la
cuve du réacteur n°2 est de 69,5°C, de l'azote est injecté
régulièrement, il y a 21 600 tonnes d'eau contaminée dans les
sous-sols. L'air à l'intérieur de la cuve est pompé et filtré.
Jeudi 24 novembre, TEPCo a
annoncé vouloir réduire la quantité d'eau injectée pour augmenter la
température des réacteurs 1 à 3, c'est à dire l'inverse de ce qu'elle a
chercher à faire jusqu'à maintenant. Par crainte d'une explosion
hydrogène, la compagnie espère ainsi augmenter la part de vapeur d'eau
dans la cuve du réacteur. Elle est aussi en cours de préparatifs pour
injecter de l'azote dans la cuve. La température est actuellement
inférieure à 70°C et TEPCo veut repasser au-dessus de 80°C. En bas de
la cuve, la température est actuellement de 68,3°C.
La quantité d'eau injectée va être réduite de 1,5 m3/h pour passer à
8,5 m3/h dans le réacteur n°2.
Lundi 28 novembre, il semble
que des sondes de température de ce réacteur ne fonctionnent pas
correctement. C'est la conclusion à laquelle est arrivée TEPCo après
avoir observé des fluctuation de température et adapté le débit
d'injection d'eau. Les détails sont
ici en anglais.
Mercredi 30 novembre, TEPCo
assure que le combustible fondu (corium) est resté dans l'enceinte de
confinement et ne l'a pas traversée. Il est donc refroidi par
l'injection d'eau. Pour le réacteur n°3, TEPCo estime que 57% du
combustible a fondu. Si tout ce corium s'était retrouvé sur le socle en
béton
et acier de cette enceinte,
TEPCo a calculé qu'il aurait érodé le béton sur une épaisseur de 12 cm.
Mais TEPCo pense que la plus grande partie est restée dans la cuve du
réacteur. Un expert officiel de la Japan Nuclear Energy Safety
Organization contredit cette analyse et pense que la majorité du corium
a traversé la cuve.
Les diapos de la présentation sont
ici en japonais. Le texte explicatif est
ici en japonais. D'autres séries de diapos sur le
même sujet sont disponibles en japonais
ici,
ici,
ici et
ici. Les calculs ont été faits à l'aide d'un code
intitulé Modular Accident
Analysis Program et développé par Fauske & Associates LLC, une
filiale de Westinghouse Electric.
Toujours est-il que cette enceinte de confinement fuit et que l'eau de
refroidissement, fortement contaminée, s'écoule dans les sous-sols et
que cela va durer encore des années car il n'est pas possible
d'approcher pour colmater les fuites.
Ce que TEPCo ne dit pas, c'est que le corium n'est refroidi qu'en
surface et doit continuer à ronger le béton. Une estimation de ce
processus serait utile.
Mardi 27 décembre, TEPCo a
annoncé vouloir faire une endoscopie des réacteurs accidentés, en
commençant par le n°2. L'appareil, qui fait 8 m de long et 8 mm de
diamètre va être introduit dans les réacteurs pour mesurer la
température et filmer. Pour cela, un petit trou va être percé dans le
mur Nord-Ouest de l'enceinte de confinement du réacteur n°2.
Jeudi 12 janvier, TEPCo a
publié des données sur la contamination des gaz de l'enceinte de
confinement. c'est
ici en anglais.
Vendredi 13 janvier, un
thermomètre situé au pied de la cuve du réacteur n°2 a enregistré une
température supérieure à 100°C alors que le réacteur est supposé
"arrêté à froid". Les thermomètre voisins donnent une température
comprise entre 40 et 50°C. TEPCo pense donc à un malfonctionnement.
La température indiquée par ce capteur, fixé sur le tube qui contient
l'équipement qui permet d'actionner les barres de contrôle, était de
48,4°C le 12 janvier à 17h. Elle est passée à 102,3°C vers 23h et était
de 116,4°C le 13 janvier à 5h.
Lundi 16 janvier, la
température du réacteur n°2 continue à être élevée : jusqu'à 142°C le
14 et 138°C le 15 janvier. Les données complètes sont
ici en anglais.
La composition radiologique des gaz contenus dans l'enceinte de
confinement est
ici en anglais.
Mercredi 18 janvier, comme
annoncé le 27 décembre, TEPCo veut faire une endoscopie de l'enceinte
de
confinement du réacteur n°2. Aujourd'hui, elle a mis en ligne une vidéo
du test qu'elle a conduit le 30 novembre sur le réacteur n°5. Les
détails sont
ici en anglais. La vidéo peut être téléchargée en
cliquant
ici.
Jeudi 19 janvier, TEPCo a
inséré l'endoscope dans l'enceinte de confinement du réacteur n°2, à
une hauteur de 7 m par rapport au fond, et a mis en ligne les
premières images.
Ces images sont très floues à cause de la vapeur et il n'a pas été
possible d'évaluer l'état de la tuyauterie ou du combustible fondu. Le
thermomètre fixé au bout de l'appareil a mesuré 45°C. La visibilité ne
dépassait 2 à 3 mètres.
Contrairement à ce qu'avait prévu la compagnie, l'endoscope n'a pas pu
atteindre l'eau : à partir des données sur la pression, TEPCo pensait
qu'il y avait environ 4,5 m d'eau. Après une heure d'observation, il
s'avère qu'il y en a moins que 4 m.
La compagnie va continuer les opérations et l'on n'en a pas fini avec
les surprises !
TEPCo a mis en ligne 4 vidéos prises lors de cette endoscopie :
vidéo 1,
vidéo 2,
vidéo 3 et
vidéo 4.
Vendredi 20 janvier, 500 tonnes
d'eau très contaminée ont été trouvées dans une fosse située à
proximité
du réacteur n°2. La concentration en césium est de 16 millions de
becquerels par litre. Plus de détails
ici en anglais.
Dimanche 5 février, nouvelle
poussée de fièvre du réacteur n°2 qui a conduit TEPCo à augmenter
l'injection d'eau de refroidissement. Un thermomètre situé sous la cuve
affichait 71,7°C ce jour à 16h alors qu'il affichait 52°C le 2 février.
Deux autres thermomètres situés à la même hauteur continuent à afficher
une température proche de 45°C. L'injection d'eau a été augmentée d'une
tonne par heure pour atteindre 9,6 tonne par heure (ou m3 par heure) et
la température a baissé à 69,4°C à 17h.
A partir de 80°C, TEPCo doit absolument augmenter l'injection d'eau et
reporter l'incident.
Après l'accident, la compagnie estime en effet qu'il y a une erreur
potentielle de mesure de 20°C. Pour avoir un réacteur sous les 100°C,
il faut donc maintenir les thermomètres sous les 80°C !
Lundi 6 février, la température
du réacteur n°2 demeure élevée : le thermomètre situé sous la cuve
affiche encore 73,3°C à 7h. TEPCo est pourtant passée à 10,6 tonnes
d'eau par heure à 1h30. A 17h, la température est encore de 69,2°C.
TEPCo va augmenter de 3,5 tonnes/h l'injection d'eau. Elle va aussi
injecter 960 kg d'azote. La compagnie n'a pas trouvé d'augmentation du
taux de xénon qui aurait pu signer un redémarrage de réaction en chaîne.
Le 26 janvier, TEPCo avait changé de méthode d'injection de l'eau, par
crainte du gel. Il y a de l'eau versée pour le fond et de l'eau
aspergée pour le combustible qui serait resté accroché. La compagnie a
diminué l'aspersion et augmenté l'injection, le temps des travaux. Les
travaux terminés, la compagnie est revenue aux débits initiaux, mais la
température s'est mise à monter. La compagnie pense que le combustible
n'est plus arrosé
convenablement suite aux travaux de plomberie.
TEPCo a aussi injecté de l'acide borique pour prévenir une reprise de
réactions nucléaires en chaîne suite aux exigences de la NISA.
Mardi 7 février, TEPCo est
passée à 13,5 tonnes d'eau par heure à partir de 4h24 mais la
température
ne baisse pas. Le thermomètre affiche 72,2°C à 5h, 70,1°C à 6h, 71,4°C
à 8h et 69°C à 10h (heure locale, bien-sûr).
Les températures sont
ici en anglais. L'analyse du gaz contenu dans le
réacteur est
ici en anglais. TEPCo confirme qu'il n'y a pas de
reprise de réactions nucléaires.
En conséquence, le niveau de l'eau dans les sous-sols du réacteur
augmente. C'est
ici en anglais.
Nouveau relevé de température de TEPCo
ici en anglais : 68,5°C à 17h. Cela baisse
légèrement, mais nécessite beaucoup d'eau qu'il faudra ensuite
décontaminer...
Mercredi 8 février, le
thermomètre affichait 66,7°C à 5h et presque 68°C à 10h. TEPCo continue
à injecter 13,5 tonnes d'eau par heure, ce qui est le débit le plus
fort depuis enregistré, sauf au tout début de la crise en mars 2011 où
il était plus élevé.
Le dernier relevé de températures en
anglais est ici. Une
courbe
montre l'évolution récente. Cette courbe commence suffisamment tard
pour éviter de montrer l'augmentation soudaine de la température... Le
niveau d'eau accumulée dans les sous-sols est
ici en anglais : il continue à monter dans le
réacteur n°2.
Jeudi 9 février, la température
continue à baisser très doucement. Le dernier tableau de températures
est
ici. Des données plus détaillées, heure par heure,
sont
ici.
Une photo de la fuite du jour est
ici.
Vendredi 10 février, la
température remonte : 71,1°C à 21h.
Samedi 11 février, la
température continue de monter : 71,3°C à 3h, 70,0°C à 11h,
69,5°C à 17h, puis
71,2°C un peu plus tard. TEPCo a augmenté le débit d'eau injecté d'une
tonne par heure à 22h45. Il est maintenant de 14,6 tonnes par heure
(c'était 8,5 tonnes/h en novembre). La
température était de 74,9°C à 23h. Elle est repassée à 71,1°C à minuit.
Les deux autres thermomètres sont toujours aux environs de 35°C.
Rappelons qu'il y a une incertitude de ±20°C.
Dimanche 12 février, le
thermomètre affiche jusqu'à 79,2°C (à 15h) ! Les données sont
ici en anglais.
Si l'on ajoute les 20°C d'incertitude, cela peut dépasser les 100°C. On
ne peut plus parler d'arrêt à froid. Mais TEPCo et la NISA,
maintiennent que le réacteur est bien arrêté à froid.
TEPCo devrait augmenter de 3 tonnes/h le débit d'eau injectée pour
passer à 17,6 t/h au total dans l'après midi.
Le thermomètre est passé à 82°C à 14h20. TEPCo croit de plus en
plus qu'il est défaillant, faute de pouvoir dire autre chose.
L'emplacement des thermomètres et les courbes de température sont
ici en japonais (la
version anglaise est maintenant disponible). Un
nouveau relevé de température heure par heure est
ici en anglais.
TEPCo a enfin rédigé un communiqué sur ce problème,
ici en anglais.
La compagnie est soucieuse de pourvoir continuer à déclarer que le
réacteur est arrêté à froid. En effet, elle espère que les gens vont
rentrer bientôt pour ne plus avoir à payer d'indemnités.
Lundi 13 février, le
thermomètre est monté à 89,6°C à 5h, 93,7°C à 11h, 94,9°C à 12h, 93,3°C
à 13h...
Puis à partir de 15h, le thermomètre affiche 285,4°C. Il est monté
jusqu'à 342,2°C juste avant 15h... Puis, 260,9°C à
16h et 275,9°C à 17h. TEPCo en conlut qu'il est mort. Elle venait de
finir de mesurer la
résistance du thermocouple quand ces valeurs ont surgi. A 18h, ce même
thermomètre affichait 272,8°C, puis est passé au-dessus des 400°C, le
maximum qu'il peut mesurer.
Les deux autres thermomètres situés à la même hauteur affichent une
valeur proche de 32°C et celui juste en dessous, proche de 38°C.
Le relevé horaire des températures est
ici en anglais. La courbe représentant l'évolution
de la température est
ici.
Il y a 35 thermomètres tout autour de la cuve. Les 34 autres
thermomètres montrent des valeurs stables. Ceux situés vers le bas de
la cuve ont tendance à afficher des valeurs décroissantes depuis que
TEPCo a augmenté le débit d'eau injectée.
Les autorités régionales ont publié les dernières données sur les
retombées radioactives sur la ville de Fukushima : il y a une
augmentation ces derniers jours. Est-ce dû à ce qui se passe au niveau
du réacteur n°2 ? Données
ici
en japonais (une
version anglaise
est maintenant diponible). Mais les niveaux autour de la centrale n'ont
pas changé. Cette augmentation dans la ville de Fukushima peut être due
à la remise en suspension de poussières.
Mardi 14 février, TEPCo a mis
en ligne les résultats de l'analyse Xénon en améliorant la sensibilité.
Elle en détecte, mais à des niveaux faibles. C'est
ici en anglais.
Mercredi 15 février, le
thermomètre est cassé mais TEPCo continue à publier les valeurs qu'il
affiche
ici en anglais. Comprenne qui pourra !
Jeudi 16 février, TEPCo a rendu
son rapport à la NISA à propos du thermomètre défaillant. La compagnie
pense que la malfonction est due à un cable sectionné. La compagnie
explique qu'il faudrait que 60% du combustible fondu soit à proximité
du thermomètre pour expliquer une telle montée en température.
Si la NISA accepte le rapport, TEPCo va réduire le débit d'eau injectée.
Le communiqué laconique de TEPCo est ici
en anglais.
Mercredi 22 février, TEPCo a
commencé à réduire progressivement le débit d'eau injectée dans le
réacteur n°2. Voir le communiqué en
anglais. Le but est de revenir à la situation
avant la crise du thermomètre défaillant.
Jeudi 23 février, un
thermomètre situé en bas de la cuve a un comportement différent des
autres. Voir le communiqué du
24 fév. en anglais.
Lundi 27 février, TEPCo a
annoncé vouloir refaire un endoscopie bientôt en utilisant un cable
plus long qui devrait lui permettre d'atteindre l'eau.
Mardi 28 février, TEPCo a
envoyé le robot Quince 2 explorer le 4ième étage (5ième niveau) du
réacteur n°2. La compagnie a mis en ligne 6 vidéos et des données de
mesure. Les vidéos peuvent être téléchargées ou visionnées à partir d'
ici. Il y a des flaques d'eau.
Quince2 a mesuré jusqu'à 220 millisieverts par heure! D'autres données
sont
ici en anglais. Elles sont toutes supérieures à 40
mSv/h ce qui empêche l'intervention humaine.
Vendredi 2 mars, TEPCO a publié
le rapport remis à la NISA à propos de la mesure des températures du
réacteur n°2. Le
communiqué est en anglais, mais le rapport en japonais. 12 des 59 thermomètres du réacteur fonctionnent mal.
La compagnie va introduire un thermomètre à l'intérieur de la cuve du
réacteur en passant par une canalisation. Elle veut aussi faire une
endoscopie par la même occasion. Le tuyau fait une vingtaine de mètres
avec des angles à 90°. L'endroit le plus étroit a un diamètre de 6,4
mm. La mesure ne devrait pas commencer avant juillet, si TEPCo y
arrive. Des tests auront donc d'abord lieu sur le réacteur n°5 et
d'autres installations pour étudier la faisabilité.
Samedi 3 mars, le dernier relevé de température est
ici. C'est stable. Mais un nouveau thermomètre a un comportement anormal. C'est
ici en anglais.
Etat
actuel du réacteur n°2
TEPCo
pense qu'environ 30 à 33%
du combustible du réacteur n°2 est endommagé suite à un début de fusion.
Le
27 avril, la compagnie a revu à la hausse le taux d'endommagement du
combustible dans le coeur du réacteur : il est passé à 35%. Après avoir
découvert début mai que le combustible du réacteur n°1 était beaucoup
plus endommagé que ce qui était envisagé, il se peut que la combustible
ait largement fondu car il s'est passé 6 heures avant que TEPCo
n'injecte de l'eau dans le réacteur. Le combustible fondu aurait percé
la cuve.
TEPCo estime qu'il est possible que l'enceinte
de confinement soit percée. Les trous pourraient avoir 10 cm de
diamètre. Si c'est confirmé, cela explique que l'eau injectée inonde
les sous-sols. TEPCo va avoir du mal à un système de refroidissement en
circuit fermé.
La compagnie estime à 400 kg la quantité d'hydrogène générée par la
fusion dans ce réacteur. La NISA pense que c'est plutôt 800 kg.
Selon le Prof. Koide, de l'université de Kyoto, les barres de
combustibles dans le coeur dégagent environ 6 000 kilowatts sous forme
de chaleur. Cela devrait passer à 3 000 kilowatts dans 6 mois et 2 000
kilowatts dans un an. Un système de refroidissement de la piscine est
en marche depuis le 31 mai.
Selon la NISA (autorité de sûreté japonaise), des gaz radioactifs ont
été relâchés une seule fois le 13 mars pour faire baisser la pression.
Une tentative a eu lieu le 15 mars pour faire baisser la pression, mais
il n'est pas sûr que cela ait entraîné un relâchage de gaz radioactifs.
Il est possible que l'enceinte de confinement soit abimée et que des
gaz radioactifs sortent en continu.
De
l'eau de mer continue à y être pompée. Depuis samedi 26 mars, c'est de
l'eau douce qui est utilisée. L'électricité est arrivée au réacteur n°2
qui n'a pas
encore été mis sous tension.
Le niveau de débit de dose maximal a été enregistré le 15 mars à 138
sieverts par heure. Il est actuellement de l'ordre de 20 à 30 sieverts
par heure près du coeur. Il est donc impossible de s'en approcher : un
intervenant atteindrait sa limite de dose en une minute environ.
Le condenseur a une capacité de 3 000 tonnes et est plein.
L'enceinte de confinement est endommagée et de l'eau extrêmement
radioactive fuit du réacteur. La piscine est refroidie à l'aide d'un
circuit fermé à échangeur de chaleur depuis le 31 mai.
Chronologie
des évènements
Mars 2011
[afficher/cacher]
Avril 2011
[afficher/cacher]
Mai - Juin 2011
[afficher/cacher]
Lundi 16 mai, TEPCo a expliqué
qu'elle pense que l'explosion du réacteur n°4 est due à de l'hydrogène
venant du réacteur n°3. En effet, les images vidéo prises dans la
piscine montrent que les barres de combustibles ne semblent pas
endommagées. L'hydrogène aurait pénétré dans le réacteur n°4 quand
TEPCo a ventilé le n°3 via un conduit qui rejoint les deux réacteurs.
Lundi 23 mai, les travaux de
renforcement de la structure qui porte la piscine de combustibles usés
commencent. La première étape consiste à installer des protections pour
diminuer la radioactivité ambiante, puis à ériger un échaffaudage. Une
trentaine de piliers en acier doivent être installés en juin. Il est
aussi prévu une nouvele structure en béton sous la piscine. Les travaux
devraient être terminés fin juillet.
La température de la piscine est toujours de 80°C environ.
Mercredi 25 mai, TEPCo a
annoncé avoir détecté 30 becquerels de césium 134 par mètre cube d'air
au dessus du réacteur n°4, ce qui est 7,4 fois plus que la limite
autorisée au niveau du périmètre de la centrale. La compagnie pense
qu'il provient du réacteur n°3 voisin.
Vers 14h30 : Un bruit
d'explosion a été entendu du côté Sud du réacteur n°4. TEPCo dit que
c'est une bombonne d'oxygène qui a explosé après avoir été heurtée par
un engin qui déplaçait des débris. Cela n'aurait pas provoqué de dégât
au réacteur ni de blessure au personnel.
Vendredi 3 juin, TEPCo estime à
22 900 tonnes l'eau qui encombre les sous-sols du réacteur n°4.
Vendredi 10 juin, les
travailleurs ont pénétré pour la première fois au 3ième étage (4ième
niveau au Japon) de la centrale
n°4 afin d'inspecter l'état de la tuyauterie et de mesurer les débits
de dose. Le but est d'installer un système de refroidissement de la
piscine qui est à 80°C environ.
Dimanche 12 juin, TEPCo a
annoncé devoir revoir ses plans pour le refroidissement de la piscine
du réacteur n°4. Un tuyau nécessaire au refroidissement a été endommagé
par l'explosion. Il est difficile de travailler à côté de la piscine à
cause des dommages et des débris qui jonchent le sol : réparer le tuyau
endommagé semble impossible. Une photo est
disponible ici.
Mardi 14 juin, un
enregistrement nocturne (entre minuit et une heure) de la webcam de
surveillance de TEPCo a fait un buzz.
Allez voir.
Cela commence après une minute quarante environ. On voit comme de la
fumée surgir soudainement. Des lumières apparaissent au pied des
réacteurs comme des flammes. Au même moment, à Ibaraki, une
augmentation de la radioactivité ambiante est enregistrée. Elle était
visible
ici
le 14. Mais comme le graphe est remis à jour régulièrement, on ne la
voit plus. Il faudrait rechercher les archives. De quoi se faire peur
et provoquer de nombreuses spéculations qui ont circulé (surtout en
japonais) sur Internet. Il suffit d'observer le nombre de consultations
de cette vidéo par rapport aux autres du même type...
Que s'est il passé ? Apparemment rien ! Ce n'est que l'arrivée du
brouillard passée en accéléré. La prise de vue qui a durée une heure
passe en 3 minutes sur youtube. Avec la cheminée en fond, cela débute
par une forme de champignon atomique... Quant à la radioactivité, son
augmentation serait due à la pluie alors que les vents étaient dirigés
vers le Sud.
Le principal intérêt de cette vidéo est que l'on voit bien la vapeur
d'eau radioactive émis par les réacteurs, avant l'arrivée du brouillard
! La webcam peut être consultée en
live ici.
Lundi 20 juin, TEPCo a annoncé
qu'elle avait commencé à injecter plus d'eau dans la piscine du
réacteur n°4. Le réacteur était à l'arrêt au moment du séisme et le
coeur vidé de son combustible. TEPCo avait aussi entreposé dans la
piscine une pièce très irradiante du coeur pour atténuer les
radiations. Comme le niveau de l'eau n'est qu'à un tiers de son niveau
normal, une partie de cette pièce est dénoyée et irradie les
travailleurs qui veulent s'approcher de la piscine. Le débit de dose
actuel au dernier étage est tel qu'ils ne peuvent pas entrer. Quand
cette pièce sera à nouveau noyée, le débit de dose devrait baisser et
permettre les travaux.
Pendant ce temps là, les travaux de renforcement de la structure qui
soutient la piscine continuent : les 32 piliers métalliques de
soutainement sont maintenant installés. TEPCo va ensuite les couler
dans du béton d'ici la fin juillet. La compagnie espère ensuite pouvoir
installer un système de refroidissement similaire à celui du réacteur
n°2 car la température de la piscine est de 86°C environ.
Mardi 21 juin, TEPCo a confirmé
le scénario proposé précédemment : c'est une inondation accidentelle
qui aurait permis de garder les combustibles usés de la piscine du
réacteur n°4 sous l'eau. Sans cela, le réacteur n°4 aurait été dans une
situation beaucoup plus sérieuse, pouvant aller jusqu'à la fusion de
ces combustibles non confinés. Avec la coupure de courant, l'eau de la
piscine a commencé à s'évaporer et le niveau a baissé. Mais l'explosion
hydrogène a déplacé une paroi et entraîné un déversement d'un bassin
adjacent vers la piscine de combustible. Quand TEPCo a commencer à
asperger la piscine depuis l'extérieur le 20 mars, cela aurait remis la
paroi du bassin adjacent à sa place et l'eau ne serait pas retournée
dans le bassin. La pièce fortement irradiante qui y était entreposée a
été dénoyée. TEPCo veut réinjecter de l'eau dans ce bassin, non pas
pour abaisser la température puisque cette pièce ne chauffe pas, mais
pour atténuer le rayonnement émis.
Mercredi 29 juin, des ouviers
ont pénétré pour la première fois depuis l'explosion au 4ième étage
(5ième niveau) du réacteur n°4. Le débit de dose est de moins de 1
millisievert par heure, ce qui permet de travailler sur place pendant
un temps raisonnable. En revanche, il y a plein de débris qui gènent.
Juillet - Septembre 2011
[afficher/cacher]
Vendredi 1er juillet, TEPCo a
rendu publique une
photo de la piscine du réacteur n°4 en train de
fumer. La température était de 85°C la veille à 16h.
Dimanche 31 juillet, TEPCo a
testé un système de refroidissement pour
la piscine du réacteur n°4. La température de l'eau est toujours aux
alentours de 85 - 86°C. Elle espère la réduire en-dessous de 55°C. Par
ailleurs, la compagnie a fini la veille les travaux de renforcement de
la structure de soutainement de la piscine.
Lundi 1er août, TEPCo a
commencé à refroidir la piscine à l'aide d'un système à circuit fermé.
La température de l'eau, qui était de 86°C dans la matinée, est passée
à 82 - 84°C vers 17h.
Début août, la température de
la piscine varie entre 40 et 45°C.
Mardi 16 août, TEPCo a annoncé
l'arrivée de nouvelles unités de désalinisation pour dessaler l'eau de
des piscines, le sel risquant de corroder les tuyaux. L'installation
devrait être faite d'ici la fin de la semaine. TEPCo espère ainsi
baisser la quantité de sel de 96% en deux mois. Des photos datées du
Mercredi 17 août sont
ici.
Lundi 22 août, TEPCo a trouvé
une petite fuite dans l'installation de refroidissement de la piscine.
Comme la contamination de l'eau est de l'ordre de 10 becquerels par
litre et qu'il fuit environ une goutte toutes les 30 secondes, TEPCo a
décidé de mettre une bassine pour récupérer cette eau.
Lundi 29 août, TEPCo pense
avoir trouvé une preuve de plus que l'explosion hydrogène du bâtiment
réacteur n°4 est due à de l'hydrogène provenant du réacteur n°3. La
compagnie avait déjà émis cette hypothèse quand elle a découvert, grâce
à une caméra, que le combustible de la piscine du réacteur n°4 n'était
pas particulièrement endommagé. Quand TEPCo a mesuré la contamination
des filtres des tuyaux d'échappement des gaz en amont de la cheminée
commune aux réacteurs 3 et 4, la contamination allait en diminuant en
s'approchant du bâtiment de réacteur n°4. Il y avait 6,7 millisieverts
par heure près de la jonction entre les deux tuyaux, 0,5, puis 0,1 plus
près du bâtiment réacteur 4.
Mercredi 14 septembre, des
chercheurs de l'université de Tokyo et de la Japan Atomic Energy Agency
s'apprêtent à annoncer à un colloque scientifique qu'ils ne croient pas
à l'explication de TEPCo concernant l'explosion hydrogène du bâtiment
réacteur n°4. En effet, elle a eu lieu une vingtaine d'heures après
celle du réacteur n°3. Ils suspectent d'autres facteurs. Ils ont donc
étudié l'effet des radiations sur de l'eau à température ambiante, à
97°C et à ébullition. La production d'hydrogène était 1,5 fois plus
forte à 97°C qu'à température ambiante. A ébullition, cette même
production était 100 fois plus forte. L'hydrogène peut exploser quand
sa concentration dans l'air dépasse 4%. Pour les chercheurs, en plus de
l'hydrogène qui est parvenu du réacteur n°3, de l'hydrogène a été
produit par les radiations quand la piscine était à ébullition.
Septembre - Décembre 2011
[afficher/cacher]
Samedi 8 octobre, TEPCo a rendu
publiques de nombreuses photos des réacteurs et de la centrale. Elles
sont rassemblées dans un
fichier pdf avec légendes en anglais.
Vendredi 14 octobre, la
Japan Nuclear Energy
Safety Organization
vient de rendre publique une étude effectuée en juin qui montre que la
piscine du réacteur n°4 était très vulnérable aux répliques sismiques.
En cas the fissure de la piscine, des fuites radioactives étaient
possibles 3 heures après le séisme, quand les combustibles atteignent
900°C. Les combustibles auraient commencé à fondre à partir de 2 800°C,
environ 7 à 8 heures après la perte du refroidissement.
Mercredi 9 novembre, il y a eu
une petite fuite dans l'installation de désalinisation de la piscine du
réacteur n°4. Des photos sont
ici, avec des légendes en anglais.
Jeudi 10 novembre, TEPCo a mené
l'enquête dans le réacteur n°4 et confirme son explication que
l'explosion hydrogène est due à de l'hydrogène qui est venu du réacteur
n°3 via les conduits d'évacuation des gaz. Cette fois-ci, la compagnie
vient avec des photos à l'appui de ses dires car elle n'avait pas
complètement convaincu la dernière fois (cf 14 septembre, ci-dessus).
Les
photos avec les légendes en anglais sont ici.
Samedi 12 novembre, 8 mois
après le déclenchement de la catastrophe, il y a 17 900 tonnes d'eau
contaminée dans les sous-sols. Des débris très irradiants gènent toute
intervention dans le réacteur. Ils vont être retirés à l'aide d'une
grue.
Mardi 29 novembre, TEPCo qui
avait dessalé l'eau de la piscine entre le 20 août et le 8 novembre
avec une méthode basée sur l'osmose inverse est passée à une méthode
basée sur des résines échangeuses d'ion. La compagnie veut atteindre
une concentration d'environ 10 ppm (ou 10 g de sel par kg d'eau) d'ici
un mois. La salinité naturelle de l'eau de mer varie de 10 ppm dans la
Baltique à 40 ppm dans la Mer Rouge
Le nouveau système est présenté
ici en anglais.
Jeudi 1er décembre, selon un
rapport intermédiaire de TEPCo, le niveau d'eau dans la piscine du
réacteur n°4 a atteint un niveau dangereux et les combustibles usés
étaient proches d'être dénoyés. Il n'y avait plus qu'1,5 m d'eau au
dessus des combustibles alors qu'il y en a 7 m habituellement. L'eau
manquante s'était évaporée du fait de la chaleur dégagée par les
combustibles. Le niveau est resté bas jusqu'au 20 avril. 930 tonnes
d'eau ont été injectées les 22 et 27 avril. Sans cet apport, les
combustibles auraient été dénoyés début mai.
Rappelons que les piscines de combustibles ne sont pas protégées par
une enceinte de confinement et, qu'en cas de fusion, de plus fortes
quantités de radioéléments auraient été relargués dans l'environnement.
Lundi 2 janvier, suite au fort
séisme qui a eu le jour du nouvel an dans la région, le niveau d'eau
dans une cuve de stockage a diminué anormalement. Cette cuve reçoit
l'eau contaminée de la piscine du réacteur n°4, où elle est ensuite
réinjectée après refroidissement et filtrage. Selon TEPCo, le niveau de
l'eau dans cette cuve dimunue de 1,6 cm par heure à cause de
l'évaporation. Juste après le séisme, le niveau diminuait de 7 à 8
cm/h. La compagnie pense que le séisme a arrêté l'arrivée d'eau de la
piscine vers la cuve, mais pas de la cuve vers la piscine.
Jeudi 5 janvier, dès le début
de la catastrophe, le chef de la Japan Atomic Energy Commission,
Shunsuke Kondo, a, à la demande du premier ministre, élaboré un
rapport basé sur le scénario du pire : une deuxième explosion hydrogène
du réacteur n°1 entraîne l'évacuation complète du site et l'entrée en
fusion des
combustibles de la piscine du réacteur n°4. Il aurait fallu évacuer
jusqu'à 170 km, voire
jusqu'à 250 km par endroit, en fonction des vents. Cela aurait inclu
des métropoles très peuplées et une partie de Tôkyô. Ce rapport a été
transmis au premier
ministre le 25 mars mais n'a pas été rendu public pour ne pas effrayer
les gens. C'est une des raisons qui a conduit aux travaux de
renforcement de la structure de soutainement de cette piscine. De tels
risques seraient écartés actuellement.
Dimanche 8 janvier, TEPCo a
trouvé une fuite dans la cuve de stockage de l'eau filtrée issue de la
piscine du réacteur n°4. Cela pourrait-il expliquer la baisse de niveau
rapportée le 2 janvier ? Des photos sont
là en anglais.
Jeudi 12 janvier, TEPCo a
publié les résultats de ses inspections de la turbine du réacteur n°4.
Des
photos avec commentaires en anglais sont ici. Les
dégâts dus aux séismes seraient très limités selon la compagnie.
Mercredi 1er février, TEPCo a
annoncé avoir trouvé une fuite dans un tuyau situé au rez-de-chaussée
du réacteur n°4. La compagnie a d'abord annoncé que 6 litres d'eau
contaminée à 35 500 becqurels par litre auraient fui sans sortir du
réacteur, puis 8 500 litres un peu plus tard. Elle a réussi à la
colmater en fermant une valve 10 minutes plus tard.
Des photos de la fuite avec légendes en
anglais sont ici.
Par ailleurs, TEPCo a commencé à démanteler la partie supérieure du
bâtiment réacteur. Des photos sont disponibles
ici en anglais.
Jeudi 2 février, les
informations complémentaires de TEPCo sur la fuite sont
ici en anglais. Allez voir, il n'y a rien. C'est
assez effarant.
Vendredi 3 février, le réacteur
n°4 continue à fuir mais TEPCo ne sait pas où. Une des cuves du système
de refroidissement de la piscine de combustibles usés se vide à une
vitesse trop élevée. La compagnie pense que l'eau contaminée s'accumule
dans les sous-sols et soupçonne le froid.
Jeudi 9 février, TEPCo a
annoncé qu'elle allait faire une investigation visuelle de l'état du
combustible dans la piscine à l'aide d'une caméra pour préparer son
retrait de la piscine.
Vendredi 10 février, TEPCo a
annoncé que le combustible usé de la piscine du réacteur n°4 n'était
pas endommagé. Des explications sur la prise de vue sont
ici en anglais. Une première vidéo de 30 s est
ici (on ne voit pas grand chose). Une deuxième
vidéo de 2 mn où l'on voit des débris est plus
intéressante.
Lundi 20 février, TEPCo a
organisé un voyage de presse sur le site de la centrale. Les photos des
journalistes permettent de voir l'avancement du démantèlement de la
partie supérieure du réacteur n°4 pour aller y retirer les combustibles
usés.
Photos du Maïnichi commentées en anglais.
Etat
actuel du réacteur n°4
Le
coeur du réacteur est vide. Seule l'armature métallique du bâtiment est
encore en place. On craint la reprise d'une réaction nucléaire en
chaîne dans la piscine qui contient 783 grappes de barres de
combustible usés plus 584 grappes partiellement utilisées.
Ces dernières ont été retirées du coeur pour y remplacer une pièce. Ce
sont elles qui sont la principale source de
chaleur dans la piscine.
Il y a environ deux millions de kilocalories par heure de chaleur
qui
est générée dans cette piscine, soit trois fois plus que dans les
piscines des réacteurs 1 et 3 réunis. Un simple calcul permet de
montrer que l'eau de la piscine augmente de 2°C par heure si elle n'est
pas refroidie. Si le système de refroidissement peut être remis en
route, la température pourra être maintenue en dessous de 40°C. Sans
lui, il faut environ une journée pour que la piscine commence à
bouillir et une dizaine de jours pour évaporer complètement l'eau. A la
mi-avril, environ 70 tonnes d'eau s'évaporent chaque jour.
La piscine est refroidie par un nouveau circuit fermé et un échangeur
de chaleur depuis le 31 juillet.
Le condenseur n'est pas plein.
La piscine de combustibles ne résisterait peut-être pas à une forte
secousse car les murs de soutainement sont endommagés. Ils doivent être
renforcés.
Jeudi 28 avril, TEPCo a
présenté une reconstitution des évènements au niveau du réacteur n°4 :
- après le séisme et le tsunami, le refroidissement s'est arrêté et
l'eau de la piscine s'est évaporée, exposant à l'air libre le
combustible irradié ;
- le métal de la gaine du combustible a chauffé, a
réagi avec l'eau en dégageant de grandes quantités
d'hydrogène ;
- l'hydrogène a explosé le 15 mars, détruisant une
partie du bâtimet réacteur et une vanne située
à proximité de la piscine ;
- les dommages occasionnés à la vanne ont entraîné une inondation
salutaire de la piscine : des centaines de tonnes d'eau ont éteint
l'incendie et arrêté la surchauffe des barres de combustible.
Sans cela, les barres de combustible auraient pu fondre et entraîner
des rejets beaucoup plus massifs.
Dimanche 8 mai, TEPCo a mis en
ligne sur son site une vidéo (
à télécharger)
montrant les barres de combustibles de la piscine du réacteur n°4 : on
voit des morceaux d'échelle et des bulles. La température serait de
84°C.
Etat
actuel des réacteurs
Comme le réacteur n°4, les réacteurs 5 et 6
étaient arrêtés avant le
séisme. Mais après les évènements dans les autrs réacteurs, leur
surveillance des réacteurs a été renforcée : le refroidissement
ne semble pas fonctionner correctement. A la différence du réacteur n°4
où
tout le chargement était dans la piscine d'entreposage, il n'y en a
qu'un tiers dans les piscines des 2 autres réacteurs arrêtés.
La température y est plus élevée que la normale.
Les
toits de ces deux réacteurs ont été percés samedi 19 mars pour éviter
une accumulation d'hydrogène et une explosion. Un
générateur électrique a pu être réparé sur le réacteur 6
et alimente une pompe de refroidissement des deux piscines de
combustible. Dimanche 20 mars matin, la température a commencé à
baisser. A 7h (heure locale), elle était de 37,1 et 41 °C
respectivement. Enfin une bonne nouvelle !
Les combustibles usés de la piscine du réacteur n°5 constituent la
deuxième plus forte source de chaleur de la centrale. La piscine est
remplie au deux tiers, mais la quantité de chaleur émise représente un
quart de celle émise par les combustibles de la piscine du réacteur n°4.
L'électricité extérieure est arrivée lundi 21 mars à 11h30 (heure
locale) au réacteur n°5 et a pu prendre le relais du générateur de
secours 90 minutes plus tard.
La température des coeurs de ces deux réacteurs semble stabilisée en
dessous de 100°C et celle des piscines à des niveaux normaux.
Dimanche 29 mai, TEPCo a
découvert la veille à 21h qu'une pompe du système de refroidissement de
la piscine de combustibles usés et du coeur du réacteur n°5 a cessé de
fonctionner. C'est l'eau de mer qui refroidit le circuit primaire qui
ne fonctionne plus. La température a monté de 24°C pour atteindre
92,2°C dans le réacteur et de 4,7°C pour atteindre 45,7°C dans la
piscine dimanche 29 mai à 11h. TEPCo a installé une nouvelle pompe qui
a commencé à fonctionner à 12h31 et surveille les
températures.
Dans le réacteur, elle est redescendue à 76,5°C à 14h. Elle se
stabilise aussi dans la piscine.
Jeudi 2 juin, TEPCo a montré
des photos des 45 cuves qu'elle a installées près des réacteurs 5 et 6.
Comme le niveau des nappes phréatiques monte, les sous-sols des
bâtiments turbine de ces deux réacteurs commencent à être inondés, ce
qui peut poser des problèmes pour les pompes et l'installation
électrique. TEPCO a donc commencé à pomper cette eau dans les nouvelles
cuves d'une capacité totale de 12 200 tonnes. Jeudi à 9h, elle avait
déjà pompé 4 340 tonnes.
Jeudi 30 juin, TEPCo a commencé
à transférer de l'eau faiblement radioactive des sous-sols du réacteur
n°6 vers la barge géante installée à quai qui peut contenir 10 000
tonnes d'eau.
Dimanche 3 juillet, des
employés de TEPCo qui faisaient une ronde ont découvert une fuite dans
le circuit de refroidissement du réacteur n°5. Le refroidissement a été
stoppé à 10h pour remplacer le tuyau endommagé. La température du coeur
était de 43,1°C à 8h. TEPCo prétend que la température ne devrait pas
monter plus de 2,5°C le temps de la réparation. La réparation faite, le
refroidissement a repris 3 heures trente plus tard. La température a
monté de 5°C.
Jeudi 22 septembre, TEPCo a
présenté un plan pour se débarasser de l'eau faiblement radioactive qui
inonde les sous-sols du réacteur n°6. Une partie de cette eau (10 000
tonnes) a été pompée dans une cuve et une autre (7 000 tonnes) dans la
barge amarrée devant la centrale. La contamination est de l'ordre de 10
becquerels par litre, mais TEPCo veut décontaminer plus avant
d'asperger cette eau sur une pile de bois pour prévenir les incendies
ou sur les routes pour éviter la remise en suspension des poussières.
La compagnie espère obtenir l'assentiment des autorités locales. Elle
voulait faire la même chose avec l'eau qui inonde l'autre centrale,
Fukushima daï-ni, mais avait essuyé un refusdes municipalités et des
pêcheurs.
Dimanche 25 septembre, TEPCo a
mis en ligne sur son site Internet de nombreuses photos des réacteurs 5
et 6. Un fichier regroupant tout avec des légendes est disponible
ici en anglais. Les photos peuvent aussi être
téléchargées individuellement.
Vendredi 7 octobre, TEPCo a
commencé à asperger les environs de la centrale avec de l'eau
"faiblement" contaminée dont elle ne sait que faire. Elle doit se
débarrasser ainsi de 17 000 tonnes d'eau qui provient des réacteurs 5
et 6. La compagnie a commencé par le bois entassé près de la centrale
pour prévenir les incendies. Elle va continuer ainsi à un rythme de 100
tonnes par jour sur 1,2 million de mètres carré de la centrale. Des
photos sont disponibles sur le site de TEPCo. Une
vidéo est aussi disponible.
Samedi 8 octobre, TEPCo a rendu
publiques de nombreuses photos des réacteurs et de la centrale. Elles
sont rassemblées dans un
fichier pdf avec légendes en anglais.
Dans une note publiée le
dimanche 13
mars à 19h, l'
IRSN
"craint que des
rejets très importants se soient produits en même temps que
l'explosion". La télévision japonaise a diffusé des images de
radiamètres saturant dans une mairie proche du réacteur qui a explosé.
Le discours officiel est toujours rassurant. On ne voit aucune image de
personne en shadok ou se protégeant des radiations dans les médias
japonais, contrairement aux médias étrangers.
Suite aux
évènements du
mardi 15
mars, le gouvernement a
ordonné à toutes les préfectures de
rendre publiques les données de mesure de la radioactivité. De fait, de
nombreuses données sont apparues sur Internet. Nous donnons quelques
liens en anglais ci-dessous. Il y en a beaucoup plus en Japonais.
Attention, les chiffres sont
donnés en microsieverts par heure. Pour rassurer, les autorités
japonaises donnent les doses reçues lors de certains actes médicaux à
titre de comparaison. Mais ces doses sont données en microsieverts. Ce
n'est donc pas directement comparable.
Les niveaux de radioactivité ambiante (débits de dose) évoluent très
vite et fluctuent en fonction de la météo. De nombreux sites japonais
recensent des données.
Voici quelques sites en anglais :
- à Wako dans la banlieue de Tokyo,
laboratoire RIKEN
- au
niveau de la centrale de Monju
dans la préfecture
de Fukui
- en
différents
points du pays
- les
maxima sont répertoriés sur une
carte
- les
niveaux
ambiants sont rassemblés ici, avec une possibilité de regarder des
rétrosceptives
-
cartographie des débits de dose ambiants fait par un
réseau amateur
- des
résultats gouvernementaux de surveillance de
l'alimentation sont ici
Il y en a beaucoup plus en japonais. Nous consulter. Pour la journée du
17 mars dans la préfecture de Fukushima, voir par
exemple
ici.
A titre de comparaison, le bruit de fond naturel est autour de 0,05
microsieverts/h.
Des mesures à Tsukuba de la composition
du panache des centrales sont disponibles en
ligne
en anglais. Seuls les émetteurs gamma
sont
donnés.
L’IRSN a publié une évaluation de la radioactivité rejetée par la
centrale de Fukushima Dai-ichi jusqu’au 22 mars 2011 :
Gaz rares : 2 10+18 Bq ;
Iodes
: 2 10+17 Bq ;
Césiums :
3 10+16 Bq ;
Tellures :
9 10+16 Bq.
Plus de détails
ici.
Cela représente grosso modo 10% des rejets de Tchernobyl. Mais, un
Institut Autrichien de météorologie (
ZAMG) donne un terme source plus
élevé et l'estime à 20% des rejets de Tchernobyl pour l'iode et à 50%
pour le césium.
La NISA a estimé que la quantité d'iode relâchée par la centrale de
Fukushima dai-ici entre le 12 mars 6h00 et le mercredi 23 mars minuit
devait être comprise entre 30 000 et 110 000 térabecquerels. (1
térabecquerel correspond à 10
12 bequerels, soit
un million
de millions). A Tchernobyl, ces rejets ont été estimés à 1,8 millions
de
térabecquerels.
Lundi 21 mars,
de fortes
activités ont été détectées à Hitachinaka (Ibaraki) à 120 km au Sud
Ouest de la centrale : 13 000 becquerels de césium-137 par mètre carré.
Mais la NISA (ASN Japonaise) s'est voulue rassurante : c'est un tiers
de la limite pour les personnes vivant en zones contaminées qui est de
40 000 Bq/m2. Pour l'iode 131, la valeur était de 93 000 becquerels par
mètre carré, soit le double de la limite.
Il n'est toujours pas question d'étendre la zone d'évacuation et la
zone de confinement.
Le mardi 22 mars,
le journal Asahi indique qu'à l'hôpital d'Iwaki dans la province de
Fukushima,
il manque un peu près 30% des médecins et infirmières, ce qui pose un
problème face à l'afflux de patients. Ils se seraient enfuis par
crainte des radiations.
Lundi 4 avril,
les média ont
découvert que la météo japonaise calculait une à deux fois par jour une
prédiction précise de la dispersion des polluants radioactifs,
transmettait ces informations à l'AIEA, mais ne la rendait pas
publique... Suite au tollé provoqué par cette révélation, le
gouvernement japonais a ordonné à la météo de rendre publique ses
prédictions.
Mardi 12 avril, la NISA a
réévalué l'accident de Fukushima au niveau 7, comme à Tchernobyl. Elle
a précisé que les rejets ont dépassé les 10 000 térabecquerels par
heure pendant plusieurs heures (1 térabecquerel = 10
12
becquerels = 1 million de millions de becquerels). Les rejets seraient
actuellement inférieurs au térabecquerel par heure. Elle estime la
quantité d'iode 131 rejetée par les réacteurs n°1 à 3 entre 370 000 et
630 000
terabecquerels. Une grande partie semble venir du réacteur
n°2 endommagé par une explosion. Les rejets auraient culminé les
15 et 16 mars.
TEPCo a expliqué que les rejets ne sont pas
encore maîtrisé et qu'elle craint, qu'in fine, la quantité totale
rejetée dépasse celle de Tchernobyl.
Dimanche 24 avril, TEPCo a
estimé à 1 térabecquerel par heure (1 million de millions de becquerels
par heure) les rejets de la centrale. Ils seraient en baisse. Les
rejets étaient estimés à 6,4 térabecquerels par heure le 5 avril.
Lundi 6 juin,
la NISA a revu à la hausse la quantité de radioéléments rejetés lors de
l'accident : le nouveau chiffre est de
850 000 terabecquerels. La quantité d'iode 131
relâchée durant les 6 premiers jours de la catastrophe serait de 770
000 térabecquerels selon cette estimation, alors que les précédentes
évaluations étaient comprises entre 370
000 (TEPCo) et 630 000
terabecquerels (Nuclear Safety Commission). Voir "12 avril"
ci-dessus.
Dimanche 24 juillet, l'autorité
de sûreté nucléaire japonaise a rendu publiques sur son
site Internet les
cartes d'estimation des rejets jours après jours depuis le début de la
catastrophe. Il y en a environ 600. C'est en japonais...
Mercredi 17 août, les autorités
et TEPCo ont annoncé qu'ils allaient essayer de filtrer directement
l'air des cuves des réacteurs pour diminuer les rejets radioactifs
estimés à 1 milliard de becquerels par heure.
Par ailleurs, les rejets gazeux ont baissé estime TEPCo : ils seraient
passé à 200 millions de becquerels par heure entre le 26 juillet et le
2 août. Ils étaient estimé à un milliard de becquerel par heure
auparavant. Ces nouveaux chiffres sont basés uniquement sur la quantité
de rdioactivité mesurée à proximité de la porte Ouest de la centrale.
Ils sont donc très approximatifs, selon la NISA. Le débit de dose sur
le site est d'environ 1,7 millisieverts par an.
Lundi 22 août, une nouvelle
estimation faire par la Japan Atomic Energy Agency de la quantité de
radioactivité émise dans l'atmosphère entre les 12 et 15 mars est plus
basse de 10% de l'évaluation précédente (qui était de 630 000
térabecquerels). Mais pour la NISA, l'écart est dans les marges
d'erreur et les deux estimations sont donc compatibles.
Selon cette nouvelle estimation il y a eu rejet de 130 000
térabecquerels d'iode 131 et 11 000 térabecquerels de césium 137 entre
11 mars et le 5 avril. Il y a eu autant de césium 134 que de césium 137.
Mardi 20 septembre, TEPCo
estime à 200 millions de becquerels par heure les rejets aériens de la
centrale durant la première quinzaine de septembre.
Lundi 17 octobre, TEPCo estime
à 100 millions de becquerels par heure les rejets aériens de la
centrale : 40 millions pour le réacteur n°1, 10 pour le n°2 et 40
millions pour le 3. Mais pour le 3, il n'y a pas encore eu de mesures
et ce n'est qu'une estimation grossière.
Vendredi 21 octobre, une équipe
internationale de chercheurs a réévalué les rejets radioactifs de
l'accident de Fukushima et sont arrivés à la conclusion que les rejets
massifs ont débuté plus tôt qu'initialement annoncé et se sont terminés
plus tard. Cela les conduit donc à revoir à la hausse ces rejets.
En ce qui concerne le xénon 133, qui est un gaz rare radioactif, les
rejets ont atteint 16,7x10
18
becquerels. Ce serait le plus grand relargage de gaz rare radioactif de
l'histoire, estimé à 2,5 fois celui de Tchernobyl. Il y a des preuves
que ces rejets ont débuté juste après le séisme. Comme tous les gaz
rares, le xénon ne se fixe pas et se disperse dans l'atmosphère. Il a
une demi-vie de 5,2 jours.
En ce qui concerne le césium 137, qui pose plus de problème
environnementaux, les nouvelles estimations donnent 36 petabecquerels
(ou 36x10
15 Bq), soit 40% des rejets en césium 137 de
Tchernobyl. Environ 20% de ce césium est retombé sur le territoire
japonais et 80% dans l'océan pacifique ou ailleurs. Seulement 2% sont
retombés sur d'autres territoires.
Ces rejets ont été les plus massifs les 14 et 15 mars. Mais ils étaient
massifs dès le 12 mars et jusqu'au 19 mars. Après, ils ont baissé
brusquement quand de l'eau a été aspergée sur la piscine de combustible
du réacteur n°4. Cela laisse présager un endommagement des combustibles
de cette piscine.
Si la majorité des rejets est allé vers l'océan, les vents étaient vers
la terre les 14 et 15 mars, ainsi que le 19 mars où la pluie a entraîné
des dépôts importants.
L'étude, publiée dans le journal of Atmospheric Chemistry and Physics,
est en accès libre
ici en anglais. Un communiqué est aussi disponible
ici en anglais.
Jeudi 17 novembre, TEPCo estime
à 60 millions de becquerels par heure les rejets actuels de la centrale
accidentée.
Décembre 2011, le
Meteorological Research Institute du Japon a publié une synthèse des
estimations des rejets des radioéléments artificiels dans
l'environnement. C'est
ici en anglais et surtout japonais.
Mardi 24 janvier, selon TEPCo
les rejets radioactifs de la centrale de Fukushima daï-ichi sont en
augmentation par rapports aux mois précédents. En novembre et décembre,
ces rejets étaient de l'ordre de 60 millions de becquerels par heure.
En janvier, ils sont supérieurs à 70 millions de becquerels par heure.
C'est autour des réacteurs n°2 et 3 qu'il y a eu augmentation (environ
10 millions de becquerels par heure chacun). La compagnie prétend que
c'est dû au regain d'activité sur le réacteur n°2 suite à l'endoscopie
qui a été faite et au nettoyage des débris du réacteur n°3.
Lundi 27 janvier, TEPCo a
annoncé que les rejets aériens sont passés à 10 millions de becquerels
par heure. C'était 7 fois plus en janvier.
Mardi 28 février, une nouvelle
estimation des rejets aériens effectuée par Michio Aoyama, du
Meteorological Research Institute tend à montrer que les rejets en
césium représentent environ 20% des rejets de Tchernobyl, ce qui deux
fois plus que l'estimation de TEPCo et des autorités, et que 30% sont
retombés sur le sol japonais, contre 20% habituellement admis.
Cette nouvelle estimation est basée sur 79 mesures d'eau de mer
prélevée dans le Pacifique Nord en avril et mai 2011.
->
Pour en savoir plus, voir la
radioactivité
expliquée aux enfants.
Mars - Avril 2011
[afficher/cacher]
Mercredi 16 mars,
des traces de
césium et d'iode ont été découvertes dans le réseau d'approvisionnement
en eau de Fukushima. Plus tard dans la journée, il n'y
avait plus de césium ni d'iode.
Il est important de préciser que la plupart des captages pour l'eau
potable au Japon se font dans les rivières ou lac. Le transfert des
retombées radioactives à l'eau du robinet est donc rapide.
Samedi 19 mars,
de
l'iode radioactif a été détecté dans l'eau du robinet dans les villes
au voisinage de la centrale et à Tokyo. Le ministère de la santé a
pécisé que ces niveaux étaient en dessous de la
limite
admissible fixée par le gouvernement japonais (limite fixée à
300 Bq/L pour l'iode dans l'eau et le lait). Par exemple, 77 becquerels
par litre d'eau à Tochigi, 2,5 bq/l à Gunma,
0,62 bq/l à Saitama, 0,79 bq/l à Chiba, 1,5 bq/l à Tokyo et 0,27 bq/l à
Niigata.
Cependant,
il a été mesuré à un niveau supérieur à la norme dans la ville de
Kawamata, située à 45 km au Nord Ouest de la centrale a annoncé samedi
le ministère de la santé.
Du
césium radioactif a également été mesuré dans l'eau du robinet des
villes de Tochigi (1,6 Bq/l) and Gunma (0,22 Bq/l), proche de la
préfecture de Fukushima.
Le
mardi 22 mars,
le ministère de la santé a ordonné à 5 municipalités de
la province de Fukushima de recommander aux résidents de ne pas donner
de l'eau du robinet aux enfants car la concentration en iode dépasse la
limite maximale admissible pour les bébés qui est de 100 becquerels par
litre. (300 pour les enfants et les adultes). 120 becquerels par litre
ont été mesurés à Date lundi 21, 150 bq/l à Koriyama, 220 bq/l à
Minamisoma et 130 bq/l à Kawamata.
Mercredi 23 mars,
la limite en
iode pour les bébés dans l'eau du robinet a aussi été dépassée à Tokyo.
Il y avait 210 becquerels par litre à une station de purification de
l'eau. Les supermarchés ont immédiatement vendu tous leurs stock d'eau
en bouteille. La municipalité a donc annoncé qu'elle allait distribuer
240 000 bouteilles aux familles avec enfant. Des experts ont signalé
que la quantité d'iode peut être réduite en faisant bouillir l'eau. 1,5
litre par enfant et par jour est donné.
Vendredi 25 mars
matin, des contaminations en iode proches de la contamination maximale
autorisée pour les adultes fixée à 300 becquerels par litre en
plusieurs endroits du pays. A Tokyo les niveaux dans l'usine de
purification qui avaient dépassé la limite pour les bébés sont
redescendus à 79 Bq/l jeudi et 51 Bq/l vendredi.
Samedi 26 mars,
la
contamination en iode de l'eau de Tokyo est à des niveaux "acceptables"
: 34 Bq/l et 48 Bq/l le matin dans deux stations de purification et
rien dans la troisième.
Dimanche 27 mars,
le gouvernement a interdit l'utilisation de l'eau de pluie dans les
stations de purification de l'eau.
Jeudi 14 avril,
TEPCo a annoncé avoir mis en évidence une augmentation de la
contamination de l'eau souterraine sous les réacteurs n°1 et 2. Sous le
réacteur n°1, la contamination de l'eau en iode 131 est passée de 72
000 becquerels par litre le 6 avril à 400 000 becquerels par litre le
13 avril. La concentration en césium 134 est passée de 1 400
à 53 000 becquerels par litre. Sous le réacteur n°2, la concentration
en iode a été multipliée par 17 sur la même période.
Sous les autres réacteurs, la concentration est stable : elle
est inférieure au millier de becquerels par litre à un peu plus de 10
000
becquerels par litre.
Mai - Juin 2011
[afficher/cacher]
Dimanche 1er mai, des
concentrations élevées en césium ont été trouvées dans des boues de la
station d'épuration de Koriyama : 26 400 becquerels par litre. Une fois
les boues asséchées, les résidus obtenus sont à 334 000 becquerels par
kilogramme. Les autorités locales ont suspendu l'envoi vers les
cimenteries.
Jeudi 12 mai, le gouvernement a
annoncé que les boues fortement radioactives des stations d'épuration
seront entreposées sur place. Elles seront ensuite traitées comme des
déchets nucléaires pour lesquels le gouvernement n'a pas de solution à
proposer.
Les boues ayant une contamination supérieure à 100 000 becquerels par
kilo devront être brûlées à Fukushima et les cendres entreposées dans
des conteneurs pour déchets nucléaires. Celles ayant une contamination
inférieure à cette limite, elles doivent être entreposées sur place en
attendant mieux. Les boues ayant une contamination inférieure à 1 000
becquerels par kilo pourront être utilisées dans les cimenteries si
leur contaminations peut être réduite à 100 becquerels par kilo par
dilution avec d'autres matériaux. Les volume des boues doit être réduit
au maximum a déclaré le gouvernement qui va aussi limiter les doses
reçues par les travailleurs exposés.
Les boues des stations d'épuration sont aussi radioactives dans de
nombreuses autres préfectures : Niigata, Ibaraki, Gunma, Kanagawa,
Tokyo. A Tokyo 24 000 becquerels de césium par kilo ont été mesurés
dans les cendres d'incinération des boues.
Mercredi 1er juin,
l'université de Fukushima a annoncé avoir trouvé de la neige
radioactive en 31 points sur 7 montagnes de la préfecture. Il y avait
plus de 200 becquerels de césium par kilo en 14 points. Un échantillon
prélevé à 1 300 mètres d'altitude avait plus de 3 000 becquerels par
kilo, ce qui montre que les particules radioactives sont montée très
haut.
Mercredi 8 juin, les stations
d'épurations croulent sous le sboues radioactives et ne savent plus où
les stocker maintenant qu'elle ne peuvent plus les incinérer ou les
épandre. Les travailleurs et les riverains s'inquiètent.
Mardi 14 juin, la NHK a enquêté
auprès des 47 préfectures du Japon et a trouvé que 22 d'entre elles ont
analysé la radioactivité dans les boues des stations d'épuration. Les
résultats ont été positifs dans 16 d'entre elles, allant de Hokkaido à
Osaka. La plus forte contamination a été trouvée dans la ville de
Fukushima, avec 447 000 becquerels par kilo. Tokyo suit avec 55 000
becquerels par kilo. A Maebashi, au nord de Tokyo, c'est 42 800
becquerels par kilo. Les autorités ne savent toujours pas quoi faire de
ces boues contaminées.
Vendredi 17 juin, le
gouvernement japonais a fixé des règles pour ces boues radioactives. En
dessous de 8 000 becquerels de césium par kilo, elle peuvent être
enfouies dans des centres d'enfouissement, s'il n'y a pas de projet de
développement résidentiel pour l'avenir. Entre 8 000 et 100 000
becquerels de césium par kilo, il faut faire une étude au cas par cas
avant enfouissement. Enfin, au-dessus de 100 000 becquerels par kilo,
il faut les couvrir le temps que le gouvernement ne trouve une
solution. Cela devrait être à sa charge.
Les autorités locales ont du mal à mettre ces règles en pratique : même
en dessous de 8 000 becquerels par kilo, elle peinent à trouver un site
qui les accepte. Pour elles, une solution doit être trouvée rapidement
car les riverains sont inquiets.
Vendredi 24 juin, l'ACRO a mis
en ligne des résultats d'analyse sur de l'eau prélevée dans le Sud de
la province de Miyagi. Aucune contamination n'a été décelée.
Juillet - Août - Septembre 2011
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Jeudi 28 juillet, les
autorités
ont présenté une premier bilan des analyses faites sur des boues de
station d'épuration. Sur les 50 000 tonnes que le Ministère de la Santé
a fait analyser, 1 557 tonnes ont une contamination qui dépasse les 8
000 becquerels par litre et doivent être considérées comme des déchets
radioactifs. Les 5 provinces concernées par ces boues radioactives sont
Fukushima, Miyagi, Niigata, Tochigi et Gunma. Il y a des boues
radioactives dans de nombreuses régions, mais en-dessous du seuil de 8
000 Bq/kg. Ainsi 33 950 tonnes ont plus de 100 Bq/kg en césium dans 11
régions. Ces boues ne peuvent pas être étendues ou enfouies dans des
zones il est prévu de construire plus tard. La boue la plus contaminée
a été trouvée à Koriyama avec 89 697 becquerels par kilo.
54 613 tonnes de boues doivent encore être testées dans 14 régions.
De nombreuses stations d'épuration ont du mal à se débarrasser de leurs
boues. Ainsi 36 333 tonnes sont entreposées dans des stations
d'épuration en attendant de trouver un exutoire.
Les autorités n'arrivent pas à trouver un terrain pour les entreposer.
Dimanche 7 août, des résultats
officiels de contamination de l'eau d'étangs sont
ici.
Mardi 16 août: au Japon, chaque
école, collège a une piscine en plein air. L'eau des piscines de
Fukushima est contaminée et personne ne sait qu'en faire. 600 des 735
piscines ne peuvent pas être vidées. Un tiers seulement de ces piscines
ont un système de vidange vers le réseau des eaux usées. Les autres
vidangent habituellement vers les rivières ou les drains agricoles. Le
gouvernement a donc suggéré d'obtenir l'accord des agriculteurs qui
rechignent. D'autres hésitent à envoyer l'eau contaminée dans le réseau
des eaux usées par égard envers les riverains et les employés. Beaucoup
de piscines sont devenues vertes avec le développement des algues et
les écoles s'inquiètent des problèmes sanitaires que cela pourrait
entraîner.
Par ailleurs de la boue contenant 86 000 becquerels de césium par
kilogramme a été trouvée dans une rigole de Aizuwakamatsu à 100 km de
la centrale.
Mercredi 17 août, la NHK a mené
l'enquête auprès de 17 provinces du Nord-Est du Japon : il y a
maintenant 54 400 tonnes de boues radioactives produites dans les
stations d'épuration. 75% contiennent moins de 8 000 Bq/kg de césium,
mais seulement 51% environ sont toujours entreposées sur place car il
est difficile de trouver un site d'enfouissement qui les accepte. Dans
7 stations d'épuration situées dans 4 provinces, il a fallu délimiter
une zone interdite car le niveau de dose est trop élevé.
Vendredi 9 septembre, le
Mainichi revient sur le casse-tête de la décontamination et des déchets
radioactifs engendrés. Nettoyer les bâtiments avec de l'eau sous
pression pose le problème du devenir de l'eau, surtout dans les zones
où les populations boivent encore l'eau du puits. Faute de centre
d'entreposage, les autorités ont demandé aux particuliers de garder les
déchets radioactifs (herbes, boues...) chez eux dans des sacs plastics
le temps nécessaire. Beaucoup rechinent de peur que ces déchets ne
polluent leur eau potable. Fukushima est la troisième province par sa
taille au Japon, avec beaucoup de zones montagneuses. Seulement 92,4%
de la population a accès au réseau d'eau contre 97,5% au niveau
national. L'eau des puits représente donc un sujet sensible.
C'est le même problème pour les équipes municipales qui souhaitent
décontaminer des municipalités entières. Le pays n'a aucune solution
pour gérer tous ces déchets, y compris les débris du tsunami rendus
radioactifs par la catastrophe nucléaire.
Octobre - Novembre 2011
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Vendredi 7 octobre, TEPCo a
commencé à asperger les environs de la centrale avec de l'eau
"faiblement" contaminée dont elle ne sait que faire. Elle doit se
débarrasser ainsi de 17 000 tonnes d'eau qui provient des réacteurs 5
et 6. La compagnie a commencé par le bois entassé près de la centrale
pour prévenir les incendies. Elle va continuer ainsi à un rythme de 100
tonnes par jour sur les 1,2 million de mètres carré de la centrale. Des
photos sont disponibles sur le site de TEPCo. Une
vidéo est aussi disponible.
Selon le
communiqué de TEPCo en anglais,
la contamination de cette eau est inférieure à 4,7 Bq/l pour l'iode
131, 9,7 Bq/l pour le césium 134 et 12 Bq/l pour le césium 137.
Mercredi 12 octobre, la
municipalité de Tokyo veut utiliser les boues de station d'épuration et
les cendres radioactives pour remplir les remblais en mer dans la baie
de Tokyo. ce n'est pas sans danger pour l'océan...
Lundi 19 octobre, encore un
point chaud découvert à Tokyo. Dans une école de l'arrondissement
d'Adachi, cette fois-ci : 3,99 microsieverts par heure à 5 cm du sol,
0,41 microsieverts par heure à 50 cm et 0,24 à 1 m. C'est un drain
d'évacuation de la piscine qui est à l'origine de ce débit de dose
élevé. La zone a été balisée pour éloigner les enfants et sera
décontaminée. Ce sont des résidents de l'arrondissement qui ont suggéré
à la municipalité de contrôler après la découverte d'un débit de dose
élevé.
Jeudi 20 octobre, le ministère
des sciences et technologies a mis en ligne des résultats de mesure sur
l'eau des rivières de Fukushima. C'est
ici en japonais. Le nom de la rivière n'est pas
indiqué.
La principale rivière du Fukushima est la rivière Abukuma. D'après
wikipedia, son débit est de 67,3 m
3/s.
En supposant qu'elle est contaminée à 1 Bq/l, cela ferait un rejet en
mer de 5,8 gigabecquerels par jour ou 2 térabecquerels par an. C'est
significatif. C'est plus que ce qu'a rejeté volontairement TEPCo au
mois d'avril (0,15 terabecquerels). Mais beaucoup moins que la fuite
(940 térabecquerels pour le césium 137. Autant pour le césium 134.
Beaucoup plus pour l'iode).
Il est donc important de connaître la contamination des rivières. Les
données actuelles sont insuffisantes.
Mercredi 16 novembre, les boues
de station d'épuration contaminées et les cendres d'incinérateurs
radioactives continuent à s'accumuler sans qu'une solution ne soit
trouvée. Les cimenteries, qui utilisaient les cendres les refusent. La
ville de Yokohama par exemple a maintenant 5 500 tonnes de cendres et
les stations d'épuration produisent quotidiennement 16 000 mètres cube
de boue.
En mai, il y avait 5 000 becquerels césium par kilo de cendre,
maintenant, il y en a moins de 2 000. Les cimenteries ne peuvent
accepter les cendres que si la contamination est inférieure à 300 Bq/kg.
Par ailleurs, la contamination des sédiments des rivières de Fukushima
se déplace vers l'aval. Selon des résultats publiés par le ministère de
l'environnement, il y a 3 200 becquerels de césium par kilogramme de
sable dans la rivière Niida River au niveau d'Iitate, dans les
montagnes, et 13 000 Bq/kg à Sôma, plus près de la mer. A Iitate le
niveau a été divisé par 5 depuis le mois de mai, mais à Sôma, il a été
multiplié par 3. A l'embouchure de la rivière Mano, située aussi à
Sôma, les niveaux ont doublé depuis mai.
C'est dans la rivière Ota qui coule à Minami-Sôma qu'a été détectée la
plus forte concentration : 60 000 Bq/kg.
En ce qui concerne l'eau, c'est dans un barrage situé dans la zone
interdite qu'a été mesurée la plus forte concentration avec 27 Bq/l.
Les données sont
ici en japonais.
Lundi 21 novembre, selon le
Asahi, il y a 64 000 tonnes de boues de station d'épuration et de
cendres accumulées au lieu d'être utilisées dans des cimenteries. C'est
20 000 tonnes de plus qu'il y a deux mois. 14 provinces sont
concernées. Il y a 17 000 tonnes à Fukushima, 12 000 à Miyagi, 5 300 à
Gunma... Les coûts supplémentaires engendrés par cette crise devraient
compensés par TEPCo.
Les niveaux de contamination sont à la baisse.
Jeudi 24 novembre, selon une
étude des universités de Kyoto et Tsukuba, et de l'Agence de
météorologie nationale, le fleuve Abukuma a rejeté 52 gigabecquerels
(52 milliards de becquerels) par jour dans la mer. C'est 10 fois plus
que notre estimation à la louche faite le 20 octobre (voir ci-dessus),
qui n'était donc pas si mauvaise... La surveillance des rivières est
ici en anglais.
Le fleuve Abukuma coule vers le nord de la province et son embouchure
est dans la province de Miyagi, à Iwanuma. Il draine l'eau d'un bassin
versant de 5 400 km2 qui inclut des territoires contaminés.
Samedi 17 décembre, le
ministère de l'environnement a publié des données sur la contamination
des rivières pour les provinces de
Miyagi et
Tochigi. C'est en japonais.
Mardi 28 février, la province
de Gunma a rendus publics des résultats sur des poissons de rivière :
entre 459 et 480 Bq/kg pour le césium dans des Wakasagi pêchés dans le
lac situé au somment du mont Akagi. C'est moins que la limite actuelle,
mais plus que la future limite. La pêche est autorisée, mais pas la
consommation. Les pêcheurs laissent les poissons sur place après la
pêche.
Il y avait de 110 à 360 Bq/kg dans des poissons pêchés dans les rivières Yamamé et Iwana au Nord de la province.
->
Les limites
radiologiques pour les produits alimentaires et l'eau de boisson fixées
par le gouvernement japonais sont disponibles
ici.
-> La surveillance des
rivières est
ici en anglais.
-> Des données sur l'eau de puits et de rivières sont
ici en japonais.
Contamination
de l'alimentation
Mars 2011
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Samedi
19 mars, une contamination radioactive a été détectée dans
des produits alimentaires (lait et épinards) à proximité de la
centrale.
Le Ministère japonais de la santé a ordonné aux autorités locales
d'enquêter sur la provenance des produits et de prendre les mesures
appropriées. Ces produits n'ont pas été mis sur le marché et les
agriculteurs indemnisés par TEPCo.
Lundi 21 mars,
l'OMS a déclaré que la contamination de l'alimentation au Japon était
plus inquiétante que ce qu'elle avait craint au début. Le même jour, le
gouvernement japonais a interdit la commercialisation des épinards et
autres légumes feuille des 4 préfectures les plus touchées par les
retombées radioactives. En 2009, cela représentait 17,4% de la
production du pays et 60% des épinards vendus à Tokyo. La
commercialisation du lait de la province de Fukushima a aussi été
interdite. Des compensations sont proposées par le gouvernement.
Mardi 22 mars,
le gouvernement
a demandé à la préfecture de Fukushima de ne plus commercialiser de
légumes récoltés dans la province. Il recommande à la population de ne
plus le consommer. La commercialisation du lait et du persil a aussi
été suspendue dans la province voisine de Ibaraki. Une contamination de
82 000 becquerels par kilo en césium, soit 164 fois la limite a été
annoncée
dans des ''kukitachina'' (légume feuille) à Motomiya (60 km de la
centrale) et de 15 000
becquerels par kilo en iode, ce qui représente plus de 7 fois la limite.
Mercredi 23 mars,
la litanie
des légumes contaminés continue. Du césium qui dépasse les limites a
été trouvé dans 25 échantillos provenant de la préfecture de Fukushima.
80 fois la limite dans des épinards à Tamura, 56 fois dans des feuilles
de shinobu-fuyuna à Kawamata, 27,8 dans des broccoli d'Iitate... De
l'iode radioactive a été trouvée dans 21 échantillons. De l'iode a
aussi été trouvé dans du lait à Mito (province d'Ibaraki)... Les
enfants sont particulièrement vulnérables à l'iode qui peut se
concentrer dans la thyroïde et causer des cancers.
Les niveaux de contamination relevés à Kawamata, 22 000 Bq/kg d'iode
dans des shinobu-fuyuna correspondent à une exposition de 7
millisieverts par an à la glande thyroïdienne pour des adultes, 33
millisieverts pour des jeunes enfants et 62 millisieverts pour des
nourrissons. La limite maximale autorisée est de 1 millisievert en
temps normal et 50 en cas d'urgence.
Vendredi 25 mars,
890 becquerels par kilo en césium dans des légumes feuille (komatsuna)
ont été détectés dans la banlieue de Tokyo, à 250 km de la centrale,
soit plus que la limite autorisée qui est de 500 Bq/kg.
Samedi 26 mars,
il a été
détecté de la radioactivité dans 99 aliments ou boissons différents. De
nombreux produits des provinces de Chiba ou de Fukushima
dépassent les limites "accepatbles".
Le quotidien Yomiuri du mardi
29 mars explique
que les règles de surveillance de la radioactivité dans l'alimentation
dépendent des préfectures : les limites sont les mêmes, mais pas les
aliments à analyser en priorité. Par ailleurs, les agriculteurs sont
très inquiets pour le production et demandent une révision des normes :
pourquoi la même limite pour le persil qui est consommé en faible
quantité que pour un autre légume ou du riz consommés en plus grande
quantité ?
Jeudi 31 mars,
de la viande de
boeuf ayant 510 becquerels par kilo de césium 137 soit juste au dessu
de la limite (500 Bq/kg) a été trouvée à Tenei qui est à 70 km de la
centrale. Vendredi 1er
avril, après vérification, ce boeuf n'était plus contaminé.
Avril 2011
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Samedi 2 avril,
33 légumes ou
fruits sur 49 analysés étaient contaminés en césium et iode dans la
préfecture de Fukushima, mais toujours en dessous des limites. Des
produits marins étaient contaminés dans la préfecture d'Ibaraki, selon
le ministère de l'éducation et de la recherche.
Plus tôt dans la semaine, le ministère de la santé avait annoncé avoir
trouvé 25 légumes provenant de la préfecteure de Fukushima our d'autres
préfectures limitrophes qui dépassaient la limite 500 becquerels par
kilogramme pour le césium et 2 000 becquerels par kilogramme pour
l'iode.
Dimanche 3 avril,
des
champignons contaminés ont été trouvés à Iwaki dans la préfecture de
Fukushima : 3 100 becquerels par kilo en iode 131, alors que la limite
est de 2 000 Bq/kg et 890 Bq/kg en césium 137 alors que la limite est à
500 Bq/kg.
Lundi 4 avril,
on s'attend à ce
que le ministère de la santé maintienne les limites de contamination
radioactive dans l'alimentation. Certaines préfectures ont appelé à
l'abaissement de ces limites et d'autres à plus de "souplesse", mais le
comité d'experts consultés a conseillé de maintenir le statu quo. En
revanche, les interdictions de vente de produits alimentaires sera
dorénavant décidée par municipalité et non plus par préfecture.
L'interdiction sera levée quand les produits en question seront sous la
limite pendant 3 semaines. Les épinards de 3 municipalités de la
préfectures de Chiba viennent d'être interdits à la vente.
Le même jour, Singapour a interdit l'importation de légumes de la
préfecture de Hyogo après avoir trouvé un chou ayant 118 becquerels
d'iode 131 par kilogramme, juste au dessus de la limite fixée par ce
pays à 100
Bq/kg (au Japon, c'est 2 000 Bq/kg). Hyogo est à 600 km environ de le
centrale accidentée.
Vendredi 8 avril,
le
gouvernement a levé l'interdiction de mise sur le marché de légumes
feuille de la région de Gunma et de lait de la région de Aizu, toutes
les deux situées dans la préfecture de Fukushima. Cela faisait 3
semaines que la contamination était sous les limites.
Samedi 9 avril,
le syndicat des
producteurs de tabac a décidé de ne pas planter de tabac cette année
dans la province de Fukushima, bien que l'an dernier cela représentait
la 7ième plus forte production du Japon. Le ministre de l'agriculture,
en visite dans la région, a exorté les agriculteurs à ne pas encore
planter le riz et a annoncé un zonage pour la mi-avril.
Dimanche 10 avril,
c'est au tour de shiitake (champignons) cultivés à l'extérieur à Date,
Shinchimachi et Iitatemura de dépasser les limites de mise sur le
marché. Des shiitake de Iwaki affichaient une contamination de 890
becquerels par kilogramme en césium. A Aizu, les ventes de lait ont
repris.
Lundi 11 avril,
le
Yomiuri
publie un article expliquant comment réduire la contamination de
l'alimentation en cuisinant. Les Japonais se préparent à consommer des
produits contaminés pendant de longues années.
Mardi 12 avril,
le gouvernement japonais a annoncé avoir détecté du strontium dans des
aliments très faible quantité en plusieurs endroits de la
préfecture
de Fukushima. Il n'a pas de limite établie pour la concentration du
strontium dans l'alimentation.
Les résultats sont ici en
japonais.
Les résultats sont exprimés en becquerels par kilogramme frais. Les
quatre dernières lignes correspondent à des végétaux. Cela varie de
12 à 61 Bq/kg en strontium 89 et 1,8 à 5,9 Bq/kg en strontium 90.
Mercredi 13 avril,
la chaîne de supermarché Aeon a vendu des laitues "sanchu" en
provenance de Asahi (province de Chiba) pendant 9 jours alors qu'il y
avait une interdiction de mise sur le marché. 2 200 laitues
auraient été vendues dans 57 magasins.
Un poisson avec 12 500 becquerels par kilogramme en césium a été pêché
à 500 mètres au large d'Iwaki et à 35 km de la centrale. Un tableau
rassemblant les données de mesure sur des poissons est disponible en
ligne en
anglais ici.
Samedi 16 avril, le
gouvernement a autorisé la mise sur le marché du lait en provenance de
25 municipalités de la préfecture de Fukushima. Elles s'ajoutent aux 7
municipalités pour lesquelles l'interdiction a été levée le 8 avril. La
concentration maximale en iode détectée était de 27 becquerels par
kilogramme alors que la limite est fixée à 300 becquerels par
kilogramme. Pour le césium, la concentration maximale détectée était de
16,9 becquerels par kilogramme avec une limite fixée à 200 becquerels
par kilo.
Jeudi
21 avril, le gouvernement japonais a décidé de mener sur le lait
maternel suite à la découverte par un institut privé
d'iode 131 allant jusqu'à 36,3 becquerels par kg dans certains
prélèvements, les mères vivant alors dans quatre préfectures
proches de Tokyo. C'est inférieur à la limite maximale autorisée pour
l’eau des bébés (100 becquerels/kg). Il n'y a pas de limite de fixée
pour le lait maternel.
Le vendredi 22 avril, des
données sur la contamination du
lait, de la
viande et des oeufs
ont été rendues publiques. La veille, une autre chaîne de supermarché a
vendu des légumes qui n'avaient pas le droit d'être mis sur le marché.
Le mardi 26 avril, le
gouvernement a annoncé qu'il allait mesurer la contamination des
pâtures dans 16 préfectures (Fukushima, Aomori, Iwate, Miyagi, Akita,
Yamagata, Ibaraki, Tochigi, Gunma, Saitama, Chiba, Tokyo, Kanagawa,
Yamanashi, Nagano et Shizuoka). Les limites ont été fixées à 300
becquerels de césium radioactif par kilogramme d'herbe pour les vaches
et le boeufs, et 70 becquerels d'iode 131 par kilogramme d'herbe pour
les vaches. Ces valeurs sont plus basses que pour l'alimentation
humaine...
Samedi 30 avril, le ministère
de la santé a annoncé avoir trouvé une faible contamination dans le
lait maternel de 7 femmes sur 23 testées dans les province d'Ibaraki et
Fukushima. Une femme qui était à 30 km de la centrale accidentée
jusqu'au 24 mars avait 3,5 becquerels d'iode par kilo et 2,4
becquerels de césium par kilo. Pour les autres, il n'y avait que de
l'iode avec des concentrations comprises entre 2,2 et 8 becquerels par
kilogramme.
Mai 2011
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Lundi 2 mai, le gouvernement a
trouvé de nombreuses pâtures dépassant les limites autorisées pour
l'alimentation des bovins. Il va imposer aux agriculteurs de nourrir
leur bêtes avec de la nourriture importée dans ces zones. A Soma, par
exemple, la contamination en césium était, le 30 avril, 30 fois
supérieure à la limite. A Chiba, c'était 3 fois la limite pour l'iode
et le césium.
Lundi 9 mai, le gouvernement a
interdit la mise sur le marché de pousses de bambou et de "kogomi"
(espèce de fougère) de plusieurs municipalités de la préfecture de
Fukushima : 650 Bq/kg de césium ont été mesurés dans des pousses de
bambou d'Iwaki et 770 Bq/kg dans des kogomi de la ville de Fukushima à
la fin avril.
Jeudi 12 mai, on a appris que
des feuilles de thé cultivées à Minamiashigara, dans la préfecture de
Kanagawa, étaient contaminées à 570 becquerels de césium 137 par
kilogramme, soit plus que la limite fixée par les autorités. La
commercialisation a été suspendue et le rappel des produits déjà vendu
a été lancé. Minami-ashigara est à 280 km de la centrale de Fukushima.
Vendredi 13 mai, des légumes
cultivés dans les préfectures voisines d'Ibaraki et de Tochigi sont
toujours fortement contaminés : 1 110 becquerels de césium par kilo de
persil à Ibaraki. Ce persil a été envoyé dans un marché de gros à
Niigata. De même pour les pâtures : 3 480 becquerels de césium par kilo
d'herbe à Nikko, 3 600 et 860 à Nasushiobara...
Lundi 16 mai, on a appris que
des feuilles de thé cultivées dans le Nord de la préfecture d'Ibaraki
étaient contaminées en césium à plus de 500 becquerels par kilogramme :
894 Bq/kg à Sakai et 570 Bq/kg à Daigo. La commercialisation du thé
provenant de ces deux municipalités a été suspendue.Il y a environ 300
producteurs de thé à Daigo et 37 usines de traitement. La récolte
commence habituellement en mai.
Le gouvernement va renforcer la surveillance des poissons de rivière
(ayu, truite...) et des plantes sauvages.
Mardi 17 mai, le ministère de
l'agriculture a demandé à 20 000 fermiers de 7 préfectures de ne pas
sortir leurs bêtes car les pâtures sont trop contaminées. Cela concerne
700 000 bovins des préfectures de Chiba Iwate, Fukushima, Ibaraki,
Gunma, Tochigi et Saitama. A Ichihara (Chiba), il y avait 1 100
becquerels de césium par kilo d'herbe.
Jeudi 26 mai,
on a appris que du thé des provinces de Chiba et Gunma, situées à 200
km de la centrale, était aussi contaminé en césium à des taux dépassant
les limites. Par exemple, il y avait 763 becquerels par kilogramme à
Narita (Chiba) et 780 becquerels par kilogramme à Shibukawa (Gunma). A
Narita, deux producteurs ont déjà vendu une partie de leur production.
La mise sur la marché a été suspendue.
Lundi 30 mai, la décision du
conseil de l'éducation de Kashima (Ibaraki) de ne plus utiliser de
produits locaux dans ses cantines scolaires a provoqué un tollé. 16 des
17 écoles primaires et collèges publics n'utilisent plus de produits
agricoles de la province d'Ibaraki. La centrale d'achat des cantines se
fournit esentiellement à l'Ouest du Japon. Les représentants des
chambres d'agriculture sont en colère, prétextant que leurs produits
sont sains.
Juin 2011
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Samedi 3 juin, le gouvernement
a suspendu la commercialisation du thé provenant de quatre préfectures
(Ibaraki et certaines parties de Kanagawa, Chiba et Tochigi). La
difficulté avec le thé est de savoir à quelle étape du processus on
contrôle la radioactivité. Par exemple, du thé frais contaminé à 500
becquerels par kilo verra sa contamination monter à 2 500 becquerels
par kilo après séchage partiel ("aracha") puis à une douzaine de
becquerels par litre dans l'eau après infusion. Le gouvernement a
décidé de vérifier à la fois le thé frais et l'aracha.
Vendredi 10 juin,
670 becquerels de césium par kilo de thé provenant de la province de
Shizuoka à 300 km de la centrale de Fukushima ont été détectés. C'est
au-dessus de la limite de commercialisation. Jusqu'à maintenant, la
plus forte valeur détectée était de 460 Bq/kg. Le thé était donc
commercialisé. La préfectur de Shizuoka a demandé au revendeur de thé
de ne pas annoncer la contamination du thé sur son site Internet.
Mardi 14 juin, le gouvernement
a demandé à 5 usines de thé de la province de Shizuoka de ne plus
commercialiser leur production et de rappeler les lots déjà vendus. Le
thé vert séché contenait entre 581 et 654 becquerels par kilo en
césium. Dans 15 autres usines, les niveaux allaient de 161 à 499
becquerels par kilo. Par ailleurs, les autorités ont testé la
contamination de la boisson après infusion avec le thé contaminé de 2
des 5 usines et a trouvé entre 5,8 et 7,3 becquerels par litre, ce qui
moins que la limite de 200 becquerels par litre pour la boisson.
Jeudi 16 juin, la municipalité
de Yokohama a commencé à contrôler la contamination des légumes
destinés aux cantines scolaires dans le but de rassurer les parents
d'élève. La municipalité va tester un légume par jour avant de
l'utiliser le lendemain. Les résultats seront publiés sur son site
Internet. D'autres municipalités autour de Tokyo font de même ou ont
l'intention de faire de même.
Vendredi 17 juin, la direction
de la consommation (DGCCRF) a annoncé avoir détecté à Roissy du thé
vert séché en provenance de la province de Shizuoka avec une
contamination en césium de 1 038 Bq/kg, alors que la limite est de 500
Bq/kg.
Vendredi 24 juin, l'ACRO a mis
en ligne des résultats d'analyse sur des légumes prélevés directement
chez des agriculteurs dans le Sud de
la province de Miyagi. Tous sont contaminés à des niveaux qui
autorisent leur mise sur le marché.
Lundi 27 juin, les autorités
ont ajouté 3 préfectures à la liste des préfectures où la production
agricole doit subir des contrôles de radioactivité. Il s'agit de
Kanagawa, Yamanashi et Shizuoka.
Jeudi 30 juin, le bureau de
l'arrondissement de Itabashi de Tokyo a annoncé avoir détecté 1 300
becquerels de césium 134 et 1 400 becquerels de césium 137 par kilo de
thé. Les feuilles de thé avaient été cueillies par des enfants d'une
classe de primaire. Ces concentration sont sur le thé après traitement.
Il a fallu environ 80 kilo de feuilles fraiches pour faire 20 kilo de
thé. Dans les feuilles fraiches prélevées par la suite dans la même
plantantion de Tokyo, il a été trouvé 350 becquerels des deux césiums
par kilo. C'est la première que du thé radioactif est trouvé à Tokyo.
Juillet 2011
[afficher/cacher]
Vendredi 8 juillet, c'est au
tour de la province de Tochigi d'avoir du thé radioactif. 1 810
becquerels de césium par kilo ont été détectés dans des feuilles de thé
en sortie d'usine à 160 km de la centrale. De la viande de boeuf
contaminée en césium à 2 300 becquerels par kilo a été découverte à
Minami-Sôma (Préf. de Fukushima). Cette viande n'a pas été mise sur le
marché. C'est la plus forte contamination revelée dans de la viande
jusqu'à maintenant.
Samedi 9 juillet, ce sont
finalement les 11 vaches du même producteur de Minami-Sôma (Sôma-Sud)
qui sont toutes contaminées en césium à des taux qui dépassent la
limite : il y a entre 1 530 et 3 200 becquerels par kilogramme. Cette
viande ne sera pas commercialisée. Mais le même producteur a déjà vendu
de la viande de boeuf (6 têtes) en mai et juin et elle a été mise sur
le marché
et consommée. La ferme va être inspectée.
Lundi 11 juillet-Mardi 12 juillet,
c'est la paille
donnée aux vaches de Minami-Sôma qui est à l'origine de la
contamination
de la viande. La contamination en césium atteint les 75 000 becquerels
par kilo. La viande des 6 vaches contaminées a été envoyée dans les
provinces de Shizuoka, Osaka, Tokyo, Kanagawa et Ehime. A partir de là,
de la viande a été revendue dans d'autres préfectures. 9 préfectures en
tout ont reçu de la viande contaminée. Osaka a reçu deux vaches. Une
est encore en stock et ne sera pas vendue. L'autre l'a déjà été. A
Shizuoka, la viande a déjà été vendue : 1 998 becquerels de césium par
kilo de viande ont été détectés dans un restaurant de la ville. 15
kilogrammes ont déjà été consommés et il en reste 13 kilogrammes en
stock. D'autres restaurants à Aichi et Hokkaido ont aussi servi de la
viande contaminée. Dans la province de Kanagawa, 190 kilogrammes de
cette viande ont été vendus à des boucheries et restaurants.
Les autorités régionales ont reconnu ne pas avoir d'équipement pour
détecter la contamination interne des vaches. Seule la contamination
externe sur les jambes et le dos est mesurée. Pour le reste, elles se
reposent sur un questionnaire rempli par les éleveurs. L'éleveur de
Minami-Sôma dont les vaches sont contaminées aurait menti en
remplissant ce questionnaire et personne n'aurait vérifié. Le fermier a
nourri ses vaches avec de la paille qui est restée dehors d'octobre à
avril.
Il a déclaré aux médias qu'il n'avait pas d'autre choix pour nourrir
ses bêtes.
Mercredi 13 juillet, les
autorités régionales ont décidé de tuer toutes les vaches restées dans
260 fermes de la zone d'évacuation et de contrôler la viande avant sa
mise sur le marché. Ceci afin de regagner la confiance des
consommateurs. Mais comme il n'y a pas assez d'équipement pour mesurer
la radioactivité, cela risque de prendre du temps.
Selon le dernier bilan, environ 438 kilo de viande de boeuf contaminée
auraient été consommés sur les 1 439 kilo de viande que représentaient
les 6 vaches contaminées. La plus forte contamination en césium
détectée dans la viande retrouvée est de 4 350 becquerels par
kilogramme. Il y avait 3 710 becquerels par kilogramme dans une autre
vache.
Vendredi 15 juillet, de la
paille de riz très radioactive a été trouvée dans une autre ferme qui a
déjà envoyé 42 vaches à l'abattoir. 7 d'entre elles n'auraient pas
mangé de paille contaminée. C'est l'éleveur lui-même qui a
contacté les autorités pour leur demander de contrôler sa ferme après
avoir appris ce qui s'est passé à Minami-Sôma. Située à Asakawa, la
ferme est à 60
km de la centrale, dans la province de Fukushima. Mais la paille vient
d'une ferme bio de Shirakawa situé à 75 km de la centrale, et a une
contamination
allant jusqu'à 97 000 becquerels de césium par kilogramme. Les
autorités et agriculteurs semblent découvrir que la contamination est
allée si loin. Le débit de dose est de 0,17 microsieverts par heure
devant la mairie de Asakawa et de 0,49 à Shirakawa.
Les autorités régionales de Miyagi ont détecté 3 647 becquerels de
césium par kilogramme de paille dans une ferme située à Tomé qui est à
140 km de la centrale de Fukushima daï-ichi, et 2 449 à Kurihara qui
est un peu plus loin.
Le gouvernement, qui a reconnu avoir oublié d'inclure la paille de riz
dans ses contrôles et restrictions, cherche ce qu'est devenue la
viande. La paille de riz, peu nourrissante, n'est pas suffisante pour
nourrir le bétail. Cependant, comme elle favorise le gras prisé par de
nombreux consommateurs, les vaches sont souvent nourries à la paille de
riz dans les mois qui précèdent leur envoi à l'abattoir.
A Tokyo, un morceau de viande provenant d'une de ces 42 vaches
avait 650 becquerels de césium par kilo. La viande de ces vaches a été
distribuée dans 22 provinces sur 47. (29, selon une enquête du Asahi).
Le ministère de la santé a déclaré qu'il allait revoir tout le système
de contrôle de la viande : actuellement, les autorités régionales
n'ayant pas les moyens, elles se retournent vers les municipalités qui
doivent contrôler tous les produits agricoles et sont donc débordées.
Samedi 16 juillet, des
shiitakes (champignons japonais) cultivés à l'intérieur à une
soixantaine de kilomètres de la centrale sont contaminés à des teneurs
en césium qui dépassent la norme de 500 becquerels par kilo : 1 770
becquerels par kilo à Daté et 560 Bq/kg à Motomiya. Environ 157 kilos
de ces champignons ont déjà été mis sur le marché. Les autorités ont
demandé aux producteurs de rappeler leurs produits.
Par
ailleurs, la viande de 84 autres vaches en provenance de 5 fermes
de Fukushima et nourries avec de la paille ou du foin fortement
contaminés, a été mise sur le marché entre le 28 mars et le 13 juillet.
Ces fermes sont à Koriyama, Kitakata et Sôma. Dans une ferme de
Koriyama, la paille avait jusqu'à 500 000 becquerels de césium par kg.
L'urine de ces vaches avait 270 becquerels de césium par litre. A
Kitakata, il n'a pas été possible de mesurer la paille car elle a été
entièrement mangée.
Les éleveurs ont expliqué ne pas être au courant qu'ils ne devaient pas
donner de la paille ayant séjourné à l'extérieur après le 11 mars.
En ce qui concerne les 42 vaches précédentes, la viande a été
distribuée dans 30 préfectures, selon le dernier dénombrement. Les
tests effectués sur 6 de ces vaches dont la viande n'a pas encore été
vendue, ont mis en évidence des contaminations en césium inférieures à
la limite de 500 Bq/kg. 5 autres étaient au-dessus, avec une
contamination allant jusqu'à 2 100 becquerels de césium par kilo.
Cela porte à 143, le nombre total de vaches contaminées ou susceptibles
d'être contaminées dont la viande a été vendue.
De la paille de riz dépassant la norme de 300 becquerels par kilo a été
détectée jusqu'à Osaki (Préf. de Miyagi) situé à 130 km de la centrale
nucléaire.
Dimanche 17 juillet, de la
viande de boeuf venant de Koriyama a été récupérée à Matsuyama (île de
Shikoku) auprès d'un consommateur : 2 400 becquerels de césium par kilo
de viande. Un autre morceau de la même bête retrouvé à Tokyo avait 2
300 becquerels par kilo.
Lundi 18 juillet, 7 autres
fermes de Koriyama, Nihonmatsu, Motomiya, Sukagawa, Shirakawa et
Aizubangé (province de Fukushima), sont concernées par le problème de
la paille contaminée. 411
nouvelles vaches potentiellement contaminées ont été mises sur le
marché. Dans une ferme de Motomiya, il y avait jusqu'à 650 000
becquerels de césium par kilo de paille.
Dans la province de Niigata, de la paille contaminée en provenance de
la province de Miyagi a été utilisée comme nourriture dans deux fermes
de Nagaoka : 20 600 becquerels de césium radioactif par kilo de paille
ont été mesurés.
24 vaches supplémentaires mises sur le marché sont potentiellement
contaminées.
Dans la province de Yamagata, ce sont 70 vaches provenant de 4 fermes
qui ont été mises sur le marché après avoir été nourries avec de la
paille potentiellement contaminée. Cela fait donc un total de 505 têtes
de bétail supplémentaires dont la viande est potentiellement
radioactive.
La préfecture de Miyagi va contrôler tous ses 915 élevages.
Mardi 19 juillet, le
gouvernement a suspendu la vente de viande de boeuf en provenance de la
province de Fukushima. Il s'est excusé pour le trouble provoqué et a
promis d'indemniser tous les éleveurs. Le nombre total de vaches
potentiellement contaminées dont la viande a été vendue s'élève à 648.
D'autres provinces sont touchées. Cette mesure pourrait ne pas suffire.
Par ailleurs, le gouvernement va étendre ses investigations.
Selon le Asahi, seules 6 préfectures sur 47 n'auraient pas vendu de
viande contaminée.
Jeudi 21 juillet, la crise du
boeuf continue. De la paille de riz contaminée continue à être
découverte. A Saitama, dans la banlieue de Tokyo, il y a 19 490
becquerels de césium radioactif par kilo de paille. La paille vient de
la province de Miyagi, à plus de 100 km de la centrale. A Ibaraki aussi
de la paille contaminée a été découverte. La paille de Miyagi a été
vendue jusqu'à Gifu. 10 provinces en tout sont concernées.
57 000 becquerels de césium par kilo de paille ont été découverts dans
la province d'Iwate. Cette paille a été consommée dans 5 fermes situées
à Ichinoseki et Fujisawa. C'est la première fois que de la paille
contaminée est découverte à Iwate à 150 km de la centrale.
Un total de 1 349 têtes de bétails suspectées d'être contaminées, ont
été abattues et la viande vendue dans 45 des 47 provinces japonaises.
Le gouvernement envisage de racheter la viande de boeuf qui dépasse les
normes pour l'incinérer. Seule la viande réellement contaminée et
concernée, pas celle suspectée. Les éleveurs demandent que toute la
viande soit indemnisée. Ce serait la première fois que le gouvernement
rachète de la nourriture contaminée. Il ne l'a pas fait pour les
légumes et les produits marins qui dépassent le normes de mise sur le
marché. Les producteurs de légumes et les pêcheurs pourraient alors
demander d'avoir la même indemnsisation.
Le gouvernement justifie cette différence par le fait qu'il porte une
part de responsabilité dans la crise du boeuf.
Vendredi 22 juillet, les
autorités japonaises n'ont pas assez de détecteurs à semiconducteur
germanium (comme celui de l'ACRO) pour faire face à l'explosion de la
demande en analyses de viande de boeuf. Elles devraient donc permettre
l'utilisation de détecteurs plus simples, moins chers, mais moins
précis. Il va donc imposer une limite plus stricte pour ces tests plus
simples, suivi d'un deuxième contrôle avec le détecteur au germanium le
cas échéant.
Depuis le 8 juillet, la contamination de 29 vaches a été confirmée.
Les vaches de la province d'Iwate à 150 km de la centrale et alimentées
à la pailles locales avaient 1 210 becquerels de césium par kilo de
viande. La viande a été commercialisée.
De même, à Nasushiobara, dans la province de Tochigi, à 100 km de
la centrale, 3 vaches alimentées à la paille locale, dépassaient les
normes après avoir été abattues, mais la viande n'a pas encore été
distribuée. Il y avait entre 560 et 760 becquerels de césium par
kilogramme de viande.
Le nombre total de bêtes suspectées d'être contaminées dépasse
maintenant les 2 600. Toutes les provinces sont susceptibles d'avoir
reçu de la viande contaminée, sauf Okinawa. Le ministre de l'industrie
a préciser qu'il allait demander à TEPCo de financer une partie du
rachat de la viande contaminée.
Les mesures prises par le gouvernement dans la crise du boeuf peuvent
être
téléchargées ici en anglais (pdf).
Samedi 23 juillet, 626 vaches
supplémentaires nourries à la paille contaminée ont été vendues dans la
province de Miyagi. Selon les autorités régionales, cela fait un total
de 1 183 têtes de bétail suspectées d'être contaminées pour la seule
province de Miyagi.
Le gouvernement a étendu l'interdiction de vendre des shiitake
(champignon) à une autre municipalité de Fukushima suite à la
découverte de spécimens dépassant les normes.
Mardi 26 juillet, le
gouvernement a demandé aux agriculteurs et jardiniers de ne pas
utiliser de compost et d'humus provenant de l'Est du pays le temps
qu'il publie des recommandations sur son usage.
Selon un dernier décompte, 2 906 vaches dans 16 provinces ont mangé de
la paille radioactive avant d'être abattues et mise sur le marché. 23
échantillons de viande sur 274 avaient une contamination en césium
radioactif supérieure à 500 becquerels par kilo.
Le ministre de l'agriculture va finalement demander à un syndicat de la
viande de racheter toute la viande dont la contamination est supérieure
à la limite de mise sur le marché et de se retourner ensuite vers TEPCo
pour obtenir des compensations. Cette organisation va aussi payer pour
les coûts d'entreposage de la viande qui n'est pas ou peu contaminée
mais qui n'a pas pu être vendue immédiatement. Enfin, les éleveurs de
Fukushima vont recevoir 50 000 yens (450 euros) par tête de bétail à
titre de compensation. Les autorités envisagent d'étendre cette aide
aux autres provinces.
Il n'est pas encore décidé quelle organisation va jouer ce rôle. Si
elle n'a pas les moyens financiers, elle devra emprunter de l'argent.
Mercredi 27 juillet, les
autorités régionales des provinces de Miyagi, Gunma et Iwate ont décidé
de contrôler la radioactivité de chaque bête au niveau des abattoirs et
d'émettre un certificat de contrôle. A Miyagi, 90 bêtes par jour
environ sont abattues dans deux abattoirs.
Yamagata et Shozuoka qui avaient déjà pris cette décision. 11 à 12
provinces en tout vont sûrement tester systématiquement la viande de
boeuf vendue, à l'encontre de la position du gouvernement central. Il y
en aurait pour 36 millions d'euros environ. Cela devrait être pris en
charge par les autorités régionales et les syndicats d'éleveurs qui
comptent bien demander des dédommagements à TEPCo. Il n'y aura pas
assez de chaînes de mesure disponibles pour faire face à tous ces
contrôles.
Jeudi 28 juillet, les autorités
ont interdit la vente de viande de boeuf en provenance de la
province de Miyagi et envisagent de le faire pour celle d'Iwate.
6 bêtes élevées à Miyagi avaient de la
viande contaminée au-delà de la limite et 5 bêtes à Iwate. C'est la
première fois que de la nourriture de Miyagi ne peut pas être mise sur
le marché, bien que l'ACRO y ait détecté des légumes dépassant les
normes au début de la catastrophe.
Samedi 30 juillet, selon un
décompte fait par le Yomiuri, 15 provinces vont ou envisagent de
contrôler la viande de toutes les vaches. Cela pourrait entraîner une
baisse de 25% de la production du fait d'un manque d'équipement et de
personnel. A Hokkaido par exemple, il est possible d'abattre et
découper 880 vaches par jour, mais il n'est pas possible d'en analyser
plus de 5 par jour.
Il n'y a qu'une centaine de détecteurs à semi-conducteur au germanium
(comme celui de l'ACRO) au Japon pour contrôler la nourriture. Le
gouvernement va donc autoriser l'emploi de détecteurs à scintillation
au NaI, moins performants, mais suffisants pour vérifier si la
contamination en césium est bien inférieure à 500 Bq/kg.
Les provinces de Fukushima at Miyagi ont découvert que 290 vaches
supplémentaires pour l'une et 103 pour l'autre, ont été vendues après
avoir mangé de la paille contaminée. Les autorités régionales de Miyagi
ont détecté de la viande contaminée en césium au-delà des normes de 6
nouvelles bêtes. 655 becquerels par kilo pour une vache vendue et
consommée.
Août 2011
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Lundi 1er août, les provinces
de Chiba et Tochigi ont annoncé qu'elles allaient faire analyser le riz
récolté cet automne avant sa mise sur le marché. Il risque de ne pas y
avoir assez de détecteurs quand la récolte arrivera.
Le ministère de l'agriculture et de la pêche a, quant à lui, expliqué
qu'il allait contrôler le riz en deux temps : d'abord, avant les
récoltes des tests seront effectués dans plusieurs régions. Si le
résultat dépasse les 500 Bq/kg pour le césium, le riz de la zone ne
pourra pas être vendu. Si le résultat est inférieur à la limite mais
proche de celle-ci, le riz moissonné sera contrôlé. Le blé de 14
provinces a été contrôlé. Pour le riz, ce devrait être plus. 18
gouvernement régionnaux ont déjà annoncé leur intention d'analyser le
riz.
Dans les zones fortement contaminées, il n'y a pas eu de culture du riz.
Par ailleurs, c'est au tour de la province d'Iwate de se voir interdire
la vente de viande de boeuf.
Mardi 2 août, la province de
Shizuoka a annoncé avoir commencé à analyser le riz.
Après les provinces de Fukushima, Miyagi et Iwaté, c'est maintenant
Tochigi qui ne peut plus vendre sa viande de boeuf. Sa production est
de 55 000 têtes par an.
Mercredi 3 août, le ministère
de l'agriculture a précisé les règles pour les analyses en deux étapes
du riz qu'il va demander aux municipalités. Un premier contrôle doit
être effectué une semaine avant la moisson dans les zones où la
contamination en césium dépasse les 1 000 becquerels par kilo de sol ou
si le débit de dose ambiant est élevé. Si une contamination du riz
dépassant les 200 becquerels par kilo, des tests complémentaires
doivent être affectués après récolte. Si le résultat dépasse les 500
Bq/kg, le riz ne pourra pas être vendu.
Les producteurs et vendeurs de riz s'inquiètent car c'est environ 40%
de la production de riz du pays qu'il faut tester. Cela risque de
prendre du temps.
Jeudi 4 août, la province de
Chiba a commencé à contrôler le riz avant récolte, en suivant les
recommandations gouvernementales. Les tests seront effectués en 326
lieux et 53 municipalités (sur 54). La semaine suivante, les tests pour
le riz complet devraient commencer. Les résultats sont mis en ligne (
ici en japonais).
Vendredi 5 août, les
consommateurs japonais se ruent sur le riz pour faire des provisions
pour l'année prochaine. Ils craignent que le riz nouveau soit contaminé
et ils n'ont pas confiance dans les tests annoncés par les autorités.
Certains magasins ont tout vendu alors que d'habitude les ventes
baissent à cette saison car les consommateurs attendent le riz nouveau.
Les vendeurs s'inquiètent de la réaction du public si du césium est
dans le riz, même en dessous de la limite.
Par ailleurs, le gouvernement a finalement décidé d'acheter toute la
viande de boeuf suspectée d'être contaminée par la paille de riz qui a
servi à nourrir les animaux, même si la contamination est sous la
limite ou si la viande n'a pas été inspectée. Cela fait un total de 3
500 bêtes. La viande de 56 vaches dépasse la
limite pour le moment. Le gouvernement va se retourner vers TEPCo pour
des compensations financières. Il y en a pour 86 milliards de yens (782
millions d'euros). Si les éleveurs arrivent à vendre la viande ou
obtiennent une compensation de TEPCo, ils devront remourser le
gouvernement.
Le gouvernement va donner 50 000 yens
(455 euros) par tête de bétail à chaque agriculteur des provinces où la
commercialisation de la viande a été perturbée. Avant, les autorités
avaient prévu de n'indemniser les agriculteurs que pour les bêtes sur
le point d'être abattues. Ce sera pour chaque bête. Avec 460 000 têtes
de bétail, il y en a pour 23,2 milliards de yens (211 millions
d'euros). Le gouvernement va acheter les bêtes sur le point d'être
vendues dans les préfectures où la commercialisation de la viande de
boeuf a été suspendue. Il y en a pour 37 milliards de yens (336
millions d'euros).
Dimanche 7 août, le ministre
des affaires étrangères a demandé à ses services et ambassades
d'arrêter de proclamer que la nourriture japonaise est sûre après la
crise du boeuf. Des résultats officiels de contamination de légumes
feuille sont
ici.
Mardi 9 août, Greenpeace a
rendu publics des résultats d'analyse sur des poissons. Les résultats
des poissons mesurés par l'ACRO sont en ligne
ici. Tous sont
contaminés et certains dépassent la limite fixée par les autorités pour
la nourriture.
Les autorités régionnales de Chiba ont annoncé que le riz de Tako
n'était pas contaminé, suite aux tests qu'elles ont fait faire.
Vendredi 12 août, la liste des
produits alimentaires de Fukushima qui ne peuvent pas être mis sur le
marché est
ici en anglais.
Dimanche 14 août, c'est la
saison des pêches à Fukushima, et malgré les précautions elles ne se
vendent pas. Chez un producteur de la ville de Fukushima, les commandes
actuelles ne dépassent pas les 30% des commandes de l'an dernier. Un
autre à Daté en est à 10%. Les pêches de la ville de Fukushima ont été
contrôlées, et il y avait entre 23 et 54 becquerels de césium
radioactif par kilo de pêche. La province est la deuxième productrice
de pêches au Japon. A l'automne, ce sera le tour des pommes et poires.
Vendredi 19 août, le
gouvernement pourrait lever l'interdiction de commercialisation de la
viande de boeuf élevé dans les provinces de Miyagi et Fukushima après
avoir reçu des garanties des autorités régionales. L'interdiction n'est
pas encore levée pour les deux autres provinces de Tochigi et Iwaté. La
quantité de viande mise sur le marché devrait être limitée pour
permettre des contrôles. Si tout va comme prévu, la commercialisation
pourrait reprendre dans un mois. Mais le gouvernement a finalement
décidé de ne pas lever l'interdiction pour Fukushima car de la viande
contaminée au-delà de la limite a encore été trouvée récemment pour
quatre
vaches situées dans la zone située entre 20 et 30 km de la centrale qui
n'ont pas mangé de paille contaminée. Elle l'est partiellement pour
Miyagi.
Les 4 vaches en question viennent de Namié et ont été envoyées à
l'abattoir le 7 et 19 avril, soit avant le 22 avril, date à partir de
laquelle il y a eu évacuation de la zone. Ces vaches n'ont donc pas été
contrôlées. Après le 22, toutes les vaches ont été contrôlées. Les 4
vaches étaient stockés dans les congélateurs d'un grossiste à Kawazaki.
Le grossiste a fait faire des contrôles et a trouvé 1000 Bq/kg en
césium.
Le fermier concerné est propriétaire de trois élevages près de la
centrale de
Fukushima et aurait vendu la viande de 4000 vaches entre mars et juin
2011. On ne sait pas combien étaient radioactives. Les deux autres
élevages sont à Katsurao et Tamura, à proximité de Namié. Comme la
viande est conservée jusqu'à 2 ans dans des congélateurs, des
investigations sont lancées.
Du riz radioactif contrôlé avant la moisson a été trouvé à Hokota dans
la province d'Ibaraki à 150 km au Sud Ouest de la centrale de
Fukushima. Il y a 52 becquerels de césium par kilo de riz entier (23
becquerels de césium-134 et 29 becquerels de césium-137 par kilo). 20
becquerels par kilo avaient déjà été détectés à Tsukuba et Joso dans la
même province, niveau considéré comme "indétectable" par les autorités
régionales. Jusqu'à 11,6 Bq/kg dans du riz de Tomé dans la province de
Miyagi ont été détectés en début de semaine.
Les contrôles avant récolte sont effectués s'il y a plus de 1000 Bq/kg
de césium dans le sol ou si le débit de dose dépasse 0,1 microsievert
par heure. Il y a entre 0,12 et 0,17 microsievert par heure à Hokota ce
jour.
Un sanglier tué par des chasseurs à Kakuda dans la province de Miyagi
est contaminé à hauteur de 2 200 becquerels de césium par kilo de
viande.
Samedi 20 août, 5 nouvelles
vaches contaminées au delà de la limite de 500 Bq/kg sans avoir mangé
de la paille contaminée viennent s'ajouter au 4 découvertes la veille.
Cela fait donc un total de 9.
Dimanche 21 août, le total est
passé à 12 vaches....
Lundi 22 août, les autorités
régionales de Fukushima ont à nouveau demandé au gouvernement de lever
l'interdiction de mettre sur le marché de la viande de boeuf de la
province avec comme argument que l'origine de la contamination des 12
vaches qui n'avaient pas mangé de paille radioactive est maintenant
élucidée : l'étable où était les vaches et le foin n'avait pas de paroi
latérale et l'air contaminée a pu entrer facilement. Mais ce que ne
disent pas les autorités, c'est combien d'étables ont la même
configuration...
Mardi 23 août, la vente de
viande de boeuf de la province de Miyagi a repris. Les 636 élevages qui
n'ont pas utilisé de paille contaminée pour nourrir les bestiaux ont la
priorité, à raison d'un animal par jour maximum, car les capacités
d'analyse de la viande sont limitées à une centaine de bêtes
quotidiennement. 1 kg de viande par animal va être analysé.
Par ailleurs, le gouvernement central a décidé de faire des contrôles
inopinés de la contamination des aliments produits dans 14 provinces du
Japon. Actuellement, l'essentiel de la surveillance est du ressort des
municipalités. Mais les autorités cetrales se sont rendues compte
qu'une centaine de municipalités sur 600 concernées n'ont pas effectué
de contrôle à la fin juillet. Ces contrôles inopinés vont se focaliser
sur les lacunes de la surveillance au niveau local, c'est à dire sur
les municipalité qui n'ont pas effectué de contrôle du tout ou pas de
contrôle sur cetrains produits qui se sont révélés contaminés dans des
municipalités voisines.
Jeudi 25 août, les autorités
ont levé l'interdiction de la vente de la viande de boeuf des provinces
de Tochigi, Iwate et Fukushima. Il n'y a donc plus d'interdiction pour
le boeuf. Selon le dernier décompte du ministère,
la viande d'environ 1 500 vaches contaminées a été distribuée à travers
le pays.
Le contrôle de la viande de boeuf accapare presque toutes les capacités
de mesure des préfectures qui doivent aussi analyser les légumes. Avec
la moisson du riz qui se profile, les autorités régionales ne peuvent
plus faire face. A Miyagi, ce sont 100 vaches par jour qui sont
testées. Dans la province de Fukushima, le laboratoire régional de
Koiyama a 4 détecteur germanium et 10 employés. Ce sont au maximum 80
échantillons par jour qui peuvent être traités, la mesure durant une
heure environ. La province va installer 6 nouveaux détecteurs en
septembre et embaucher 4 nouvelles personnes pour arriver à 400
échantillons par jour. Et cela ne suffira pas : les autorités cherchent
à envoyer des échantillons dans d'autres laboratoires.
Les autorités régionales de Fukushima ont déclaré sûr du riz récolté à
Aizu-Bange à 100 km de la centrale car la contamination ne dépasse pas
les 500 Bq/kg pour le césium (134 plus 137).
Vendredi 26 août, 22 becquerels
de césium par kilo de riz ont été mesurés dans du riz cultivé à
Nihonmatsu, à 60 km de la cenrale dans la province de Fukushima. Il n'a
rien été trouvé dans le riz de Koriyama et Motoyama, villes situées
aussi à 60 km de la centrale.
Lundi 29 août, le premier riz
cultivé dans la province de Fukushima a été mis sur le marché.
Mercredi 31 août, les autorités
régionales de la province de Fukushima ont donné les premiers résultats
des contrôles effectués sur la viande de boeuf : 29 vaches sur 34
n'étaient pas contaminées et les 5 autres avaient une contamination qui
ne dépassait pas les 44 becquerels de césium par kilo de viande.
Septembre 2011
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Jeudi 1er septembre, la
province de Chiba a fini de contrôler le riz : elle a contrôlé 319
points de production dans 52 municipalités. Le riz en un point des
villes de Shiroi et Ichikawa avaient une contamination en césium de
l'ordre de 46-47 becquerels par kilo. Tous les autres échantillons
n'étaient pas contaminés.
Vendredi 2 septembre, c'est au
tour de la province d'Ibaraki d'annoncer des résultats sur le riz. 24
et 60 Bq de césium par kilo de riz pré-poli ont été détectés à Mito et
Hokota respectivement.
Du thé radioactif a été trouvé dans les provinces de Chiba et Ibaraki.
2 720 becquerels de césium par kilo de thé à Chiba et entre 800 et 1
530 à Ibaraki.
Dimanche 4 septembre, selon la
coopérative des producteurs de pêches de Fukushima les prix ont chuté
de 55% par rapport à l'année pasée. Fukushima est le deuxième
producteur du pays.
Mardi 6 septembre, des
chataignes à 2 040 becquerels de césium par kilo ont été récoltées à
Minami-Sôma. La préfecture va faire une surveillance plus large. En
2009, la province de Fukushima a produit 267 tonnes de chataignes.
Sur 33 échantillons de feuilles de tabac contrôlés, 27 étaient
radioactifs. Le tabac analysé est cultivé dans les provinces d'Ibaraki,
Tochigi, Chiba et Shizuoka. Celui de Shizuoka n'est pas contaminé. La
contamination dans les 3 autres provinces varie de 21 à 217 Bq/kg. Il
n'y a pas de limite de fixée pour le tabac, mais le producteur, Japan
Tabacco, se veut rassurant. Le communiqué avec tous les résultats est
ici en japonais.
Jeudi 8 septembre, deux vaches
de la province d'Iwate avait une contamination en césium qui dépasse
les 500 Bq/kg.
Vendredi 9 septembre, les
autorités régionales de Fukushima ont donné les résultats des tests
effectués sur le riz cultivé dans la région : la contamination du riz
complet est inférieure à la limite de 200 Bq/kg en césium à partir de
laquelle des tests complémentaires doivent être effectués après
récolte. La contamination la plus élevée détectée est de 98 becquerels
de césium par kilo de riz. Le riz testé inclut des variétés
prestigieuses comme le
Koshihikari,
Hitomebore ou l'
Akita Komachi.
Les contrôles ont été effectués en 51 points dans 6 municipalités. Le
programme de contrôle devrait couvrir 402 points dans 48 municipalités,
ce qui n'est pas beaucoup.
Des chercheurs du Fukushima Agricultural Technology Center ont cultivé
du riz en pot avec de la terre contaminée au césium jusqu'à 63 000
becquerels par kilo et la contamination du riz obtenu ne dépasse pas
les 80 Bq/kg.
Jeudi 15 septembre, les
autorités ont interdit à la vente les champignons sauvages de 43
municipalités de la province de Fukushima. Des champignons qui
dépassent la limite de 500 Bq/kg en césium ont aussi été trouvés à
Takahagi et Iwaki dans la province d'Ibaraki. A Tanagura, situées à 70
km de la centrale dans la province de Fukushima, un champignon avait
une contamination en césium de 26 000 Bq/kg. Certaines de ces villes
étaient célèbres pour leurs champignons et organisaient tous les ans la
fête du champignon.
L'avis d'interdiction est
ici en anglais.
Dimanche 18 septembre, selon un
premier bilan, 4% des échantillons de riz analysés sont contaminés. Les
résultats sont connus à 60%. La contamination la plus forte en césium
relevée à Fukushima est de 136 becquerels par kilogramme. Dans les
autres provinces testées, le maximum est de 101,6 Bq/kg. La limite de
détection n'est pas donnée.
Mardi 20 septembre, le premier
riz de Fukushima de
l'année a été mis sur le marché.
Vendredi 23 septembre, les
autorités et les agriculteurs commencent à retrouver de l'espoir : le
riz moissonné est sous les normes et les consommateurs reprennent
confiance. Dans la province de Fukushima, aucune contamination n'a été
trouvée dans le riz de 453 rizières sur 531. Avant les semis, les
autorités avaient recommandé aux riziculteurs d'épandre 6 à 8 kilo de
potassium pour 1 000 m2. Le potassium, un analogue chimique du césium,
doit freiner le transfert du césium à la plante. 2 autres kilo ont été
épandus plus tard.
Mais du riz dépassant la limite de 500 Bq/kg en césium a été découvert
dans le district de Iwashiro à Nihonmatsu dans la
province de Fukushima, à 55 km de la centrale. Le test a eu lieu avant
la moisson. Au-delà de 200 Bq/kg avant la moisson, il faut faire des
tests plus poussés après. Un test tous les 15 ha, ce qui fera passer le
nombre total de tests de 38 à environ 300.
La cotamination du sol où le riz dépassant la limite a été trouvé est
de 3 000 becquerels par kilo en césium, soit moins que la limite de 5
000 Bq/kg fixée par les autorités pour autoriser la culture du riz. Les
autorités ont suspecté que de la terre avait contaminé le riz, mais une
nouvelle analyse a confirmé le résultat. Personne ne comprend. Ce
résultat pourrait remettre en cause la limite à prtir de laquelle la
culture du riz est autorisée.
18 autres échantillons de riz de la même municipalité étaient sous la
limite de 500 Bq/kg pour le césium. Du riz complet cultivé dans une
parcelle proche avait 212 Bq/kg en césium.
La deuxième zone avec du riz le plus contaminé est à 136 Bq/kg en
césium dans le district d'Onami de la ville de Fukushima.
Des données officielles sont disponibles
ici en japonais.
Lundi 26 septembre, le prix du
riz fraichement moissonné aurait augmenté de 10 à 20%, certains
grossistes constituant des stocks en spéculant sur une pénurie.
Mardi 27 septembre,
une chercheuse de l'université de Kanazawa, Kazue Tazaki, a analysé du
riz cultivé de façon expérimentale dans du sol en provenance
d'Iitate-mura. Alors que le sol a une contamination de 50 000 Bq/kg en
césium (ce qui interdit la culture du riz pour la vente), elle a
trouvé, 2 600 Bq/kg dans les grains, 2 200 Bq/kg dans la
paille et 1 500 Bq/kg dans les racines. Il s'agit d'un riz réputé,
le Koshihikari.
Jeudi 29 septembre, dans une
interview au Asahi, Ikuro Anzai, professeur émérite à l'université
Ritsumeikan, explique qu'il faut baisser les limites fixées pour la
nourriture, mais qu'il est plus urgent de renforcer les contrôles. La
crise du boeuf a montré que la surveillance actuelle n'est pas
infaillible. Pour pouvoir augmenter le nombre de mesures, il faut
accepter de faire des mesures moins précises. Des instruments de mesure
devrait être accessibles à tous pour renforcer la confiance.
Une fois que la confiance dans les contrôles est revenue, on peut
abaisser les limites. Il ne sert à rien de les abaisser si l'on ne peut
pas vérifier qu'elles sont respectées.
Une élue a
rapporté que des enfants d'une école de Fukushima ont été stigmatisés
par leur enseignant car ils ont refusé de boire du lait pendant le
repas de midi. Il les a traités de traitres. Ce témoignage est visible
sur
Youtube.
Octobre 2011
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Mardi 4 octobre, un laboratoire
privé de mesure de la radioactivité dans l'alimentation vient d'ouvrir
à Kashiwa, dans la province de Chiba, qui est une ville de la banlieue
de Tokyo qui est particulièrement contaminée. L'appareil, acheté par un
particulier qui a renoncé à changer de voiture, est mis à la
disposition de tous dans un centre commercial. Le prix demandé est
largement inférieur à celui demandé par les laboratoires commerciaux.
Il y a 6 détecteurs très simples pour le moment. Certains ne
distinguent le type de contaminant.
Vendredi 7 octobre, 1033 Bq de
césium par kilogramme de champignon sec (shiitake) ont été mesurés à
Izu dans la province de Shizuoka.
La fédération nationale des pêcheurs de
sanma
(Cololabis saira) a décidé d'interdire à ses membres de pêcher à moins
de 100 km de la centrale pour rassurer les consommateurs. Elle va faire
tester les poissons pêchés près de cette limite courant octobre pour
vérifier le bien-fondé de cette décision. Les pêcheurs qui ne
respecteraient pas l'interdiction seront punis.
Samedi 8 octobre, les
agriculteurs qui ont de la paille de riz radioactive sur les bras ne
savent toujours pas qu'en faire alors qu'ils n'ont plus de place pour
stocker la nouvelle récolte. Les autorités ont décidé qu'en dessous de
8 000 Bq/kg, il fallait l'incinérer. Mais cela risque de rendre les
cendres radioactives avec des concentrations plus fortes. Il faudra
trouver un moyen de stocker ces cendres. Pas question d'étendre la
paille contaminée, même si la contamination est inférieure à 8 000
Bq/kg. Bref, la tension monte dans les fermes.
Mercredi 12 octobre, les
autorités régionales ont annoncé qu'aucun riz récolté dans la province
de Fukushima ne dépasse les limites maximales admissibles dans
l'alimentation. 1 174 échantillons de riz prélevés dans 48 communes ont
été analysés. 80% d'entre-eux n'étaient pas contaminés. 203 avaient une
contamination en césium inférieure à 100 Bq/kg (la limite est à 500
Bq/kg). Il a été décidé de ne pas commercialiser le riz récolté dans
certains endroits de la commune de Nihonmatsu où a été relevée une
teneur en césium radioactif de 470 becquerels par kilo. Le riz n'a pas
été cultivé dans 11 autres communes de Fukushima.
L'université de Hiroshima, située à 800 km de la centrale, mesuré le
lait maternel de femmes de la région et a trouvé des traces de césium
chez deux d'entre elles. Les chiffres ne sont pas connu car ces deux
mères n'ont pas voulu. Une contamination via l'alimentation est
soupçonnée. Les analyses ont été commandées par une association locale,
Tsunagaro Hiroshima.
Jeudi 13 octobre, le Asahi
mentionne que les autorités municipales de Tokyo ont arrêté de tester
la radioactivité dans l'alimentation importée à partir d'avril. Et les
quatres détecteurs n'ont pas été utilisés pour contrôler la nourriture
domestique, même s'il y a une pénurie de moyens de détection ! Ce
contrôle existe depuis 1986, suite à la catastrophe de Tchernobyl. Mais
la limite pour l'importation est de 370 becquerels de césium par kilo.
Celle fixée pour le marché domestique après la catastrophe de
Fukushima, 500 Bq/kg. Ne sachant pas quoi faire si un produit à 400
Bq/kg était détecté - il ne peut pas être importé, mais pourrait être
vendu s'il était produit au Japon - les autorités ont donc préféré
suspendre les contrôles, de peur de semer le doute dans la population.
Durant l'année fiscale 2009, ce laboratoire avait détecté une
contamination dépassant la limite dans de la confiture de myrtilles en
provenance de France...
Vendredi 14 octobre, le
syndicat des producteurs du célèbre thé "Sayama", dans la province de
Saïtama, ont annoncé arrêter la mise en vente suite à la découverte par
le gouvernement de thé dépassant la limite. Les producteurs sont sous
le choc car les contrôles des autorités provinciales n'avaient rien
révélé. Les contrôles surprise du gouvernement, qui ont débuté fin
août, ont détecté entre 800 et 1 530 becquerels par kilo dans 4 thés de
la région. C'est le thé le plus cher, fabriqué à partir de jeunes
feuilles cueillies au même moment que les bourgeons, qui est mis en
cause. Il n'avait pas été contrôlé par les autorités provinciales.
Tous les thés de la région seront testés avant d'être mis sur le
marché. Il y en a entre 50 et 100 qui contiennent de jeunes bourgeons,
sur les 2 500 produits. Les derniers résultats de mesure effectués par
les producteurs sont
ici en japonais.
La municipalité de Yokohama a cessé d'utiliser des shiitaké
(champignons de culture) dans les menus de cantine après avoir détecté
350 becquerels de césium par kilo de champignon sec dans ses stocks.
Dans la province d'Ibaraki, située au Sud de celle de Fukushima, à 170
km de la centrale, des shiitaké cultivés à l'extérieur dépassent la
limite : il y a 830 becquerels par kilo en césium. Des shiitaké
dépassant la limite ont été trouvés jusqu'à Chiba, encore plus au Sud.
Les producteurs de riz de Fukushima n'arrivent pas à vendre leur riz.
Ils vont donc se fixer des normes de mise sur le marché plus strictes
que celle des autorités. Ils prévoient de ne vendre du riz qu'avec une
contamination proche de zéro, c'est à dire plus basse que ce que
peuvent détecter les appareils de mesure afin de regagner la confiance
des consommateurs et relancer les ventes. La province de Fukushima est
le 5ième producteur du pays. Sa production représente environ 5% de la
production nationale. La limite de détection envisagée est de 5
becquerels par kilo.
La limite de 500 becquerels par kilo pour les césiums est appliquée sur
le riz complet. Les meuniers hésitent donc à accepter le riz contaminé
de peur que le son ne soit plus contaminé que la limite autorisée. En
effet, le son, qui est utilisé entre autres pour alimenter les animaux,
est environ 7 fois plus contaminé que le riz complet. Et comme la
limite pour le bétail est plus stricte que celle pour les humains, les
meuniers ne veulent pas de riz complet dépassant 40 Bq/kg ! Le son est
aussi utilisé pour faire des "tsukémono", légumes marinés
originellement pour l'hiver qui sont maintenant consommés
quotidiennement.
Radishbo-ya Co., une compagnie qui vend des produits biologiques, a
fixé ses propres limites à 10% des limites gouvernementales.
Lundi 17 octobre, la paille de
riz qui avait contaminé les boeufs est toujours entassée dans les
fermes. Il y en a 7 200 tonnes réparties dans 8 provinces (Fukushima,
Miyagi, Iwate, Tochigi, Hokkaido, Akita, Yamagata et Ibaraki). C'est
Miyagi qui en a le plus avec 4 700 tonnes, suivie par Fukushima avec 1
500 tonnes, selon les chiffres du ministère de l'agriculture.
Avec la fin de la moisson, la vieille paille contaminée encombre les
granes et empêche 1 018 agriculteurs de stocker la nouvelle paille. Les
autorités régionales ne trouvent pas de solution à cause de
l'opposition des résidents à tout projet d'entreposage près de chez eux.
Jeudi 20 octobre, Greenpeace
Japon a rendu publics des résultats de mesure effectués sur 60 poissons
et coquillages acheté en super-marché : 34 d'entre-eux étaient
contaminés avec du césium, à des taux allant jusqu'à 88 becquerels par
kilogramme.
Les analyses ont été effectuées en partie dans le laboratoire que
l'ACRO a installé et validé pour Greenpeace Japon cet été.
Jeudi 27 octobre, un rapport de
la commission de sécurité alimentaire estime qu'à partir de 100
millisieverts au total il y a des risques pour la santé. Le
gouvernement va
réviser les limites maximales acceptables dans la nourriture à partir
de ce critère. Pour le moment, ces limites, fixées en urgence, sont
basées sur une limite de dose de 5 millisieverts par.
Vendredi 28 octobre, le
gouvernement a annoncé vouloir passer à 1 millisievert par an pour
définir les
nouvelles limites qui seront donc divisées par 5 à partir d'avril 2012.
Le problème est que la contamination interne via la nourriture n'est
pas la seule source d'exposition aux radiations. Il y a aussi
l'exposition externe qui doit être prise en compte, surtout pour les
personnes vivant dans les territoires contaminés.
Samedi 29 octobre, des
shiitakés (champignons) cultivés dans une serre à Sôma avaient 850
becquerels de césium par kilo. Ces champignons sont cultivés sur des
copeaux de bois qui peuvent être eux aussi contaminés. La ferme a mis
sur le marché 1 070 paquets de 100 grammes et certains ont déjà été
vendus en supermarché.
Novembre 2011
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Vendredi 4 novembre, des
champignons cultivés à Yokohama ont eu une contamination en césium qui
dépasse la limite autorisée. Dans des shiitakés secs, il y a eu jusqu'à
2 770 becquerels par kilo en mars et 955 becquerels par kilo en
octobre. Environ 800 personnes auraient consommé ces champignons.
Yokohama est à environ 250 km de la centrale de Fukushima.
510 Bq/kg en césium dans des feuilles de thé séchées ont aussi été
trouvés à proximité, dans la ville de Yugawara (ces deux villes sont
dans la province de Kanagawa).
Lundi 7 novembre, les autorités
municipales de Tokyo vont débuter des contrôles inopinés de
l'alimentation vendue en supermarché et magasins de la ville. Les
résultats seront publiés en ligne chaque semaine.
Vendredi 11 novembre, des
champignons de la province de Tochigi (kuritaké) dépassent la limite en
césium.
Mercredi 16 novembre, du riz
complet avec 630 becquerels par kilo, c'est à dire dépassant la limite
de 500
Bq/kg pour les deux césiums, a été mesuré pour la première fois. Il a
été demandé que le riz de ce fermier et de ses voisins de la ville de
Fukushima, située à 60 km de la centrale, ne soit pas mis sur le
marché. Pour le riz blanc après polissage, il y a 300 Bq/kg. Il s'agit
de riz haut de gamme, du type koshihikari.
C'est le fermier qui a demandé à faire analyser son riz... Tout le riz
du district d'Ônami avait été déclaré
propre à la consommation après que les autorités aient fait deux
analyses et aient trouvé 33 et 28 Bq/kg. Le fermier a 840 kg de riz qui
n'a pas été vendu.
Par ailleurs, les dernières mesures publiées sur les poissons par les
autorités régionales font apparaître que 4 poissons sur 120 dépassent
la limite de 500 Bq/kg. Il y a en particulier un Cardeau hiramé
(Paralichthys olivaceus) pêché au large d'Iwaki qui a 2 000 Bq/kg en
césium 134 et 2 500 Bq/kg en césium 137. Les données complètes sont
ici en japonais.
Jeudi 17 novembre, les
autorités ont suspendu la vente de riz du district d'Ônami suite à la
découverte de riz dépassant la limite. 154 fermes sont concernées. Pour
le moment, seul le riz où aucune contamination n'a été trouvée est mis
sur le marché par les coopératives agricoles. Le riz du district
d'Ônami était donc en attente. Il en est de même pour les grossistes.
Il y a donc peu de chance que du riz contaminé ait été mis en vente,
même s'il existe de la vente directe qui échappe à cette politique.
La rizière en question est à proximité d'un torrent de montagne.
Samedi 19 novembre, sur les 154
fermes d'Ônami, des tests complémentaires ont été effectués dans 4
d'entre elles : il a été mesuré 11 et 22 becquerels de césium par kilo
et sous la limite de détection dans les deux autres. 70 sacs de riz,
provenant de 146 fermes d'Ônami, faisant un total approximatif de deux
tonnes, ont été vendus à des grossistes de Fukushima et Daté, mais pas
encore mis sur le marché.
Vendredi 25 novembre, les
autorités régionales de Fukushima ont trouvé du riz complet qui dépasse
la
limite de contamination en césium dans 5 nouvelles fermes. Elles sont
toutes dans le district d'Ônami, situées en 1 et 2,5 km de la première
ferme où le riz est plus contaminé que permis. Mais, topographiquement,
elles sont différentes : elles n'utilisent pas la même eau par exemple.
La contamination la plus
élevée est de
1 270 becquerels de césium par kilogramme de riz. 27 sacs de 30 kg sont
contaminés à plus de 1 000 Bq/kg. 131 sacs sur 864 contrôlés dépassent
la limite de 500 Bq/kg, soit 15%. Enfin, dans 3 de ces fermes, tous les
sacs dépassent la limite. Les autorités veulent contrôler les 4 752
sacs du district d'Ônami.
Rappelons que le riz
de ce district avait été déclaré "sain" après les contrôles officiels.
C'est donc tout le système de contrôle qui doit être revu même si aucun
riz dépassant la limite n'a atteint les consommateurs.
Lundi 28 novembre, c'est au
tour de Daté d'avoir du riz dépassant la limite de 500 Bq/kg en césium.
La contamination la plus élevée est de 1050 Bq/kg. 3 fermes des
districts d'Oguni et Tsukidaté sont concernées. 9 kg de ce riz
glutineux ou gluant (pour mochi) ont été
vendus à des consommateurs. La vente de riz des districts concernés a
été suspendue.
A Ogoni, 119 échantillons venant de 101 fermes ont été inspectés. Les
deux échantillons dépassant la limite ont 580 et 780 becquerels de
césium par kilogramme. A Tsukidaté, 8 échantillons venant de 6 fermes
ont été inspectés et un échantillon dépasse la limite avec 1 050
becquerels par kilo.
Les autorités régionales vont étendre la surveillance à tous les
districts où des points chauds ont été découverts. 2 300 fermes vont
être inspectées.
4 322 fermes sont actuellement soumises à une interdiction de mise de
vente du riz.
Le ministère
de l'agriculture, de la pêche etc a rendus publics les résultats de ses
mesures sur des produits marins pour le mois de novembre. Ils dépendent
beaucoup des espèces et du lieu de pêche. Le poisson le plus contaminé
et encore à 4 500 Bq/kg en césium. Les données sont
ici en anglais.
Mercredi 30 novembre,
l'agricultrice de Daté qui a vendu du riz dépassant la limite est
inquiète pour les acheteurs inconnus. Elle a affirmé avoir fait
confiance aux autorités et tout fait pour éviter la contamination en
évitant l'utilisation de l'eau de montagne dans sa rizière. Elle est
désespérée et ne sait plus quoi faire. Ayant un doute sur le contrôle
officiel, c'est elle qui a fait faire une analyse de son riz, qui s'est
révélé être contaminé à 700 Bq/kg.
Par ailleurs, le Ministère de l'Education a fixé de nouvelles limites
de
contamination pour les repas scolaires (écoles élémentaires et
collèges) de 17 provinces de l'Est du Japon. La contamination devra
être inférieure à 40 becquerels par kilo. C'est beaucoup moins que les
200 Bq/l pour la boisson ou les 500 Bq/kg pour les aliments. Cette
décision s'applique aux 6 provinces du Tohoku, aux 10 du
Kanto-Koshinetsu et la province de Shizuoka.
Le Ministère s'est aussi engagé à fournir 5 détecteurs à chaque région
pour pouvoir faire des contrôles par elles-même. Cela va lui coûter 100
million de yens (1 million d'euros). Le reste devra être financé par
les municipalités. Ces détecteurs auront,
bien entendu, un limite de détection inférieure à cette limite de 40
Bq/kg. Le gouvernement va laisser aux autorités régionnales le choix
des produits à contrôler.
Si un seul ingrédient dépasse la limite de 40 Bq/kg, il doit être
retiré du menu. S'il y en a plus d'un et qu'il est difficile de
composer un menu, du pain et du lait doit être servi à la place.
Décembre 2011
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Vendredi 2 décembre, les
autorités régionales de Fukushima ont annoncé avoir détecté du riz
dépassant la limite de 500 Bq/kg dans 5 nouvelles fermes, dont 3 dans
le district de Watari, situé à proximité de celui d'Ônami. La
contamination la plus élevée est de 760 Bq/kg. Cela porte à 18, le
nombre total de fermes concernées. Le riz du Watari ne peut plus être
vendu.
Rétropédalage du Ministère de l'éducation : la valeur de 40 Bq/kg,
d'abord présentée comme une valeur limite (cf 30 nov.), est en fait une
valeur guide pour sélectionner les détecteurs de mesure de la
radioactivité destinés au contrôle de l'alimentation servie dans les
cantines, mais n'est pas une nouvelle limite. Le ministère de
l'éducation avait bien recommandé de ne pas servir d'aliment ayant une
contamination supérieure à 40 Bq/kg, mais s'est fait réprimander par le
ministère de la santé à qui il revient de fixer les limites. Et comme
il est en train de les réviser, il n'a pas appréciése faire doubler par
le ministère de l'éducation.
La mairie d'arrondissement de Chiyoda à Tokyo, mesure régulièrement la
nourriture servie dans ses cantines scolaires. Des résultats pour le
lait sont
ici en japonais
par exemple. Il apparaît qu'il n'est pas contaminé, sauf une fois où
une contamination en césium 137 de 11 Bq/l a été détectée à laquelle il
faut ajouter celle en césium 134 à 6,9 Bq/l, ce qui fait un total 18
Bq/l.
Lundi 5 décembre, le
gouvernement a étendu la zone d'interdiction de vente du riz. Elle
inclut maintenant Watari. 406 nouvelles fermes sont concernées, pour un
total de 165 hectares de rizières.
Mardi 6 décembre, du lait en
poudre pour enfant avec 31 Bq/kg de césium a été découvert par un
laboratoire
citoyen
basé à Nihonmatsu. C'est sous la limite de 200 Bq/kg, mais la compagnie
Meiji, qui commercialise le lait, a décidé de rappeler tous les lots
produits entre le 14 et 20 mars. 40 000 boîtes sont concernées.
Le lait est en grande partie importé, mais l'usine de conditionnement
est située à Kasukabé, dans la province de Saïtama et a pu être
contaminée par les rejets de la
centrale de Fukushima.
Sont concernés tous les produits "Meiji Steppu" en conditionnement de
850 g, à consommer de préférence avant octobre 2012.
La compagnie a environ 40% du marché du lait maternisé au Japon.
Mercredi 7 décembre, c'est au
tour de Nihonmatsu d'avoir du riz contaminé dépassant la limite : 780
Bq/kg. Ce riz n'a pas été mis sur le marché. C'est la troisième
municipalité concernée. En septembre, lors des tests officiels qui
devaient rassurer le consommateur, du riz à 500 Bq/kg avait été trouvé
dans cette ville, mais les contrôles suivants avaient montré qu'aucun
riz ne dépassait la limite.
Comme lors de la crise du boeuf, la surveillance officielle a perdu le
peu de crédit qu'il lui restait.
Jeudi 8 décembre, deux villages
de plus ont du riz avec une contamination supérieure à la limite ! Il
s'agit de Tominari and Hashirazawa dans la commune de Daté (équivalent
à une communauté de communes en France). La plus forte concentration
est de 1 240 Bq/kg. Ce riz n'a pas encore été vendu.
On en est maintenant à 24 fermes de 7 districts de 3 communes qui ont
du riz à plus de 500 Bq/kg. Rappelons que les autorités avaient annoncé
vouloir diviser par 5 cette limite à partir du printemps 2012. Les
quantités de riz non consommables seront encore plus grandes.
Le gouverneur de la province de Fukushima a demandé des excuses pour ne
pas avoir su contrôler de manière efficace le riz.
Les kiwis de Sôma et Minami-Sôma viennent aussi d'être interdits à la
vente car des échantillons avec une contamination en césium allant de
560 à 1 120 Bq/kg ont été découverts.
Vendredi 9 décembre, le
ministère de la santé a annoncé qu'il allait effectuer des tests
réguliers sur l'alimentation pour bébé et enfants. Le gouvernement a
aussi suspendu la vente du riz en provenance des districts où du riz
trop contaminé a été découvert.
La maire de Nihonmatsu a demandé à TEPCo de racheter toute la récolte
de riz de sa ville. Il a fait la même demande au ministre de
l'agriculture. Les citoyens de sa ville se précipitent à la mairie pour
faire contrôler le riz destiné à leur propre consommation, mais ce
n'est pas possible avant janvier tant la liste d'attente est longue. Le
maire aimerait que chaque sac puisse être contrôlé par les autorités
régionales, mais il n'y a pas assez de moyens de détection. Avec les
capacités actuelles de la région, cela prendrait 57 ans à un rythme de
4 000 sacs par semaine...
L'agence de presse Kyodo a découvert que la firme Meiji a été alertée
par 3 fois que son lait pour bébé était contaminé, mais elle a attendu
2 semaines pour réagir. Ce n'est que quand la presse et un groupe de
citoyens ont demandé des comptes qu'elle s'est saisie du problème. La
première alerte était un coup de fil anonyme en date du 14 novembre
pour prévenir la compagnie qu'un laboratoire citoyen avait trouvé du
césium dans son lait. Les deux autres ont eu lieu le même jour de la
part de citoyens inquiets. Mais la compagnie a répondu qu'il n'y avait
pas de problème car elle effectuait des tests tous les mois.
Vendredi 16 décembre, les
autorités régionales ont contrôlé d'urgence 10% de la production de riz
des municipalités de la province où il y a des risques que les niveaux
dépassent la limite autorisée. Après la découverte de riz dépassant la
limite le 16 novembre, les autorités avaient annoncé le 22 novembre
qu'elles contrôleraient le riz 25 100 fermes, soit environ 40% de la
production de la région. Sur les 2 400 fermes contrôlées à ce jour, du
riz dépassant la limite a été découvert dans 24 d'entre-elles situées
dans les villes de Fukushima, Nihonmatsu et Daté.
Mardi 20 décembre, le ministre
de la santé a annoncé que la concentration limite en césium allait être
abaissée à 100 Bq/kg (500 actuellement) pour la nourriture et 50 Bq/kg
pour la nourriture
pour enfant et le lait (200 actuellement pour le lait). Pour l'eau de
boisson, la limite sera de 10 Bq/l (200 actuellement). Ces nouvelles
dispositions entreront en vigueur en avril prochain, mais pour les
produits issus de la récolte en cours (comme le riz) la norme actuelle
sera appliquée plus longtemps. Si une personne
mange de la nourriture contaminée à ce niveau limite pendant un an, la
dose reçue devrait âtre de 0,7 millisievert, ce qui est moins que la
limite de 1 mSv par an pour la population en temps normal. Evidemment,
une telle hypothèse est peu probable, mais dans les territoires
contaminés, les populations sont exposées à d'autres sources
d'irradiation.
Ce sont les limites les plus strictes au monde. En avril 2011, l'UE
avait baissé ses limites pour s'aligner sur les niveaux japonais.
Va-t-elle suivre à nouveau ?
On ne sait pas très bien combien d'industries agro-alimentaires
contrôlent la radioactivité des produits qu'ils produisent ou vendent.
Jeudi 22 décembre, le ministère
de la santé a publié une étude selon laquelle les habitants de
Fukushima ingèrent 8 fois plus de césium que ceux de Tôkyô via leurs
repas quotidiens. Cette consommation moyenne à Fukushima conduit à une
dose annuelle de 0,0193 millisievert selon le ministère. L'étude a été
menée de Septembre à Novembre. Les chercheurs sont partis du régime
alimentaire moyen issu d'une étude de 2007, ont acheté les ingrédients
à Tôkyô, Miyagi et Fukushima, ont préparé les plats et ont fait des
mesures. Conclusion, un habitant de Tôkyô ingurgite environ 0,45 Bq de
césium par jour. C'est 3,39 à Fukushima et 3,11 à Miyagi. C'est moins
que la quantité de potassium 40 ingérée quotidiennement, souligne
l'étude, mais cela s'ajoute.
Il est dommage que l'étude se limite aux valeurs moyennes et n'essaye
pas d'évaluer les disparités possibles en fonction du régime
alimentaire afin d'aider les gens à réduire leur exposition. Rappelons
que la province de Fukushima est très rurale. En cas de régime
alimentaire basé sur la consommation de ses propres produits, cela peut
entraîner l'ingestion d'une quantité bien plus grande de césium. En
effet, le régime alimentaire d'un Tôyôïte peut être très différent de
celui d'un habitant de Fukushima en zone rurale.
Justement, les autorités régionales viennent d'annoncer avoir mesuré un
riz à 1 540 Bq/kg à Watari, dans la ville de Fukushima (où l'ACRO a
trouvé des poussières fortement contaminées dans les maisons). C'est la
plus forte valeur mesurée jusqu'à présent.
Lundi 26 décembre, une étude
conjointe des autorités régionales de Fukushima et du ministère de
l'agriculture a montré qu'il n'y avait pas de corrélation claire entre
la contamination des sols et la contamination du riz. Les autorités
avaient estimé que les grains de riz contenaient moins de 10% de la
contamination en césium des sols. En interdisant la culture du riz dans
les zones où la contamination des sols dépasse les 5 000 becquerels par
kilo de terre, les autorités étaient tranquille : le riz ne risquait
pas de dépasr la limite de 500 Bq/kg. La moisson pouvait avoir lieu
sans problème. Mais du riz dépassant cette limite de 500 Bq/kg a été
découvert dans 3 municipalités de Fukushima. Est-ce les sols étaient
plus contaminés que ce que l'on croyait (un seul échantillon de sol par
municipalité avait été testé...) ou est-ce que le riz peut concentrer
plus le césium ?
L'étude en question a trouvé du riz à 800 Bq/kg en césium dans un champ
où il n'y avait que 2 321 becquerels par kilo de terre. Mieux, environ
un quart des rizières où du riz dépassant la limite a été découvert
avaient une contamination inférieure à la limite de 5 000 Bq/kg !
Le riz peut donc concentrer beaucoup plus le césium que ce qui était
généralement admis. L'étude explique que c'est le cas dans les champs
où le taux de potassium (et donc d'engrais) est plus faible qu'ailleurs
(6,7 milligrammes de potassium pour 100 g de sol, soit jusqu'à un tiers
de ce qui est mesuré en moyenne dans la province de Fukushima). C'est
aussi le cas dans les champs non labourés (comme dans les zones
montagneuses) où les racines s'enfoncent moins profondément. Bref, les
valeurs guides étaient pour l'agriculture intensive et ne s'appliquent
pas à une agriculture différente.
Les autorités vont donc devoir repenser entièrement l'organisation de
la culture du riz avant les prochaines semailles et l'introduction de
limites plus contraignantes pour la nourriture. Elles doivent aussi
mieux contrôler les sols : un seul échantillon de sol par commune avait
été testé. Or, la contamination est très inhomogène.
Par ailleurs, c'est au tour de l'industrie forestière d'être touchée
par la catastrophe : le gouvernement avait fixé en octobre la
concentration limite à 150 Bq/kg en césium pour le bois utilisé pour la
culture des champignons, et en novembre, à 40 Bq/kg pour le bois de
chauffage ou cuisson et 280 Bq/kg pour le charbon de bois. Ces limites
sont dépassées jusqu'à 70 km de la centrale, dans la province de
Miyagi. 333 Bq/kg y a été mesuré dans du bois destiné à la culture de
shiitakés. Et 1 800 Bq/kg dans des cendres des fours à charbon.
Mardi 27 décembre, le ministère
de l'agriculture va acheter tout le riz de Fukushima qui a une
contamination supérieure à 100 Bq/kg dès janvier prochain. Il applique
donc de façon anticipée la nouvelle limite qui ne devait être appliquée
qu'à partir d'octobre 2012 pour le riz. Cela représente environ 4 000
tonnes de riz, dont 3 600 sont contaminées à plus de 500 Bq/kg. Le coût
de cette mesure est estimé à 1 milliard de yens (10 millions d'euros).
Le ministère va demander à TEPCo de rembourser. Il n'est pas dit ce
qu'il sera fait de ce riz.
4 800 familles dans 25 districts de 6 municipalités sont concernées.
Elles s'ajoutent aux 7 000 familles de 10 municipalités qui n'ont pas
eu le droit de cultiver cette année.
L'an prochain, le ministère va restreindre la culture du riz dans les
zones où la contamination a dépassé les 500 Bq/kg. Rien n'est décidé
pour les zones où la contamination du riz dépassait 100 Bq/kg. Si la
limite pour les nouvelles cultures est bien fixée à 100 Bq/kg pour le
riz, 11 800 familles pourraient être obligées d'abandonner la culture
du riz l'an prochain. Cela représente 18% de familles productrices de
riz dans le Nord Est du Japon.
Janvier 2012
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Mercredi 4 janvier, encore un
village qui se voit interdire de commercialiser son riz après la
découverte d'un échantillon à 550 Bq/kg. Le riz en question n'a pas
encore été vendu. La nouvelle interdiction couvre les districts de
Ozeki, Nitta, Hosoya et Yokodai de Yanagawa-cho dans la municipalité de
Daté. Cela vient s'ajouter aux 8 autres districts où la vente de riz
est interdite.
Jeudi 5 janvier, les autorités
régionales de Fukushima veulent tester tous les sacs de riz de 30 kg de
la récolte 2012 pour regagner la confiance des consommateurs. Les
capacités de mesure actuelles sont limitées à 8 000 sacs par semaine.
Il faudrait donc une trentaine d'années pour tester les 356 000 tonnes
de riz produites dans la province. Plutôt que de centraliser le
contrôle, les autorités envisagent de le déléguer aux coopératives
agricoles en faisant passer les sacs sous un portique de détection à
l'aide d'un tapis roulant sans avoir à les ouvrir. Plusieurs compagnies
sont en train d'essayer de développer ce genre de détecteur qui
pourrait analyser 3, 4 sacs à la minute. Les autorités régionales
seraient prêtes à en acheter quelques centaines pour pouvoir tout
contrôler en quelques mois.
Un appareil de ce type est commercialisé par
Fuji electric par exemple, mais la limite de
détection est assez élevée : 90
Bq/kg pour le riz, 140 Bq/kg pour la viande et 250 Bq/kg pour les
légumes feuilles. Cela risque d'être juste avec la nouvelle limite
fixée à 100 Bq/kg.
Les autorités continueront à analyser quelques sacs par prélèvement
comme elles le font actuellement.
Avant la catastrophe, Fukushima produisait 450 000 tonnes de riz par
an. C'était le 4ième producteur du pays. En 2011 la province était
encore au 7ième rang.
Jeudi 12 janvier, les autorités
régionales de Fukushima ont annoncé qu'elles allaient faire analyser le
lait maternel de 10 000 femmes de la province. Les résultats seront
rendus individuellement. Avec un coût par analyse de l'ordre de 50 000
yens (500 euros) - c'est cher ! - les autorités ont prévu un budget de
560 millions de yens (5,6 millions d'euros). Il y a environ 18 000
bébés par an qui naissent à Fukushima. Les autorités en ont déduit que
10 000 d'entre elles devaient être concernées. Mais on ne sait pas
combien on fui la région.
Vendredi 13 janvier, encore du
riz de Fukushima qui dépasse la limite ! Il s'agit de riz gluant (pour
les mochi) de Kawamata à 520 Bq de césium par kilo. C'est la mairie qui
l'a découvert. Ce riz n'était pas destiné à la vente, mais à
l'autoconsommation.
Jeudi 19 janvier, le Asahi a
analysé le régime alimentaire de 53 foyers (dont 26 à Fukushima) en
collaboration avec l'université de Kyôto. Les données sont dans deux
articles en anglais : "
Radioactive cesium content higher in Fukushima fruits,
mushrooms" et "
Fukushima people eating more cesium but not in danger,
says study".
Ce sont les fruits et les champignons qui sont les aliments les plus
contaminés du régime des habitants de Fukushima : entre 20 et 50 Bq/kg
en césium pour les pommes et 40 à 200 pour les kakis. Certaines
familles peuvent manger de 50 à 300 g de fruits par personne et par
jour, et 30 à 40 g pour les champignons. Certaines personnes ingèrent
donc jusqu'à 20 Bq de césium par jour, ce qui induit une dose interne
de 0,12 millisievert sur un an.
En ce qui concerne le régime médian en terme d'ingestion de césium, il
conduit à quotidienne de 4,01 Bq par jour et par personne à Fukushima
et 0,35 Bq à Tôkyô et ses environs. Dans l'Ouest du Japon, la
contamination était quasiment indétectable. Le régime médian de
Fukushima conduit à une dose annuelle de 0,023 millisievert. Cette
faible valeur pour Fukushima s'explique par le fait que les légumes
circulent beaucoup au Japon et qu'une large proportion de la nourriture
japonaise est importée. La valeur la plus forte relevée est de 17,3
Bq/jour.
Commentaire personnel : cette étude ne doit pas conduire à baisser la
garde. En effet, l'ingestion d'un aliment particulièrement contaminé
peut conduire à l'équivalent de plusieurs jours de régime normal. Par
ailleurs, il existe des familles rurales qui consomment beaucoup les
produits de leur jardin qui peuvent être plus contaminés que la moyenne
des produits vendus en supermarché.
Il y a encore des restrictions de la commercialisation de produits
alimentaires dans 8 provinces (Fukushima, Ibaraki, Tochigi, Chiba,
Kanagawa, Gunma, Miyagi et Iwaté) : pour les provinces éloignées, il
s'agit essentiellement du thé et des shiitakés (champignons cultivés
sur du bois). A Fukushima s'ajoutent, le riz, les kiwis, les
chataignes, les pousses de bambou et les yuzus (agrume). Tous les
pêcheurs de Fukushima se restreignent à pêcher car des poissons
continuent à dépasser la norme.
Vendredi 20 janvier, l'Asahi
fait le point sur les limites maximales que se sont fixées certains
commerçant pour gagner la confiance des consommateurs : le groupe de
supermarché Aeon avait déjà divisé par 10 la limite gouvernementale. Il
vient d'annoncer qu'il ne tolèrerait plus la moindre contamination dans
les produits qu'il vend. Cela dépend de la qualité de l'appareil de
mesure qui n'est pas indiqué... Le groupe va-t-il faire de même avec
les pesticides ?
Radishboya Co., qui vend des produits bio avait aussi divisé par 10 la
limite officielle en septembre dernier. Cela l'a conduit à arrêter de
vendre 8 produits dont des champignons, yuzus (agrume), chataignes...
et a entraîné une perte de 10 millions de yens (100 000 euros).
Mercredi 25 janvier, les ventes
d'eau en bouteille ont augmenté de 18% en 2011 d'après Inryosoken, une
agence d'étude de la consommation. Les stocks de bouteille ont augmenté
chez les particuliers suite aux catastrophes. A cela s'ajoute la
crainte de la contamination de l'eau du robinet. Les producteurs en
profitent : Suntory, qui a vu ses ventes de Tennensui augmenter de 23%,
propose maintenant la livraison à domicile...
Jeudi 26 janvier, une
fédération de coopératives agricoles de Fukushima a décidé de ne pas
planter de riz dans les zones où la contamination des grains dépassait
la norme. Comme la norme va être divisée par 5 cette année, cette même
fédération veut décontaminer les zones où le riz dépassait la future
norme avant de planter.SI la décontamination se révèle difficile, le
riz ne sera pas planté.
Il n'y aura pas de culture dans les zones évacuées pour la deuxième
année.
Vendredi 27 janvier, le
Yomiuri
revient sur la crise du boeuf de l'été 2011. Le ministère de la santé
n'a pas réussi à localiser environ 3 000 vaches dont la viande est
suspectée d'être radioactive. Le ministère avait l'intention de
contrôler 4 626 têtes de bétail provenant de 15 provinces qui auraient
pu consommer de la paille radioactive à plus de 300 Bq/kg en césium. La
viande de 1 630 d'entre elles a été contrôlée (environ 35%) mais le
ministère ne sait pas où est la viande des 2 996 restantes. Une partie
a été consommée même après que l'ordre de tout contrôler ait été donné.
Sur les 1 630 bêtes contrôlées, 105 étaient contaminées à plus de 500
Bq/kg en césium, soit 6,4% (54 à Miyagi, 21 à Fukushima, 16 à Iwaté, 10
à Tochigi et une à Akita et une à Yamagata).
Samedi 28 janvier, les
dernières données de contrôle sur la nourriture effectuées par le
ministère de la santé montrent que la majorité de l'alimentation n'est
pas ou peu contaminée, mais les limites de détection sont parfois
élevées. En revanche, le tableau fait état d'un sébaste pêché au large
de Miyagi avec 230 Bq/kg en césium. Les résultats sont
ici
en japonais. D'autres données sur les sébastes sont
ici en japonais.
Dimanche 29 janvier, le
Yomiuri
fait le point sur le contrôle de la nourriture dans les cantines
scolaires de Fukushima. 33 municipalités sur 59 contrôlent la
nourriture
servie. A Koriyama, le contrôle a lieu une fois par semaine et inclut
les restes des 4 jours précédents. La municipalité, qui n'a que deux
instruments de mesure, ne peut pas faire mieux. Elle va contrôler
l'alimentation avant qu'elle soit servie à partir de la fin février
quand elle aura acheté deux autres détecteurs.
A partir du lundi 30 janvier, la municipalité de Sukagawa va utiliser 5
appareils de mesure pour tester les aliments 2 jours avant qu'ils
soient servis et a fixé la limite à 10 Bq/kg pour le césium, ce qui est
10 fois moins que la future limite fixée par le ministère de la santé.
La ville de Fukushima a, quant à elle, fixé la limite à 350 Bq/kg. Elle
effectue un test par semaine et par cuisine avant que les aliments
soient cuits. Cela inclut les 4 cuisines scolaires.
A Minami-Sôma, les contrôles ont lieu quotidiennement dans les 4 écoles
depuis le 16 janvier.
A Tomioka, dans la province de Gunma, les contrôles des repas a lieu
deux fois par mois, mais les produits agricoles sont contrôlés en amont.
Les parents sont perdus.
Mardi 31 janvier, le ministère
de l'agriculture, de la pêche et de la forêt a rendu publics les
résultats de ses contrôles sur les poissons pour le mois de janvier. La
majorité de ces poissons sont contaminés, parfois à des teneurs
élevées, jusqu'à presque 2 000 Bq/kg. Les données sont
ici en anglais.
Sont surlignées les valeurs qui dépassent la limite actuelle de 500
Bq/kg, qui va être prochainement baissée à 100 Bq/kg.
Par ailleurs, un laboratoire privé a publié des résultats d'analyse sur
des "mikan" (agrume japonais) cultivées à Kanagawa et achetées en
supermaché à Yokohama : la chaire contient 6 Bq/kg et la peau 18 Bq/kg.
Les résultats sont
ici
en japonais.
Vendredi 4 février, lors de la
moisson 2011, le riz dépassait la future limite de 100 Bq/kg pour le
césium dans 2,3% des fermes de la province de Fukushima. C'est ce qu'il
ressort de l'enquête menée par les autorités régionales. Il faut
bien-sûr ajouter toutes les fermes où il n'y a pas eu de culture en
2011 à cause de la contamination trop forte des sols. Dans 84,3% des
fermes, la contamination du riz est sous la limite de détection.
Les autorités ont contrôlé le riz produit par 23 240 familles dans 29
villes ou villages. La contamination dépassait la nouvelle limite chez
545 d'entre elles, surtout dans le Nord de la province, mais était
inféieure à la limite actuelle de 500 Bq/kg, qui était dépassée chez 38
familles réparties sur 3 communes.
Le gouvernement n'a pas encore décidé s'il allait autoriser la culture
du riz dans les fermes où le riz était contaminé à une valeur comprise
entre 100 et 500 Bq/kg. Les municipalités veulent planter. La ville de
Fukushima appelle à l'autorisation à planter du riz à usage non
alimentaire dans ces zones. Celle de Kawauchi, où le maire a appelé à
un retour rapide, ne va pas autoriser la culture du riz cette année.
Les coopératives agricoles attendent beaucoup de la décontamination,
qui s'apparente plus à un labour qui sert à enfouir le césium resté
près de la surface (cf contamination des sols, ci-dessous, 2 février).
Mais un labour profond peut faire remonter des pierres à la surface et
abimer les machines agricoles par la suite.
Certains agriculteurs qui vivent dans des zones où le riz n'est pas
contaminé appellent à des restrictions de façon à ne pas ternir l'image
de leur propre production.
Samedi 5 février, des shiitakés
(champignon cultivé sur du bois) en provenance de la province de Yaita
dans la Tochigi ont été retrouvés dans un supermarché de Tôkyô avec 600
Bq de césium par kilo, ce qui est plus que la limite. Des champignons
secs de Tochigi avaient déjà dépassé la limite de 500 Bq/kg. C'est la
première fois pour des champignons frais.
Les champignons de la province de Miyagi, quant à eux, continuent à
être bien contaminés. Voir
ici
en japonais.
Du wasabi à 640 Bq/kg a aussi été trouvé à Daté. L'interdiction de mise
sur le marché de ce produit avait été levée en juillet dernier. Des
données sur la contamination du wasabi sont
ici en
japonais.
Mardi 7 février, les soba
(nouilles) d'Okinawa se préparent avec des cendres. Voir une recette
en anglais ici
pour vous mettre en appétit. Mais les cendres, qui venaient de bois de
Fukushima via Gifu étaient contaminées et les soba aussi à 258 Bq/kg.
C'est dans le dernier tableau de résultats du ministère de la santé
ici en japonais
(dernière ligne du tableau. La valeur la plus élevée du tableau
correspond à de la viande de sanglier avec 1271 Bq/kg). Dans le bois,
on a trouvé 119,6 et 149,6 Bq/kg.
Jeudi 9 février, le
gouvernement a demandé aux autorités locales de ne pas planter de riz
là où en 2011 la contamination de la moisson dépassait la nouvelle
limite de 100 Bq/kg. Cela concerne au moins 583 familles où le riz a
déjà été contrôlé, réparties dans 65 districts de 12 municipalités.
Environ 59 000 familles ont planté du riz en 2011, dans 371 districts
de 48 municipalités. Des contrôles ont été effectués chez 23 247
d'entre elles.
Dans la ville de Daté, cette nouvelle restriction pourrait concerner
850 hectares ou 60% des surfaces cultivées. Le maire est contre cette
mesure et pousse les agriculteurs à planter le riz cette année sous
peine de classer leur terre agricole comme "abandonnées". Des
agriculteurs ne veulent pas retourner la terre car ils sont contre
cette technique de diluer la pollution pour la rendre acceptable.
Par ailleurs, la ville de Yokohama a détecté 2 077 becquerels de césium
par kg dans des champignons secs vendus en supermarché (Kohoku-ku). 7
paquets ont déjà été vendus. La ville a demandé au supermarché de
rappeler les produits et a prévenu le distributeur situé à Shizuoka.
Les champignons viennent en majorité d'Iwaté.
C'est un consommateur, qui avait fait faire une mesure, qui a alerté
les services municipaux.
Vendredi 10 février, le
Maïnichi
a interrogé les 12 municipalités touchées par les nouvelles
restrictions de culture du riz. Mis à part Nihonmatsu, qui n'a pas
répondu, les 11 autres sont opposées aux nouvelles règles et veulent
planter là où le riz était contaminé entre 100 et 500 Bq/kg. 4 d'entre
elles ont aussi demandé à planter là où le riz dépassait les 500 Bq/kg.
Les discussions entre le gouvernement centrale et les pouvoirs locaux
s'annoncent difficiles. Pour les élus locaux, si les agriculteurs ne
peuvent pas planter pendant plusieurs années de suite, ils
abandonneront.
Dans le village de Nishigo, seulement 3 familles dur 483 sont
concernées et la contamination maximale relevée était de 155 Bq/kg. Les
élus locaux espèrent donc que la décontamination pourra faire passer
tout le monde sous la barre des 100 Bq/kg. Ils ont bien l'intention de
mener des contrôles stricts pour éviter la mise sur le marché de riz
au-delà de la limite maximale.
Mardi 14 février, l'ACRO a mis
en ligne de nouveaux résultats de mesure sur des aliments japonais :
les champignons concentrent la césium et dépassent la limite de mise
sur le marché en des lieux aussi éloignés que la province d'Iwaté. Le
laboratoire aussi fait tremper les champignons dans de l'eau et
seulement 11% du césium s'est désorbé. Après une cuisson dans de l'eau
salée ou dans de l'eau acidifiée au vinaigre, 31 à 32% du césium est
passé dans l'eau. Les résultats sont en ligne.
Jeudi 16 février, un groupe
d'experts attaché au ministère des sciences et technologies a avalisé
la proposition de baisser la limite maximale admissible pour le césium
dans la nourriture. Les nouvelles limites seront :
- 100 Bq/kg pour la nourriture
- 50 Bq/kg pour le lait et la nourriture pour enfant
- 10 Bq/kg pour l'eau.
Si l'on mange quotidiennement de la nourriture contaminée à la limite
pendant un an, cela conduirait à une dose de 1 millisievert.
Le ministère de la santé a tenu bon et a gagné : il y aura donc une
nouvelle limite plus stricte pour la nourriture des enfants. De
nombreux experts du ministère des sciences y étaient opposés en
estimant que la limite de 100 Bq/kg pouvait convenir pour tout le
monde. Il leur aura fallu 6 réunions pour finalement accepter la
proposition du ministère de la santé et des affaires sociales. La
ministre, Yoko Komiyama, s'est investie pour que ces nouveaux standards
soient adoptés.
Une explication des nouveaux standards est disponible
ici en anglais.
Samedi 18 février, les
dernières données sur le contrôle des aliments par le ministère de la
santé soont accessibles à partir d'
ici en anglais. Aucune contamination élevée n'est
notée.
Vendredi 24 février, le
ministère de la santé a adopté les nouvelles limites pour la nourriture
(cf 16 février).
Mardi 28 février, après d'âpres
débats et de nombreux atermoiements le gouvernement va finalement
autorisé la culture du riz dans les zones où la moisson 2011 a conduit
à une contamination des grains comprise entre 100 (nouvelle limite) et
500 Bq/kg (ancienne limite) à la condition que tous les sacs soient
contrôlés. La culture reste interdite dans les zones évacuées et les
zones où la moisson 2011 a conduit à une contamination des grains
supérieure à 500 Bq/kg. Le gouvernement achètera la production qui
dépassera la future limite de 100 Bq/kg pour le césium.
12 municipalités de Fukushima et une partie de Shiroishi dans la
province de Miyagi sont concernées par cette décision. En 2011, ces 12
communes avaient produit 31 000 tonnes de riz, soit 10% de la
production de la province. Elle devront donc choisir entre planter et
contrôler chaque sac ou ne pas planter. C'est aux municipalités de
décider, mais personne ne sait comment tester chaque sac de riz. Il n'y
a pas assez de détecteurs.
Mercredi 29 février,
l'association des producteurs de lait a affirmé que les tests menés
dans 117 échantillons provenant de 110 fermes ont montré qu'il n'y
avait aucun dépassement de la nouvelle limite de 50 Bq/kg pour le
césium.
Selon une étude menée par le National Institute of Radiological
Sciences de Chiba, la contamination en césium du riz peut être réduite
de plus de 70% par polissage et lavage. Le riz blanc est donc beaucoup
moins contaminé que le riz complet. De même le riz cultivé avec des
engrais au potassium est moins contaminé que le riz bio. Conclusion :
pour éviter le césium, il vaut mieux manger peu nutritif...
Les consommateurs japonais commencent à s'inquiéter pour les grillades
très populaires (yakitori ou brochettes de volaille, kabayaki ou
anguille grillée) à cause du bois radioactif.
Greenpeace Japon a rendu publiques des résultats de mesure sur des
poissons achetés en super-marché et sur de la nourriture pour enfant.
Certains poissons ont une contamination allant jusqu'à 15 Bq/kg pour le
césium. En ce qui concerne la nourriture pour bébé, une contamination a
été trouvée dans du thé seulement. Le
communiqué, les résultats pour les
poissons et la
nourriture pour bébé sont en ligne en japonais.
Jeudi 1er mars, de nombreux
consommateurs sont inquiets après que le gouvernement ait autorisé la
culture du riz dans les zones où la moisson 2011 a entraîné une
contamination comprise en 100 et 500 Bq/kg sous condition que tous les
sacs soient testés. Mais les consommateurs n'ont pas confiance et sont
convaincus que du riz non contrôlé ou dépassant la limite va se
retrouver sur les étals.
Mais la coopérative agricole parle de 5,8 milliards de yens (58
millions d'euros) de pertes potentielles avec la nouvelle limite. Un
haut fonctionnaire du ministère de l'agriculture reconnait avoir cédé
au lobby agricole.
Personne ne sait comment sera testé le riz produit. La ville de Daté,
par exemple, n'a qu'un seul détecteur pour le contrôle des sols et 20
pour la nourriture. Elle est incapable de tester la production de riz
de la commune.
Une association de consommateurs attend des proposition concrètes des
autorités sur la gestion de ce riz. Est-ce que les sols vont être
contrôlés ? Elle insiste aussi pour expliquer qu'en cas de nouveau
scandale, ce sont les producteurs de riz qui souffriront le plus.
Vendredi 2 mars, la ville de
Daté a décidé de planter du riz aussi dans les zones où la
contamination de la moisson 2011 dépassait la limite de 500 Bq/kg à des
fins de recherche selon le maire. 6 zones de la ville étaient
concernées. Le maire a garanti que ce riz ne serait pas vendu mais
entreposé à la mairie. Il veut tester plusieurs méthodes de
décontamination.
Jeudi 8 mars, la Corée du Sud a
annoncé détecter de plus en plus souvent une contamination au césium
dans les produits à base de poisson importés du Japon. Aucun n'a
dépassé la limite de 370 Bq/kg fixée par les autorités coréennes. La
valeur la plus forte est de 98 Bq/kg. En 2012, elle est de 6,2 Bq/kg.
Vendredi 9 mars,
le ministère de l'agriculture vient d'interdire la culture du riz sur 7
280 hectares dans la province de Fukushima. Si l'on ajoute les
interdictions locales, cela fait 10 500 hectares qui ne seront pas
cultivés cette année. Il y aura, de plus, une surveillance renforcée de
la production de 4 000 autres hectares répartis dans 6 municipalités,
là où la moisson 2011 était contaminée entre 100 et 500 Bq/kg.
Les 7 300 hectares où la culture a été interdite incluent la zone
interdite de 20 km, ainsi que la zone évacuée jusqu'à 50 km, plus
quelques districts des villes de Fukushima, Daté, Nihonmatsu et Sôma.
Les municipalité de Minami-Sôma et celles qui étaient confinées, entre
20 et 30 km n'ont pas planté de riz l'an dernier. Si cette restriction
est maintenue, il y aura 400 hectares de culture du riz en moins par
rapport à 2011.
La surveillance renforcée, qui concerne 30 districts des municipalités
de Fukushima, Daté, Nihonmatsu et Motomiya, ainsi que 4 districts de
Kori et Kunimi, signifie une traçabilité et un contrôle exhaustif de
tous les sacs de riz produits.
->
Les limites
radiologiques pour les produits alimentaires et l'eau de boisson fixées
par le gouvernement japonais sont disponibles
ici.
-> Des
résultats gouvernementaux de surveillance de
l'alimentation sont ici.
-> Résultats
de mesures effectuées par la province de Fukushima sur l'alimentation
(en japonais)
->
Notice de la FAO sur la contamination des aliments en cas d'accident
nucléaire (
en anglais)
Mars 2011
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Le mercredi 23 mars,
163 000 becquerels de césium 137 par kilogramme de
terre ont été détectés à Iitate situé à 40 km au nord-est de la
centrale. Voir le
tableau de données (en japonais).
L'association
Mihama no kai
a demandé l'évacuation du village. Samedi 26 mars, le maire a expliqué
à la télévision n'avoir reçu que très peu d'informations à propos de la
situation radiologique de son village.
Dimanche 27 mars,
TEPCo a
annoncé qu'elle allait analyser le plutonium dans le sol de la centrale
car le réacteur n°3 est alimenté en MOx qui contient beaucoup de
plutonium.
Les résultats sont arrivés
lundi
28 mars et sont disponibles en
japonais
et en
anglais. Du Pu 238, 239, 240 ont
été détectés en divers endroits à
des concentrations de l'ordre de quelques dizièmes de becquerels par
kilo de terre à 1,2 becquerels.
Ces
contaminations sont "faibles" pour un réacteur accidenté. La
composition isotopique laisse penser que ce plutonium n'est pas dû aux
retombées des essais nucléaires atmosphériques mais est dû à la
centrale. Le plutonium est peu volatil et sa présence semble être due à
des fuites liquides.
Le
même jour, le quotidien Asahi rapporte qu'un agriculteur bio de la
région de Fukushima s'est suicidé : il avait passé 30 ans à améliorer
sa terre et n'a pas supporté de la voir contaminée.
Mercredi 30 mars,
l'AIEA a
recommandé l'évacuation de Iitate situé à 40 km de la centrale car la
contamination dépasse la limite internationale. La contamination en
iode-131 relevée par l'
AIEA
dans 9 municipalités distantes de 25 à 58 km de la centrale vont de 0,2
à 25 Megabecquerel par mètre carré (millions de becquerels par mètre
carré). Pour le césium 137, cela va de 0,02 à 3,7 Megabecquerel par
mètre carré. Une centaine de personnes seraient toujours à Iitate.
Greenpeace
a aussi mesuré des taux de radiation élevés en dehors de la zone
d'évacuation. 100 microsieverts par heure par exemple le long d'une
route entre Iitate et Tsushima. Les données sont
ici.
Mais les autorités campent sur leur position : il n'est pas nécessaire
d'évacuer plus, car la dose reçue par une personne qui reste à
l'intérieur 16 heures par jour et 8 heures à l'extérieur est de l'ordre
de 25 millisieverts, ce qui est la moitié du critère
d'évacuation. Et d'ajouter que leur critères reposent sur la
contamination de l'air, pas du sol.
Avril 2011
[afficher/cacher]
Vendredi 2 avril,
l'AIEA que
les niveaux d'iode 131 relevés à Iitate étaient descendus sous la
limite d'évacuation. La moyenne sur 15 échantillons prélevés entre le
19 et 29 mars est de 7 millions de becquerels par mètre carré. La
limite est à 10 millions de becquerels par mètre carré. L'AIEA
recommande toujours une surveillance renforcée dans cette zone.
Mercredi 6 avril,
TEPCo a
publié des données sur la contamination des sols aux alentours de la
centrale. Il y a un cocktail de radioéléments assez impressionant. Voir
ici.
Les niveaux de dose du sol à la date du 6 avril sont donnés
ici
pour les écoles de la préfecture de
Fukushima. Les données vont de 0,05 à 5,4 microsieverts par heure à 1
mètre du sol et de 0,06 à 6,9 microsieverts par heure à 1 cm du
sol. 0,05 microsieverts par heure à 1
mètre correspond au niveau avant la catastrophe.
Dans deux autres villages, dont le célèbre Iitate, les
valeurs
sont plus élevées : de 8,3 à 23 microsieverts par heure à un mètre du
sol et de 9,5 à 30,1 microsieverts par heure à 1 cm du sol. Ces données
sont du 5 avril.
La
rentrée des classes a lieu début avril au Japon. La fermeture
précipitée des classes a débouché sur les vacances de printemps qui se
terminent.
Vendredi 8 avril,
une étude
menée par les université de Hiroshima et de Kyoto a
montré qu'il y
avait des zones au-delà du rayon de 30 km autour de la centrale
qui
devraient être évacuées. 8
radioéléments différents ont été
détectés.
Une contamination en césium 137 des 5 premiers
centimètres de la terre
varie entre 590 000 et 2,19 millions de becquerels par mètre
cube.
C'est plus que les critères d'évacuation autour de
Tchernobyl. Encore
une fois Iitate est concerné.
Samedi 9 avril,
le gouvernement
a annoncé vouloir interdire la culture du riz dans les champs où la
concentration en césium dépasse les 5 000 becquerels par kilogramme.
Cela devrait s'appliquer aux zones situées au-delà des 30 km autour de
la centrale car en deçà, c'est déjà interdit. TEPCo et le gouvernement
compenseront les agriculteurs. Deux champs de riz de Iitate dépassent
cette limite. Il y avait 15 031 becquerels par kilogramme dans l'un
d'entre eux.
Pour les champs dépassant la limite, le gouvernement va étudier la
possibilité de remplacer la terre ou d'y cultiver des plantes qui
absorbent moins le césium.
Fukushima produit habituellement 450 000 tonnes de riz par an. C'est la
quatrième plus forte production du pays.
Lundi 11 avril, l'ACRO a publié
des
résultats de
mesure alarmant sur les communes de Iitate et Kawamata.
Mardi 12 avril,
le gouvernement japonais a annoncé avoir détecté du strontium dans le
sol en très faible quantité en plusieurs endroits de la préfecture
de Fukushima. Il n'a pas de limite établie pour la concentration du
strontium dans l'alimentation.
Les résultats sont ici en
japonais et en
anglais. Les résultats sont exprimés en becquerels
par kilogramme frais. Les
trois premières lignes correspondent à de la terre. La plus forte
contamination est à Iitate-mura (ligne 33), avec 51 000 Bq/kg en césium
137, 290 Bq/kg en strontium 89 et 32 Bq/kg en strontium 90.
La contamination des sols des cours des écoles de la province de
Fukushima à la date du
Mercredi 13
avril est disponible
ici en japonais.
Mercredi 27 avril, la ville de
Koriyama (province de Fukushima) a commencé à faire enlever la couche
supérieure contaminée du sol des écoles et crèches. La limite à partir
de laquelle il y a intervention est toujours 3,8 microsieverts par
heure pour les écoles et 3,0 microsiverts par heure pour les crèches.
Ces limites sont considérées comme trop élevées par de nombreuses
associations (dont l'ACRO).
Mai 2011
[afficher/cacher]
Le vendredi 6 mai, une carte de
la contamination des sols dans un rayon de 80 km autour de la centrale
de Fukushima a été rendue publique. Elle a été effectuée par
hélicoptère par le Ministère japonais de la recherche et technologie et
par le département de l'énergie des Etats-Unis. Cette carte fait
apparaître des contaminations dépassant les critères d'évacuation en
Biélorussie jusqu'à près de 50 km vers le Nord-Ouest. Les villages de
Iitate et Namie sont touchés, bien qu'étant très éloignés. Ce sont 800
km
2 qui sont contaminés en césium 137, qui a une demi-vie de
30 ans, à des niveaux supérieurs à 600 000 Bq/m
2. C'est plus
que la limite qui donne droit au relogement en Biélorussie.
Une vidéo de la prise de mesure est disponible sur
youtube.
Un fichier pptx avec la carte en anglais peut être
téléchargé ici. La version japonaise des ces
cartes est
disponible ici au format pdf.
Samedi 7 mai, le gouvenrement a
fait le point sur l'évolution de la contamination des écoles. Il
observe une tendance à la baisse assez générale, mais à la Watari
Junior High School, le débit de dose est remonté à 3,9 microsieverts
par heure, juste au dessus de la limite qu'il a fixée. Dans deux autres
écoles, les niveaux sont pasés sous cette limite. Pour rappel, cette
limite est considérée comme trop laxiste par de nombreuses
organisations (dont l'ACRO).
Lundi 9 mai, TEPCo a annoncé
avoir mesuré du strontium dans la terre en 3 points de la centrale :
les contaminations sont assez élevées : jusqu'à 590 becquerels de
strontium 90 et 4 400 becquerels de strontium 89 par kilogramme de
terre sèche. La terre a été prélevée le 18 avril à 500 m des réacteurs
1 et 2 sur une épaisseur de 5 cm.
Le ministère de l'éducation a étudié les niveaux de radiation au niveau
du sol de la crèche de l'université de Fukushima : 2,1 à 2,3
microsieverts par heure. Après avoir creusé un trou de 80 cm de large
et de 50 cm de profondeur et y avoir retourné la terre, le niveau de
radiation est descendu à 0,2 microsievert par heure.
D'autres tests ont été menés dans la bac à sable de la crèche et sur le
stade de l'université : à 20 cm de profondeur étaient de 0,1 à 0,2
microsieverts contre 1,7 à 2 microsieverts à la surface. Le ministère
va étudier la possibilité de remplacer ou retourner les sols.
Mardi 10 mai, le maire de
Fukushima (la ville) a accepté d'enlever le sol des cours d'école de sa
ville à la demande des parents et enseignants. Des écoles de Date et
Koriyama ont déjà enlevé leur sols contaminés, mais ne savent pas quoi
faire des matériaux radioactifs car le Japon n'a pas de structure
d'accueil. Le gouvernement va donc recommander de retourner le sol
seulement. Il n'y a plus qu'une école dans la préfecture de Fukushima
dont les niveaux sont au-dessus de la limite laxiste du gouvernement.
Mercredi 11 mai, comme prévu,
le ministère de l'éducation a recommandé de soit retourner les sols en
mettant les 5 cm les plus contaminés de la surface à 50 cm de
profondeur ou de les enterrer profondément et de remettre de la terre
non contaminée en surface. Le choix en incombera à chaque école. Le
ministère va soutenir financièrement l'opération.
Vendredi 20 mai, l'ACRO a rendu
publics des résultats de mesure alarmants effectués sur des
échantillons de sol provenant des environs de Fukushima. Ils sont
ici.
Dans la préfecture de Fukushima, les niveaux sont comparables à ceux
que l’on trouve autour de Tchernobyl : la contamination en césium 137
relevée donnerait le droit à la migration en Biélorussie. Cette
pollution s’étend bien au-delà de cette préfecture : les niveaux
détectés dans le sud de la préfecture voisine de Miyagi (ayant Sendai
comme capitale) sont aussi très élevés. Les retombées de Fukushima sont
détectables à des niveaux significatifs jusqu’à Kanagawa, située à
environ 270 km de la centrale. Il n’est pas étonnant que le thé soit
contaminé sur place.
Dimanche 22 mai, selon une
enquête effectuée par le quotidien Yomiuri (
version anglaise),
les travaux pour retirer la terre sont en cours ou planifiés dans 217
écoles. Ces travaux sont effectués à l'initiative des municipalités. 6
municipalités (Date, Fukushima, Nihonmatsu, Koriyama et Motomiya ainsi
que le village d'Otamamura) ont établi des limites plus strictes que
celles du gouvernement. A Nihonmatsu, la limite gouvernementale de 3,8
microsieverts par heure a été divisée par 2. 58 cours de récréation ou
espace de jeu vont être nettoyés. Cela va coûter 250 millions de yens
(2,1 millions d'euros). La terre, sur une épaisseur de 3 à 5 cm, va
être raclée et enfouie à plus d'un mètre de profondeur. Pour la ville
de Fukushima, ce sont 26 espaces qui vont être traités de la même
façon. A Koriyama, ce sont 67 espaces qui ont été nettoyés et la
municipalité va encore en nettoyer 28 autres. Les niveaux de radiation
ont basisé de façon significative depuis que le sol a été retiré.
Le problème est de trouver un lieu de stockage de ces terres
contaminées. A Koriyama et Date, elles ont été laissées en tas sur
place, recouverte d'une bâche en plastic.
Vendredi 27 mai, le
gouvernement commence à reculer sur la limite de dose pour les enfants.
Le ministère de l'éducation se donne comme objectif que la dose
annuelle soit inférieure à 1 millisievert par an, mais il maintient les
20 millisieverts comme limite à ne pas dépasser.
Samedi 28 mai, des
représentants du ministère de l'agriculture sont à Iitate pour lancer
des études sur différentes méthodes de décontamination des sols.
Mardi 31 mai, TEPCo a annoncé
avoir détecté de fortes contaminations en strontium dans les sols en
trois points situés à environ 500 mètres des réacteurs 2 et 3 : il y a
jusqu'à 2 800 becquerels de strontium 89 et 480 becquerels de strontium
90 par kilo de sol sec. Le strontium est très toxique car il se fixe
dans les os. Les résultats complets sont
ici en anglais.
Juin 2011
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Lundi 6 juin, des résultats
d'analyse de sols effectués à 1,7 km du portail d'entrée principal de
la centrale montrent la présence de plutonium à des teneurs très
faibles : 0,078 becquerel de plutonium 239 et 240 par kilo de terre.
L'analyse a été effectuée par l'université de Kanazawa.
Mardi 7 juin, une
association
de parents a trouvé de fortes contaminations à Tokyo - moindre qu'à
Fukushima, mais significatives, vu l'éloignement - en particulier à
proximité de l'une usine d'incinération de boues de station d'épuration
du district de Koto. Les analyses ont été effectuées par une université
de Kobe et l'ACRO.
Les résultats sont ici : le fichier ACRO est en
anglais et les autres en japonais.
Il y a jusqu'à 3 000 becquerels de césium 137 par
kilo de terre dans un parc. Cette usine a incinéré des boues
radioactives.
Mercredi 8 juin, du strontium a
encore été trouvé dans des échantillons de sols provenant de 11 poins
situés en dehors de la zone d'exclusion de 20 km. La plus forte
conetration a été trouvée à Namié, avec 1 500 becquerels de strontium
89 et 250 becquerels de strontium 90 par kilo de terre. Ensuite, c'est
Iitate avec avec 1 100 becquerels de strontium 89 et 120 becquerels de
strontium 90 par kilo de terre. Le point le plus éloigné, qui est à 62
km de la centrale, a 54 becquerels de strontium 89 et 7,7 becquerels de
strontium 90 par kilo de terre.
Samedi 11 juin, de nouvelles
données de la pollution des sols dans la zone des 30 km autour de la
centrale de Fukushima sont disponibles sur le
site
de données du gouvernement.
Dimanche 12 juin, d'autres
données sont aussi en ligne sur le
même
site.
Mardi 14 juin, des prairies
dépassant les limites de contamination ont été découvertes dans la
province d'Iwate, entre 150 et 200 km au Nord de la centrale. La
contamination dépasse les 300 becquerels de césium par kilo d'herbe en
4 lieux, dont Tono et Ostushi. Il a été demandé aux agriculteurs de ne
pas utiliser cette herbe pour la nourriture du bétail.
Mercredi 15 juin, la province
de Tokyo a commencé un programme de mesure de la radioactivité ambiante
en une centaine de points sur son territoire pour répondre à
l'inquiétude des populations. Cela correspond à une maille de 2 km sur
2 km. La mesure sera prise à 1 m et 5 cm du sol. Jusqu'à maintenant,
seul le quartier central de Shinjuku était contrôlé.
Vendredi 17 juin, la
municipalité de Fukushima a commencé un contrôle serré de la
contamination de son territoire pour détecter d'éventuels points
chauds. 31 détecteurs sont mobilisés pour cette surveillance. En chaque
point de contrôle, la mesure est faite à 1 cm, 50 cm et 1 mètre du sol.
Tous les résultats seront rendus publics via les comités de quartier et
mis en ligne sur le site Internet de la municipalité.
Samedi 18 juin, le vulcanologue
Yukio Hayakawa de l'université de Gunma, a tracé une carte avec des
contours de dose qui est
disponible
ici.
Il s'est basé sur un recueil de données de mesure du ministère de la
science et technologie (MEXT) et des gouvernements locaux qui est
cartographié
ici.
Lundi 20 juin, les 4 cm de la
surface d'un champ de riz d'Iitate ont été enlevés : la contamination
en césium est passée de 10 000 becquerels par kilo à 2 600 becquerels
par kilo, soit en dessous de la limite pour les cultures. Du riz a été
ensuite planté. Il sera analysé à l'automne lors de la récolte. C'est
le seul champ de riz planté et inondé d'Iitate.
Vendredi 24 juin, l'ACRO a mis
en ligne des résultats d'analyse sur des sols prélevé dans le Sud de
la province de Miyagi, à Tokyo et dans sa banlieue. En plusieurs
endroits, la contamination surfacique dépasse la limite qui implique
une surveillance périodique dans la législation biélorusse. C'est en
particulier le cas dans une ferme du Sud de Miyagi, à Kashiwa (Chiba)
près de Tokyo et à Tokyo même autour d'une usine d'incinération de
boues de station d'épuration qui a brûlé des boues radioactives.
Juillet-Août 2011
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Mardi 5 juillet, un groupement
d'associations a rendu publiques des résultats d'analyse des sols dans
la ville de Fukushima à 60 km de la centrale. Jusqu'à 931 000
becquerels par mètre carré en césium ont été mesurés en un point par un
universitaire de l'université de Kobe, ce qui en Biélorussie,
conduirait à l'évacuation. En trois autres endroits, il y avait entre
326 000 and 384 000 becquerels par mètre carré. Le collectif a demandé
l'évacuation de la zone la plus contaminée en commençant par les
enfants et les femmes enceintes.
Le communiqué et les données sont
ici en japonais. Un autre communiqué sur la ville
de Fukushima avec d'autres données est
ici en japonais.
Vendredi 8 juillet, le
gouvernement annoncé que le niveau de dose ambiant dans un rayon de 80
km autour de la centrale a globalement baissé de 20% par rapport à la
fin avril. Cela est dû à la disparition de l'iode 131 et à la pluie qui
a raviné les terres. Ces données, comme les précédentes, ont été
collectées par hélicoptère.
Mercredi 20 juillet, un survol
en hélicoptère de la région du Kurihara, où de la paille de riz
fortement contaminée a été découverte, a montré que la contamination
générale des sols entraînait des débits de dose à 1 m du sol allant de
0,2 à 0,5 microsieverts par heure. C'est autant qu'à Iwaki située à 50
km de la centrale, alors que Kurihara est à 150 km.
Lundi 1er août, le gouvernement
a annoncé qu'il allait commencer à décontaminer dans la zone des 20 km
à partir de septembre pour permettre aux gens de rentrer. Il n'a
toujours pas annoncé qu'il y aura des zones où les gens ne pourront pas
rentrer.
Mardi 2 août, les autorités
ont fixé à 400 becquerels de césium par kilo la contamination maximale
admissible pour le compost, l'humus...
Des sacs de compost radioactifs ont déjà été vendus dans des magasins
de bricolage à travers le pays. Le contenu venait de Tochigi à une
centaine de kilomètres de la centrale. 11 000 becquerels de césium par
kilo ont été détectés dans un magasin d'Akita, 14 800 à Tottori... Chez
un producteur de Tochigi, les feuilles étaient contaminées en césium à
72 000 Bq/kg. La première contamination a été découverte le 25 juin. Il
a fallu plus d'un mois aux autorités pour fixer une limite.
Nous n'avons pas vu si cette limite s'applique aussi au fumier
contaminé qui s'entasse dans les élevages où les vaches sont
contaminées par la paille.
Mercredi 3 août, le
gouvernement a annoncé qu'il allait faire une cartographie plus précise
et plus étendue de la contamination à l'aide de survols afin de
détecter d'éventuels points chauds. Les résultats devraient être mis en
ligne sur un site dédié d'ici la mi-août.
Dimanche 7 août, des résultats
officiels de contamination des sols sont
ici.
D'autres résultats environnementaux sur des légumes feuille, de l'eau
et des sols sont
ici.
Mardi 9 août, un groupe
Facebook a créé le
radiation defense project.
Des échantillons de sol ont été prélevés en différents point de
l'agglomération de Tokyo et envoyés à un laboratoire pour analyse. Les
premiers résultats ont été présentés ce jour et peuvent être
téléchargés en anglais sur le site Internet du projet. Les résultats
sont exprimés en Bq/kg et Bq/m2, mais la conversion en Bq/m2 est assez
arbitraire et doit être considérée comme indicative.
Jeudi 11 août, le ministère des
sciences et technologies a annoncé que les mesures par hélicoptère dans
un rayon de 160 km autour de la centrale étaient terminés et qu'il
allait bientôt punlier la carte... Des taches à 60 km de la centrale
sont plus contaminées qu'à quelques kilomètres juste au Nord de la
centrale. A l'Ouest de la province de Tochigi située au Sud de la
centrale, par exemple, une contamination variant entre 30 000 et 59 000
becquerels par mètre carré a été détectée. Cette répartition est due
aux conditions météorologiques (essentiellement la pluie et la neige).
Du compost fait à partir de fumier de vaches ayant consommé de la
paille radioactive avait une contamination en césium radioactif de 1
082 becquerels par kilogramme dans la préfecture de Shimane à l'Ouest
de l'île principale. La paille venait de Miyagi. C'est la première fois
que du compost dépase la limite fixée le 1er août par les autorités.
Vendredi 12 août, le journal
Asahi (version anglaise) a fait un sondage et a trouvé que sur un total
de 1 160 écoles, collèges, lycées... publics de la province de
Fukushima, 584 ont raclé ou vont racler le sol de leur cour. 97% de ces
584 établissements pensent finir avant la fin des vacances d'été. (299
l'ont déjà fait, 268 espèrent finir avant la fin août et 17 ne
savent
pas encore quand). Parmi les 287 établissements qui n'ont pas prévu de
racler le sol, il y a ceux situés dans la région d'Aizu où la
radioactivité est faible et ceux situés dans les zones évacuées. 289
autres établissements n'ont pas pris de décision. Certains
établissements n'ont pas raclé le sol, mais ont décontaminé les
bâtiments au jet haute pression, nettoyé les gouttières et autres
rigoles...
Les établissements où la terre a été raclée, la mesure a été efficace
puisque les débits de dose ambiant sont passés, par exemple, de 3 à
0,2-0,3 microsieverts par heure. Le volume de sol enlevé dans 19
municipalités où les travaux ont déjà été effectués représente 178 000
m3. Dans la plupart des cas, ces déchets radioactifs ont été enfouis
dans un coin de la cour.
Le Asahi a calculé qu'il y en aurait pour au moins pour 6 milliards de
yens (55 millions d'euros) si les établissements privés qui reçoivent
de l'argent public sont inclus.
Par ailleurs, une méthode de décontamination du sol a été testée la
veille dans une école de Kawamata. Le sol est raclé, lavé, pour être
ensuite réutilisé. L'eau de lavage est ensuite décontaminée à l'aide
d'agents absorbants. Là où un débit de dose de 2,7 microsieverts par
heure était détecté avant lavage, le débit de dose de 80% de ce sol est
passé sous 0,4 microsieverts par heure. Les promoteurs du test
conseillent l'utilisation de cette nouvelle méthode plutôt que
d'enterrer la partie enlevée. Cette méthode ne marche que pour des sols
peu argileux.
Une étude rendue publique ce jour a montré que le césium s'enfonçait
plus rapidement dans la boue des rizières que ce qui était admis
jusqu'à maintenant. Cela va rendre plus difficile la décontamination
des rizières. Une étude conjointe menée par l'université de Tokyo et la
préfecture de Fukushima a montré que le césium pénétrait dans le sol à
une vitesse égale à 0,1 à 0,2 fois celle de l'eau alors que pour les
estimations précédentes, ce facteur était de 0,001. L'université a
aussi mélangé de la boue contaminée à de l'eau et a agité le mélange.
Seulement 20% du césium est passé dans l'eau. Le reste est resté dans
les particules de sol.
Vendredi 19 août, le ministère
des sciences et technologies a rendu publique une carte des doses
cumulées sur 5 mois mesurées en 4 283 points. C'est la première fois
qu'il y a des données en une cinquantaine de points de la zone
interdite située en-deça des 20 km : à Okuma, district de Koirino,
située à 3 km au Sud-Ouest
la dose cumulée est de 278 millisieverts. Extrapolée à un an, cette
dose atteindra 508,1 millisieverts. Le débit de dose y est de 75
microsieverts par heure. La dose annuelle dépasse les 100 millisieverts
en 7 points de Okuma.
A 20 km, c'est à
Namié, district de Kawabusa, que la dose est la plus élevée : 115
millisieverts sur 5 mois, ce
qui donne 229 millisieverts extrapolés sur un an. Dans un autre
district de Namié, situé à 8 km de la centrale, la dose annuelle est
estimée à 4,1 millisieverts.
Dans le district de Nagatsuka à Futaba, situé à 5 km au Nord Ouest, la
dose annuelle est estimée à 172.4 millisieverts par an.
Ces doses correspondent à 8 heures par jour à l'extérieur et 16 heure à
l'intérieur. Les populations ne sont pas prêtes de rentrer...
Les débits de dose
instantanés début août sont
ici.
Les doses cumulées au 7 août en dehors de la zone des 20 km sont
ici.
La nouvelle carte n'est pas encore en ligne, mais le
Maïnichi donne une liste de valeurs en japonais.
Samedi 20 août, une autre
expérience de décontamination des sols a débuté à Iitate, village
évacué à cause de la forte contamination.
Dans un champ de riz non inondé, la National Agriculture and Food
Research Organization a mesuré 65 900 becquerels de césium par kilo de
terre entre 0 et 2,5 cm, puis 1 330 Bq/kg entre 2,5 et 5 cm, et presque
rien sous les 5 cm. L'organisation a épandu un agent chimique qui va
solidifier le sol en surface quand l'eau se sera évaporée. Il sera plus
facile à racler. On ne sait toujours pas ce qui sera fait de ce sol.
D'autres initiatives citoyennes qui consistent à semer du tournesol qui
doit absorber le césium sont menées en différents endroits de
Fukushima.
Mardi 23 août, les autorités
ont annoncé qu'elles allaient étendre la mesure de la contamination des
sols par hélicoptère à 16 nouvelles préfectures à la suite de la
découverte de points chauds très éloignés de la centrale accidentée.
Ainsi, dans du compost dans la cour d'une école maternelle de Tokamachi
à Niigata, il a été trouvé 27 000 becquerels de césium par kilo. C'est
plus que la limite de 8 000 Bq/kg à partir de laquelle l'échantillon
est considéré comme un déchet radioactif. De la boue à 18 900
becquerels par kilo a aussi été trouvée dans cette ville.
Jeudi 25 août, le National
Institute for Environmental Studies a publié les résultats d'une
simulation de la dispersion de la pollution radioactive qui montre que
13% de l'iode 131 et 22% du césium 137 sont retombés sur la terre,
couvrant 15 provinces. Le reste est allé vers la mer. Les résultats
sont
ici en japonais.
Vendredi 26 août, le Japon
vient d'adopter une nouvelle loi qui rend l'Etat responsable des
déchets radioactifs dus à la catastrophe (débris, boues, terres...
contaminés). Elle prendra effet le 1er janvier 2012. La loi stipule que
l'Etat doit prendre cette responsabilité car il a fait la promotion de
l'énergie nucléaire. C'est le ministère de l'environnement qui aura la
charge de définir les critères de gestion et les filières de prise en
charge des déchets. TEPCo devra payer la décontamination.
Samedi 27 août, le Maïnichi
revient sur les difficultés de la décontamination qui est presque
impossible pour les sols. Les toits, routes, murs... peuvent être
partiellement décontaminés à l'aide de jets haute pression, mais l'eau
emporte la radioactivité dans les rivières et les sols. Les sols, quant
à eux, ne peuvent pas être décontaminés simplement. Il faut s'y prendre
à plusieurs fois, pour diminuer petit à petit la contamination.
L'enlèvement des terres contaminées, qui sont encore en surface, n'est
pas possible à grande échelle à cause des volumes engendrés : une
expérience menée à Daté a engendré 35 m3 de terre contaminée dont on ne
sait que faire pour seulement trois maisons.
La municipalité de Fukushima doit faire face à l'opposition des
riverains qui ne veulent pas des déchets radioactifs engendrés par la
décontamination des points chauds. 3 800 personnes s'étaient mobilisées
pour décontaminer le district de Watari et la municipalité a entreposé
temporairement 6 000 "big bags" dans les montagnes, malgré l'opposition
des riverains.
Le premier ministre Naoto Kan a demandé aux autorités de la province de
Fukushima d'accepter un centre d'entreposage de déchets radioactifs
engendrés par la décontamination et les débris contaminés du tsunami.
Il a bien insisté que ce serait temporaire... Le premier ministre a
aussi annoncé qu'il y des zones où les personnes ne retourneront pas
avant des décennies. C'est la première fois qu'il le reconnait. Le
maire d'Okuma, ville particulièrement contaminée, a refusé d'accueillir
un tel centre le lendemain, espérant toujours pouvoir décontaminer sa
municipalité.
Lundi 29 août, le ministère des
sciences et technologies a rendu publique une carte de la contamination
dont il prétend avoir eu l'initiative, mais qui a été effectuée par des
universitaires. Dans un rayon de 80 km autour de la centrale, des
mesures de débit de dose à 1 m du sol et des prélèvements de sol ont
été effectués tous les 2 km en juin-juillet. Il y a 2 200 points de
mesure. La plus forte contamination en césium a été découverte dans la
municipalité d'Okuma à quelques centaines de mètres de la centrale avec
près de 30 millions de becquerels de césium par mètre carré (15,45
MBq/m2 pour le Cs137). Il y a 34 points qui dépassent la limite de 1,48
millions de becquerels de césium 137 par mètre carré, limite utilisée
par les autorités biélorusses pour bénéficier d'un relogement
obligatoire et immédiat. Ils sont dans les municipalités d'Okuma,
Minamisoma, Tomioka, Futaba, Namié et Iitaté. Dans 8% des cas, les
niveaux de césium 137 dépassent 555 000 Bq/m2 qui donne droit au
relogement en Biélorussie. La plupart de ces points sont dans la zone
évacuée. Mais il y en a aussi à Fukushima, Motomiya et Koriyama, villes
qui ne sont pas évacuées.
Les cartes peuvent être téléchargées
ici en japonais.
Le ministère de l'agriculture de la pêche et des forêts a aussi publié
une carte de la contamination ce jour. Elle est basée sur des
prélèvemets de sols en 580 points répartis dans 6 provinces. En 9
points, la contamination des sols en césium dépasse la limite de 5 000
becquerels par kilo fixée pour la culture du riz. C'est le cas en
particulier à Daté (8 571 Bq/kg dans un champ) et Iwaki (6 882 Bq/kg),
où l'agriculture n'a pas été suspendue. A Iitaté ou Namié, villages
partiellement évacués, des contaminations dépassant les 20 000 Bq/kg en
césium ont été mesurées.
Les autorités régionales de Fukushima ont aussi commencé à contrôler la
zone interdite des 20 km et ont trouvé une contamination en césium de
25 226 Bq/kg de sol à Okuma, dans un champ situé à 8 km de la centrale.
Mardi 30 août, de nombreuses
écoles de Tokyo ont interdit l'accès au bac à sable ou ont remplacé le
sable. Dans l'arrondissement de Katsushika, 29 bacs sur 378 avaient un
débit de dose qui dépasse les 0,25 microsievert par heure, limite fixée
par la municipalité. Dans l'arrondissement d'Adachi, ce sont 35 bacs
sur 593 qui dépassent cette même limite. Aucun bac ne dépassae cette
limite à Nérima.
Septembre 2011
[afficher/cacher]
Jeudi 1er septembre, le
gouvernement a rendu publique une nouvelle carte des débits de dose
dans la zone des 20 km. Avec 2 696 points de mesure à 1 cm et 1 m du
sol entre le 4 juillet et le 20 août, soit environ tous les 500 m,
c'est une des plus complètes pour la zone. Le point le plus chaud à 1 m
du sol est situé à Ottozawa dans la ville d'Okuma, à environ 1 km au
sud ouest de la centrale, avec 139 microsieverts par heure. A 1 cm du
sol, c'est à Matsuzaku, dans la ville de Futaba à 4 km à l'ouest que
c'est le plus chaud avec 368 microsieverts par heure.
Mardi 6 septembre 2011, les
données sur la contamination des sols obtenues par les universités
japonaises peuvent être visualisées point par point sur le site
Internet du
RCNP de l'université d'Osaka. C'est en japonais,
mais il suffit de lancer google earth et de cliquer sur chaque point
d'intérêt. Une
version anglaise des cartes est disponible sur le
site du MEXT.
Lundi 12 septembre, le MEXT
(ministère des sciences et technologies) a rendu publiques de nouvelles
cartes de la contamination des sols qui vont bien au-delà de la
province de Fukushima. Les données ont été obtenues par hélicoptère.
Ces cartes peuvent être consultées
ici en japonais. Elles couvrent 5 provinces.
La ville de Misato, dans la province de Saïtama, avait mesuré le débit
de dose dans les cours d'école et avait trouvé des résultats
"rassurants", c'est à dire inférieurs aux mesures des parents. Après
avoir changé d'appareil, la mairie a recontrôlé et trouve le double !
Les résultats sont
ici en japonais. Comparer les valeurs du
29 août et celles du
12 septembre. Les "amateurs" ne sont pas toujours
ceux que l'on croit...
Mercredi 14 septembre, l'Asahi
a fait ses propres estimations de l'ampleur de la contamination à
partir des données du MEXT : il a calculé que la contamination en
césium 137 depasse les 30 000 Bq/m2 sur plus de 8 000 km2. Autour de
Tchernobyl, cette surface est environ 18 fois plus grande. Sur ces 8
000 km2, 6 000 sont dans la province de Fukushima, ce qui fait environ
la moitié de la surface de la province, la troisième plus grande du
Japon avec 13 782 km2. Il y a 1 370 km2 à Tochigi, 380 km2 dans le Sud
de Miyagi et 260 km à Ibaraki.
Cette surface pourrait augmenter dans l'avenir car les cartes ne sont
pas complètes (voir 12 septembre ci-dessus).
600 km2 autour de la centrale ont une contamination en césium 137
supérieure à 600 000 Bq/m2.
La zone évacuée, quant à elle, fait 1 100 km2.
Le ministère de l'agriculture, de la pêche et des forêts a conclu,
après avoir testé plusieurs méthodes, que la meilleure façon de
décontaminer est de racler la couche superficielle. La culture de
tournesols ou le lavage des sols ne marchent pas. En retirant la terre
sur 4 cm, on enlève 75% de la contamination. Mais, il faut ensuite
trouver quoi faire de toute cette terre contaminée. Le lavage n'a
réduit que de 36% la contamination en césium. Pour les prairies, racler
les 3 cm superficiels a conduit à réduire de la contamination en césium
jusqu'à 97%.
Dans la seule province de Fukushima, il y a 8 300 hectares de terre
agricole dont la contamination en césium dépasse les 5 000 becquerels
par kilo, qui la limite fixée par les autorités pour la culture du riz.
En retirant la couche superficielle des ces champs, les autorités vont
se retrouver avec 3 à 4 millions de tonnes de terre contaminée dont il
ne sauront que faire.
Jeudi 15 septembre, une équipe
de recherche dirigée par l'université de Tsukuba a trouvé qu'entre 50
et 90% du césium radioactif retombé sur les sols forestiers étaient
concentrés dans les feuilles et les branches. Dans les forêts de
feuillus, cela peut dépasser les 90% dans les feuilles mortes. Certains
y voient là un espoir de décontaminer ces sols. Les feuilles
radioactives vont se ramasser à la pelle...
La contamination des arbres en fonction de la hauteur près de Fukushima
est donnée
ici en japonais.
En supposant que tous les sols au-dessus desquels le débit de dose
depasse 1 microsievert par heure soient raclés, cela produirait 100
millions de mètres cube de terre contaminée à stocker, selon une
estimation faite par un chercheur de l'université de Tokyo. Cela
correspond à environ 2 000 km2 de terres à racler, dont environ 60 et
70% de forêt. Le volume de terre pourrait être réduit en excluant les
forêts de la décontamination. Le centre de stockage des déchets
radioactifs de faible et moyenne activité de Rokkasho, qui ne peut
accueillir que 200 000 m3, a coûté environ 160 milliards de yens
(environ 1,6 milliards d'euros).
De fait, les municipalités n'arrivent pas à trouver un terrain pour
entreposer provisoirement les déchets radioactifs issus de la
décontamination. Les populations n'ont pas confiance. La mairie de
Daté, située à 30 km de la centrale, a déjà tenu une trentaine de
réunions publiques sans succès. La municipalité de Fukushima-ville a dû
suspendre la décontamination du district de Watari faute de place pour
entreposer les résidus. Il y a en plus tous les résidus du tsunami qui
sont contaminés par la radioactivité, les boues des stations
d'épuration et les cendres des incinérateurs.
Le ministre de la catastrophe et de l'environnement, Goshi Hosono, veut
décontaminer Fukushima à n'importe quel prix.
A Minami-Sôma, les résidents se sont regroupés pour acheter du matériel
de détection performant avec l'aide de la municipalité et ont effectué
la carte de la contamination du district d'Ota la plus précise. Le
débit de dose à 1 cm et 1 m du sol a été mesuré en 470 points espacés
de 200 m environ. La carte a ensuite été distribuée aux 1 000 foyers du
district ce jour. Les débits de dose relevés variaient entre 0,25 et
4,62 microsieverts par heure.
Mardi 20 septembre, les
autorités municipales ont publié une donnée de la contamination des
sols à Shinjuku, en plein centre de Tokyo. Entre 0 et 5 cm, il y a 360
Bq/kg en césium 134 et 230 Bq/kg en césium 137.Entre 5 et 20 cm, cela
descend à 4,2 et 7,1 respectivement.
Les données sont
ici en japonais.
Mercredi 21 septembre, un
particulier a fait analyser la saleté sur sont toit dans le quartier de
Kohoku-ku à Yokohama et a trouvé un total de 105 600 Bq/kg (Césium-134:
49 900 Bq/kg, Cesium-137: 55 000 Bq/kg). Ce n'est pas le premier toit
touché à Yokohama. Le résultat est annoncé sur le
site
du blogeur en japonais.
Jeudi 22 septembre, une
nouvelle carte de la contamination avec les données en iode 131 a été
publiée. Elle est disponible
ici en japonais.
Il s'agit de la suite du travail mené par les universités. Comme la
demi-vie de l'iode 131 est de 8 jours, il ne restait plus de 400 points
contaminés en juin lors des prélèvements, sur 2 200 lieux contrôlés. Il
ressort que la distribution de la pollution n'est pas la même que pour
le césium. Le sud de la centrale, vers Iwaki, a été particulièrement
touché par les rejets en iode.
Samedi 24 septembre, les
autorités ont publiques de nombreuses données sur la contamination des
sol. Attention à la date, certaines sont anciennes. A lire en
ligne ici en japonais.
Dimanche 25 septembre, le
ministère de l'environnement estime à 28 millions de m3 le volume de
terre contaminée en provenance de Fukushima qu'il faudrait évacuer et
stocker après décontamination. Ce chiffre se base sur une hypothèse que
la décontamination doit avoir lieu si le débit de dose entraînerait une
dose annuelle supérieure à 5 millisieverts. 13% de la surface de la
province de Fukushima est concernée et les forêts sont décontaminées à
100%. 1,02 million de m3 proviendraient alors des maisons et
jardins, 560 000 m3 des écoles, nurseries... et 17,42 millions de
m3 de terres agricoles.
Avec une hypothèse moins contraignante, à savoir une dose annuelle de
20 millisieverts et seulement 10% des forêts décontaminées, cela
induirait un volume de près de 5 millions de m3.
Ces chiffres seront transmis à la commission qui va définir la
politique de décontamination. Le gouvernement n'a aucun site
d'entreposage temporaire et encore moins de stockage définitif. Il se
défausse donc sur les autorités locales.
Mardi 27 septembre, le
gouvernement a rendu publique une nouvelle carte de la contamination
faite par hélicoptère qui est plus étendue que les précédentes. Cette
carte fait apparaître des contaminations significatives dans les
provinces de Tochigi et Gunma. Il y a entre 100 000 and 300 000
becquerels de césium par m2 près des villes de Midori et Kiryu à 180 km
de la centrale. Même à l'autre bout de la province, vers Nagano, la
contamination peut dépasser les 30 000 Bq/m2. Au-delà de 37 000 Bq/m2,
c'est considéré comme une zone contaminée à surveiller en Biélorussie.
Le droit à la migration commence à 180 000 Bq/m2.
La carte peut être téléchargée
ici en japonais.
Mercredi 28 septembre, le
gouvernement a décidé de décontaminer à partir d'environ 1 microsievert
par heure, ce qui correspond à 5 millisieverts par an en supposant que
les gens passent 8 heures par jour à l'extérieur et qu'il n'y a pas
d'autre source d'irradiation. Pour cela, le sol va être retiré sur une
épaisseur de 5 cm.
Pour les forêts, le gouvernement va faire ramasser les feuilles et
branches mortes plutôt que de racler le sol.
Pour les déchets engendrés, il veut créer un ou plusieurs sites de
stockage dans les 8 provinces concernées (Tokyo, Fukushima, Chiba,
Ibaraki, Tochigi, Gunma, Miyagi et Iwaté), en insistant que c'est
"temporaire". Il est exclu d'importer des déchets à Fukushima. A
Fukushima, le site doit pouvoir accueillir 90 millions de m3. C'est
beaucoup plus que les 29 millions de m3 estimés, mais le gouvernement
veut garder de la marge.
En attendant, le ministère espère la création d'entreposages
intermédiaires.
Jeudi 29 septembre, la nouvelle
carte de la contamination effectuée par hélicoptère inclut maintenant
les provinces de Chiba et Saïtama dans la banlieue de Tokyo. Entre 30
000 et 60 000 becquerels par m2 en césium 137 ont été mesurés dans le
nord de Chiba, vers les communes de Kashiwa, Matsudo, Abiko et
Nagareyama. Des niveaux similaires ont été détectés dans la partie
montagneuse de Saïtama (Chichibu). Au-delà de 37 000 Bq/m2,
c'est considéré comme une zone contaminée à surveiller en Biélorussie.
Le débit de dose varie entre 0,2 et 0,5 microsieverts par heure dans
ces zones.
La carte est
ici en japonais.
Vendredi 30 septembre, pour la
première fois, le ministère des sciences et technologies a publié des
données de la contamination en plutonium en dehors de la zone des 20
km. Il s'agit d'analyses effectuées sur quelques uns des
échantillons de sol prélevés par les universités.
En 6 points sur 100 contrôlés, situés à Iitate, Namié et Futaba, la
présence de plutonium dans le sol est avérée, mais à des concentrations
faibles : à Iitate à 45 km de la centrale, il y a 0,82 becquerels par
mètre carré de plutonium-238 et un total de 2,5 Bq/m2 de plutonium-239
et -240.
La carte est
ici en japonais et
ici en anglais.
Elle contient aussi des données sur le strontium qui a été trouvé dans
environ 50% des prélèvements et jusqu'à une distance de 80 km de la
centrale (à Shirakawa). A Namié, il y a 22 000 becquerels de strontium
89 par m2. La plus forte contamination en strontium 90, qui a une
demi-vie de 29 ans, est à Futaba avec 5 700 Bq/m2.
Le professeur Hayakawa qui avait dessiné une des toutes
premières
cartes
de la contamination sur de grandes distances (et pas seulement à
proximité de la centrale) vient de publier une nouvelle carte mettant
en évidence le parcours suivi par la contamination. Elle est
ici
en japonais (aux formats jpeg et pdf).
Octobre 2011
[afficher/cacher]
Samedi 1er octobre, depuis la
fin septembre, le ministère de l'agriculture de la pêche et des forêt
s'est embarqué dans une tâche gigantesque : mesurer la contaminations
des forêts de Fukushima qui couvre 70% du territoire, soit 970 000
hectares. Pour cela, il va prélever des échantillons de sols et les
faire analyser par la Kyushu Environmental Evaluation Association. Avec
un point tous les 4 km2 dans un rayon de 80 km et tous les 10 km2
au-delà, ce son 400 points de mesure qui sont prévus. La carte est
prévue pour février.
Mercredi 5 octobre, les Amis de
la terre Japon et Fukurô-no-kai ont rendu publics des résultats de
mesure effectués par T. Yamauchi de l'université de Kobé. Jusqu'à 300
000 Bq/kg en césium dans le sol ont été découverts dans de quartier de
Watari de la ville de Fukushima, située à 60 km de la centrale. La zone
n'est pas considérée comme zone à évacuer, au grand dam des
associations commanditaires de l'étude. T. Yamauchi a par ailleurs
mesuré 23 microsieverts par heure à un cm d'un drain contaminé par les
eaux de pluie.
Le rapport est disponible
ici en japonais.
Jeudi 6 octobre, le
gouvernement a publié une nouvelle carte de la contamination qui inclut
Tokyo et Kanagawa (Yokohama). Elle a été effectuée à partir de mesures
obtenues par hélicoptère. Elle est
ici en japonais.
L'Ouest de ces provinces est le plus contaminé. Jusqu'à 30 000 et 60
000 becquerels de césium 137 par mètre carré, ont été détectés dans
l'arrondissement de Katsushika et la ville d'Okutama. Pour Kanagawa, la
valeur maximale est de 10 000 Bq/m2 à Yamakita, dans le district de
Midori à Sagamihara et dans le village de Kiyokawa.
Okumata est réputé pour le wasabi. Les autorités locales ont donc
décidé de faire analyser le wasabi, ainsi que les yuzu (espèce de
citron), les champignons et les yamamé (espèce de truite).
Par ailleurs, du compost fait dans une école élémentaire de
l'arrondissement de Bunkyo à Tokyo a une contamination de 1 488
becquerels de césium par kilo. Il a été fait à partir des feuilles
ramassées dans l'école.
Lundi 10 octobre, la ville de
Fukushima, réputée pour ses pêches et poires va tenter de décontaminer
les vergers. Mais, racler 5 cm de sol va générer 1,2 millions de m3 de
déchets radioactifs et la ville n'a pas de solution. Certains
producteurs s'inquiètent de la fertilité du verger après avoir retiré
la partie la plus nutritive avec l'humus.
Le Isotope Research Institute a mesure 195 Bq de strontium 90 par kg
de boue à Yokohama, situé à 245 km de la centrale de Fukushima (nous
avons une copie du rapport d'analyse en japonais). Il s'agit de la boue
trouvée sur un toit de la ville où il y avait 29 775 becquerels de
césium 134 par kg et 33 659 becquerels de césium 137 par kg.
Mercredi 12 octobre, le
gouvernement continue sa cartographie des retombées de Fukushima par
hélicoptère. Les provinces de Niigata et Akita ont été ajoutées. La
carte est
ici en japonais.
A Niigata, entre 30 000 et 60 000 becquerels de césium 137 par m2 ont
été détectés en certains points de Uonuma et Aga près de la frontière
avec Fukushima. Cela entraîne une dose annuelle supérieure à 1
millisievert par an. Les autorités vont donc devoir décontaminer. Rien
de tel à Akita où la contamination la plus élevée en césium 137 est de
20 000 becquerels par m2 à Yuzawa.
Les autorités vont survoler encore 10 provinces pour terminer leur
cartographie.
Par ailleurs, un point
chaud a été découvert dans une rue de l'arrondissement de Setagaya à
Tokyo : avec un débit de dose de 2,7 microsieverts par heure, la
municipalité a demandé de ne pas s'approcher. Une
photo est
disponible ici.
Le débit de dose est plus fort à un mètre du sol (3,35 microsieverts
par heure) qu'à quelques centimètres (1,34). Le lavage à l'eau du
trottoir n'a eu aucun effet.
Jeudi 13 octobre, ce fort débit
de dose n'est pas dû aux retombées de Fukushima car il n'y a pas de
césium. Un spectre du rayonnement effectué par le Dr Hayano est
en ligne ici.
On ne voit pas les pics du césium. Plus tard dans la journée, les
autorités trouveront des bouteilles à l'origine du fort débit de dose.
Par ailleurs, un groupe de citoyens a découvert un point chaud avec un
débit de dose de 5,82 microsieverts par heure dans le parc d'attraction
de Funabashi, dans la province de Chiba. Les autorités municipales ont
mesuré 0,91 microsievert par heure au même endroit et ont trouvé un
autre point à 1,55 microsieverts par heure.
Vendredi 14 octobre, le MEXT
annonce que les bouteilles de Setagaya contiennent du radium, un
produit très radioactif. Les bouteilles étaient cachées sous le
plancher de la maison inoccupée. Le propriétaire de la maison ou ses
occupants récents ignoraient leur présence.
Il y a 600 microsieverts par heure au contact des bouteilles et 20
microsieverts par heure à un mètre. Après
avoir retiré les bouteilles de la maison, le débit de dose sur le
trottoir est passé de 3 à 0,1 - 0,3 microsieverts par heure. C'est
toujours plus qu'en temps normal.
La maison a été habitée de 1953 à février 2011. Le mari, qui est décédé
il y a une dizaine d'années, n'avait aucun lien professionnel avec le
radium. Selon des estimations du ministère des sciences, la veuve a été
exposée à 30 millisieverts par an environ.
La municipalité de Yokohama a aussi détecté du strontium en deux autres
points de la ville. Les données sont
ici en japonais.
Il y a 59 et 126 becquerels par kilogramme de terre pour les deux
strontium (89 et 90). La deuxième valeur a été trouvée dans de la boue
d'une rigole de Okurayama. Il y avait aussi 39 000 becquerels de césium
par kilo dans ce même échantillon. La première valeur a été trouvée
dans une fontaine de Shin-Yokohama aséchée où il y avait aussi 31 570
becquerels de césium par kilo.
Mercredi 19 octobre, alors
qu'une vingtaine de points chauds ont été découverts par des citoyens à
Tokyo, le ministre de la science et technologie du Japon, dans une
interview au
WJS,
a déclaré qu'il fallait aider les citoyens et autorités locales à
détecter ces points chauds et le décontaminer. Il dit qu'il faut offrir
les appareils de mesure aux gens pour qu'ils continuent leur
surveillance. Le ministère va publier des directives en ce sens d'ici
quelques jours.
Une nouvelle présentation interactive des cartes de la contamination
avec possibilité de zoomer est disponible
ici en
japonais.
Samedi 22 octobre, une
contamination atteignant 274 000 becquerels de césium par kilo de terre
a été découverte à Kashiwa dans la province de Chiba au Nord de Tokyo.
Ce qu'il y a de surprenant, c'est que la contamination est plus forte
30 cm sous la surface que pour les 30 premiers centimètres. Les
autorités ont d'abord dit que ce ne pouvait être dû à Fukushima, puis
que c'est probablement dû à Fukushima. Cette mesure de la contamination
de la terre fait suite à la découverte d'un débit de dose de 57
microsievert par heure à 50 cm du sol.
Dimanche 23 octobre, les
autorités ont trouvé la clé du mystère : une canalisation souterraine
était cassée et a entraîné une contamination en profondeur.
Lundi 24 octobre, le ministère
des sciences et technologies a mis en place une "hot-line" où les gens
peuvent appeler s'ils découvrent un "hot-spot" (point chaud) ainsi
qu'une équipe spécialisée qui pourra se rendre sur place pour vérifier.
Un point chaud est défini comme une zone où le débit de dose à un mètre
a 1 microsievert par heure de plus que dans les environs. Si des meures
simples comme, le retrait des feuilles, branches ou boues, le ministère
enverra une équipe. Si nécessaire, le dossier sera transmis au
ministère de l'environnement pour décontaminer le point chaud. Le
numéro est 03-5253-4111, -4630 ou -4631.
Environ la moitié des municipalités qui font face à des montagnes de
déchets radioactifs produits par la décontamination ne veulent pas de
centre d'entreposage chez elles, selon une enquête du Maïnichi qui en a
contacté 171 dans 8 provinces. 162 d'entre elles ont répondu. Parmi
elles, 106 ont commencé à décontaminer ou ont l'intension de le faire.
46% ont déclaré refuser ces entreposages et 52% sont indécises. Dans la
province de Fukushima, elles sont 55% à se déclarer opposées.
Le ministère de l'environnement veut donc utiliser les forêts
nationales pour entreposer ces déchets. Les centres devront accepter
les sols et la paille contaminés. Rien n'est décidé pour les boues de
station d'épuration et les cendres des incinérateurs.
Samedi 29 octobre, le ministre
de l'environnement, qui est aussi ministre de la catastrophe, a annoncé
son plan relatif au stockage des tonnes de sols issus de la
décontamination. Les autorités se donnent 30 ans pour trouver un
stockage définitif en dehors de la province de Fukushima. En attendant,
elles comptent bien installer un
stockage intérimaire à Fukushima dans une zone de 3 à 5 km
2
pouvant accueillir 15 à 28 millions de m
3.
Des pourparlers sont en cours avec les autorités locales. Ce centre
temporaire devrait ouvrir en janvier 2015. Ee attendant, les
municipalités devront entreposer les déchets issus de la
décontamination sur leur territoire.
Mais la plupart des 59 municipalités de Fukushima n'ont pas encore
trouvé un emplacement pour cet entreposage de trois ans, pas plus que
le gouvernement, pour l'entreposage relais centralisé. Les maires
craignent qu'il ne devienne un stockage définitif, faute de mieux.
Lundi 31 octobre, le ministère
vient de publier des cartes de la contamination en tellure 129m et
argent 110m dans un rayon de 80 km autour de la centrale. C'est
ici en japonais.
La valeur de la contamination est donnée à la date du 14 juin. Ces deux
éléments ont des demi-vies assez courtes : 34 jours pour le premier et
250 pour l'autre. C'est à Okuma-machi (2,5 km de la centrael) qu'il y
avait la contamination la
plus élevée en tellure 129m : 2,6 millions de becquerels par mètre
carré. Quant à l'argent 110m, la contamination maximale est à Futaba (5
km de la centrale), avec 83 000 becquerels par mètre carré.
Alors que l'aspertion d'eau décontaminée des sous-sols des réacteurs 5
et 6 continue et inquiète les populations, un membre du gouvernement en
a bu un verre en public...
Novembre 2011
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Lundi 7 novembre, une
cartographie précise des débits de dose des communes situées au Nord de
la province de Chiba (banlieue de Tokyo), dont la célèbre Kashiwa, est
disponible
ici.
Une cartographie de la contamination des cendres des incinérateurs de
déchets faite par le prof. Hayakawa est
ici. Les données datent du mois d'août et sont
ici.
Vendredi 11 novembre, le
ministère des sciences et technologie continue sa cartographie par
hélicoptère et a ajouté 6 provinces à sa carte : Iwate, Toyama,
Yamanashi, Nagano, Gifu et Shizuoka. La frontière entre Gunma et Nagano
est contaminée, ce que l'on savait déjà avec la carte de Gunma, ainsi
que le sud d'Iwaté. Les nouvelles cartes sont
ici en japonais.
Lundi 14 novembre, des
universitaires japonais ont calculé la dose externe due à la
contamination en césium des sols. Ils ont trouvé 10 millisieverts pour
la première année à Naka-Dori, 40 mSv à Iitate, 0,2 mSv vers
Ibaraki-Saïtama et 2 mSv vers la frontière Ibaraki-Chiba. La
publication est en accès libre ici.
La contamination interne et l'irradiation due aux autres radioéléments
présents au début de la catastrophe ne sont pas prises en compte.
Une autre équipe internationale a calculé les dépôts en césium liés aux
rejets compris entre le 20 mars et le 19 avril, c'est à dire après les
rejets les plus massifs. Ils ont tracé des cartes de cette
contamination qui a atteint des régions assez éloignées comme Hokkaïdô
ou quelques zones montageuses de l'Ouest du pays. 90% des dépôts sont
dus aux précipitations.
La
publication est en accès libre ici
Mardi 15 novembre, les
autorités ont retiré une deuxième bouteille contenant du radium d'un
trottoir de Setagaya à Tokyo. Le débit de dose sur le trottoir
atteignait 170 microsieverts par heure. Il était de 110 microsiverts
par heure dans l'autre cas.
Jeudi 17 novembre, le ministre
de l'environnement a révélé que son ministère a reçu une boîte en
carton avec de la terre contaminée de Fukushima. Un responsable du
ministère, constatant que le débit de dose au contact ne dépassait pas
0,18 microsievert par heure, comme dans de nombreux endroits à Tokyo, a
demandé à un de ses subordonnés d'étaler cette terre dans son jardin à
Saïtama, qui l'a étalée sur un terrain non construit voisin. Le
ministère aurait récupéré la terre en question. Le ministre a aussi
demandé à la population de ne pas envoyer de la terre car cela ne fera
pas avancer les choses... Un colis avec des cendres aurait aussi été
reçu.
Vendredi 18 novembre, les
autorités régionales de la province de Kanagawa ont publié un
rectificatif : les données de la contamination des sols du mois de mars
étaient sous-estimées. Les nouvelles données sont
ici
en japonais.【正】= correct -【誤】= faux. Les chiffres sont en
becquerels par mètre carré.
Mardi 22 novembre, le ministère
des sciences et technologies a publié une nouvelle carte de la
contamination couvrant 18 provinces. Il compte passer à 22
prochainement. Il ressort des ces investigations par hélicoptère que 8%
du territoire japonais ou 30 000 km2 sont contaminés en césium 134 et
137 à plus de 10 000 Bq/m2.
Les nouvelles provinces survolées sont : Iwaté, Shizuoka, Nagano,
Yamanashi et Gifu. Les cartes sont
ici en japonais.
Par ailleurs, du strontium a été trouvé dans le centre de Tokyo par un
groupe de citoyens qui a fait procéder à des analyses :
Devant la gare de Kiyosumi Shirakawa (Koto-ku) :
Cesium 134 et 137 : 19 126 Bq/kg
Strontium 89 et 90 : 44 Bq/kg
Devant la gare d'Yurakucho (Chiyoda-ku) :
Cesium 134 et 137 : 20 955 Bq/kg
Strontium 89 et 90 : 51 Bq/kg
Devant le Ministère de l'économie, du commerce et de l'industrie
(Chiyoda-ku) :
Cesium 134 et 137 : 48 176 Bq/kg
Strontium 89 et 90 : 48 Bq/kg
Jeudi 24 novembre, le strontium
trouvé à Yokohama ne viendrait pas de Fukushima selon le ministère des
sciences et technologies qui a fait procéder à des tests
complémentaires. En effet, il n'y aurait pas de strontium 89 qui a une
demi-vie de 50 jours et seulement 0,82 à 1,1 becquerels par kilo de
strontium 90 dans des échantillons de sols prélevés dans
l'arrondissement de Kohoku. De tels niveaux pourraient correspondre à
la contamination due aux essais nucléaires atmosphériques.
Mais, en ce qui concerne l'échantillon que des citoyens avaient fait
analyser, il y avait bien présence de strontium 89 à des niveaux
élevés. Le ministère soupçonne une erreur de mesure... Bref, la
polémique n'est pas close.
Vendredi 25 novembre, le
ministère
des sciences et technologies a publié une nouvelle carte de la
contamination couvrant 22 provinces. Les nouvelles provinces survolées
sont : Aichi, Aomori, Ishikawa et Fukui. La contamination en césium y
est inférieure à la limite de détection (10 000 Bq/m2). Les cartes sont
ici en japonais. Elles montrent aussi le rôle des
montagnes dans la dispersion de la pollution.
Le gouvernement compte survoler les autres régions à partir de 2012.
Décembre 2011
[afficher/cacher]
Jeudi 1er décembre, le
ministère des sciences et technologies a annoncé qu'une nouvelle
campagne de prélèvements aura lieu en décembre tout autour de la
centrale de Fukushima. La précédente campagne, réalisée à l'initiative
d'universitaires dans un rayon de 100 km autour de la centrale, avait
eu lieu en juin et les résultats sont disponibles en ligne
ici.
Sont attendus les résultats sur la profondeur de la contamination à
partir de l'analyse de 300 carottages de 30 cm et des résultats sur des
prélèvements prélevés sur les pentes du Mont Fuji. Pour la profondeur
de la contamination, elle est inférieure à 5 cm dans 90% des cas. Pour
les 10% restant, elle est inférieure à 7 cm.
La nouvelle campagne devra investiguer plus précisément la zone
interdite des 20 km. 100 nouveaux points de prélèvements seront donc
ajoutés. C'est la fédération des compagnies électriques du pays qui
sera en charge des prélèvements dans cette zone.
Par ailleurs, des scientiques étrangers participeront à cette nouvelle
campagne de prélèvement, dont des Français de l'IRSN.
Par ailleurs, selon le
Meteorological
Research Institute basé à Tsukuba dans la province
d'Ibaraki, la contamination des sols en césium 137 était de 30 000
Bq/m2 au mois de mars dans cette ville. C'est 50 fois plus que les 550
Bq/m2 mesurés à Tokyo en 1963 suite aux essais nucléaires
atmosphériques.
Jeudi 8 décembre, le Prof.
Hayakawa de l'université de Gunma qui a été un des premiers à tracer
des cartes de la contamination et qui communique beaucoup sur les
réseaux sociaux, a subi des menaces et pressions de la part de sa
hiérarchie.
Vendredi 9 décembre, il a aussi
mis en ligne une nouvelle carte de la contamination avec une
comparaison avec les environs de Tchernobyl. C'est
ici.
Par ailleurs, une équipe de l'université de Fukushima veut équiper des
singes sauvages de dosimètres et GPS afin d'estimer la contamination
des forêts.
Mardi 13 décembre, des bâches
en polyéthylène utilisées dans l'école primaire de Horinouchi, dans
l'arrondissement de Suginami à Tôkyô pour couvrir la plouse, sont très
contaminées. Ces bâches utilisées pour couvrir la plouse en hiver
pendant la nuit, ont été laissées en place entre le 18 mars et le 6
avril, soit au tout début de la catastrophe. Cela correspond grosso
modo aux vacances scolaires. Ces bâches ont ensuite été repliées et
empilées derrière le gymnase. A la demande insistante des parents, des
contrôles ont été faits : le débit de dose était de 3,95 microsieverts
par heure à 1 cm. Et la contamination en césium, de 90 600
becquerels par kilo. De telles valeurs sont dues à la légèreté du
matériau. Comme cette contamination dépasse les 8 000 Bq/kg et les
bâches ne peuvent donc pas être considérées comme un déchet banal. Le
ministre de l'environnement a donc proposer de les diluer dans une
tonne de déchets ménagers avant de les incinérer ! En voilà une bonne
idée pour tous les déchets radioactifs de la planète...
Jeudi 15 décembre, un chercheur
(Eisaku Katayama, Université de Chiba) et un industriel
(Isamu Kawakami, Shibukawa, Gunma Prefecture) on développé un moyen de
réduire les volumes de biomasse contaminée au césium. Il ont remarqué
que le césium se fixait préférentiellement sur certaines parties des
plantes et ont trouvé un moyen de séparer cette partie du reste,
beaucoup plus volumineux. In fine, le volume de déchets engendré serait
réduit de 90%. Il reste encore à passer de l'échelle de la paillasse à
l'échelle industrielle...
Selon une autre étude (Toshihiko Ohnuki et al., Japan Atomic Energy
Agency), le césium n'aurait pas pénétré dans le sol des forêts, mais
serait resté fixé sur les feuilles, brindilles et branches. Les
chercheurs expliquent cette découverte par le fait que les sols étaient
gelés lors des retombées radioactives. En enlevant, la surface des sols
forestiers, il serait donc possible de les décontaminer de manière
significative.
Lundi 26 décembre, la
municipalité de Tokyo a rendues publics ses mesures de contamination de
l'air depuis le début de la crise. Le tableau de données brutes est
ici en japonais. Le communiqué avec une
exploitation des résultats est
ici en japonais.
Mercredi 28 décembre, la
province d'Ibaraki a rendus publics ses derniers résultats sur la
mesure des cendres d'incinérateurs. C'est
ici en japonais.
Jeudi 5 janvier, la ville de
Kashiwa a dû arrêter son incinérateur de déchets Sud à cause des
cendres radiactives qui s'accumulent. Cet incinérateur, avait déjà été
arrêté deux mois à partir de septembre dernier pour les mêmes raisons :
il n'y a plus de place pour entreposer les cendres dont la
contamination en césium dépasse 8 000 Bq/kg. Il y en a environ 200
tonnes, soit 1 049 bidons. Il y a en plus 30 tonnes de cendres dans
l'incinérateur. La ville a un autre incinérateur ce qui devrait lui
permettre de continuer à traiter les déchets ménagers. Les autorités
régionales essayent de trouver une solution, mais personne ne veut de
ces déchets.
Dimanche 8 janvier, la
municipalité de Chichibu dans la province de Saïtama a décidé de ne pas
demander l'aide du gouvernement à laquelle elle a droit pour
décontaminer car elle craint que cela donne une mauvaise image. La
contamination est forte dans la forêt des zones montagneuses, mais pas
en ville et cela n'affecte pas les habitants, selon le maire, qui
craint que les gens pensent que tout est contaminé si sa ville est
classée. C'est la même chose à Daïgo, dans la province d'Ibaraki où il
y a une des 3 cascades les plus célèbres du pays (Fukuroda no Taki).
Déclarer la zone "à décontaminer" pourrait faire fuire les touristes.
Il y a 102 municipalités en tout qui sont éligibles à l'aide
gouvernementale, situées dans les provinces de Fukushima, Miyagi,
Iwate, Ibaraki, Tochigi, Gunma, Saitama et Chiba. Si le débit de dose à
1 m du sol dépasse 0,23 microsivert par heure, les municipalités
doivent préparer un plan de décontamination et le gouvernementva
prendre les coûts à sa charge.
Vendredi 27 janvier, le
ministère des sciences et technologie a annoncé qu'il allait continuer
la cartographie des retombées de la catatstrophe de Fukushima par
hélicoptère. Il va couvrir Hokkaido quand il n'y aura plus de neige et
l'ouest du Japon à partir de février. Le calendrier est
ici en japonais.
Jeudi 2 février, le
Maïnichi
rapporte la colère des agriculteurs et des municipalités face au plan
de décontamination du ministère de l'environnement. Ce ministère ne
financera la décontamination, qui s'apparente plus à un labour, que si
de grosses machines sont utilisées. Le plan prévoit de retourner la
terre de façon à ce que la couche supérieure de 30 à 45 cm soit
remplacée par la couche la plus profonde, puis labourée sur 30 cm à
l'aide de grosses machines agricoles. Mais, les terres agricoles étant
très morcelées, de nombreux champs de riz ne peuvent pas être
travaillés ainsi.
La municipalité de Fukushima veut "décontaminer" toutes ses fermes
ainsi d'ici mars 2013. Mais comme la plupart des parcelles sont trop
petites, elle va donc labourer sur 12 cm avec le matériel possédé par
les agriculteurs. L'épandage de zéolites qui absorbe le césium n'est
aussi subventionné que si les municipalités respectent les règles du
ministère de l'environnement.
Le problème vient du fait que le plan du ministère de l'environnement a
pour but unique de faire baisser le débit de dose ambiant pour protéger
les personnes, mais pas de rétablir l'agriculture, qui est du ressort
du ministère de l'agriculture... Ce dernier en est encore à tester
plusieurs méthodes avant de publier des recommandations.
Certains agriculteurs sont furieux que tout cela soit décidé par des
bureaucrates sans aucune concertation. L'un
d'entre eux a voulu louer une machine qui répond aux normes du
ministère de l'environnement : la compagnie lui a proposé un contrat de
6 ans minimum !
Une démonstration de labour profond a eu lieu à Iwaki : le débit de
dose variait entre 0,3 to 0,42 microsievert par heure avant et 0,23 to
0,3 après.
Mardi 7 février, de nouvelles
données sur la contamination des sols sont
disponibles en anglais sur le site du MEXT.
D'autres données incluant aussi des herbes et de l'eau sont ici en
anglais sur le site du même ministère.
Lundi 13 février, les autorités
régionales ont publié les dernières données sur les
retombées radioactives sur la ville de Fukushima : il y a une
augmentation ces derniers jours. Est-ce dû à ce qui se passe au niveau
du réacteur n°2 ? Données
ici
en japonais (une
version anglaise
est maintenant diponible). Mais les niveaux autour de la centrale n'ont
pas changé. Cette augmentation dans la ville de Fukushima peut être due
à la remise en suspension de poussières.
Lundi 20 février, le MEXT
(ministère des sciences et technologies) a mis en place un système de
balises qui mesurent le débit de dose en continu. Pour la plupart,
elles sont placées dans des écoles, crèches... qui ont été
décontaminées dans les
zones non évacuées. Les résultats, à 50 cm du sol, peuvent être
consultés en temps réel
ici en japonais.
Les chiffres sur la carte correspondent au nombre de balises. En
cliquant sur les chiffres, apparaît à droite de la carte, un tableau
avec les données en temps réel. En cliquant sur le tableau, on a
l'emplacement précis de la balise avec un graphe qui trace les valeurs
enregistrées sur une journée, une semaine ou un mois, au choix.
A Tsushima par exemple, le débit de dose dépasse les 8 microsieverts
par heure.
Par ailleurs, les doses cumulées en différents points de la province de
Fukushima peuvent être consultées
ici.
Mardi 21 février, des membres
du Parti Communiste Japonais ont déclaré avoir mesuré entre 7 770 et 23
300 becquerels de césium par kilo de sol et entre 1 180 et 8 290
becquerels par kilo de feuilles mortes dans un parc de Tôkyô. Il s'agit
du parc Mizumoto dans l'arrondissement Katsushika. Ils ont réclamé la
décontamination des lieux, ce qui a été refusé par la municipalité sous
le prétexte que le débit de dose en un point est inférieur au seuil de
décontamination fixé par le ministère. Données
ici en japonais.
Jeudi 23 février, une boue
noire très radioactive a été trouvée sur des trottoirs de Minamisôma.
Cette boue a été envoyée à l'université maritime de Kôbé où T. Yamauchi
a mesuré 1 million de becquerels de césium par kilo. L'origine de cette
boue noire est inconnue. Certaines personnes pensent que des mousses ou
des micro-organismes ont pu y concentrer le césium. Une émission de
télé sur le sujet est visible
ici en japonais.
Jeudi 8 mars, la revue scientifique
Nature a publié un article
sur la contamination des sols en plutonium à Namié et Iitaté. L'article
est en accès libre. La composition isotopique met en évidence un
marquage par l'accident de Fukushima. Selon les auteurs, le plutonium
241 qui décroit en américium 241 avec une demi-vie de 14,4 ans.
L'américium 241 est un émetteur gamma et est donc irradiant. Il devra
faire l'objet d'une surveillance à long terme. La concentration en
plutonium de ces zones reste très faible par rapport à celle au césium
qui reste le contaminant le plus préoccupant.
->
Définition
de zones contaminées en Biélorussie (1991)
->
Cartographie des débits de dose ambiants fait par un
réseau amateur
->
Cartographie des débits de dose mesurés par le MEXT
->
Carte dessinant les contours des données précédentes
->
D'autres
cartes sont disponibles ici
->
Carte des dépôts de césium 137 faite par
l'université de Tsukuba
->
Cartes en anglais sur le site du Ministère des
Sciences et Technologies (il y en a plus en
japonais)
->
Carte
consultable point par point faite par les universités japonaises (
version anglaise en pdf)
->
Carte montrant le parcours des masses d'air contaminées
->
Carte
interactive de la contamination (cliquer sur le bouton de gauche
tout en bas de la page d'accueil)
->
Débits
de dose dans les écoles de Fukushima et autres lieux publics en temps
réel
Mars - Avril 2011
[afficher/cacher]
TEPCo
commencé à contrôler la radioactivité dans l'eau de mer
le
21 mars
et a indiqué que la concentration en iode était 126,7 fois plus forte
que la concentration maximale autorisée pour les rejets des réacteurs 1
à 4 de la centrale de Fukushima dai-ichi et 24,8 fois pour le césium.
Les données sont ici
en japonais et
en anglais.
Les
prélèvements ont été faits à 100 m au sud du point de rejet des
réacteurs 1 à 4 de la
centrale nucléaire de Fukushima dai-ichi. La première colonne
correspond
à la concentration mesurée (il faut multiplier par 1000 pour avoir des
becquerels par litre) ; la deuxième à la limite de détection ; la
troisième à la concentration maximale autorisée pour les rejets et la
dernière au ratio colonne 1 sur colonne 3.
En ce qui concerne l'eau de mer, des mesures effectuées par TEPCo à 8
et 16 km au sud de la centrale avaient des concentrations en iode
131 80,3 et 16,4 fois plus élevée que les limites légales. Si
un
adulte ingère quotidiennement 2-3 litres d'eau contenant la même
quantité d'iode, l'exposition atteindrait la limite de 1 millisievert
en un an. Il est pas prévu de suspendre le commerce de la pêche
localement pour l'instant.
Samedi 26 mars,
les nouvelles données de
TEPCo
sur
l'eau de mer montrent toujours une forte contamination. La presse
rapporte des contaminations plus fortes mesurées la veille par la NISA
à 330
mètres au sud de la centrale : 50 000 becquerels par litre en iode 131,
soit 1 250 fois supérieur à la limite sanitaire pour
l'iode (qui est de 40 Bq/l). C'est environ 10 fois plus que lundi au
même endroit. En buvant un demi litre de cette eau, on atteint la
limite de dose annuelle pour la population, qui est de 1 millisievert.
Samedi une concentration
en iode radioactif égale à 1850 fois la limite a été détectée dans
l'eau
de mer.
Et la presse d'ajouter que pour le césium 134 on était à 117 fois la
limite (qui est de 60 Bq/l) et pour le césium 137 à 80 fois la limite
(qui est de 90 Bq/l), sans préciser les limites. A 16 km de la
centrale, il y avait encore 16 fois la limite pour l'iode.
Il n'y aurait aucune activité de pêche dans un rayon de 20 km autour de
la centrale.
Lundi 28 mars,
les autorités ont annoncé avoir détecté une concentration 1 150 fois à
la limite en iode 131 à 1,5 km du réacteur.
L'iode 131, qui a une durée de vie assez courte (demi-vie de 8 jours),
ne peut pas provenir des piscines de combustible usés. La pollution
semble donc venir des réacteurs. D'autres éléments radioactifs comme du
barium 140, du lanthane 140 et tellure 132 ont aussi été détectés dans
l'eau de mer. Ces éléments sont habituellement confinés dans la gaine
du combustible leur présence signe la fusion au moins partielle d'un ou
plusieurs coeurs. Par ailleurs, le lanthane 140 est très peu volatil,
ce qui semble indiquer qu'il soit parvenu à la mer par des rejets
liquides. Les données du 28 mars de TEPCo sont disponibles en anglais
ici.
Les limites entre
parenthèses sont données par l'ACRO en fonction de la
documentation en ligne, mais nous ne sommes jamais sûr qu'il s'agisse
bien de cette limite qui est utilisée pour communiquer.
Le quotidien
Asahi du
Mardi
29 mars,
montre sur un
schéma
explicite (mais en japonais) que les structures qui retiennent les
écoulements des réacteurs sont pleines et que l'on risque des
débordements vers la mer toute proche. C'est dans le réacteur n°2 que
la situation semble la plus critique. Il faut
donc pomper cette eau, mais TEPCo n'a pas assez de cuves
disponibles.
Les données du jour de TEPCo sur l'eau de mer sont disponibles en
anglais.
Mercredi 30 mars,
TEPCo a
annoncé avoir mesuré de l'eau de mer avec une
concentration en iode égale à 3 355 fois la limite. C'est la plus forte
valeur détectée à ce jour depuis le début de la catastrophe. Le
minsitère de l'éduaction, recherche, technologie etc, a quant à lui,
détecté 79,4 becquerels par litre d'iode 131 dans de l'eau de mer
prélevée à 40 km de la centrale, soit presque deux fois plus que la
limite (40 Bq/l).
Jeudi 31 mars,
un nouveau
record de contamination de l'eau de mer a été battu : 4 385 fois la
limite pour l'iode. Pour le césium 137, la concentration est de 527,4
fois la limite et pour le césium 134, 783,7 fois la limite.
Samedi 2 avril,
les niveaux de
contamination de l'eau de mer entre 20 et 30 km de la centrale
accidentée étaient sous la limite, selon le ministère de l'éducation
et de la recherche.
Dimanche 3 avril,
toutes les tentatives de colmater la fuite du réacteur n°2 dans la mer
ont échoué. Voir
réacteur n°2.
Lundi 4 avril,
TEPCo a annoncé
rejeter en mer 11 500 tonnes d'eau radioactive pur libérer de la place
dans les cuves et accéder aux réacteurs. La compagnie aurait choisi
l'eau la moins contaminée, à 100 fois la limite autorisée. 10 000
tonnes d'eau vont provenir d'une cuve et 1 500 tonnes restantes sont de
l'eau d'une fosse découverte sous les réacteurs 5 et 6. Selon
l'autorité de sûreté nucléaire nipponne, si l'on mange 200 grammes de
poisson pêché dans un rayon de 1 km autour de la centrale pendant un
an, l'exposition sur un an serait de 0,6 millisieverts, ce qui est sous
la limite. Mais comme le poisson n'est pas le seul aliment contaminé,
ce résultat n'est pas très rassurant...
La contamination en iode 131 des 10 000 tonnes d'eau à rejeter est
de 6
300 becquerels par litre. Celle de l'eau sous le réacteur n°5 est de 1
600 becquerels par litre. Pour le réacteur n°6, c'est 20 000 becquerels
par litre. Cela fait donc un total de 0,17 térabecquerels qui seront
rejetés en mer. C'est presque 10 fois moins qu'une année de rejet
d'iode 129 à l'usine Areva de La Hague en France... La quantité d'iode
rejetée avec les 10 000 tonnes d'eau
est équivalente celle qui serait rejetée avec 10 litres de l'eau du
réacteur n°2. La fuite du réacteur n°2 est donc beaucoup plus
inquiétante.
L'
IRSN
a publié des simulations numériques de la dispersion des rejets
radioactifs dans l'eau de mer. Les contaminations relevées sont très
élevées.
La
Corée est très inquiète et a protesté. Le Japon s'est exusé en disant
qu'il n'avait pas le choix et il a promis d'être transparent.
Mardi 5 avril,
le Japon qui n'avait pas de limite pour la contamination des produits
marins a adopté d'urgence des règles. Il a choisi les mêmes seuils que
pour les légumes : 2 000 becquerels par kilo en iode et 500 becquerels
par kilo en césium. Des jeunes lançons ayant 4 080 bequerels par
kilogramme d'iode ont été mesurés au Nord d'Ibaraki. D'autres avaient
526 becquerels de césium par kilogramme. Le gouvernement a promis de
renforcer le contrôle de la raioactivité dans les produits marins.
Mardi
midi 3 430 tonnes d'eau "légèrement" radioactive ont été rejetées en
mer. TEPCo a annoncé avoir prélevé devant le réacteur n°2 le samedi
précédent un échantillon d'eau de mer qui avait une concentration en
iode 131 qui était à 7,5 millions de fois la limite. Voir les
résultats complets. D'autres
données
du ministère de la recherche et de l'éducation etc sont disponibles
ici.
Mercredi 6 avril
à 5h38, la fuite du réacteur n°2 a été colmatée. Les données de la
contamination de l'eau de mer du jour sont
ici.
Jeudi 7 avril,
la contamination
de l'eau de mer en iode près de l'endroit où il y avait la fuite est
encore 63 000 fois plus élevée que la limite (qui est de 40 Bq/l). Des
poissons (jeunes lançons) pêchés ce jour à un kilomètre au large
d'Iwaki avaient entre 470 et 580 becquerels de césium par kilogramme
alors que la limite vient d'être fixée à 500 Bq/kg.
Samedi 9 avril,
TEPCo a
commencé à construire une clôture en acier pour retenir d'éventuelles
fuites vers la mer. Ils ont commencé par la zone du réacteur n°2 où il
y avait eu la fuite.
Mercredi 13 avril,
un poisson avec 12 500 becquerels par kilogramme en césium a été pêché
à 500 mètres au large d'Iwaki et à 35 km de la centrale. Un tableau
rassemblant les données de mesure sur des poissons est disponible en
ligne en
anglais ici.
Vendredi 15 avril, TEPCO a jeté
en mer 3 sacs de sable content 100 kg de zéolite, un minerai qui peut
absorber des éléments radioactifs afin de réduire la contamination de
l'eau de mer.
Samedi 16 avril, TEPCo a fait
le bilan de ses rejets contrôlés en mer et a annoncé avoir rejeté 0,15
térabecquerels au lieu des 0,17 prévus initialement. Rappelons que
cette quantité est faible par rapport à ce qui a été rejeté par la
fuite du réacteur n°2.
Mais la
contamination de l'eau de mer à l'intérieur du système de barrières mis
en place à proximité du réacteur n°2 a soudainement monté ce jour. Cela
semble indiquer que la barrière sert bien à contenir la radioactivité,
mais aussi qu'il y aurait probablement encore des fuites vers la mer.
Il y avait 260 000 becquerels d'iode radioactif par litre d'eau samedi
matin, contre 42 000 la veille, soit 6 fois plus. La concentration en
césium est aussi 4 fois plus forte que la veille. TEPCo va couler des
sac de sable contenant de la zéolite pour absorber les contaminants.
Jeudi 21 avril,
TEPCO a annoncé que la fuite d'eau maintenant colmatée du
réacteur n°2 a entraîné un
relargage estimé à 520 tonnes d'eau très
radioactive, soit 4 700
térabecquerels (1 terabecquerel représente un million de
millions de
becquerels) ou 20 000 fois l'autorisation de rejet annuel. Plus
précisément, il y avait 2 800 terabecquerels d'iode-131,
940 térabecquerels de césium 134 et
autant de césium 137. Ce seul rejet mériterait
d'être classé au niveau 5 ou 6 de l'échelle
internationale INES, note le
Yomiuri daté du
23
avril.
Lundi 25 avril, l'autorité de
sûreté nucléaire japonaise a entériné cette évaluation et a publié son
propre rapport détaillé sur la fuite du réacteur n°2 et son impact. Il
est
ici en anglais. La contamination de l'eau de mer
baisse depuis que le fuite a été colmatée.
Mai 2011
[afficher/cacher]
Mardi 3 mai, TEPCo a rendu
public des résultats d'analyse des premiers sédiments marins prélevés
vendredi 29
avril à quelques kilomètres de la centrale. A 15 km vers le nord,
il y avait 1 400 becquerels de césium 137 par kilo et 1 300 becquerels
de césium 134 par kilo de sédiment. A 20 km vers le sud, il y avait 1
200 becquerels par kilo pour chacun des césium. Ces sédiments sont
aussi contaminés en iode 131 (entre 98 et 190 becquerels par
kilogramme). Dans le même temps, les autorités n'ont rien trouvé dans
les sédiments à 50 km au sud de la centrale. Les courants vont plutôt
vers le nord.
TEPCo prétend aussi vouloir nettoyer la mer en pompant de l'eau et en
la filtrant avec des zéolites qui captent certains radioéléments. En
effet, malgré le colmatage de la fuite, les niveaux de contamination
restent élevés. La compagnie ne peut exculre que la centrale fuit
toujours dans la mer, à un moindre niveau que par le passé.
Vendredi 6 mai, d'autres
données sur les sédiments marins sont apparues : 90 000 becquerels de
césium 134, 87 000 becquerels de césium 137 par kilogramme. 52
000 becquerels d'iode 131 par kilogramme ont aussi été détectés. Les
prélèvements ont été effectués entre 20 et 30 mètres de profondeur près
d'un port lié à la centrale.
L'AIEA a annoncé que les rejets radioactifs en mer de Fukushima
pourraient atteindre la côte nord-américaine d'ici un à deux ans,
emportés par le Kuroshio (courant marin du Pacifique Nord).
Jeudi 12 mai, TEPCo a découvert
une fuite du réacteur n°3 dans une fosse près de la prise d'eau en mer.
Elle a confirmé que cette eau allait ensuite dans l'océan. La fuite a
été colmatée, mais la compagnie ne sait pas depuis combien de temps
cela fuyait. La contamination en césium 134 dans la fosse est de 37
millions de
becquerels par litre. Celle en césium 137 était de 39 millions de
becquerels par litre. Dans la mer, à proximité de la prise d'eau et à
l'intérieur de la barrière mise en place, il y avait environ 2 millions
de becquerels par litre pour ce même élément. Voir le
communiqué laconique de TEPCo à ce sujet.
Dimanche 15 mai, TEPCo a
annoncé avoir mesuré la veille 140 000 becquerels de césium 134 par
litre d'eau de mer à proximité de la prise d'eau du réacteur n°3. Pour
le césium 137, c'est 150 000 becquerels par litre. C'est moins que
vendredi.
Mercredi 18 mai, l'eau de mer
continue à être fortement contaminée à cet endroit : 110 000 becquerels
de césium 134 par
litre d'eau de mer à proximité de la prise d'eau du réacteur n°3.
Samedi 21 mai, TEPCo a estimé à
20 térabecquerels (20 millions de millions de becquerels), la quantité
d'éléments radioactifs rejeté en mer par la fuite du réacteur n°3.
250 tonnes d'eau auraient fui. C'est beaucoup moins que la fuite du
réacteur n°2, mais plus que
l'autorisation de rejet.
Jeudi 26 mai,
en inspectant la cuve de stockage où l'eau très radioactive des
sous-sols des réacteurs n°2 et 3 a été pompée, TEPCo s'est rendu compte
que le niveau a baissé de 4,8 cm en 20 heures, ce qui représente 57
tonnes d'eau qui ont disparu. Si une fuite est confirmée, cela va
reporter les opérations de pompages. Comme les niveaux restent stables
dans les réacteurs, sans pompage, ils pourraient monter et entraîner de
nouvelles fuites vers la mer.
Greenpeace
a rendu publiques de nombreuses données alarmantes sur la contamination
en mer autour de la centrale. Les algues ont été mesurées à l'ACRO. Le
communiqué de presse en français est ici. Les
résultats sont
ici en anglais. Une présentation de cette étude
peut être téléchargée
ici en anglais et japonais.
Vendredi 27 mai,
la cuve d'entreposage de l'eau radioactive continue de fuir : le niveau
a baissé de 3 cm entre jeudi 5h et vendredi 7h. TEPCo pense que l'eau
fuit vers une galerie qui mène à un autre bâtiment où elle a trouvé de
l'eau. Il lui faut maintenant colmater la fuite. A
lors que
TEPCo a tous ses réservoirs pleins, il est de plus en plus urgent de
pouvoir traiter l'eau contaminée. Mais le traitement de l'eau proposé
par AREVA coûte 210 yens (1,83 euro) le litre. Sachant qu'il y a 1 000
litres dans une tonne d'eau et qu'il y a des milliers de tonnes à
traiter, le malheur des uns fait le bonheur des autres... TEPCo estime
à 460 millions d'euros, le coût pour traiter 250 000 tonnes.
Samedi 28 mai, de fortes pluies
sont attendues suite à l'arrivée d'un typhon près du Japon. Cela
pourrait entraîner un ruissellement de particules radioactives vers la
mer, même si de la résine a été aspergée tout autour des réacteurs pour
tenter de fixer la pollution. A l'intérieur des bâtiments, il n'a pas
été possible d'étendre cette résine à cause du trop fort taux de
radioactivité.
Avec l'arrivée de la saison des pluies, suivie de celle des typhons,
cela va devenir un problème récurrent.
TEPCo a annoncé renforcer les amarrages de ses tuyaux, barges etc pour
faire face aux vents forts. La compagnie a aussi aspergé en urgence la
veille 13 500 litres d'un agent fixateur sur les murs du réacteur n°1 à
l'aide d'un canon à eau des pompiers de Tokyo.
Le ministère des sciences et technologie a détecté de fortes
contaminations des sédiments marins jusqu'en face des préfectures de
Miyagi et Ibaraki, soit sur une bande côtière de 300 km. Le césium 134
était à 110 becquerels par kilo à 30 km au large de Sendai. Il y avait
50 becquerels par kilo au large de Mito.
Les résultats peuvent être téléchargés ici.
Par ailleurs, TEPCo a détecté 24 000 becquerels d'iode 131 par litre
d'eau de mer à proximité de la prise d'eau du réacteur n°2. C'est 4,6
fois plus que la veille. Cela augmente aussi pour les césiums. La
compagnie ne sait pas pourquoi.
Lundi 30 mai, avec le passage
du typhon, TEPCo a replié les bras les camions pompe pour qu'ils ne
soient pas endommagés par les vents forts. Les fortes pluies ont
interrompu les travaux sur place. Les niveaux de l'eau dans les
sous-sols des réacteurs ont monté rapidement. En temps normal, le
niveau monte de 3 cm par jour. Mais entre le dimanche 29, 7h, et le
lundi 30 à 7h, le niveau a monté de 6,2 cm dans une galerie souterraine
du réacteur n°2, de 6,1 cm dans le bâtiment turbine du réacteur n°2.
Pour le réacteur n°3, la montée est 4,4 (galerie) et 4,2 cm (turbine)
durant la même période.
Le record est pour le bâtiment réacteur n°1 où le niveau a monté de 1,1
cm entre le 28 et le 29 mai à 7h, puis de 19,8 cm lors des 24 heures
suivantes.
Le niveau le plus haut n'est plus qu'à 50 cm du niveau du sol et menace
donc de déborder.
Mardi 31 mai matin, l'eau est
encore montée de 8,6 cm en 24 heures dans la galerie souterraine du
réacteur n°2. Le niveau n'est plus qu'à 39 cm du niveau du sol. Dans le
réacteur n°1 qui n'a plus de toit, le niveau est monté de 37,6 cm dans
le bâtiment réacteur. Cette eau est fortement contaminée (2 milliards
de becquerels par litre en césium).
Par ailleurs, une fuite de fioul a été découverte à 8h lors d'une
patrouille. Ils n'avaient rien vu la veille à 17h. La nappe s'étend sur
200 à 300 mètres de large à l'intérieur des barrières mises en place
dans la mer. La fuite provient d'une canalisation située près des
réacteurs 5 et 6, d'après TEPCo. Elle est colmatée et TEPCo a déployé
des barrières de protection supplémentaires et un absorbant. Le
communiqué en
anglais est ici.
Une des cuves a été déplacée par le tsunami. TEPCo ne sait pas combien
il reste de fioul dans chacune des cuves d'une capacité de 960 000
litres.
La contamination de la mer à proximité de la prise d'eau du réacteur
n°3 a diminué selon l'exploitant : il n'y a "que" 3 100 becquerels de
césium 134 par litre d'eau. Il y en avait presque 2 millions le 11 mai
au même endroit. La concentration en iode 131 a diminué d'un tiers
depuis la veille près de la prise d'eau du réacteur n°2.
Du césium 134 a aussi été détecté à 16 km de la centrale. La compagnie
a aussi trouvé du strontium en 4 points au large de Fukushima.
Juin 2011
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Mercredi 1er juin,
TEPCo a installé une unité de décontamination de l'eau de mer à base de
zéolites. Les premiers tests auront lieu à partir du 2 juin si la météo
le permet. Cette unité peut pomper jusqu'à 30 tonnes d'eau par heure.
Jeudi 2 juin, l'eau des
sous-sols des réacteurs 2 et 3 n'est plus qu'à 28 et 24 cm du niveau du
sol. Elle monte aussi dans les deux autres réacteurs. Par ailleurs,
TEPCO a annoncé qu'elle aura bientôt fini de reboucher toutes les
fosses ou galeries avec du béton afin de prévenir d'autres fuites vers
la mer. Elle a identifié 5 galeries et 39 fosses pouvant
potentiellement être à l'origine d'une fuite. Il ne lui reste plus que
17 fosses à combler d'ici la mi-juin.
D'autres pollutions toxiques ont été détectées le long de la côte de la
préfecture de Miyagi (dont Sendai est la capitale) : il est question
d'arsenic, fluor, bore au-delà des normes, surtout à proximité
d'installations prétrochimiques ou chimiques. Il y a aussi du plomb
surune grande surface, mais en dessous de la norme.
Samedi 4 juin,
la contamination
de l'eau de mer à proximité de la prise d'eau du réacteur n°3 est en
baisse : il y a 1 200 et 1 300 becquerels par litre en césiums 134 et
137 respectivement. En revanche, la contamination en iode 131 a
augmenté soudainement près de la prise d'eau du réacteur n°2 : elle est
presque 4 fois plus élevée que la veille.
Mercredi 8 juin, TEPCo envisage
de rejeter en mer 3 000 tonnes d'eau de mer contaminée qui stagne dans
les sous-sols des réacteurs de la centrale de Fukushima
dai-ni
car elle risque de corroder les structures. La concentration en césium
dépasse les autorisations de rejet, mais pas celle des autres éléments.
Le syndicat de pêcheurs s'y oppose.
Dimanche 12 juin, TEPCo a
annoncé avoir détecté du strontium radioactif dans l'eau de mer à
proximité de la centrale à des niveaux qui dépassent largement les
concentrations autorisées et dans les eaux souterraines. Dans la mer,
les concentrations vont de 7 700 à 24 000 becquerels par litre pour le
strontium 89 et de 1 600 à 7 300 becquerels par litre pour le strontium
90. Voir les
détails ici.
Dans les eaux souterraines, les valeurs détectées sont de 78 et 19 000
becquerels par litre pour le strontium 89 et de 22 et 6 300 becquerels
par litre pour le strontium 90. Les
détails sont ici. Le strontium radioactif est
particulièrement toxique car il se fixe dans les os.
Lundi 13 juin, TEPCo a commencé
à filtrer l'eau de mer à proximité des réacteurs 2 et 3 où une forte
contamination a été détectée. Les deux systèmes de filtration, d'une
capacité de 30 tonnes par heure chacun, retirent de 20 à 30% du césium
contenu dans l'eau de mer qui rejetée après traitement. C'est l'eau de
mer contenue à l'intérieur des barrières de protection qui est filtrée.
Mercredi 15 juin, du césium a
été trouvé dans deux baleines pêchées au large d'Hokkaido. Lors de la
pêche "scientifique", 17 baleines ont été capturées. Des contrôles de
la radioactivité ont été effectués sur 6 d'entre elles et 2 étaient
contaminées au césium radioactif à des teneurs de 24,3 et 31 becquerels
par kilo de viande.
Jeudi 23 juin, le gouvernement
a dit qu'il autoriserait la baignade si la concentration en césium
radioactif est inférieure à 50 becquerels par litre et 30 becquerels
par litre pour l'iode radioactif. Ces limites sont inférieures à celles
fixées pour l'eau de boisson. Si un nageur boit la tasse avec de l'eau
à ces limites, il reçoit une dose de 0,069 millisieverts avec le césium
et de 0,098 millisieverts avec l'iode.
Vendredi 24 juin, la JAEA
(l'équivalent du CEA) a rendu publique une simulation de la dispersion
de la pollution dans l'eau de mer. Il faudra 5 ans au césium pour
atteindre les côtes américaines. Le rapport avec les cartes est
disponible
ici en japonais.
Mardi 28 juin, TEPCo a détecté
du strontium radioactif pour la première fois dans les sédiments
marins. Les prelèvements ont été effectués à 3 km au large, à 20 km au
Nord et au Sud de la centrale. Jusqu'à 44 becquerels de strontium 90
par kilo ont été détectés. Le ministère de la pêche n'a pas trouvé de
strontium dans les poissons at autres produits marins pêchés au large
d'Ibaraki etChiba.
Mercredi 29 juin, TEPCo a
mesuré pour la première fois du Tellure 129m à une concentration de 720
becquerels par litre dans l'eau de mer à proximité de la prise d'eau du
réacteur n°1. C'est la première fois que cet élément est mesuré
directement dans l'eau de mer. A noté que l'ACRO l'a déjà détecté
dans les algues... La compagnie nie toute nouvelle fuite.
Juillet - Août 2011
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Mercredi 6 juillet, le
ministère des sciences etc a rendu publics des résultats d'analyse du
strontium dans les sédiments marins et n'a rien trouvé. Si
contamination il y a, elle est en dessous de 0,8 becquerel par
kilogramme. Le ministère de la pêche a aussi fait effectuer des tests
sur des poissons pêchés au large des préfectures d'Ibaraki et Chiba et
n'a pas détecté de strontium non plus.
Samedi 9 juillet, une campagne
de mesures menée par la Tokyo University of Marine Science and
Technology vient de se terminer. Selon les premiers résultats, du
plancton radioactifs a été collecté à 35 km au large d'Iwaki. Il y
avait 6 becquerels par kilo de césium.
Lundi 11 juillet, l'IRSN a
rendu publique une nouvelle synthèse des résultats de la surveillance
de la pollution marine.
C'est ici.
Lundi 25 juillet, la société
d'océanographie du Japon a demandé aux autorités japonaises de faire
des analyses plus précises de la radioactivité dans l'eau de mer. La
limite de détection est actuellement de 9 becquerels par litre pour le
césium 137 par exemple : en dessous de cette valeur, il est indiqué
"non détecté". Or, comme certains organismes vivants concentrent la
radioactivité, cela est trop haut comme limite. Il faudrait avoir un
limite beaucoup plus basse, de l'ordre du becquerel par litre ou moins.
Le lien vers le
communiqué en japonais est ici. Ces remarques
rejoignent celles de l'
ACRO.
Lundi 1er août, TEPCo a annoncé
la présentation d'un projet de barrière souterraine pour empêcher les
fuites vers la mer pour la fin août et le début des travaux pour la fin
de l'année. Les travaux devraient durer 2 ans, la barrière faisant 20
à 30 mètres de profondeur et 800 mètres de long. La compagnie réfléchit
aussi à construire la même barrière de l'autre côté pour entourer la
centrale.
Jeudi 4 août à 12h50, alors
qu'ils faisaient des forages de reconnaissance pour installer la
barrière, les intervenants ont coupé un cable électrique souterrain.
Une source électrique de secours a été activée dans la minute qui a
suivi et le cable réparé 3 heures et demie plus tard.
Samedi 13 août, la
contamination en césium dans l'eau de mer à proximité des prises d'eau
du réacteur n°2 est passée sous la limite des autorisations de rejet :
58 becquerels par litre pour le césium 134 (soit 0,97 fois la limite)
et 56 becquerels par litre pour le césium 137 (soit 0,62 fois la
limite). Pour le réacteur n°3, ces mêmes concentrations sont de 87 et
90 respectivement, soit au-dessus de la limite.
Lundi 15 août, selon le
Science
and Technology Daily (en chinois...), organe officiel du ministère
des sciences et
technologies de la Chine populaire, du césium et du strontium ont été
détectés dans l'eau de mer sur une surface de 252 000 km2, jusqu'à 800
km de la côte japonaise. Le communiqué est
ici en chinois. Mais les données précises sont
secrètes...
Mercredi 24 août, les autorités
chinoises ont annoncé avoir mesuré une contamination en strontium 90
élevée - 29 fois plus que ce qui est détecté près des côtes chinoises -
dans un calamar pêché au large de Fukushima. Il y avait aussi du césium
et de l'argent 110. Une fois de plus, la valeur de référence près des
côtes chinoises n'est pas donnée. Après avoir téléphoné à l'organisme
qui a fait les mesures, nous confirmons que les données précises sont
secrètes (
communiqué officiel en chinois).
Samedi 27 août, TEPCo n'a pas
détecté de césium dans l'eau de mer à proximité du réacteur n°3. C'est
la première fois depuis qu'elle fait des mesures à cet endroit. Il y
avait encore une contamination de 77 becquerels par litre en césium 134
près de la prise d'eau du réacteur n°2, ce qui est supérieur aux
autorisations de rejet.
Mercredi 31 août, TEPCo a
présenté les plans de construction de la barrière souterraine qui doit
retenir les eaux d'infiltration et les empêcher d'aller vers la mer. La
compagnie va utiliser un bâteau et une jetée temporaire pour accélérer
le chantier qui doit démarrer cette année et durer 2 ans. La barrière
sera construite sur une longueur de 800 m, entre 600 à 700 piliers de
22 mètres de long qui seront enfoncés dans le sol. La barrière est
prévue pour durer 30 ans.
Septembre - Octobre 2011
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Lundi 5 septembre, le ministère
de l'agriculture, de la pêche etc a mis en ligne de nombreux résultats
sur les poissons qui sont disponibles
ici en japonais, accompagnés d'une
carte. Les deux colonnes de données sont le césium
à gauche et l'iode à droite (en Bq/kg).
Jeudi 8 septembre, un groupe de
chercheurs de la Japan Atomic Energy Agency, Kyoto University et
d'autres universités a évalué la quantité de radioactivité rejetée en
mer et a trouvé 3 fois plus que TEPCo : 15 000 térabecquerels (1
térabecquerel est un million de millions) contre 4 720 térabecquerels
pour TEPCo. Cette nouvelle évaluation inclut les rejets aériens qui
sont retombés en mer et comprend 11 400 térabecquerels d'iode 131 et 3
600 térabecquerels de césium 137.
Samedi 10 septembre, la
municipalité de Yokohama, qui ne sait pas quoi faire des centres
contaminées issues de l'incinération des boues de la station
d'épuration, veut les enfouir dans son centre de Naka-ku. Mais il
apparaît que ce centre est en fait une île artificielle en construction
dans la mer (
photo satellite ici) : la municipalité veut donc
rejeter ces cendres dans la mer, ce qui a provoqué un tollé.
Lundi 12 septembre, le MEXT,
qui est le ministère des sciences, technologies, etc, a ré-analysé des
échantillons d'eau de mer avec une plus grande sensibilité. Alors que
la limite de détection en césium 137 était de 9 Bq/l auparavant, ce qui
était trop élevé car la vie marine concentre la pollution radioactive,
les nouvelles mesures donnent des valeurs très basses. Tous les
prélèvements sont contaminés maintenant, avec des concentrations
beaucoup plus élevées qu'avant l'accident. Les résultats sont
ici en japonais. Mais d'autres données publiées
par la suite, gardent 9 Bq/L comme limite, faisant ainsi disparaître
toute contamination.
Vendredi 16 septembre, le MEXT
a publié des résultats sur la contamination en strontium dans les
sédiments marins autour de la centrale : il n'y a rien. Les résultats
sont
ici en anglais. Les prélèvements datent du début
juillet. Il n'a pas trouvé de plutonium non plus. Résultats
ici en anglais.
Mardi 20 septembre, de la morue
avec 87 becquerels de césium total par kilo a été pêchée au large de
Hokkaïdo. Les résultats sont
ici en japonais.
Mercredi 5 octobre, l'ACRO et
Greenpeace on rendu publics de nouveaux résultats de mesure sur des
poissons et des algues. Les résultats sont
ici en
français. Quant à la surveillance officielle de l'eau de mer, les
limites de détection sont toujours trop élevées. Voir
ici pour des résultats récents.
Vendredi 7 octobre, les données
publiées ce jour sur la pollution marine font état de strontium dans
l'eau de mer prélevée devant la centrale. Il y a jusqu'à 1,6 et 1,7
becquerels par litre de strontium 89 et strontium 90 respectivement.
Les
résultats sont ici.
La limite de détection sur le césium est toujours trop élevée et il
n'est donc pas détecté. Il n'est pas possible de voir s'il y a une
corrélation entre la concentration en strontium et celle en césium.
Des données sur le plutonium sont
disponibles ici.
La fédération nationale des pêcheurs de
sanma
(Cololabis saira) a décidé d'interdire à ses membres de pêcher à moins
de 100 km de la centrale pour rassurer les consommateurs. Elle va faire
tester les poissons pêchés près de cette limite courant octobre pour
vérifier le bien-fondé de cette décision. Les pêcheurs qui ne
respecteraient pas l'interdiction seront punis.
Samedi 15 octobre, des chercheurs de la Tokyo University of Marine
Science and Technology ont mesuré jusqu'à 669 becquerels de césium par
kilogramme de plancton animal pêché à 3 km au large d'Iwaki.
Mercredi 19 octobre, le
gouvernement a publié des données sur la contamination de la mer avec
des limites de détection exceptionnellement basses. C'est
ici en deux langues.
Mardi 25 octobre, l'ACRO a mis
en ligne de nouveau résultats de mesure sur des algues et poissons
prélevés par Greenpeace. Les résultats sont
ici en français.
TEPCo a annoncé qu'elle allait débuter la construction de la barrière
souterraine pour prévenir de nouvelles fuites vers la mer via les eaux
souterraines d'ici deux jours. Elle en a pour deux ans. En revanche,
elle ne va pas construire de barrière du côté de la terre car ce serait
inutile. Surtout, cela nécessiterait le déplacement de bâtiments.
Jeudi 27 octobre, l'IRSN a
publié une nouvelle
note sur la pollution marine où il estime à 27
millions de milliards de becquerels (27x10
15
Bq) les rejets en césium 137, soit deux fois plus que celui estimé par
l'IRSN en juillet et vingt fois plus que l'estimation de Tepco, publiée
en juin. Si la localisation de Fukushima, avec de forts courants
marins, a permis une dispersion des radionucléides exceptionnelle, une
pollution significative de l'eau de mer sur le littoral proche de la
centrale accidentée pourrait persister dans le temps, à cause notamment
du ruissellement des eaux de surface sur les sols contaminés. Les
organismes benthiques [vivant près des fonds marins] ainsi que les
poissons au sommet de la chaîne alimentaire, sont, dans la durée, les
plus sensibles à la pollution au césium.
Novembre - Décembre 2011
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Mardi 1er novembre, le MEXT a
publié une carte de la contamination des sédiments marins : elle fait
apparaître une contamination significative sur de grandes distances. La
carte est
ici en japonais et anglais.
Mercredi 2 novembre, une
cimenterie de Chiba a déversé dans la Baie de Tokyo de l'eau contenant
environ 1000 Bq/l de césium, ce qui 14 à 15 fois plus que ses
autorisations de rejet. Il s'agit de l'eau de rinçage des filtres. Les
rejets sont de 300 tonnes par jour en moyenne. 13 200 tonnes ont donc
été rejetées en septembre-octobre. La compagnie a cessé tout rejet. Les
autorités provinciales ont lancé une enquête.
Mercredi 16 novembre, les
dernières mesures publiées sur les poissons par les
autorités régionales font apparaître que 4 poissons sur 120 dépassent
la limite de 500 Bq/kg. Il y a en particulier un cardeau hiramé
(Paralichthys olivaceus) pêché au large d'Iwaki qui a 2 000 Bq/kg en
césium 134 et 2 500 Bq/kg en césium 137. C'est un poisson plat. Les
données complètes sont
ici en japonais.
Vendredi 25 novembre, le
ministère des sciences et technologies a publié de nouveaux résultats
d'analyse des sédiments marins qui montrent une contamination continue
en césium sur de grande distances. La carte est
ici en anglais et japonais.
Lundi 28 novembre, le ministère
de l'agriculture, de la pêche etc a rendus publics les résultats de ses
mesures sur des produits marins pour le mois de novembre. Ils dépendent
beaucoup des espèces et du lieu de pêche. Le poisson le plus contaminé
et encore à 4 500 Bq/kg en césium. Les données sont
ici en anglais.
Jeudi 1er décembre, selon le
Meteorological
Research Institute basé à Tsukuba dans la province
d'Ibaraki, les rejets marins en césium 137 dépassent les 3,5x10
15
Bq. De même pour ceux en césium 134. C'est plus que l'estimation de
TEPCo, mais 10 fois moins que celle de l'IRSN.
Vendredi 2 décembre, TEPCo a
annoncé avoir mesuré jusqu'à 870 000 becquerels de césium 137 par kilo
de sédiments marins à proximité de la prise d'eau des réacteurs 1 à 4.
La concentration en césium 134 au même point est de 730 000 becquerels
par kilo. TEPCo pense que cela vient de la fuite colmatée en avril
dernier. Il est surprenant qu'elle ne le découvre que maintenant. Les
données complètes sont disponibles
ici en anglais.
Samedi 3 décembre, des
scientifiques japonais ont proposé de rejeter en mer les déchets issus
de la décontamination après les avoir mis en fûts supportant la
corrosion et les fortes pressions sous le prétexte que si ces fûts
lâchent, cela ne changerait pas de façon significative la pollution
marine. Cette idée saugrenue a peu de chance d'aboutir car c'est
interdit par la convention de Londres.
Dimanche 4 décembre, 11h30, un
sous-traitant de TEPCo vient de découvrir une nouvelle fuite vers la
mer. C'est l'intallation de désalinisation qui fuit. Les travaux de
colmatage ont débuté vers 12h15 à l'aide de sacs de sable. 45 tonnes
d'eau contaminée à 45 000 becquerels de
césium par
litre inondent le bâtiment. De l'eau contaminée a aussi été trouvée
dans un fossé qui conduit à la mer. Selon la compagnie, 220
tonnes d'eau ont fui et une partie pourrait être déjà allée en mer.
Il
s'agit d'eau décontaminée. Mais le
système de purification n'enlève pas le strontium et l'on ne connaît
pas la concentration de cet élément qui n'a pas été mesurée
précisément. Au niveau de
la fuite, il y a 1,8 millisieverts par heure en rayonnement gamma et
110 millisieverts par heure en bêta. Cela peut aller jusqu'au milliard
de becquerel par litre. La concentration en strontium doit
donc être de l'ordre de 130 millions de becquerels par litre. Il ne
s'agit que d'une estimation.
Des photos de la fuite sont disponibles
ici en anglais.
L'eau de mer près de la fuite avait 31 becquerels de césium par litre,
ce qui est un peu plus qu'avant la fuite.
Lundi 5 décembre, TEPCo estime
qu'au maximum 300 litres d'eau contaminée ont fui à l'extérieur du
bâtiment et elle ne sait pas si cette eau a atteint la mer. Quand les
travailleurs ont trouvé les 45 tonnes d'eau dans le bâtiment, il n'y
avait pas de fuite vers l'extérieur. Le calcul est basé sur le fait que
le colmatage était effectif après 14h et la fuite avait un
débit estimé à 1 litre par heure.
Mardi 6 décembre, TEPCo pense
finalement que 150 litres de cette eau fortement contaminée en
strontium ont été rejétés en mer. Et elle estime à 26 milliards de
becquerels le rejet. Quant à la concentration en strontium, elle a été
estimée à 74 millions de becquerels par litre pour le strontium 89 et
100 millions pour le strontium 90. Les chiffres détaillés sont
ici en anglais.
Un schéma du chemin suivi par la fuite est
ici en anglais.
Jeudi 8 décembre, les
coopératives de pêches ont officiellement protesté contre l'intention
de TEPCo de rejeter de l'eau radioactive en mer. Elles révèlent aussi
cette information par la même occasion.
C'est que TEPCo ne sait plus où mettre son eau contaminée : elle en a
accumulé environ 100 000 tonnes dans des cuves d'une capacité totale de
160 000 tonnes qui devraient pleines en mars. Reconstruire de nouvelles
cuves, ne fait que reporter le problème sans le résoudre. Une partie de
cette eau est réinjectée dans les réacteurs pour les refroidir où elle
est à nouveau contaminée avant d'être traitée. Mais, il y a environ 400
tonnes par jour d'eau souterraine qui vient s'infiltrer dans ce circuit
prétendu "fermé".
TEPCo envisage donc de rejeter une partie de l'eau décontaminée en mer
dans le plan à moyen terme qu'elle compte soumettre à l'autorité de
sûreté nucléaire. Elle ne sait, pour le moment, ni quand, ni combien,
ni avec quelle contamination. La compagnie promet seulement de
respecter les autorisations de rejet de l'installation nucléaire en
fonctionnement normal.
Mais, le système de traitement actuel ne retire pas le strontium, qui
est très radiotoxique et difficilement mesurable. TEPCo va-t-elle
rejeter de grandes quantités de strontium en mer ?
Vendredi 9 décembre, face au
tollé provoqué par les révélations des pêcheurs, TEPCo renonce
temporairement à rejeter de l'eau contaminée en mer.
Vendredi 16 décembre, TEPCo a
finalement renoncé temporairement à rejeter de l'eau "décontaminée"
dans le mer. C'est dans son plan pour les 3 années à venir. Pour faire
face aux volumes gigantesques d'eau partiellement décontaminée, la
firme va :
- arrêter les infiltrations d'eau souterraine dans les sous-sols des
réacteurs ;
- améliorer l'efficacité de la décontamination ;
- augmenter les capacités de stockage de cette eau.
La firme s'est engagée à ne pas rejeter de cette eau sans un accord des
autorités (heureusement !).
Selon le Wall Street Journal du jour, les cuves de stockage de cette
eau, installées dans l'urgence, sans contrôle de la stabilité des sols,
sont parfois menaçantes. Avec 10 000 tonnes d'eau supplémentaire à
stocker, il n'y a pas assez de place sur le site de la centrale.
Dimanche 18 décembre, le Asahi,
quotidien japonais, estime à 462 térabecquerels (1 térabecquerels = 1
million de millions de becquerels) la quantité de strontium rejetée
dans l'océan lors des fuites du printemps. Pour cela, il a multiplié le
volume rejeté estimé par TEPCo par la concentration en strontium. Il a
aussi ajouté la contribution de la fuite du 4 décembre.
Ce chiffre ne prend pas en
compte le strontium des rejets aériens. C'est à peu près 10% du rejet
total estimé par TEPCo et constitué essentiellement de césium et iode.
C'est aussi à peu près ce que rejetait annuellement l'usine de
retraitement de Sellafield dans les années 1970.
D'autres organismes ont donné des chiffres beaucoup plus élevés pour
les rejets en iode et césium, jusqu'à 20 fois plus pour l'IRSN.
Le problème est que le strontium est très difficile à mesurer et qu'il
y a donc peu de données de la contamination dans l'environnement marin.
Jeudi 22 décembre, des nori
sèches (algues comestibles qui servent pour les sushis) de la provnce
de Chiba, dans la banlieue nord de Tokyo, ont été testées avec une
contamination en césium de 11, 27, 25, 16,5, 5,6, 17,7 becquerels par
kilo. Il y a encore des poissons qui dépassent la limite de 500 Bq/kg.
La valeur la plus forte détectée par le ministère de la pêche est de 2
400 Bq/kg le 26 octobre pour un sébaste.
Le tableau de valeurs complet de ce ministère est
ici en japonais.
Janvier 2012
[afficher/cacher]
Vendredi 6 janvier 2012, TEPCo
a annoncé avoir trouvé un tunnel plein d'eau près de la station de
traitement de l'eau. Il y en aurait environ 142 m3 (ou tonnes)
contaminées à 100 Bq/l en césium. La compagnie pense que cela viendrait
de l'eau de pluie et qu'il n'y a pas eu de fuite vers la mer. Le
communiqué en
anglais est ici.
Mardi 10 janvier, nouvelle
fuite d'eau dans la station de désalinisation des eaux contaminées. La
dizaine de litres très contaminés (500 millions de becqurels par litre
en bêta total) n'auraient pas rejoint la mer. Des détails sont
ici en anglais.
Lundi 16 janvier, le ministère
des sciences et technologies a publié des résultats d'analyse de l'eau
de mer suite à la fuite du 4 décembre. Les résultats,
disponibles ici en anglais,
font apparaître une contamination significative en strontium qui n'est
pas filtré par la station de traitement de l'eau : plus de 540 Bq/l au
lendemain de la fuite près de la côte.
Mercredi 18 janvier, des
données supplémentaires sur la contamination en strontium de l'eau de
mer à proximité de la centrale sont disponibles
ici en anglais et japonais. Le prélèvement date du
10 décembre.
Mercredi 25 janvier, une carte
de la contamination des sédiments a été publiée par le ministère des
sciences et technologies : ils continuent à être contaminés sur des
centaines de kilomètres autour de la centrale de Fukushima.
Carte en anglais et japonais.
Vendredi 27 janvier, une carte
de la contamination en strontium des sédiments a été publiée par le
ministère des
sciences et technologies. Elle est ici en
anglais et japonais.
Samedi 28 janvier, TEPCo publie
une série de photos de fuites de ses installations de traitement de
l'eau. D'abord au niveau d'une valve d'une
unité de déminéralisation, puis une valve au
niveau d'une
pompe d'injetion et d'une autre
valve. TEPCo pense que c'est dû au gel et veut
isoler tous ses tuyaus d'ici la fin février.
TEPCo a aussi mis en ligne des
photos de l'inspection des installations suite à
la demande des autorités de sûreté.
Lundi 30 janvier, pour éviter
les fuites radioactives vers la mer comme celle qui a eu
lieu le 4 décembre dernier et qui avait contaminé en strontium l'eau de
mer, TEPCo veut mieux traiter l'eau. A partir du mois de mars, la
compagnie veut retirer aussi le strontium, cobalt, manganèse... grâce à
un nouvel équipement à définir qui devra pouvoir traiter 500 tonnes
d'eau par jour. Les résines qui doivent absober ces éléments
radioactifs seront entreposées sur le site pendant au moins 20 ans et
TEPCo espère pouvoir rejeter l'eau mieux décontaminée dans la mer car
les cuves seront pleines en mars.
JAMSTEC (Japan Agency for Marine-Earth Science and Technology,
l'équivalent de l'IFREMER au Japon) a fait une simulation de la
dispersion de la pollution radioactive dans le Pacifique. C'est
ici en anglais.
Mardi 31 janvier, le ministère
de l'agriculture, de la pêche et de la forêt a rendu publics les
résultats de ses contrôles sur les poissons pour le mois de janvier. La
majorité de ces poissons sont contaminés, parfois à des teneurs
élevées, jusqu'à presque 2 000 Bq/kg. Les données sont
ici en anglais.
Sont surlignées les valeurs qui dépassent la limite actuelle de 500
Bq/kg, qui va être prochainement baissée à 100 Bq/kg.
Jeudi 2 février, la
municipalité de Tôkyô a montré à la presse comment elle se débarasse
des centres radioactives issues de l'incinération des boues de station
d'épuration : elle les utilise pour gagner du terrain dans la Baie de
Tôkyô ! La contamination était prétenduement comprise entre 1 000 et 2
000 Bq/kg.
Vendredi 3 février, le
ministère des sciences et technologies a mis en ligne une nouvelle
carte de la contamination en strontium de l'eau de mer à proximité de
la centrale. Elle est
ici en anglais et japonais. Les césiums
apparaissent comme non-détectés, mais la limite de détection choisie
est assez élevée.
Quant aux poissons, ils continuent à être parfois constaminés largement
au-dessus des limites. Les derniers résultats du ministère de la pêche
sont
ici en anglais.
Lundi 6 février, de l'eau de
mer à proximité de la centrale continue à être contaminée en césium.
C'est
ici en anglais et japonais.
Mercredi 8 février, selon une
étude menée par le prof. Yamazaki de l'université du Kinki, le césium
s'enfonce plus vite dans la boue des fonds marins de la baie de Tôkyô
que sur terre. Les mesures faites à l'embouchure de la rivière Arakara
ont montré que le césium avait atteint une profondeur de 24 à 26 cm en
un point et 12-14 cm en un autre. Il explique ce phénomène par la
contribution des benthos (organismes vivant dans les sédiments marins).
La plus forte contamination mesurée dans la baie de Tôkyô est de 18 242
Bq/m2, ce qui est 25 fois plus que la plus forte contamination du lac
Biwa suite aux essais nucléaires atmosphériques. Par kilo de sédiment,
les teneurs sont de l'ordre de quelques centaines de becquerels. Cette
pollution
entraîne cependant un débit de dose inférieur à 0,23 microsievert par
heure et ne nécessite donc pas de décontamination.
C'est la rivière qui a apporté ce césium pour l'essentiel et la
contamination devrait continuer à augmenter pendant encore un ou deux
ans.
Le MEXT n'a pas trouvé de plutonium dans l'eau de mer à proximité de la
centrale.
Ici en anglais.
La contamination de l'eau de mer au large de la centrale est
ici en anglais et japonais,
avec des limites de détection très basses. Comme les sédiments, l'eau
est contaminée sur des centaines de km. La tendance est cependant à la
baisse.
Jeudi 16 février, pour faire
face à la montée de l'inquiétude concernant la contamination de la baie
de Tôkyô, le ministère des sciences et technologie et celui de
l'environnement ont annoncé qu'ils allaient faire des mesures. La
contamination est due aux apports des deux rivières, la Sumida et
l'Arakawa et reste dans la baie où elle s'accumule. De nombreuses
personnes se demandent si elles peuvent encore manger les poissons de
la baie. Le ministère de l'environnement va surveiller les rivières et
le MEXT la mer avec les municipalités riveraines. C'est la première
fois que des investigations officielles vont être menées sur ces deux
rivières.
Vendredi 17 février, le MEXT a
mis en ligne des données sur la contamination des sédiments marins à
proximité de la centrale de Fukushima pour le
césium et pour le
plutonium.
Mardi 21 février, TEPCo veut
bétonner le fond marin dans le port près de la centrale de Fukushima
daï-ichi car les sédiments marins y sont très contaminés. Des tests
auront lieu samedi 25. Les travaux pourraient durer 3 à 4 mois. La
contamination des sédiments en ce lieu peuvent atteindre 1,6 millions
de becquerels par kilo pour le césium. La compagnie craint que des
bateaux ou la tempête remue ces sédiments.
Des explications avec photos sont
ici en anglais. TEPCo a aussi mis en ligne une
vidéo du fond marin où il n'y a rien d'intéressant
à voir.
Vendredi 24 février, les
denières données du ministère de l'agriculture et de la pêche sur les
poissons sont
ici : il y a toujours des poissons qui dépassent
largement la limite.
Dimanche 26 février, nouvelle
fuite sur une intallation de TEPCo,
ici en anglais.
Lundi 27 février, le
gouvernement a publié des données qui montrent une forte contamination
des sédiments marins en strontium jusqu'à une grande distance de la
centrale. C'est
ici en anglais et japonais.
Mardi 28 février, Toshiba
aurait mis au point une nouveau système de purification de l'eau qui
enlèverait jusqu'à 45 radioéléments. Le système actuel n'enlève,
essentiellement, que le césium et l'eau 'décontaminée' est encore très
chargée en strontium par exemple. Selon Toshiba et TEPCo l'eau ainsi
obtenue pourrait être rejetée en mer sans dépasser les limites de
rejet. TEPCo espère pouvoir rejeter à partir de septembre 2012, le
temps de mettre en place l'équipement à grande échelle et obtenir le
consentement des autorités.
Les travaux de bétonnage du fond marin ont commencé.
Jeudi 1er mars, les derniers
résultats de mesures précises de l'eau de mer au large de Fukushima
sont disponibles
ici en anglais et japonais.
Vendredi 2 mars, la
contamination en césium des sédiments marins situés à l'embouchure de
la rivière Arakawa dans la Baie de Tôkyô augmente. Les mesures de Hideo
Yamazaki de l'université du Kinki donnent : 308 Bq/kg en Août, 476 en
Octobre et 511 en Décembre. La faune est contaminée jusqu'à quelques
dizaines de becquerels par kilo.
Mercredi 7 mars, selon un
groupe de chercheurs du Meteorological Research Institute, la centrale
de Fukushima daï-ichi doit continuer à fuir dans la mer. Selon leurs
calculs, la contamination en césium à proximité de la centrale diminue
moins vite que prévu. Pour l'exploitant, la centrale ne fuit pas.
->
Les seules mesures
disponibles actuellement concernent l'eau de mer. Pour les êtres vivant
dans la mer, il faut multiplier ces valeurs par un facteur de
concentration. Quelques valeurs de
facteurs de
concentration sont
données ici.
->
Les limites
radiologiques pour les produits alimentaires et l'eau de boisson fixées
par le gouvernement japonais sont disponibles
ici.
-> Les données de mesure
officielles du MEXT sont
ici et
ici en anglais.
-> Simulation de la
dispersion de la pollution radioactive dans le Pacifique par JAMSTEC :
ici en anglais.
2011
[afficher/cacher]
Vendredi 17 juin, le
gouvernement japonais a fixé des règles pour les boues radioactives des
stations d'épuration. En dessous de 8 000 becquerels de césium par
kilo, elle peuvent être enfouies dans des centres d'enfouissement, s'il
n'y a pas de projet de développement résidentiel pour l'avenir. Entre 8
000 et 100 000 becquerels de césium par kilo, il faut faire une étude
au cas par cas avant enfouissement. Enfin, au-dessus de 100 000
becquerels par kilo, il faut les couvrir le temps que le gouvernement
ne trouve une solution. Cela devrait être à sa charge.
Les autorités locales ont du mal à mettre ces règles en pratique : même
en dessous de 8 000 becquerels par kilo, elle peinent à trouver un site
qui les accepte. Pour elles, une solution doit être trouvée rapidement
car les riverains sont inquiets.
Jeudi 28 juillet, les autorités
ont présenté une premier bilan des analyses faites sur des boues de
station d'épuration. Sur les 50 000 tonnes que le Ministère de la Santé
a fait analyser, 1 557 tonnes ont une contamination qui dépasse les 8
000 becquerels par litre et doivent être considérées comme des déchets
radioactifs. Les 5 provinces concernées par ces boues radioactives sont
Fukushima, Miyagi, Niigata, Tochigi et Gunma. Il y a des boues
radioactives dans de nombreuses régions, mais en-dessous du seuil de 8
000 Bq/kg. Ainsi 33 950 tonnes ont plus de 100 Bq/kg en césium dans 11
régions. Ces boues ne peuvent pas être étendues ou enfouies dans des
zones il est prévu de construire plus tard. La boue la plus contaminée
a été trouvée à Koriyama avec 89 697 becquerels par kilo.
54 613 tonnes de boues doivent encore être testées dans 14 régions.
De nombreuses stations d'épuration ont du mal à se débarrasser de leurs
boues. Ainsi 36 333 tonnes sont entreposées dans des stations
d'épuration en attendant de trouver un exutoire.
Les autorités n'arrivent pas à trouver un terrain pour les entreposer.
Samedi 6 août, le quotidien
Asahi (version anglaise) a découvert une décharge secrète où la
municipalité de Fukushima va mettre "temporairement" les déchets
radioactifs issus de la décontamination de la ville. Les riverains ont
des doutes sur le "temporairement" car il n'y a pas de centre de
stockage national. Tout le monde attend la décision du gouvernement en
la matière. La municipalité n'a rien dit car elle savait qu'il lui
serait impossible d'obtenir l'assentiment des riverains. La décharge a
ouvert le 28 juillet.
Mercredi 17 août, la NHK a mené
l'enquête auprès de 17 provinces du Nord-Est du Japon : il y a
maintenant 54 400 tonnes de boues radioactives produites dans les
stations d'épuration. 75% contiennent moins de 8 000 Bq/kg de césium,
mais seulement 51% environ sont toujours entreposées sur place car il
est difficile de trouver un site d'enfouissement qui les accepte. Dans
7 stations d'épuration situées dans 4 provinces, il a fallu délimiter
une zone interdite car le niveau de dose est trop élevé.
Vendredi 26 août, le Japon
vient d'adopter une nouvelle loi qui rend l'Etat responsable des
déchets radioactifs dus à la catastrophe (débris, boues, terres...
contaminés). Elle prendra effet le 1er janvier 2012. La loi stipule que
l'Etat doit prendre cette responsabilité car il a fait la promotion de
l'énergie nucléaire. C'est le ministère de l'environnement qui aura la
charge de définir les critères de gestion et les filières de prise en
charge des déchets. TEPCo devra payer la décontamination.
Samedi 27 août, la municipalité
de Fukushima doit faire face à l'opposition des riverains qui ne
veulent pas des déchets radioactifs engendrés par la décontamination
des points chauds. 3 800 personnes s'étaient mobilisées pour
décontaminer le district de Watari et la municipalité a entreposé
temporairement 6 000 "big bags" dans les montagnes, malgré l'opposition
des riverains.
Le premier ministre Naoto Kan a demandé aux autorités de la province de
Fukushima d'accepter un centre d'entreposage de déchets radioactifs
engendrés par la décontamination et les débris contaminés du tsunami.
Il a bien insisté que ce serait temporaire... Le premier ministre a
aussi annoncé qu'il y des zones où les personnes ne retourneront pas
avant des décennies. C'est la première fois qu'il le reconnait. Le
maire d'Okuma, ville particulièrement contaminée, a refusé d'accueillir
un tel centre le lendemain, espérant toujours pouvoir décontaminer sa
municipalité.
Dimanche 25 septembre, le
ministère de l'environnement estime à 28 millions de m3 le volume de
terre contaminée en provenance de Fukushima qu'il faudrait évacuer et
stocker après décontamination. Ce chiffre se base sur une hypothèse que
la décontamination doit avoir lieu si le débit de dose entraînerait une
dose annuelle supérieure à 5 millisieverts. 13% de la surface de la
province de Fukushima est concernée et les forêts sont décontaminées à
100%. 1,02 million de m3 proviendraient alors des maisons et
jardins, 560 000 m3 des écoles, nurseries... et 17,42 millions de
m3 de terres agricoles.
Avec une hypothèse moins contraignante, à savoir une dose annuelle de
20 millisieverts et seulement 10% des forêts décontaminées, cela
induirait un volume de près de 5 millions de m3.
Ces chiffres seront transmis à la commission qui va définir la
politique de décontamination. Le gouvernement n'a aucun site
d'entreposage temporaire et encore moins de stockage définitif. Il se
défausse donc sur les autorités locales.
Mercredi 12 octobre, la
municipalité de Tokyo veut utiliser les boues de station d'épuration et
les cendres radioactives pour remplir les remblais en mer dans la baie
de Tokyo. ce n'est pas sans danger pour l'océan...
Samedi 29 octobre, le ministre
de l'environnement, qui est aussi ministre de la catastrophe, a annoncé
son plan relatif au stockage des tonnes de sols issus de la
décontamination. Les autorités se donnent 30 ans pour trouver un
stockage définitif en dehors de la province de Fukushima. En attendant,
elles comptent bien installer un stockage intérimaire à Fukushima dans
une zone de 3 à 5 km2 pouvant accueillir 15 à 28 millions de m3. Des
pourparlers sont en cours avec les autorités locales. Ce centre
temporaire devrait ouvrir en janvier 2015. Ee attendant, les
municipalités devront entreposer les déchets issus de la
décontamination sur leur territoire.
Mais la plupart des 59 municipalités de Fukushima n'ont pas encore
trouvé un emplacement pour cet entreposage de trois ans, pas plus que
le gouvernement, pour l'entreposage relais centralisé. Les maires
craignent qu'il ne devienne un stockage définitif, faute de mieux.
Mercredi 16 novembre, les boues
de station d'épuration contaminées et les cendres d'incinérateurs
radioactives continuent à s'accumuler sans qu'une solution ne soit
trouvée. Les cimenteries, qui utilisaient les cendres les refusent. La
ville de Yokohama par exemple a maintenant 5 500 tonnes de cendres et
les stations d'épuration produisent quotidiennement 16 000 mètres cube
de boue.
En mai, il y avait 5 000 becquerels césium par kilo de cendre,
maintenant, il y en a moins de 2 000. Les cimenteries ne peuvent
accepter les cendres que si la contamination est inférieure à 300 Bq/kg.
Lundi 21 novembre, selon le
Asahi, il y a 64 000 tonnes de boues de station d'épuration et de
cendres accumulées au lieu d'être utilisées dans des cimenteries. C'est
20 000 tonnes de plus qu'il y a deux mois. 14 provinces sont
concernées. Il y a 17 000 tonnes à Fukushima, 12 000 à Miyagi, 5 300 à
Gunma... Les coûts supplémentaires engendrés par cette crise devraient
compensés par TEPCo.
Mercredi 14 décembre, c'est
maintenant officiel, le Ministère de l'environnement a décrété que le
gouvernement centrale prendra à sa charge la décontamination des sols à
partir de 0,23 microsievert par heure, soit 1 millisievert par an. Une
centaine de municipalités sont concernées. Il va aussi prendre en
charge les déchets, débris, boues... à partir de 8 000 becquerels par
kilo.
Mercredi 28 décembre, le
ministre de l'environnement, Goshi Hosono, a demandé officiellement aux
responsables politiques locaux d'accepter un centre d'entreposage des
déchets issus de la décontamination. Il sera fort probablement installé
à Futaba. L'accueil a été contrasté : le gouverneur n'a pas dit non,
mais veut l'assentiments des riverains évacués. Les riverains qui
pensent ne jamais pouvoir rentrer chez eux à cause des niveaux élevés
de contamination, sont plutôt enclins à accepter. D'autres, veulent
revenir et n'y sont donc pas favorable. Mais, s'il n'y a pas de centre
d'entreposage, la décontamination n'est pas possible et le retour non
plus. Face à cette alternative infernale, certains demandent des
garanties que l'entreposage ne durera pas plus de trente ans. Nombreux
sont ceux qui pensent que cet entreposage "temporaire" deviendra un
centre de stockage définitif.
Jeudi 5 janvier, les maires des
8 municipalités du comté de Futaba où le gouvernement veut installer un
centre d'entreposage des déchets issus du démantèlement ont demandé
l'aide des autorités provinciales pour faire face au gouvernement
centrale. Ils leur est difficile de consulter les citoyens dispersés
suite à l'évacuation forcée. Le maire de Futaba est opposé au projet.
D'autres maires ont dit ne pas avoir le choix.
La ville de Kashiwa a dû arrêter son incinérateur de déchets Sud à
cause des cendres radiactives qui s'accumulent. Cet incinérateur, avait
déjà été arrêté deux mois à partir de septembre dernier pour les mêmes
raisons : il n'y a plus de place pour entreposer les cendres dont la
contamination en césium dépasse 8 000 Bq/kg. Il y en a environ 200
tonnes, soit 1 049 bidons. Il y a en plus 30 tonnes de cendres dans
l'incinérateur. La ville a un autre incinérateur ce qui devrait lui
permettre de continuer à traiter les déchets ménagers. Les autorités
régionales essayent de trouver une solution, mais personne ne veut de
ces déchets.
Jeudi 2 février, la
municipalité de Tôkyô a montré à la presse comment elle se débarasse
des centres radioactives issues de l'incinération des boues de station
d'épuration : elle les utilise pour gagner du terrain dans la Baie de
Tôkyô ! La contamination était prétenduement comprise entre 1 000 et 2
000 Bq/kg.
Vendredi 10 février, le premier
ministre Noda conjure les autres provinces et municipalités d'accepter
des déchets du tsunami, à l'instar des provinces de Tôkyô, Yamagata et
Shizuoka. Les autres craignent que ces débris soient radioactifs. Tôkyô
a limité à 11 000 tonnes la quantité de déchets qu'elle peut accepter.
La seule province d'Iwaté, une des plus touchées par le tsunami, a 4,35
millions de tonnes sur les bras. C'est 11 fois que le volume annuel de
déchets traités habituellement. A Miyagi, c'est 19 fois.
Les cendres de bois de chauffage peuvent aussi être très contaminées :
à Miyagi, la concentration en césium varie entre 1 180 becquerels par
kilogramme à Kakuda et 59 000 becquerels par kilo à Marumori. Le 19
janvier, le gouvenement avait mesuré jusqu'à 43 780 Bq/kg à Nihonmatsu.
Il appelé les citoyens à ne pas disperser ces cendres mais à les
stocker dans des sacs hermétiques avant d'être collectées par les
municipalités.
Vendredi 17 février, le Japon
fait face à des montagnes de débris du tsunami et demande à chaque
province d'en prendre un peu pour partager le fardeau. Les populations
sont souvent opposées par peur de la contamination radioactive. Le
Maïnichi a enquêté et il s'avère que seulement 10
provinces sur 42 sollicitées font les démarches pour accepter ces
déchets.
La limite fixée par les autorités pour permettre l'incinération de ces
déchets a été fixée à 8 000 Bq/kg. Mais la limite était de 100 Bq/kg
dans la loi. De nombreuses municipalités ne comprennent pas cette
élévation de la limite. Mais pour le gouvernement, la limite de 100
Bq/kg correspond au seuil de libération qui permet de recycler un
produit contaminé, alors que la limite de 8 000 Bq/kg est pour les
cendres d'incinérateur qui sont destinées à être enfouies. Le ministère
a mentionné une limite de 240-480 Bq/kg pour les déchets avant
incinération.
Ce que craignent le plus les populations, ce sont les fumées des
incinérateurs.
Lundi 20 février, la ville de
Shimada dans la province de Shizuoka a montré au public les cendres
issues de l'incinération de 10 tonnes de débris en provenance de Yamada
la province d'Iwaté. Ces cendres auraient 64 Bq de césium par kilo
selon les résultats préliminaires. A titre des comparaison les cendres
issues de l'incinération des déchets ménagers ont 48 Bq/kg.
Vendredi 24 février, des
poussières issues de boues de station d'épuration de Koriyama sont
excessivement contaminées : entre 47 430 et 2,47 millions de becquerels
par kilo pour le césium. A partir de 100 000 Bq/kg, ces poussières
doievnt être traitées comme des déchets radioactifs.
Ces poussières sont issues d'un processus de sèchage des boues à 1
200°C pour réduire leur volume. Il y en a 58 tonnes et il n'y aurait
pas de fuite.
Samedi 25 février, le ministère
de l'environnement a annoncé vouloir acheter le terrain du futur centre
d'entreposage des déchets radioactifs issus de la décontamination au
prix du marché juste avant la catastrophe. Il devrait lui en coûter
entre 50 et 100 milliards de yens (0,5 et 1 milliard d'euros). Les
propriétaires qui vendront leur terrain bénéficieront des mêmes
avantages fiscaux que lors d'une expropriation.
Dimanche 26 février, le maire
de Futaba a refusé de se rendre à une réunion avec le ministre de
l'environnement à propos du centre d'entreposage de déchets radioactifs
issus de la décontamination. Il est furieux d'avoir découvert les
intentions du gouvernement dans la presse. Il a déclaré n'avoir aucune
confiance dans le gouvernement. Il a été suivi par ses homologues de
Hirono et Namié. Comme il préside l'association des 8 maires du comté
de Futaba, la réunion a été annulée. Certains de ses collègues
regrettent cette attitude car il n'est pas possible d'échapper à la
problématique des déchets. Le maire de Futaba est opposé à ce que ce
centre soit dans sa commune.
Lundi 27 février, la province
d'Ibaraki a publié des données sur la contamination des boues de
station d'épuration. Tous les résultats sont sous la limite des 8 000
Bq/kg pour le césium. C'est
ici en anglais.
Vendredi 2 mars, la ville de
Tôkyô a commencé à incinérer à grande échelle des débris du tsunami en
provenance d'Onagawa dans la province de Miyagi malgré les craintes des
riverains.
Samedi 3 mars, le
Maïnichi fait le point sur les déchets radioactifs.
- Vous souvenez-vous de la paille de riz consommée par les bovins qui
avait provoqué la crise du boeuf durant l'été 2011 ? Il y a 6 800
tonnes de paille radioactive réparties dans 8 provinces et personne ne
sait qu'en faire. Myagi en a 4 800 tonnes, suivie par Fukushima avec 1 100 tonnes, Iwaté 600 tonnes et Tochigi 320 tonnes.
- En ce qui concerne les boues de station d'épuration et des cendres
d'incinérateurs, il y en a 97 000 tonnes réparties dans 12 provinces,
et c'est 3,7 fois plus qu'en juillet 2011. Même s'il est possible
d'enfouir les déchets ayant moins de 8 000 Bq de césium par kilo avec
les autres déchets, dans les faits il y a peu de progrès à cause de
l'opposition des riverains. C'est Fukushima qui en a le plus avec 30
000 tonnes. C'est 25 200 tonnes de plus qu'en juillet dernier. Elle est
suivie par Miyagi avec 22 000 tonnes, soit 19 000 tonnes de plus qu'en
juillet. Kanagawa en a 19 000 tonnes (14 690 tonnes de plus qu'en
juillet). Saïtama 9 500 tonnes, soit 6 790 de plus.
Les fermiers sont bien embêtés avec la paille et ne savent pas quoi en
faire. Ils n'ont plus de place dans leur grange. Certains ont installé
une sorte de chapiteau pour l'abriter, en
collaboration avec des voisins. La municipalité d'Ichinoseki, un point
chaud d'Iwaté, a voulu regrouper toute la paille mais a dû faire face à
l'opposition des riverains. La province de Miyagi a aussi des
difficultés à trouver un site : elle cherche dans le district de
Tsukidaté pour ouvrir un centre d'entreposage avant la fin de mois. Ce
centre ne pourra cependant pas accepter les 4 800 tonnes de la province.
Dimanche 4 mars, le premier
ministre a proposé une aide financière aux autorités qui accepteraient
les débris du tsunami afin de contrôler par elles-mêmes la
radioactivité et rassurer les riverains.
C'est que 86% des municipalités rechignent à accepter ces débris selon
un sondage auprès de 1 789 mairies et autorités régionales. Sur les 1
422 réponses, 33% affirment qu'il sera difficile d'accepter les débris
et 53% qu'elles n'en ont pas l'intention. Le gouvernement aura donc du
mal à tenir son engagement à finir de gérer les débris d'ici mars 2014.
27 municipalités ont déjà accepté les débris et 127 autres envisagent
d'en accepter. Le ministère de l'environnement estime à 20,45 millions
de tonnes les debris des provinces d'Iwaté et Miyagi. Seulement 1,17
millions de tonnes, soient 6%, ont été traités. Les 2,08 millions de
tonnes de débris de Fukushima resteront dans la province. Seulement 5%
ont été stockés.
En ce qui concerne les boues et cendres radioactives, ainsi que les
terres issues de la décontamination, Tôkyô et sa région (Kantô) en ont
140 000 tonnes sur les bras.
Vendredi 9 mars, le
gouvernement semble avoir renoncé à ouvrir un seul centre d'entreposage
des déchets issus de la décontamination, mais plutôt plusieurs à
proximité de la centrale pour partager le fardeau entre plusieurs
municipalités. Le ministre de l'environnement propose les villes
d'Okuma et Futaba, qui hébergent la centrale, ainsi que Naraha. Le
gouvernement va acheter les terrains.
Il veut aussi enterrer des cendres contaminées à Tamioka, toujours dans la zone des 20 km.
Il veut aussi utiliser l'incinérateur de Naraha et en construire un
autre dans le comté de Futaba pour brûler les débris de al zone et des
déchets organiques issus de la décontamination. Il y en a environ 226
000 tonnes sur deux ans.
Les lieux exacts devraient être choisis avant mars 2013.
Doses
reçues par la population
Mars - Avril 2011
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Mercredi 23 mars,
des calculs
de dose cumulées à la thyroïde depuis l'explosion jusqu'au 23 mars
minuit (heure locale) ont été présentés : il est possible que des
enfants d'un an vivant en dehors de la zone des 30 km autour de la
centrale aient reçu une dose supérieure à 100 millisieverts (attention,
il question de dose pour un organe ici, pas de dose pour le corps
entier dont il est question pour les travailleurs). La dose pour un
adulte est plus faible. A partir de 100 millisieverts, il est
recommandé de prendre du iodure de potassium (comprimé d'iode) pour se
protéger des risques de cancer de la thyroïde.
C'est 50 mSv en France.
Les calculs ont été
faits avec le System for Prediction of Environmental Emergency Dose
Information (SPEEDI).
Les calculs ont été faits en supposant que le bébé était tout le temps
à l'extérieur. La quantité d'iode rejetée par la centrale a été estimée
rétroactivement.
A Tokyo, le débit de dose moyen a augmenté à 0,155 microsieverts par
heure contre 0,142 la veille. De même à Chiba où il est passé de 0,125
à 0,142 microsieverts par heure. Dans la ville de Fukushima, il est
stable : 6,85 microsieverts par heure. Il y a 470 microsieverts par
heure à l'entrée principale de la centrale.
Dans un article daté du
lundi
28 mars,
The Japan Times rapporte que de nombreuses femmes enceintes fuient la
région du Tohoku, la plus exposée et même Tokyo, pour aller donner
naissance à Osaka, voire plus loin.
Samedi 2 avril,
les niveaux
d'irradiation ambiants continuent à diminuer aux alentours de la
centrale et à grande distance. Cela est dû à une baisse des rejets
gazeux.
Dimanche 3 avril,
le
gouvernement a annoncé avoir fait examiné la thyroïde de 900 enfants et
bébés (âgés de 1 à 15 ans) vivant autour de la centrale et qu'aucun
signe d'affection n'avait été détecté.
Selon une estimation faite par le gouvernement et rendue publique le
samedi 16 avril,
c'est à Namie que la dose reçue par la population est la plus forte.
Pendant les 3 semaines qui vont du 23 mars au 15 avril, la dose
accumulée a été de 17 millisieverts alors que la limite annuelle pour
la population est de 1 millisievert. Ces mêmes doses ont été de 9,85
millisieverts à Iitate et 0,495 millisievert à Minami-Sôma.
Mardi 19 avril,
le gouvernement japonais a recommandé aux enfants de 13 écoles de la
province de Fukushima de ne pas rester plus d'une heure par jour dans
la cour et de bien se laver les mains, le visage et la bouche
avant de rentrer en
classe. Il leur est interdit de jouer avec le sable ou la terre. En
effet, le débit de dose y est supérieur à 3,8 microsieverts par heure.
Cette décision est basée sur un calcul de dose annuelle de 20
millisieverts alors que la limite pour le public est de 1 millisievert
par an. La contamination des sols des cours des écoles de la province
de Fukushima
a été évaluée par
les autorités locales et est disponible
ici en japonais.
Interrogés par les écoles, collèges ou lycées, nombreux sont les
parents qui n'autorisent pas leurs enfants à avoir des activités à
l'extérieur.
Le
gouvernement a décidé de définir les zones d'évacuation avec le critère
des 20 millisieverts par an, même pour les enfants, alors qu'un groupe
officiel d'experts avait recommandé de diviser par deux cette limite
pour les enfants. De nombreuses associations se sont élevées contre
cette décision et ont interpelé les autorités.
Voir leur lettre en anglais ici.
La veille, la National Nuclear Security Administration (
NNSA)
américaine a publié une carte faisant apparaître
que la limite de dose
annuelle de 1 millisievert pour la première année pouvait
être dépassée par la population à
des distances allant jusqu'à presque 80 km de la centrale
accidentée. La dose
peut dépasser les 20 millisieverts pour la première
année jusqu'à une cinquantaine de
kilomètres au Nord-Ouest. Cette carte est plus
élaborée et détaillée
que les cartes publiées par les autorités japonaises. La
NNSA s'est
basée sur des données recueillies en 334 heures de vol,
150 000 données
au sol et 504 analyses d'air. En mettant une limite à 1
millisievert par an, la zone à évacuer devient
énorme.
Le mardi 26 avril, après l'IRSN
en France et la NNSA aux Etats-Unis, le gouvernement japonais a enfin
publié une carte montrant les doses reçues par la population la
première année en se basant que l'hypothèse qu'ils passent 8 heures par
jour dehors. L'hypothèse retenue est que la dose à l'intérieur
représente 40% de celle à l'extérieur. Cette carte est basée sur 2 138
points de mesure accumulés entre le 12 mars et le 21 avril et suppose
que les rejets continueront jusqu'au 11 mars 2012 avec la même
intensité qu'au 22 avril 2011. La carte est
ici
en japonais
(la première carte donne les doses du 12 mars au 24 avril et la
deuxième carte, les doses estimées du 12 mars 2011 au 11 mars 2012).
Elle devrait être mise à jour régulièrement et ne devrait pas changer
les zones d'évacuation. A Akogi Kunugidaira dans la commune de Namié,
situé à 24 km de le centrale, la dose annuelle atteint 235,4
millisieverts.
Vendredi 29 avril, il reste
encore 45 enfants à Iitate-mura (village situé à 40 km de la centrale
et particulièrement contaminé), malgré les injonctions des autorités
d'évacuer les enfants rapidement. Une mère de 41 an a expliqué au
quotidien Mainichi qu'elle se souciait de la santé de son fils, mais
qu'elle n'avait pas les moyens de partir et ne savait pas quoi faire.
Le 4 avril, il y avait encore 662 enfants et 467 le 20 avril. Dans le
district de Nagadoro, la dose annuelle est estimée à 62 millisieverts,
au-dessus des critères d'évacuation (fixés à 20 mSv par an).
Ce même jour, le professeur Toshiso Kosako, qui avait été appelé comme
conseiller du premier ministre le 16 mars, vient de claquer la porte
pour protester contre les mesures prises par le gouvernement. Lors de
sa conférence de presse, il critiqué :
- le refus des autorités de divulguer les prédictions de
la contamination calculées par la météo ;
- le choix de remonter de 100 à 250 millisieverts la limite pour
les intervenants sur le site de la centrale détruite ;
- la limite établie pour les écoles qu'il trouve trop laxiste (voir la
pétition en haut de la page d'accueil) : elle n'est pas en accord avec
les
standards internationaux et a été déterminée en fonction de l'intérêt
de l'administration du ministère de l'éducation.
"Il est très rare que des travailleurs du nucléaires soient exposés à
20 millisieverts par an" a-t-il déclaré. "D'un point de vue académique
et d'un point de vue humanitaire, je ne peux pas accepter que des bébés
et enfants soient exposés à de tels niveaux de radiation".
La Nuclear Safety Commission aurait accepté la limite de dose pour les
enfants et bébés proposés par le ministère de l'éducation en deux
heures sans appliquer les procédures nécessaires.
Mai 2011
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On a appris,
le lundi 2 mai,
que les programmes informatiques utilisés pour calculer la dispersion
des gaz radioactifs et la dose reçue par les populations n'a pas
fonctionné le 11 mars, jour du début de l'accident, à cause d'une
coupure de courant généralisée. Il est possible que cela ait entraîné
des retards dans l'évacuation des populations.
Pour se rattraper, le gouvernement japonais met en ligne régulièrement
la direction et l'étendue du panache depuis le 29 avril. Mais les
calculs sont faits en supposant qu'il y a un becquerel par heure qui
sort de la centrale. Pour avoir de vraies valeurs, il faudrait
connaître la quantité de gaz rejetés par heure qui n'est pas donnée.
Ces simulations ont donc une utilité très réduite et ne permettent pas
à la population d'estimer l'impact des rejets gazeux. Les cartes sont
disponibles
ici en anglais.
Le jeudi 5 mai, les parents
d'élève de Fukushima ont créé un réseau pour protéger leurs enfants. Un
compte-rendu est disponible en
anglais
ici.
Pendant ce temps, le silence des experts officiels français qui,
jusqu'à maintenant, n'ont pas manqué de commenter la catastrophe, est
pesant : n'ont-ils rien à dire sur la limite de dose appliquée aux
enfants ?
Mardi 10 mai, le maire de
Fukushima (la ville) a accepté d'enlever le sol des cours d'école de sa
ville à la demande des parents et enseignants.
Jeudi 12 mai, le ministère de
l'éducation a revu ses calculs de dose et a estimé que les enfants qui
vont dans les écoles où les niveaux de contamination dépassent les
limites mais restreignent leurs activités à l'extérieur recevront une
dose qui ne dépassera pas 10 millisievert par an, soit la moitié du
précédent calcul. Le ministère maintient sa position quant à la limite
de 20 millisieverts par an malgré les protestations des parents et de
quelques hommes politiques et experts. Rappelons que la limite en temps
normal est de 1 millisiervert par an.
Ces calculs ne prennent pourtant pas en compte l'exposition en dehors
de l'école et via l'alimentation.
Vendredi 20 mai,
selon un recensement fait par la télévision nationale NHK, plus de 90%
des écoles et collèges de la province de Fukushima continuent à limiter
voire interdire les activités extérieures bien que les tous niveaux de
débit de dose soient passés la semaine précédente sous la limite de 3,8
microsieverts par heure fixée par le gouvernement. Les enfants vont
dans le gymnase ou jouent aux cartes pendant la récréation.
Il n'y
aura pas d'activité de piscine cet été (au Japon chaque école et
collège possède une piscine extérieure où les enfants font de la
natation, même pendant les vacances d'été).
Samedi 21 mai, il a été recensé
que 302 enfants de 6 écoles primaires et collèges étaient partis à
cause des craintes concernant la radioactivité.
Lundi 23 mai, la moitié des
habitants de Kawamata et Iitate ne sont pas encore partis alors que le
gouvernement leur a demandé d'évacuer d'ici la fin du mois de mai.
Certains se plaignent que leur nouvelle affectation soit trop éloignée
de l'école ou du lieu de travail. D'autres craignent de perdre leur
emploi s'ils partent. 7 800 personnes sont concernées.
Des parents d'élève de Fukushima s'est rendu ce jour au Ministère de
l'Eductation et de la recherche pour demander un abaissement de la
limite de 20 millisieverts pour la première année, qui a été choisie
par le gouvenement japonais pour définir les zones d'évacuation. Ils
ont remis une pétition avec 15 000 signatures. Ils demandent
l'application de la limite de 1 millisievert par an utilisée en temps
normal. Voir leur communiqué en
anglais.
Un représentant du ministère a reconnu que la limite de 20
millisieverts n'est pas appropriée pour les enfants et a promis de
considérer toutes les mesures possible pour limiter la dose.
Le même jour, le quoditien Yomiuri signait un éditorial
Dans
un avis rendu public ce jour, l'IRSN
déclare qu'elle utiliserait 10 millisieverts pour la première année
comme critère. L'institut estime à 70 000 le nombre de personnes
supplémentaires à déplacer avec ce critère, 9 500 enfants de moins de
14 ans.
Mardi 24 mai,
325 enfants auraient quitté les écoles (295) et collèges (30) de
Koriyama par crainte des radiations. Cela porte à 627 le nombre
d'enfants qui sont partis du district de Nakadori. Par ailleurs, 667
enfants ont quitté les crèches de Fukushima et Koriyama pour les mêmes
raisons.
Vendredi 27 mai, les 1 169
crèches, écoles, collèges et lycées de Fukushima ont été équipées de
dosimètres. Les enseignants font une mesure le matin et le soir et les
données seront transmises mensuellement au ministère de l'éducation. Le
but est de rassurer les parents.
Le gouvernement commence à reculer sur la limite de dose pour les
enfants. Le ministère de l'éducation se donne comme objectif que la
dose annuelle soit inférieure à 1 millisievert par an, mais il
maintient les 20 millisieverts comme limite à ne pas dépasser.
Par ailleurs, la préfecture de Fukushima a décidé de faire une
surveillance médicale à long terme de ses 2 028 752 habitants (au 1er
octobre 2010), y compris ceux qui ont dû quitter la région. Des
premiers examens médicaux poussés auront lieu dès la fin juin pour les
personnes vivant dans les zones les plus contaminées.
Le 23 mars, le gouvernement japonais a installé des dosimètres qui
mesurent la dose cumulée en 15 lieu.
Lundi
30 mai,
cette dose cumulée mesurée a dépassé les 20 millisieverts à Iitate-mura
(33 km de la centrale) et Namié (31 km de la centrale). Ces deux
agglomérations sont dans la zone d'évacuation : les habitants doivent
partir avant la fin mai.
Juin 2011
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Jeudi 2 juin, le gouvernement
préfectoral de Fukushima a annoncé vouloir mesurer la contamination
interne des habitants, mais il ne dispose que d'un compteur et ne peut
donc contrôler que 10 personnes par jour. Il fait donc appel à d'autres
préfectures. Il envisage aussi d'aller rechercher deux compteurs situés
à Okuma dans la zone interdite.
L'hôpital universitaire de Nagasaki a contrôlé le niveau de
contamination du personnel médical envoyé à Fukushima pour aider : 40%
sont revenu contaminés par de l'iode 131. Certains étaient aussi
contaminés par du césium. L'hôpital se veut rassurant en expliquant que
les niveaux sont faibles.
Vendredi 3 juin, les parents
d'élève ne sont pas satisfaits par la décision du ministère de
l'éducation du 27 mai de viser 1 millisieverts par an tout en gardant
20 millisieverts comme limite. Ils critiquent le fait que le ministère
ne fait qu'annoncer des chiffres sans donner des instructions et de
l'aide pour réduire l'exposition des enfants.
Vendredi 10 juin, selon un
recensement effectué par le Daily Yomiuri, il resterait encore 1 700
enfants dans la zone comprise entre 20 et 30 km de la centrale, malgré
les recommandations d'évacuer.
La ville de Date va distribuer un dosimètre par enfant. Cela fait un
total de 8 000 dosimètres.
Mardi 14 juin, la ville de
Fukushima a aussi annoncé qu'elle allait pourvoir chaque enfant d'un
dosimètre d'ici l'automne, le temps d'acheter 34 000 appareils.
Samedi 18 juin, la préfecture
de Fukushima a annoncé lancer un programme de suivi de la santé d'une
partie de sa popualtion sur une trentaine d'années. L'étude va
commencer en juillet sur un petit nombre de personnes (une centaine)
qui ont été exposées à une forte irradiation ambiante comme les
résidents de Iitate ou Namié par exemple. Ces personnes vont subir des
tests de contamination interne du corps entier, de la thyroïde, des
urines... Ils auront aussi à remplir un questionnaire détaillé qui
devrait permettre de reconstituer la dose reçue. Ce questionnaire
concernera aussi bien leur comportement (temps passé dehors...) que
leur régime alimentaire. Ces données seront conservées pendant 30
ans et les personnes suivies.
Cette étude préliminaire devrait permettre ensuite d'engager une étude
plus ambitieuse sur une plus large population.
Dimanche 19 juin, environ 80
parents d'élève et enseignants d'une école de Daté (Tsukidaté) ont
passé une école au jet d'eau à haute pression pour tenter de la
décontamier.
Lundi 20 juin, la ville de
Kawaguchi dans la préfecture de Saitama, dans la banlieue de Tokyo, est
la première à abaisser la limite de dose maximale admissible pour les
enfants. Elle l'a fixée à 1,64 millisieverts par an, ce qui se traduit
par 0,31 microsievert par heure si l'on suppose que les enfants passent
8 heures par jour dehors. En cas de dépassement de cette limite
horaire, les activités de plein air seront limitées à 3 heures par
jour. La ville a déjà fait des contrôles sur une dizaine de site par
deux fois et le débit de dose maximal enregistré était de 0,16
microsievert par heure.
Les 1,64 millisieverts annuels correspondent à 1 millisievert par an
fixé par la CIPR pour les expositions aux radiations d'origine humaine,
plus 0,34 millisievert par an dû au bruit de fond naturel, plus
0,3 millisievert par an dû au rayonnement cosmique.
Jeudi 23 juin, la ville de Noda
et d'autres municipalités du Nord-Ouest de la province de Chiba ont
adopté les mêmes critères que Kawaguchi et elle a fait une
investigation détaillée des retombées. Une cour de crèche dépassant la
nouvelle limite a été interdite d'accès.
Noda et 5 autres municipalités ont créé un comité anti-radiations qui
doit prendre des mesures pour limiter l'impact de la contamination,
mais toutes n'ont pas les mêmes critères. Sur ces 6 municipalités, 4
ont des contaminations qui dépassent la nouvelle limite, dont Kashiwa
où l'ACRO a trouvé de fortes contaminations.
Le gouvernement a annoncé vouloir constituer un fond de 887
millions d'euros pour faire un suivi pendant 30 ans de la santé de 2
millions de personnes de la province de Fukushima exposées au retombées
radioactives. Il va demander à TEPCo de contribuer à hauteur de 25%
environ.
Vendredi 24 juin, un groupe de
médecin a procédé à des examen médicaux sur une quizaine de personnes
de Iitate et Kawamata, deux villages particulièrement exposés et non
évacuées jusqu'à la fin mai. Ils ont analysé la nourriture et les
urines de ces persones ont ont calculé une dose reçue de 3
millisieverts pour la période allant du 11 mars à la fin mai, ce qui
est 3 fois plus que la limite annuelle autorisée en teps normal. Ces
médecins recommandent que ces personnes arrêtent de manger des légumes
locaux.
Dimanche 26 juin, l'urine d'une
quinzaine de résidents de Iitate et Kawamata, villages particulièrement
contaminés, a été analysée. Des prélèvements ont eu lieu début et fin
mai sur des personnes âgées de 4 à 77 ans. Le césium a été détecté à
chaque fois chez tous les résidents. De l'iode 131 aussi lors de la
première campagne. L'estimation de dose faite par cette étude conduit à
une exposition interne allant jusqu'à 3,2 millisieverts, qui viennent
s'ajouter à l'irradiation externe.
Lundi 27 juin, les autorités
provinciales de Fukushima ont commencé à mesurer la contamination
interne d'un groupe d'habitants sélectionnés. Il va étendre son
programme aux 2 millions d'habitants de la province. Une dizaine de
personnes âgées de 31 à 67 ans ont subi des examens au NIRS à Chiba.
120 personnes choisies au hasard font partie de ce premier groupe qui
aura droit à une anthropogammamétrie (WBC en anglais et japonais) et
une analyse des urines. Elles devront aussi remplir un questionnaire
détaillé sur leur emploi du temps depuis le début de la catastrophe.
Mardi 28 juin, 34 000 enfants
vivant vont être équipés de dosimètres. Ils seront distribués par la
municipalité en septembre aux enfants âgés de 4 à 15 ans vivant dans la
ville de Fukushima.
Jeudi 30 juin, l'ACRO a rendu
publics des résultats de mesure sur des urines d'enfants vivant dans la
ville de Fukushima à une soixantaine de kilomètres de la centrale :
toutes sont contaminées par du césium 134 et du césium 137.
L'association demande que la contamination interne soit prise en compte
dans l'évaluation des doses reçues par la population et qu'une
investigation systématique de la contamination interne soit menée de
façon à détecter les cas de forte contamination. Les résultats sont
ici.
Par ailleurs, le gouvernement a recommandé d'évacuer à 113 familles de
Daté qui vivent à proximité de points chauds, c'est à dire de zones où
la contamination des sols dépasse les limites fixées par les autorités.
Les familles qui choisiront de partir recevront un soutien financier.
Juillet - Août 2011
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Mardi 5 juillet, la Nuclear
Safety Commission a annoncé que 45% des enfants contrôlés de la
province de Fukushima ont eu la thyroïde contaminée. L'étude a été
menée sur 1 080 enfants âgés de 0 à 15 ans d'Iwaki, Kawamata et Iitate
entre le 26 et le 30 mars.
Dimanche 24 juillet, les
autorités régionales de Fukushima ont décidé de contrôler régulièrement
la thyroïde de 360 000 enfants âgés de moins de 18 ans. Les tests
gratuits débuteront en octobre de cette année. Ils seront renouvelés au
bout de 2 ans en incluant toutes les personnes de moins de 20 ans. Les
examens par échographie auront lieu tous les 5 ans pour les personnes
de plus de 20 ans. Les autorités espèrent ainsi avoir vu tout le monde
d'ici mars 2014 et compte sur une aide financière du gouvernement.
Les autorités régionales vont aussi distribuer des livrets pour que
toutes les personnes y consignent tout ce qui permet d'estimer les
doses reçues. Les populations sont assez désemparées face aux questions
: comment savoir le temps passé dehors ou ce que l'on a mangé il y a 4
mois ?
Lundi 25 juillet, d'après les
autorités, sur les 122 personnes qui ont subi des tests de
contamination interne fin juin, la moitié environ avaient du césium
dans les urines. Les autorités parlent de
niveau faible et déclarent que la dose engendrée par cette
contamination interne sur un an est inférieure à 1 millisievert. Les
résultats de mesure peuvent être
téléchargés ici en japonais.
Ils montrent que la limite de détection est élevée : 13 becquerels par
litre, ce qui est assez élevé par rapport aux mesures de l'ACRO. Le
nombre de personnes dont les urines étaient réellement contaminées est
bien plus grand.
Mardi 26 juillet, un groupe de
travail de la commission sur la sécurité alimentaire a recommandé que
la dose reçue sur une vie de dépasse pas les 100 millisieverts en plus
de la radioactivité naturelle. Il a aussi pointé la vulnérabilité des
enfants, sans pour autant donner de recommandations spécifiques par
manque de données scientifiques. Les concentrations limites dans la
nourriture pourraient être revues à l'aune de ce rapport.
8 et 10 août 2011, la presse
fait état de la mauvaise utilisation de logiciel SPEEDI qui a conduit à
exposer les populations aux retombées radioactives. Alors qu'à la
centrale on s'apprêtait à dépressuriser un réacteur et donc rejeter
massivement des gaz dans l'atmosphère, les calculs SPEEDI prédisaient
que l'école élémentaire Karino située à Namié à 10 km de la centrale
serait sous les vents dominants. Mais l'école n'a pas été évacuée. Au
contraire, elle a servi de centre d'évacuation. Les données des calculs
de SPEEDI ont été envoyée à l'autorité de sûreté nucléaire (NISA), mais
elles se sont arrêtée là. Ni le cabinet du premier ministre en charge
de l'évacuation, ni les autorités locales n'ont eu accès à ces données.
Et des milliers de personnes sont restées dans des zones à haut risque.
A l'école Karino, environ 400 personnes étaient rassemblées et étaient
à l'extérieur sans être informées des dangers. Certains parents ont
cuisiné à l'extérieur et d'autre ont utilisé de l'eau d'un ruisseau de
montagne. Ils sont restés ainsi pendant 3 nuits dans le district de
Tsushima.
Le maire de Namié a expliqué qu'il lui a fallu 24 heures pour réaliser
en regardant la télévision que ces personnes étaient en danger. Il a
donc envoyer un bus qui en a transporté certaines vers un autre lieu
d'évacuation, lui aussi exposé... les autres personnes ont été livrées
à elle-même. L'utilisation des résultats de prévision a été paralysée
par des ruptures de communication et un manque de compréhension de base
du système au plus haut niveau.
Il est difficile d'évaluer la dose reçue à ce moment là. Les autorités
n'ont pas l'intention de mener des tests prioritaires de dépistage de
la contamination pour ces personnes.
Créé en 1986 pour un coût de 11 milliards de yens (100 millions
d'euros), le système SPEEDI, testé lors d'exercices de crise (parfois
même en présence du premier ministre...), s'est révélé inefficace.
C'est une grande leçon pour tous les autres pays. Pour un conseiller du
premier ministre, le système n'était pas plus utile que de simples
prédictions météo. Certaines de ses stations de mesure ont été ravagées
par le tsunami. Des pannes d'électricité ont aussi perturbé son
fonctionnement.
Il semblerait aussi qu'il y a un mal-entendu au plus haut niveau des
informations données par SPEEDI : quand la quantité de radioactivité
rejetée est connue, elle est entrée dans le système. Quand elle n'est
pas connue, ce qui était le cas à Fukushima, la valeur par défaut est
de 1 Bq par heure, ce qui extrèmement faible. Les débits de dose qui
sortent du calculs sont alors très faibles et peu alarmistes, même
s'ils sont complètement irréalistes. Ces données n'étaient pas
publiques.
Evidemment, comme toujours en pareil cas, les protagonistes se
rejettent la faute et il est difficile de déméler les responsabilités.
M. Kosako, le conseiller qui a démisionné, a dit que le cabinet du
premier ministre a refusé de publier les données SPEEDI une fois qu'il
les avait afin de limiter le nombre de personnes à évacuer dans cette
situation de crise extrême.
Jeudi 11 août, la Nuclear
Safety Commission a retiré du web les données de mesure sur la thyroïde
effectuée en mars sur un millier d'enfants. Elle craint que les enfants
peuvent être identifiés. Un enfant de 4 ans d'Iwaki par exemple a été
exposé à 35 millisieverts (à la thyroïde, à ne pas confondre avec les
valeurs pour le corps entier). L'adresse de cet enfant était publique.
La NSC devrait publier ces données tout en préservant l'identité des
personnes.
Vendredi 12 août, le ministère
de l'environnement mène une étude épidémiologique sur 100 000 groupes
mère-enfant sur tout le pays. Les enfants sont suivi entre la grossesse
de la mère et l'âge de 13 ans. Il y a 7000 groupes dans la province de
Fukushima pour lesquels le ministère va ajouter la radioactivité à son
étude.
Samedi 13 août, a été
présentée
une étude menée sur 1 149 enfants de la province de Fukushima dont la
glande thyroïde a été testée en mars. De l'iode radioactif a été
détecté chez environ la moitié des enfants. La dose à la thyroïde la
plus forte qui ait été calculée est de 35 millisieverts (à ne pas
confondre avec les
valeurs pour le corps entier). Mais la limite de détection n'est pas
donnée : elle est peut-être trop élevée et seulement la moitié apparaît
comme contaminés...
Dimanche 14 août, les tests de
contamination ont eu lieu sur 900 personnes de Minami-Sôma (569
personnes de plus de 15 ans et 330 de moins de 15 ans). Extrapolés sur
50 ans, la contamination en césium ne conduirait pas à une exposition
interne supérieure à 1 millisievert, sauf pour une personne.
Mercredi 17 août, plusieurs ONG
japonaises ont lancé un appel au Haut Commissaire des Nations Unies
pour les Droits de l'Homme à venir constater les violations de ces
droits au Japon suite à la limite de 20 millisieverts par an fixée par
les autorités. Un argumentaire détaillé de 16 pages est disponible ici
en anglais.
Une réunion a eu lieu à Iwaki, dans la province de Fukushima, pour
expliquer aux familles des enfants examinés les conséquence des
contaminations internes détectées. Ce sont les résidents qui ont
demandé cette réunion aux officiels. Selon la presse, ils ne sont pas
ressortis convaincus. Les contrôles ont été effectués à Iwaki, Kawamata
et Iitate entre le 24 et 30 mars. Il apparaît que 45% des enfants ont
une contamination interne : mais la limite de détection n'est pas
connue. elle est peut-être trop élevée et seulement la moitié des
enfants apparaît
comme contaminés... Les statistiques présentées donnent que 26% des
moins de 16 ans avaient une contamination interne conduisant à un débit
de dose de 0,01 microsievert par heure, 11% 0,02 microsievert par
heure. Au moins un enfant avait une contamination interne de 0,10
microsievert par heure, mais les autorités se sont montrées
rassurantes : un tel niveau de poserait pas de problème. Elles avaient
fixé au préalable la limite 0,2 microsievert par heure à partir de
laquelle des examens médicaux complémentaires seraient nécessaires. Ces
données sont sur 1 080 enfants de moins de 16 ans, y compris des bébés.
Ces mesures ont été faites assez tardivement et les calculs supposent
une exposition constante entre le 12 et le 24 mars. Mais les rejets ont
culminé dans les 5 jours qui ont suivi l'explosion du 12 mars. Et comme
l'iode 131 a une demi-vie de 8 jours, l'exposition interne pourrait
être plus élevée qu'annoncée.
Vendredi 19 août, le ministère
des sciences et technologies a rendu publique une carte des doses
cumulées sur 5 mois mesurées en 4 283 points. C'est la première fois
qu'il y a des données en une cinquantaine de points de la zone
interdite située en-deça des 20 km : à Okuma, district de Koirino,
située à 3 km au Sud-Ouest
la dose cumulée est de 278 millisieverts. Extrapolée à un an, cette
dose atteindra 508,1 millisieverts. Le débit de dose y est de 75
microsieverts par heure. La dose annuelle dépasse les 100 millisieverts
en 7 points de Okuma.
A 20 km, c'est à
Namié, district de Kawabusa, que la dose est la plus élevée : 115
millisieverts sur 5 mois, ce
qui donne 229 millisieverts extrapolés sur un an. Dans un autre
district de Namié, situé à 8 km de la centrale, la dose annuelle est
estimée à 4,1 millisieverts.
Dans le district de Nagatsuka à Futaba, situé à 5 km au Nord Ouest, la
dose annuelle est estimée à 172.4 millisieverts par an.
Ces doses correspondent à 8 heures par jour à l'extérieur et 16 heure à
l'intérieur. Les populations ne sont pas prêtes de rentrer...
Les débits de dose
instantanés début août sont
ici.
Les doses cumulées au 7 août en dehors de la zone des 20 km sont
ici.
La nouvelle carte n'est pas encore en ligne, mais le
Maïnichi donne une liste de valeurs en japonais.
Mercredi 24 août, les autorités
envisagent de baisser la limite de dose acceptable pour les activités
extérieures dans les écoles. Actuellement, elle est de 3,8
microsieverts par heure et les autorités veulent passer à 1
microsievert par heure en aidant à la décontamination. Il s'agit d'une
concession faite aux nombreuses critiques sur la limite de dose
considérée par beaucoup comme trop élevée. Il s'agit aussi de prendre
acte des nombreux efforts de décontamination faits par les
municipalités. Les autorités envisagent aussi d'aider financièrement
cette décontamination afin d'abaisser la dose maximale reçue par les
enfants en dessous de 1 millisievert par an.
Un recensement a montré que 17 651 enfants, soit environ 8% des enfants
de la province de Fukushima ont quitté les établissements scolaires
pour aller ailleurs. Dans 70% des cas, c'est par crainte des radiations.
Jeudi 25 août, les cours
reprennent dans la majorité des écoles de la ville de Fukushima et à
Daté, les
enfants ont déjà reçu des dosimètres. Dans de nombreuses écoles, des
opérations de décontamination ont eu lieu pendant les vacances.
Vendredi 26 août, le
gouvernement s'est donné comme but de ramener l'exposition à la
radioactivité dans les zones résidentielles à en dessous de 1
millisievert par an dans un délai de 2 ans. La décroissance naturelle
et donc la disparition progressive des éléments radioactifs devrait
contribuer pour 40% à cette diminution. Les zones où les enfants sont
présents (écoles, parcs...) auront la priorité en terme de
décontamination.
Septembre 2011
[afficher/cacher]
Jeudi
1er septembre, dans
la plupart des autres écoles de la province de Fukushima les cours
reprennent avec une semaine de retard à cause des travaux de
décontamination. Les enfants ont reçu un dosimètre individuel en ce
jour de rentrée...
Mercredi 7 septembre, l'ACRO a
publié de nouveaux résultats d'analyse sur les urines des enfants qui
montrent que tous les enfants de Fukushima ont été ou sont contaminés.
Ceux qui ont été évacués très tôt vers d'autres provinces ne le sont
plus. Ceux qui sont restés, le sont encore, plus de quatre mois et demi
après la catastrophe (date des prélèvements). Les enfants de Tokyo et
des ses environs qui ont été contrôlés ne présentaient pas de
contamination.
Selon une étude faite par des universitaires japonais et parue dans la
prestigieuse revue scientifique
Nature
(en libre accès), la dose maximale reçue par les habitants de Namié qui
ont été évacués à Fukushima, Koriyama et Nihonmatsu est de 68
millisieverts pour la première année. La dose reçue dans la zone
pendant les deux mois qui ont précédé l'évacuation atteint les 50 mSv.
Le reste correspond à la dose reçue sur le lieu d'évacuation. S'ils
étaient restés, ils auraient reçu une dose de 190 mSv pour la première
année, selon l'étude. L'évacuation est donc justifiée selon les
auteurs. L'équipe a mesuré la radioactivité ambiante au-delà des 20 km
en 1623 points à la fin avril. Le débit de dose le plus élevé est de 32
microsieverts par heure. Dans la ville de Fukushima, 3,2 microsieverts
par heure. Tous ces calculs ne prennent en compte que l'iraadiation
externe et supposent que les personnes passent 8 heures par jour à
l'extérieur.
Jeudi 8 septembre, le
National
Consumer Affairs Center of Japan,
une agence gouvernementale de protection des consommateurs, a testé 9
radiamètres bon marché (prix inférieur à 100 000 yen ou 1 000€) et a
conclu qu'ils n'étaient pas assez précis. Ces appareils sont : AK2011,
BS2011+, DoseRAE2 PRM-1200, DP802i, FJ2000, JB4020, RAY2000A, SW83 et
SW83a. Le détail de l'étude est
ici
en japonais. Les autorités municipales de Tokyo ont acheté 70
DoseRAE2 PRM-1200 et en ont distribué 2 par arrondissement...
Dimanche 11 septembre, débute à
Fukushima un
colloque international
très controversé. Il financé par la Nippon Foundation, créée par
Ryoichi Sasakawa, personnage connu pour ses opinions d'extrême droite
et ses activité louches pendant la guerre. La fondation qui porte son
nom a été déboutée de la plainte en diffamation contre une chercheuse
française qui l'avait accusé de porter le nom d'un ancien criminel de
guerre de classe A. (
Voir ici).
Le colloque lui même est présidé par le professeur Shunichi Yamashita
qui n'a eu cesse de minimiser les conséquences de la radioactivité sur
la santé. La sélection des intervenants est telle que l'on peut
s'attendre à une vaste opération de communication visant à minimiser
les conséquences de la catastrophe. Les "experts" étrangers invités ont
été alertés par des associations et ont maintenu leur participation en
connaissance de cause.
Lundi 12 septembre, parmi les 3
373 habitants de la province de Fukushima qui ont bénéficié d'une
anthropogammamétrie, deux enfants de Namié ont reçu une dose interne
estimée à plus de 2 millisieverts. Pour 5 autres, c'est 1 millisievert.
Mardi 13 septembre, le National
Cancer Center a demandé que des dosimètres soient distribués rapidement
à toute la population de Fukushima car leur étude sur les seuls
personnels soignants n'a rien donné. Ces personnels étaient dotés d'un
dosimètre individuel, mais l'étude statistique n'a pas permis de
trouver une corrélation entre la dose reçue et le temps passé à
l'extérieur. Estimer la dose reçue par les habitants en leur demandant
le temps passé à l'extérieur ne marchera donc pas. L'étude a eu lieu
entre le 1er et le 31 mai sur 147 personnes. La dose cumulée pendant
cette période allait de 0,1 à 0,3 millisieverts à Kawamata, jusqu'à 0,1
millisievert à Tamura et jusqu'à 0,7 millisieverts à Minamisoma.
L'exposition variait beaucoup entre les individus d'une même commune.
85 des 147 personnes ont noté le temps passé à l'extérieur.
Mercredi 14 septembre, la
presse japonaise signale Nobuyoshi Ito qui a décidé de ne pas évacuer
Iitate-mura et de servir de cobaye. Cet homme de 67 ans continue à
vivre comme d'habitude et ne porte pas de masque quand il sort. Il est
un des neufs résidents d'Iitate à ne pas être parti. Il mesure le
niveau de dose autour de chez lui tous les jours et trouve généralement
deux fois plus que ce qui est mesuré vers la mairie située à 8 km. Il
en a déduit que la dose due à l'irradiation externe qu'il recevra la
première année est d'environ 24 millisieverts. Il continue à cultiver
des légumes, qu'il ne consomme pas, pour étudier le transfert de la
pollution radioactive. Il a en particulier cultivé des tournesols
supposés pomper le césium du sol, mais ses résultats contredisent les
espoirs portés dans cette plante : la concentration en césium des
racines n'est que de 38% de celle du sol et celle des fleurs et tiges,
négligeable.
Mardi 27 septembre,
les autorités régionales de Fukushima se sont donné comme objectif de
décontaminer en deux ans à un niveau correspondant à 1 millisievert par
an ou moins. Le gouverneur a appelé les habitants à prêter main forte
aux opérations.
Mercredi 28 septembre, le
gouvernement a décidé de décontaminer à partir d'environ 1 microsievert
par heure, ce qui correspond à 5 millisieverts par an en supposant que
les gens passent 8 heures par jour à l'extérieur et qu'il n'y a pas
d'autre source d'irradiation. Pour cela, le sol va être retiré sur une
épaisseur de 5 cm.
En ce qui concerne les points chauds dans les villes, le gouvernement
se fixe 1 mSv par an comme objectif. Cela représente 640 km2 dans les
provinces touchées par les retombées et une prévision de 400 000 m3. Si
les municipalités veulent appliquer des niveaux plus bas, elles
pourront prendre en charge les travaux de décontamination
complémentaires.
Pour les forêts, le gouvernement va faire ramasser les feuilles et
branches mortes plutôt que de racler le sol. Le gouvernement espère
ensuite réduire le volume en les incinérant.
Le gouvernement estime à au moins 10 milliards d'euros le coût de la
décontamination. Et il n'a pas pris en compte la décontamination des
zones les plus contaminéescar il n'a pas encore de plans.
Jeudi 29 septembre, le
Wall Street Journal
publie une enquête sur la distribution, ou plutôt la non-distibution de
"pastilles d'iode". Comme dans la majorité des communes situées à
proximité d'une installation nucléaire, il y avait de vastes stocks de
pilules de iodure de potassium (KI). Mais les autorités locales doivent
attendre les ordres des autorités centrales avant de les distribuer. Et
l'ordre n'est arrivé que 5 jours après le début de la catastrophe bien
que les spécialistes aient demandé la distribution immédiate. La
majorité des 100 000 habitants évacués étaient déjà partis et les
premiers rejets massifs avaient déjà eu lieu. Or, ces pastilles doivent
être prises avant l'exposition, ou au maximum deux heures plus tard.
Après, elles ne sont plus très utiles.
Un des responsables de la commune de Kawauchi explique que les
résidents ne savaient même pas qu'il y avait des pilules stockées qui
n'attendaient qu'à être utilisées. Elles sont toujours là, même s'il
n'y a plus personne...
Certaines municipalités (Futaba, Tomioka, Iwaki et Miharu) ont pris la
décision de distribuer les pilules sans attendre les ordres du
gouvernement. A Iwaki, il a été demandé aux habitants d'attendre les
ordres. A Miharu, les gens les ont prises et se sont fait réprimander
par les autorités régionales. A Namié, où la contamination des sols
s'est révélée être très élevée, personne n'a pris d'iode.
Pour l'autorité de sûreté nucléaire, ce problème est à mettre sur le
compte du chaos qui règnait à la cellule de crise au début de
l'accident. La NISA a finalement donné l'ordre de prendre les pastilles
dans un rayon de 20 km le 16 mars, quatre jours après l'ordre
d'évacuation de la zone...
Et les populations ont été contaminées par les retombées de la
catastrophe ! Le WSJ en veut pour preuve la décision prise de relever
le seuil de décontamination. Avant la catastrophe, quiconque qui a une
contamination supérieure à 13 000 cpm (coups par minute) doit prendre
une pilule d'iodure de potassium, doit changer d'habits et être
décontaminé. Cette limite s'est révélée irréaliste et a été remontée à
100 000 cpm le 14 mars par les autorités régionales de Fukushima. Entre
13 000 et 100 000 cpm, les personnes de voyaient remettre des
serviettes humides pour essuyer leurs habits et pas de pastille. Durant
le mois de mars un millier d'habitants avaient une contamination
comprise en 13 000 et 100 000 cpm, et 102 au-dessus de 100 000 cpm.
La NSC a, le 14 mars, recommandé de garder la limite de 13 000 cpm car
cela correspond à un niveau d'exposition de la thyroïde pour lequel
l'AIEA recommande la prise de pilule d'iodure de potassium. Et l'OMS
recommande l'administration de ces pastilles à un dizième de cette
limite pour les enfants. La NSC a cédé le 20 mars. Dans un communiqué,
la Commission a noté que la limite de 100 000 cpm est autorisée par
l'AIEA dans la phase initiale d'une urgence nucléaire.
Une élue a
rapporté que des enfants d'une école de Fukushima ont été stigmatisés
par leur enseignant car ils ont refusé de boire du lait pendant le
repas de midi. Il les as traités de traitres. Ce témoignage est visible
sur
Youtube.
Octobre 2011
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Dimanche 2 octobre, le ministre
de la catastrophe nucléaire, a finalement dit au gouverneur de
Fukushima que l'état prendrait à sa charge la décontamination jusqu'à
un niveau de 1 mSv par an contre 5 mSv par an lors du précédent
engagement. Mais il s'est bien garder de dire si cette nouvelle limite
s'appliquait en dehors de Fukushima. Les provinces de Tochigi et Gunma
sont concernées. Le coût de cet engagement n'a pas été chiffré.
Mardi 4 octobre, une ONG, the
Japan Chernobyl Foundation, a rendu publics les résultats d'examen
thyroïdaux conduits sur 130 enfants de Fukushima. 10 d'entre eux
avaient un taux d'homones thyroïdales anormaux. Il n'est pas possible
de savoir actuelement si cela est dû aux retombées de la centrale de
Fukushima car de tels tests n'étaient pas effectués sur les enfants
avant la catastrophe. 3 des 10 enfants concernés vivaient dans la zone
des 20 km avant l'accident et un dans la zone comprise entre 20 et 30
km.
Les autorités régionales de Fukushima vont installer des dosimètres
dans 500 écoles et une centaines de lieux publics. Les résultats, remis
à jour toutes les 10 minutes, pourront être consultés sur Internet. Le
détecteur est installé à 50 cm du sol.
Mercredi 5 octobre, les mesures
de débit de dose faites par le prof. Yamauchi de l'université de Kobé à
la demande de citoyens japonais sont inquiétantes : dans un bâtiment
utilisé pour les activités extra-scolaires d'une école primaire de
Watari dans la commune de Fukushima, il a mesuré 0,33 microsievert par
heure près du sol, 0,52 près des poutres et 0,72 près du plafond. Sur
le toit, c'est 1,74 microsievert par heure, bien qu'il ait été
"décontaminé" à l'aide d'eau sous pression. Si pour les cours d'école,
il a été possible d'enlever une grande partie de la radioactivité en
raclant le sol, pour le toit et ses tuiles en ciment, il semble qu'il
n'y ait pas d'autre solution que de changer les tuiles, ce qui va
générer une grande quantité de déchets radioactifs. Il en est de même
pour l'asphalte.
Dimanche 9 octobre, les
autorités régionnales de Fukushima ont commencé les examens thyroïdaux
des 360 000 enfants de la province. 150 enfants des zones évacuées ont
eu droit à une échographie ce jour. Tous les enfants devraient être
examinés d'ici 2014. Ils seront ensuite examinés tous les deux ans
jusqu'à l'âge de 20 ans. Après, ce sera tous les 5 ans. Si des lésions
étaient détectées, les enfants subiront des tests complémentaires.
Les autorités régionales avaient initialement prévu débuter ces examens
de la thyroïde en 2014 car les symptômes éventuels n'arriveront pas
avant. Mais face à l'angoisse des parents (20 000 ont téléphoné à la
hotline mise en place), cela commence plus tôt que prévu.
Environ 30 médecins de l'hôpital universitaire de Fukushima vont
effectuer ces examens. Mais cela ne suffit pas, il en faudrait au moins
le double.
De plus, 10 000 personnes ont quitté la province de Fukushima depuis
l'accident. Les autorités régionales, qui prennent en charge ces
examens médicaux, veulent aussi les faire osculter. Elles vont donc
tenter de proposer un centre d'examen par province dans tout le pays.
Elles ne connaissent pas toujours les adresses des personnes qui sont
parties.
Jeudi 20 octobre, les autorités
régionales de Fukushima ont contrôlé la contamination interne de 4 463
personnes au 30 septembre et ce sont deux garçons de Futaba âgés de 4 à
7 ans qui sont les plus contaminés. Cette contamination va entraîner
une dose de 3 millisieverts sur toute leur vie. Huit autres personnes
avaient une contamination conduisant à 2 millisieverts, 6 à 1
millisievert. Pour tous les autres, la contamination interne conduit à
une dose sur la vie inférieure à 1 millisievert.
Une émission de la télé en ligne
Our-planet TV
enquête sur les symptômes liés aux radiations. Le reportage date du 14
juillet, mais il vient d'être traduit en anglais et peut être visualisé
sur
Youtube.
Mardi 25 octobre, l'hôpital de
Minami-Sôma a détecté des traces de césium chez environ la moitié des
enfants qu'il a contrôlé depuis la fin septembre. Il y avait moins de
10 becquerels par kilo chez 199 d'entre eux ; entre 10 et 20 Bq/kg chez
65 d'entre eux ; entre 20 et 30 Bq/kg chez 3 d'entre eux. Un enfants
avait entre 30 et 35 Bq/kg. L'hôpital ne sait pas si c'est dû à
l'exposition au panache ou à la nourriture. On ne connaît pas la limite
de détection.
Jeudi 27 octobre, après le Wall
Street Journal (cf le 29 septembre), c'est au tour du
Asahi
de dénoncer la non-distribution d'iode au début de la catastrophe. La
Nuclear Safety Commission (NSC) aurait demandé au gouvernement de
distribuer les comprimés, mais il n'aurait rien fait. Au moins 900
personnes auraient dû en prendre selon les normes de la NSC, c'est à
dire à partir d'une contamination de 10 000 cpm (coups par minute). La
commission aurait envoyé deux fax en ce sens dans la journée du 13
mars, c'est à dire dès le lendemain de la première explosion.
Selon le gouvernement, sur les 230 000 personnes qui ont été contrôlées
dans les centres d'accueil ou de santé, plus de 900 avaient une
contamination supérieure à 13 000 cpm.
Lundi 31 octobre, l'
Isotope Research
Institute,
qui est un laboratoire privé, a annoncé qu'il allait analyser
gratuitement les urines des enfants de moins de 6 ans vivant dans la
préfecture de Fukushima pour rassurer les parents. Le dépistage du
césium et du strontium débutera en décembre. La limite de détection est
de 2 becquerels par litre. Pour candidater, c'est
ici en japonais.
Novembre - Décembre 2011
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Mardi 1er novembre, la ville de
Minami-Sôma a fait faire une anthropogammamétrie (WBC, Whole Body
Counting) à 2884 enfant scolarisés, 274 d'entre eux étaient contaminés.
Le niveau le plus élevé a été détecté chez une fillette de 8 ans : 1
192 becquerels de Cs-134 et 1 723 becquerels de Cs-137. Cela
entraînerait une dose sur la vie de 0,43 millisieverts.
La répartition de la contamination chez les autres enfants donnée dans
la presse est comme suit :
Concentration en Cs137 (Bq/kg)
|
0-5
|
5-10
|
10-15
|
15-20
|
20-25
|
25-30
|
30-35
|
40-45
|
45-50
|
Nombre d'enfants
|
64
|
135
|
55
|
11
|
4
|
?
|
3
|
1
|
1
|
Par ailleurs, les autorités municipales de Fukushima ont déclaré qu'une
fillette de CE1 a subit une exposition de 1,7 millisievert en
septembre, selon les indications sur son dosimètre. Ses trois frères
ont reçu une dose entre 1,4 et 1,6 millisievert pendant la même
période. Leur habitation est située à proximité d'un point chaud. La
famille a quitté les lieux. Les autorités municipales ont collecté les
dosimètres de 36 478 résidents (enfants et femmes enceintes) : 99%
d'entre eux indiquaient une dose inférieure à 0,3 millisievert pour le
mois de septembre. Mis à part ces 4 enfants, aucun autre résident n'a
reçu une dose supérieure à 1 millisievert.
Samedi 5 novembre, le
RHC Japan
a analysé les urines de 1 500 enfants de moins de 6 ans de Minami-Sôma
avec un scintillateur NaI qui a une limite de détection de 20 Bq/l. 104
enfants, soit 7%, avaient une contamination en césium dépassant cette
limite. Pour la plupart d'entre eux, la contamination détectée est
inférieure à 30 Bq/l. Un enfant d'un an avait une contamination de 187
Bq/l.
Mardi 8 novembre, le
gouvernement a prêté 700 appareils de mesure du débit de dose aux
représentants des 59 communes de Fukushima. Le Ministère des sciences
et technologies veut en prêter 6 000 en tout d'ici février. Les
autorités régionales vont en recevoir 1 000. Les autres seront
distribués au prorata du nombre d'habitants avant la catastrophe. Ce
programme va coûter 1,3 milliards de yens (12 millions d'euros).
Samedi 12 novembre, les doses
intégrées jusqu'à la fin septembre mesurées en différents points
au-delà des 20 km de la centrale sont disponibles
ici en anglais et japonais.
Mardi 15 novembre, les
premières statistiques issues des contrôles de la thyroïde effectués
sur les enfants de moins de 18 ans mettent en évidence que 77% des
enfants examinés entre le 9 octobre et le 13 novembre ont des
anomalies. Ce taux est inférieur à 30% habituellement. 25% d'entre eux
ont quitté la province de Fukushima et ne sont revenus que pour
l'examen médical. Ces examens seront effectués sur 360 000 mineurs
environ.
Vendredi 25 novembre,
saignements de nez, diarrhées, toux, des thyroïdes enflées, etc... le
blog "Fukushima" fait le point sur ces "petites" maladies qui seraient
en augmentation chez les enfants exposés à la radioactivité et qui ne
sont pas prise en compte par les autorités. C'est
ici en français.
Vendredi 2 décembre, selon les
travaux de Shogo Higaki de l'université de Tokyo, les simples masques
vendus partout sont efficaces pour empêcher l'inhalation de poussières
et pollens contaminés : presque tout le césium a été arrêté par le
masque qu'il portait entre le 15 mars 15h au 16 mars 9h et un tiers de
l'iode.
Samedi 3 décembre, la dose
cumulée mesurée par un dosimètre placé dans la ville de Fukushima vient
de dépasser les 10 millisieverts. Les débits de dose instantanés en
différents points de la province de Fukushima sont disponibles en ligne
en
japonais ici.
Dimanche 4 décembre, la
province de Miyagi qui jouxte celle de Fukushima, au Nord, a commencé à
contrôler la thyroïde de 83 enfants de la ville de Marumori. Si la dose
par irradiation externe est inférieure à 1 millisievert par an dans la
plus grande partie de la province, elle est estimée à 4,1 et 2,8
millisieverts par an dans deux quartiers de la ville. La contamination
interne à l'aide d'une anthropogammamétrie (Whole Body Counter, WBC)
sera aussi contrôlée.
Jeudi 8 décembre, selon une
analyse menée par les autorités régionales sur 1730 personnes résidant
dans des zones très contaminées de trois municipalités comme
Iitate-mura, la dose moyenne
reçue sur les 4 premiers mois de la catastrophe dépasse le 1
millisievert (qui la dose maximale
annuelle à ne pas dépasser pour le public en temps normal) et la plus
forte dose est de 37 millisieverts. Environ la moitié des personnes
contrôlées ont reçu une dose externe supérieure à 1 mSv pendant cette
période. Une quarantaine d'entre eux ont reçu une dose comprise entre 5
et 10 mSv et une dizaine, plus de 10 mSv. Les personnes les plus
exposées sont celles qui sont restées dans les parties les plus
contaminées de la zone comprise entre 20 et 30 km.
Il s'agit des premières statistiques publiées pour le village d'Iitate,
le district d'Yamakiya dans la municipalité de Kawamata et de Namié,
qui regroupent 29 000 personnes en tout. Ce sont les personnes qui ont
rempli le plus rapidement les questionnaires sur ce qu'elles ont fait
au début de la catastrophe afin de pouvoir reconstituer la dose, qui
sont concernées par cette étude. Pour les 15 premiers jours, les
personnes consultées devaient donner leur emploi du temps minute par
minute afin d'estimer le temps passé dehors. Puis, entre le 26 mars et
le 11 juillet, ces personnes devaient indiquer sur leur lieu de vie et
leurs activités régulières. L'exposition a ensuite été calculée en
utilisant les données sur la dispersion des rejets calculée par le
logiciel SPEEDI.
Cette estimation ne prend en compte
que l'irradiation externe et pas la contamination interne qui vient
s'ajouter. Mais personne n'aurait dépassé les 100 mSv, même en prenant
en compte l'ingestion de produits contaminés.
Vendredi 9 décembre, la ville
de Koriyama a mené une étude systématique à partir des dosimètres des
25 551 enfants
scolarisés. Les doses reçues par irradiation externe ont été mesurées
quotidiennement à l'aide de dosimètres individuels entre le 5 octobre
et le 6 novembre, puis extrapolées sur une durée d'un an. La valeur
moyenne est de 0,12 millisievert sur un mois (une fois le bruit de fond
naturel retranché), soit 1,33 millisieverts sur un an, ce qui est plus
que la limite maximale pour le public en temps normal (1 mSv). Les
statistiques pour un mois donnent :
moins de 0,1 millisieverts : 32.73% ; 0,10-0,19 millisieverts : 61,31%
; 0,20-0,29 millisieverts : 5,71% ; 0,30-0,39 millisieverts : 0,23%
; 0,40-0,45 millisieverts : 0,02%. La plus forte dose mesurée
chez 4 enfants est de 4,98 millisieverts sur un an.
La deuxième phase de l'étude a débuté le 7 novembre et dure jusqu'au 9
janvier. La troisième phase commencera le 10 janvier pour se terminer
le 1er mars.
Mardi 13 décembre, les
autorités régionales de Fukushima ont publié les résultats des
premières évaluations de dose reçue par 1727 personnes d'Iitaté, Namié
et Kawamata durant les 4 premiers mois de la crise. Ce qu'il y a de
nouveau par rapport au 8 décembre (ci-dessus), c'est que les données
sont en ligne en japonais :
le résumé est ici ; l'
exposition estimée de la thyroïde ici et l'
exposition du corps entier ici.
La plus forte dose est de 14,5 millisieverts. La personne qui a reçu
37,4 millisieverts a travaillé sur le site de la centrale accidentée.
Les autorités régionales ont aussi fait des estimations de dose reçue
en se basant sur 18 scénarios différents : le cas le plus pénalisant
concerne un habitant hypothétique d'Iitate qui a été évacué fin juin :
19 millisieverts. Le moins pénalisant, celui d'un habitant de Hirono
qui est parti le 12 mars, soit le lendemain du déclenchement de la
crise : 0,18 millisievert. Certains réfugiés sont partis dans des zones
exposées car il n'avait pas accès aux prédictions concernant les
retombées calculées avec le logiciel SPEEDI. C'est le cas en
particulier d'une famille de Namié qui est partie à Tsushima le 12 mars
et qui a dû repartir vers Nihonmatsu le 15. Entre le 12 et le 15,
Tsushima a été exposé aux retombées et la zone a due être évacuées à
son tour. Tous ces gens ont de la rancoeur de ne pas avoir été avertis
que leur hébergement de secours n'était pas sûr.
Tous ces chiffres sont uniquement basés sur l'exposition externe et
n'incluent pas la contamination par la chaîen alimentaire par exemple.
12 municipalités sont concernées par ces calculs : Namié, Kawamata,
Iitate, Futaba, Okuma, Minamisoma, Tamura, Tomioka, Naraha, Hirono,
Katsurao et Kawauchi.
Jeudi 15 décembre, l'ACRO a mis
en ligne de nouveaux résultats de mesure sur des échantillons en
provenance du Japon : Nous avons analysé, en particulier, des
poussières d'aspirateur qui se révèlent être toutes contaminées jusqu'à
200 km de la centrale, parfois fortement. Nous continuons aussi à
surveiller les urines des enfants et nos résultats nous conduisent à
pointer du doigt la nourriture comme source principale de la
contamination interne. Les résultats sont
ici.
Par ailleurs, un groupe de travail gouvernemental va recommander que la
limite de dose annuelle dans les territoires contaminés soit ramenée à
10 mSv (contre 20 actuellement) d'ici deux ans. Puis, cette limite
devra être abaissée à 5 mSv/an par la suite, pour atteindre 1 mSv/an
sur le long terme.
Ce groupe de travail recommande aussi de contrôler la nourriture et que
la limite de dose annuelle soit inférieure à 1 mSv avant de rouvrir une
école des zones évacuées.
Jeudi 22 décembre, l'
Asahi du jour
consacre un article à ces enfants de Fukushima qui ne peuvent plus
jouer dehors depuis le 11 mars et qui passent des heures devant des
écrans (TV, jeux...). L'inquiétude est grande pour les parents de voir
leurs enfants ainsi.
Mardi 27 décembre, TEPCo a mis
en ligne des statistiques concernant les doses reçues par les
travailleurs intervenant sur le site. C'est
ici en anglais.
Mercredi 28 décembre, le
ministère de l'agriculture et des forêts a rendues publiques des
données de la contamination des pollens de cèdres (sugi) en 87 lieux.
Les données sont
ici en japonais.
La contamination la plus forte de Fukushima est à à Namié avec 253 000
Bq/kg pour le césium et la limite de détection des mesures du tableau
est de 100 Bq/kg. Mais le ministère se veut rassurant car de très
faibles quantités de pollen sont inhalées.
Vendredi 6 janvier, la ville de
Koriyama continue de surveiller la dose reçue par les enfants et femmes
enceinets (cf 9 décembre, ci-dessus). La dose moyenne reçue par les
enfants d'âge pré-scolaire est de 0,11 millisievert pour le mois de
novembre, ce qui se traduit par une dose annuelle de 1,32 millisievert,
ce qui est plus que la valeur limite en temps normal. La valeur
maximale est de 0,66 millisievert pour un mois, ce qui donne 7,92
millisieverts sur un an.
En ce qui concerne les femmes enceinets, la vaeur moyenne est de 0,1
millisievert pour le mois de novembre, ce qui se traduit par 1,2
millisievert sur un an. C'est aussi supérieur à la limite annuelle en
temps normal (qui est de 1 mSv). La valeur maximale est de 0,36
millisievert sur un mois, ce qui donne 4,32 millisierverts sur un an.
Après l'Allemagne il y a quelques années, c'est au tour de la France de
trouver une augmentation du nombre de leucémies chez les enfants vivant
dans un rayon de 5 km autour des centrales nucléaires françaises. Sur
la période 2002-2007, 14 cas ont été dénombrés chez les 0-14 alors
qu'il en était attendu 7,4 cas. Le ratio est donc de 1,9. La cohorte
était de 2753 enfants. Il n'y a pas d'excès observé au-delà des 5 km.
Il n'y avait pas d'excès sur la période antérieure (1990-2001).
Selon les auteurs de l'étude, cette augmentation du nombre de leucémies
ne peut pas être imputée aux rejets gazeux. Mais ce n'est pas rassurant
pour autant pour les populations japonaises beaucoup plus exposées.
L'étude est
ici en anglais, mais en accès payant... Elle est
aussi disponible à l'ACRO. Voir notre
communiqué
à ce sujet.
Janvier 2012
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Jeudi 12 janvier, la
municipalité de la ville de Fukushima a rendu publiques des
statistiques sur les doses reçues par les enfants et les femmes
enceintes entre septembre et novembre 2011. Ces données sont celles
relevées sur les dosimètres qui ont été retournés fin décembre. La dose
moyenne est de 0,26 millisievert. Extrapolé sur un an, on dépasse le
millisievert... 99,8% des 36 700 personnes contrôlées ont reçu une dose
sur 3 mois inférieure ou égale à 1 mSv. La dose la plus élevée est de
2,7 mSv pour cette même période (3 personnes). Un dizaine de personnes
ont reçu une dose supérieure à 1,8 mSv, mais 8 d'entre elles ont laissé
leur dosimètre dehors ou l'ont laissé dans les bagages lors d'un
contrôle aux rayons X à l'aéroport, ce qui expliquerait ces doses
élevées.
Dimanche 15 janvier, un
collègien
de Nihonmatsu a pris 1,62 millisieverts en 3 mois selon son dosimètre
relevé le 27 décembre. Cela a conduit les autorités à rechercher
l'origine de cette dose élevée. Elles ont trouvé que le débit de dose
dans
son logement est de 1,2 microsieverts par heure. C'est plus qu'à
l'extérieur où cela varie entre 0,7 et 1 microsievert par heure. Aux
premier et deuxième étages, le débit de dose varie entre 0,1 et 0,38
microsievert par heure.
C'est le béton qui
semble contaminé. Le ministère de l'environnement pense que
l'appartement a été construit avec des matériaux radioactifs et a lancé
une enquête.
Lundi 16 janvier, l'affaire du
béton contaminé prend de l'ampleur : il a été utilisé pour les
fondation de l'immeuble de 3 niveaux de Nihonmatsu (57,5 m3) et pour de
nombreux
autres bâtiments. Il inclut de la pierre concassée (gravier) qui
provient d'une carrière de la zone évacuée. Le bâtiment en question
date de juillet dernier et accueille essentiellement des réfugiés (10
familles sur 12). Si
les habitants de l'appartement le plus exposé y restent 24h/24, il
prendront une dose estimée à 10 mSv sur un an. C'est moins que la
limite d'évacuation fixée à 20 mSv/an et cela n'affole donc pas les
autorités ! Il y a 12 appartements en tout. La municipalité envisage
d'évacuer les 4 du rez de chaussée.
La carrière est située à Namié. Le gravier était entreposé sous un toit
ouvert et vendu jusqu'à l'ordre d'évacuation de la zone qui date
du 22 avril. Selon l'exploitant de la carrière, 5 200 tonnes ont été
vendues entre le 14 mars et le 22 avril à 19 compagnies différentes. La
majorité a servi à la réparation de routes ou au génie civil. 2 000
tonnes pour du béton ont été vendues à 2 compagnies qui ont elles-mêmes
fourni environ 200 clients. Il y a peu de chances que du gravier ou du
ciment contaminé aient été vendus en dehors de la province de Fukushima.
La compagnie de fabrication de béton qui a fourni l'appartement
contaminé a aussi fourni une centaine de clients.
Toutes les carrières de la zone d'évacuation vont être contrôlées.
Mardi 17 janvier, le feuilleton
du gravier contaminé continue : le ministère de l'industrie va
contrôler le débit de dose des routes réparées avec de la pierre
concassée provenant de 17 carrières de Fukushima situées dans ou à
proximité des zones d'évacuation. Il y en a 6 autres dans la même zone
que celle où le gravier contaminé a été trouvé.
Sur ces 17 compagnies, 5 vendent du gravier utilisé pour faire du
béton. 4 travaillent encore.
Le ministère va probablement contrôler toutes les nouvelles
constructions.
Du gravier en provenance de la carrière incriminée a été utilisé en
particulier pour réparer la route devant l'école primaire Asahi de
Nihonmatsu sur une centaine de mètres. Le débit de dose y est de 0,52
microsieverts par heure à un mètre du sol, comme aux alentours.
5 des 12 familles de l'immeuble contaminé veulent partir. Elles avaient
déjà dû quitter leur maison située dans la zone d'évacuation. Les
autorités régionales vont les aider à trouver un nouveau logement.
Du béton contaminé par le gravier a aussi été utilisé pour réparer une
canalisation d'eau pour l'irrigation selon la municipalité : le débit
de dose est de 1,62 à 1,97 microsieverts par heure au niveau de la
section réparée, alors qu'il est de 0,7 à 1,0 microsievert par heure
aux alentours.
Par ailleurs, le scandale SPEEDI rebondit : interrogé par une
commission d'enquête mise en place par le parlement, Itaru Watanabe, un
haut fonctionnaire du ministère des sciences et technologies, a déclaré
que les prédictions des retombées radioactives calculées par le
logiciel SPEEDI ont été transmises à l'armée américaine présente au
Japon dès le 14 mars, c'est à dire bien avant qu'elles ne soient
rendues publiques, le 23 mars.
Présidée par Kiyoshi Kurokawa, cette nouvelle commission d'enquête
inclut des personnes connues pour être très critiques envers
l'industrie nucléaire, comme le sismologue Katsuhiko Ishibashi qui
avait alerté depuis longtemps sur la fragilité de l'industrie nucléaire
face aux séismes et Mitsuhiko Tanaka, ancien ingénieur du nucléaire de
chez Hitachi qui pense que le séisme a pu endommager les réacteurs de
façon bien plus grave que ce que ne le prétend TEPCo.
Jeudi 19 janvier, un
embarcadère sur la rivière Gohyakugawa situé à Motomiya est contaminé
par le fameux gravier : le débit de dose est de l'ordre de 1
microsievert par heure à 1 cm. Les autorités régionales ont déjà
contrôlé 11 lieux où ce gravier a potentiellement été utilisé.
La mairie de Fukushima-ville a trouvé une maison qui a utilisé le même
gravier pour ses fondations : il y a entre 0,8 et 0,85 microsievert par
heure au niveau du plancher et 1,5 à 1,9 au niveau des fondations. La
traque continue même si la mairie n'a utilisé ce gravier que sur un de
ses 224 chantiers.
Et dans l'immeuble de Nihonmatsu où le premier gravier contaminé a été
découvert, 9 familles sur 12 veulent partir. Sur ces 12 familles, 5
sont des réfugiés de Namié et 5 de Minami-Sôma.
Toujours à Nihonmatsu, c'est au tour du bois de chauffage et des
cendres de poser problème : entre 104 et 4 395 Bq/kg ont été mesurés
dans du bois entreposé en plein air et 43 780 Bq/kg dans des cendres.
L'Agence de la forêt a déjà conseillé de ne pas brûler ou vendre de
bois qui contiendrait plus de 40 Bq/kg en césium.
Vendredi 20 janvier, jusqu'à 40
microsieverts par heure ont été mesurés dans la carrière qui a fourni
le gravier contaminé qui pose problème.
Samedi 21 janvier, selon un
premier bilan, le gravier contaminé aurait été utilisé pour construire
ou réparer 49 maisons ou immeubles. Dans un des ces maisons, le débit
de dose y est de 0,85 microsievert, ce qui est plus qu'à l'extérieur.
Dimanche 22 janvier, ce chiffre
est passé à une soixantaine de maisons ou immeubles... Il pourrait
atteindre la centaine prochainement. Si l'on ajoute les travaux de
réparation des infrastructures (routes, digues...) pas loin de 1 000
sites sites concernés par le gravier contaminé.
Mercredi 25 janvier, les
autorités régionales de Fukushima ont publié des statistiques sur les
contrôles de la thyroïde par échographie effectués sur 3 765 enfants.
Les résultats sont
ici en japonais avec des explications.
Les voici en français:
Nombre d'enfants ayant un nodule supérieur ou égal à 5,1 mm : 26
Nombre d'enfants ayant un nodule inférieur à 5,1 mm : 56
Nombre d'enfants ayant un kyste supérieur ou égal à 20,1 mm : 0
Nombre d'enfants ayant un kyste inférieur à 20,1 mm : 1 086
Nombre d'enfants ayant ni kyste ni nodule : 2622
Vendredi 27 janvier, le
Asahi
aborde les propositions d'analyse plus ou moins frauduleuses proposées
aux populations en détresse. Est particulièrement pointé du doigt la
"spectrométrie par résonnance quantique" effectuée sur des cheveux qui
n'est pas reconnue en médecine et dont l'intérêt vis à vis de la
radioactivité est douteux.
Jeudi 2 février, le
Asahi
revient sur ces enfants qui ne peuvent plus jouer dehors depuis le 11
mars 2011. La ville de Koiyama a donc ouvert une aire de jeu couverte
pour que les enfants bougent : on peut y faire du sport, jouer dans un
bac à sable de 70 m2 ou faire des agrès. Certains enfants qui
fréquentent ce lieu n'ont pratiquement pas joué dehors depuis 10
mois ! La crainte des radiations limitent les activités de plein air
bien au-delà de la province de Fukushima. A Sakura, dans la province de
Chiba, le parc Tatsunokomura a vu sa fréquentation chuter. Il y avait
167 familles abonnées avant le 11 mars. Il n'y en a plus que 10.
De nombreux médecins s'inquiètent pour la santé de ces enfants qui
n'ont plus d'activité physique et qui restent enfermés toute la journée.
Vendredi 3 février, la
municipalité de Minami-Sôma a mis en ligne des statistiques sur la
contamination interne de 5 324 enfants mesurée entre le 26 septembre et
le 27 janvier à l'aide d'une anthropogammamétrie (WBC). Tous les tests
ont été effectués à l'hôpital municipal de la ville avec le matériel
en photo ici. La
page de présentation en japonais est ici.
Pour les 579 collègiens, les résultats sont
ici en japonais
: 62,35% sont sous la limite de détection, 0,69% ont plus de 20
becquerels de césium 137 par kilo et aucun n'a plus de 40 Bq/kg.
Pour les 4 745 lycéens, les résultats sont
ici en japonais
: 59,05% sont sous la limite de détection, 3,56% ont plus de 20
becquerels de césium 137 par kilo et il y en a 0,34% qui ont plus de 50
Bq/kg. La plus forte valeur était de 110,7 Bq/kg.
L'évolution temporelle est montrée
ici en japonais
: en orange des statistiques pour septembre-octobre (527 cas) et en
bleu pour janvier (386). On voit clairement une baisse de la
contamination.
Les résultats des mêmes tests effectués en Russie, Ukraine et Bélarus
entre 5 et 10 ans après la catastrophe sont rappelés
ici en japonais. La contamination des enfants y
était beaucoup plus forte.
Dimanche 5 février, le
Yomiuri
a recensé 573 décès officiellement reliés à la crise nucléaire dans 13
municipalités des zones évacuées. 29 dossiers supplémentaires sont en
cours d'évaluation. Le certificat en question est délivré quand le
décès n'est pas directement dû à la catastrophe, mais à la fatigue ou
une aggravation de l'état de santé liées à l'accident nucléaire.
748 demandes de reconnaissance ont été déposées. 634 ont été déclarées
recevables. 573 décès ont été officiellement reliés à l'accident
nucléaire. 28 demandes ont été rejetées et 29 sont encore en cours
d'évaluation.
Cette reconnaissance officielle ouvre droit à des indemnités qui
peuvent aller jusqu'à 5 millions de yens (50 000 euros) si la personne
était le soutien financier de la famille.
Mercredi 15 février, les
autorités régionales de Fukushima ont enfin publié les données sur la
contamination des graviers de la carrière utilisés pour la construction
d'un immeuble : jusqu'à 214 200 Bq/kg en césium ! Mais elles pensent
qu'il n'y
a pas de gravier qui est sorti de la province, ou très peu. Les données
sur le gravier de cette carrière de la zone des 20 km varient entre 60
000 et 210 000 Bq/kg. Pour les 25 autres carrières de la zone, la plus
forte valeur est de 122 400 Bq/kg, mais les travaux ont cessé
immédiatement après le 11 mars. 5 170 Bq/kg ont été mesurés dans une
des 14 carrières de la zone qui sont en activité.
Les autorités régionales ont contrôlé 150 lieux sur 1 100 où du gravier
de la première carrière est supposé avoir été utilisé. Des débits de
dose supérieurs à ceux de l'environnement immédiat ont été détectés en
27 points, dont 22 résidences. Les inspections devraient être terminées
à la fin mars.
Le ministère de l'industrie prépare une limite à la commercialisation
du gravier contaminé.
Lundi 20 février, les autorités
régionales de Fukushima ont rendu publiques des données sur la dose
reçue lors des 4 premiers mois de la catastrophe par une partie des
habitants d'Iitate, Kawatama et Namie : 9 474 sur 29 000 environ plus
environ 720 qui ont travaillé à la centrale accidentée. Ces personnes
ont rempli un questionnaire sur leur activité durant les 4 premiers
mois et la dose a été calculée à partir des codes de simulation des
retombées radioactive (SPEEDI). Le questionnaire peut-être consulté
ici en anglais.
Seulement 52,1% des questionaires envoyés aux résidents de ces 3
municipalités ont été retournés à la fin janvier. Le taux de retour sur
la province de Fukushima est de 21% à la même date.
9 474 personnes, soit 57,8% ont reçu une dose inférieure à 1
millisievert pendant ces 4 mois. 4 040 personnes, ou 41,4%, ont reçu
une dose comprise entre 1 et 10 millisieverts. 71 personnes ont reçu
plus de 10 millisierverts, dont 2 plus de 20 millisieverts.
L'exposition maximale est de 23 millisieverts.
Sur les 720 personnes environ de ces trois villages qui ont travaillé à
la centrale, 95 ont reçu une dose supérieure à 10 millisieverts. La
dose maximale est de 47,2 millisieverts.
Le MEXT
(ministère des sciences et technologies) a mis en place un système de
balises qui mesurent le débit de dose en continu. Pour la plupart,
elles sont placées dans des écoles, crèches... qui ont été
décontaminées dans les
zones non évacuées. Les résultats, à 50 cm du sol, peuvent être
consultés en temps réel
ici en japonais.
Les chiffres sur la carte correspondent au nombre de balises. En
cliquant sur les chiffres, apparaît à droite de la carte, un tableau
avec les données en temps réel. En cliquant sur le tableau, on a
l'emplacement précis de la balise avec un graphe qui trace les valeurs
enregistrées sur une journée, une semaine ou un mois, au choix.
A Tsushima par exemple, le débit de dose dépasse les 8 microsieverts
par heure.
Par ailleurs, les doses cumulées en différents points de la province de
Fukushima peuvent être consultées
ici.
A Tsushima toujours, elle a dépassé les 50 millisieverts depuis le 23
mars. Presque 62 mSv à Iitaté. En tous les points du tableau, la dose
cumulée dépasse le millisievert, qui est la limite maximale à ne pas
atteindre en temps normal.
Jeudi 23 février, la ville de
Sôma, située entre 30 et 50 km de la centrale, a analysé les résultats
des dosimètres passifs portés par les 4 010 femmes enceintes et les
enfants. La mesure a été faite sur 3 mois à partir d'octobre et
extrapolée sur un an. La valeur maximale sur un an est de 4,3
millisieverts, ce qui plus que la limite maximale à ne pas atteindre de
1 millisievert en temps normal. 522 personnes, ou 13%, dépassent cette
limite. Parmi elles, 33, ou 0,8% dépassent 2 millisieverts. C'est dans
les écoles situées en zones montagneuses que la dose est la plus forte
: 50% des élèves de l'école primaire et 70% de ceux du collège ont reçu
une dose supérieure à 2 millisieverts. Mais même dans la plaine, qui
est moins contaminée, des élèves ont reçu une dose supérieure à 2
millisieverts.
La municipalité a donc décidé de décontaminer en priorité les zones où
la dose peut être supérieure à 2 millisieverts sur un an.
Vendredi 24 février, l'
Asahi consacre un article à une découverte de la
commission
d'investigation sur les causes de l'accident de Fukushima : le 12 mars,
un hélicoptère de l'armée japonaise décolle de Sendaï à 11h10 pour
aller chercher des spécialistes de la mesure de la radioactivité du
Ministère des sciences et technologies à Rokkashô. Il arrive sur place
à 13h. Pour le Ministère de la Défense, deux spécialistes du Nuclear
Safety Technology Center et leurs équippement devaient les attendre sur
place. N'ayant trouvé personne, l'hélicoptère repart à 13h10. Les deux
spécialistes seront avertis à 13h30. A 14h40, ils se rendent sur place
pour attendre l'hélicoptère pendant une heure environ. Ne voyant rien
venir, ils partent en voiture le lendemain vers 9h, pensant que
l'hélicoptère est utilisé pour les secours. Ils retrouveront
l'hélicoptère le 15 mars à Ôno, dans la province de Fukushima.
L'hélicoptère décolle à 11h20, mais doit rapidement abandonner sa
mission suite à l'explosion du réacteur n°4. A partir du 16 mars,
l'armée était occupée à larguer de l'eau par hélicoptère sur les
réacteurs nucléaires. Finalement, la première mission de mesure aura
lieu le 25 mars. L'armée américaine, quant à elle, aura fait 40 heures
de vols pour le même exercice entre le 17 et le 19 février avec un
hélicoptère envoyé des Etats-Unis.
Mercredi 29 février, le journal
Gendai
mentionne que les données sur la contamination du MEXT (ministère des
sciences et technologies) sont fausses et sous-estiment la réalité. Les
habitants se plaignaient en prétendant que leur résultats de mesure
étaient plus élevés. Le ministère de l'environnement vient de leur
donner raison. L'entreprise Taisei, engagée dans la décontamination,
aurait décontaminé les environs immédiats du poste de mesure installé
sur place. La mesure n'est donc plus représentative. La compagnie nie,
mais il y a au moins 10 témoins.
Mercredi 7 mars, l'ACRO a mis
en ligne de nouveaux résultats sur la contamination d'urines d'enfants
et de poussières d'aspirateur. Sur Tôkyô, les urines ne sont pas
contaminées, ce qui est une bonne nouvelle. En revanche, dans les
territoires contaminés, on continue à déplorer une contamination des
urines jusqu'à 220 km de la centrale dans la province d'Iwaté. Ces
résultats confirment aussi que toutes les poussières d'aspirateur sont
contaminées, parfois à des taux élevés dépassant la limite de 8 000
Bq/kg qui entraîne un classement comme déchet radioactif au Japon.
Cette contamination des habitations n'est pas prise en compte dans la
gestion de la crise par les autorités. Il conviendrait donc d'effectuer
un contrôle systématique des habitations.
Les données sont sur notre page de résultats en trois langues.
Vendredi 9 mars, selon un
sondage du Maïnichi, environ 54% des habitants de la province de
Fukushima s'inquiètent beaucoup pour leur santé, soit deux fois plus
que la maoyenne nationale (27%). Si l'on ajoute ceux qui s'inquiètent
un peu, on arrice à 83% pour Fukushima, contre 73% au niveau national.
Des chercheurs du Hirosaki University’s Institute of Radiation
Emergency Medicine ont contrôlé la contamination de la thyroïde de 65
personnes de la province de Fukushima du 11 au 16 avril 2011, soit un
mois après les rejets massifs. 48 d'entre elles sont des évacués et les
17 autres sont restées dans le district de Tsushima de la ville de
Namié, suité à environ 30 km au nord-ouest de la centrale. Les
chercheurs ont ensuite évalué la dose reçue en supposant que tout
l'iode a été inhalé le 12 mars.
De l'iode 131 y a été détecté chez 50 d'entre elles, soit 80%. Pour 5
personnes, la dose à la thyroïde dépasse 50 mSv, qui est le seuil fixé
par l'AIEA pour l'administration de pillules d'iodure de potassium
(KI). Le Japon a un seuil de 100 mSv. La valeur maximale est de 87 mSv.
Chez les enfants, la valeur la plus forte est de 47 mSv.
Les mesures de cette université sont plus précises que celles des
autorités car ils ont laissé compter pendant plus de 5 minutes.
Les chercheurs en déduisent que des enfants plus exposés que ceux
qu'ils ont examinés auraient pu recevoir plus de 100 mSv, toujours à la
thyroïde.
-> Les cartes de doses reçues par la population issues de calcul du
logiciel SPEEDI sont disponibles
ici en anglais.
->
Débits
de dose dans les écoles de Fukushima et autres lieux publics en temps
réel
Doses
reçues par les intervenants sur le site de la centrale
Mars 2011
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Dès le début de l'accident, des débits de dose de plusieurs
millisievert par heure ont été détectées à proximité du
réacteur (soit de l’ordre de 10.000
fois le bruit de fond radioactif naturel), alors que la dose maximale
admissible
pour la population est d’un millisievert par an.
TEPCo a expliqué que les intervenants sur le site étaient tous
volontaires et qu'ils pouvaient partir quand ils voulaient. Mais la
presse japonaise mentionne le cas des sous-traitants pour lesquels il
est plus difficile de refuser s'ils veulent garder leur emploi.
Les conditions de vie sur le site de la centrale sont déplorables :
deux repas minables par jour, 1,5 litre d'eau, des conditions de
couchage spartiates. Un masque même pour dormir. Pas de bain ou
douche...
Mardi
15 mars dans la journée un débit de dose
de 400 millisieverts par heure a été mesuré à proximité du réacteur n°3
pendant l'incendie au niveau du réacteur n°4 ! La situation est
devenue excessivement dangereuse pour les personnes sur place. Elle
est ensuite retombée au niveau de l'ordre du millisievert par heure.
Jeudi 17 dans la journée,
les niveaux étaient de nouveau de l'ordre de 400
millisieverts par heure.
Plusieurs employés sont déjà hospitalisés. Dans
soirée, il est retombé à 271 microsiverts par heure à la porte
ouest de la centrale, laissant présager un effet des arrosages.
La
limite
travailleurs a été augmentée à 250 millisieverts (mSv) par le
gouvernement. Le standard
international en cas de crise grave est de 500 mSv. En temps normal, la
limite pour les travailleurs au Japon est de 50 mSv par an et 100 mSv
sur 5 ans. En cas de crise, le niveau est remonté à 100 mSv. L'armée et
les pompiers ont aussi commencé à intervenir. Pour les
militaires, la dose est
limitée à 50 millisieverts. Pour les pompiers, la limite est de 30
millisieverts. Les intervenants ne semblent pas bénéficier d'une
dosimétrie neutron individuelle malgré le fort rayonnement.
Dimanche 20 mars
matin, 7 employés de TEPCo avaient reçu une dose
supérieure à 100 millisieverts, la dose maximale habituellement
admissible. L'un des ouvriers blessés lors de l'explosion du réacteur
n°3 a été exposé a un débit de dose de 150 millisieverts par heure.
Jeudi 24 mars,
3 ouvriers ont
été sévèrement irradiés alors qu'ils posaient un cable dans le bâtiment
réacteur n°3. Deux ont été conduits à l'hôpital pour des brûlures aux
pieds causées par le rayonnement bêta. Les doses reçues iraient de 173
à 180 millisieverts. De l'eau fortement contaminée serait entrée en
contact avec leur peau, malgré les protections. Les deux personnes
hospitalisées avaient des galoches en plastic, pas de bottes. Le
troisième avait des bottes et n'a pas été contaminé. Le rayonnement à
la surface de
la flaque d'eau atteignait 400 millisieverts par heure, alors qu'il y
avait 200 millisieverts par heure dans l'air. Ils seraient restés entre
40 et 50 minutes sur place.
TEPCo avait annoncé
quelques millisieverts par heure et pas de flaque d'eau. Les ouvriers
n'ont pas vérifié par eux-même. Le nombre total d'ouvriers exposés à
des doses supérieures à 100 mSv est de 17 maintenant. Aucun n'a dépassé
les 250 mSv.
Deux des trois ouvriers contaminés étaient des employés de TEPCo et le
troisième un sous-traitant.
Les trois ouvriers n'ont pas tenu compte de l'alarme de leur dosimètre
qui sonne à partir de 20 millisieverts, car, quand le site avait été
inspecté la veille, il n'y avait pas d'eau et les niveaux d'irradiation
de quelques millisieverts par heure.
Mais samedi 26 mars,
TEPCo
a reconnu qu'elle savait que le lieu où les ouvriers ont été irradiés
était très irradiant et qu'elle n'avait pas transmis l'information aux
personnes concernées. La compagnie avait détecté 200 millisieverts par
heure le 18 mars.
TEPCo été critiquée car normalement, il y a toujours un accompagnateur
pour vérifier la dose quand des ouvriers interviennent. Mais un cadre
de TEPCo a expliqué : "en situation de crise, les problèmes se
suivent. C'est devenu comme une zone de guerre. Je craignais ce genre
d'accident".
Pour les deux ouvriers contaminés, la dose a été estimée entre 2 et 6
sieverts, selon le National Institute of Radiological Sciences in Chiba
où ils sont en observation.
Lundi 28 mars,
il y a
maintenant 19 intervenants exposés à une dose supérieure à 100
millisieverts. 381 employés TEPCo et 69 d'autres compagnies ont pénétré
dans la centrale lundi.
Vendredi 29 mars,
il y avait environ 300 intervenants sur le site de la centrale, dont
250 sont des employés de TEPCo.
Jeudi 31 mars,
la NHK a annoncé
que tous les travailleurs n'étaient pas équipés de dosimètre
individuel. TEPCo a expliqué que de nombreux dosimètres avaient été
détruits lors du séisme et que dans certaines équipes, seul le chef
était équipé. De 5 000 dosimètres avant le séisme, l'exploitant n'en
avait plus que 320 après. Un ouvrier qui a travaillé au rétablissement
de la ligne électrique a expliqué que les membres de l'équipe n'étaient
pas toujours à proximité l'un de l'utre et qu'ils ont dû prendre des
doses différentes sans qu'il sache combien. Le gouvernement japonais a
rappelé que cette pratique était illégale.
Avril 2011
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Vendredi 1er avril,
après
s'être réprimandée, TEPCo a promis de fournir un dosimètre par
intervenant. Ils sont maintenant 21 à avoir dépassé les 100
millisieverts. Un ouvrier est tombé dans la mer alors qu'il installait
un tuyau dans la barge d'eau douce américaine. Il est en cours d'examen.
Dans un article du Japan Times
du
3 avril,
un employé d'un sous traitant de TEPCo qui est intervenu sur le site
pour mettre des cables, dénonce les conditions de sécurité. Revenant
sur la contamination sévère de deux ouvriers et l'irradiation d'un
troisième, il critique le manque de supervision et de culture de sûreté
: on ne travaille généralement pas les pieds dans l'eau. Il a aussi
dénoncé le manque de dosimètres.
Il a réfuté les allégations selon lesquelles les interventions sur la
centrale étaient extrêmement bien payées, quelques milliers d'euros par
jour. Ce n'est pas le cas, a-t-il affirmé. Il y en a pour des années.
Qui peut payer autant ?
Dimanche 3 avril,
TEPCo a
annoncé être en possession désormais de 920 dosimètres individuels. 500
d'entre eux viennent de la centrale de Kashiwazaki - Kariwa. TEPCo a
aussi augmenté la ration alimentaire des intervenants. Ils passent de
deux à trois repas par jour. Mais il y a toujours très peu de variété.
Même si les conditions de vie se sont un peu améliorées avec l'eau et
l'électricité, elles restent très difficiles.
Samedi 9 avril,
l'agence Kyodo
a annoncé avoir découvert que des sous-traitants de TEPCo ont refusé
l'augmentation de limite de dose de 100 à 250 millisieverts pour leurs
employés. Les trois ouvriers irradiés aux pieds le 24 mars a rendu tous
les autres intervenants anxieux. Une autre compagnie a expliqué avoir
retenu 80 millisieverts comme limite pour se garder une marge. Hitachi
a choisi 200 millisieverts.
Mardi 12 avril, ils sont 700 à
intervenir régulièrement sur la centrale pour tenter d'en prendre le
contrôle.
Mercredi 13 avril,
ils sont maintenant 22 intervenants à avoir reçu une dose supérieure à
100 millisieverts. La plus forte dose reçue est de 198,24 millisieverts.
Mardi 19 avril, avec l'arrivée
du printemps et le réchauffement, les arrêts cardiaques sont une
nouvelle menace pour les travailleurs. Ils ont chaud dans leur
combinaison de protection et vont avoir de plus en plus chaud. Ils ne
peuvent pas boire fréquemment avec leur masque. Il faisait déjà
22,5°C samedi 16 avril. La veille, un jeune travailleur a fait un
malaise et a dû consulter un médecin.
Samedi 23 avril, ils sont
maintenant 30 intervenants à avoir dépassé les 100
millisieverts à la centrale de Fukushima.
Les personnes dont la dose reçue approche les 200 millisieverts
sont
affectées à des tâches moins pénalisantes en
terme de dose.
Mercredi 27 avril, 3 femmes
employées de TEPCo auraient dépassé la
limite de dose autorisée pour les femmes qui est de 5 millisieverts
pour une période de 3 mois. Cette limite plus basse que pour les hommes
tient compte du fait que les femmes peuvent être enceintes. Une d'entre
elles aurait reçu une dose de 17,55 millisieverts, dont une partie due
à de la contamination interne. Il y aurait 19 femmes à la centrale.
Jeudi 28 avril, le gouvernement
envisage de changer la limite de dose pour les travailleurs du
nucléaires en dehors de la centrale de Fukushima. Acruellement, la
limite est de 50 millisieverts par an et 100 millisieverts sur 5 ans.
Mais nombre d'entre eux ont été envoyés à Fukushima où ils ont atteint,
voire dépassé la limite annuelle et ne peuvent retourner travailler
dans leur centrale d'origine. Il y a un risque de manquer de main
d'oeuvre qualifiée sur les autres installations. La limite de 100
millisieverts ne devrait pas changer.
Samedi 30 avril, TEPCo a rendu
publiques les doses reçues par les deux ouvriers qui avaient été
fortement contaminés aux pieds : la sommes des doses reçues par
irradiation externe et par contamination interne dépasse les 200
millisieverts. Pour l'un d'entre eux, elle est de 240,8 millisieverts,
juste sous la limite de 250 millisieverts fixée par le gouvernement.
Pour l'autre, c'est 226,6 millisieverts.
TEPCo a par ailleurs expliqué que les ouvriers dont la dose dépassait
150 millisieverts n'intervenaient plus sur le site de la centrale de
Fukushima dai-ichi. Ils sont 8 dans ce cas. 11 autres ont reçu une dose
comprise entre 100 et 150 millisieverts.
Le communiqué de TEPCo est
disponible en anglais.
Mai 2011
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Dimanche 1er mai, TEPCo a
confirmé qu'une deuxième femme a reçu une dose supérieure à 5
millisieverts en 3 mois : 7,49 millisieverts. Pendant ce temps, les
autorités permettent 20 millisieverts par an pour les enfants...
Il y aurait actuellement 1 000 personnes sur le site de la centrale.
TEPCo cherche des candidats parmi les personnes qualifiées pour en
avoir plus. Le potentiel est de 3 000 personnes.
Le mardi 3 mai, il y avait 1
312 personnes sur le site de la centrale, la plupart des sous-traitants
de TEPCo. Beaucoup sont inquiets à cause de la
radioactivité et se plaignent des conditions de travail. Il est
de plus en plus difficile de trouver des intervenants. Ceux qui sont
déjà passés sur le site rechignent à y
retourner. Après la forte contamination des trois ouvriers, les
familles font aussi pression pour retenir leur proche.
Ce pose aussi le problème des nombreux débris radioactifs
qui jonchent le sol suite aux explosions et qui risquent d'irradier les
intervenants à proximité. TEPCo tarderait à
déblayer le site.
Mercredi 4 mai, on a appris que
TEPCo avait négligé de mesurer la radioactivité dans la pièce où les
deux femmes ont été contaminées pendant les deux semaines qui ont suivi
l'accident. 200 personnes passent par ce bâtiment par jour, qui est
situé à 200 m au Nord-Ouest de la centrale.
La compagnie a promis d'améliorer les conditions de travail sur
le site : meilleure nourriture et hébergement plus décent.
Samedi 7 mai, TEPCo a annoncé
avoir commencé à faire passer des examens médicaux aux 800 intervenants
qui ont passé plus d'un mois sur le site de la centrale de Fukushima.
Les 30 personnes exposées à plus de 100 millisieverts n'avaient encore
pas vu un médecin, à l'exception des trois très contaminés.500 d'entre
eux sont des employés de TEPCo et 300 autres, des sous-traitants.
L'édition du
samedi 14 mai du
quotidien Asahi (
version anglaise)
révèle que TEPCo avait caché des données avant l'explosion du réacteur
n°3 qui a blessé 7 ouvriers. Le journal a obtenu une note d'une
centaine de pages contenant l'évolution des niveaux de radioactivité
ainsi que le niveau d'eau et la pression dans le réacteur. Ces données
n'ont jamais été rendues publiques. Le 13 mars à 13h17 il y avait 300
millisieverts par heure à la porte d'entrée du bâtiment réacteur. Des
valeurs similaires voire supérieures ont été enregistrées au Nord de la
porte vers 14h31. Les intervenants qui essayaient de prendre le
contrôle du réacteur n'étaient pas informés de ces niveaux.
La quodidien Mainichi daté du même jour (
version anglaise)
ajoute que les règles ont été trop relâchées pour les intervants. Quand
il est estimé que la dose reçue en un jour va dépasser 1 millisievert,
les compagnies sous-traitantes doivent demander une autorisation
spéciale et avertir l'exploitant. Le journal mentionne le cas de
sous-traitants exposés à une dose de 1,3 millisierverts en 2 heures
trente minutes sans ce permis. Ils ont de plus été contaminés à la tête
et au cou. Ils se sont donc lavés avec un shampoing spécial au centre
de crise situé à 20 km de la centrale, mais 3 d'entre eux n'ont pas pu
se décontaminer. Dans un tel cas, cela doit être notifié à l'employeur
et à l'exploitant, mais cela n'a pas été fait.
Toujours
samedi 14 mai, un
ouvirer est
décédé suite à un malaise sur le site de la centrale. Il avait une
soixantaine d'années n'avait reçu qu'une dose de 0,17 millisieverts. Il
était a priori en bonne santé.
Le jeudi 19 mai, le quotidien
Yomiuri rapporte que deux mois après le début de l'accident, seulement
10% des travailleurs sur le site ont eu leur contamination interne
testée à cause d'un manque de moyens de détection. Les équipements de
la centrale sont inopérants car le niveau de radiations autour est trop
élevé, ce qui fausse la mesure. Cela inquiète les personnes sur place.
Un ouvrier qui a installé des cables sur le site a expliqué qu'il n'a
pas changé son masque pendant 5 à 6 heures alors qu'il aurait dû le
faire au bout de 3 heures. Un comptage de son corps entier donnait 30
000 cpm alors qu'en temps normal, cette valeur est inférieure à 1 000.
Il a pris ses repas dans un bâtiment qui s'est révélé plus tard être
contaminé.
A cette date, 8 630 personnes sont intervenues sur le site. TEPCo s'est
engagée à augmenter le nombre d'appareils de mesure du corps entier (en
passant de 3 à 14). Les travailleurs du nucléaire doivent, en temps
normal, être testés une fois tous les 3 mois. TEPCo a promis que ce
serait plus fréquent désormais.
Samedi 21 mai, l'autorité de
sûreté japonaise (NISA) a déclaré avoir détecté une contamination
interne de plusieurs milliers de travailleurs du nucléaire sur d'autres
sites. Les travailleurs concernés ont comme point commun de s'être
rendu dans la préfecture de Fukushima. Ces données posent la question
de
la contamination des populations vivant à proximité de la centrale. 1
193 cas avaient une contamination supérieure à 10 000 cps.
Lundi 30 mai,
TEPCo a annoncé avoir détecté une forte contaminaton de la glande
thyroïdienne en iode 131 chez deux ouvriers de la centrale : 9 760
becquerels pour l'un et 7 690 pour l'autre, soit 10 fois plus que pour
les autres ouvriers de la centrale. En outre, ils ont reçu une dose
externe de 74 et 89 millisieverts jusqu'à maintenant. Comme la quantité
d'iode 131 diminue de moité toutes les semaines, si elle remonte dans
le temps, elle a pu être massive. Cela laisse
penser que la dose
qu'ils ont reçue dépasse les 250 millisieverts. Ils ont travaillé sur
le site en mars et en avril et l'ont quitté depuis. Il avaient pris de
l'iode stable le 13 mars pour saturer leur thyroïde.
Pour faire face à la pénurie de main d'oeuvre qualifiée dans les
centrales nucléaires, le gouvernement japonais veut revoir la limite de
dose admissible pour les travailleurs. Il en a informé la principale
organisation syndicale (Rengo). En effet, les nombreuses personnes qui
sont intervenues à Fukushima ont reçu des doses telles qu'il ne leur
est plus possible d'intervenir en zone contaminée en situation normale
(non accidentelle). Le gouvernement veut donc lever la limite de 50
millisieverts par an et ne garder que la limite de 100 millisieverts
sur 5 ans. Le gouvernement craint une réaction négative des
travailleurs et essaye d'obtenir l'accord des syndicats.
Mardi 31 mai,
le ministère de la santé a ordonné à TEPCo et un de ses sous-traitants,
Kandenko Co., de respecter les bonnes pratiques en matière de
protection des travailleurs. Certains intervenants sur le site
n'avaient pas de dosimètres. Les employés de Kandenko Co. n'avaient pas
de bottes de protection quand ils ont pataugé dans l'eau radioactive.
Enfin, les deux ouvriers qui ont eu leur thyroïde fortement contaminée
n'ont pas pris de autant de "pastilles d'iode" que ce qu'il aurait
fallu. Ils n'en n'ont pris qu'une le 13 mars, ce qui est insuffisant.
Juin 2011
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Vendredi 3 juin, les calculs de
dose faits pour les 2 travailleurs qui ont eu une forte contamination
de la thyroïde, montrent qu'ils ont reçu entre 210 et 580 millisieverts
pour l'un et entre 200 et 570 millisieverts pour l'autre. Il faut
encore ajouter l'irradiation externe de 74 millisieverts pour l'un et
de 89 millisieverts pour l'autre. Ils ont donc dépassé la limite de 250
mSv fixée par les autorités. La dose cumulée à la thyroïde est de
l'ordre de 10 sieverts. Le National Institute of Radiology
Sciences va contrôler 150 autres travailleursimpliqués dans des
opérations similaires.
Samedi 4 juin,
deux travailleurs ont été hospitalisés pour déshydratation. La chaleur
qui augmente avec l'arrivée de l'été devient un réel problème pour ces
personnes qui travaillent dans des combinaisons de protection. Un des
deux ne portait pas de veste refroidissante.
Vendredi 10 juin,
le National Institute of Radiological Sciences a réévalué les doses
fortement contaminés à partir de leur emploi du temps. Le résultat
dépasse la limite déjà rehaussée par les autoriqtés (qui est de 250
millisieverts) : un a pris 643 millisierverts et l'autre 678
millisierverts.
Lundi 13 juin, un travailleur,
qui est intervenu pendant 2 heures à proximité du réacteur n°2, s'est
rendu compte qu'il avait oublié de mettre un filtre sur son masque
facial.
Par ailleurs, le ministère de la santé et du travail a annoncé que 6
autres travailleurs, employés de TEPCo, ont probablement reçu une dose
de 497 millisieverts qui est supérieure à la limite. L'un travaillait
au centre de contrôle alors que les 5 autres faisaient du travail de
maintenance. Cela porte à 8 le nombre total de travailleurs qui ont
dépassé les 250 millisieverts.
Six autres travailleurs ont reçu une dose comprise entre 200 et 250
millisieverts et 88 entre 100 et 200 millisieverts. Le ministère a
ordonné à TEPCo de les suivre médicalement.
Mardi 14 juin, le ministère de
la santé et du travail a demandé que les travailleurs dont la dose
dépasse les 100 millisieverts soient éloignés de la centrale de
Fukushima. Ils sont 102 dans ce cas. Ils ne peuvent intervenir sur les
autres centrales pendant 5 ans non plus, car il ont dépassé la limite
sur 5 ans fixée pour des conditions normales. Pour 94 d'entre eux, la
limite de 100 millisieverts a été dépassée en tenant compte de la
contamination interne. On commence seulement à le découvrir alors que
les mesures de contamination interne débutent. Ces chiffres risquent de
monter. 1 400 personnes attendent toujours les résultats de
l'évaluation de leur contamination interne sur les 3 700 personnes qui
sont intervenues en mars sur le site de la centrale.
Au début de la catastrophe, les instructions de TEPCo n'étaient pas
claires et certains employés ne portaient pas de masque. La cellule
d'urgence a été fissurée par les explosions et la contamination a
pénétré sans que les travailleurs le sachent. Ils ont donc retiré leur
masque dans quand ils étaient sur place.
L'appareil pour contrôler la contamination des travailleurs sur le site
de la centrale est si contaminé qu'il est inopérant. Ils sont
actuellement contrôlés à Iwaki.
Si la crise se prolonge, TEPCo va manquer d'intervenant et les
autorités devront à nouveau monter la limite de 250 millisieverts
qu'elles ont fixée.
Mercredi 15 juin, un ouvrier
qui travaillait sur la grue en cours d'assemblage pour recouvrir le
réacteur n°1 a enlevé son masque pour fumer dans la cabine d'une autre
grue. Il a été pris sur le fait. Résultat : contamination
interne qui représente une dose de 0,24 millisievert.
Vendredi 17 juin, pour la
première fois, des mesures pour contrôler et limiter les doses
des travailleurs sur le site ont été incluses dans la feuille de
route de TEPCo. La compagnie s'engage aussi à améliorer les onditions
de travail durant l'été.
Une organisation syndicale a demandé que les travailleurs intervenant
sur la centrale de Fukushima dai-ichi soient mieux contrôlés.
Samedi 18 juin, TEPCo a
expliqué que son employé a reçu une dose de 678 millisieverts à cause
de ses lunettes qui n'ont pas permis l'étanchéité du masque. Il a
respiré de l'air contaminé qui a pu pénétrer. TEPCo va acheter des
masques compatibles avec les lunettes.
Lundi 20 juin, il semblerait
qu'un autre travailleur a reçu une dose supérieure à la limite de 250
millisieverts. Cela porte à 9 le nombre de personnes qui ont reçu une
dose supérieure à 250 millisiverts et 124 si la limite était restée à
100 millisieverts.
Mardi 21 juin, TEPCo doit
contrôler la contamination interne des 3 939 intervenants qui sont
passés à la centrale de Fukushima dai-ichi entre le 11 et 31 mars. Mais
la compagnie n'arrive pas à retrouver 69 sous-traitants. Elle ne
connait même pas les noms d'une trentaine d'entre eux. D'autres sont
inconnus de leur employeur direct. Le Ministère de la santé et du
travail a fortement
critiqué TEPCo pour sa gestion du personnel.
Mercredi 22 juin, le ministère
de la santé et du travail a exigé des 654 sous-traitants qui ont envoyé
5 178 personnes sur le site de soumettre des rapports sur ces employés
et leur contrat de travail à la fin de chaque mois. 22 compagnies,
Toshiba et Hitachi... ont des contrats avec 632 sous-sous-traitants qui
ont envoyé 4 091 intervenants. Les 1 087 autres sont directements
employés par ces 22 sous-traitants directs.
Lundi 27 juin, le gouvernement
a annoncé que TEPCo avait perdu la trace de 69 personnes qui éaient
intervenues durant les premiers jours sur le site de la centrale. La
compagnie n'a pas été en mesure d'en contacter 32 et n'est pas sûre de
l'identité de 37 autres.
Juillet - Août 2011
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Vendredi 1er juillet, les tests
ont montré qu'un autre intervenant a reçu une dose supérieure à 100
millisieverts, selon un rapport publié la veille par TEPCo.
Mardi 12 juillet, la veuve du
plombier mort d'un arrêt cardiaque le 14 mai sur le site de la centrale
va tenter de faire reconnaître l'origine professionnelle du décès pour
pouvoir bénéficier de compensations. Pour le moment, elle n'a rien
reçu, ni de TEPCo, ni de son employeur.
Mi-juillet, avec l'arrivée des
fortes chaleurs, il est de plus en plus difficile de travailler sur le
site de la centrale avec une combinaison et un masque.
Vendredi 15 juillet, 31 intervenants
sont tombés malades avec les symptomes d'un coup de chaleur.
Jeudi 21 juillet, le Yomiuri
(version anglaise) revient sur les conditions de travail des 1 500
personnes qui interviennent quotidiennement sur le site de la centrale
accidentée. Si les conditions de travail et de vie se sont améliorées,
de nombreux problèmes demeurent. Si une partie des intervenants dorment
dans un gymnase réaménagé de la centrale daï-ni (n°2) où il y a 240
lits superposés et des douches, d'autres dorment toujours par terre sur
des couvertures dans le centre de crise de la centrale daï-ichi (n°1).
Comme nombre de débris ont été mis de côté, le niveau de dose ambiant a
baissé. Mais plusieurs compagnies sous traitantes ont maintenu une
limite de dose de 20 millisieverts par an, de plus en plus de leurs
employés approchent la limite et doivent partir. Il risque d'y avoir
une pénurie d'ouvriers qualifiés.
Par ailleurs, la compagnie a annoncé qu'en mars-avril, 64 travailleurs
qui sont intervenus sur le site ont subi une contamination interne qui
a entraîné des doses allant de 50 à 100 millisieverts. TEPCo a mesuré
la contamination interne de 8 338 travailleurs et il lui en reste plus
de 1 500 à contrôler. 132 manquent à l'appel et TEPCo ne sait pas ce
qu'ils sont devenus. La NISA est inquiète car s'il est confirmé que des
travailleurs sont intervenus sans que leur identité ait été
correctement contrôlée, il s'agit d'une violation de la loi
anti-terroriste.
Dimanche 24 juillet, environ 1
500 sous-traitants en CDD de compagnies de travaux publics qui sont
intervenus sur les lieux détruits par le tsunmani et sur la site de la
centrale de Fukushima se sont réunis à Tokyo ce jour. Certains se sont
plaint de ne pas avoir été formés aux risques relatifs à la
radioactivité et aux coups de chaud. D'autres, ne pas avoir été payés
le prix promis. La plupart trouvent indécent de se plaindre puisque les
populations locales souffrent.
Lundi 25 juillet, l'Atomic
Energy Society of Japan remercie son homologue américaine pour un don
de 175 000 dollars qui a permis d'acheter des fruits et des légumes
pour les travailleurs qui interviennent à la centrale de Fukushima (
voir ici si vous n'y croyez pas).
Mercredi 27 juillet, le
Mainichi mentionne un document interne du ministère de l'économie et de
l'industrie (METI) daté du 25 avril qui estime à 1 600 le nombre de
travailleurs du nucléaire passés par la centrale de Fukushima dont la
dose va excéder les 50 millisieverts, c'est à dire la dose annuelle
maximale admissible en temps normal. Cela va poser des problème de
sûreté pour les autres centrales qui vont manquer de personnel
qualifié, sauf si le ministère autorise un dépassement de la limite.
C'est le Japan Occupational Safety and Health Resource Center (JOSHRC)
qui a obtenu la publication de ce document.
TEPCo précise qu'à la date du 13 juillet, 416 personnes, employées de
TEPCo ou de sous-traitants, ont été exposées à plus de 50 millisieverts.
Lundi 1er août, TEPCo s'est
fait réprimandée par la NISA pour son contrôle d'identité des
travailleurs et sa gestion des laisser-passer suite à une inspection
qui a eu lieu le 7 juillet.
Par ailleurs, on a appris que les deux travailleurs morts noyés par le
tsunami, alors qu'ils étaient en train d'inspecter les sous-sols du
réacteur n°4, ont été envoyés par leur supérieur, malgré l'alerte au
tsunami. Ils avaient 21 et 24 ans. Il se peut que l'alerte n'ait pas
été transmise à tous les employés.
Mercredi 10 août, le
gouvernement envisage de remettre la limite maximale acceptable à 100
millisieverts pour les travailleurs. Selon TEPCO, 103 personnes ont
reçu des doses supérieures à 100 millisieverts, 1 259 des doses
comprises entre 20 et 100 millisieverts.
Dimanche 28 août, 3 ouvriers
ont été fortement irradiés alors qu'il changeaient un filtre sur la
station d'épuration des eaux contaminées. Un d'entre eux a reçu une
dose de 23,4 millisieverts, et un autre 17,1 mSv, ce qui est plus que
les 15 mSv à ne pas dépasser pour une opération.
Un ouvrier est allé pointer la webcam de TEPCo. La vidéo est sur
Youtube.
Mardi 30 août, TEPCo a annoncé
qu'un intervenant sur le site de la centrale accidentée est mort le 16
août d'une leucémie aiguë à l'âge d'une quarantaine d'années. La
compagnie exclut tout lien avec son passage sur la centrale car la dose
reçue est de 0,5 millisievert.
TEPCo a annoncé que les trois personnes irradiées le 28 août avaient
ignoré l'alarme de leur dosimètre. Ils ont bien entendu l'alarme, mais
comme ils avaient presque terminé, ils ont préféré achever leur tâche.
Le troisièmeintervenant a reçu 1,1 mSv.
Par ailleurs, les autorités envisagent de rabaisser la limite de dose
pour les travailleurs, après l'avoir augmenté à 250 millisieverts par
an au moment de la catastrophe. Elles pensent revenir à 100
millisieverts par an. 103 ouvriers ont reçu une dose totale dépassant
les 100 millisieverts. Tous les intervenants qui ont commencé en avril
ont reçu des doses inférieures à 100 millisieverts. Il n'y a donc pas
de raison de maintenir la limite de 250 mSv.
Septembre - Octobre 2011
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Jeudi 8 septembre, l'ouvrier
qui est aller pointer la webcam de TEPCo le 28 août (voir ci-dessus)
explique son geste
ici.
Mercredi 21 septembre, le
gouvernement a annoncé que les travailleurs qui ont reçu une dose
supérieure à 100 millisieverts auront droit à un dépistage annuel
gratuit du cancer. Au 15 septembre, ils sont 99 a avoir dépassé cette
limite. 309 ont été exposés entre 50 et 100 mSv. Ils auront droit à une
dépistage gratuit de la cataracte.
Jeudi 6 octobre, un
travailleur, d'une cinquantaine d'années, est décédé subitement après
avoir été transporté la veille à l'hopital à la suite d'un malaise en
début de journée. Il a oeuvré 46 jours à Fukushima Daichi, à
l'extérieur des bâtiments, travaillant à l'installation de réservoirs
pour le traitement des eaux contaminées. L'homme n'aurait reçu qu'une
dose cumulée de radiations de 2,02 millisieverts. C'est le troisième
décès depuis l'accident.
Vendredi 7 octobre, France24 a
diffusé un reportage sur les conditions de travail à la centrale de
Fukushima. Il peut être visionné en
français et en
anglais. La ZDF allemande aussi. Il peut être
visualisé
ici en allemand avec sous-titres (cliquer sur cc).
Vendredi 14 octobre, le
ministre de la santé a annoncé qu'il allait baisser la limite de dose
maximale admissible des travailleurs engagés à la centrale de Fukushima
daï-ichi. Cette limite avait été fixée à 250 mSv au début de la
catastrophe et sera mise à 100 mSv au début novembre. En cas d'urgence,
la limite de 250 mSv sera rétablie.
Samedi 29 octobre, la chute
d'un cable lors de la descente d'une partie du mât d'une grue en cours
de démantèlement a fait deux victimes, dont une grièvement blessée. Des
explications fournies par TEPCo en anglais sont ici.
Lundi 31 octobre, le
Maïnichi
évoque le cas de travailleurs résidant dans deux abris construits par
Toshiba et Kajima à 2 km de la centrale accidentée qui n'ont pas droit
à la prime de risque dont ont droit leurs collègues qui travaillent en
zone contaminée. Pourtant les débits de dose y sont tels qu'ils
devraient y avoir droit. Entre 2 et 16 microsieverts par heure chez
Toshiba et entre 2 et 8,5 microsieverts par heure chez Kajima. Selon la
loi, à partir de 1,3 millisieverts sur 3 mois, c'est classé en zone
nucléaire. Et cela fait 2,6 microsieverts par heure. Mais les
compagnies se renvoient la balle. TEPCo prétend que c'est aux
compagnies qui ont construit ces abris de les classer en zone
contaminée. Toshiba et Kajima répondent que c'est à TEPCo de le faire.
En attendant, les intervenants sont exposés aux mêmes risques que les
autres sans que cela soit pris en compte.
Novembre - Décembre 2011
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Mardi 1er novembre, le
ministère de la santé a fixé à 100 mSv la dose maximale pour les
nouvelles recrues.
Vendredi 4 novembre, TEPCo
communique sur la vaccination contre la grippe de ses employés, avec
photos à l'appui... Photos
1 et
2.
Vendredi 11 novembre, TEPCo a
ouvert à la presse le J-Village, situé à 20 km de la centrale, qui sert
maintenant de base de vie des travailleurs. Construit au moment de la
coupe du monde de foot en 2002, ce complexe sportif avec 11 terrains de
jeu avait été financé par TEPCo qui l'avait ensuite remis aux autorités
régionales. C'est le plus grand centre du pays. Des dortoirs ont
maintenant été construits sur les terrains de foot, avec des douches,
machines à laver... 1 100 des 1 600 places sont occupées par des hommes
uniquement. Il y a des magasins, une cantine qui sert 200 repas par
jour.
Jusqu'à 3 300 personnes par jour travaillent sur le site : ils passent
tous par le J-Village même s'ils ne résident pas sur place. La moyenne
quotidienne est de 2 100 et 17 000 sont allés sur le site en tout
depuis le début de la catastrophe. Fin septembre, 162 ont reçu une dose
supérieure à 100 mSv. 6 travailleurs qui sont intervenus au tout début
de la catastrophe sont toujours introuvables. Le 1er novembre, le
ministère de la santé a fixé à 100 mSv la dose maximale pour les
nouvelles recrues.
Il y a aussi environ 4 000 conteneurs d'un mètre cube chacun, plein de
déchets radioactifs : masques, cotes... Alors que le débit de dose
moyen sur le site est de 0,5 microsievert par heure (10 fois plus qu'à
Tokyo), des niveaux 4 à 6 fois supérieurs ont été mesurés près de ces
déchets.
Derrière la façade de TEPCo, il y a des situations personnelles
difficiles : des sous-traitants qui, une fois la limite de dose
atteinte, se retrouvent sans emploi, chomage et couverture sociale.
D'autres qui n'ont qu'un contrat oral.
De fait, les travailleurs qualifiés commencent à manquer.
Une vidéo est disponible sur
Youtube avec des sous-titres en anglais.
Lundi 14 novembre, la ministre
de la santé, Yoko Komiyama, a déclaré qu'après l'arrêt à froid des
réacteurs, le gouvernemnt va abaisser la limite maximale de dose pour
les intervenants de la centrale accidentée à 100 mSv (millisieverts)
sur 5 ans et 50 mSv par an. Néanmoins, pour une cinquantaine d'experts
dont l'expertise est vitale, la limite va rester à 250 mSv jusqu'au 30
avril 2012.
Lundi 28 novembre, le directeur
de la centrale nucléaire de Fukushima, Masao Yoshida, présent sur le
site depuis l'accident du 11 mars, quitte ses fonctions pour raisons de
santé. TEPCO refuse de communiquer sur les raisons de son
hospitalisation. En fait, il a quitté la centrale depuis le 14 novembre.
Mardi 6 décembre, il a été
annoncé que les 260 pompiers qui sont intervenus au début de la
catastrophe pour arroser piscines et réacteurs devraient avoir droit à
un suivi médical, même après la retraite. Il devrait en être de même
pour l'armée et la police.
Vendredi 9 décembre, l'ancien
directeur de la centrale a tenu à ce que sa maladie soit publique et il
l'a lui-même annoncée aux personnes présentes sur le site de la
centrale : il souffre d'un cancer de l'oesophage, "sans lien avec la
radioactivité", s'est empressé d'ajouter TEPCo. Il aurait reçu une dose
totale de 70 millisieverts (irradiation externe et contamination
interne).
Vendredi 16 décembre, selon le
journaliste indépendant, Tomohiko Suzuki, qui s'est fait embaucher sur
le site de la centrale pendant un mois et qui vient de publier un livre
où il raconte ce qu'il a vécu, la situation sur place est très
différente de l'image qu'en donne TEPCo. Les deux principaux
sous-traitants, Toshiba et Hitachi, utilisent des technologies
différentes et ne communiquent pas entre eux. On n'est loin de l'effort
national conjoint vanté par le gouvernement.
Selon lui, de nombreux intervenants trichent avec les dosimètres pour
pouvoir travailler plus longtemps : certains les mettent dans les
chaussettes. Dans certains cas extrêmes, les dosimètres restent dans le
dortoir... TEPCo et ses sous-traitants ne disent jamais d'agir ainsi,
mais la charge de travail est telle qu'il n'est pas possible de faire
autrement si l'on veut garder son poste.
Enfin, toutes les réparations ont été faites dans l'urgence et sont
donc fragiles. Les km de tuyaux du système de décontamination sont en
plastic et peuvent geler cet hiver. Quand des ingénieurs proposent des
solution plus durables ou efficaces, on leur répond qu'il n'y a plus
d'argent.
Samedi 17 décembre, 52
travailleurs du site de la centrale ont été infectés par un virus.
Jeudi 22 décembre, TEPCo a
publié (en japonais) un rapport relatant l'état d'esprit des personnes
sur place au début de la catastrophe. Voici quelques témoignages tirés
de l'article du
Asahi :
Il y avait 24 personnes dans la salle de commande des réacteurs 1 et 2
au moment du séisme. "Je n'arrivais pas à y croire", dira l'un. La
salle n'était éclairée que par l'éclairage de secours. Une alarme
stridente sonnait. Puis, un opérateur, qui était sorti, est revenu en
disant que l'eau de mer est en train de monter. Toutes les données,
indispensables au pilotage, ont disparu des écrans. "Est-ce qu'il est
utile derester ?". On leur a conseillé de manger quelques biscuits et
de boire de l'eau pour se calmer. Mais le niveau de radiations a
atteint un niveau tel, que l'accès au réacteur n°1 a été interdit. Deux
jeunes employés sont partis. Même un cadre sénior ne pouvait cacher son
angoisse. "Sans connaître l'état du réacteur, j'ai cru devenir fou. Il
me fallait pouvoir faire quelque chose." Un autre a enlevé son alliance
pour qu'elle ne soit pas contaminée. Puis l'a remise : "Cela pourra
aider à m'identifier si le scénario du pire a lieu". Il est ensuite
allé sur le site aider ses collègues.
Pendant l'explosion du réacteur n°1, le 12 mars, une personne présente
à l'extérieur à proximité du bâtiment turbine : "J'ai vu des débris
dans le ciel retomber en morceaux". Une autre a envoyé ce message à son
père : "S'il m'arrive quelque chose, prends soin de ma femme et ma
fille".
Lundi 9 janvier, un homme d'une
soixantaine d'année est dans le coma après un malaise sur le site de la
centrale. Il s'agit d'un sous-traitant qui a reçu une dose de 52
microsieverts ce jour.
Samedi 21 janvier, on vient
d'apprendre de sources ministérielles et syndicales que le ministère de
la santé n'a pas pris en compte les doses reçues en dehors du travail
par les intervenants sur le site de la centrale. Nombre d'entre eux ont
été exposés aux retombées radioactives ou vivent en territoire
contaminé. D'autres sont engagés pour des opérations de décontamination
(ce sont les sous-traitants du nucléaire qui ont remporté ces
marchés...).
Jeudi 2 février, le
Asahi
consacre un long article au syndicat du crime (yakuza) qui gère un
sous-prolétariat envoyé dans les centrales faire les travaux les plus
irradiants. Lorsqu'une compagnie ayant pignon sur rue remporte un
marché dans une centrale, elle envoie souvent des intérimaires faire le
sale travail. Cette pratique illégale est gérée par des yakuzas qui
embauchent à la journée ces intérimaires et prélève sa part au passage.
Certains intérimaires vont ainsi de centrales en centrales. C'est à
Fukui, avec 13 réacteurs commerciaux plus le surgénérateur Monju, que
la demande est la plus forte. La centrale de Fukushima, quand elle
fonctionnait, n'a pas échappé à ces pratiques.
Lundi 20 février, TEPCo a
organisé un voyage de presse sur le site de la centrale. Le journaliste
du Asahi a pris 71 microsieverts en 4 heures.
Samedi 25 février, la famille
du plombier de 60 ans qui était décédé en mai 2011 sur le site de la
centrale de Fukushima a obtenu gain de cause : le décès est
officiellement reconnu comme étant dû aux conditions de travail
pénibles sur le site. Il a dû travailler la nuit avec une combinaison
de protection et un masque. Il était employé d'un sous-traitant de
Toshiba.
Mardi 28 février, le
Spiegel
a interviewé Jun Shigemura, le psychologue qui suit les employés qui
interviennent à la centrale de Fukushima. Il refuse d'être payé par TEPCo, c'est une question de
principe. Par défiance envers la compagnie, mais aussi parce que les
salaires des employés de TEPCo ont été coupés de 20%.
Après une catastrophe naturelle, 1 à 5% de la population souffre de
maux à long terme. C'est 10 à 20% parmi les pompiers et autres
secouristes. Mais chez les travailleurs de TEPCo, c'est encore plus.
Il mentionne le cas d'un employé de TEPCo qui a perdu sa maison et son
fils dans le tsunami. Quand il a trouvé un premier appartement, le
propriétaire a refusé de louer à un employé de TEPCo. Il a fini par
trouver à se loger et un jour un voisin a collé sur sa porte un papier
qui demandait aux employés de TEPCo de déguerpir. Comme il a pris une
forte dose, il ne peut plus aller sur le site et travaille dans un
bureau maintenant, ce qui ne lui convient pas du tout. A tout cela
s'ajoutent des problèmes financiers et familiaux.
Vendredi 9 mars, au lendemain
de la journée de la femme, TEPCo devrait autoriser les femmes à revenir
travailler sur le site de la centrale. La dose limite pour les femmes
est plus stricte car elles peuvent être enceinte sans le savoir pendant
quelque temps. Or, en avril dernier, une femme avait dépassé les 5 mSv
sur 3 mois. La compagnie avait alors banni les femmes sur le site de sa
centrale accidentée.
Impact sur la faune et la flore
Vendredi 3 février 2012, selon
une étude à paraître dans Environmental Pollution, le nombre d'oiseaux
autour de la centrale de Fukushima serait en forte diminution. Une
équipe de chercheurs du Japon, des Etats-Unis et du Danemark a étudié
14 espèces d'oiseaux communs au Japon et à l'Ukraine et la chute de
l'abondance est supérieure au Japon qu'en Ukraine. Les chercheurs
mettent en avant les conséquences immédiates des rayonnements pour les
oiseaux pendant la saison de reproduction principale de Mars à Juillet.
Timothy Mousseau et Anders Moller Pape, deux des auteurs de l'étude,
expliquent que leurs recherches autour de Tchernobyl ont mis en
évidence des effets négatifs importants au sein de la population
d'oiseaux, comme la réduction de la longévité et de la fertilité
masculine, et que les oiseaux ont des cerveaux plus petits.
L'article scientifique est
ici en anglais (accès payant).
Lundi 6 février, des chercheurs
du Japan's Forestry and Forest Products Research Institute ont mesuré
jusqu'à 20 000 becquerels par kilo de césium dans des vers de terre
prélevés à Kawauchi, situé à une vingtaine de kilomètres de la
centrale. A Otama, situé à 60 km, il y avait 1 000 Bq/kg et à Tadami,
situé à 150 km, 290 Bq/kg. A titre de comparaison, le débit de dose à
Kawauchi était de 3,11 microsieverts par heure et la contamination des
sols de 1,38 millions de becquerels par m2. A Otama, ces chiffres sont
0,33 microsieverts par heure et entre 80 000 et 120 000 Bq/m2, et à
Tadami, 0,12 microsieverts par heure et 20 000 Bq/m2.
Les vers servent de nourriture à de nombreuses espèces sauvages. Cette
contamination va donc se propager dans toute la chaîne alimentaire.
Le premier séisme qui a declenché la catastrophe avait une
magnitude 9,0, ce qui représente une force exceptionnelle. Il a été
suivi un peu plus tard par un tsunami d'une hauteur
de 14 mètres au niveau de la centrale de Fukushima dai-ichi. Des
sismologues, comme Shimamura Hideki, remettent en cause la magnitude du
séisme. TEPCo a ré-estimé la hauteur de la vague à 15 mètres début
avril. L'alerte au tsunami a été levée lundi 14 mars.
Jeudi 19 mai, TEPCo a rendu
publiques des photos du tsunami et de la centrale inondée. Elle sont
disponibles sur son
site Internet.
Ces photos ont conduit de nombreux experts universitaires japonais à
remettre en cause la hauteur de la vague estimée par TEPCo.
Le tsunami le plus haut envisagé lors de la construction de la centrale
était de 5,7 mètres. La hauteur de 14 à 15 mètres estimée par TEPCo est
considérée par l'exploitant comme inimaginable. La compagnie utilise
cet argument pour se dédouaner de sa responsabilité et ne pas payer de
compensations. A la vue de ces photos et d'autres estimations, nombreux
sont ceux qui évaluent à une dizaine de mètres uniquement la hauteur de
la vague. Cela n'empèche pas l'eau de monter un peu plus haut par
endroit si la pente est raide.
Selon une estimation publiée le
vendredi
1er avril, les accélérations subies par
les sous-sols des réacteurs 2, 3 et 5 étaient respectivement de 550,
507
et 548 gals dans la direction est-ouest, soit beaucoup plus que ce qui
avait été envisagé. Ces chiffres peuvent évoluer car toutes les données
n'ont pas encore été analysées. (1 gal = 1 cm/s
2)
Les données sont disponibles en
anglais sur le site de TEPCo.
Suite aux évènements du mardi 15 mars, le gouvernement japonais a
installé une cellule de crise dans les locaux mêmes de TEPCo afin de
pouvoir être bien informé. Elle est présidée par le premier ministre en
personne !
Vendredi 8 juillet, TEPCo a
présenté les résultats d'un simulation de l'impact du tsunami sur la
côte pacifique. Selon le résultat de ces calculs, la vague la plus
haute avait une hauteur de 13,1 mètres au niveau de daï-ichi (centrale
n°1, celle qui est accidentée) et de 9,1 mètres au niveau de daï-ni
(n°2). TEPCo n'avait prévu qu'un tsunami de 5,7 mètres.
Lundi 22 août, une équipe de
chercheurs de l'université de Hokkaido a trouvé qu'il y a eu 6 tsunami
importants le long de la côte lors des 6 000 dernières années. Il n'est
pas impossible que ces tsunamis aient été provoqués par des séismes
d'une magnitude de l'ordre de 9.
Vendredi 9 décembre, alors que
TEPCo prétendait que la roche sous sa centrale de Fukushima daï-ichi ne
dépasserait la limite qu'elle s'est fixée comme critère qu'une fois
tous les 10 000 ans, la NISA est venue la contredire dans un rapport
publié ce jour. L'accélération à 196 m de profondeur a été de 675 gal
(cm/s
2)
alors que TEPCo s'était fixé 600 gal comme référence. Et la NISA
d'ajouter, qu'une telle secousse aurait pu être prévue, sans expliquer
pourquoi elle ne l'a pas dit avant...
La compagnie continue à prétendre que le séisme n'est pas responsable
de la catastrophe. La forte radioactivité sur le site empêche d'aller
vérifier.
Pour la centrale d'Onagawa, exploitée par la compagnie d'électricité du
Tohoku, l'accélération à -8,6 m a été de 636 gal, ce qui est beaucoup
plus que la référence de 580 gal.
2011
[afficher/cacher]
Mardi
15 mars l'ASN, a
estimé que l'accident de la centrale nucléaire japonaise relève
désormais du niveau 6 sur une échelle de 7. Elle a été suivie
par
son homologue américaine. 7 correspond à
Tchernobyl. Ce niveau était évalué à 4 par les autorités japonaises. Il
a été
remonté au niveau 5 vendredi 18 mars, pour les réacteurs 1, 2 et 3.
L'accident du réacteur n°4 a, quant à lui, été reclassé au niveau 3.
La NISA a estimé que la quantité d'iode relâchée par la centrale de
Fukushima dai-ici entre le 12 mars 6h00 et le mercredi 23 mars minuit
devait être comprise entre 30 000 et 110 000 térabecquerels. (1
térabecquerel correspond à 10
12 bequerels, soit
un million
de millions). Cela entraîne un niveau 6 pour l'accident. A Tchernobyl,
accident de niveau 7, ces rejets ont été estimés à 1,8 millions de
térabecquerels.
Mardi 12 avril,
la NISA a réévalué l'accident de Fukushima au niveau 7, comme à
Tchernobyl. Elle a précisé que les rejets ont dépassé les 10 000
térabecquerels par heure pendant plusieurs heures (1 térabecquerel = 10
12
becquerels = 1 million de millions de becquerels). Les rejets seraient
actuellement inférieurs au térabecquerel par heure.
Pour la première fois depuis le début de la catastrophe, le
lundi 25 avril,
une conférence de presse commune entre le gouvernement, TEPCO, la NISA
et la Nuclear Safety Commission of Japan (NSC) a été tenue,
officiellement pour éviter les répétitions et les annonces divergentes.
250 journalistes étaient présents pour cette première, mais rien de
bien nouveau n'a émergé. Tous les journalistes, ne sont pas
convaincus, prétextant que c'est de leur ressort de vérifier et
confronter les informations et craignent un lissage par le bas. Les
soupçons de liens troubles entre l'exploitant et les autorités seront
renforcés.
Vendredi 12 août, le magazine
Asia
online
publie de nombreux témoignages de travailleurs sur le site de la
centrale qui expliquent que le tremblement terre avait déjà bien
endommagé la tuyauterie, bien avant le tsunami et qu'il y avait des
fuites partout. Ils ne peuvent pas dire quel circuit fuyait car il leur
aurait fallu plus de temps pour inspecter le réacteur.
Ingénieur A : "J'ai personnellement vu des tuyaux qui s'étaient défaits
et je suppose qu'il y en avait beaucoup plus qui ont été brisés dans
toute la centrale. Il ne fait aucun doute que le tremblement de terre a
fait beaucoup de dégâts. Il y avait certainement des tuyaux qui fuient,
mais nous ne savons pas quels tuyaux - ce doit être inspecté. J'ai
aussi vu une partie de la paroi du bâtiment turbine du réacteur n°1 qui
avait bougé. La fissure pourrait avoir affecté le réacteur.''
Technicien B : ''C'était comme si le séisme qui a frappé en deux fois,
le premier impact a été si intense que vous pouviez voir le bâtiment
trembler, les tuyaux flamber, et en quelques minutes, j'ai vu des
tuyaux éclater. Certains sont tombés du mur. D'autres ont craqué. Je
suis sûr que certains des réservoirs d'oxygène stockés sur le site ont
explosé, mais je n'ai pas vu moi-même. Quelqu'un a crié que nous
devions tous évacuer. J'ai été gravement alarmé parce que je partais.
On m'a dit, et j'ai pu le voir de mes propres yeux, que plusieurs
tuyaux avaient des fissures ouvertes, y compris ce que je crois être
les sources froides d'alimentation en eau. Cela signifierait que du
liquide de refroidissement ne pouvait pas aller au cœur du réacteur. Si
vous ne pouvez pas obtenir de refroidissement suffisante pour le coeur,
il fond. Vous n'avez pas besoin d'être un scientifique nucléaire pour
comprendre cela.''
Dimanche 14 août, émission de
la NHK sur les causes de l'accident vues des Etats-Unis. L'émission est
en japonais, mais la plupart des interviews sont en anglais. A voir sur
dailymotion :
Première partie et
deuxième partie. Les corrections de TEPCo à propos
de cette émission sont
ici en anglais.
Mercredi 17 août, la presse
fait état de découvertes de la commission en charge d'analyser les
causes de l'accident. TEPCo n'avait jamais prévu une explosion
hydrogène. Après la première explosion, le 12 mars, la compagnie a
commencé à réfléchir au problème. Il était trop tard car les réacteurs
n'étaient plus accessibles à cause des débits de dose énormes.
Par ailleurs, la compagnie n'avait de manuel de dépressurisation des
cuves en cas de problème. Les intervenants ont dû étudier le plan du
réacteur pour trouver la solution.
Avec la perte de l'alimentation électrique, de nombreuses batteries de
secours sont arrivées en urgence. Mais les ouvriers ne savaient pas
lesquelles choisir pour un équipement donné. Certaines batteries ont
été délivrées par erreur à la centrale daï-ni située à 10 km ou à la
base de vie située à 20 km.
Lundi 5 septembre, dans sa
première interview après sa démission, l'ancien premier ministre, Naoto
Kan, a révélé que le mardi 15 à 3h, son ministre de l'industrie l'a
averti que TEPCo envisageait d'abandonner la centrale à son triste
sort. Les conséquences de l'accident auraient alors été sans aucune
mesure par rapport à ce qui s'est passé. Le premier ministre aurait
sermoné le président de TEPCo et lui aurait proposé une cellule de
crise intégrée.
Mercredi 7 septembre, un comité
scientifique parlementaire (The House of Representatives Special
Committee on Promotion of Science and Technology and Innovation) a
demandé à TEPCo de lui transmettre ses deux manuels de fonctionnement
en cas d'accident et d'accident grave. Il n'est a reçu qu'un seul,
largement expurgé. Voir la
vidéo des documents
pour comprendre le malaise. Utiliser l'option cc pour les sous-titres
approximatifs. Ce serait à cause du secret industriel (comme si
quelqu'un voulait la même centrale !).
Lundi 12 septembre, TEPCo a
présenté le deuxième manuel demandé par les parlementaires, tout aussi
expurgé que le premier. 3 pages des manuels présentés lors d'une
audition étaient presque entièrement noircis et TEPCo a récupéré les
documents à la fin de la réunion. La NISA a expliqué que d'après la
loi, les parlementaires pouvaient exiger les manuels non expurgés, ce
qu'ils se sont empressés de faire auprès du METI, qui est le ministère
de l'économie et industrie. Il s'agit de leur 4ième demande à propos de
ces manuels. Les élus ne comprennent pas pourquoi la NISA a tant tardé
à préciser ce point.
Vendredi 16 septembre, le
directeur de la NISA a critiqué sévèrement TEPCo à propos de son refus
de communiquer les documents demandés. Et d'ajouter que lui même
n'avait pas reçu tous ces documents non plus.
Mardi 4 octobre, TEPCo a
finalement remis les manuels réclamés à la NISA mais continue à
prétendre que 50% du texte peut être rendu public. Pour la partie qui
concerne les accidents graves, seulement 10% peut être rendu public...
Vendredi 14 octobre, on a
appris que la NISA a effectué des calculs dès le 25 mars pour étudier
les conséquences possible d'un "syndrome chinois", c'est à dire une
fusion complète du coeur qui perce la cuve et l'enceinte de confiment.
A cette époque, les autorités et TEPCo ne parlaient que d'endommagement
du combustible. Cette étude a montré, qu'en l'absence de
refroidissement, il aurait fallu 8 jours pour percer l'enceinte de
confinement du réacteur n°1 et 10 jours pour les réacteurs n°2 et 3.
Lundi 24 octobre, on se
souvient que TEPCo avait noirci ses manuels de crise avant de les
transmettre aux parlementaires. Le ministère de l'industrie, qui a fini
par les récupérer, vient de les mettre en ligne, expurgé des seuls noms
de personne. Ils sont
ici et
ici
en japonais. Il apparaît clairement que ces documents étaient inutiles
pour faire face à la crise et que TEPCo n'était absolument pas préparée.
En particulier, TEPCo n'avait jamais imaginé perdre toutes les sources
de courant.
Vendredi 2 décembre, TEPCo a
rendu public un rapport d'étape sur la catastrophe. Le rapport
définitif est prévu pour juin. Il est basé sur les données collectées
au début de l'accident et des interviews de 250 travailleurs. La faute
est due au tsunami d'amplitude exceptionnelle et TEPCo n'est pas en
cause : elle a bien satisfait aux règles de sûreté...
Ce rapport est de plus muet sur plusieurs points génants pour la
compagnie : pourquoi rien n'a été fait pour prévenir une explosion
hydrogène alors qu'il était évident que des gaz radioactifs étaient
sortis des enceintes ?
Le résumé est
ici en japonais. Le
communiqué succint en anglais est ici. Le rapport
complet en japonais peut être téléchargé à partir de
cette
page.
Lundi 26 décembre, la
commission mise en place par le gouvernement pour comprendre les causes
de l'accident et présidée par le prof. Hatamura, spécialiste des
accidents, a remis son rapport d'étape. Le rapport complet est pour
l'été 2012. Epais de 500 pages et basé sur l'audition de 456 personnes,
ce rapport est sévère pour TEPCo et l'autorité de Sûreté nucléaire
japonaise. Il peut être
téléchargé
ici (seul le résumé est traduit en anglais pour le moment).
Parmi les problèmes pointés du doigt :
- le cabinet du premier ministre, qui gérait la crise, a pris des
décisions sans être correctement informé. Il était situé au 4ième étage
alors que le centre de crise administratifs était au sous-sols. La
communication entre ces deux centres n'a pas été efficace.
- l'inaction de la NISA au début de la crise : bien que ses locaux ne
soient qu'à 600 m de ceux de TEPCo, elle n'avait personne au centre de
crise de TEPCo pour recueillir des informations. Les instructions de la
NISA étaient, pour l'essentiel, inutiles car elles se limitaient à
demander des informations le plus rapidement possible.
- la non préparation à une situation de crise. Par exemple, l'ordre a
été donné d'évacuer jusqu'à 20 km alors que cela n'avait jamais été
prévu au-delà de 10 km. Les autorités locales, qui ont reçu l'ordre
d'évacuer, ne savaient pas comment faire. Surtout, les prédictions sur
les retombées radioactives issues des calculs du logiciel SPEEDI, conçu
pour cela, n'ont pas été utilisées : des gens, présents dans des zones
peu touchées, ont été évacués vers des zones plus exposées. Les données
de SPEEDI n'ont jamais atteint le 4ième étage de la résidence du 1er
ministre où les décisions d'évacuation étaient prises.
- le centre local de crise, situté à 5 km de la centrale, a été
inutilisable car il n'était pas protégé contre les radiations.
- TEPCo n'avait jamais envisagé une perte complète de toutes ses
sources électriques et ne connaissait pas bien le fonctionnement des
systèmes de refroidissement de secours. Elle n'avait pas préparé ses
employés à une situation d'urgence. Elle aurait pu limiter les rejets
en prenant des décisions plus appropriées.
Par exemple, TEPCo ne s'est pas rendue compte rapidement que le système
de refroidissement du réacteur n°1 ne fonctionnait pas. Ses employés de
savait pas actionner les vannes de décompression sans électricité.
- le rapport est aussi très critique sur la communication envers le
public. Le 12 mars à 14h, la NISA évoque le fait que la fusion du coeur
du réacteur n°1 a pu commncer, puis elle se rétractera. Le même jour,
TEPCo a diffusé une photo du réacteur n°1 après l'explosion et s'est
fait réprimandée par le cabinet du premier ministre. Par la suite,
TEPCo demandera toujours l'autorisation des autorités avant de diffuser
des informations, ce qui a ralenti leur diffusion.
En particulier, elle est très critique sur les commentaires du
porte-parole de l'époque, Yukio Edano, devenu ministre de l'industrie,
qui se voulait rassurant en disant qu'il n'y avait pas d'effet immédiat
sur la santé humaine. Cela signifie-t-il qu'il ne faut pas se faire de
soucis ou qu'il faut s'en faire ?
Il reste à cette commission à interroger les membres du cabinet du
premier ministre qui ont géré la crise au sommet de l'Etat avec les
hauts responsables des instances de contrôle.
Pour la presse, ce rapport n'explique pas pourquoi aussi bien TEPCo que
la NISA ont été aussi incompétente dans la gestion de la crise car il
n'aborde pas les problèmes de collusion entre l'industriel, les
autorités et les politiques. Il n'a pas non plus cherché à savoir si la
non-diffusion des informations tirées du logiciel SPEEDI est due à de
l'incompétence ou à une volonté délibérée.
Mardi 27 décembre, TEPCo n'est
pas satisfaite du rapport de la commission Hatamura et l'a fait savoir
lors d'une conférence de presse. L'attitude de la compagnie jusqu'à
maintenant était du style "responsable, mais pas coupable" : elle
prétend avoir toujours satisfait aux règles de sûreté imposées par le
gouvernement. Dit autrement, c'est la faute des autorités qui n'étaient
pas assez sévères. C'est l'exploitant qui a la responsabilité de la
sûreté de ses installations : la catastrophe de Fukushima est donc
d'abord due à une défaillance de l'exploitant, même si l'autorité de
contrôle porte aussi une lourde responsabilité.
Mercredi 8 février, TEPCo et
les inspecteurs de la NISA ont inspecté pour la première fois depuis le
11 mars la deuxième centrale nucléaire de Fukushima (Fukushima daï-ni),
située à 12 km plus au Sud. L'inspection de visu a durée 3h30.Selon un
membre de l'équipe, le séisme aurait pu endommagé les réacteurs.
La centrale a aussi été ouverte à la presse. Le directeur de la
centrale a avoué que cette centrale a failli avoir le même sort que sa
voisine, la n°1 (daï-ichi) : 3 réacteurs sur 4 menaçaient suite à
l'arrêt du refroidissement. Fort heureusement l'alimentation électrique
externe n'a pas été coupée, ce qui a permis d'éviter le pire. Le 15
mars, les 4 réacteurs étaient arrêtés à froid.
Cela a pris du temps pour statbiliser les réacteurs. Les 2 000
personnes présentes sur le site ont dû tirer de nouveaux cables sur 9
km. "Heureusement que cela a eu lieu un vendredi" et pas un week-end.
La nuit et le week-end, il n'y a qu'une quarantaine d'employés
présents. Il aurait été très difficile de faire face.
Lundi 27 février, la fondation
Rebuild Japan
Initiative Foundation a
mis en place une commission indépendante d'investigation de
l'accident de Fukushima qui a remis ses premières conclusions. La
catastrophe de Fukushima est d'origine humaine : ils accusent le manque
de culture de sûreté de l'exploitant, son impréparation et la faiblesse
des autorités de contrôle. Ils parlent de négligences systématiques de
la part de TEPCo et qualifient la culture de la compagnie
d'irresponsable. Ils sont tout aussi sévères contre les autorités de
sûreté qui n'étaient pas au niveau des standards internationaux. Ils
qualifient les inspections des installations nucléaires de simples
formalités : les inspecteurs se contentaient seulement de recopier les
rapports des exploitants.
Le rapport mentionne que quand les camions avec des générateurs de
secours sont finalement arrivés sur le site de la centrale, il n'y
avait pas de câble pour les brancher. Personne n'avait penser les
prendre et personne sur le site n'avait préparé l'arrivée des camions.
Dans l'ensemble, l'analyse rejoint celle de l'officiel
Investigation
Committee on the Accident at the Fukushima Nuclear Power Stations.
Il diverge cependant sur l'histoire du retrait complet ou partiel de
TEPCo le 15 mars. Selon le premier ministre, TEPCo aurait annoncé se
retirer de la centrale le 15 mars. Le premier ministre l'a compris
comme un abandon et a intimé l'ordre de rester. Le PDG de TEPCo dit
qu'il a mal été compris et qu'il était évident qu'il allait laisser un
nombre minimal de personnes sur place. Comme il n'existe aucun CR, la
vérité ne sera probablement jamais connue. Le nouveau rapport est plus
proche de la version du premier ministre de l'époque (TEPCo n'a donné
aucune chiffre), alors que le premier est plus proche de celle du PDG
de TEPCo.
Ce nouveau rapport publie aussi intégralement le scénario du pire
imaginé pour le premier ministre, basé sur une rupture de la piscine du
réacteur n°4, fusion des combustibles usés et évacuation jusqu'à Tôkyô.
Le rapport est aussi très critique sur l'attitude autoritaire du
premier ministre qui ne faisait confiance à personne et qui voulait
régler lui-même certains détails. En revanche, il lui est reconnaissant
d'avoir refusé énergiquement l'abandon du site par TEPCo.
L'origine et les liens politiques de cette fondation, présidée par
l'ancien rédacteur en chef du Asahi, et de sa
commission d'enquête sont encore mystérieux pour nous. Le rapport n'est
pas encore
disponible en ligne. Les politiques ont accepté d'être auditionnés, pas
TEPCo.
La BBC a diffusé un documentaire intéressant sur la catastrophe de
Fukushima avec de nombreuses images inédites. Il est
ici en anglais, of course.
Mardi 28 février,
Greenpeace International
vient de publier un rapport sur la catastrophe de Fukushima avec une
contribution importante de l'ACRO. Ce rapport met en lumière les échecs
de la gestion de la crise dans un pays qui est particulièrement bien
préparé pour faire face aux catastrophes naturelles, la difficulté
d'obtenir des compensations et de l'état du "village nucléaire" mettant
en avant la collusion entre les exploitants et les autorités.
Une
version française de ce rapport est disponible. La partie rédigée par l'ACRO est aussi disponible en
allemand.
-> Le ministère des affaires étrangères a publié sur son site le
rapport du juin 2011 destiné à l'AIEA. Il est
ici
en anglais.
-> Le ministère des affaires étrangères a publié sur son site un
nouveau
rapport destiné à l'AIEA (septembre 2011). Il est en ligne
ici en anglais.
-> Le rapport de TEPCo du 2 décembre sur l'accident est
ici en anglais. Un supplément en
anglais est ici.
Coût financier de l'accident
Mars - Avril - Mai 2011
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Le magazine AERA du
16 avril
explique qu'il est fort probable que la compagnie TEPCo ne survive pas
à la catastrophe. Le gouvernement envisagerait de démanteler la
compagnie : après avoir pris le contrôle et sa mise en faillite, il
restructerait ce qui en reste. Il y a aussi des propositions de
supprimer la forte influence de la compagnie sur le pouvoir politique
et les médias. D'autres suggèrent de confisquer les avoirs et les
salaires des dirigeants en faveur des victimes du tremblement de terre.
Mais la compagnie bénéficie toujours de forts soutiens dans la classe
politique qui font tout pour contrecarrer ces propositions radicales.
Mardi 26 avril, TEPCo a annoncé
renoncer à toute embauche pour le moment et va couper dans les
rémunérations de ses cadres et dirigeants. Le syndicat a accepté.
Mardi 10 mai, le premier
ministre a annoncé qu'il allait renoncer au 14 000 euros par mois de
salaire de premier ministre et n'allait garder que les 7 000 euros par
mois de salaire de député tant que la crise n'est pas terminée. "Le
gouvernement a une grande responsabilité dans cette crise" a-t-il
déclaré. Le PDG de Tepco et sept autres principaux dirigeants ont
annoncé également l'abandon total de leur rétribution. Ils avaient
prévu jusque-là de renoncer à la moitié de leurs émoluments, mais ont
accepté de sacrifier la part restante. Me ministre de l'industrie a
suivi le premier ministre et va aussi renoncer à ses émoluments de
ministre.
Un article du
Asahi daté du
mercredi
4 mai
(version anglaise) rapporte que selon des sources gouvernementales, le
montant des compensations s'élèverait à 33 milliards d'euros. TEPCo
devrait en prendre 50% à sa charge. Il ne s'agit que d'une première
estimation puisque la catstrophe n'est pas terminée. Cela entraînera
une augmentation de la facture électrique pouvant aller jusqu'à 20%
pour TEPCo et 2% pour les autres compagnies de production d'électricité
qui devront aussi mettre la main au portefeuille.
Et le
Asahi du
vendredi 6 mai (version
anglaise) d'ajouter que TEPCO fait un lobbying
intense pour limiter les compensations à payer. Le gouvernement
a mis en place un comité qui doit établir des
règles claires et le montant des compensations. TEPCo essaye de
faire pression sur ce comité, ce qui pourrait menacer sa crédibilité.
Le mardi 10 mai, TEPCo a
officiellement demandé l'aide financière du gouvernement japonais qui
pourrait devenir actionnaire. Mais il n'y a pas de concensus sur ce
sujet.
Mercredi 11 mai, TEPCo
a accepté les 6 conditions du gouvernement sur les compensations.
Jeudi 12 mai, le gouvernement
est en train de finaliser le plan de compensation. De l'argent public
devra être injecté, même si TEPCO devra rembourser sur le long terme.
Dans tous les cas, c'est le public qui paye, soit via sa feuille
d'impôts, soit via sa facture d'électricité. Ce qu'il y a de flagrant
dans ce plan, c'est qu'il évite de désigner un responsable de la crise
nucléaire. Pourtant, il faudra bien aborder ces problèmes une fois les
fonds distribués et mettre à contribution les actionnaires de la
compagnie qui semblent épargnés pour le moment. Même si une reprise en
main de la compagnie par les pouvoirs
publics et une réflexion sur la marché de l'électricité s'imposent, ces
sujets ne semblent pas abordés.
Certains au gouvernement demandent aussi d'imposer aux banques de
reéchelonner la dette de la compagnie.
D'autres politiciens cherchent à dédouaner TEPCo de ses
responsablités sous prétexte que l'accident a été causé par une
catastrophe naturelle.
Samedi 14 mai, le ministre de
l'industrie a demandé aux dirigeants de TEPCo de couper encore plus
dans leur salaire qui reste élevé.
Mardi 17 mai, la commission
gouvernementale qui définit les critères d'indemnisation va prendre en
compte la détresse psychologique en la classant sur une échelle allant
de 1 à 4. Les personnes devant vivre dans des abriscomme des gymnases
seront classés tout en haut.
Vendredi 20 mai,
TEPCo a annoncé une perte de près de 11 milliards d'euros pour l'année
budgétaire écoulée qui se termine fin mars au Japon. Avant la
catastrophe, TEPCo espérait un bénéfice d'un milliard d'euros.
Vendredi 27 mai, alors que
TEPCo a tous ses réservoirs pleins, il est de plus en plus urgent de
pouvoir traiter l'eau contaminée. Mais le traitement de l'eau proposé
par AREVA coûte 210 yens (1,83 euro) le litre. Sachant qu'il y a 1 000
litres dans une tonne d'eau et qu'il y a des milliers de tonnes à
traiter, le malheur des uns fait le bonheur des autres... TEPCo estime
à 460 millions d'euros, le coût pour traiter 250 000 tonnes. A cela
s'ajouteront les coûts de stockage de l'eau et des déchets générés.
Cela représente plus de 10% de ce que la deuxième phase des opérations
devrait coûter à TEPCo.
Samedi 28 mai, les banques
japonaises actionnaires de TEPCo ont perdu 3,5 milliards d'euros,
l'action étant passée de 2 000 yens avant la crise à 466 yens le 31
mars (date de clôture du bilan annuel). Les préfectures, chambres
d'agriculture etc touchées par la catastrophe vont réclamer 87 millions
d'euros de dédommagement.
Mardi 31 mai, un cabinet
d'étude privé, le "Japan Center for Economic Research", a estimé que la
facture de la catastrophe nucléaire pourrait s'élever entre 71 et 250
milliards de dollars dans les 10 prochaines années : 54 milliards pour
l'achat des terrains dans un rayon de 20 km, 8 milliards de
compensations aux personnes déplacées et de 9 à 188 milliards pour
démanteler la centrale. Selon ce cabinet, 71 milliards de dollars
pourraient être économisés en dix ans en abandonnant la R&D sur le
"cycle" du combustible nucléaire.
Juin 2011
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Jeudi 16 juin, environ 150
familles évacuées de Minami-Sôma et Iwaki ont perdu toutes les aides
sociales qu'elles recevaient après avoir touché une compensation de
TEPCo (6 500 euros pour un célibataire et 8 700 euros pour une famille
de plusieurs personnes). Certaines personnes, incrédules, se sont
plaint car elles ne considéraient pas la compensation comme un revenu,
mais comme une consolation. Il y a en tout 620 familles qui touchaient
des aides sociales dans la zone d'évacuation et qui risquent de subir
le même sort. Elles pourront recandidater à l'aide sociale quand elles
auront dépensé la compensation de TEPCo.
Lundi 20 juin, une commission
gouvernementale a proposé d'indemniser la détresse psycologique des
personnes évacuées à hauteur de 100 000 yens (870
euros) par mois et ce pendant 6 mois. Les
personnes qui vivent dans les abris (gymnases...) recevront 120 000
yens (1 043 euros). Après six mois, tout le monde passera à 50 000 yens
(435 euros) par mois. Après 12 mois, cela reste à déterminer.
Mercredi 22 juin, TEPCo a
annoncé avoir subi plus d'un milliard d'euros de pertes et provisions
de pertes supplémentaires qui viennent s'ajouter aux 10,9 milliards
d'euros de pertes liées à la catastrophe nucléaire annoncé le 20 mai :
88 milliards de yens (765 millions d'euros) de plus pour l'aide
psychologique aux personnes évacuées et 38 milliards de yens (330
millions d'euros) de provisions de pertes annuelles.
Jeudi 23 juin, le gouvernement
a annoncé vouloir constituer un fond de 887 millions
d'euros pour faire un suivi pendant 30 ans de la santé de 2 millions de
personnes de la province de Fukushima exposées au retombées
radioactives. Il va demander à TEPCo de contribuer à hauteur de 25%
environ.
Le gouvernement compte aussi dégager environ 17 milliards d'euros pour
aider TEPCo et permettre que la compagnie reste solvable pour pouvoir
compenser les victimes de la catastrophe nucléaire. Les fonds viendront
sous la forme d'obligations d'Etat spéciales.
Mercredi 29 juin, Kenichi
Oshima, un économiste de l'université Ritsumeikan à Kyoto a calculé que
les pertes de TEPCo due à la catastrophe seront supérieures à tous les
gains produits par ses centrales nucléaires depuis leur démarrage en
1970. Ces gains, générés par 17 réacteurs répartis dans 3 centrales,
sont estimés à 34 milliards d'euros. Ils ne pourront à peine couvrir
les compensations dues aux agriculteurs, pêcheurs, personnes
évacuées... Les compensations pourraient être 3 à 4 fois plus élevées.
Juillet - Août 2011
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Mardi 19 juillet, le groupe de
travail qui planche sur les compensations, recommande que l'activité
économique indirectement touchée soit aussi indemnisée. Ce sont les
entreprises dont les clients ou fournisseurs ont dû cesser leur
activité à cause de la catastrophe. En effet, certaines entreprises à
proximité de la centrale détenaient une forte part de marché sur leur
créneau spécifique. La fermeture de l'usine a perturbé l'économie des
clients. Des super-marchés qui ont perdu leurs clients sont aussi pris
en compte. Etc, etc...
TEPCo a déjà payé 100 milliards de yens (890 millions d'euros) aux
personnes et entreprises directement touchées. L'inclusion de ces
compensations va peser encore plus lourd sur les finances de TEPCo.
Les pertes dues à la crainte des consommateurs sont aussi éligibles à
ces compensations indirectes. La limite entre ce qui peut être
indemnisé ou pas va être difficile à marquer.
Mardi 26 juillet, la nouvelle
loi sur les compensations a été adoptée en commission à la chambre
basse ce jour. Il y a de fortes chances pour qu'elle soit adoptée en
scéance pleinière jeudi et à la chambre haute la semaine suivante.
Selon la commission en charge d'arbitrer les compensations, l'industrie
touristique qui a fortement été touchée dans la région devrait aussi
pouvoir bénéficier de compensations.
Vendredi 29 juillet, la
commission en charge des compensations a décidé d'ajouter le thé et les
fleurs dans la liste des produits qui ouvrent le droit à des
compensations.
Lundi 1er août, TEPCo va
augmenter le nombre de ses employés affectés aux compensations car le
nombre d'objets ouvrant droit à ces compensations ne cesse d'augmenter.
Le nombre de personnes pouvant en bénéficier devrait passer de 160 000
à 500 000. TEPCo a actuellement 250 personnes à son centre d'appels,
300 en charge du paiement et 400 dans les centres de compensation de
Fukushima. La compagnie pense passer à 5 000 employés, soit près de 5
fois plus.
Mercredi 3 août, le Parlement
japonais a adopté une loi créant un organisme public chargé
d'indemniser les victimes de la catastrophe nucléaire de Fukushima. Le
gouvernement versera dans un premier temps 2.000 milliards de yens (18
milliards d'euros) sous forme d'obligations spéciales, mais le montant
final devrait être beaucoup plus élevé (plusieurs dizaines de milliards
d'euros). TEPCo et d'autres compagnies productrices d'électricité
d'origine nucléaire contribueront également à ce fonds de compensation.
TEPCo devra à terme rembourser toutes les sommes versées aux victimes
par cet organisme qui sera mis en place d'ici la fin du mois d'août.
La commission des compensations a recommandé d'inclure les éleveurs
produisant de la viande de boeuf de 17 provinces du Japon parmi les
bénéficiaires potentiels des compensations suite aux pertes subies lors
de la crise du boeuf. Les prix de la viande de Gunma auraient chuté de
70% bien qu'il n'y ait pas été détecté de viande dépassant la limite.
Les 17 provinces sont : Hokkaido, Aomori, Iwate, Miyagi, Akita,
Yamagata, Fukushima, Ibaraki, Tochigi, Gunma, Saitama, Chiba, Niigata,
Gifu, Shizuoka, Mié et Shimané.
350
agriculteurs et éleveurs du Japan Family Farmers Movement, Nouminren en
japonais, membre de
Via Campesina, ont aussi manifesté devant le siège de TEPCo dans la
journée pour demander des compensations.
Vendredi 5 août, le
gouvernement a finalement décidé d'acheter toute la
viande de boeuf suspectée d'être contaminée par la paille de riz qui a
servi à nourrir les animaux, même si la contamination est sous la
limite ou si la viande n'a pas été inspectée. Cela fait un total de 3
500 bêtes. Le gouvernement va se retourner vers TEPCo pour
des compensations financières. Il y en a pour 86 milliards de yens (782
millions d'euros). Si les éleveurs arrivent à vendre la viande ou
obtiennent une compensation de TEPCo, ils devront remourser le
gouvernement.
Le gouvernement va donner 50 000 yens
(455 euros) par tête de bétail à chaque agriculteur des provinces où la
commercialisation de la viande a été perturbée. Avant, les autorités
avaient prévu de n'indemniser les agriculteurs que pour les bêtes sur
le point d'être abattues. Ce sera pour chaque bête. Avec 460 000 têtes
de bétail, il y en a pour 23,2 milliards de yens (211 millions
d'euros). Le gouvernement va acheter les bêtes sur le point d'être
vendues dans les préfectures où la commercialisation de la viande de
boeuf a été suspendue. Il y en a pour 37 milliards de yens (336
millions d'euros).
Samedi 6 août, la liste des
bénéficiaires potentiels des indemnisations ne cesse de s'allonger :
industrie du tourisme, industrie manufacturière, thé, fleurs, viende de
boeuf...
Mardi 9 août, TEPCo a fait
état
d'un déficit net de 572 milliards de yens (près de 5 milliards d'euros)
au terme du premier trimestre de son exercice 2011-2012. La compagnie a
dû faire face à une charge exceptionnelle de 398 milliards de yens (3,6
milliards d'euros) pour les dédommagements de victimes et de 105
milliards de yens (950 millions d'euros) pour les pertes matérielles
concernant les réacteurs 1 à 4 de Fukushima daï-ichi. A cela s'ajoute
un manque à gagner du fait de l'arrêt des ses réacteurs. Tepco avait
déjà affiché une perte nette record de quelque 11 milliards d'euros
pour l'année budgétaire bouclée fin mars 2011.
Jeudi 18 août, le gouvernement
veut mettre en place un comité de réconciliation pour arbitrer les
disputes sur les demandes de compensation. Composé qu'une cinquantaine
de magistrats et présidé par un ancien juge, il devrait être mis en
place dès le début du mois de septembre.
Mercredi 24 août, la note du
Japon a été dégradée d'un cran par une agence de notation financière
(Moody's), ce qui devrait alourdir le coût de sa dette.
Jeudi 25 août, aucun des
éleveurs de boeufs touchés par la crise de la paille contaminée n'ont
sollicité d'aide financière gouvernementale car les critères
d'obtentions étaient trop restrictifs.
Dimanche 28 août, TEPCo
envisage
d'augmenter de 10% le coût de l'électricité qu'elle vend. Elle devrait
en faire la demande aux autorités en octobre pour augmenter la facture
au printemps 2012.
Mardi 30 août, TEPCo a annoncé
les niveaux d'indemnisation qu'elle allait donner. TEPCO paiera 120 000
yens par mois (environ 1000 euros) pour les dommages psychologiques des
résidents forcés d'évacuer par ordre du gouvernement. A partir de
septembre, cette somme passera à 50 000 yens (455€). La compagnie
paiera aussi pour les frais de transport et d'hébergement pour les
résidents évacués ainsi que pour les entreprises et des personnes
engagées dans l'agriculture, la sylviculture et la pêche. TEPCO prévoit
entre 400 000 et 500 000 ménages et entreprises susceptibles de
recevoir des indemnisations. Elle va commencer à accepter les demandes
dès le 12 septembre et commencera les paiements début Octobre. A titre
individuel, TEPCo paiera:
- 5 000 yens (45€) par trajet lorsque la personne est évacuée dans la
préfecture.
- Jusqu'à 8 000 yens (70€) par nuit pour l'hébergement.
- 15 000 yens (136€) pour chaque test de dépistage de la contamination.
- La différence entre le revenu actuel et le revenu avant la crise.
Par exemple, si une famille de quatre personnes - un couple et deux
enfants - avec un salaire mensuel de 270 000 yens avant la crise ont
perdu leur emploi, ont été condamnés à évacuer leur maison à un gymnase
de l'école au sein de la préfecture, puis déplacés vers un logement
temporaire, la famille recevrait 4 510 000 yens pour la période allant
jusqu'à la fin du mois d'août.
TEPCO a déjà effectué des paiements temporaires totalisant 112,2
milliards de yens (1 milliard d'euros) à environ 150 000 personnes de
56 000 ménages et entreprises. Pour gérer les paiements, TEPCO va
augmenter le nombre d'employés en charge des paiements et
consultations. Ils vont passer à 6 500 d'ici octobre, soit plus de cinq
fois le nombre actuel.
Septembre 2011
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Jeudi 8 septembre, 9 des dix
compagnies d'électricité, celles qui produisent de l'électricité
d'origine nucléaire, et 3 autres compagnies nucléaires (Japan Atomic
Power Co., Electric Power Development Co. (J-POWER) et Japan Nuclear
Fuel Ltd) vont contribuer à un fond de compensation des victimes de la
catastrophe à hauteur de 7 milliards de yens (66 millions d'euros). Le
gouvernement va aussi payer la même somme.
Vendredi 9 septembre, le
gouvernement envisage de prêter 3 000 milliards de yens supplémentaires
(28 milliards d'euros) à TEPCo pour permettre à la compagnie de faire
face aux demandes de compensation. Cela porterait à 5 000 milliards (47
milliards d'euros) l'aide gouvernementale.
Jeudi 15 septembre, TEPCo
envisage d'augmenter de 10 à 15% le prix de l'électricité qu'elle vend
dans les 3 ans à venir. Par ailleurs, le tout nouveau ministre de
l'économie et de l'industrie, qui a été porte-parole du précédent
gouvernement, a précisé que l'aide gouvernementale devait servir à
indemniser les vicitimes de la catastrophe nucléaire, pas les
actionnaires de TEPCo et les banques. Cette remarque aurait fait
grincer des dents dans les milieux financiers.
La compagnie veut aussi vendre 280 propriétés foncières et espère en
tirer 200 milliards de yens (environ 2 milliards d'euros). Elle a 350
propriétés en tout, pour une valeur de 300 milliards de yens. Elle ne
compte pas vendre tout ce qui sert à produire de l'électricité,
bien-sûr.
Samedi 17 septembre, TEPCo
renonce à augmenter les prix de l'électricité.
Mardi 20 septembre, les
victimes de la catastrophe nucléaire sont furieux : ils doivent remplir
un document de 60 pages, accompagnées de 160 pages d'explication pour
obtenir des compensations. 280 employés de TEPCo font la tournée des
villages pour expliquer la procédure à suivre. Ils seront 900 en
octobre. Ceux qui sont partis se réfugier plus loin, n'ont pas eu accès
à ces explications.
Par ailleurs, la compagnie envisage de couper dans les retraites de ses
anciens employés et les salaires de ses employés actuels pour faire des
économies. La commission des indemnités a demandé de faire des
économies sur cette ligne de budget car elle est plus élevée que dans
d'autres secteurs. TEPCo espère économiser environ 100 milliards de
yens (1 milliard d'euros) par an en charge de personnel actif et
retraité.
Mercredi 21 septembre, TEPCo a
annoncé ne pas vouloir compenser entièrement l'industrie du tourisme.
Si la perte de revenu est inférieure à 20% dans les premiers 6 mois de
la catastrophe, il n'y aura pas de compensation. TEPCo estime qu'après
le séisme de Kobe, le tourisme local avait diminué de 20% pendant cette
même durée. La compagnie va envoyer les dossiers à remplir par les
entreprises, les agriculteurs et le tourisme, à partir de la semaine
prochaine.
TEPCo fait face à des demandes de compensations qui peuvent atteindre
100 milliards d'euros.
Mardi 27 septembre,
la commission des compensation a estimé que le montant des
compensations payées par TEPCo devrait atteindre 30 à 40 milliards
d'euros. TEPCo n'en a pas les moyens si elle ne peut pas redémarrer la
centrale de Kashiwazaki-Kariwa ou augmenter le prix de l'électricité. A
cela s'ajoute le coût du démantèlement de la centrale de Fukushima.
Le
ministre de l'industrie, Yukio Edano, a estimé que les salaires des
dirigeants des entreprises d'électricité devaient être alignés sur ceux
des fonctionnaires car ces compagnies ne sont pas en situation
concurrentielle. Ce n'est pas le cas actuellement : les salaires des
dirigeants de TEPCo sont ceux du secteur privé. Le Ministre a donc
demandé une baisse drastique.
Mercredi 28 septembre, la
municipalité d'Iitate va prévenir ses habitants de faire attention en
signant la demande de compensation rédigée par TEPCo car ils s'engagent
ne plus à ne plus objecter une fois l'argent reçu.
Par ailleurs, la commission gouvernementale qui supervise les finances
de TEPCo va lui demander de supprimer 7 400 emplois, soit 14% du nombre
total d'emplois, d'ici 2014. La commission cherche tous les moyens pour
limiter la hausse de l'électricité.
Jeudi 29 septembre, le
gouvernement estime à au moins 10 milliards d'euros le coût de la
décontamination. Et encore, il ne prend pas en comptes les zones les
plus contaminées pour lesquelles rien n'est encore décidé, ni les
centres d'entreposage temporaire.
Octobre 2011
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Samedi 1er octobre, selon le
Yomiuri (version anglaise), le coût des compensations estimé par la
commission ad-hoc va s'élever à 45 milliards d'euros pour les deux ans
à venir. Pour pouvoir faire face, TEPCo devra économiser environ la
moitié dans les 10 ans à venir en coupant dans ses charges. C'est deux
fois plus que ce que TEPCo avait prévu.
La commission a aussi estimé que TEPCo avait surestimé les coûts de
production de l'électricité par le passé, surfacturant l'électricité à
ses clients. Elle aurait ainsi encaissé un surplus de 618,6 milliards
de yen (6 milliards d'euros) en 10 ans. La commission demande donc à
TEPCo de revoir ses coûts avant d'augmenter plus les prix.
Lundi 3 octobre, selon le Daily
Yomiuri, les fonds de réserve de la province de Fukushima a fondu : il
n'y a plus un yen en caisse en cas de besoin urgent. Il y avait 2
milliards de yens (20 millions d'euros). C'est la première fois que
cela arrive depuis la création de ces fonds en 1987.
Mardi 11 octobre,
l'administration Noda compte se donner comme objectif de tout
décontaminer pour la fin de l'année fiscale 2013 qui se termine en mars
2014. Cela ne s'applique pas aux zones près de la centrale qui sont
très contaminées. Le ministère de l'environnement a demandé 11
milliards d'euros d'ici la fin 2013 pour financer ces travaux.
Par ailleurs, la Commission à l'Energie Atomique va réévaluer les coûts
de la production d'énergie nucléaire en y incluant la gestion des
déchets et l'accident. Le groupe de travail mis en place devrait rendre
sa copie en mars 2012.
Jeudi 13 octobre, 10% seulement
des 70 000 foyers qui ont reçu le dossier de demande de compensation
l'ont renvoyé rempli. TEPCo a donc préparé une synthèse explicative de
4 pages qu'elle compte envoyer aux foyers qui n'ont pas encore répondu.
Le dossier est arrivé il y a un mois et les récipiendaires ont deux
mois pour le renvoyer.
Mardi 18 octobre, TEPCo estime
à 43 milliards d'euros les compensations à payer dans les deux ans à
venir. Pour pouvoir faire face à ces dépenses, la compagnie a demandé
une aide gouvernementale de 7 milliards d'euros.
Vendredi 21 octobre, les
municipalités de Fukushima qui bénéficiaient des subsides de TEPCo
s'inquiètent pour l'avenir de leurs finances. Elles demandent donc au
gouvernement la création d'un fond de soutien qui leur permettra de
préparer la transition une fois les centrales arrêtées définitivement.
Les maires des 8 communes concernées, qui sont allés à Tokyo pour
rencontrer le premier ministre, veulent un soutien financier jusqu'à la
fin du démantèlement.
Lundi 24 octobre, le ministre
de l'industrie a indiqué à TEPCo qu'elle devait couper au moins 25
milliards d'euros dans ses dépenses sur 10 ans pour pouvoir espérer
toucher une aide de l'état pour payer les compensations.
Jeudi 27 octobre, TEPCo estime
à 580 milliards de yens (5,5 milliards d'euros) ses pertes pour l'année
fiscale 2011 qui va jusqu'au 31 mars 2012.
Vendredi 28 octobre, TEPCo a
demandé une aide financière aux autorités de plus de 9 milliards
d'euros pour pouvoir payer les compensations, qui sont, elles estimées
à 42 milliards d'euros pour deux ans.
Novembre - Décembre 2011
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Vendredi 4 novembre, le
gouvernement a donné son feu vert pour prêter à TEPCO 900 milliards de
yens (environ 8,4 milliards d'euros) pour l'aider à payer les
compensations.
Par ailleurs, la compagnie a annoncé des pertes de 627 milliards de
yens (5,8 milliards d'euros) entre avril et septembre 2011.
Enfin, le ministère de l'environnement a estimé à 1 100 milliards de
yens (plus de 10 milliards d'euros) sur trente ans le coût de la
décontamination des sols et de leur entreposage. Le choix du site
devrait avoir lieu avant mars 2013.
Mardi 15 novembre, TEPCo a
annoncé avoir reçu 558,7 milliards de yens (5,4 milliards d'euro)
d'aide gouvernementale pour pouvoir faire face au paiement des
compensations. Le coût de ces compensations est estimé à 44 milliards
d'euros jusqu'en mars 2013.
Mardi 22 novembre, TEPCO a
annoncé avoir reçu 120 milliards de yens (un peu plus de 1 milliard
d'euros) du gouvernement dans le cadre d'une assurance pour accident
nucléaire. Cet argent servira à payer les compensations.
Jeudi 24 novembre, TEPCo a
annoncé avoir simplifié le dossier de demande de compensation : il ne
fait plus que 34 pages contre 60 avant. Le nombre d'item est passé de 2
115 à 1 005.
La compagnie a envoyé le dossier à 60 000 familles et n'a reçu que 20
000 demandes pour le moment.
Suite aux protestations, elle a aussi décidé de maintenir les
compensations au même niveau jusqu'à la fin février 2012, alors qu'elle
voulait réduire le montant des compensations.
Vendredi 25 novembre, le
premier ministre a dit envisager d'acheter les terrains les plus
contaminés où le retour des populations n'est pas possible avant
longtemps. On ne sait pas qui va payer...
Mardi 29 novembre, KEPCo estime
à 200 milliards de yens (environ 2 milliards d'euros) les
investissements nécessaires pour protéger ses centrales de la provinces
de Fukui contre les agressions naturelles.
Vendredi 2 décembre, TEPCo a
annoncé avoir payé 39,1 milliards de yens (374 millions d'euros) en
compensation à des organisations agricoles de 17 provinces. Cela porte
à 89 milliards de yens (852 millions d'euros) le total des
compensations payées à l'agriculture.
Lundi 5 décembre, TEPCo
commence à accepter les demandes de compensation pour la période allant
du 1er septembre au 30 novembre de la part des particuliers. Pour la
période précédente, allant du 11 mars au 31 août, TEPCo a payé 5,3
milliards de yens (50 millions d'euros) à 2 340 foyers. Elle avait
envoyé le dossier de candidature à 70 000 familles. Ces compensations
comprennent un dédommagement du stress qui s'élève à 100 000 yens (960
euros) par personne et par mois. La compagnie voulait diviser par deux
cette somme à partir du 1er septembre, mais a finalement décidé de ne
rien changer face aux protestations.
Par ailleurs, la commission mise en place pour définir les critères de
dédommagement a estimé qu'un million de personnes vivant dans un rayon
de 50 km autour de la centrale sont éligibles pour recevoir des
compensations. Même en vivant au-delà des 50 km, c'est encore possible
si la municipalité a du territoire dans la limite des 50 km. C'est le
cas de Sôma, Fukushima, Daté, Nihonmatsu, Motomiya, Koriyama, Iwaki et
Miharu. Bien entendu, les autres municipalités situées en deça des 50
km sont éligibles. Les personnes qui n'ont pas évacué sont aussi
éligibles.
Il y a des points chauds au-delà et le nombre de personnes concernées
pourrait encore augmenter.
Jeudi 8 décembre, le
gouvernement songe à injecter un millier de milliards d'euros (une
dizaine de milliards d'euros) dans TEPCo et d'en prendre le contrôle.
TEPCo devrait perdre environ 576,3 milliards de yens (5,5 milliards
d'euros) durant cette année fiscale (qui se termine en mars 2012) et
elle ne devrait pas passé l'année 2013 sans aide.
Le gouvernement a déjà prêté 890 milliards de yens (8,5 milliards
d'euros) à la compagnie, mais cet argent est uniquement affecté aux
compensations.
Samedi 10 décembre, TEPCo va
réduire ses dépenses de 2 649 milliards de yens (25 milliards d'euros)
dans les 10 prochaines années. Sur cette somme, 640,5 milliards de yens
(6 milliards d'euros) seront pris sur les salaires et primes et 324,4
milliards (3 milliards d'euros) en réduction de personnel. La compagnie
va aussi vendre des installations de production de l'électricité et
compte augmenter de 10% ses tarifs.
Jeudi 15 décembre, les
autorités régionales de Fukushima ont annoncé avoir l'intention de
renoncer aux subsides auxquelles elle a droit comme toute région ayant
des installations nucléaires. Ce sera un manque à gagner de 3 milliards
de yens (30 millions d'euros).
Mercredi 21 décembre, le
gouvernement envisage de prendre le contrôle de TEPCo en injectant 1
000 à 1 500 milliards de yens dans la compagnie (9,8 à 15 milliards
d'euros).
Par ailleurs, Hiroyuki Aratake, responsable de l'environnement de la
province de Fukushima a répondu, lors de l'assemblée régionale, que la
décontamination d'une habitation va coûter environ 1,3 millions de yens
(13 000 euros), ce qui est beaucoup plus qu'estimé initialement. Cette
somme atteint 1,7 millions de yens (17 000 euros) sur les maisons
décontaminées jusqu'à maintenant, alors que seulement 700 000 yens (7
000 euros) ont été alloués pour les propriétés de moins de 400 m2. Si
l'on compte qu'il y a environ 600 000 habitations à décontaminer,
celava donc coûter beaucoup plus que les 184,3 milliards de yens (1,8
milliards d'euros) prévus par la région.
Jeudi 22 décembre, TEPCo, qui a
présenté un nouveau plan sur 40 ans qui a été accepté, ne l'a pas
chiffré en terme de coûts. La compagnie, qui ne veut pas être
nationalisée, ne souhaite pas que de tels coûts, forcément faramineux,
ne soient connus. D'ailleurs, TEPCo, continue à vouloir augmenter ses
tarifs en commençant par les gros consommateurs, puis les foyers.
Vendredi 23 décembre, TEPCo
devrait demander la semaine prochaine 600 milliards de yens (6
milliards d'euros) d'aide au gouvernement pour pouvoir payer les
compensations. Le gouvernement va annoncer lundi la nouvelle
délimitation des zones. On en saura donc plus sur les possibilités de
retour et donc le coût des compensations.
Lundi 26 décembre, 33
municipalités de la province de Miyagi vont demander 203,52 millions de
yens (2 millions d'euros) de compensation à TEPCo. Cela s'ajoute aux
169,73 millions (1,6 millions d'euros) réclamés par les autorités
provinciales.
Par ailleurs, la municipalité de Futaba a formé un groupe d'un
vingtaine d'avocats pour aider ses administrés à obtenir des
compensations de TEPCo. La municipalité est intallée maintenant à Kazo,
province de Saïtama, dans la banlieue de Tokyo, mais les personnes sont
parties dans 41 provinces différentes (sur un total de 47). L'équipe
devrait toutes les visiter. Si l'une d'entre elles demande l'aide d'un
des avocats, la municipalité fournira une aide financière de 10 000
yens (100 euros).
Mardi 27 décembre, TEPCo vient
de demander 689,4 milliards de yens (6,8 milliards d'euros) d'aide au
gouvernement. Cela s'ajoute aux 890 milliards d'octobre.
Lundi 9 janvier, 150 000
personnes réparties dans 70 000 foyers peuvent demander des
indemnisations à TEPCo. A l'issue des congés du nouvel an, qui durent
jusqu'au 3 janvier au Japon, TEPCo n'avait reçu que 34 000 demandes
d'indemnisation, soit environ la moitié des foyers concernés.
Mais le gouvernement a annoncé que 1,5 millions de personnes sont aussi
éligibles aux indemnisations car elles vivent dans des zones
contaminées. Il doit aussi redéfinir les zones d'évacuation d'ici la
fin mars. L'année 2012 est donc cruciale pour TEPCo en termes
financiers.
Mercredi 11 janvier 2011, plus
aucun assureur ne veut assurer la centrale accidentée de Fukushima
daï-ichi. TEPCo c'est aussi adressée à des assureurs étrangers, en
vain. C'est la seule centrale du pays dans ce cas. Comme le contrat
d'assurance actuel expire le 15 janvier, TEPCo va donc provisionner 120
milliards de yens (1,2 milliards d'euros) pour faire faire à un
éventuel accident sur cette centrale. C'est la somme qui est
usuellement assurée pour chaque centrale. L'argent va être déposé dans
un fond gouvernemental dédié aux indemnisations. Si TEPCo peut
démanteler sans dommage, elle récupérera sa mise. L'argent provient de
la vente des parts de la compagnie dans la compagnie de téléphone KDDi
à l'automne dernier.
Jeudi 13 janvier, TEPCo semble
prête à être nationalisée pour faire face à l'explosion des coûts.
L'idée avait été avancée à la fin 2011 par le ministre de l'industrie.
TEPCo commence à l'envisager sérieusement.
Mardi 17 janvier, TEPCo veut
augmenter ses tarifs de 17% pour les gros consommateurs et de 10% pour
les ménages, mais ce n'est pas encore gagné.
Lundi 23 janvier, environ 10
000 personnes originaires du district d'Odaka de Minami-Sôma,
complètement évacué, préparent une class-action contre TEPCo pour
obtenir plus d'indemnisations.
Jeudi 26 janvier, TEPCo estime
à 1 000 milliards de yens (10 milliards d'euros) le coût des dix
premières années de démantèlement de ses réacteurs accidentés. Le
démantèlement devrait prendre 40 ans.
Vendredi 27 janvier, TEPCo a
l'intention d'augmenter son capital de 1 000 milliards de yens (10
milliards d'euros). Le Nuclear Damage Liability Facilitation Fund
devrait ainsi obtenir les 2/3 des droits de vote et donc décider des
décisions stratégiques. Mais TEPCo aimerait que la part des autorités
via le Nuclear Damage Liability Facilitation Fund reste sous la barre
des 50%. Le gouvernement tient à prendre le contrôle de la compagnie
dans laquelle il va investir massivement.
Dimanche 5 février, le
gouvernement a créé un fond de soutien auxquels les douze compagnies
exploitant des installations nucléaires doivent contribuer. En 2011,
elles ont donné 70 milliards de yens (700 millions d'euros) à ce fond
établi le 12 septembre. Pour 2012, le gouvernement devrait leur
réclamer 150 milliards de yens (1,5 milliard d'euros), ce qui est 1,5
fois ce qui avait été initialement prévu car les demandes
d'indemnisation ne cessent d'augmenter. TEPCo devrait fournir la plus
grosse part, avec 50 milliards de yens (500 millions d'euros) , suivie
par KEPCo avec 25,8 milliards de yens ( 258 millions d'euros) car elle
exploite plus de réacteurs que les autres. Il devrait aussi y avoir
13,8 milliards de yens (138 millions d'euros) de Kyushu Electric Power
Co., 13 milliards de yens (130 millions d'euros) de Chubu Electric
Power Co. et 8,7 milliards de yens (87 millions d'euros) de Tohoku
Electric Power Co.
Jeudi 9 février, TEPCo a reçu
86 500 demandes d'indemnisation. Elle a payé des compensations à 45 900
candidats, 30 000 individus et 15 900 compagnies. Cela fait un total de
229,2 milliards de yens (2,2 milliards d'euros). Si l'on ajoute les
paiements provisoires, cela s'élève à 370,5 milliards de yens (3,7
milliards d'euros).
Lundi 13 février, le
gouvernement a accordé un supplément d'aide de 690 milliards de yens
(6,9 milliards d'euros) à TEPCo pour les indemnisations. Le Nuclear
Damage Liability Facilitation Fund a, au total, accordé 1 500 milliards
de yens (15 milliards d'euros) à TEPCo.
Jeudi 16 février, le Yomiuri a
annoncé que TEPCo voulait augmenter ses tarifs dès juillet au lieu
d'octobre. TEPCo a tenu à préciser qu'elle souhaitait les augmenter au
plus vite. Communiqué
ici en anglais.
De nombreuses collectivités territoriales veulent quitter TEPCo et se
fournir chez un petit producteur.
Vendredi 24 février, TEPCo doit
se serrer la ceinture. Tous les personnes et organisations qui
touchaient des subsides de l'industrie nucléaire sont touchées.
Certaines s'inquiètent sérieusement pour leur avenir. TEPCo a affecté
environ 2 milliards de yens par an (20 millions d'euros) pour des
donations aux administrations locales d'Aomori, Fukushima et Niigata où
elle exploite des centrales nucléaires et d'autres installations. TEPCo
achète aussi pour plus de 1 000 milliards de yens (10 milliards
d'euros) de biens et services par an. Certaines compagnies sont
dépendantes de TEPCo. Les temps vont être durs pour elles aussi.
C'est le cas du maire de Higashidôri dont la ville a reçu 15,7
milliards de yens (157 millions d'euros) de l'industrie nucléaire en 30
ans. TEPCo et Tohoku Electric ont chacune un projet de réacteur
nucléaire dans leur centrale qui est suspendu, voire abandonné, suite à
la catastrophe de Fukushima. TEPCo avait même débuté les travaux en
janvier 2011. Le maire est donc allé à Tôkyô plaider sa cause.
Les autres compagnies d'électricité devront aussi couper dans leurs
dépenses avec leurs réacteurs nucléaires qui nécessitent de la
maintenance sans rien produire. Mais elles ne veulent pas augmenter
leur tarifs pour l'instant, de peur de voir le gouvernement mettre son
nez dans leurs comptes...
Samedi 25 février, le ministère
de l'environnement a annoncé vouloir acheter le terrain du futur centre
d'entreposage des déchets radioactifs issus de la décontamination au
prix du marché juste avant la catastrophe. Il devrait lui en coûter
entre 50 et 100 milliards de yens (0,5 et 1 milliard d'euros). Les
propriétaires qui vendront leur terrain bénéficieront des mêmes
avantages fiscaux que lors d'une expropriation.
Mardi 28 février, TEPCO a
finalement décidé de donner une petite indemnité aux femmes enceintes
et enfants de moins de 18 ans qui sont partis sans y être obligées. Ils
recevront 200 000 yens (2 000 euros) pour l'année 2011 de plus qui sont
restés. Les femmes enceintes et enfants qui sont restés auront droit à
400 000 yens (4 000 euros) pour la même période. Toutes les autres
personnes, qu'elles soient parties ou pas recevront 80 000 yens (800
euros). Le communiqué avec la liste des 23 communes éligibles et la
procédure sont
ici en anglais.
Vendredi 2 mars, le parti au
pouvoir et le gouvernement ont surmonté les réticences de TEPCO et du
ministère des finances et ont décidé que l'Etat prendrait des parts
sociales de façon à obtenir 51% des droits de vote de la compagnie. Il
va ainsi injecter 1 000 milliards de yens (100 milliards d'euros) dans
la compagnie via le Nuclear Damage Liability Facilitation Fund. Une
fois qu'il aura pris possession de la compagnie, l'Etat devra
probablement injecter d'autres fonds.
TEPCo veut augmenter ses tarifs de 10% dès juillet pour une période de
6 ans (jusqu'en 2018) puis les réduire de 5%. Pour les compagnies
clientes, la hausse devrait être de 17%. Elle espère redémarrer sa
centrale de Kashiwazaki-Kariwa en 2013.
Lundi 5 mars, trois grandes
banques japonaises, Sumitomo Mitsui, Mizuho et Tokyo-Mitsubishi UFJ,
ont accepté de prêter plus d'argent à TEPCo pour la sauver de la
faillite. Les créditeurs de TEPCo doivent prêter 1 070 milliards de
yens (10 milliards d'euros).
Jeudi 8 mars, le maire de Futaba a envoyé une facture de 19 milliards de yens (190 millions d'euros) à TEPCO au titre des compensations.
Par ailleurs, TEPCo envisage d'arrêter certaines indemnisations à
partir d'août 2012. Il s'agit des 100 000 yens (1 000 euros) par mois
que recevaient les habitants de la zone comprise entre 20 et 30 km.
L'ordre d'évacuer ou de se tenir prêt à évacuer a été levé le 30
septembre et les travaux de remise en état, suite au séisme et tsunami, ont bien progressé.
Pénuries d'électricité et arrêt du nucléaire
Mars - Avril - Mai 2011
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Au début des opérations de secours, les autorités ont rapidement manqué
d'essence dans la région
sinistrée et ont dû demander à la population de limiter les pleins
d'essence.
La priorité doit être donnée aux secours. Dans la zone sinistrée,
l'essence a été rationnée pendant quelques temps.
Les autorités japonaises ont présenté dimanche
13 mars au soir un plan
drastique
de gestion de la pénurie d'électricité, annonçant des coupures
programmées par tranche de trois heures à partir de lundi et jusqu'en
avril. Une grande partie des annonces télévisées concerne ces
coupures. Jeudi 17 mars, Tokyo a frolé le black-out à cause d'une vague
de froid qui a augmenté la demande en électricité.
Face à la pénurie, plusieurs compagnies d'électricité veulent accélérer
le redémarrage de réacteurs arrêtés pour maintenance sans revoir leur
tenue face à un séisme de magnitude élevée. Le cas du réacteur n°3 de
Hamaoka, exploité par Chubu Electric Power, est particulièrement source
d'inquiétude. Les autorités locales et les habitants sont farouchement
opposés au redémarrage de ce qu'ils qualifient le réacteur le plus
dangereux de la planète car il est proche de l'épicentre du grand
tremblement de terre prédit pour la région du Tokai. La compagnie se
veut rassurante et met en avant les risques de coupure si l'été est
aussi chaud qu'en 2010. Fin avril, elle s'est lancée dans une opération
de séduction pour obtenir les faveurs du public.
Le vendredi 6 mai,
le premier
ministre a demandé l'arrêt des 3 réacteurs de la centrale de Hamaoka.
Cette fermeture n'est pas définitive : le temps de renforcer les
protections contre les séismes et tsunamis. Cette demande n'entre pas
dans un cadre légal et la compagnie pourrait refuser. La compagnie
s'est engagée à renforcer les défenses de la centrale : les générateurs
de secours ont été surélevés, des cables électriques et des pompes de
secours ajoutés. Le pilier des améliorations est un mur anti-tsunami de
15 m de haut qui doit être prêt pour 2013. Samedi 7 mai,
le conseil exécutif de Chubu Electric Power Co, l'exploitant, n'a pas
réussi à se mettre d'accord. Ils devraient se réunir à nouveau le
dimanche 8 mai. C'est la seule centrale nucléaire de ce producteur
d'électricité.
La centrale de Hamaoka est dans la zone 60 Hz. Sa fermeture ne devrait
pas affecter Tokyo et la zone dévastée.
Lundi 9 mai, Chubu Electric
Power Co a décidé de suspendre la production d'électricité à la
centrale de Hamaoka, conformément à la demande du premier ministre.
Le destin de la centrale de Fukushima dai-ni n'est pas encore fixé. Le 8 mai, ni le gouvernement, ni TEPCo
n'avaient encore décidé.
Le mercredi 11 mai,
deux mois
exactement après le séisme qui a enclenché la catastrophe, 32 réacteurs
nucléaires sur 54, soit 60%, ne sont pas branchés sur le réseau
électrique : 14 ont été arrêtés le 11 mars et 18 sont en arrêt de
maintenance programmée. 6 autres réacteurs ont aussi un arrêt programmé
d'ici l'été et la centrale de Hamaoka devrait s'arrêter avant ce
week-end. La pénurie d'électricité est donc durable. 75% des réacteurs
devraient être à l'arrêt cet été quand la demande en électricité est la
plus forte.
L'arrêt de la centrale de Hamaoka devrait débuter le jeudi 12 mai.
Comme
l'accord des collectivités territoriales est nécessaire pour
pouvoir redémarrer les centrales, il est fort probable que cela prenne
du temps et que le Japon fasse face à des pénuries d'électricité cet
été quand la demande est la plus grande (clim). C'est le cas en
particulier de deux réacteurs des centrales de Tomari (Hokkaido) et de
Oi (Fukui) qui auraient dû redémarrer après un mois d'arrêt et qui vont
être arrêtés beaucoup plus longtemps.
Vendredi 13 mai à 3h30 la
compagnie d'électricité de Chubu a commencé à insérer les barres de
contrôle dans le réacteur n°4 afin de l'arrêter. Il devrait arrêter de
produire de l'électricité à 10h et être complètement arrêté vers 15h.
Samedi, ce sera au tour du réacteur n°5.
Samedi 14 mai, le réacteur n°5
de la centrale de Hamaoka a bien été arrêté comme prévu. Le
gouvernement a appelé la population de l'Est du Japon à réduire sa
consommation de 15% cet été.
Selon un sondage publié le dimanche
15 mai,
66% des Japonais soutiennent la décision du premier ministre d'arrêter
le réacteur de Hamaoka. Par ailleurs, on a appris que de l'eau de mer a
été trouvée dans un circuit de refroidissement. Il a donc fallu
utiliser un autre circuit, ce qui a retardé de 2 heures l'arrêt du
réacteur n°5. 400 tonnes d'eau de mer auraient pénétré dans le circuit
et une partie aurait atteint le coeur du réacteur.
Mercredi 25 mai, le
gouvernement a annoncé qu'une réduction de 15 % de la consommation
d'électricité va être instaurée à partir du 1er juillet dans les
régions touchées par les catastrophes. Ce sera obligatoire pour les
entreprises dont les contrats dépassent les 500 kilowatts. Pour les
autres et les ménaces, ce sera seulement incitatifs. Les hôpitaux et
les transports publics sont préservés.
Mardi 31 mai, la compagnie
d'électricité du Chugoku a annoncé qu'elle allait retarder le démarrage
du réacteur n°3 de la centrale de Shimane qui est encore en
construction. Il faut renforcer ses protections face aux tsunamis.
Juin 2011
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Vendredi 10 juin, les réacteurs
en arrêt pour maintenance ne semblent pas près de redémarrer tant que
de nouvelles règles de sûreté soient décidées. Les gouverneurs des
régions ne veulent autoriser le redémarrage sans des règles claires.
Cela va entraîner une pénurie d'électricité dans tout le pays. En août,
seulement 14 réacteurs sur 54 devraient fonctionner, soit 26%.
Mercredi 15 juin, selon un
décompte fait par le quotidien Yomiuri, 35 réacteurs sur 54 sont à
l'arrêt actuellement au Japon. Les 19 restant vont tous avoir un arrêt
programmé d'ici l'été prochain et il se peut qu'il ne peuvent pas
redémarrer. En effet, le redémarrage nécessite des contrôles
supplémentaires pour réévaluer leur tenue face aux séismes et tsunami.
Il nécessite aussi l'assentiment des communautés riveraines. Selon un
sondage commandé par le quotidien Asahi, 74% des Japonais espèrent une
sortie du nucléaire. Le Japon aura probablement arrêté tous ses
réacteurs nucléaires d'ici l'été 2012.
La province de Fukui va continuer à percevoir des taxes, même si les
réacteurs sont à l'arrêt, avec l'accord de KEPCo, l'exploitant local.
Samedi 18 juin, une partie de
bras de fer a lieu sur l'avenir du nucléaire au Japon. Le ministre de
l'industrie, Banri Kaieda, pousse au redémarrage des réacteurs arrêtés
pour maintenance afin de faire face à la pénurie d'électricité annoncée
pour l'été. D'un autre côté, les gouverneurs des préfectures qui
hébergent des réacteurs sont plus que réticents car ils seraient en
première ligne en cas d'accident. Les populations locales sont toujours
traumatisées. Enfin, de plus en plus d'actionnaires des compagnies
d'électricité pensent que le risque nucléaire est trop grand à assumer
pour une compagnie seule et que l'énergie nucléaire doit être
abandonnée. Le ministre de l'industrie va donc faire la tournée des
préfectures pour tenter de convaincre.
Mardi 21 juin, les gouverneurs
ne semblent pas convaincu par les garanties de sûreté du gouvernement
central. C'est le cas par exemple à Niigata où il y a la centrale de
Kashiwazaki-Kariwa : le gouvernement n'a pas répondu aux questions
posées par le comité technique régional. C'est aussi le cas à Fukui
avec 13 réacteurs. En particulier, les gouverneurs ne comprennent pas
pourquoi le gouvernement a poussé à la fermeture de Hamaoka et pousse
au redémarrage des autres.
Lundi 27 juin, après avoir
diffusé des spots de pub pour convaincre la population d'accepter le
redémarrage de la centrale de Genkai dans la province de Saga sur l'île
de Kyushu, le gouvernement a organisé une réunion d'information pour la
population avec 7 personnes choisies pour participer à une émission de
télévision. 6 des 7 personnes n'étaient pas convaincues par les
arguments du gouvernement.
Mercredi 29 juin, la demande en
électricité à 14h a atteint 93% des capacités de production de TEPCo en
ce jour de chaleur.
Juillet 2011
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Vendredi 1er juillet, c'est
maintenant officiel : les grands consommateurs d'électricité du Nord
Est du pays doivent réduire leur consommation de 15%. Cela s'applique
ceux qui ont un contrat pour 500 000 kilowatts ou plus de 9 à 20 heures
les jours ouvrables. Le gouvernement appel tous les autres
consommateurs à faire pareil. Dans le Kansai aussi, les consommateurs
sont invités à réduire leur consommation d'électricité.
Samedi 2 juillet, le ministère
de l'industrie (METI) pronostique aussi une pénurie d'électricité cet
hiver si les réacteurs arrêtés pour maintenance ne redémarrent pas. 5
compagnies d'électricité ne pourront pas faire face à la demande lors
des pics de consommation. Actuellement, 35 des 54 réacteurs de Japon
sont à l'arrêt.
Mercredi 6 juillet, avec une
autorité de sûreté nucléaie complètement discrédité par l'acident de
Fukushima qu'elle n'a pas su prévenir, le gouvernement peine à faire
accpeter par les autorités locales le redémarrage des réacteurs arrêtés
pour maintenance. Le gouvernement a donc annoncé qu'il allait effectuer
les "stress-tests" européens aux centrales japonaises. Cela va retarder
leur redémarrage, mais le gouvernement espère ainsi pouvoir les
redémarrer un jour.
Cette décision soudaine du premier ministre trahit les tensions qu'il y
a à l'intérieur du gouvernement à propos de l'avenir du nucléaire au
Japon. Les élus locaux sont perdus. Un jour, les réacteurs sont sûrs,
le lendemain, ils doivent encore subir des tests.
Par ailleurs, la presse a découvert que deux réacteurs fonctionnent
depuis des mois sans un feu vert de l'autorité de sûreté nucléaire. Ils
sont officiellement en phase de test après rechargement. Cette phase ne
dure qu'un mois habituellement, le temps de la montée en puissance,
mais là, cela fait 4 mois que les réacteurs tournent à plein régime en
"phase de test". Pour la NISA, les compagnies n'ont pas violé la loi.
Jeudi 7 juillet, le président
de la compagnie Kyushu Electric Power a reconnu qu'il avait encouragé
ses employés et ceux de 4 sous-traitants à envoyer des mails en faveur
du redémarrage lors du débat télévisé du 26 juin (voir 27 juin
ci-dessus).
Le réacteur de Shikoku en arrêt de maintenance ne redémarrera sûrement
pas ce week-end comme prévu.
Vendredi 8 juillet, Shikoku
Electric Power Co a confirmé qu'elle ne redémarrerait pas une des 3
réacteurs de sa centrale de Ikata (province d'Ehimé) comme prévu car
elle n'a pas réussi à obtenir la confiance des populations. Il est
maintenant fort probable qu'aucun réacteur de redémarrera cette année.
63,2% du parc de réacteurs est arrêté actuellement.
Dimanche 10 juillet, dans un
éditorial, le Mainichi appelle à de vrais stress-tests aussi exigents
que les européens avant d'autoriser les réacteurs à redémarrer. Pour le
moment, les autorités semblent se focaliser sur les séismes et les
tsunamis, mais le journal insiste sur les autres agressions externes
car on ne sait jamais ce qui peut provoquer une catastrophe. A cela
s'ajoute le fait que la NISA appartient toujours au Ministère de
l'Industrie qui soutient l'énergie nucléaire. Si les stress-tests se
résument à un dialogue entre les compagnies et la NISA, ils ne
convaincront personne. Bref, il n'est pas sûr que le gouvernement
arrive à rassurer populations et élus locaux et les centrales ne sont
pas prêtes de redémarrer.
Lundi 11 juillet, le
gouvernement a précisé que les stress-tests ne seront pas les
stress-tests européens et qu'ils se limiteront à la tenue des réacteurs
aux séismes et tsunamis dans un premier temps. Les stress-tests auront
lieu en deux étapes pour gagner du temps, mais il est maintenant
certain qu'aucun réacteur de redémarrera cet été alors que les fortes
chaleurs arrivent déjà. La Nuclear Safety Commission (NSC) of Japan,
plus
indépendante que la NISA va jouer un rôle majeur dans ces tests. Mais
cette NSC n'a qu'un rôle consultatif dans la loi et ne peut pas prendre
la décision d'arrêter un réacteur ou d'autoriser son redémarrage. Pour
que ses pouvoirs soient renforcés, il faut commencer par changer la
loi...
Les autorités vont commencer par les réacteurs arrêtés, puis viendront
les réacteurs actuellement en fonctionnement.
Ce pose aussi la question des deux réacteurs qui fonctionnent sans le
feu vert définitifs de la NISA (voir 6 juillet). Faudra-t-il les
arrêter le temps de conduire les nouveaux tests ? Si l'on en les arrête
pas, comment expliquer ce traitement à part ?
Malheureusement,
le message reste confus et personne n'a bien compris
ce que veut faire le gouvernement. Ni quel sera le rôle des différents
acteurs. Ce flou traduit les tensions à l'intérieur du gouvernement
entre le ministre de l'industrie, Banri Kaieda, qui pousse au
redémarrage rapide avec des tests allégés et le premier ministre, Naoto
Kan, qui veut des tests aussi rigoureux que les tests européens. Et
comme le premier ministre est donné partant d'ici la fin août, d'autres
jouent la montre...
Mercredi 13 juillet, le premier
ministre, Naoto Kan, s'est prononcé en faveur d'une sortie progressive
du nucléaire, sans donner de calendrier. Compte tenu de la gravité de
l'accident de Fukushima, "on ne peut
plus soutenir que la politique menée jusqu'à présent garantisse la
sécurité de l'exploitation de l'énergie nucléaire. Nous devons
concevoir une société qui puisse s'en passer."
Jeudi 14 juillet, KEPCo
(homologue de TEPCo pour le Kansai, région d'Osaka) a annoncé qu'elle
allait arrêter le réacteur n°4 de Takahama le 21 juillet et le réacteur
n°4 de Oh le lendemain pour maintenance. Cela va porter à 6 le nombre
de ses réacteurs arrêtés sur 11.
Pour comprendre l'ambiance, tous les soirs à la télévision, après la
météo, il y a les prévisions de consommation d'électricité pour le
lendemain, en demandant aux gens de faire attention aux heures de
pointe. La publicité de KEPCo concerne les économies d'énergie. Et cela
semble marcher pour le moment, la consommation a vraiment baissé. La
compagnie d'électricité de Kyushu a annoncé le report du redémarrage
d'un de ses réacteurs situé à Satsumasendai près de Kagoshima. Il
aurait dû redémarré fin juillet. Le réacteur n°2 sera arrêté en
septembre.
Pendant ce temps, la NISA planche toujours sur les stress-tests...
Vendredi 15 juillet, la NISA a
présenté les stress-tests. La première phase concerne les réacteurs à
l'arrêt qui sont en attente d'une autorisation de redémarrage, et la
deuxième phase, tous les réacteurs. Pour la deuxième phase, la NISA a
mis la fin de l'année comme date limite. Pour la première phase, il n'y
a pas de calendrier. Quant à la NSC, supposée indépendante, qui doit se
porter garante de ses tests, un de ses groupes de travail incluant des
exploitants, avait conclu en 1993 que la perte totale de l'alimentation
électrique d'un réacteur nucléaire japonais ne devrait pas poser de
sérieux problèmes. Bref, personne ne peut prédire quand les réacteurs
vont redémarrer, s'ils redémarrent un jour...
Le premier Ministre veut faire de la NISA, une agence indépendante,
mais cela va prendre du temps.
La province de Fukushima a, quant à elle, confirmé qu'elle
n'autoriserait plus le redémarrage de réacteurs nucléaires. Elle en a
10.
Samedi 16 juillet, KEPCo a dû
arrêter d'urgence le réacteur n°1 de la centrale d'Oi suite à un
problème. Cela rend l'approvisionnement en électricité encore plus
tendu dans la région du Kansai. En effet, la semaine suivante, 7 des 11
réacteurs de la compagnie seront à l'arrêt. Comme TEPCo a pris des
mesures drastiques de réduction de la consommation dans sa zone, il se
pourrait qu'elle vende de l'électricité à KEPCo. Les consommateurs de
TEPCo qui font des efforts risquent de ne pas apprécier.
C'est début août, quand il fait le plus chaud, que la situation risque
d'être tendue et l'on peut s'attendre à des coupures.
Jeudi 21 juillet, KEPCo a
commencé à arrêter le réacteur n°4 de la centrale de Takahama. Un autre
réacteur de la centrale d'Oi va suivre le lendemain.
Vendredi 22 juillet, deux
compagnies d'électricité sont optimistes puisqu'elles ont
officiellement demandé une autorisation d'étendre la durée
d'exploitation de réacteurs. KEPCo a demandé de pouvoir aller au-delà
de
40 ans pour le réacteur n°2 de Mihama sur la mer du Japon. Chubu
Electric Power Company a présenté un plan de construction d'un mur
anti-tsunami de 18 m de haut pour reprendre l'exploitation de la
centrale de Hamaoka arrêtée par décision du premier ministre après la
catastrophe de Fukushima. Ce qui avait conduit à cette décision, c'est
le risque particulièrement élevé de fort séisme à l'endoit où elle est
implantée. Les réacteurs 1 et 2 avaient été arrêtés en 2009 car il
aurait coûté trop cher de les mettre aux nouvelles normes
anti-sismiques. Les 3 autres réacteurs ont été renforcés pour pouvoir
tenir à une secousse de magnitude 8,5.
Il ne reste que 16 réacteurs sur 54 en fonctionnement.
Avec le passage du typhon, les températures étaient inférieures aux
moyennes saisonnières, mais les fortes chaleurs sont de retour, et la
consommation d'électricité va repartir avec la climatisation.
L'autorité de sûreté nucléaire japonaise (NISA) a déclaré que des
erreurs ont été trouvées dans le rapport de sûreté de la centrale de
Genkaï exploitée par Kyushu Electric Power Co. Ce rapport date de 2009
et l'erreur est découverte le jour où le premier minsitre lance les
stress-tests (6 juillet). L'erreur concerne la tenue de la centrale aux
séismes. Le toit en béton d'un bâtiment avait une masse de 260 tonnes
d'après le rapport, 2 600 en réalité. D'autres paramètres étaient faux.
Ce sont ces paramètres qui vont servir de base aux stress-tests, qui
sont des simulations informatiques. Ces erreurs étaient déjà dans le
rapport 2008 validé par la NISA. Elles n'ont pas été découvertes par la
NISA elle-même, mais parla Japan Nuclear Energy Safety Organization qui
a tout revérifié.
S'il faut au préalable revérifier tous les paramètres importants pour
la sûreté, les stress-tests vont prendre du temps. Le sous-traitant à
l'origine des erreurs, Obayashi Corp., est aussi intervenu sur au moins
8 autres réacteurs de 3 compagnies.
La NISA a ordonné à tous les exploitants de vérifier leurs données
d'ici le 22 août.
Samedi 23 juillet, selon un
décompte fait par l'agence de presse Kyodo, 72,5% des dons individuels
au Liberal Democratic Party proviennent de cadres (y compris retraités)
des compagnies de production d'électricité. TEPCo seule a contribué à
30,3%. Ce parti a dirigé le pays jusqu'en 2009. Il a été depuis été
remplacé par une coalition dirigée par le Democratic Party of Japan qui
n'a pas reçu de dons des cadres de l'industrie nucléaire. Si le LDP
revient au pouvoir, il est fort probable que les centrales pourront
redémarrer plus vite...
Selon des universitaires spécialistes en métallurgie, la cuve du
réacteur n°1 de la centrale de Genkai sur l'île de Kyushu, présente des
défauts de construction. Cette centrale a été reliée au réseau en 1975.
Pour arriver à cette conclusion, ils ont analysé des données rendues
publiques récemment. Ils demandent la suspension de l'exploitation de
ce réacteur.
Mardi 26 juillet, le gouverneur
de Niigata a déclaré qu'il refuserait le redémarrage des réacteurs 2 à
4 de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, même si les stress-tests
étaient bons. Pour lui, il n'est pas possible de faire des tests
sérieux tant que l'on a pas compris ce qui s'est réellement passé à
Fukushima.
Vendredi 29 juillet, l'autorité
de sûreté nucléaire japonaise (NISA) est empétrée dans un nouveau
scandale qui ne va pas améliorer sa crédibilité : en 2007, lors d'un
forum sur l'utilisation de combustible MOx, un mélange de plutonium et
d'uranium, pour les réacteurs de Hamaoka, la NISA a demandé à
l'exploitant, Chubu Electric Power Co. d'envoyer des participants
favorables au nouveau combustible dans le public pour orienter les
débats. L'exploitant a demandé à ses employés, sous-traitants et
associations de participer au forum. Elle a aussi préparé des
commentaires positifs, mais elle ne les a finalement pas distribués. La
compagnie a demandé à une dizaine de personnes ayant des
responsabilités dans la vie locale de venir exprimer leurs vues sur la
question. Sur les 524 participants au forum, 150 étaient liés à
l'exploitant.
La compagnie d'électricité de Shikoku a aussi eu une demande de la NISA
de manipuler le débat public.
7 compagnies d'électricité du Japon ont avoué avoir encouragé leurs
employés ou affiliés à participer aux débat pour défendre leur
industrie. TEPCo est dans le lot à Kashiwazaki-Kariwa. 3 d'entre elles
leur ont préparé les questions ou interventions.
Dans la soirée, le directeur général de la NISA, Nobuaki Terasaka, a
tenu en urgence une conférence de presse pour répondre aux
journalistes. C'est sa première apparition devant les médias depuis le
12 mars !
Tout cela montre les liens malsains entre une autorité de sûreté
nucléaire et les exploitants. Cette collusion n'est pas rassurante et
il y a de fortes chances que les réacteurs nucléaires ne redémarrent
pas tant qu'il n'y a pas de réforme des instances de contrôle.
Août 2011
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Lundi 1er août, la pénurie
d'électricité annoncée pour juillet n'a pas eu lieu. Il y a pour cela
plusieurs raisons :
- le mois de juillet a été exceptionnellement clément. Il n'y a pas eu
de fortes chaleurs comme l'année précédente ;
- les ménages et les industries ont fait des efforts ;
- et surtout, les prédictions de consommation étaient surestimées de
20% environ.
Ce dernier chiffre est à mettre en regard avec la baisse de 15% de la
consommation demandée aux ménages.
Les prévisions de l'agence de l'énergie et des ressources naturelles
étaient basées sur des données fournies par TEPCo et n'ont pas été
vérifiées. Or la compagnie ne connait pas bien la consommation moyenne
des ménages. Elle a, de plus, supposé que tous les ménages allaient
consommer au maximum au moment du pic vers 14h alors que beaucoup de
logements sont vides à cette heure là.
TEPCo n'a de données précises que pour les gros consommateurs
d'électricité et pour les ménages, elle se base sur des estimations.
Elle rechigne à transmettre ses données en cas d'ouverture du marché de
l'électricité.
Mercredi 3 août, les
révélations se succèdent : la NISA a demandé à d'autres compagnies
d'électricité de fausser les débats en envoyant des employés,
sous-traitants... poser des questions et faire des interventions.
C'était le cas pour la compagnie du Tohoku en 2006 et celle de Kyushu.
Le gouvernement envisage de placer la NISA sous les auspices de
ministère de l'environnement et de couper tous liens avec le ministère
de l'industrie à partir d'avril prochain. L'organisation interne va
aussi être revue. Il n'y a pas encore consensus au sein du gouvernement
à ce sujet.
Jeudi 4 août, le ministre de
l'industrie a renvoyé 3 directeurs de son administration suite au
scandale sur le comportement de la NISA. Le directeur de la NISA fait
partie du lot.
Minami-Sôma est la première ville du Japon à renoncer aux aides
publiques destinées à construire une nouvelle centrale nucléaire. La
ville reçoit ces aides depuis 1986. La décision doit encore être
approuvée par le conseil municipal. La ville a reçu 500 millions de
yens (4,5 millions d'euros) depuis 1986. Le maire entend ainsi marquer
son opposition à la construction de toute nouvelle centrale nucléaire.
Le ministre de l'industrie, Banri Kaieda, ardent défenseur de
l'industrie nucléaire, a indiqué que les réacteurs qui ne satisferont
pas aux stress-tests à cause de leur âge seront arrêtés.
Vendredi 5 août, un 39ième
réacteur va être arrêté ce jour pour inspection. Il s'agit du réacteur
n°1 de Kashiwazaki-Kariwa exploité par TEPCo. Un autre va suivre fin
août. Plus de 70% du parc nucléaire est hors service. TEPCo n'a plus
que 3 réacteurs sur 17 en fonctionnement.
Le taux de disponibilité du parc japonais est tombé à 33,9% en juillet.
Il était de 36,8% en juin.
La consommation d'électricité dans le Tohoku (partie Nord-Est de d'île
principale du Japon, Honshu où est située la centrale de Fukushima) a
atteint 97,7% des capacités de production dans l'après midi, au monent
où la chaleur est la plus forte. Les fortes pluies des semaines passées
ont rendu la production hydroélectrique indisponible. La température a
atteint 35,6°C à Akita et 34,1°C dans la province de Niigata. Tohoku
Electric a dû acheter du courant à ses voisins.
Samedi 6 août, le réacteur
n°1 de Kashiwazaki-Kariwa est maintenant arrêté. Seuls les réacteurs 5
et 7 sont en fonctionnement. Le 7 sera arrêté le 23 août. Les réacteurs
n° 2 et 4 sont à l'arrêt depuis le séisme de juillet 2007.
Lundi 8 août, Tohoku Electric
continue à manquer de courant. Elle a dû acheter de l'électricité à
TEPCo par deux fois dans la journée. La consommation a atteint 96,6%
des capacités de production, ce qui ne laisse quasiment pas de marge.
Mardi 9 août, KEPCo a annoncé
qu'elle allait redémarrer de vieilles centrales électriques qui ont été
fermées en 2001 et 2005. KEPCo estimait à 2 ou 3 ans le temps
nécessaire à les remettren en état de marche, mais au vu de la
situation tendue, la cmpagnie va accélérer le processus. La pénurie
d'électricité risque d'être plus sévère l'été prochain si toutes les
centrales nucléaires seront arrêtées.
Mercredi 10 août, des records
de consommation d'électricité ont été battu ce jour dans les zones
couvertes par TEPCo et Chubu Electric. Avec la chaleur actuelle la
situation est tendue. Mais de nombreuses usines s'arrêtent ce week-end
pour la célébration du o-bon (équivalent de la Toussaint en France).
Jeudi 11 août, un nouveau
scandale vient secouer la NISA : l'agence de sûreté nucléaire a
embauché un sous-traitant de TEPCo et l'a assigné le mois suivant au
contrôle de la centrale de Fukushima daï-ni. Il avait travaillé pendant
4 années sur les turbines des réacteurs de TEPCo.
Par ailleurs le réacteur n°3 de Tomari à Hokkaïdo, qui fonctionne en
régime de redémarrage depuis 5 mois, aurait dû obtenir un feu vert pour
fonctionner normalement. Ce feu vert a été repoussé, mais le réacteur
continue à produire de l'électricité.
Vendredi 12 août, le premier
ministre a annoncé que son gouvernement s'était mis d'accord pour
placer la future autorité de sûreté nucléaire sous la responsabilité du
ministère de l'environnement. Il n'y a plus qu'à reconstruire une
autorité crédible et responsable...
TEPCo et Tohoku Electric ont présenté le bilan de la consommation et
production d'électricité en juillet. Elle a baissé de 14,5% pour la
première et 14% pour la deuxième par rapport à juillet de l'année
précédente.
La gouverneuse de la province de Hokkaido a finalement annoncé qu'elle
allait autoriser le feu vert pour le réacteur de Tomari.
Dimanche 14 août, une turbine
de la centrale à gaz de KEPCo située à côté d'Osaka est tombée en
panne. Les capacités de production électrique de la compagnie sont donc
encore plus réduites. Les réparations devraient prendre plusieurs mois
et la situation est encore plus tendue.
Mardi 16 août, TEPCo a annoncé
avoir réussi à augmenter ses capacités de produire de l'électricité
plus vite que prévu.
Mercredi 17 août, la
gouverneuse de la province de Hokkaido a finalement donné son feu vert
pour l'exploitation du réacteur de Tomari qui était en phase de
démarrage, c'est à dire qu'il fonctionnait normalement avec une
autorisation provisoire. Les autres compagnies reprennent espoir pour
leurs réacteurs arrêtés. Mais ce n'est pas gagné. Et la nouvelle
autorité de sûreté ne sera pas mise en place avant avril 2012 : il
reste de nombreux points à régler. Il faut qussi former tout un nouveau
personnel.
Jeudi 18 août, surtout qu'un
autre scandale vient d'être révélé par le Mainichi, montrant l'attitude
de la NISA. En 2010, la NISA a découragé le gouverneur de la province
de Niigata (où il y a la centrale de Kashiwazaki-Kariwa) de faire un
exercice de crise avec un séisme et une catastrophe nucléaire en
simultané sous le prétexte que cela aurait pu effrayer la population et
provoquer des incompréhensions. Pour l'autorité de sûreté, c'était tout
simplement impossible. En 2009, la NISA écrivait que
"des
mesures suffisantes ont été prises (dans les centrales nucléaires) pour
assurer la sécurité même en cas de séisme le plus grave possible".
Et d'ajouter que
"la probabilité
d'une catastrophe nucléaire provoquée par une catastrophe naturelle
majeure est extrêmement faible". Bref, ce n'est pas qu'un
problème de crédibilité. C'est un problème de compétence.
La province a changé ses plans et a envisagé un accident nucléaire avec
de la neige...
La demande d'électricité dans la zone couverte par TEPCo a atteint son
plus haut niveau cet été, avec environ 90% des capacités de production
vers 14h.
Vendredi 19 août, le nouveau
programme quinquennal pour la science et la technologie adopté ce jour
ne fait plus mention de développement de l'énergie nucléaire et inciste
sur le développement des énergies renouvelables.
Samedi 8 août, 8 centrales
électriques (fossiles) sont tombées en panne au cours de ces deux
derniers mois car elles sont trop sollicitées. En temps normal, elle ne
font que l'appoint en cas de forte demande. Maintenant, elles tournent
en continu.
Lundi 22 août, TEPCo va
arrêter le réacteur n°7 de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, ce qui va
porter à 40 sur 54 le nombre de réacteurs arrêtés, soit 74%. Lire le
communiqué de TEPCo en anglais.
Ce réacteur ne risque pas de redémarrer de sitôt car le gouverneur de
la province de Niigata a clairemnt dit qu'il attendrait que toutes les
leçons de l'accident de Fukushima aient été tirées avant d'apposer sa
signature sur l'autorisation d'exploitation. De plus, en septembre
dernier, une fuite de gaz radioactifs a eu lieu et des fissures ont été
découvertes dans des crayons de combustible.
Des erreurs ont été trouvées dans les données d'entrée qui servent à
vérifier la résistance aux séismes pour les bâtiments réacteurs des
réacteurs 3 et 4 de la centrale de Takahama exploitée par KEPCo. Les
erreurs datent de 2009 et ont été trouvées avant la demande de faire
les stress-tests. Mais après avoir refait les calculs avec des données
correctes, la résistance des bâtiments est bien conforme aux règles. La
NISA a demandé à tous les opérateurs de vérifier leur données.
Vendredi 26 août, la demande
maximale en électricité dans la zone fournie par TEPCo était de 10%
inférieure aux capacités de production. Cela devrait encore s'améliorer
en septembre avec la baisse des températures. TEPCo a rencontré les
autorités pour alléger les restrictions.
Samedi 27 août, le ministre de
l'industrie, Banri Kaieda, a déclaré que les réacteurs arrêtés
pourraient redémarrer cette année. Les premiers stress-tests ont
commencé.
Mardi 30 août, le gouvernement
a annoncé vouloir lever plus rapidement les restrictions d'électricité
pour les gros consommateurs. Cela va être avancé du 22 au 9 septembre
pour la zone couverte par TEPCo et du 9 au 2 sepetmbre pour la zone
couverte par la compagnie d'électricité du Tohoku. Les industries vont
pouvoir reprendre une organisation du travail normale. En revanche, le
gouvernement garde l'objectif de diminuer de 15% la consommation en
électricité des ménages et des compagnies.
Une commission d'enquête a confirmé que l'autorité de sûreté japonaise
(NISA) est impliquées dans au moins 3 cas de tentative d'influencer des
débat publics relatifs au nucléaire en demandant aux compagnies de
production d'électricité de faire intervenir ses employés.
Septembre 2011
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Jeudi 1er septembre, la
compagnie d'électricité de Kyushu a arrêté le réacteur n°2 de la
centrale de Sendai, dans la province de Kagoshima, pour maintenance.
Elle a redémarré une unité de production d'électricité thermique, mais
la situation reste tendue. 78% du parc de réacteurs nucléaires
est arrêté.
Vendredi 2 septembre, on a
appris que le 12 mars à 21h30, la Japan Nuclear Energy Safety
Organization (JNES), chargée par la NISA d'étudier l'évolution de
coeurs de réacteurs, envoie les résultats de ses simulations effectuées
grâce au Emergency Report Support System (ERSS) à la NISA pour le
réacteur n°2. Ces prédictions disaient : à 22h50 le coeur du réacteur
va être exposé à l'air ; à 24h50, fusion du coeur. Ces résultats seront
transmis au cabinet du premier ministre mais ne seront pas utilisés. Le
lendemain à 1h57, la JNES transmet à la NISA ses prédictions sur
l'évolution du coeur du réacteur n°1. Ces données très utiles ne seront
jamais retransmises au cabinet du 1er ministre. Le dimanche 13 mars à
6h30, la JNES transmet à la NISA ses prédictions sur l'évolution du
coeur du réacteur n°3. Ces données seront retransmises 20 minutes plus
tard au cabinet du 1er ministre, mais ne seront jamais utilisées.
Yoshinori Moriyama, vice-président de la NISA, a déclaré ce jour, lors
d'une conférence de presse : "Ces données n'ont pas été utilisées car
elles n'étaient pas basées sur des faits". A quoi cela sert alors de
faire des simulations qui ne seront jamais basées sur des faits ? Bref,
la NISA a encore perdu du crédit.
Dimanche 4 septembre, Shikoku
Electric Power Company a arrêté le réacteur n°1 de sa centrale d'Ikata.
5 autres réacteurs devraient être arrêtés d'ici l'hiver, ce qui fera
qu'environ 90% du parc sera à l'arrêt.
Lundi 5 septembre, le nouveau
ministre de l'industrie, Yoshio Hachiro, a déclarer vouloir solliciter
l'AIEA pour évaluer des résultats des stress-tests et regagner la
confiance de la population et des élus locaux. Mais l'AIEA, dont la
principale mission est défendre l'énergie nucléaire, n'est guère plus
crédible. Elle s'est aussi montrée complètement inutile pendant cette
catastrophe.
Mercredi 7 septembre, selon une
estimation de l'Institute of Energy Economics, la demande en
électricité lors du pic à 14h était de 19% inférieure à l'an passé dans
la zone couverte par TEPCo. C'est mieux que la cible de 15% fixée par
les autorités. 5% seraient dus aux températures moins élevées que l'an
dernier.
Les inspections ont commencé pour 13 des réacteurs arrêtés. Il s'agit
de : réacteurs 1 et 2 de la centrale de Tomari de Hokkaido Electric
Power Co. ; le n°1 de la centrale de Higashidori de Tohoku Electric
Power Co. ; le n°2 de la centrale de Shiga de Hokuriku Electric Power
Co. ; les n° 1 et 3 de la centrale de Mihama et 1 et 3 de la centrale
de Oi, du 1 de la centrale de Takahama de Kansai Electric. ; du n°3 de
la centrale d'Ikata de Shikoku Electric ; et les 2 et 3 de la centrale
de Genkai et le 1 de la centrale de Sendai de Kyushu Electric Power Co.
Le PDG de TEPCo n'exclut toujours pas de redémarrer une jour les
réacteurs 5 et 6 de la centrale de Fukushima daï-ichi et les 4
réacteurs de la centrale daï-ni.
Vendredi 9 septembre, selon une
enquête du Asahi (version anglaise), seulement 3 centrales sur les 11
qui doivent renforcer leur protection face aux tsunamis ont commencé
les travaux. Il s'agit de la centrale de Hamaoka de Chubu Electric
Power Co., celle de Shika de Hokuriku Electric Power Co. et celle
de Shimané de Chugoku Electric Power Co. qui ont commencé à construire
un mur ou à rehausser le mur existant. Les 8 autres centrales en sont
encore au stade de la réflexion et les travaux ne commencerons pas
avant un à trois ans.
Lundi 12 septembre 2011, Heita
Kawakatsu, le gouverneur de la province de Shizuoka où est située la
centrale de Hamaoka a dit que cette centrale ne pourra pas être
redémarrée tant qu'il n'y a pas de solution pour le combustible usé. Il
n'a pas de pouvoir légal pour empêcher le redémarrage, mais la
compagnie s'est engagée à respecter la volonté des riverains et du
gouverneur. Il y a 6 625 barres de combustibles usés actuellement et
Chubu électrique espère se défausser sur l'usine de retraitement de
Rokkasho qui n'a jamais réussi à démarrer. Bref, la centrale de Hamaoka
n'est pas prête à produire de l'électricité.
Mercredi 14 septembre, KEPCo,
la compagnie d'électricité du Kansaï, a annoncé avoir l'intention de
demander aux consommateurs de réduire leur consommation cet hiver. 10
de ses 11 réacteurs nucléaires seront à l'arrêt à l'entrée de l'hiver.
Certaines de ses unités de production d'électricité à partir d'énergies
fossiles seront aussi arrêtées pour maintenance. La demande avait
baissé de 9,4% par rapport à l'année précédente début août. Chubu
électrique a aussi annoncé vouloir faire de même, sans pour autant
donner de chiffre.
Quant à la demande et donc la production dans la zone servie par TEPCo,
elles ont baissé de 17,7% en août. C'est la zone du Tohoku qui
enregistre la plus forte baisse avec 18,1%.
Vendredi 16 septembre, le
nouveau ministre de l'économie et de l'industrie, Yukio Edano, a
indiqué que TEPCO devra démanteler tous ses réacteurs de la province de
Fukushima, y compris ceux de Fukushima daï-ni. TEPCo n'avait pas encore
décidé du sort de ces réacteurs. Pour les autres réacteurs arrêtés dans
tout le pays, il s'est refusé à donner un calendrier. L'important pour
lui, est de s'assurer de la sûreté de ces réacteurs et de regagner la
confiance des gens.
Mercredi 21 septembre, le
premier ministre, Yoshihiko Noda, dans une interview au Wall Street
Journal, a déclaré espérer le redémarrage des réacteurs avant l'été
prochain.
Jeudi 22 septembre, Chubu
electric a commencé la préparation du chantier de construction du mur
anti-tsunami devant sa centrale de Hamaoka située sur une faille.
Lundi 26 septembre, la ville de
Makinohara, située à 10 km de la centrale de Hamaoka a voté pour son
arrêt définitif.
TEPCo a publié un bilan de l'offre et de la demande en électricité cet
été dans la zone qu'elle alimente. C'est
ici en anglais.
La baisse de la demande lors des pics de consommation est d'environ de
18% par rapport à l'année précédente. De manière globale, la demande a
baissé de 14% en juillet-août par rapport à l'an dernier. TEPCo pense
que 3% serait dû aux températures particulièrement élevées de l'année
2010. Une étude de la situation énergétique du Japon est disponible
ici en
anglais.
Mardi 27 septembre,
le ministre de l'industrie, Yukio Edano, a mis en place une commission
devant réfléchir à l'avenir énergétique du pays qui inclut des
anti-nucléaires notoires. C'est une exception pour ce pays. Parmi eux,
il y a Hideyuki Ban, co-directeur du Citizens' Nuclear Information
Center et Tetsunari Iida, directeur de l'Institute for Sustainable
Energy Policies. Il y a aussi le Prof. Kenichi Oshima, connu pour son
expertise sur le coût du nucléaire. Le président est Akio Mimura de
Nippon Steel Corp..
Il n'y a aucun représentant des entreprises énergétiques dans ce comité.
Les délibérations seront transmises en direct sur Internet.
Ce
même ministre a suggéré que le gouvernement pourrait autorisé le
redémarrage des réacteurs arrêtés en mars 2012, mais qu'il prenait au
sérieux la résolution de la municipalité de Makinohara qui s'est
prononcée contre le redémarrage de la centrale de Hamaoka.
Vendredi 30 septembre, la
commission chargée d'enquêter sur les allégations de trucage de débat
par les compagnies d'électricité et la NISA, qui est l'autorité de
sûreté nucléaire, a rendu ses conclusions : dans 7 cas, les autorités
ont demandé aux compagnies d'envoyer du monde au débat pour en
influencer l'issue. La NISA est parfois impliquée, ce qui lui a valu
d'être tancée par la commission car elle est alors sortie de son rôle
de contrôleur neutre.
Octobre 2011
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Mardi 4 octobre, le réacteur
n°4 de la centrale de Genkai dans la province de Saga sur l'île de
Kyushu s'est arrêté automatiquement à 13h40.
La raison n'est pas encore claire. Une alarme a stoppé la turbine,
suite à un problème de vide. 5 des 6 réacteurs de la compagnie
d'électricité de Kyushu sont maintenant arrêtés.
Vendredi 7 octobre, le Japan
Atomic Industrial Forum a annoncé que le taux de disponibilité du parc
nucléaire japonais était de 20,6% en septembre. C'est le taux le plus
bas depuis qu'il est enregistré en 1977.
Dimanche 9 octobre, selon un
sondage effectué par la télévision d'Etat NHK, 41% des provinces et
municipalités accueillant une centrale nucléaire approuvent que les
stress-tests demandés par le gouvernement, 14% les désapprouvent et 45%
n'ont pas d'opinion. En revanche, 79% d'entre elles seront très
vigilentes avant de donner leur accord pour un redémarrage. C'est le
même niveau qu'en juin avant l'introduction des stress-tests qui n'ont
pas aidé à gagner la confiance des élus locaux.
Vendredi 14 octobre, les
compagnies d'électricité se préparent à passer l'hiver sans problème de
rupture de l'alimentation électrique. Elles vont demander aux
consommateurs de réduire leur consommation. Kansai Electric Power Co.
(KEPCO) se fixe les mêmes objectifs que durant l'été.
Jeudi 20 octobre, l'assemblée
pleinière de la province de Fukushima a voté le démantèlement des 10
réacteurs nucléaires de la province. TEPCO avait dit qu'elle
démantèlerait les 4 réacteurs accidentés, mais laisse planer un doute
sur les 6 autres (réacteurs n° 5 et 6 de daï-ichi et les 4 réacteurs de
daï-ni).
Jeudi 27 octobre, le
gouvernement envisage de demander aux résidentx et compagnies de Kyushu
de baisser de 5% leur consommation d'électricité cet hiver. Ce sera 10%
pour le Kansaï (vers Osaka-Kyoto).
Vendredi 28 octobre, dans un
point de vue publié dans le
Maïnichi,
il est question de la dimension militaire du programe nucléaire
japonais. L'arrêt de la production d'électricité nucléaire, suivie fort
probablement de l'arrêt définitif du sur-générateur Monju et de l'usine
de retraitement construite par Areva - qui n'a jamais démarrée, malgré
un coût de 19 milliards d'euros. Cette technologie, d'origine
militaire, faisait du Japon un "pays du seuil", c'est à dire, ayant la
capacité technologique d'assembler une bombe nucléaire en peu de temps
si nécessaire. Il risque de s'en éloigner...
KEPCo
a soumis le résultat de ses stress-tests pour le réacteur n°3 de
Ooi : tout va bien ! La NISA en a pour plusieurs mois à expertiser les
608 pages du rapport. La décision d'autoriser le redémarrage ou pas
reviendra au pouvoir politique. Le gouvernement a promis de ne donner
un feu vert que s'il y a concensus localement. KEPCo, qui dépend à 51%
de l'énergie nucléaire, fait le maximum pour pouvoir redémarrer le plus
rapidement possible. Le réacteur n°3 de Ooi est assez récent (1991).
Le principal problème de ces tests est que les problèmes ont été
envisagés séparément : il n'y a pas d'évaluation de l'occurence
simultanée de plusieurs agressions externes comme par exemple, un
séisme suivi d'un tsunami. Les stress-tests ont cherché à évaluer
jusqu'à quelle secousse les structure tiennent. La valeur de référence
jusqu'à maintenant est une une secousse de 700 gal (le gal est l'unité
d'accélération qui sert à évaluer la force subie lors d'une secousse :
1 gal = 1 cm/s
2). Le réacteur et sa tuyauterie devraient
tenir jusqu'à 1,8 fois cette valeur, mais le coeur devrait être
endommagé. A partir de 1,96 fois cette valeur, soit 1 372 gal, le
réacteur ne devrait plus s'arrêter automatiquement. Ce n'est pas une
valeur irréaliste. Lors du séisme de 2007 à Niigata, la centrale de
Kashiwazaki-Kariwa avait subi des secousses 3 fois plus fortes
qu'envisagées. TEPCo avait remonté la limite à 2 280 gals. Mais KEPCo
se veut rassurante et prétend pouvoir arrêter le réacteur manuellement.
En ce qui concerne les tsunamis, la centrale devrait pouvoir supporter
une vague de 11,4 m, ce qui 4 fois plus que prévu initialement.
Il n'y a plus que 10 réacteurs en fonctionnement
actuellement. Il n'y en aura plus que deux à la sortie de l'hiver, en
février.
Lundi 31 octobre, Kyushu
Electric va redémarrer le réacteur n°4 de Genkaï qui s'était arrêté
automatiquement le 4 octobre. La compagnie a obtenu le feu vert de la
NISA et des élus locaux, quoique difficilement. Ce réacteur sera arrêté
à la mi-décembre, pour maintenance et personne ne sait pour combien de
temps. Tous les réacteurs nucléaires de la compagnie seront alors
arrêtés.
Novembre 2011
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Mardi 1er novembre, Kyushu
Electric a redémarré son réacteur dans la soirée, pour quelques
semaines.
Par ailleurs, le gouvernement va demander aux consommateurs des zones
couvertes par Kansai Electric et Kyushu Electric de réduire leur
consommation de 10% et 5% respectivement cet hiver. Dans la zone
couverte par TEPCo, cela risque d'être un peu tendu, mais le
gourvernement ne va pas officiellement demander une baisse de la
consommation pour le moment. Les restrictions auront lieu entre le 19
décembre et le 23 mars dans le Kansaï, et jusqu'au 3 février à Kyushu.
Il ne restera plus que 6 réacteurs en fonctionnement à la fin de
l'année.
Mercredi 2 novembre, le
Maïnichi
a révélé que la Japan Nuclear Energy Safety Organization (JNES) a
recopié les critères de contrôle de la qualité du combustible nucléaire
sur les documents du producteur, la Global Nuclear Fuel Japan Co. Mis à
par la première page et les logos, les deux documents consultés par le
journal sont identiques, même la mise en page et les fontes ! En plus,
il a été découvert en 2009 que ce manuel contenait des fautes : la
longueur de référence des barres de combustible n'était pas correcte.
Cela a entraîné l'acceptation de 3 lots de barres qui étaient pourtant
hors normes. Bref, on ne sait toujours pas qui va pouvoir analyser les
résultats des stress-tests en toute confiance...
Samedi 5 novembre, le taux de
disponibilité du parc nucléaire japonais pour le mois d'octobre est
maintenant connu : 18,5%. C'est le taux le plus
bas depuis qu'il est enregistré en 1977. Il y a actuellement 11
réacteurs sur 54 en fonctionnement.
Lundi 14 novembre, un groupe
d'expert a estimé à 19,4 milliards de yens (190 millions d'euros) par
réacteur nucléaire, l'amélioration de la sûreté pour faire face à la
nouvelle donne en terme de catastrophe naturelle.
Par ailleurs, Shokoku Electric a soumis les résultats de ses
stress-tests pour le réacteur n°3 de sa centrale d'Ikata. Tout va
bien...
Mercredi 16 novembre, Chubu
Electric Power Co qui exploite la centrale de Hamaoka fermée par le
précédent premier ministre construit un mur de 18 m face à la mer pour
retenir les tsunami. Cette mesure fait douter de nombreux spécialistes
: un mur peut briser une vague, mais n'empêche pas une inondation de la
centrale car l'eau va contourner l'obstacle. La pompe qui pompe l'eau
de refroidissement n'est protégée que par un mur de 1,5 mètre et peut
très bien être noyée. Tout comme le tsunami le plus prévu par la
compagnie : 10 mètres en cas de séisme de magnitude 9. Personne ne sait
d'où vient ce chiffre. Des spécialistes pensent qu'une vague de 15 à 20
mètres est possible.
Les autorités régionales, qui ont mis en place un groupe de travail
"tsunami", auront besoin d'arguments plus solides pour être convaincues
que la centrale peut redémarrer.
Jeudi 17 novembre, les
autorités locales de Tokyo veulent construire une immense centrale
thermique à gaz afin de briser le monopole de TEPCo sur la zone. Ce
monopole, qui est à l'origine d'une importante source de cash pour les
compagnies d'électricité et de corruption de tout le système, les
compagnies arrosant les partis politiques et autres structures, devrait
être remplacé par un système libéral où la distribution l'électricité
est séparée de la production afin de permettre la concurrence. (Comme
en France où l'ACRO est fournie en électricité par
Enercoop).
Mardi 22 novembre, TEPCo
prétend pouvoir passer l'été 2012 sans problème, même si ses 17
réacteurs sont arrêtés et qu'il fait plus chaud qu'en 2011. TEPCo a
produit 55,70 millions de kw le 17 août 2011. Elle pense pouvoir en
produire 57 sans réacteur nucléaire l'été prochain.
Vendredi 25 novembre, KEPCo a
arrêté le réacteur n°2 de sa centrale de Takahama dans la province de
Fukui
dans la soirée. Cela porte à 44 sur 54 le nombre de réacteurs arrêtés,
soit 81%. 8 des 11 réacteurs de KEPCo sont arrêtés. Deux autres seront
arrêtés avant la fin de l'année. Le dernier s'arrêtera en février. La
compagnie va demander à ses clients de baisser de 10% leur consommation
cet hiver.
Par ailleurs, le gouvernement a annoncé vouloir étendre les
stress-tests à l'usine de retraitement et aux centres d'entreposage de
déchets nucléaires.
Dimanche 27 novembre, le
nouveau maire d'Osaka, élu ce jour, veut réduire la part du nucléaire
et
diversifier les sources d'énergie. Et il a les moyens de faire pression
lors de la prochaine AG des actionnaires qui aura lieu en juin
sur KEPCo car la ville est le 1er actionnaire de la compagnie avec 8,9%
des parts. Son groupe contrôle aussi l'assemblée régionale. Il veut
aussi ouvrir le marché de l'électricité à la concurrence. KEPCo est
opposée à ces plans et la bataille s'annonce difficile car la compagnie
est un acteur essentiel dans la région. La province de Shiga soutient
le point de vue du maire pour protéger le lac Biwa qui est la plus
grande source d'eau douce du Japon et qui alimente la ville de Kyoto
La volonté du nouveau maire est de sortir progressivement du nucléaire.
Il ne s'opposera pas au redémarrage des réacteurs actuellement arrêtés.
Lundi 28 novembre, Kyushu
Electric Power Co. a annoncé arrêter jeudi 1er décembre son réacteur
n°1 de sa centrale de Genkaï. Il ne restera plus qu'un seul réacteur en
fonctionnement dans l'île de Kyushu : le réacteur n°4 de cette même
centrale qui sera arrêté le 25 décembre. La compagnie va demander à ses
clients de réduire leur consommation de 5% du 26 décembre au 2 février.
Il ne restera plus que 9 réacteurs en fonctionnement au niveau national
(soit 16% du parc).
La NISA envisager d'arrêter définitivement ce réacteur âgé. Elle a mis
en place un groupe de travail sur le sujet car la cuve semble se
fragiliser plus vite que prévu. En cas de refroidissement rapide, la
cuve pourrait se fissurer. Mis en service en 1975, c'est le plus vieux
de Kyushu. Le verdict est attendu pour la fin mars 2012. La compagnie
prétend qu'il n'y a pas de problème et veut redémarrer ce réacteur. Si
la commission lui donne tort, sa parole sera encore décridibilisée.
Mercredi 30 novembre, le
gouverneur de la province de Fukushima a réaffirmé sa détermination à
demander au gouvernement le démantèlement des 10 réacteurs nucléaires
de sa région. C'est à dire les 6 de Fukushima daï-ichi, bien sûr, mais
aussi les 4 de Fukushima daï-ni. C'est le premier gouverneur du pays à
demander l'arrêt définitif de tous les réacteurs. Et d'ajouter qu'il va
faire son maximum pour garantir l'emploi aux employés de cette
industrie. Ces dix réacteurs fournissaient 19% de l'électricité
d'origine nucléaire du pays.
En revanche, les municipalités de la province de Fukui qui accueillent
des réacteurs nucléaires ont demandé au gouvernement de maintenir la
production d'électricité à partir de ces centrales.
Jeudi 1er décembre, TEPCo
pourrait abandonner son projet de construction d'une centrale nucléaire
dans la province d'Aomori, au Nord de l'île principale car elle n'a
plus les moyens de la financer. Elle avait deux réacteurs à eau
bouillante en projet à
Higashidori. Les travaux ont commencé en janvier pour le premier
d'entre eux, qui devait entrer en service en 2017.
Décembre 2011
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Dimanche 4 décembre, quelques
réflexions personnelles : en Europe, le "référentiel de sûreté" des
réacteurs nucléaires et réévalué tous les 10 ans lors des visites
décennales. Cela signifie des investissements pour améliorer la sûreté
des réacteurs. EdF se vante même que ses réacteurs sont de plus en plus
sûrs avec le temps... Il s'agit bien sûr d'une entourloupe : il ne faut
pas confondre état des réacteurs et exigences de sûreté. C'est comme
pour les voitures, ce n'est pas parce que les règles des contrôles
techniques sont de plus en plus sévères que les voitures sont de plus
en plus sûres en vieillissant. Au Japon et aux Etats-Unis, le
référentiel de sûreté est fixé au démarrage du réacteur et n'évolue
plus de toute sa vie. Il avait donc 40 ans à Fukushima ! Etonnamment,
ce sujet ne fait pas débat au Japon, alors que se pose la question de
la poursuite de l'exploitation d'une quarantaine de réacteurs...
Mardi 6 décembre, la commission
mise en place par le gouvernement pour enquêter sur les causes de la
catastrophe et présidée par le professeur émérite Y. Hatamura,
spécialisé dans la science des accidents, devrait rendre son rapport
intermédiaire le 26 décembre. Mais le magasine
Aera
rapporte qu'une majorité de personnes composant ce groupe ne croit aux
assertions de TEPCo que le tsunami est seul responsable de la
catastrophe. Il est fort probable que de la tuyauterie vitale ait été
endommagée par le tremblement de terre avant le tsunami. Une telle
conclusion rendrait encore plus difficile le redémarrage des autres
réacteurs du pays car 10% des séismes de la planète ont lieu au Japon.
Il y a encore beaucoup de mystères : la seule secousse qui ait dépassé
la limite prévue, fut une secousse Est-Ouest dans les réacteurs 2 et 3.
Toutes les secousses subies par le réacteur n°1 avaient une
accélération inférieure aux limites et c'est ce réacteur qui a explosé
en premier.
Personne ne saura jamais si le séisme seul aurait conduit à la
catastrophe. Mais un article de Mitsuhiko Tanaka, un ingénieur qui a
participé à la conception du réacteur n°4, dans le nurméro de septembre
du magasine scientifique Kagaku, explique que du liquide de
refroidissement a probablement commencé à fuir avant le tsunami. Et de
mettre en cause l'analyse de TEPCo : la chronologie des évènements
calculée par TEPCo ne correspond pas aux faits et paramètres
enregistrés.
Hiromitsu Ino, un autre professeur émérite, spécialisé dans la
métallurgie, suggère que les stress-tests, qui sont des simulations
numériques soient appliqué à la centrale de Fukushima : s'ils ne
permettent d'affirmer que tout va bien, il faut commencer par revoir
les tests et les critères de sûreté.
Mercredi 7 décembre, KEPCo a
arrêté le réacteur n°2 de sa centrale de Mihama suite à la découverte
d'une fuite sur un circuit de refroidissement. Ce réacteur devait être
arrêté le 18 décembre pour maintenance. C'est le 4ième plus vieux du
Japon.
Il ne reste plus que 8 réacteurs en fonctionnement au Japon. 85% du
parc est à l'arrêt.
De son côté, Hokkaido Electric Power Co. a soumis les résultats des
stress-tests du réacteur n°1 de sa centrale de Tomari. Tout va bien...
il peut supporter un tsunami de 15 m et une secousse de 1 023 gals. Et
le refoidissement peut être assuré pendant 20 jours en cas de perte des
toutes les sources électriques.
Samedi 10 décembre, le Japan
Atomic Industrial Forum a annoncé que le taux de disponibilité du parc
nucléaire en novembre a été de 20,1%. C'est un peu mieux qu'en octobre
(18,5%). Cela va diminuer en décembre car il n'y aura plus que 6
réacteurs en fonctionnement à la fin du mois.
Mercredi 14 décembre, Kyushu
Electric a soumis les résultats de ses stress-tests pour 3 de ses
réacteurs. Tout va bien...
Jeudi 15 décembre, la NISA a
expliqué avoir estimé que l'accident du réacteur n°1 n'est pas dû au
vieillissement du réacteur. L'Agence va maintenant faire le même type
d'analyse pour les réacteurs 2 et 3.
Vendredi 16 décembre, KEPCo a
arrêté le réacteur n°2 de sa centrale de Ôi. Il ne lui reste plus qu'un
seul réacteur en fonctionnement qui doit être arrêté le 20 février.
87% du parc nucléaire du pays est maintenant arrêté. Ou, il n'y a plus
que 7 réacteurs sur 54 en fonctionnement.
Samedi 17 décembre, selon un
sondage rapporté par l'agence de press jiji, 70% des Japonais n'ont pas
confiance dans la sûreté des réacteurs. Les personnes ont été
interrogées entre le 3 et 13 novembre.
Lundi 19 décembre, Kansaï
Electric (KEPCo) vient de lancer une campagne de publicité pour inciter
les gens à réduire leur consommation d'électricité de 10% cet hiver.
Elle va durer jusqu'au 23 mars. Les consommateurs seront incités à
réduire leur consommation entre 9 et 21h les jours de la semaine.
Mardi 20 décembre, le ministre
de l'environnement, Goshi Hosono, a annoncé que la nouvelle autorité de
sûreté aurait environ 500 employés (400 actuellement) et un budget
annuel de 50 milliards de yens (490 millions d'euros), ce qui est aussi
plus qu'actuellement.
Dimanche 25 décembre, le
réacteur n°4 de la centrale de Genkaï (Kyushu) a été arrêté. Il ne
reste que 6 réacteurs sur 54 en fonctionnement au Japon, soit 11% du
parc.
Lundi 26 décembre, alors que la
compagnie d'électricité de Kyushu vient de commencer sa campagne
publicitaire pour demander aux consommateurs de réduire de 5% leur
consommation d'électricité, elle a dû arrêter d'urgence l'unité n°2 de
sa centrale électrique thermique d'Ainoura (province de Nagasaki) après
la découverte d'une fuite. D'une capacité de 500 MWe, l'arrêt de cette
unité va entraîner une pénurie en janvier. Tous les réacteurs
nucléaires de la compagnie sont à l'arrêt depuis la veille.
Les capacités de production de la compagnie sont de 14 690 mégawatts,
alors que la demande maximale estimée est de 14 570 mégawatts cet
hiver. L'excès n'est que de 0,8%, ce qui rend la situation très tendue.
Mardi 27 décembre, une autre
centrale thermique de l'île de Kyushu est tombée en panne suite à la
montée en température de la chambre de combustion qui a partiellement
fondu. Cette cetrale à gaz a une puissance de 115 mégawatts.
Mercredi 28 décembre, suite à
une inspection sur le réacteur n°3 (cf "réacteur n°3" ci-dessus), il
n'est pas impossible que les explosions hydrogène des réacteurs n°1 et
3 soient dues
à un défaut de conception du système d'échappement des gaz relargués en
situation d'urgence. Ce défaut toucherait tous les réacteurs à eau
bouillante du Japon exploités par TEPCo, Tohoku Electric Power Co.,
Chubu Electric Power Co., Hokuriku Electric Power Co., Chugoku Electric
Power Co., et Japan Atomic Power Co.
Janvier 2012
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Lundi 2 janvier, selon l'
Asahi,
environ un tiers des membres de la Nuclear Safety Commission ont reçu
des l'argent de l'industrie nucléaire ou d'organisations affiliées.
Haruki Madarame, le président de la commission, fait partie des
bénéficiaires. Il a reçu 4 millions de yens (40 000 euros) de la part
de Mitsubishi quand il était prof. d'université, avant de devenir
président en 2010. Le Japon parle de "village nucléaire" pour cette
collusion entre industrie, contrôle et pouvoir politique. Sans un
changement radical des pratiques, il est difficile d'imaginer un
redémarrage des réacteurs arrêtés.
Vendredi 6 janvier, le
gouvernement japonais envisage de limiter par la loi à 40 ans l'âge des
réacteurs nucléaires. Deux réacteurs ont déjà dépassé cet âge en plus
du réacteur n°1 de Fukushima daï-ichi qui est détruit. 5 autres auront
atteint la limite d'ici 2015. Une extension pourrait être permise une
seule fois si l'exploitant arrive à démontrer la sûreté de
l'installation. En 2030, il ne resterait alors que 18 réacteurs en
fonctionnement alors que les plans étaient d'en construire 14 nouveaux
d'ici là afin de passer à environ 50% de la production d'électricité.
Une prise en compte des accidents graves sera aussi demandée. La loi
devrait soumise au parlement le mois prochain, mais l'on ne sait pas
quend elle sera appliquée.
Dans une interview au Yomiuri, le ministre de l'industrie a aussi dit
qu'il réfléchissait aussi à une nationalisation des réacteurs car les
compagnies privées ne cherchent que le profit et négligent la sûreté.
In fine, c'est l'Etat qui doit payer en cas de catastrophe.
Le gouvernement cherche par tous les moyens à retrouver la confiance de
la population pour pouvoir espérer un jour redémarrer une partie du
parc nucléaire. Selon un ministre, le gouvernement n'espère pas pouvoir
en redémarrer 20 ou 30 sur les 54...
Mercredi 11 janvier, la
Maïnichi avait révélé (cf 2 novembre ci-dessus) que la Japan Nuclear
Energy Safety Organization (JNES) se contentait de recopier les manuels
d'inspection des exploitats ou fabriquants sans rien changer, si ce
n'est le logo sur la première page. Une commission a enquêté sur cette
affaire et dans le rapport qui doit être remis le 12 janvier, elle
confirme les accusations graves du journal. La procédure est
systématique depuis le début de l'existence de la JNES en 2003. Et de
pointer d'autres failles du contrôle : des erreurs dans des rapports
préparés par KEPCo lui ont échappé ; des absences d'inspections... La
JNES se contenait de tamponner les rapports d'inspection des
exploitants du nucléaire.
La JNES avait été créée car la NISA n'avait pas réussi à détecter les
falsifications de TEPCo (voir notre
article à ce sujet)...
En attendant, il n'y a toujours personne de crédible pour analyser les
stress-tests des exploitants...
Vendredi 13 janvier, arrêt
programmé du réacteur n°2 de la centrale d'Ikata située sur l'île de
Shikoku. Les 3 réacteurs de la centrale seront donc à l'arrêt. Au
niveau
national, plus que 5 réacteurs sur 54 sont en fonctionnement (c'est
moins de 10%). Sans la
catastrophe de Fukushima, ce réacteur aurait dû redémarrer le 18 mars
pour les tests et entrer complètement en opération le 12 avril.
Personne ne peut dire s'il redémarrera un jour.
Samedi 14 janvier, le taux de
disponibilité des réacteurs nucléaires japonais a été de 38% en 2011.
Il était de 68,3% l'année précédente et de 15,2% en 2011. Avant le 11
mars environ 70% des réacteurs étaient en fonctionnement.
Par ailleurs, la NISA devrait approuver le résultat des stress-tests de
Kansaï Electric (KEPCo) pour de ux de ses réacteurs de Ôi (3 et 4).
C'est la première évaluation de stress-tests par la NISA. Mais les
réacteurs ne vont pas démarrer pour autant. Les stress tests doivent
encore être validés par l'AIEA (pas beaucoup de suspens...). Cela ne
suffira pas pas car la NISA n'a plus aucun crédit.
Lundi 16 janvier, TEPCo a
soumis les résultats de ses stress-tests pour les réacteur n°1 et 7 de
sa centrale de Kashiwazaki-Kariwa qui avait été fortement secouée en
2007. Pour le gouverneur de la région (Niigata), c'est trop tôt car
l'on n'a pas tiré les enseignements de la catastrophe de Fukushima.
Mardi 17 janvier, les
statistiques officielles sur l'
offre et la
demande en électricité pour le mois de décembre
2011 sont disponibles en anglais.
Mercredi 18 janvier, le
gouvernement va finalement limiter l'âge des réacteurs à 60 ans... En
fait 40 ans, avec une possibilité de prolonger une fois de vingt ans.
Et de vendre cela comme un progrès !
C'est un peu connexe, mais environ la moitié des administrateurs du
Centre de Contrôle des Matières Nucléaires, qui est là pour empêcher le
détournement de ses matières à des fins militaires, viennent des
compagnies qu'ils contrôlent ! Le Centre est aussi partiellement
financé par ces mêmes compagnies. Les inspecteurs de ce centre
accompagnent les inspections de l'AIEA et mènent leurs propres
investigations. Cela montre encore une fois le niveau de collusion
entre les autorités et les exploitants au Japon.
Jeudi 19 janvier, Chubu
Electric Co., qui exploite la centrale de Hamaoka fermée sur ordre du
précédent premier ministre, a annoncé que sa centrale ne tiendrait pas
plus de trois jours sans électricité et devrait faire face à une fusion
du coeur. Pour les piscines de combustible, le délai est de 25 jours.
Lundi 23 janvier, une équipe de
l'AIEA est arrivée au Japon pour contrôler le contrôle de la NISA sur
les stress-tests. Qui va contrôler l'AIEA ?
Mercredi 25 janvier, le
réacteur n°5 de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, exploitée par TEPCo,
est à son tour arrêté. Il n'y a plus que 4 réacteurs sur 54 en
fonctionnement au Japon. Ou 93% du parc est à l'arrêt. Il ne reste plus
à TEPCo que le réacteur n°6 de cette même centrale qui fonctionne
encore.
Jeudi 26 janvier, dans une
interview au Asahi, le ministre de l'économie et de l'industrie a
expliqué se préparer à passer l'été (saison où la demande électrique
est la plus forte) sans nucléaire. En revanche, il se refuse à imposer
à nouveau une réduction de la consommation aux gros consommateurs comme
lors de l'été 2011. Ce n'est pas aux employés de l'industrie de
supporter la pénurie selon lui.
Le gouvernement estime que lors de pics de consommation, il pourrait
manquer jusqu'à 7% d'électricité sur tout le pays. La situation sera la
plus critique dans le Kansaï où la dépendance au nucléaire est la plus
forte : il pourrait manquer jusqu'à 25% d'électricité selon les
prédictions.
Vendredi 27 janvier, Chugoku
Electric Power Co arrête le réacteur n°2 de sa centrale située à Matsué
dans la province de Shimané. Il n'y a plus que 3 réacteurs sur 54 en
fonctionnement au Japon et les ventes de bougie n'augmentent pas bien
que 94,4% du parc soit arrêté. Les 3 réacteurs restant sont à Hokkaido,
Niigata et Fukui.
Mardi 31 janvier, l'AIEA a
rendu un résumé de son rapport sur les stress-tests : tout va bien, ou
presque. L'évaluation des examens conduite par la NISA est conforme aux
normes de l'AIEA. Mais l'évaluation de l'AIEA est générique et ne
permet pas d'assurer la sûreté de chaque installation. C'est de la
responsabilité des gouvernements et non de l'AIEA de décider du
redémarrage éventuel.
Lire le
communiqué
en anglais.
Mercredi 1er février, les 14
réacteurs nucléaires (13 réacteurs commerciaux + le surgénérateur
Monju) de la province de Fukui situés sur la côte de la mer du Japon,
qui forment le "Ginza" (ou les Champs Elysée) du nucléaire, sont
devenus un des enjeux des campagnes électorales des métropoles comme
Kyôto ou Ôsaka qui sont sous les vents dominants en cas d'accident. Le
lac Biwa, le plus grand du Japon, qui alimente en eau potable Kyoto a
une de ses extrémités qui n'est qu'à 30 km de la centrale la plus
proche.
La province de Shiga est aussi très inquiète et a étendu la zone
d'évacuation à 42 km en cas d'accident, ce qui est plus que les 30 km
qui devraient être prévus par le gouvernement suite à Fukushima. Cette
décision est basée sur un calcul de la dispersion de l'iode en cas
d'accident à la centrale de Mihama ou à celle d'Ôi. Cela signifierait
40 000 personnes de cette province à évacuer contre 13 000 en gardant
la limite à 30 km. C'est la première fois qu'une province étend la zone
de préparation à l'évacuation. Le gouvernement devrait passer de 10 à
30 km en avril prochain.
Une commission, chargée par les autorités régionales de la province de
Shizuoka d'évaluer le coût de la production électrique, est arrivé à la
conclusion que l'électricité fournie par la centrale de Hamaoka est
plus chère que celle fournie par les centrales thermiques, qui est
elle-même plus chère que l'électricité hydroélectrique. Cette
estimation arrive à un coût supérieur à celui calculé par le
gouvernement pour le nucléaire, sans tenir compte des coûts d'un
éventuel accident !
Par ailleurs, 1 704 personnes ont déposé plainte pour demander l'arrêt
de la centrale de Genkai dans la province de Saga sur l'île de Kyûshû.
Ils se plaignent que les 4 réacteurs sont dangereux et les menacent.
Jeudi 2 février, les
températures hivernales et le vent ont conduit à la plus forte demande
en électricité de cet hiver vers 18-19h pour toutes les compagnies,
sauf à Okinawa. Sur les îles de Shikoku et Kyûshû, la demande a atteint
93 et 97% des capacités de production.
Vendredi 3 février, deux
membres du groupe d'experts sur les stress-tests auprès de la NISA
regrettent que ces exercices ne tiennent pas compte des leçons de
Fukushima. Rappelons que ces stress-tests ne sont qu'un exercice de
simulation numérique basé sur un état virtuel du réacteur tel qu'il est
paramétrisé dans les codes.
Ainsi, pour Masashi Goto, ancien ingénieur du nucléaire, et Hiromitsu
Ino, Prof. émérite à l'université de Tôkyô, les tests ne prennent pas
en compte l'âge des réacteurs, ni les premières leçons de Fukushima.
Ainsi, l'erreur humaine ou la défaillance simultanée de plusieurs
équipements sont ignorés. Rappelons qu'à Fukushima, il y a eu rupture
simultanée de l'alimentation électrique et en eau, ce qui n'avait
jamais été envisagé dans aucun pays. Et l'on n'a pas encore tiré toutes
les leçons de l'accident ! Le comité en charge d'étudier les failles
qui ont conduit à l'accident ne rendra son rapport qu'en juillet, mais
les compagnies d'électricité ont déjà bouclé leurs tests et la NISA a
déjà donné son feu vert pour les deux réacteurs de la centrale de Ôi
exploitée par KEPCo....
Et les deu experts de suggérer de faire subir les stress-test à la
centrale de Fukushima pour voir la conclusion obtenue : si ces tests
montrent que tout va bien il faut les revoir. La NISA n'a pas
l'intention de changer la procédure d'évaluation.
Enfin, les stress-tests ont été sous-traités à Mitsubishi Heavy
Industries Ltd (MHI) et évalués par la Japan Nuclear Energy Safety
Organization qui employe des anciens de chez MHI. Nos deux experts y
voient un conflit d'intérêt. Ils signalent aussi que certains de leurs
collègues du groupe d'expert ont reçu des financements de MHI ou
d'autres sous-traitants du nucléaire.
Heureusement que les élus locaux, en première ligne en cas de
catastrophe, ont leur mot à dire et sont très réticents à donner leur
feu vert au redémarrage des réacteurs.
Par ailleurs, le taux de disponibilité du parc nucléaire japonais était
de 10,3% en janvier, contre 15,2 le mois précédent.
Samedi 4 février, la situation
sur le marché de l'électricité commence à être tendue avec le froid.
Kyushu Electric Power Co a dû arrêter sa centrale thermique de Oita (2
300 MWhe) et a dû acheter d'urgence de l'électricité à 6 autres
compagnies. Des valves étaient défaillantes à cause du froid... La
demande a atteint 97% des moyens de production jeudi 2 février.
Vendredi la température est descendue à des niveaux historiques sur
l'île. La compagnie a pu redémarrer le centrale vers 16h30 vendredi
après avoir réchauffé les tuyaux et valves gelés. En attendant, la
compagnie a dû demander aux gros consommateurs de réduire leur
consommation de 370 MWhe. Malgré cela, le demande a atteint 95% des
capacités de production, ce qui laisse peu de marge.
Kansaï électric, qui a vendu 500 MWhe d'électricité à son homologue de
Kyûshû s'est aussi trouvée dans une situation tendue pour la première
fois cet hiver : la demande a dépassé les 95% des capacités de
production.
Il est recommandé que la demande reste en deça de 90 à 92%. A 97% une
panne sur une centrale peut entraîner des coupures.
Par ailleurs, le gouvernement est en train de changer la
législation pour favoriser le développement des énergies renouvelables
comme le solaire ou la micro-hydroélectricité.
Lundi 6 février, le ministère
de l'industrie devrait garder une grande influence sur la nouvelle
autorité de sûreté nucléaire japonaise, supposée indépendante. La
nouvelle entité devrait avoir 485 membres. 354 fonctionnaires du
ministère de l'économie et industrie (METI), actuellement détachés
auprès de la NISA, devraient rejoindre la nouvelle autorité où ils
représenteront 70% du personnel. Après quelques années, s'ils veulent
retourner dans leur ministère d'origine, ils seront remplacés par
d'autres fonctionnaires du METI. Une clause de non-retour, défendue par
le ministre de l'environnement et quelques parlementaires, ne devrait
être appliquée qu'à 7 postes clés.
Le gouvernement semble avoir cédé devant les fonctionnaires qui
auraient refusé de rejoindre la nouvelle autorité s'ils ne peuvent pas
retourner dans leur ministère d'origine.
La nouvelle autorité ne devrait embaucher que 12 nouveaux employés la
première année.
Par ailleurs, 3 professeurs d'université, membres de la commission
chargée de repenser la politique énergétique du pays ont reçu des fonds
de recherche conséquents de la part de l'industrie nucléaire. L'Asahi,
qui a enquêté auprès des université en demandant à avoir accès à tous
les soutiens financiers, a découvert le pot aux roses. Ces fonds
étaient donnés à l'université, mais seul le prof. destinataire pouvait
décider de leur utilisation. Il se trouve que ces trois personnes ne
font que défendre l'industrie nucléaire dans la commission, comme s'il
n'y avait pas eu de catastrophe à Fukushima.
Le groupe qui
collecte des signatures à Tôkyô pour obtenir un référendum sur le
nucléaire a collecté assez de signatures. A ce jour, il a 216 063
signatures, alors qu'il en faut 214 236. Mais il continue à en
collecter pour atteindre 300 000 d'ici le 9 février au cas où certaines
d'entre elles seraient invalidées.
Osaka avait déjà obtenu assez de signatures pour un référendum local
: 55 428 signatures valides pour 42 673 exigées. Il faut
recueillir les signatures d'un électeur sur 50 pour obtenir un
référendum.
Des collectes de signatures sont aussi en cours dans les villes de
Fuchu et Hachioji.
Pendant ce temps là, les compagnies d'électricité continuent leur
lobbying pour convaincre les élus locaux d'autoriser le redémarrage.
Mais le gouvernement de Niigata continue à exiger que les causes de la
catastrophe de Fukushima soient bien connues avant de décider.
Jeudi 9 février, la NISA a
donné son feu vert pour redémarrer deux des réacteurs de la centrale de
Ôi exploitée par KEPCo. C'est dans le Kansaï que la situation risque
d'être la plus tendue cet été. Le gouvernement est favorable à leur
redémarrage. La décision finale est entre les mains des pouvoirs
locaux. Les autorités de Fukui ne se contentent pas des stress-tests et
veulent une révision complète du référentiel de sûreté.
Le ministre de l'Economie et de l'Industrie se refuse à donner un
calendrier et promet qu'il n'autorisera pas le redémarrage sans
l'assentiment des autorités locales. Dans le passé le gouverneur avait
bien marchandé le feu vert pour le redémarrage de Monju (le
surgénérateur) : ligne de train express, subventions...
A Tôkyô, les citoyens ont recueilli 260 094 signatures, ce qui leur
permet de réclamer un référendum. C'est plus que les 214 000 signatures
requises en 2 mois de collecte. Le groupe espère arriver à 300 000
quand il aura tout compté. Ôsaka a déjà réuni un nombre suffisant de
signatures. Les autorités de Tôkyô ont besoin de temps pour vérifier et
le verdict n'est pas attendu avant la fin avril. Les élus locaux sont
très réservés. Le gouverneur, le très conservateur Shintaro Ishihara, a
déjà déclaré son opposition à ce référendum.
Le dernier réacteur de TEPCo en fonctionnement, le n°6 de
Kashiwazaki-Kariwa, s'arrêtera le 26 mars. Il ne restera alors plus
qu'un réacteur sur tout le pays.
Vendredi 10 février, des
citoyens de Mito ont remis 51 000 signatures au gouverneur d'Ibaraki
pour demander l'arrêt de la centrale de Tôkaï. Elles s'ajoutent aux 50
000 signatures remises en novembre dernier.
Samedi 11 février, 12 000
personnes ont manifesté ce jour à Tôkyô pour l'arrêt du nucléaire.
Lundi 13 février, la NISA a,
comme prévu, donné son feu vert au redémarrage des deux réacteurs de la
centrale d'Ôi suite aux stress-tests effectués par KEPCo.
Mercredi 15 février, Haruki
Madarame, le directeur de la Nuclear Safety Commission, vient enfin
d'admettre l'évidence : les règles de sûreté n'étaient pas assez
stricts ! Le risque de coupure prolongée d'électricité n'a jamais été
pris au sérieux, les diesels de secours étaient suffisants, sans penser
qu'ils auraient pu être noyés pas un tsunami. Qu'en est-il pour les
autres réacteurs japonais ? Peut-on vraiment les redémarrer sans des
travaux conséquents ?
Jeudi 16 février, l'
Asahi
a enquêté auprès de l'industrie du Kansaï à propos de l'alimentation
électrique de la région suite à l'arrêt complet du parc nucléaire
pendant l'été 2012. KEPCo ne devrait pouvoir fournir que 80% de la
demande mais pourra acheter de l'électricité aux autres compagnies du
Japon. 9 industries sur les 50 interrogées ont dit que des restrictions
poseront un sérieux problème pour eux. 20, un petit problème et 11 pas
de problème. 10 n'ont pas répondu. Seulement 30% des compagnies
demandent le redémarrage des deux réacteurs de la centrale de Ôi qui
viennent de voir leur stress-tests validés. Aucune d'entre elles
soutiennent le redémarrage du parc non accidenté ou la construction de
nouveaux réacteurs. Mais 14 d'entre elles pensent qu'un redémarrage
partiel du parc est nécessaire pour assurer la stabilité de
l'approvisionnement électrique et 9 pensent qu'il faut arrêter tout le
parc nucléaire.
Lundi 20 février, KEPCo a
arrêté le réacteur n°3 de sa centrale de Takahama à partir de minuit.
Tous les réacteurs nucléaires de la compagnie, qui fournissaient
environ 50% de l'électricité du Kansaï, sont à l'arrêt. Il ne reste
plus que 2 réacteurs en fonctionnement dans tout le pays. L'arrêt
suivant et le 26 mars. Le dernier sera le réacteur n°3 de Tomari sur
l'île de Hokkaïdo dont l'arrêt est programmé à la fin avril.
Le maire d'Ôi et le gouverneur de la province de Fukui ne se satisfont
pas des stress-tests avalisés par la NISA et demandent au gouvernement
de revoir d'abord le référentiel de sûreté.
Par ailleurs, la Nuclear Safety Commission a reconnu que les
stress-tests n'étaient pas suffisants pour garantir la sûreté des
réacteurs et que d'autres tests plus poussés seront nécessaires.
Le gouvernement a reçu les résultats des premiers stress-tests pour 16
réacteurs en tout.
Le bras de fer continue donc entre les exploitants et les autorités
locales. Les exploitants annoncent des coupures d'électricité cet été
sans réacteur nucléaire, mais peine à convaincre. KEPCo a annoncé que
ses capacités de production sont de 12% inférieures à la demande cet
hiver et a appelé les consommateurs à baisser de 10% leur consommation.
Dans les faits, la demande est restée entre 70 et 80% de ses capacités
de production. La demande n'a dépassé les 90% que durant 5 jours sur
deux mois. Cela est dû au fait que la compagnie a pris comme référence
la plus forte demande durant ces 5 dernières années sans tenir compte
des mesures d'économie d'énergie mises en place. La demande était de 5%
inférieure à celle de l'année précédente.
Mais KEPCo a annoncé 100 milliards de yens (1 milliard d'euros) de
pertes d'avril à décembre 2011. Les autorités locales lui demande de
couper dans ses coûts, comme le salaire des dirigeants ou les fonds
remis aux partis politiques...
Mercredi 22 février, l'
Asahi
fait le point sur les améliorations de sûreté des 17 centrales
nucléaires du pays suite à la catastrophe de Fukushima. Fukushima
daï-ichi n'est pas comptée, bien évidemment, Monju oui.
En ce qui concerne l'élévation de la digue pour protéger la centrale
des tsunamis :
- 12 envisagent de le faire ;
- 3 d'entre elles n'ont pas commencé les travaux : Higashidori, Tokai
No. 2 et Tsuruga.
- 3 devraient avoir fini avant la fin de l'année. Onagawa devrait avoir
fini en avril prochain et Mihama en 2015.
En ce qui concerne les mesures de prévention des explosions hydrogène
(installation de recombineurs d'hydrogène et de tuyaux d'évacuation
pour éviter l'accumulation):
- Monju n'est pas concerné.
- 15 centrales envisagent de le faire. Aucune centrale n'a fini les
travaux.
- 10 centrales n'ont même pas commencé.
En ce qui concerne l'installation de générateurs de secours
supplémentaires :
- 7 ont fini les travaux : Higashidori, Onagawa, Kashiwazaki-Kariwa,
Mihama, Takahama, Ôi et Shimané.
- 5 autres devraient avoir fini avant la fin de l'année fiscale 2012
(31 mars 2013).
11 des 13 provinces qui hébergent une centrale nucléaire n'ont pas
prévu de taxe nucléaire dans leur budget 2012 qui débute le 1er avril.
Vendredi 24 février, le maire
d'Ôsaka s'est dit défavorable à la tenue d'un référendum sur le
nucléaire dans sa ville comme le réclame la pétition qui a recueilli
suffisamment de signatures. Il prétend avoir été récemment élu avec un
mandat de diminuer la part du nucléaire et qu'il n'est pas nécessaire
de revenir sur la question : ce serait un gaspillage de fonds
publics... Pour lui, la question de l'initiative est trop radicale et
ne permet pas de compromis. S'il y a un référendum, il faut aussi
questionner les gens sur les énergies de substitution. Les défenseurs
du référendum prétendent que la question du nucléaire n'était qu'une
toute petite partie du programme du nouveau maire et que la question
n'a pas été suffisamment débattue.
Samedi 25 février, Hokkaido
Electric Power Co envisage de reculer l'arrêt du dernier réacteur
nucléaire japonais de la fin avril au début mai.
Dimanche 26 février, 700
personnes environ ont formé une chaîne humaine autour de la centrale de
Tôkaï pour s'opposer à son redémarrage. La chaîne faisait 1 km environ.
Lundi 27 février, les
municipalités de Kôto, Kôbé et Ôsaka, toutes trois actionnaires de
KEPCo, ont demandé à la compagnie d'électricité de réduire sa
dépendance à l'énergie nucléaire. La compagnie doit présenter un plan
dans ce sens d'ici le 15 mars. Les trois villes ont aussi demandé à la
compagnie de répondre favorablement à la séparation du transport de
l'électricité et de sa production afin de permettre à d'autres
opérateurs d'entrer sur le marché. Enfin, elles ont demandé de réduire
les coûts.
Ces trois villes ont 12% des actions de la compagnie (Ôsaka : 9%, Kôbé
: 3% et Kyôto : 0,45%).
Jeudi 1er mars, Yukio Edano, le
ministre de l'économie, industrie, énergie... a dit clairement devant
le parlement qu'une situation tendue sur le marché de l'électricité ne
doit pas influencer le jugement sur la sûreté des réacteurs et qu'il
était bien possible qu'il n'y ait aucun réacteur nucléaire en
fonctionnement cet été.
Mercredi 7 mars, selon la
Natural Resources and Energy Agency, il en coûterait plus de 10 000
milliards de yens (100 milliards d'euros) d'unifier le système
électrique japonais. Rappelons qu'une moitié du pays utilise du 60 Hz
et une autre moitié du 50 Hz, avec seulement 3 transformateurs entre
les deux zones. Ce n'est donc pas une option acceptable.
Vendredi 9 mars, le ministre de
l'industrie et économie a déclaré, dans une interview au Yomiuri, que
la décision de redémarrer ou non certains réacteurs nucléaires, sera
prise par le gouvernement central avant d'aller consulter les autorités
locales. La décision finale dépendra de l'issue de ces consultations.
Par ailleurs, la NISA devrait approuver un nouveau stress-test. Il
s'agit du réacteur n°3 de la centrale d'Itaka sur l'île de Shikoku.
La nouvelle autorité de sûreté indépendante ne devrait pas être créée
le 1er avril comme espéré, car l'opposition bloque le texte. Elle veut
attendre le rapport de la commission d'enquête parlementaire sur
l'accident. Cela devrait retarder le redémarrage des réacteurs.
Enfin, la commission pluraliste mise en place pour redéfinir la
politique énergétique du pays peine à se mettre d'accord. Une partie
souhaite que le pays ne redémarre pas ses réacteurs alors qu'une autre
souhaite leur redémarrage rapide. Un consensus semble impossible.
Samedi 10 mars, le taux de disponibilité du parc nucléaire japonais a été de 6,1% en février 2012.
TEPCO n'a toujours pas décidé si elle allait démanteler les réacteurs 5
et 6 de la centrale de Fukushima daïichi et les 4 réacteurs de celle de
Fukushima daïni ou si elle allait essayer de les redémarrer ! La
réponse est pour la fin du mois de mars.
Une élévation de la radioactivité ambiante a été détectée dimanche 13
mars
matin à la centrale
d'Onagawa, située à une centaine de kilomètres au Nord de celles de
Fukushima. La compagnie d'électricité du Tohoku, l'exploitant,
mentionne des niveaux ayant atteint une vingtaine de microsieverts par
heure dans une balise de surveillance. Il est fort probable que la
radioactivité viennent de Fukushima. La situation est redevenue
"normale" dans la soirée.
Dans la soirée de dimanche 13 mars, on a appris qu'un réacteur de
Tokaï-mura avait aussi perdu son système de refroidissement. Le système
de secours serait actif.
Le 30 juillet, le bilan
officiel
est de 15 648 morts et 4 970 disparus. Cela fait un total de 20 627
victimes.
Plus de 88 000 maisons et bâtiments ont été complètement ou
partiellement détruits. Environ 92,5% des victimes
sont mortes noyées (d'après les autopsies faites sur 13 135
cadavres).
120 000 personnes ont été engagées dans les opérations de secours.
Les bilans effectués par l'OMS sont disponibles
ici.
Les
opérations de recherche dans la zone des 20 km autour de la centrale
sont rendues très difficiles par la radioactivité ambiante. Au 31 mars,
un millier de cadavres radioactifs ne peuvent pas être évacués de la
zone car ils sont trop radioactifs. Ni la crémation, ni l'enterrement
ne sont possibles.
Une épidémie de rhumes a eu lieu dans les centres
d'hébergements temporaires bondés et parfois non chauffés.
Une semaine après le début des catastrophes, vendredi 18 mars, à 14h46,
le pays a respecté une minute de silence. De même le lundi 11 avril, un
mois après.
Un jeune Tokyoïte de 25 ans qui n'avait rien à faire là a essayé de
pénétrer dans la centrale
vendredi
1er avril.
Lundi 27 juin, le premier
ministre a nommé Goshi Hosono, son conseiller, ministre d'Etat en
charge de la catastrophe nucléaire.
~~~~~~~~ Compléments
~~~~~~~~~
|
Réacteurs
nucléaires
Il y a deux centrales de Fukushima : Fukushima dai-ichi (n°1) avec
6
réacteurs à eau bouillante et Fukushima dai-ni (n°2) avec 4 réacteurs.
Les réacteurs n°4
à 6 de Fukushima dai-ichi étaient déjà arrêtés avant le tremblement de
terre. Les deux centrales sont
séparées de 12 km et
appartiennent toutes les deux à la compagnie d'électricité de Tokyo
(TEPCo en anglais).
La
centrale d'Onagawa regroupe 3 réacteurs à eau
bouillante et est exploitée par la compagnie d'électricité du Tohoku.
Cette centrale a subi une secousse supérieure à ce qui était prévu lors
d'une forte réplique qui a eu lieu de 7 avril 2011 : une accélération
verticale de 476,3 gals a été enregistrée alors que la centrale a été
conçue pour une accélération de 451 gals maximum (1 gal = 1cm/s
2).
Le 11 mars, ce même détecteur avait enregistré 439 gals.
Le
New York Times propose une
animation très claire
montrant la structure du réacteur de Fukushima dai-ichi.
La NRC américaine propose une
description de réacteurs à eau
bouillante.
Une vidéo de la fusion du coeur sur un réacteur du même type que ceux
de Fukushima peut être
visualisée ici en japonais. Les images sont
explicites.
Selon TEPCo, il y aurait 4 546 grappes de barres de combustibles usés à
refroidir dans les 6 réacteurs de la centrale.
Comme prévu, ces centrales se sont arrêtées automatiquement lors du
séisme. Mais, même arrêté, le combustible de la centrale dégage de la
chaleur. Il faut de l'eau, des pompes et donc de l'électricité pour
refroidir le coeur. Les générateurs de secours n'ayant pas fonctionné,
la température et donc la pression ont augmenté avec un risque
d'endommager l'enceinte de confinement.
Une trop forte augmentation de la température peut faire fondre la
gaine des pastilles de combustible qui retient les produits de
fission radioactifs. La présence de césium 137 relevée dans les rejets
gazeux laisse penser que le coeur du ou des réacteurs a commencé à
fondre. Si
le combustible fondu se reconcentre, on peut craindre le redémarrage
d'une réaction nucléaire en chaîne et une explosion nucléaire.
Contrairement aux coeurs des réacteurs, les piscines d'entreposage des
combustibles usés ne sont pas confinées. Si ces combustibles ne sont
plus refroidis et que la gaine fond, les radioéléments sont en contact
direct avec l'air et peuvent être dispersés. C'est pourquoi les
piscines posent plus de soucis actuellement. En cas d'incendie ou de
relargage de gande ampleur, les employés ne pourraient plus accéder au
site et tenter de contrôler les réacteurs.
En France, ces piscines ne sont pas mieux protégées.
Accident
nucléaire et ses conséquences
De nombreux autres sites Internet suivent l'évolution en continu de la
catastrophe nucléaire :
- au Japon, mais en anglais, par
Greenaction
à Kyoto, association avec laquelle nous avons des liens
très serrés ;
- au Japon, et toujours en anglais,
EX-SKF, qui
épluche et traduit la presse japonaise ;
- en France,
Enerwebwatch, qui recense tout ce
qui apparaît sur internet ;
- en France encore,
le blog de Fukushima et
génération 4 qui font
un suivi régulier
avec un oeil critique ;
- en France toujours,
Information
Fukushima qui ratisse la toile ;
- en Suisse, un suivi est fait par
2000watts.org ;
- au Etats-Unis, le
New York Times ;
- en France, l'
ASN
et l'
IRSN
;
- au niveau international, l'
AIEA.
Le premier rapport écrit par l'autorité de sûreté nucléaire japonaise
sur l'accident pour l'AIEA est disponible
ici en anglais (
juin
2011)
La centrale accidentée est déjà visible sur
google-earth.
Une
webcam
permet de voir le site de
la centrale.
Les photos fournies à la presse par
TEPCo
sont ici.
Des images satellites de la centrale avant et pendant la
catastrophe
sont disponibles
ici.
Des photos aériennes de grande qualité sont disponibles
ici.
Les photos du quotidien Asahi sont visibles
ici et les archives des jours
précédents
ici.
Une vidéo prise par un drone peut être visualisée en trois parties
ici.
Des photos prises par une personne sur place sont disponibles
ici.
Les niveaux de radiation mesurés par plusieurs balises autour des
centrales de Fukushima sont visibles
ici. Cependant,
les données
semblent s'arrêter au 12 mars. La courbe bleue continue indique
le niveau de radiation en nGy/h. Le
graphe du haut est sur 24h, celui du milieu sur une semaine et celui du
bas sur 1 mois. La courbe en pointillés correspond au maximum
enregistré par le passé.
Pour changer de balise, il faut cliquer sur la carte, mais nombreuses
semblent inopérantes.
Les débits de dose sur le site de la centrale sont disponibles
ici.
Les conditions météo
sur place peuvent être consultées en français
ici.
Lors d'une catastrophe nucléaire, la contamination des populations
passe par trois phases qui peuvent se chevaucher :
- d'abord, l'exposition directe aux gaz du panache radioactif via la
respiration. Quand les rejets s'arrêtent, ce mode d'exposition diminue
rapidement.
- puis l'exposition aux dépôts sur les plantes : les polluants
radioactifs passent directement dans la plante via les feuilles. C'est
ce que l'on observe en France avec la contamination de l'herbe ou au
Japon avec les légumes feuilles. Cette phase dure le temps d'une
récolte si les rejets s'arrêtent.
- Enfin, il y a la contamination durable des sols et le transfert aux
végétaux par les racines, puis à toute la chaîne alimentaire. Cette
phase peut durer très très longtemps.
A cela s'ajoute la pollution marine qui est conséquente et durable pour
cette catastrophe.
Les critères de l'AIEA en cas d'accident nucléaire sont disponibles ici
en
anglais.
En 2007, le sismologue Katsuhiko ISHIBASHI avait forgé le mot
"genpatsushinsai" ou "désastre sismo-nucléaire" qu'il craignait.
A Three Miles Island, il a fallu 6 ans pour pouvoir inspecter le coeur
et comprendre ce qui s'est passé.
Informations
diverses
Tous les tremblements de terre qui
ont eu lieu au Japon depuis le 11 mars sont répertoriés
ici.
Il y en
a eu plus de 1 700.
Une
vidéo recense tous les séismes de l'année 2011 en
anglais et japonais.
De nombreuses données sismiques sont disponibles
ici.
Des images satellites et une cartographie de l'impact du tsunami sont
disponibles
ici.
Une des raisons des problèmes
d'approvisionnement électrique actuels
vient du fait qu'une partie du Japon (Kansai) utilise du 60 Hz alors
qu'une autre partie (Kanto) utilise du 50 Hz. Il n'y a que trois
transformateurs entre les deux régions et il est donc difficile de
transférer de l'électricité d'une partie à l'autre. Seuls un million de
kilowatts peuvent être transférés vers l'Est, une fraction de la
capacité perdue par TEPCO lors du tremblement de terre du 11 mars qui
est de 21 millions de kilowatts.
De plus, seuls 3
réacteurs sur 7 de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa aussi exploitée
par TEPCo et endommagée par le tremblement de terre de 2007
fonctionnent.
L'industrie agro-alimentaire japonaise a été frappées par de nombreux
scandales : du riz non consommable mis sur le marché, de la vande
importée labellisée japonaise... La population n'a pas confiance dans
le système de surveillance.
TEPCo avait falsifié des données importantes pour la sûreté dans la
passé. Voir l'
article de
l'ACRO à ce sujet et un reportage de la télévision japonaise sur
Youtube,
sous-titré en anglais si l'on clique sur cc.
Articles de
l'ACRO en ligne
pour comprendre la radioactivité :
-
La
radioactivité expliquée aux enfants,
suivie de la mesure de
la radioactivité expliquée aux enfants (2011)
-
Notions de
base de radioactivité, fiche technique
-
La
contamination et l'irradiation, fiche technique
-
Exposé sur la
radioactivité et ses effets (pdf, 2011)
-
Définition
des zones contaminées en Biélorussie (1991) Plus de détails
ici
et sur des évènements passés au Japon :
-
A propos
des
falsifications de TEPCo dans le passé
-
A
propos de
l'accident de Tokai-mura le 30 septembre 1999
-
A propos
du tremblement de terre de 2007 et de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa
(juin 2008)
L'ACRO
est énormément sollicitée
en ce moment et c'est compréhensible.
Cependant, nos actions ont un coût et nous avons besoin de votre
soutien pour continuer. Si vous pensez que l'ACRO est utile, adhérez ou
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